L'Univers de Yuimen déménage !


Nouvelle adresse : https://univers.yuimen.net/




Poster un nouveau sujet Ce sujet est verrouillé, vous ne pouvez pas éditer de messages ou poster d’autres réponses.  [ 20 messages ]  Aller à la page 1, 2  Suivante
Auteur Message
 Sujet du message: Chapitre 3 : Vents Tourbillonants
MessagePosté: Mar 12 Jan 2010 22:58 
Hors ligne
Admin
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Jeu 30 Oct 2008 16:52
Messages: 5210
Localisation: Entre le voile de la réalité et votre vie, prête à corriger vos erreurs...
A peine avez-vous franchi la porte qu’elle se ferme avec douceur, couvrant toute tentative de fuite de la nouvelle salle où vous veniez d’apparaître. Et quelle salle, elle n’avait strictement rien d’intéressant…

En effet, c’était un carré de terre. Il était certes assez vaste ( 50mètres/côté), mais il n’était composé que de pierre sale et rude. Le sol, les murs, le plafond vous enfermait dans un cube de terre, privant à vos sens la fraîcheur de l’élément dont vous étiez les hérauts.

La lumière ne manquait nullement car d’innombrables torches éclairent abondamment les murs, vous permettant de distinguer avec aisance tout les détails de cet endroit. Mais des détails, il n’y en avait que très peu, une porte semblable à celle franchie face à vous à l’opposé de la salle, deux passages assez étroit vers l’obscurité sur les murs de droite et de gauche.

Face à vous, à quelques mètres, une dalle est posée au sol et une inscription y est marquée dans un langage que seul Epardo semble connaître. Il déchiffre :

« La lumière de la convoitise en frappa quatre, mais aveuglés par l’amour de la richesse, ils ne virent pas la véritable sagesse et seule l’obscurité le sauva. Ainsi, seul trois en sortirent victorieux… »

Rien de plus explicite …

_________________
Quatrinette pour les intimes, n'hésitez pas à poser des questions, je suis là pour y répondre ;)
Merci à Itsvara
Et surtout, bon jeu à tous !


Haut
 

 Sujet du message: Re: Chapitre 3 : Vents Tourbillonants
MessagePosté: Jeu 14 Jan 2010 21:17 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Ven 28 Aoû 2009 22:13
Messages: 190
Localisation: J't'en pose des questions?
Autour de nous, de hauts murs de roche brute et aiguë s’élevaient jusqu’à un plafond pratiquement invisible à mes yeux, ouvrage humain titanesque dont la conséquence contrastait avec la salle que nous venions de quitter sans retour possible, la porte désormais définitivement scellée. Quel peuple pouvait être capable de tailler dans une telle roche des cavernes de ces dimensions, et avec une telle précision ? C’était comme si un énorme dé à jouer de roche avait été retiré de ce sous-sol mystérieux, éliminé. Sur les murailles, une quantité incroyable de torches brillaient comme autant de candélabres que l’on pouvait presque, dans le silence que ne troublait que l’écho de nos pas, entendre crépiter , et donnaient à la pièce une dimension presque religieuse. Je fis quelques pas à travers l’air lourd et oppressant qui ne faisait qu’augmenter cette douloureusement sensation qui m’habitait, comme si j’étais à tout instant au bord obscur de cette étrange angoisse, cette sombre force que je découvrais dans des tréfonds de mon être jusqu’à présent insoupçonnés. A cet instant, j’aurais pu tuer pour apercevoir le ciel et sentir de l’air libre sifflant sur mon visage. Ne serait-ce qu’un seul instant.

Quelques pas devant moi, la silhouette massive d’Epardo se découpait auréolée de lumières, et j’aperçus derrière lui, à l’extrême opposé de la porte que nous venions de franchir, une porte apparemment similaire, bien qu’à cette distance je ne pouvais en avoir la certitude. Je me rendis compte que je ne pouvais me référer à une direction, le Nord, le Sud, j’avais perdu tout repère, comme cela n’arrive qu’au sein d’une houle violente. Heureusement, je pouvais toujours compter sur bâbord et tribord : deux conduits sombres et étroits, m’évoquant plus des terriers d’animaux que des passages usités par des êtres humains.


« La lumière de la convoitise en frappa quatre, mais aveuglés par l’amour de la richesse, ils ne virent pas la véritable sagesse et seule l’obscurité le sauva. Ainsi, seul trois en sortirent victorieux… »


La voix de l’orque, aussi rocailleuse et éraillée que les parois, raisonna, amplifiée par un léger écho, comme une sentence dans ce qui m’apparaissait comme le temple d’un dieu inconnu et terrifiant. Je ne croyais pourtant pas à l’existence des divinités. Les nerfs, sans doute.

L’orque lisait une inscription sur une large dalle dont les curieux caractères m’étaient inconnus. Cette nouvelle épreuve était malsaine. Je sentis un frisson me parcourir la nuque, il me semblait que toutes les superstitions que l’on entendait sur les quais et les navires du port grouillant de Tulorim me revenaient en mémoire, bien que je n’y prêtais habituellement aucune attention, n’étant pas superstitieux. Cependant, les circonstances ne pouvaient que faire fonctionner mon imagination plus que je ne le voulais, et plus que ma raison ne pouvait contrôler. Quel cadavre pouvait demeurer sous cette sinistre épitaphe ?

Je fis encore quelques pas, me murmurant pour moi-même la phrase sibylline « ils ne virent pas la véritable sagesse et seule l’obscurité le sauva », souriant vaguement. Sauvé par l’obscurité qu’il est dit… Qu’en sera-t-il, pour moi…?

Mes pas m’avaient menés jusqu’à la moitié de la salle, chacun des tuyaux sombres qui s’enfonçaient à bâbord et à tribord se trouvant à égale distance de moi-même. Tranquillement, je crachais un épais nuage de fumée grise que la lumière traversait, lui donnant une épaisseur ouatée d’une beauté changeante. Attentif, j’observais le mouvement des volutes qui, si un courant d’air, aussi mince soit-il, s’échappait d’un des boyaux, m’indiquerait le chemin le plus rapide à défaut d’être le plus sûr, vers une atmosphère, je l’espérais, plus respirable.

_________________
Erow.


Haut
 

 Sujet du message: Re: Chapitre 3 : Vents Tourbillonants
MessagePosté: Ven 15 Jan 2010 17:38 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Dim 9 Aoû 2009 11:49
Messages: 53
A peine avions nous mis un pied dans cette nouvelle salle que j’entendis la porte dans notre dos se clore doucement. Intérieurement, je haussai des épaules tant j’étais habitué à voir les issues se refermer les unes derrière les autres et il y’avait longtemps que j’avais abandonné l’idée de pouvoir fuir de cet endroit. A peine cette pensée me traversait l’esprit, j’eus un frisson, comme si une partie de moi repoussait ce fatalisme. Je secouais la tête pour me rappeler de ne pas me laisser aller et pour rester l’esprit alerte.

Je scrutais d’un œil averti la pièce dans laquelle nous étions rentrés et, à première vue, il n’y avait rien de particulier, mis à part l’odeur de renfermé qui parvenait à mes narines. Des torches étaient disposées de part et d’autre de la salle, nous laissant voir, en face de nous, une nouvelle porte close. De chaque côté, je remarquai également deux alcôves qui s’enfonçaient dans l’obscurité, sans que je puisse déterminer où elle pouvaient bien mener.

Alors que nous avancions, notre compagnon verdâtre s’arrêta et nous désigna une dalle au sol sur laquelle il déchiffra un message gravé dans un langage qui m'était inconnu :

« La lumière de la convoitise en frappa quatre, mais aveuglés par l’amour de la richesse, ils ne virent pas la véritable sagesse et seule l’obscurité le sauva. Ainsi, seul trois en sortirent victorieux… »

De toute évidence, la porte qui nous faisait face était un nouvel obstacle qui allait encore mettre à rude épreuve nos nerfs et nous avions encore une phrase énigmatique à déchiffrer. (Cela n’a donc pas de fin ?). J’interprétai cette inscription et, pour moi, elle ne présageait rien de bon car elle laissait supposer que parmi les quatre membres, seuls trois en sortiraient victorieux. Mais mes déductions n’étaient basées sur rien et je ne comprenais pas à quoi correspondait la fin de la première phrase.
Ne pouvant en tirer plus de cette mystérieuse phrase, je m’approchai de la porte qui nous faisait face et pour l’examiner, tout en me doutant qu’elle serait probablement verrouillée…

_________________

L'expérience, c'est cette merveilleuse chose qui vous permet de reconnaître une erreur lorsque vous la commettez à nouveau


Haut
 

 Sujet du message: Re: Chapitre 3 : Vents Tourbillonants
MessagePosté: Ven 15 Jan 2010 18:23 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Sam 6 Juin 2009 22:31
Messages: 363
Localisation: Alentours de Kendra Kâr
L’énigme passée d’un savoir reclus dans une évocation aérienne de la sagesse intérieure inhérente à chacun des êtres, mêlant hasard et déduction fine, nous passâmes enfin à la pièce suivante de cette aventure décidément peu banale, et dont quiconque ici n’étant pas complice de cette mascarade souterraine en ignorait encore toute la logique et l’aboutissement. Sombre, je laissai mes compagnons forcés pénétrer dans la nouvelle pièce avant moi. Le grand Epardo ouvrit la marche, bien rapidement suivi du dénommé Erow et de Madladif, qui sortaient de leur torpeur inactive au moment le plus opportun. À leur suite, j’entrai donc dans ce cube gigantesque aux parois rocheuses et terreuses. D’un élément, nous passions à son opposé, et des volutes énigmatiques d’un air empli de sagesse, nous pénétrions désormais dans l’antre recluse de la roche et de la terre, lourde, carrée, définie par son existence clairement établie. À cet instant, je ne doutai pas qu’une autre énigme nous attendrait là. Ou tout du moins une épreuve qui nous ferait une fois de plus nous décarcasser sans que nous n’en comprenions la raison ou le but. Avancer pour mieux souffrir, voilà quel était le but de tout ce périple souterrain jusqu’à maintenant. D’une grotte au confort relatif, mais existant, dotée d’une forge et d’outils utiles pour une expansion de puissance, nous étions passés dans une caverne seulement dotée d’une table, d’un brasero et de chaises, pour maintenant finir dans une salle totalement vide, à l’exception d’une stèle étrange dont l’Orque nous fit une traduction.

Ainsi donc tel était l’énoncé de la nouvelle épreuve. Quatre nous étions, et quatre nous serions frappés d’un éclair de convoitise. Je sentis une légère démangeaison interne à l’évocation de la victoire des ombres sur la lumière éblouissante, qui était ici présentée comme une ennemie. Elle resterait pourtant mon alliée dans cette salle comme ailleurs. Ces fluides m’habitaient depuis ma naissance, et perdureraient dans mon corps sans tenir compte de mes choix de vie.

Alors qu’Erow semblait méditer en emplissant l’air déjà rare de cette pièce de son âcre fumée, alors que l’albinos entreprit d’inspecter la porte qui barrait notre route une fois de plus, je pris pour décision de respecter scrupuleusement les termes de l’énigme et allai aussitôt vers l’un des deux recoins d’ombre qui marquaient cette salle. En effet, les torches réparties sur les murs semblaient ne pas éclairer deux passages étroits menant vers l’inconnu et la noirceur. Ce fut celui de droite que je choisis, au hasard, pour aller l’inspecter.

Curieusement, je me sentis rassuré de pénétrer dans une zone d’ombre, où j’aurais l’avantage sur mes compagnons humains en cas de souci. Car la stèle était claire, nous ne serions que trois à sortir… L’un d’entre nous resterait figé ici à jamais, mort ou prisonnier des maîtres de ce donjon maudit. Mon ascendance elfique m’avait conféré une vision meilleure que celle des faibles humains dans les lieux obscurs, et même si je ne me débrouillais pas aussi bien que mes lointains parents, je pourrais aisément surpasser Madladif et Erow dans ce domaine. Epardo, quant à lui, devait mieux s’y connaître en obscurité que n’importe qui ici, et cette idée soudainement m’inquiéta… Il savait…

_________________
- Selen Adhenor -


Haut
 

 Sujet du message: Re: Chapitre 3 : Vents Tourbillonants
MessagePosté: Sam 16 Jan 2010 15:19 
Hors ligne
Admin
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Jeu 30 Oct 2008 16:52
Messages: 5210
Localisation: Entre le voile de la réalité et votre vie, prête à corriger vos erreurs...
Approchant du couloir de droite, Selen découvre qu’il est en fait bloqué par une sorte de grosse dalle de pierre inamovible à partir de votre côté. Il aurait fallu sans doute la rouler si vous aviez été de l’autre côté. Ainsi, cette possible échappatoire s’estompait avec la lumière. Il n’y avait rien à tirer de cet endroit. Du moins pour l’instant…

De son côté, Erow devine bien lorsqu’il voit sa fumée lentement allez vers la gauche, attirée ou poussée par l’air en continuel mouvement. Il y avait donc un courant d’air ici.
Mais celui qui déclenche les hostilités, c’est Madladif. Alors qu’il s’approche de la porte, vous entendez soudain un bruit de mécanisme venant de l’albinos et vous découvrez la terrifiante vérité de l’épreuve. Une sorte de prison éthérée emprisonne Madladif d’un côté de la salle puis Epardo à l’opposé, chacun bloqué par une sorte de cage immatérielle violacée.

En plus de cela, Selen et Erow se retrouve face à face, chacun brillant d’une lueur contraire, entourant à égale distance un promontoire sur lequel reposait un globe. En le regardant, vous êtes convaincu qu’il vous faut le récupérer au dépend de l’autre si vous voulez survivre. Quitte à combattre… Le sang vous appelle irrésistiblement.

Et de son côté, Epardo explose dans sa cage, cherchant à tout casser et vous l’entendez dire :

« Non pas encore… Je ne laisserais pas la mort agir de nouveau ! »

_________________
Quatrinette pour les intimes, n'hésitez pas à poser des questions, je suis là pour y répondre ;)
Merci à Itsvara
Et surtout, bon jeu à tous !


Haut
 

 Sujet du message: Re: Chapitre 3 : Vents Tourbillonants
MessagePosté: Dim 17 Jan 2010 18:06 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Sam 6 Juin 2009 22:31
Messages: 363
Localisation: Alentours de Kendra Kâr
Le couloir que je voulais explorer ne semblait pas prêt à révéler tous ses secrets. Dans l’obscurité, une pierre courbe était dressée. Elle bloquait le passage à quiconque voulait aller plus loin dans l’exploration de cette nouvelle épreuve. Mon regard vert se fixa sur la roche, et ma main gantée parcourut celle-ci dans une caresse réflexive et légère. Cet obstacle impromptu n’avait pas été placé là au hasard. Rien ici bas ne relevait du hasard, comme nous ‘lavait si habilement montré la pièce précédente, où tous les objets étaient nécessaires ou tout du moins utiles pour la compréhension de l’énigme globale pesant sur les lieux. Quel rôle aurait ce roc, je n’en savais rien. Mais je notai sa présence, sa position, sa forme dans mon esprit comme autant d’indices à relever pour une meilleure compréhension. L’observation serait la clé, peut-être, une fois de plus. Et si elle ne l’était pas, elle m’apporterait au moins connaissance et jugement sur l’endroit où nous nous trouvions. Ainsi, je notai que ladite pierre aurait pu être poussée, voire même roulée sur elle-même, mais seulement à condition de se trouver du côté opposé à celui où je me trouvai. Intuitivement, je suspectai un piège prêt à fermer sa mâchoire meurtrière sur le premier qui s’y laisserait prendre.

N’ayant nulle envie de me faire écrabouiller par ce gros rocher, je fis volte-face et reparut auprès de mes camarades, dans cette pièce étrange et cubique. Je fis alors une autre observation silencieuse : la fumée de la pipe d’Erow semblait se diriger préférentiellement vers le couloir qui me faisait face, comme s’il y avait par là un appel d’air quelconque. Le hasard n’avait visiblement pas bien fait les choses, puisque j’étais tombé sur l’issue bouchée. Mais alors que madladif et Epardo restaient de leur côté, et Erow du sien, je n’allais pas rester les bras croisés : je devais également explorer cette issue probable. Un courant d’air, qu’il soit ou non artificiel, ne pouvait qu’être une bonne nouvelle à cette distance sous terre. À moins bien sûr qu’il ne s’agisse du déclencheur du piège que je suspectai depuis quelques secondes maintenant.

Mais je ne pus faire un seul pas vers ma nouvelle destination. Soudain, sans qu’aucune explication réelle ne soit fournie, l’orque et l’albinos se retrouvèrent cloîtrés dans une cage sans substance, chacun à l’opposé de l’autre dans la salle. Les murs transparents et fulminants de leur cage improvisée étaient colorés de mauve. Mais ce n’était pas tout : moi aussi je me sentis comme transporté, et je redoutai un instant être tout comme eux privé de ma liberté. Je m’apprêtai à bondir lorsque je me rendis compte que je me retrouvais face à Erow. Un sourcil levé, je le regardai, perplexe. Il était cerné d’obscurité, et cette lumière sombre ne faisait que confirmer mon intuition sur la magie obscure qui parcourait ses veines. Les fluides noirs l’habitaient comme les fluides de lumière me transcendaient. Il était mon compagnon mais également mon opposé. Et pourtant, il n’avait rien d’un serviteur fanatisé des dieux sombres. Tout comme moi je n’avais rien d’un bigot de Gaïa. Toutes ces coïncidences et ces différences n’étaient peut-être pas des hasards. L’organisateur mystérieux et malveillant de toute cette mascarade d’épreuve l’avait voulu. Tout avait été préparé, y compris cette entrevue étrange, ce face à face douteux…

Ce ne fut qu’à cet instant que je remarquai à mon tour lumière blanche qui semblait émaner de ma personne. Je regardai mes doigts, mes paumes sans en comprendre l’artifice. Ce n’étaient pas mes fluides qui s’exprimaient, je les aurais sentis, et je ne percevais pas clairement quelle magie était à l’œuvre en ce moment.

Et puis… Mes yeux d’émeraude se posèrent sur un étrange promontoire. Sur celui-ci était posé un globe inerte, qui devint dans l’instant l’objet de toute ma convoitise. Je sentis un désir irrépressible s’emparer de moi, et une conscience effarante selon laquelle Erow le désirait aussi ardemment que moi, et qu’il me faudrait peut-être le combattre, le tuer, étaler son sang sur la pierre du sol pour pouvoir m’en emparer.

La rage battait en moi, dévorait mon esprit et consumait mon corps, qui en devenait difficile à maîtriser réellement. Tous mes efforts étaient concentrés sur la volonté de ne rien laisser transparaître de cette fureur qui m’habitait. Mes yeux étaient comme deux lames qui voulaient transpercer la chair de mon ennemi, mais lorsque j’ouvris la bouche, mes mots étaient contenus, posés, tout comme mon ton qui était calme et rassurant, bien que neutre…

« Erow… Tu ne dois pas y penser. N’y pense pas. Reste immobile et laisse-moi prendre ce globe à ta place. La convoitise est la chose à battre, ici, et je vais t’en libérer en m’emparant de ce que tu veux. Reste calme… Reste calme. »

Ces mots étaient autant destinés à mon rival qu’à mon propre esprit. Je savais pertinemment que je ne devais pas prendre ce globe, mais mes sens étaient fermés à tout choix logique de ma part. Je devais le prendre pour ma sauvegarde, et Erow serait tué s’il tentait de s’y opposer. Mon regard ne le quitta pas une seule seconde alors que j’avançai vers le promontoire à pas lents, paume tendue vers le globe…

J’avais les fluides à fleur de peau…

_________________
- Selen Adhenor -


Haut
 

 Sujet du message: Re: Chapitre 3 : Vents Tourbillonants
MessagePosté: Dim 17 Jan 2010 22:49 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Ven 28 Aoû 2009 22:13
Messages: 190
Localisation: J't'en pose des questions?
Lentement, mais aussi sûrement que le flot d’une rivière, les volutes diffus du tabac s’étiraient, se tordaient vers ma gauche, s’étiolant lentement jusqu’à disparaître presque entièrement, et coloraient délicatement l’air d’une lueur diaphane ; Un instant passa, sans que je pusse me détacher de la contemplation silencieuse de cette manifestation physique, qui, dans mon esprit troublé par les intelligences malsaines diffuses dans l’air, devenait un signal, un appel, un cri. La tromperie et l’illusion permanente qui troublaient mon jugement me forçaient en ces lieux à me fier presque entièrement à mon intuition, la raison n’avait pas lieu d’être ici. L’absurde était l’unique maître : c’était un jeu démentiel dont les participants ne connaissaient ni les règles, ni les enjeux, ni les risques ou ni même la raison de leur présence.

Mes yeux sombres se froncèrent, obscurcissant mon champ de vision. Il y avait ainsi de l’air à gauche, de l’air pur, ou du moins qui venait d’en haut, là où le ciel prendrait la place de la lourde voûte de pierre nous surplombant, s’ouvrant vers les nuages et les lueurs des étoiles, où ne règne que le Soleil. Ces images défilaient dans ma tête rapidement, se mêlant vaguement tandis que j’essayais de me persuader, malgré mon pessimisme quant à la situation, que l’issue tant attendue était là. Une sortie éventuelle, à moins que ce ne fut qu’une nouvelle chimère, que je ne devais pas être le seul à avoir remarqué. J’ouvris les yeux, décidé à être le premier à examiner ce conduit.

Un bruit déchira alors le silence, comme les raclements d’un énorme rouage, d’un principe secret manipulant nos destins. Devant la porte, à quelques dizaines de mètres de moi, Madladif eut un mouvement de recul, comme un hoquet, tandis que l’air miroitait autour de sa silhouette encapuchonnée. A l’entrée, Epardo subissait le même sort, et se débattait contre cette étrange substance violacée qui l’engluait, spectacle étrange que celui d’un être aussi musculeux retenu par des chaînes immatérielles. Le piège se refermait. J’eus à peine le temps d’entendre sans le comprendre l’orque crier de rage que je sentis furtivement le pouvoir mystérieux s’abattre sur mes épaules frissonnantes. Je tentai de faire un pas en arrière –une lueur fulgurante s’alluma. Les sourcils froncés, un léger tic nerveux agitant ma joue, je dévisageai Selen.

Il était entièrement environné d’une aura blanche qui rendait sa silhouette mince, par contraste, encore plus ténébreuse. Ses yeux plissés perçaient l’air jusqu’à mon regard. Ainsi, il était bien le mage que je le soupçonnais d’être. Nous avait-il trahi ? Son attitude trahissait malgré son flegme habituel une légère surprise, et sur son visage marmoréen, un fin sourcil noir était levé. Ce ne fut qu’alors que je pris conscience de l’obscurité qui m’entourait, d’un étrange nuage tentaculaire d’une couleur d’ébène dont j’étais la source et le prisonnier. Ainsi, Selen était mon opposé, l’étranger, et pourtant le complémentaire par nature. Ainsi ce troublant face-à-face terriblement manichéen était depuis le début fixé, depuis que mes yeux s’étaient posés sur lui et que la bête de mes entrailles avait tressailli. J’avais pourtant pleinement conscience que mon énergie sombre n’y était pour rien dans cette manifestation, et je ne pouvais clairement déterminer quelle était la source de ces prodiges. L’organisateur, cet être invisible et pourtant constamment présent, suivait nos mouvements.

C’est alors que je le vis. Sur un piédestal étrange, un globe immobile reposait. Je sentis dans mes veines, depuis mes mains palpitantes jusqu’à mes cheveux qui se dressaient sur ma nuque, l’onde de choc de mes fluides se libérant. Un désir insoutenable de possession m’obscurcissait la vue, et à travers le brouillard, j’apercevais le regard brûlant de Selen. Mes entrailles se tordirent alors que je sentis intuitivement sa convoitise, ce qui ne fit que raviver le brasier qui s’était allumé. Je devais combattre, éliminer cette menace, écarter ce danger insupportable, le vider de toute vie.

Il parla, et ses paroles me parvinrent d’abord confusément, puis de plus en plus clairement, tandis que la litanie s’installait dans mon esprit :


« Erow… Tu ne dois pas y penser. N’y pense pas. Reste immobile et laisse-moi prendre ce globe à ta place. La convoitise est la chose à battre, ici, et je vais t’en libérer en m’emparant de ce que tu veux. Reste calme… Reste calme. »


Ces paroles, bien que sûrement à l’image du personnage, pleines de malice, éveillèrent un peu mes esprits, et me permirent de lutter contre cette soif de possession inextinguible. Le rythme sourd de mon cœur battait dans mes tempes étourdies. Je le vis s'avancer, paume tendue, le regard plongé dans le mien. Mes forces s’épuisaient, et j’allai bientôt céder à cette pulsion presque animale. Je réunis le peu de clarté d’esprit qui me restait pour lui lancer d’une voix sans détours, sans masque, pour la première fois, sincère.


« Selen… souviens-toi : « La lumière de la convoitise en frappa quatre, mais aveuglés par l’amour de la richesse, ils ne virent pas la véritable sagesse et seule l’obscurité le sauva. Ainsi, seul trois en sortirent victorieux… ». Où est passée ta fierté insupportable? C'était presque admirable... ne cède pas, on peut résoudre cette énigme, et éviter le sang… »


Ma voix se brisa tandis que je tendis convulsivement vers lui ma paume qui palpitait douloureusement. Le laisser s'approcher de l'objet provoquait une douleur physique dans tous mes os qui me laissait à la limite de la perte de conscience.


« Arrête-toi ! »

_________________
Erow.


Haut
 

 Sujet du message: Re: Chapitre 3 : Vents Tourbillonants
MessagePosté: Mar 19 Jan 2010 15:55 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Dim 9 Aoû 2009 11:49
Messages: 53
« Arrête-toi ! »

Ce cri me sortit de ma torpeur. J’étais complètement ébloui et secouai la tête pour chasser cette lueur persistante de mes yeux et, désemparé, j’essayai de me rappeler ce qui s’était passé. Ces quelques secondes de pertes de mémoire me parurent une éternité, et les fragments de souvenirs me revenaient peu à peu. J’étais à quelques pas de la porte qui nous était close lorsque le phénomène s'était produit. J’avais entendu un cliquetis, semblable à un mouvement de rouages et une lumière avait jaillit de nulle part, accompagnée d’un vrombissement qui tambourinait encore dans mon crâne. Je secouai de nouveau ma tête pour finir de dissiper ce malaise et, toujours quelque peu hébété, je me retournai pour voir ce qui était arrivé à mes camarades. Au loin, je vis Epardo, qui semblait bloqué dans une demi-sphère aux contours incertains, tambourinant comme un sourd contre les parois immatérielles de la cloison. C’est alors que je me rendis compte que j’étais moi aussi emprisonné dans une espèce de cage magique violacée.

Comment avais-je pu me faire avoir dans un piège aussi simple ? Qui eut cru que je baisserai si rapidement ma garde ? Je m’en voulais parce que ça ne me ressemblait pas de céder à l’imprudence mais ces énigmes et la peur de l’inconnu avaient tellement mis mes nerfs à l’épreuve que j’en avais oublié le danger.

Je cherchai alors Erow et Selen du regard, espérant qu’ils ne furent pas également emprisonnés et les trouvai face à face, un globe monté sur un promontoire les séparant. Ils ne semblaient pas emprisonnés comme Epardo et moi, mais leurs regards fixes et leur muscles tendus trahissait une grande tension entre eux deux.

Je ne savais pas trop ce qui s’était passé, mais je devais trouver une solution pour m'extirper de cette cage magique. Je regardai sous mes pieds pour voir si je ne pouvais pas faire quelque chose à propos de ce mécanisme, car, après tout, c’était moi qui avais tout déclenché. avec un peu de chance, j'arriverai à inverser le processus.

_________________

L'expérience, c'est cette merveilleuse chose qui vous permet de reconnaître une erreur lorsque vous la commettez à nouveau


Haut
 

 Sujet du message: Re: Chapitre 3 : Vents Tourbillonants
MessagePosté: Jeu 21 Jan 2010 00:12 
Hors ligne
Admin
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Jeu 30 Oct 2008 16:52
Messages: 5210
Localisation: Entre le voile de la réalité et votre vie, prête à corriger vos erreurs...
Alors que chacun des deux protagonistes s’avancent, le temps s’arrête à nouveau et vous vous trouvez chacun dans la situation inverse à celle que vous aviez. Le mécanisme s’était inversé sans que personne n’eu compris ce qu’il se passait.

Désormais, c’est Epardo qui faisait face à Madladif, tout deux animé par la même envie que Selen et Erow précédemment. Pourtant, on sentait ici une inégalité dans les rapports de force. L’orque semblait intouchable face au frêle voleur…

De leur côté, deux prisons étaient apparus pour emprisonner Selen et Erow. Tous deux avait perdu cette envie irrésistible…

_________________
Quatrinette pour les intimes, n'hésitez pas à poser des questions, je suis là pour y répondre ;)
Merci à Itsvara
Et surtout, bon jeu à tous !


Haut
 

 Sujet du message: Re: Chapitre 3 : Vents Tourbillonants
MessagePosté: Ven 22 Jan 2010 17:25 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Dim 9 Aoû 2009 11:49
Messages: 53
Je n’avais même pas eu le temps d’examiner le mécanisme lorsqu’un autre flash de lumière, jaillissant du néant, m’emporta. Je me sentis déplacé, arraché en une fraction de seconde du monde réel, comme lorsque le fantôme m’avait amené dans la caverne. En un instant, je me retrouvais hors de ma prison, à la place que mes camarades occupaient la seconde précédente. De chaque côté, je vis ces cages magiques avec, emprisonné dans chacune d’elles le marin et le guérisseur et, face à moi, Epardo, lui aussi libre à nouveau. Un nouveau sortilège nous avait tous fait échanger nos places. Je m’aperçus alors que de mon corps jaillissait une lumière blanchâtre de la même manière que Selen précédemment. De son côté, une ombre enveloppait l'orque lui donnant un air à la fois imposant et effrayant qui fit parcourir un frisson le long de mon échine. Que signifiait encore tout ceci et pourquoi cette brusque inversion des rôles ?

J’essayai de trouver une raison et surtout une issue à tout ceci lorsque mon regard se posa sur ce globe qui nous séparait le guerrier et moi. Je sentis alors un désir irrépressible monter en moi, effaçant toute faculté cognitive de mon esprit. Je me sentais comme aspiré par cet objet mystique, tout l'univers autour de moi n'étant plus qu'un flou incertain et la seule chose qui m’obsédait à présent, c’était de m’en emparer.

Relevant avec difficulté la tête, je pus déceler dans le regard fixe d’Epardo la même soif. Nous avions le même objectif et je sentais que je devais être le premier à me saisir du globe. Je tentai de lutter intérieurement entre cette force qui me poussait à la démence et ma raison qui m’empêchait de me lancer dans une bataille contre un orque qui ne ferait qu’une bouchée de moi. Je ne savais plus distinguer le vrai du faux, ces deux pensées antagoniques s’affrontant dans mon esprit et faisant pulser le sang dans mes tempes. Me maîtrisant à peine, je me tins la tête et poussai un cri pour tenter de repousser la folie et trouver une issue qui ne me serait pas fatale. Ma respiration s’accélérait de plus en plus, luttant de toutes mes forces et je murmurai dans un souffle :
« Ne … Ne pas toucher au globe… Ne pas céder à la convoitise … Seuls trois en sortiront vainqueur.»

Je me sentis nauséeux et un vertige m’assaillit, comme si le simple fait d’essayer de me détacher ne serait-ce qu’un instant de ce désir m’avait épuisé. Entre ces alternances de folie et de raison, je savais que je ne devais pas m’emparer de cet objet qui représentait la convoitise de l’énigme. Si je touchais au globe, j’en mourrais sûrement, l’inscription parlant de trois vainqueurs parmi les quatre touchés par la convoitise. L’un de nous allait probablement tomber lors de cette épreuve et ce ne sera pas moi. Je mis alors toute mes forces pour résister à cette aliénation, calmer ma respiration, maîtriser mes pensées et montrer la même sagesse que celle énoncée dans l'énigme....

_________________

L'expérience, c'est cette merveilleuse chose qui vous permet de reconnaître une erreur lorsque vous la commettez à nouveau


Haut
 

 Sujet du message: Re: Chapitre 3 : Vents Tourbillonants
MessagePosté: Mer 27 Jan 2010 21:05 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Ven 28 Aoû 2009 22:13
Messages: 190
Localisation: J't'en pose des questions?
J’entendis l’écho de ma voix se déformer contre les anfractuosités de la roche, et ce fut tout. Le temps sembla de nouveau se ralentir, alors qu’un nouveau frisson inhabituel parcourut douloureusement mes vertèbres ; je me sentis plus fragile que du verre. La force invisible s’abattit sur mes épaules, et les contours du promontoire, du fascinant globe opalin et du feu de Selen s’évanouirent. Je crus, durant un très bref instant, avoir perdu ma vue, une poussée d’adrénaline brûlante me lacéra la poitrine, acerbe ; une lueur violacée envahit cependant mon champ de vision. Légèrement grisé par la succession rapide de sensations brutales, j’observais sans comprendre l’étrange entrelacs de fluides d’une couleur de crépuscule dont les frissonnements émettaient une douce vibration. Leur bourdonnement et la coloration vespérale éveillèrent des sensations anciennes, inconnues, des images de galets gris roulant sous la houle, quand le Soleil entame à l’horizon, son interminable plongée vers les abysses. A l’instant même où je pris conscience qu’une partie de mes souvenirs enfouis ressurgissaient, ils m’échappèrent, comme quand au réveil, les chimères insaisissables de la nuit s’enfuient quand on essaie de les conserver. Un mouvement de rage me prit, quelle qu’était la volonté avec laquelle on pouvait essayer d’obtenir ce que l’on désire, le hasard était plus fort, et l’aboutissement de ce désir s’en allait un peu plus loin, insupportablement proche. De même que plus nous avancions au sein de cette aventure, plus son mystère s’épaississait. Ainsi la recherche d’une fin nous menait-elle à des errements dont la réussite résidait uniquement dans le plus grand des hasards, ou dans une volonté humaine qui nous était inatteignable ?

Quelle plaie. J’étais un marin, courageux, fort, et impulsif, je devais faire confiance à mes sens, et à mon intuition, plutôt que de me perdre dans un dédale de raisonnements tellement hypothétiques qu’ils en devenaient totalement vains et dont l’absurdité me prouvait les limites de mes capacités cognitives. Haut les cœurs ! Tu fonces dans la tempête, le beau temps sera forcément tôt ou tard au rendez-vous.


Je parcourus rapidement du regard la situation, dont le renversement inexpliqué et soudain paraissait purement aléatoire. La vue du globe ne provoquait en moi plus aucune convoitise, et il me parut terne et insignifiant. A l’autre bout de la pièce, la silhouette de Selen se devinait au sein d’une sphère violacée similaire à la mienne. L’attitude d’Epardo attira mon attention. L’orque semblait encore plus imposant qu’il ne l’était réellement, et ses muscles crispés paraissaient prêts à se déchirer sous la tension. Le frêle albinos, toujours encapuchonné, bien qu’environné d’une lueur laiteuse, semblait aussi fragile qu’un fétu de paille, sur le point d’être balayé par la monstrueuse aura ombreuse que dégageait le colosse. L’inégalité du rapport de force était telle que je me surpris à éprouver de la peur pour mon compagnon, l’empathie étant habituellement la moindre de mes préoccupations. La situation était dans l’impasse, immobilisés, nous devions assister au plus que probable massacre de l’albinos. A moins que le mécanisme incompréhensible s’inverse de nouveau, et que Selen redevienne mon adversaire. Comment échapper à l’attraction incroyable du bibelot ? Dès que mes yeux s’étaient posés dessus, tout contrôle m’avait échappé. Dès que mes yeux s’étaient posés… un doute me saisit ; « et seule l’obscurité le sauva. » était-il écrit. Les marins racontent que pour échapper à l’attraction mortelle de ces femmes malveillantes du grand large, mi-humaines mi-poissons, dîtes maudites par Moura, il suffit de se boucher les oreilles. Seule l’obscurité le sauva…


Je fermai les yeux, peut-être était-ce la solution. Dès que je sortirai de cette maudite bulle, j’essaierai de repérer d’après le courant d’air le tunnel que j’avais observé avant le déclenchement du mécanisme. Lentement, je parcourus à l’aveuglette la surface de la sphère qui m’emprisonnait, afin de détecter une éventuelle faille.

_________________
Erow.


Haut
 

 Sujet du message: Re: Chapitre 3 : Vents Tourbillonants
MessagePosté: Mer 27 Jan 2010 21:33 
Hors ligne
Admin
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Jeu 30 Oct 2008 16:52
Messages: 5210
Localisation: Entre le voile de la réalité et votre vie, prête à corriger vos erreurs...
L’instant se fait solennel tandis que Madladif se retient avec difficulté pour ne pas se jeter sur l’orbe. Epardo semble beaucoup plus calme, presque détaché de la convoitise du monde, mais reste malgré tout plus tendu que d’habitude. Même si l’effet paraît moindre chez lui, vous le voyez avancer sans hésitation vers l’orbe, la hache en canne d’appui. Pourtant, il ne s’en saisi pas et s’arrête à un mètre d’elle, visiblement partagé entre les choix possibles. Il ne semble pas perturbé par la grande proximité de l’orbe.

C’est alors qu’un nouveau déclic se produit inversant les situations de chacun des protagonistes, les ramenant tous à la situation de départ. L’effet se fait plus prenant encore pour les deux antagonistes. L’opposition est tendue et le climat devient insoutenable mais vous entendez des bruits indistincts dans la pièce, inexistant jusqu’à lors.

Selen
Tu entends un bruit spécifique et tu comprends bien vite que derrière toi, le passage bloqué par la pierre est désormais ouvert vers l’obscurité et à une fuite possible…

_________________
Quatrinette pour les intimes, n'hésitez pas à poser des questions, je suis là pour y répondre ;)
Merci à Itsvara
Et surtout, bon jeu à tous !


Haut
 

 Sujet du message: Re: Chapitre 3 : Vents Tourbillonants
MessagePosté: Jeu 28 Jan 2010 13:55 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Sam 6 Juin 2009 22:31
Messages: 363
Localisation: Alentours de Kendra Kâr
Alors que je m’avançai avec la ferme et incontrôlable résolution de m’emparer de l’artefact convoité par la ruse, mon adversaire pour cette joute déclama le texte que nous avait traduit Epardo un peu auparavant. Incrédule, je le regardai en gardant une attitude flegmatique et indiscernable, comme si tout en restant de marbre, un sourire en coin pouvait naitre sur le coin de mes lèvres. Mon sermon semblait avoir fait mouche dans son esprit, et il était tout disposé à ne pas se saisir de cet orbe mystérieux qui, irrésistiblement, m’appelait à lui. Fier. L’étais-je réellement ? Je n’en savais fichtre rien, et cela n’avait aucune importance au final. Visiblement, j’avais donné cette impression à cet homme aux fluides obscurs, et il y avait vu une force mentale certaine chez moi, comme si j’étais trop prétentieux pour ployer aux plaisirs les plus vils et les plus instinctifs. Oh bien sûr ceux-là ne m’atteignaient pas souvent les sens, et les choses de la chair étaient pour moi bien ternes, lorsque je comparais mon désir personnel à celui, ardent et puéril, de certains hommes de peu et femmes de petite vertu. Cet étalage sexuel n’était pas l’apanage de ma personnalité, ni les bombances écœurantes de boustifaille trop riche, ni les rires gras et vulgaires qui déployaient les gorges trop imbibées de bière. Les plaisirs que je m’accordais étaient rares, mais je savais les savourer à leur juste valeur, car justement ils n’étaient en rien des plaisirs simples. J’ignorais si je pouvais parler de plaisirs complexes, mais il était certain que je ne me laissai pas aller facilement à une pulsion qui aurait semblé toute normale pour un individu autre que moi, bassement humain.

Pourtant, cet orbe, cet artefact si simple et pourtant si étrangement attirant, sans doute muni d’une complexité interne inhérente à sa nature sans doute magique, tout me forçait à me laisser submerger par cette tentation proscrite d’un plaisir interdit. Il n’y avait plus aucune notion d’énigme, d’équité, de bien ou de mal en jeu. Tout n’était que convoitise pour cet objet, qui se plaça au premier rang de mes pensées de plus en plus fermement à mesure que je m’en approchai. À quoi bon éviter le sang lorsque la récompense à un tel meurtre comblerait mes sens et mon esprit ? Je n’avais cure de ces autres qui croyaient pouvoir se substituer à ma vie. Ils n’étaient que de passage, et tout ce qui les concernait n’était qu’une ombre délétère pour moi, une pâle image reflétant leur terne importance pour ma personne. Rien n’était plus beau que cet objet unique, au centre de cette pièce. Rien ici ne pourrait me rendre plus puissant, plus fort, plus tout. Et rien ne pourrait m’empêcher de réaliser ce nouveau fantasme interne…

La voix d’Erow me suppliant d’arrêter mon avancée me parvint comme à travers un mur, lointaine, presque absente, irréelle. J’étais totalement absorbé par mon désir ardent de m’emparer de ce petit objet, ce tout petit objet…

Et tout s’arrêta, brusquement. Presque violemment même. Mes illusions furent brisées, mon désir tomba d’un coup d’un seul et laissa place à un vide interne morne et blessant qui me donna un haut-le-cœur. Des murs translucides de couleur violacée me cernaient de toutes parts, comme pour me punir d’un acte que je n’avais su commettre à temps. De l’irrépressible envie qui m’avait submergé, il ne me restait désormais qu’un âpre dégout pour cet objet additif qui avait failli me mener à la folie. J’avais failli céder à la convoitise piégeuse de cette pièce, antichambre de toutes les révélations. Cette épreuve était mentale, mais pas du même genre que la précédente. Là où avant, nous devions faire appel à notre logique interne, notre intellect, notre ruse, il s’agissait ici de développer notre force de conviction, notre résistance mentale. Je me savais résistant à certains attraits de la convoitise comme l’or ou la chair, mais qu’en était-il de ma résistance face à une opportunité de pouvoir ? Elle semblait friable, instable, et visiblement, je m’y laissais glisser bien trop aisément.

Je devais contrer cette force mentale qui voulait oppresser mon bien-être. Je devais être un objecteur de conscience, d’une résistance pure et infaillible. Alors seulement, je pourrais viser les hautes sphères du pouvoir, de la force.

De retour de cette sensation désagréable, je pus remarquer que la situation qui nous menait l’instant d’avant venait d’être inversée. Désormais, Erow et moi-même étions prisonniers de cette cellule immatérielle et intangible, alors que l’albinos faiblard se retrouvait face à la force et la brutalité incarnée : Epardo. Il ne faisait aucun doute de l’issue de ce round : si j’avais cru céder mentalement à cet objet, Epardo n’aurait pas plus de réussite quant à cette tâche, et il massacrerait tout bonnement le pauvre Madladif sans même lui laisser une chance de fuir. Celui-ci semblait passivement s’auto-convaincre de résister à l’attraction de l’objet, et je pouvais presque voir la souffrance interne qui l’habitait. Je la concevais même très bien, l’ayant ressentie l’instant d’avant.

Dans sa prison, j’aperçus Erow en proie à une inexplicable prostration. Il semblait vouloir se fermer au spectacle de ce combat inégal qui allait avoir lieu. Mais étonnamment, l’orque semblait résister assez bien à l’emprise mentale de l’orbe. C’en était presque insultant pour moi, et mon regard émeraude se déplaça vers lui avec suspicion. Il en savait bien plus qu’il ne le prétendait, et sa proximité deviendrait dangereuse à un moment ou à un autre. Il fallait le fuir, à la première occasion qui viendrait. Je me persuadai de placer cet objectif en premier lieu dans ma conscience interne…

Et je fis bien.

Une fois encore, les rôles s’intervertirent, et je me retrouvai à nouveau en confrontation face à Erow, yeux clos. Une soudaine envie remonta en moi, balayant tout sur son passage. L’orbe m’attirait à nouveau, et le meurtre de ce possesseur de fluides d’ombre était presque trop simple à effectuer pour laisser passer une telle occasion de le supprimer.

Mais un bruit étrange et nouveau vint perturber mes projets, me ramenant au premier plan de ma réalité. La nature racleuse et sourde du bruit entendu était clairement identifiable comme l’ouverture du passage bloqué par la lourde et encombrante pierre que j’avais décelée l’instant auparavant. Comment aurais-je pu rêver d’une meilleure occasion de fausser compagnie à l’orque dangereux qui formait une menace constante pour notre groupe ? Erow ne regardait pas, trop occupé à clore ses yeux pour échapper à l’emprise de l’orbe, et les deux autres étaient prisonniers. J’aurais tout le temps de me glisser dans cette obscurité salvatrice, de m’engouffrer dans ce passage qui me dévoilerait peut-être les secrets de cette compétition étrange.

Étrangement, l’orbe ne revêtait plus qu’un intérêt mineur. Toujours ardent, mais bien moins présent. Ce n’était plus que le reflet d’une accession facile et directe au pouvoir tant recherché, et il ne faisait aucun doute que cela me perdrait… Pour accéder au pouvoir, il fallait y aller petit à petit, sans brusquer les choses, en progressant lentement mais sûrement vers un but final glorieux, mais lointain. Les choses acquises par facilité peuvent aussi très aisément se démettre, s’ écrouler, alors qu’un post acquis par la sueur de son front, ses actions, est bien plus stable et sécurisant.

Ce fut donc sur cette pensée que ma décision fut prise : je partais.

Silencieux, mon regard quitta l’orbe et se posa sur chacun de mes camarades. Peut-être l’un ou l’autre arriverait à me suivre dans ce dédale obscur qui m’attendait. Peut-être Erow, s’il prenait conscience de mon départ, ou peut-être Madladif, peureux de se faire hacher menu par Epardo. L’orque, lui, ne me suivrait pas. Il était sans doute trop borné pour se lancer dans une voie qui n’était pas prévue à la base. Lui voudrait passer la porte coute que coute, comme s’il n’y avait qu’un chemin possible… Il apprendrait bien vite son erreur…

Ainsi, comme l’obscurité était sensée me sauver, je me sauvai dans l’obscurité…

_________________
- Selen Adhenor -


Haut
 

 Sujet du message: Re: Chapitre 3 : Vents Tourbillonants
MessagePosté: Mer 3 Fév 2010 21:07 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Ven 28 Aoû 2009 22:13
Messages: 190
Localisation: J't'en pose des questions?
Un nouveau déclic retentit, dont le son épais suggérait l’ampleur du mécanisme caché derrière les murailles. Je ne pus m’empêcher pendant un très court instant d’ouvrir les yeux, à la fois par réflexe dû à un léger sursaut et par le désir de suivre l’évolution de la situation. Mes yeux aperçurent brièvement, entre le maillage violet qui se dilatait déjà pour disparaître, la silhouette massive d’Epardo qui resta gravée sur l’écran noir de mes paupières, une fois refermées. Il était arrêté en face de l’orbe, accoudé sur son énorme hache de guerre avec ce qui ressemblait presque à de la nonchalance, et rien dans son attitude ne laissait transparaître une quelconque gêne, aucune tension, aucune résistance à cette convoitise presque insoutenable que j’avais subi quelques instants plus tôt. On aurait juré qu’il réfléchissait posément aux possibilités s’offrant à lui, ce qui pouvait supposer qu’il connaissait les conséquences de la possession de l’orbe… quelque soit l’hypothèse avancée, il était certain que le comportement de l’orque n’avait rien de naturel. Me revinrent à la mémoire les mots qu’il avait hurlé du fond de sa cage violette, quand Selen et moi avions été soumis à l’influence de l’orbe ; il ne laisserait pas la mort agir de nouveau… De nouveau ? Il avait déjà été entraîné par le passé dans les méandres tortueux de cette sinistre aventure, et, j’en avais à présent, après de nombreux soupçons, la quasi-certitude : le colosse, sous ses airs de brute supérieurement intelligente par rapport à la moyenne de sa race, en connaissait bien plus long que nous, ou en tout cas que moi sur ce tournoi, ce qui le rendait dangereux ; ses motivations restaient inconnues, et dans cette aventure, le concept d’équipe n’était qu’une façade.

L’air plus frais de la caverne me frôla le visage quand ma prison sphérique s’évanouit totalement. Les paupières closes, je restai quelques instants immobile, me remémorant la configuration des lieux. Ma peau était légèrement humide à cause de la sueur, ce qui me permit de sentir plus précisément le courant d’air provenant du boyau recelant une possible sortie. Avec un frisson, je fis un demi-tour sur moi-même, visualisant mentalement la position de l’orbe ; je devais à présent lui tourner le dos. Sans pouvoir attendre plus, la perte de ma vision me donnant la sensation d’être totalement vulnérable, j’ouvris les yeux. Devant moi, la lumière déclinait progressivement, s’accrochant aux minuscules anfractuosités, suivant la courbe du boyau s’enfonçant dans une obscurité totale, si bien qu’il m’était absolument impossible de savoir si le passage était libre ou non. Je pris une inspiration. Derrière moi, dans le silence le plus total, j’entendis le bruit décroissant et régulier qui caractérise la marche d’une personne qui s’éloigne. Selen était-il en train lui aussi de fausser compagnie aux Guerriers des Cieux ? Qu’importe, je désirais uniquement que le passage ne soit pas obstrué, et que mes pas mes conduisent vers la surface.

Cependant, paradoxalement, mon désir initial d’échapper à cet enfer s’effritait plus je m’y enfonçais, mon esprit aiguillonné par une curiosité malsaine de savoir, savoir ce qui se cachait dans ces méandres, mais également par l’appât du gain ou même du pouvoir. Je me fis la réflexion que si mon instinct de survie perdait face à ces attraits non négligeables, je n’étais pas prêt de sortir vivant de cette aventure…

D’un pas ferme, je m’enfonçai dans l’obscurité, une main en avant au cas où le goulet serait bloqué, protection bien dérisoire si quelque chose vivait terré dans ces profondeurs insondables…

_________________
Erow.


Haut
 

 Sujet du message: Re: Chapitre 3 : Vents Tourbillonants
MessagePosté: Jeu 4 Fév 2010 22:36 
Hors ligne
Admin
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Jeu 30 Oct 2008 16:52
Messages: 5210
Localisation: Entre le voile de la réalité et votre vie, prête à corriger vos erreurs...
Selen

Lorsque tu t’enfonces dans l’obscurité, tu te sens pris d’un sentiment du devoir accompli. Pourtant, cette sérénité ne dure pas bien longtemps lorsqu’à ta suite, tu entends le mécanisme de la pierre qui s’enclenche pour t’enfermer dans une nouvelle prison de pierre. Tu t’aperçois que tu es dans une galerie minière ou du moins ce qui s’y apparente et que ton unique solution est d’avancer en suivant le chemin.

Malgré un manque évident de lumière, tu pourras voir des fresques sur les murs avant d’apercevoir au bout une ouverture de lumière. Lorsque tu y arrives, tu découvres une nouvelle salle dans laquelle tu vas pénétrer à travers un détour rocheux, sans doute invisible des créatures de ce lieu.

Ainsi, tu étais désormais seul…

( Suite où tu sais ! )


A Madladif et Erow :

Lorsque Selen disparaît tout s’arrête. Les prisons s’éteignent et chacun retrouvent sa pleine liberté de mouvement, pouvant ainsi à loisir se mouvoir dans la pièce. Le seul détail restant est que l’orbe est toujours au centre de la pièce, trônant sur son socle d’or.

Pourtant, vous ne ressentez plus aucune attirance viscérale pour celui-ci, même si l’objet est bien beau…

De son côté, Erow découvre une ouverture apte à laisser passer l’air mais non l’homme. Il ne peut que renoncer à sa tentative d’échappatoire par cet endroit. Il faudrait trouver autre chose.

_________________
Quatrinette pour les intimes, n'hésitez pas à poser des questions, je suis là pour y répondre ;)
Merci à Itsvara
Et surtout, bon jeu à tous !


Haut
 

Afficher les messages postés depuis:  Trier par  
Poster un nouveau sujet Ce sujet est verrouillé, vous ne pouvez pas éditer de messages ou poster d’autres réponses.  [ 20 messages ]  Aller à la page 1, 2  Suivante


Qui est en ligne

Utilisateurs parcourant ce forum: Aucun utilisateur enregistré et 0 invités


Vous ne pouvez pas poster de nouveaux sujets
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets
Vous ne pouvez pas éditer vos messages
Vous ne pouvez pas supprimer vos messages

Aller à:  
Powered by phpBB © 2000, 2002, 2005, 2007 phpBB Group  

Traduction par: phpBB-fr.com
phpBB SEO

L'Univers de Yuimen © 2004 - 2016