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 Sujet du message: Chapitre 1 : Les Guerriers des Cieux
MessagePosté: Dim 11 Oct 2009 18:26 
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Pour chacun des Guerriers des Cieux:

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L’arrivée en ce lieu se fait en fanfare. Vous apparaissez d’un coup, sortant du transport avec violence, au beau milieu d’un cercle de flammes. Tout cela est très impressionnant mais aucune chaleur ne sort des danseuses qui s’éteignent au bout de quelques secondes. Avant que vos yeux ne s’habituent au retour à la réalité, vous percevez le silence morbide du lieu. Il n’y qu’un feu qui crépite qui se fait entendre en plus de quelques rares coups de marteau de temps à autre. Un forgeron opérait t-il ici ?

Enfin bref, voilà que vos yeux sont ouverts et vous pouvez découvrir que vous êtes au centre d’un trou entouré de bord rocheux, comme au fond d’une arène. Cependant, vous pouvez sans aucun problème montez sur les hauteurs pour observer l’endroit de plus haut. Vous êtes en tout cas dans un lieu bas de plafond, une vraie caverne souterraine. Enfin une caverne, plutôt un cimetière car tout le long des murs, il y avait des crânes plantés sur de grandes piques.

Tout autour de vous, il n’y a que roche et cailloux sec, rien d’autre que de la désolation dans cet espace clos, grotte sous tout ses aspects. Cependant, vous distinguez ,dans le coin le plus sombre des remparts au fossé, une porte massive d’un bois peint. Elle semble presque irréelle, lové au creux d’arcades de pierre dans cette tanière de sauvagerie. Au dessus d’elle, vous pouvez apercevoir un symbole incompréhensible.

En plus de cela, dans un coin du trou où vous venez de plonger, un âtre illumine la pièce. Il sert en effet à forger des armes et des armures . Celles-ci sont posées quelques mètres à côté, derrière une table et une enclume où vous voyez un homme torse nu et costaud travailler. Il est barbu et a les signes d’une calvitie précoce. Cependant , il semble dans la force de l’âge. A votre arrivé, il vous regarde fermement et murmure , avant de jeter un coup d’œil sur ses équipements et sa forge :

« Un de plus … »



Pour Selen :


Dans un coin des remparts, tu peux voir un énorme orc qui regarde au plafond sans porter attention au nouvel arrivant. Il est gigantesque et ses jambes qui pendent dans le vide touchent presque le fond du creux. Il semble pour l’instant rêveur, pour l’instant ….

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 Sujet du message: Re: Chapitre 1 : Les Guerriers des Cieux
MessagePosté: Lun 12 Oct 2009 11:45 
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Premièrement, je crus qu’il ne se passait, rien, et que cet être n’était qu’un olibrius fantasque auquel j’avais eu tort de me fier, un mythomane qui vivait dans ses délires paranoïaques dont il pensait être le héro sans peur ni reproche… Je ne doutai à aucun instant que de telles lésions mentales devaient souvent arriver à ces autoproclamés aventuriers qui sillonnaient le monde à la recherche de richesses diverses, ou se battant seul face à l’adversité, au nom d’une cause qu’ils croyaient nobles. Ceux qui ne finissaient pas crevés par un monstre répugnant, une bande de gobelins faméliques ou par des bandits en embuscades finissaient soit fous, séniles et impotents, soit alcooliques, finissant leur vie d’aventure et de ‘liberté’ affalé sur un comptoir, baignant dans leur propre déconfiture. Peut-être cet être était-il de ceux-là, ou du moins c’est ce que je crus avant que la pierre noirâtre vire tout d’un coup au rouge carmin après avoir littéralement absorbé mon sang. Incrédule, je regardai ce mystérieux inconnu qui m’avait entrainé dans cette histoire. Mon regard n’était pas paniqué, juste interrogateur… J’ignorais dans quoi j’allais être embarqué, et je ne savais pas quelle magie persistait en cette cave obscure qui aurait pu permettre une échappée concluante. Même si le petit tour de passe-passe du pentacle avait fonctionné à merveille, je ne croyais toujours pas en réchapper si aisément, et tournai un regard un peu inquiet vers la porte qui commençait sérieusement à perdre patience et à craquer sinistrement sous les assauts des fanatiques.

Et puis, une curieuse sensation s’empara de moi : j’eux l’impression d’être irrésistiblement attiré dans le pentacle, comme si mon esprit fuyait vers la pierre rougeoyante, entrainant irrémédiablement mon corps dans son sillage. Je tentai de résister, mais n’y parvins pas. Je tentai de regarder une nouvelle fois l’être qui m’avait mené à cette folie, mais il avait de nouveau disparu dans l’ombre de la cellule… Effaré, je regardai mes mains partir en fumée alors que la porte explosait derrière moi. Je me sentis juste partir, et si mon ventre ne s’était pas lui aussi décomposé à cet instant pour filer droit vers la pierre, un nœud de stress se serait formé dans mon estomac. Je n’avais pas peur, j’étais juste terrorisé à l’idée de m’être fait avoir par un fou furieux. Ses mots ne me rassurèrent pas davantage, et avant que tout ne disparaisse, il jura sur Oaxaca, la Reine Noire, que j’étais sauvé. Intérieurement, je le maudis du sort qu’il m’infligeait et voulut lui crier mon irrépressible envie de vengeance… Mais c’était trop tard… Dans les affres de ce pentacle décoré de symboles Oaxiens, je disparaissais…

Le néant se fit…

Ce fut d’abord agréable, comme une poche de velours dans laquelle mon corps éparpillé s’étendait, se prélassait. Puis, un vertige me prit, et une fulgurante sensation de vitesse s’empara de mon être. Je ne sus pas ma direction, ni même si je me mouvais réellement, mais tout décomposé que j’étais, je me sentais partir, filer à la vitesse de la lumière. Et enfin, ce fut brutal. Tout le contraire du départ : une arrivée fracassante, en un coup, sans transition avec le voyage. Une douloureuse sensation d’être de nouveau moi-même dans un corps de chair, propulsé dans une boule de flammes tournoyant comme une menace autour de moi. Je n’avais plus aucune notion de l’espace ou de la proprioception. Je n’eus pas su dire si j’étais à l’endroit, à l’envers, ni même si mes pieds touchaient terre…

Et puis, après quelques secondes, je repris mes habituelles sensations, et je sentis la chaleur, le sol sous mes talons, l’odeur de l’air ambiant, mêlé de relents de fumées et de poussière de roche, le son caractéristique d’un marteau frappant une enclume. C’est à ces repères sensoriels que je me fiai en premier, déduisant être dans une forge quelconque… puis, seulement, mes yeux s’habituèrent à l’endroit, que je pus mieux percevoir.

Si l’endroit était une forge, il n’en avait pas l’aspect. J’étais debout, bras ballants, devant un feu de bois. De la pierre m’entourait de toute part, une pierre sombre symbole de profondeur : j’étais indéniablement dans une grotte, à en juger par les stalactites qui menaçaient une chute du plafond qui me surplombait. Des pics munis de crânes humains étaient la seule décoration de l’endroit, et je me tournai instinctivement vers l’origine du bruit métallique que j’avais entendu : Un humain, stéréotype flagrant du forgeron, était en train de travailler le fer près d’un âtre brulant. Il porta sur moi un regard désolé, et parut pris de lassitude. Une attitude que je ne m’expliquai pas, comme s’il était courant que des personnes sortent de nulle part pour atterrir dans sa grotte. L’instant d’après, il ne faisait déjà plus attention à moi, repris par son travail.

Je tournai la tête de gauche à droite pour percevoir mon environnement. Une seule porte, à cette caverne : robuste et peinte, lovée le long du mur le plus ombragé. Et puis, mon regard se posa, plein de surprise, sur une créature que je ne m’attendais pas à voir : Un orque. J’en avais déjà croisé l’un ou l’autre, isolé, dans Tulorim, errant sans arme pour éviter toute suspicion des habitants. Ils n’avaient pas fort bonne réputation, et quand je vis l’individu, je sus que ces histoires étaient fondées : Immense, musclé, il était assis au bord du trou dans lequel je me trouvai. Il avait l’air ailleurs, comme si son esprit était absent… Ils n’avaient pas non plus pour réputation d’être des êtres très intelligents, et aussi, m’en approchai-je avec prudence, mais détermination. Je m’éclaircis la voix pour le tirer de sa rêverie éveillée, et lui adressai la parole d’un ton amène.

« Holà, Orque. Où sommes-nous donc ici ? Je me nomme Selen, et toi ? »

Mieux valait s’en faire un allié qu’un ennemi, à n’en pas douter…

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- Selen Adhenor -


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 Sujet du message: Re: Chapitre 1 : Les Guerriers des Cieux
MessagePosté: Lun 12 Oct 2009 19:13 
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Dès que ma main se fut introduite à l’intérieur de l’ouverture béante, la bouche du visage cruel s’anima soudainement et se referma autour de mon poignet, tandis que je tentai instinctivement de me dégager d’un soubresaut, en vain: j’étais pris au piège par la terrible morsure. Sans que je n’eus le temps de réagir, je sentis au plus profond de mon être comme un remous violent, annonciateur d’une lame de fond. Merde, la situation m’échappait totalement… une violente poussée d’adrénaline acide traversa jaillissante mon torse. Je m’étais fait avoir, et bien que je m’en doutais fortement avant d’accepter l’offre, je ne pus empêcher une certaine anxiété de m’envahir devant la tournure plus qu’anormale de la situation. A travers mon poigné emprisonné, la bouche avide semblait aspirer mon énergie, comme si un ressac puissant me tirait vers le large, mes pensées s’égaraient, se troublaient et tourbillonnaient comme une nuée de papillons nocturnes autour d’une flamme. Quelle était cette magie ? J’étais tombé comme un novice dans le piège tendu par un dégénéré mental ou un mage aux enchantements diaboliques. Autour de moi, les lumières se confondaient avec les ombres et les silhouettes dansaient de façon étrange et superbe, comme un étrange conclave de créatures fantastiques, tandis qu’une terrible et soudaine secousse ébranla chaque cellule de mon corps. Une terrible nausée transforma mon estomac en volcan, juste avant que je ne perde toute perception de mon corps bouillonnant. J’eus la sensation que mes genoux lâchèrent, et une voix froide et énigmatique glissa à mon oreille à travers le tumulte grandissant :


« Bon voyage, Erow ! »


Comment connaissait-il mon… je voulus parler, mais ma voix s’éteignit, alors que ma vue disparaissait, ainsi que toute perception sensorielle. Je plongeais dans un néant d’ébène que j’avais bien connu, il y a fort longtemps.


-



Ma pensée vagabondait libre de toute contrainte terrestre ou corporelle, filant dans un silence éternel des nébulosités illimitées, à une vitesse inimaginable, sans aucune perception de bâbord et tribord, du Nord et du Sud, du Levant et du Ponant, ivre de vacuité pure, affranchi des mystères insondables, incontrôlable. Les ténèbres se muèrent soudain en un kaléidoscope de lumières chatoyantes, fluides et fluctuantes, et mon entendement explosa littéralement, plongeant dans les vagues amarantes, glissant sur des murs étincelants aux glaces silencieuses, perdu au sein même de l’essence de ces matières inconcevables.

Un éclair, et tout s’éteignit. Sans aucune transition, je retrouvais un corps meurtri et douloureux, qui, me semblait-il, chutait avec vitesse. J’atterris brutalement sur un sol dur avec la ferme impression que tous mes os se fracassaient, une gerbe de flammes vives m’entourant de toutes parts, semblables aux corps ondulants de sorcières terribles. Elles s’éteignirent au bout de quelques secondes à peine, tandis que je retrouvais peu à peu la perception de l’espace et du temps. J’étais allongé sur le dos, les membres étalés en étoile autour de mon corps froissé, un sifflement douloureux dans ma poitrine affolée. Avant même que je ne retrouve l’usage de mes paupières, je perçus le silence morbide du lieu, ainsi que le crépitement du feu et quelques tintements de marteau. J’étais vivant, déjà une certitude. Non, deux : je trouverai un moyen de faire payer l’autre satané magicien.

Avec un soupir, j’ouvris délicatement mes yeux et me redressai doucement. La lumière rougeoyante de nombreuses torches éclairaient une pièce basse au plafond irrégulier, et aux parois rocailleuses et déchiquetées. J’étais, à première vue, au centre d’une sorte d’arène rocheuse, entourée d’un cercle de crânes plantés sur de longs pics, au centre de ce qui de tout point de vue, semblait être une caverne. Je tournai ma tête d’un côté et de l’autre, explorant du regard mon environnement, encore hébété et hagard suite à l’éprouvant voyage. Dans le recoin le plus sombre, une porte chimérique se lovait dans un entrelacs d’arcades de pierre finement ouvragées. Un symbole incompréhensible et fascinant la surplombait. Elle était totalement incongrue par son raffinement au milieu de la violence de la roche brute de cette cavité cruelle. Tournant machinalement la tête, je découvris dans un coin du creux où je venais de toucher terre violemment un foyer qui illuminait la roche nue. Un homme dans la force de l’âge, certainement le forgeron que j’avais entendu quelques instants plus tôt, me lança un regard lassé par-dessus sa lourde enclume, avant de retourner vers l’impressionnant entassement d’armes en tout genre entreposé derrière lui. Il me sembla l’entendre grommeler d’une voix ennuyée quelque chose de la sorte : « Un de plus… ». Une bouffée de colère m’envahit. J’avais horreur depuis toujours de ne pas maîtriser une situation et de ne comprendre rien à rien à ce qu’il m’arrivait. Or, c'était tout ce qu'il se produisait. Après un grande inspiration, je me levai et fis quelques pas vers l’homme, rassemblant mes pensées et endiguant mon irritation grandissante. Une foule de questions se pressaient dans mon esprit, j’optais rapidement pour une approche directe et peut-être un peu abrupte.


« Hé-là, maître forgeron ! Où sommes-nous, et pourquoi donc " un de plus..." !? »


Alors que je prononçais ces paroles, j’aperçus du coin de l’œil, sur les hauteurs, un orque, créature que j’avais déjà rencontré quelques fois dans des tavernes peu fréquentables, de haute stature, auquel s’adressait un humain de dos que je distinguais mal. Je sentis dans ma poitrine un prodigieux rayonnement à son encontre, comme si une bête sauvage dormant dans ma cage thoracique s'était réveillée et voulait en sortir pour se jeter sur lui et le déchiqueter.

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Erow.


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 Sujet du message: Re: Chapitre 1 : Les Guerriers des Cieux
MessagePosté: Mer 14 Oct 2009 14:01 
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Pour Selen :


Le monstre baisse les yeux vers toi, abaissant avec clémence ses yeux sur une créature si insignifiante. La première chose que tu remarques est évidemment le contraste entre sa stature et la profondeur de son regard. L’orque est sage, très sage, tu n’en doute pas une seconde. Il ne faudrait pas le prendre pour un imbécile, comme la plupart de ses congénères. A côté de cela, tu découvre un visage affable pour un orque mais pourtant marqué de nombreuses marques de vieux combats. Il est expérimenté, et porte un piercing à l’oreille gauche. Sur celui-ci, tu peux voir une petite fresque désignant l’abattement d’Oaxcaca durant les temps anciens. Il est imberbe et possède comme dirait certains de nos contemporains, des cheveux assaisonnés. Il n’est aucunement condescendant lorsque tu lui adresse la parole, simplement surpris mais content de voir qu’enfin, il avait une autre compagnie que celle du forgeron.

« Moi ? Je suis Epardo, enchanté Selen ! Selon toute probabilité, nous sommes ici dans une grotte mais le forgeron là-bas l’appelle la Préparatrice ! Comment es tu arrivé ici ? »



Pour Erow


La conversation entre les deux personnages du fond t’est inaudible et tu ne peux que te concentrer sur la réponse de ton interlocuteur. Entre deux coups de marteau agacé, l’homme au torse dégoulinant de sueur répond :

« Je pense en regardant derrière vous que vous devinerez la réponse à votre dernière question. Mais de temps à autre, j’ai de la compagnie d’aventuriers venant de nulle part tel que vous. Ici, c’est chez moi, je l’ai surnommé la Préparatrice car je dois m’occuper de vous le temps de votre transit. »

Il dit ses derniers mots avec une pointe de lassitude, comme s’il n’espérait qu’une seule chose : la liberté d’être enfin libre et de pouvoir forger à sa guise et selon ses humeurs. Et pour te permettre de réfléchir à ses paroles en toute quiétude, il redouble de vigueur dans son ouvrage de feu et de métal.

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 Sujet du message: Re: Chapitre 1 : Les Guerriers des Cieux
MessagePosté: Mer 14 Oct 2009 22:15 
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L’homme au torse dégoulinant de sueur continua de frapper, avec une grande vigueur malgré sa calvitie naissante, sur son enclume, si bien que je pensai qu’il ne m’avait pas entendu. La conversation que tenaient l’orque et le type étrange au fond de la caverne m’était inaudible, je ne pouvais que mon concentrer sur le sympathique et souriant forgeron. Alors que je m’apprêtai à renouveler ma question d’une façon sûrement moins polie que la première, qui ne l’était déjà pas beaucoup d’ailleurs, les coups de marteau retentissants daignèrent s’arrêter et le carcasse massive du forgeron se redressa, si bien que je pus enfin apercevoir ses yeux plissés par la chaleur de son ouvrage. Une lueur agacée dans le regard, ce dernier me répondit rapidement :


« Je pense en regardant derrière vous que vous devinerez la réponse à votre dernière question. Mais de temps à autre, j’ai de la compagnie d’aventuriers venant de nulle part tel que vous. Ici, c’est chez moi, je l’ai surnommé la Préparatrice car je dois m’occuper de vous le temps de votre transit. »



Le ton de sa voix était emprunt d’une grande lassitude et j’entraperçus l’ennui profond auquel était livré cet homme. Il reprit son activité avec une force et une fermeté doubles, et je compris clairement que je ne pourrai tirer un mot de plus de cette force de la nature. Cet homme était un forgeron, et rien ne lui plaisait plus que le travail du métal, la vapeur de l’eau et la chaleur de son âtre. Notre irruption (car j’avais au moins appris que je n’étais pas le seul, manifestement, à avoir atterri dans ce trou par cette magie infernale) ne faisait que le contraindre dans la liberté de son œuvre d’acier et de flammes. Je le remerciais d’un hochement de tête qu’il n’aperçut même pas dans sa concentration et tournais les talons, désarçonné. Le mystère restait entier, et il s’était passé depuis quelques heures à peine, tellement d’évènements étranges que mon cerveau était resté sur le carreau. Je n’avais d’ailleurs aucune idée de l’heure qu’il pouvait être sous le grand ciel, ni de la durée qu’avait pu prendre mon voyage mouvementé –et c’est le moindre des mots- jusqu’ici. Dans quelle étrange galère avais-je encore réussi à m’embarquer ? Mon pied buta sur un objet solide et je remarquai que j’avais avancé machinalement vers le centre de l’arène. Mon regard se posa par réflexe sur l’objet en question, qui n’était autre que ma vieille pipe en bois qui avait du tomber de ma poche lors de mon arrivée brutale. Je souris, au moins quelque chose me restait fidèle et c’était déjà encourageant. Je la ramassai et allumai le tabac qui restait dans le fourneau avec satisfaction. Ainsi cet endroit s’appelait La Préparatrice, qui était une zone de « transit », selon les mots mêmes du forgeron. Ce qui supposait nécessairement que nous allions être par la suite conduits –de force ?- vers un autre lieu… de même, « préparatrice » évoquait forcément une sorte d’épreuve ou de voyage futurs. Si l’on en jugeait d’après l’impressionnante quantité d’armes en tout genre amassée, ce ne serait vraiment pas de tout repos. Une guerre peut-être ? Allions-nous être enrôlés dans la guerre qui se déroulait sur la lointaine Nirtim, contre la puissance terrifiante d’Oaxaca sur laquelle courraient dans les tavernes les plus folles et inquiétantes rumeurs? Pourquoi dans ce cas l’utilisation de cette puissante et mystérieuse magie ? Mon esprit se perdait dans une multitude de conjectures moins réjouissantes les unes que les autres ; de toute façon, ne pouvant obtenir aucune certitude pour le moment, il ne me servait à rien sinon à me fatiguer de me triturer inutilement l’esprit.

Décidé à ne pas me laisser entraîner par le bouillonnement de mon cerveau déboussolé, je me dirigeai d’un pas souple vers l’étrange porte, dans l’espérance de la trouver déverrouillée (bien que je n’avais, intuitivement, pas grand espoir). Plus je m’en approchais, plus j’admirais avec quelle virtuosité la main du sculpteur inconnu avait domestiqué cette roche abrupte et dure pour la transformer en sinuosités lisses et fluides, s’entremêlant harmonieusement pour encadrer la porte sombre de l’unique sortie de cette caverne aveugle. Je m’arrêtai à quelques centimètres, fasciné par l’étrange et incompréhensible symbole qui surplombait cette mystérieuse issue. Un étrange sentiment m’envahit, comme une sorte de crainte mâtinée d’une sensation de danger. Toute cette histoire n’avait ni queue ni tête, de même que ce symbole. Ca sentait mauvais.

Je revins sur mes pas, troublé. J’étouffais. Que m’arrivait-il ?


« De l’air pur me ferait pas de mal, mon vieux. », murmurais-je comme à mon habitude à la tête de bouc sculpté de ma précieuse pipe.


Je soufflais une bouffée de fumée rendue âcre par l’état déplorable de mon tabac, qui alla se perdre en tournoyant dans les hauteurs.


« Au moins, j’dois dire qu’on s’ennuie pas… », ajoutai-je d’un ton sombre.


Je soupirai et, apercevant du coin de l’oeil mes deux autres compagnons d’infortune sur les hauteurs, décidai de les rejoindre. L’orque avait l’air plutôt dangereux, il valait mieux m’en faire un ami, et j’avais de plus hâte d’en savoir plus sur leur sort et la façon dont ils étaient arrivés ici, ainsi que sur la nature de l’autre étrange type. Après avoir gravi la pente rocailleuse du trou, je me rapprochai d’eux et pris la parole d’une voix mesurée et, dans une moindre mesure, amicale :


« Bonjour, compagnons. Je viens d’arriver dans cette caverne, et j’aurais voulu savoir si vous en connaissiez plus que moi sur la raison de notre présence ici ? Je me nomme Erow.»

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Erow.


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 Sujet du message: Re: Chapitre 1 : Les Guerriers des Cieux
MessagePosté: Jeu 15 Oct 2009 13:41 
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Localisation: Alentours de Kendra Kâr
À peine avais-je eu le temps de poser ma question au mastodonte à la peau verte qu’un bruit de chute parvint à mes oreilles, pas loin derrière moi. Je résistai tant bien que mal à la tentation de me retourner directement, afin de ne pas tourner le dos à ce gros balourd que je ne connaissais pas encore, et qui ne m’avait même pas encore fait entendre le son de sa voix. De par son manque de réaction par rapport à ce que je considérais comme une nouvelle arrivée impromptue, je définis ce bruit comme bénin et sans danger, et pus me concentrer sur la réponse de l’orque, qui baissa alors deux yeux sombres sur ma personne. Des yeux respirant, ô surprise, une certaine jugeote de la part de ce vis-à-vis gigantesque. Je dissimulai cependant ma surprise à son égard, et gardai une mine totalement neutre lorsqu’il ouvrit sa bouche disgracieuse pour énoncer son discours d’une voix rauque, mais néanmoins courtoise.

Ainsi donc, il affirma avec emphase se prénommer Epardo, et se dire enchanté de faire ma connaissance. De plus en plus surpris de la qualité oratoire de ce balourd guerrier, je fus pourtant déçu par la qualité des propos qui suivirent. En effet, à ma question pourtant simple de localisation, il ne sut répondre que l’évidence même : dans une grotte. Je fermai un instant les yeux pour ne pas dévoiler le sarcasme qui avait point dans mon esprit, et les rouvris l’instant d’après, de nouveau ternes malgré leur vive couleur. Cet orque était sans doute plus imbu de lui que réellement intelligent. Il pouvait certes se gausser d’un intellect supérieur à sa race, mais il restait quelqu’un d’assez primaire : Pourquoi, au lieu de préciser inutilement ce qui était évident, n’avoir pas énoncé son ignorance certaine. Il fallait réellement être stupide pour ne pas s’apercevoir que nous étions dans une grotte, et par là même, pour ne pas comprendre que ma question ne suggérait pas la nature de cet endroit, mais son emplacement géographique, pour peu qu’il en ait réellement un.

Je pus cependant détecter un indice léger dans ses paroles. Cette grotte avait un nom : La Préaratrice. Je ne connaissais aucune caverne ainsi nommée, mais je ne m’en étonnai guère. La sensation vertigineuse de transport que j’avais subie l’instant d’avant m’avait clairement fait comprendre que j’étais bien loin des caves du Temple de Phaïtos et Thimoros, et sans doute même, bien loin de la Tulorim que j’avais toujours connue.

Un furtif et rapide regard en arrière me confirma mes hypothèses sur la présence d’un être nouveau-venu dans la caverne, qui discutait avec le forgeron dont Epardo m’avait parlé juste avant. L’individu en question était humain, à fortement parier, et arborait une chevelure sombre et un début de barbe peu prononcé. Sa stature était un peu négligée, à moins qu’il ne l’eut voulu comme telle, et je ressentis un curieux tressaillement de mes fluides internes en l’apercevant, similaire à celui qui me retournait l’estomac au sein du temple noir, mais en beaucoup moins oppressant. Je n’en tirai cependant aucune conclusion hâtive : bien que je sache mieux que quiconque qu’il ne fallait pas se fier aux apparences, cet homme n’avait en rien l’apparence d’un ascète fanatique d’un dieu chaotique quelconque. Peut-être même que cette manifestation fluidique n’était qu’un hasard, réminiscence de ma récente expérience avec les adeptes de l’obscurité. Il fut donc rapidement relégué au rang des inintéressants, son arrivée récente ne me permettant en rien de m’apprendre davantage sur cet endroit, et sa banalité quelconque ne servant en rien mes intérêts.

Je ne m’étais pas aperçu que mes dérives mentales avaient pris un certain temps, et que je n’avais toujours pas répondu à mon homologue verdâtre et géant. Je m’apprêtai à le faire, lorsqu’une odeur de fumée me parvint aux narines, bien vite suivie d’une voix jeune et bienveillante, sans être trop vive.

C’était le nouveau qui arrivait à notre rencontre, pipe à la main, se présentant et nous questionnant de manière affable. Je lui rendis son salut courtois par un bref hochement de tête, et répondis le premier à son invective :

« Selen. Je viens aussi d’arriver ici, et je m’empressais de demander quelques informations à Epardo, que voici, sur la raison de notre présence ici. »

Je me tournai vers l’orque sans plus prêter attention au jeune homme, et poursuivis dans ma lancée :

« Et où se situe cette grotte, cette ‘Préparatrice’ ? Et à quoi prépare-t-elle ? »

J’avais bien entendu aperçu sa boucle d’oreille, mais je ne souhaitai pas directement aborder ce sujet… Comment pouvais-je savoir si cet orque était du côté de la Soricère Noire, ou de celui des défenseurs libres ? Dans le doute, je m’abstins donc de polémiquer pour le moment, me tournant à nouveau vers le dénommé Erow.

« Le forgeron n’a rien dit à ce sujet ? »

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- Selen Adhenor -


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 Sujet du message: Re: Chapitre 1 : Les Guerriers des Cieux
MessagePosté: Jeu 15 Oct 2009 19:45 
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Tandis que vous conversez aimablement, découvrant les joies de l’inconnu tous ensemble, un son étrange, guttural fait trembler la grotte. Il semble venir des entrailles de la terre et résonne au cœur de cette ouverture. C’est le son d’un cor, d’un cor Moran ! Cette tribu était les résidus d’une bataille ancestrale entre des gobelins et des nains. Une race batardé, exclue de toute société par sa laideur et sa bestialité. Plaisant donc …

Lorsque le son se tait, le forgeron sort de sa lassante et répétitive rêverie, comme si d’un coup le signal lui avait ordonné d’agir. Il s’affaire parmi ses stocks et en sort deux armures humaines étincelantes d’une émeraude merveilleux ainsi qu’un grand brassard tressé. Ces équipements rayonnent de verdure tandis qu’il se met à les astiquer frénétiquement.

Quand à lui, Epardo voit avec bienveillance l’arrivé du marin et répond simplement de sa voix grave et sage :

« Nous sommes ici parce que nous avons été choisis, sélectionné comme de vulgaires jouets, ou comme ces armes qui sont à vendre.»

Il désigne alors l’armurerie avant que ses yeux n’aillent sur Selen pour répondre à la question du clair-obscur jeune homme :

« Cette grotte n’a pas de lieu, elle est simplement très profondément enfouies sous la terre, elle me l’a dit… Cette pièce est une salle de préparation et de répit avant l’épreuve… Je ne comprends pourtant pas, je suis déjà venu… J’y avais mis fin …»

Sur sa phrase énigmatique et lasse, il tombe dans un silence confus, comme s’il était désorienté, tout comme vous, par tous ces événements.

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 Sujet du message: Re: Chapitre 1 : Les Guerriers des Cieux
MessagePosté: Jeu 15 Oct 2009 21:05 
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Ma réponse fit sourire le mystérieux inconnu. Un sourire qu’il me concédait purement par politesse, mais qui était très mal assorti à son air glauque et son visage sombre. Décidément, cet être me donnait la nausée quand il essayait de se monter accommodant. Il s’approcha lentement de moi et je fus surpris par le silence de son déplacement. Moi qui étais particulièrement fier de mon ouïe, pouvant détecter facilement les bruits alentours, toujours à l’affut du moindre danger, je n’arrivais pas à percevoir le mouvement de cet individu. Il s’agissait bel et bien d’un fantôme !!! Ou peut-être une illusion. (Enfin c’est du pareil au même)
J’étais encore perdu dans mes pensées quand il arriva à ma hauteur. Je sursautai.
Apparemment indifférent face à ma réaction, il leva son bras à l’horizontale. De sa toge jaillit un filament brun qu’il plaça juste devant moi.
« Accrochez vous ! », me dit il d’une voix grave.
J’hésitai un instant. J’essayai de le dévisager pour déterminer ses intentions, mais vue son attitude totalement dénuée d’expression, je m’y résignai. Qu’allait-il m’arriver lorsque je tiendrai cette corde dans ma main ? Allait-il s’envoler ? Et moi avec ? Allait-il m’emporter avec lui en enfer ? Allait-il … Non. Je secouais la tête pour me dégager de ces pensées farfelues. Je devais faire quelque chose pour son maître. J’étais tiraillé entre mon désir d’en savoir plus et ma peur à l’idée de plonger vers l’inconnu, mais je m’étais résolu à aller jusqu’au bout et je devais me faire violence pour m’y tenir.

Je pris une longue inspiration, fermai les yeux et saisis la corde.

Alors que je m’attendais à ce que quelque chose se passe, rien ne se produisit. J’ouvris les yeux et me tournai vers l’inconnu.
« Et qu’est ce que c’est censé …. ». Je n’eus pas le temps de finir ma phrase qu’une sensation violente m’envahit. Je me sentis comme happé par le haut. Une lumière intense jaillit de nulle part et m’aveugla totalement. L’espace de distordit tout autour de moi. Je fus secoué de nombreux chocs ; j’avais littéralement l’impression de dévaler une pente dans un tonneau.
Puis tout s’arrêta d’un seul coup. Pendant un instant, je me sentis … étrangement bien. L’air caressait délicatement mon visage. J’avais l’impression de flotter dans le ciel, la sensation d’être libre. Mais tout ceci ne dura qu’un court instant…
La chute fut aussi brutale que le décollage. Soudain, je me sentis m’écraser, comme si j’avais sauté d’un très haut mur. Je sentis le sol sous mes pieds, mais tombai à genou sous la violence du choc. Je crus un instant que j’allais rendre mes tripes. Ma tête tourbillonnait tant que je n’arrivais plus à mettre de l’ordre dans mes pensées. Je tentai de me relever, mais mon équilibre était totalement perturbé. Je titubai avant de tomber à nouveau à quatre pattes. Je devais essayer de me calmer, mais je n’arrivais toujours pas à voir. J’avais beau ouvrir les yeux, la cécité provoquée par cette lumière éblouissante refusait de disparaître.
« Que m’avez-vous fait ? », demandais-je d'un ton agressif au fantôme responsable de tout ceci.
Pas de réponse. J’eus un moment d’inquiétude. Il ne m’avait quand même pas expédié seul au milieu de nulle part ?
« OHE ! », criai-je.
Toujours pas de réponse. Cet enfoiré m’avais bel et bien abandonné ! De colère, je laissai échapper un juron.

J’ignorais pourquoi, mais il m’avait piégé et envoyé je ne sais où. Maintenant, je m’en voulais d’avoir cédé à ma curiosité. (Un peu tard pour les regrets). C’est vrai, je devais me calmer et trouver comment me sortir de cette situation. Je devais survivre. Pour le moment, la priorité était de retrouver ma vue, ensuite … j’aviserai, comme toujours. Je me frottai les yeux pour tenter de dissiper la cécité, mais rien à faire. Le voile de lumière ne s’atténuait que trop lentement. Il me faudrait de la patience pour retrouver la vue et dans ce contexte, ce n’était pas pour m’enchanter. Je m’asseyai, la dague hors du fourreau et toute mon attention focalisée sur mon ouïe pour détecter tout danger potentiel en attendant de retrouver la vue.

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L'expérience, c'est cette merveilleuse chose qui vous permet de reconnaître une erreur lorsque vous la commettez à nouveau


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 Sujet du message: Re: Chapitre 1 : Les Guerriers des Cieux
MessagePosté: Ven 16 Oct 2009 21:17 
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L’étrange type me répondit d’un hochement de tête courtois et inexpressif. Mes yeux s’arrêtèrent sur son visage, et un nouveau mouvement brusque tordit mes entrailles, comme le soubresaut d’une force étrange sommeillant au sein de mes tripes. Pendant un instant à peine, si court que je me suis souvent par la suite demandé s’il avait seulement existé, il me sembla qu’un barrage retenant une quantité phénoménale d’eau s’apprêtait à se rompre quelque part dans mon esprit et à me noyer. L’instant d’après, le type me répondit d'une voix tout aussi inexpressive que son salut :


« Selen. Je viens aussi d’arriver ici, et je m’empressais de demander quelques informations à Epardo, que voici, sur la raison de notre présence ici. »


Il se détourna aussitôt de moi pour questionner l’immense orque, sans me prêter plus d’attention. Je pus observer plus précisément l’apparence de ce dénommé Selen, pour essayer de discerner ce qui pouvait m’inspirer une telle répulsion. Son aspect, bien que clairement humain au premier abord, semblait presque irréel. Sa peau claire ne portait aucune imperfection ni ride d’expression, et ses yeux me paraissaient bien trop lumineux pour qu’ils soient d’essence purement humaine. Je ne connaissais l’existence des autres peuples yuimeniens que par des racontars et légendes de marins ; peut-être étais-je en présence de l’un de ces êtres étranges ? Cependant, j’avais la certitude que ce n’était point son apparence insolite ni ses traits de statue marmoréenne qui provoquaient ces curieuses et désagréables réactions épidermiques, mais bien quelque chose d’éminemment plus intrinsèque à son être, et qui semblait émaner comme un rayonnement de son corps même. Dans le doute, je gardais mon masque d’amabilité neutre, tout en restant plein de méfiance.

A cet instant, Selen se tourna de nouveau vers moi d’une air presque ennuyé, bien que je devais reconnaître qu’il savait à la perfection masquer et voiler ses pensées, visiblement désireux, pour une raison inconnue, d’échapper à la réponse de l’orque.


« Le forgeron n’a rien dit à ce sujet ? »


A cet instant précis, alors que je m’apprêtais à donner avec circonspection les informations du forgeron taciturne, un grondement sourd et guttural résonna puissamment dans l’air, à la façon du mugissement d'un titanesque animal blessé, et dans mon esprit même en fut troublé. Jusqu’à quelle mesure les légendes pouvaient-elles se révéler réelles ? Le plafond irrégulier de la grotte trépidait littéralement, et un fin nuage de poussière en descendit, tourbillonnant gracieusement en rencontrant la fumée grise de ma pipe. Les souvenirs du son des cornes de brume résonnèrent dans mon esprit. Un cor. Rien de bon à l’horizon matelot.

Au bout de quelques instants figés, le son puissant se mourut brusquement, de même qu'il était né. Le silence était complet : les coups répétés du marteau ne tintaient plus, le forgeron avait relevé précipitemment la tête, comme alerté. Avec rapidité, il sortit de son entassement d’armes deux armures de facture certainement humaine, dont le vert émeraude étincelait sous la lueur des torches tremblantes, ainsi qu’un long brassard au tressage fin. Presque fébrile, le géant se mit à les astiquer avec frénésie, toujours sans dire un mot. La situation prenait une tournure de plus en plus instable. Ces équipements nous étaient-ils destinés ? Quelle sombre machination se tramait dans ces profondeurs ? Epardo, l’immense orque au regard inhabituellement profond au vue des dires qui couraient au sujet de ceux de son espèce, répondit simplement avec bienveillance :


« Nous sommes ici parce que nous avons été choisis, sélectionnés comme de vulgaires jouets, ou comme ces armes qui sont à vendre.»


Il fit un mouvement vague en direction de l’armurerie, avant de reporter son regard sur Selen pour répondre à sa question.


« Cette grotte n’a pas de lieu, elle est simplement très profondément enfouie sous la terre, elle me l’a dit… Cette pièce est une salle de préparation et de répit avant l’épreuve… Je ne comprends pourtant pas, je suis déjà venu… J’y avais mis fin …»


Sa voix basse et lasse retomba et son regard se voila, il semblait désorienté. Sa façon de dire les choses à demi-mot eut le don de m’agacer.


« Si tu es déjà venu, Epardo, peux-tu nous dire de façon claire ce qui nous attend, et à quoi riment tous ces évènements étranges ?! »


Au même instant, un bruit sourd de chute dans mon dos m’informa de l’arrivée d’un nouveau compagnon d’infortune, qui, apparemment extrêmement désorienté par son voyage, il faut l’avouer, inhabituel, se mit à hurler comme un dément. Mieux valait attendre qu’il se calme pour tenter de lui causer.

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 Sujet du message: Re: Chapitre 1 : Les Guerriers des Cieux
MessagePosté: Ven 16 Oct 2009 22:48 
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Avant même que l’Orque n’ait eu le temps de répondre à nos interrogations sans doute oppressantes, mais ô combien logiques sur notre situation, un bruit assourdissant retentit avec fracas dans la pièce. Quoi que ce fut, ce bruit n’était en rien humain, et devait provenir d’un cor quelconque posté quelque part… Seulement voilà, quelque part pouvait sembler un tantinet étrange, puisque le son, bien que puissant et fortement sonore, ne provenait pas de l’intérieur de la grotte où nous nous trouvions. Il venait de l’extérieur, soit derrière cette porte massive, soit filtré à travers d’éventuelles fissures dans le granit certainement épais qui nous entourait de toutes parts. Suite à ce barrissement surprenant, il y eut un moment de silence malaisé : Même le martellement du forgeron sur son enclume avait cessé, et tous les regards se croisaient sans qu’aucune explication ne fût donnée. Je tentai personnellement de garder une mine distante, bien que mes yeux cherchèrent eux aussi la source d’un tel son…

Puis, comme en réaction à l’appel déchirant, le forgeron se hâta de fouiller ses stocks pour en tirer deux armures au teint émeraude pour les épousseter et les frotter avec vivacité et acharnement. Je ne peux empêcher l’un de mes sourcils de se lever dans un rictus quelque peu interrogateur, mais c’est le moment où choisit Epardo pour répondre, comme si de rien n’était, à nos questions. Je reportai donc aussitôt mon regard sur lui, alors que sa voix raisonnait de nouveau gravement dans la grotte, affirmant des propos énigmatiques qui manquaient de clarté sur une sélection étrange, et d’autres choses à propos d’une épreuve à laquelle il aurait déjà survécu.

Quelle était cette diablerie ? Avions-nous été embarqués ici pour participer à un entretien d’embauche particulier ? Je n’arrivai pas à faire de lien logique entre tout ce qui se passait dans mon existence depuis ce soir. Oui, j’avais rêvé de changement, mais tout cela était sans doute trop rapide… Je ne savais pas ce que je faisais là, et ça ne pouvait durer éternellement. Surtout que l’orque semblait connaître les lieux, lui. Aussi m’apprêtai-je à adresser une nouvelle question à son égard quand le jeune nouveau, le dénommé Erow, lui adressa la parole, me coupant l’herbe sous le pied. Sa question reflétait bien ce que je voulais savoir, et je hochai la tête pour confirmer mon envie de savoir proche de la sienne.

J’allais rajouter une précision dans sa demande quand un nouveau choc sourd parvint du centre de la grotte, arguant une nouvelle arrivée. Et celle-ci fut bien plus bruyante que la précédente : le nouvel arrivant, à peine débarqué, cria, complètement perdu, visiblement trop ébloui pour y voir goutte. Je fixai un regard scrutateur sur lui, curieux de ce qu’était cet être… Il ne faisait aucun doute qu’il viendrait lui aussi se joindre à la conversation, aussi me reconcentrai-je sur l’Orque pour poser ma question :

« Et quelle est cette épreuve dont tu parles ? Comment devons-nous nous préparer, et pourquoi ? »

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 Sujet du message: Re: Chapitre 1 : Les Guerriers des Cieux
MessagePosté: Sam 17 Oct 2009 11:38 
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Epardo soupire à toutes vos questions, comme las de répéter une histoire déjà trop racontée. Elle semblait le chagriner et ne faire en lui qu’un maelstrom de sentiments inépuisables de tristesse et de détresse. C’était paradoxal de voir que cette masse gigantesque de muscles et de puissance s’affaisser à un tel point.

Cependant, il finit par se remémorer tout ce que vous vouliez savoir et commença :

«Je ne sais pas ce qui nous attend, c’est différent cette fois… Le recrutement, c’est ce qui m’a mis la puce à l’oreille, les lieux aussi. La dernière fois, nous étions quatre, un groupe des meilleurs éléments d’une organisation de lutte contre Oaxcaca. Je fus le seul à en ressortir vivant…»

Il stoppa un instant, la voix s’écrasant sur une note de désespoir certain. Ses yeux se perdirent dans le vide puis il reprit :

«Mon frère a laissé sa vie pour mettre fin à l’un des sergents… Je n’ai jamais compris à quoi cette institution servait, mais elle est profondément maléfique… Cependant, si nous devons de nouveau faire face, cela sera rude… Si vous en avez besoin, les armes du forgeron sont disponibles à l’achat… Et pour l’épreuve, je n’en sais rien, la seule certitude est la difficulté de l’épreuve.»

Il s’arrête, vous laissant réfléchir à ses paroles.

De son côté, le nouvel arrivant reprend peu à peu ses esprits et il parvient à voir de nouveau assez clairement. Qui était ce donc que cet homme blanchâtre ?

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 Sujet du message: Re: Chapitre 1 : Les Guerriers des Cieux
MessagePosté: Sam 17 Oct 2009 13:07 
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Epardo soupira à nos questions et sembla pris d’une grande tristesse mêlée de détresse. Il était troublant de voir cet être doté d’une carrure si immense pris d’un tel désespoir, le contraste entre son apparence et ses sentiments étant plus que saisissant. Il respira profondément, semblant rassembler sa volonté, et nous répondit d’une voix sourde :


«Je ne sais pas ce qui nous attend, c’est différent cette fois… Le recrutement, c’est ce qui m’a mis la puce à l’oreille, les lieux aussi. La dernière fois, nous étions quatre, un groupe des meilleurs éléments d’une organisation de lutte contre Oaxaca. Je fus le seul à en ressortir vivant…»


Sa voix s’éteignit dans un souffle court, et aucun de nous deux n’osa briser le court silence qui s’installa. Au bout de quelque instants, d’une voix plus forte mais imprégnée de lassitude, il reprit :


«Mon frère a laissé sa vie pour mettre fin à l’un des sergents… Je n’ai jamais compris à quoi cette institution servait, mais elle est profondément maléfique… Cependant, si nous devons de nouveau faire face, cela sera rude… Si vous en avez besoin, les armes du forgeron sont disponibles à l’achat… Et pour l’épreuve, je n’en sais rien, la seule certitude est la difficulté de l’épreuve.»


Il se tut légèrement, nous laissant devant ces perspectives peu réjouissantes. J’avais pour ma part l’impression d’être étourdi ; le tournant imprévisible et incontrôlable qu’avait pris ma vie m’entraînait dans des eaux que je ne connaissais pas et que je n’aurais jamais imaginé côtoyer avant ma -fatale?- rencontre à l'auberge de Grigwig le Beau. La tempête n’était pas prête de s’arrêter, et je ne cessais de dériver vers des rivages bien trop dangereux. Cependant, il n’y avait aucun échappatoire possible, nous étions totalement pris au piège, comme des gladiateurs dont l’unique chance de survie est de se jeter à corps perdu dans le combat. Et je n’avais aucune, aucune envie de mourir. Puisque cette force étrange qu’est le destin, quelque soit le nom qu’on lui donne, m’avait entraîné jusqu’ici, autant prendre les devants. Il était clair que dans l’instant il nous serait impossible d’en apprendre plus, et nous aurions beau nous perdre dans de sempiternelles conjectures, nous ne pourrions maîtriser ce qui allait nous arriver. Entre deux bouffées de pipe, j'ajoutai d'un ton sombre:


«J’ai connu des situations plus réjouissantes… je vais essayer d’approcher l’arrivant, il est maintenant, par la force des choses, notre compagnon. »


Avec un petit hochement de tête je m’écartais de Selen et Epardo, afin de descendre à nouveau dans l’arène rocheuse. En son centre, le nouveau avait cessé de pousser des cris désorientés et se tenait à l’affût, immobile, tendu comme un arc. Ce curieux homme blanchâtre ne semblait, malgré la lumière rougeoyante des torches, m’apercevoir qu’avec difficulté, comme s’il était aveuglé. Préférant prendre des précautions, je me tins à une distance respectueuse de l’étrange arrivant.


« Bonjour à toi, ami, j’espère que le voyage n’a pas été trop difficile. Je me nomme Erow. »


Puis, me tournant vers le forgeron, je lançai à ce dernier d’une voix moins forte :


« Que peux-tu vendre pour cinquante yus, forgeron ? »

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 Sujet du message: Re: Chapitre 1 : Les Guerriers des Cieux
MessagePosté: Sam 17 Oct 2009 14:01 
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L’orque semblait las de cette aventure avant même de l’avoir commencé. Dans une certaine mesure, je le comprenais : il était déjà passé par là et devait rendre à la monotonie du recommencement cet ennui expressif qu’il arborait sur son visage. Étrangement, pourtant, je perçus de la tristesse dans son regard impressionnant, comme si ce mastodonte redoutait cette épreuve autant qu’il la regrettait. Une seconde salve d’horreur à laquelle résister, devait-il se répéter dans sa caboche d’orque.

Après un moment, il expliqua son ignorance sur l’épreuve qui nous attendait, mais donné néanmoins quelques éclaircissement utiles sur l’affaire. De ceux-là, je ne retins que ceux que je pourrais exploiter dans l’avenir de cette épreuve, afin de m’attirer une survie confortable. Ainsi, je notai intérieurement plusieurs choses. Tout d’abord, je sus son appartenance passée à un groupe anti-Oaxien. Je savais que je pourrais tirer de cette information un profit certain, mais sans élaborer de plan interne, je poursuivis mon écoute. Une deuxième chose que je notai, c’est que tout ceci relevait d’une organisation maléfique. J’avais donc là la confirmation de l’implication, directe ou indirecte, de la Sorcière Noire dans ce concours macabre. La dernière chose que je relevai était plus d’ordre pratique : le forgeron qui se tenait à l’autre bout de la grotte était certainement la seule source de ravitaillement qu’il nous serait donné de rencontrer, ou en tout cas, la plus fiable. Je ne doutai pas que nous pourrions fouiller les ennemis tombés sous nos armes une fois vaincus, mais je savais que cette fouille corporelle ne donnerait pas forcément ce à quoi je m’attendais recevoir comme équipement.

Aussi, fort de ces nouvelles informations, je regardai le jeune humain prononcer des paroles sombres et quelque peu futiles sur la qualité de la situation. Sans doute s’attendait-il, une fois arrivé dans cette grotte, à ce que nous nous amusions de concert dans une orgie festive et secrète… Quoi qu’il en soit, il était parti à la rencontre du nouveau venu, et je comptais bien mettre cet éloignement temporaire à profit. L’orque était sans doute la personne la plus puissante de cette pièce, et je me devais de m’attirer ses faveurs… je m’approchai un peu plus de lui, et lui chuchotai quelques mots, inaudibles aux autres individus présents.

Sur un ton confiant, je lui annonçai secrètement :

« Par la lumière qui m’habite, je vous conseille de vous méfier de ces deux personnes… Je ne leur fais pas confiance… Restons unis, à deux. »

Pour prouver la véracité de mes dires, tournant le dos aux autres, je fis filtrer un instant mes fluides magiques et lumineux à la surface de ma main, comme pour prouver leur présence en mon sein. Je les refluai ensuite à l’intérieur de ma personne pour me retourner vers le duo curieux qui venait de se former au centre de la pièce, le dénommé Erow adressant la parole à un être à la peau pâle… trop pâle… avant d’apostropher le forgeron pour dépenser ses économies…

Je me tournai une dernière fois vers Epardo, et lui fis un bref signe de la tête, l’air obscur, avant de me rendre auprès du forgeron. En chemin, je saluai le nouveau d’un manière polie, mais neutre…

« Bonjour. Mon nom est Selen. Il n’y a pas de temps à perdre, si nous voulons être efficaces pour cette épreuve. Il faut s’entraîner, et avant, s’équiper ! »

J’arrivai rapidement à hauteur du forgeron, que je regardai frotter les armures. À la suite d’Erow, je posai donc ma question.

« Que possédez-vous qui puisse m’être utile, pour cette épreuve ? »

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 Sujet du message: Re: Chapitre 1 : Les Guerriers des Cieux
MessagePosté: Sam 17 Oct 2009 16:55 
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Toujours aveugle, j’entendis des bruits au loin. Je n’étais pas seul. Par réflexe, mes muscles se raidirent. Il me semblait distinguer deux … non, trois voix différentes, toutes masculines et aucune ne correspondait à celle de l’inconnu qui m’avait amené ici. Ils devaient être relativement éloignés de moi mais je n’en étais pas certain. Encore étourdi par le choc du transport, j'avais encore une sensation de vertige. Réalisant soudain mon erreur, mon sang se glaça. Quel idiot ! Je venais de crier à plein poumons ! Ils devaient donc m’avoir repéré ! Je retins mon souffle. Les trois hommes étaient en train de converser, comme s’ils n’avaient pas perçu mon arrivée. Mon cœur battait à toute allure, priant pour qu’on m’ignore. Alors que la conversation se poursuivait sans qu’on fasse attention à moi, je me calmai et essayai d’écouter. Malheureusement, d’où j’étais, je n’arrivais pas à distinguer leurs propos.

Je plissai les yeux ; ma vue semblait revenir. J’essayai de regarder tout autour de moi, mais il devait faire nuit car tout me paraissait sombre. Combien de temps s’était t’il écoulé depuis que le fantôme m’avait amené ici ? Je distinguai difficilement des espèces de halos de lumières disséminés tout autour de moi. Je me frottai les yeux pour essayer d’y voir plus clair. Peine perdue.

C’est alors que la conversation se tut et j’entendis des bruits de pas venir dans ma direction. Je me relevai et me tournai vers l’individu qui s’approchait.
(Un instant !) Non, il y avait deux individus ! Pour le moment, je ne pouvais distinguer d’eux qu’une image très floue. Tout ce que je pouvais dire, c’était qu’ils étaient tous les deux de taille humaine. Je serrai ma dague et m’immobilisai. Même si leur démarche ne semblait pas agressive, je devais me tenir prêt à contre-attaquer, mais mieux ne valait pas provoquer le combat. J’avais à la fois le désavantage du nombre et le handicap de ma vue.

Le premier passa vers ma gauche, en me lançant d’un ton neutre :
« Bonjour. Mon nom est Selen. Il n’y a pas de temps à perdre, si nous voulons être efficaces pour cette épreuve. Il faut s’entraîner, et avant, s’équiper ! »

Il ne s’arrêta pas car je l’entendis aussitôt s’éloigner. Le second individu s’arrêta à une bonne distance de moi :
« Bonjour à toi, ami, j’espère que le voyage n’a pas été trop difficile. Je me nomme Erow. », annonça t’il avec une voix grave.

Intérieurement, j’étais soulagé. Ils ne paraissaient pas me vouloir de mal. Cependant, ces présentations soulevaient beaucoup de question. Ce dénommé Selen avait laissé entendre qu’il avait également enrôlé pour cette mission. Il était possible qu’il soit aussi dans la même situation que moi.

Je marquai un temps de pause avant de répondre. Ma vue était en train de revenir plus rapidement maintenant. C’est alors je me rendis compte qu’il ne faisait pas nuit, mais que je me trouvais dans une grotte ! Et les lueurs que j’avais perçues n’étaient que les flammes des torches. Je ne laissai rien transparaître de mon étonnement et restai sur mes gardes. Je pouvais désormais voir celui qui s’était présenté à moi sous le nom d’Erow. Il s’agissait d’un humain, enfin … il me semble. Dans cet endroit sombre, j’avais encore du mal à le distinguer. Mais ce qui m’importait, c’est qu’il n’était pas armé.
Je rengainai ma dague ; si ces hommes m’avaient voulu du mal, ils auraient pu le faire sans aucun problème. Et cet homme qui me faisait face avait l’air d’en savoir plus que moi et il me fallait des réponses.

« Bien sûr que le voyage a été difficile. », lui répondis-je d’un ton aigre, « Qu’est ce que je fais ici ? Et vous, que faîtes vous ici ? »

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 Sujet du message: Re: Chapitre 1 : Les Guerriers des Cieux
MessagePosté: Dim 18 Oct 2009 12:53 
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L’arrivant resta immobile quelques instants, me jaugeant avec une difficulté apparente, plissant ses yeux qui, semblait-il, étaient défaillants. Après quelques longues secondes, il sembla se détendre légèrement, et rengaina sa dague acérée, visiblement prêt à pouvoir dialoguer.

« Bien sûr que le voyage a été difficile. », me répondit-il d’un ton aigre qui me fit sourire, « Qu’est ce que je fais ici ? Et vous, que faîtes vous ici ? »

Je soupirai légèrement, avant de tirer une bouffée de fumée sur ma pipe, d’un air pensif. Comment expliquer cette situation incontrôlable de façon claire ? Si j’en jugeais d’après la tension palpable qui habitait cet étrange homme pâle, trop pâle, je pouvais raisonnablement supposer qu'il n’était sûrement pas du genre à se contenter des informations incomplètes que nous possédions. De toute façon, le temps passait et la mystérieuse épreuve ne faisait que se rapprocher sensiblement. Faire court, et concis.

«Nous sommes tous ici, Selen, Epardo –dis-je en lui désignant l’immense orque d’un signe du menton– , toi et moi pour la même raison présent dans cette grotte. Nous allons subir une épreuve, apparemment extrêmement éprouvante, et cet endroit est notre dernier répit. »

Je me tus quelques instants, afin qu'il s'imprègne plus facilement de ces informations, ce qui aurait l'immense avantage de m’éviter de répéter inutilement par la suite.

« Le temps presse, oublie tes questions pour le moment, nous ne pouvons en savoir plus. Prépare-toi pour l’épreuve, le forgeron est là pour nous équiper. »

Il savait l’essentiel, et je n’avais pas l’envie de me répandre en palabres, pressé par la nécessité. Je reportai mon attention sur le forgeron.

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Erow.


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