L'Univers de Yuimen déménage !


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 Sujet du message: Dernier chapitre: Ca va être tout noir !
MessagePosté: Sam 30 Oct 2010 20:36 
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Ça va être tout noir






Inutile de rajouter davantage d'explication, le titre parlant de lui-même













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 Sujet du message: Re: Dernier chapitre: Ca va être tout noir !
MessagePosté: Lun 8 Nov 2010 04:22 
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Pour tous :

Vous faites une chute de quelques mètres seulement, pour toucher un sol boueux et nauséabond. Vous pouvez sentir l’air circuler et entendre en prêtant l’oreille des bruits lointains sans pour autant pouvoir discerner de quoi il s’agit. Une chose qui est certaine c’est que l’obscurité est complète, il n’y a même pas une minime parcelle de lumière. C’est le noir le plus complet.

Avant que vous n’ayez le temps de réagir ou de discuter entre vous, une communication de l’esprit vous parvient tous à la fois. Alors que le premier message de la fille du mage était incomplet et malhabile, la transmission du second est de beaucoup meilleure. Cette fois, vous entendez tous le même message :

« Désolée, pour mon message précédent, c’était mon tout premier. Et j’ai dû le faire en cachette. Je ne peux répondre à toutes vos questions, elles sont trop nombreuses et je n’ai pas toutes les réponses. Vous avez raison monsieur Epardo, je suis une jeune inexpérimentée, mais papa me disait que j’avais beaucoup de talents pour mon jeune âge. Suite au décès de papa, maman m’a interdit de tenter de communiquer avec vous, mais je lui ai désobéi, je dois vous aider, maman croit que je suis en train de faire ma petite sieste de l’après-midi. »

Après une courte pause, le message reprit :

« Je ne sais pas ce qui est arrivé au maître des lieux, mais plus aucune magie ne protège désormais ces lieux, et la nature va bientôt reprendre possession de ce qui lui appartient, il vous faut sortir d’ici au plus tôt. J’ai réussi à établir un plan de la pièce où vous êtes et je vous la transmettrai bientôt. Mais avant je dois vous préciser que vous êtes actuellement au centre d’une pièce qui est munie de 8 couloirs disposés selon les points cardinaux. »

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"J'ai pu visualiser tous les couloirs. À l'exception d'un seul, ils mènent tous à la sortie. Mais parmi ces 7 couloirs, un seul est exempt d'embûche, il s'agit..."

Vous entendez ensuite un cri d'enfant puis vous entrevoyez une lame tachée de sang. Il est évident que la jeune enfant qui tentait de vous sauver s'est fait assassinée.

Le message de la fillette semble avoir redonné ses forces à la valeureuse Gwae, vous ne pouvez la voir, mais sa voix est déterminée et forte lorsqu'elle s'adresse à Ahros.

"Nous règlerons nos différends plus tard, il faut penser d'abord à sauver nos vies. "

"Bravo, Gwae, tu es redevenue celle que nous connaissons, nous devons trouvez un plan, et surtout le bon couloir " Sans difficulté, vous avez pu reconnaître la voix d'Épardo.

Ahros et Bolin demeure muet. Bolin étant occupé à dépecer (dans le noir) sa petite bestiole.

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 Sujet du message: Re: Dernier chapitre: Ca va être tout noir !
MessagePosté: Sam 13 Nov 2010 09:02 
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Non, la chance n'était pas invitée à la fête. Alors que le groupe commençait à former un certain esprit convergeant vers un même but né de la volonté de chacun de ses membres, que la garde de chacun s'était un peu abaissée au profit d'une entreprise commune salutaire au profit de chacun, tout cet équilibre sembla s'effondrer. A l'image de ce cube blanc, cette couveuse protectrice à présent en déclin. Tragique Bolïn et pitoyable Cornélius. L'un fit un acte insensé et l'autre ne sut le refréner. Sans doute trop passif, trop occuper à douter et à se poser des questions sans jamais agir, le jeune homme n'avait eut le temps d'arrêter le geste stupide du nain. Du sang avait giclé sur son visage, provoquant une vague de panique qui monta en lui. Ce sang était un sinistre présage, un rituel macabre. Et autour tout semblait décliner. enodien savait que cela devait arriver, mais pas maintenant, pas comme cela... Il avait encore besoin d'un peu de temps, de si peu de temps...Il comprit vite que bientôt il ne verrait plus rien, et la peur l'envahit un peu plus.
-Ama, je crois...
Le sol se déroba sous lui. La panique était à présent totale, irrationnelle. Cornélius tenta de se raccrocher à quelque chose, en vain car il n'avait rien ou prendre prise. Heureusement sa chute fut plus salissante que douloureuse, atterrissant sur un matelas de boue visqueuse et malodorante. Tu vas devoir partager tes souffrances avec la boue et la misère...Encore ces paroles...
Tremblant, Cornélius se releva tant bien que mal. La voix lui parvint dans son esprit, sans doute pour la dernière fois. L'angoisse chez lui était encore présente, et les dernières paroles de la jeune fille rajouta un profond dégoût. Il n'imaginait que trop bien ce qui c'était passé, et cela l'écœurait. Il n'avait même plus l'esprit combatif, juste l'envie d'en finir au plus vite, malgré la boule présente au ventre. Il entendit Gwaé, puis Epardo réagir au message télépathique mais le noir total le désorientait totalement.
-Ama ?
Il n'eut de réponse, et cela l'inquiéta. Perdu angoissé et las, voilà comment on pouvait résumer notre homme, il tâtonna à la recherche des autres, sans se douter qu'il empruntait un des chemins indiqué par la jeune fille. Il n'avait aucune idée si il s'éloignait ou se rapprochait de ses compagnons, il ne put que l'espérer.
-Je... Il y a quelqu'un ?
Ce cube avait été une belle illusion. Comment en si peu de temps le mental d'un homme avait pu se détériorer à ce point là ? Pour la première fois depuis son départ, Cornélius souhaitais rentrer chez lui.

(chemin emprunté : Ouest. Vu l'heure à laquelle je poste c'est vraiment le minimum syndical, j'étofferais plus tard... Mais bon j'espère que cela va permettre de faire avancer la quête pour l'instant !)

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Cornélius, Humain, Guerrier

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"I must not fear.
Fear is the mind-killer. Fear is the little-death that brings total obliteration.
I will face my fear. I will permit it to pass over me and through me.
And when it has gone past I will turn the inner eye to see its path.
Where the fear has gone there will be nothing.
Only I will remain."


The Fear Litany, F.H.


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 Sujet du message: Re: Dernier chapitre: Ca va être tout noir !
MessagePosté: Dim 14 Nov 2010 16:32 
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Inscription: Sam 6 Juin 2009 22:31
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Localisation: Alentours de Kendra Kâr
Je n’eus aucune réponse à mes appels mentaux. Le maître des lieux ne devait sans doute pas posséder de bonnet à grelots, et chacun de ses serviteurs avait sûrement ôté le sien. Au lieu de tout savoir sur ces souterrains, je ne sus rien. Pire encore, le nain gourmand venait de céder à sa pulsion meurtrière en découpant de sa hache la tête d’un marcassin, sans plus de pitié, éclaboussant de sang la plupart des personnes présentes. Seuls moi et Erow fûmes sauvés de ce jet vermillon qui gicla sur tous les autres sans distinction. À dire vrai, le jet fut si puissant que moi-même, je doutai de la nature du marcassin, qui n’était peut-être pas ce qu’il semblait être. Mais cela pouvait simplement aussi provenir de la puissance de frappe du nabot barbu, dont la hache ensanglantée restait toujours à ses côtés, alors que la tête roulait sur un sol qui se dématérialisait.

Et soudain, tout le monde tomba, une fois de plus, dans une salle inconnue. Je retins un cri de surprise lorsque j’atterris dans ce qui semblait être de la fange, de la vase, de la boue. Ou ce qui pouvait y ressembler par le toucher, puisque l’obscurité ambiante me rendait presque aveugle. Je ne discernai rien dans cette pièce, pas même mes propres mains, devant mon visage. Mais avant que j’eus pu faire le moindre commentaire aux autres quant à cette nouvelle position inconfortable, une voix retentit à nouveau dans ma tête. La même qui avait retenti l’instant d’avant pour nous envoyer le gobelin chétif croyant à sa propre mort. Une fois encore, cette voix se voulut aidante, précisant la géographie de l’endroit où nous nous trouvions en nous indiquant la sortie.

Enfin, presque. Avant qu’elle n’ait pu révéler la direction à prendre, un cri mental retentit, et une giclée rouge s’interpose à toute pensée. Une tache de sang, violente, celle d’un meurtre. La mort envahit mes pensées, car je sais que désormais cette petite est décédée en voulant nous aider. Comme je l’avais prévu initialement, nous devions finir seuls cette aventure. Il y avait huit pistes à explorer, et les tensions certaines de l’équipe avaient fait faillir celle-ci. Gwae priait la paix et l’entraide, mais celles-ci avaient déjà failli, avant même que nous ne tombions tous dans ce trou noir. Elle avait néanmoins raison : nous devions sauver nos vies. Mais contrairement à ce qu’elle pensait, cela ne se ferait pas par l’entraide. Epardo le géant confirma ses paroles un peu naïves en espérant trouver un plan, et au hasard le bon couloir.

J’entendis aussi, plus à gauche, la voix de celui que je connaissais sans doute le moins : le renard. Tout comme le cerf, je ne lui avais jamais adressé la parole, et il semblait de son côté chercher à rejoindre Ama… L’elfe à lunettes devin et méprisant. Nulle trace des autres, via l’ouïe.

Mes méninges ne cessaient de fonctionner en silence. Il ne se pouvait que cette dernière salle soit laissée aux bonnes voies du hasard. Toujours, dans ces souterrains, le Maître des Lieux avait fait preuve d’un esprit logique infaillible. Il devait tout maîtriser, le moindre élément, le moindre indice, le moindre objet présent. La moindre créature. Et cette dernière pièce obéissait aussi à ces lois. Cela ne pouvait être autrement. Et je crus percevoir la solution de cette ultime énigme. De toutes les directions, seule une avait un début de signification. Le Sud-Ouest. SO. Les deux prmières lettres du mot ‘Sortie’. Les autres n’étaient sans doute que des leurres, des pièges à touristes, des gens qui laissaient guider leur destin par le hasard. Ce fut résolu que je choisis cette direction. Mais avant de l’emprunter, de tentai de retrouver dans l’obscurité une personne : Erow. Depuis le tout début de l’aventure, nous avions faits équipe, pour le meilleur comme pour le pire. Il m’avait fait face, mais nous ne nous étions pas affronté directement. Il était intelligent et sensé, et ce fut cette raison qui me fit porter mon choix sur lui : il m’attirait. Quelque chose en lui suscitait mon intérêt. Peut-être ses liens avec l’ombre, peut-être sa nonchalance, sa fumée de pipe ou ses airs de voyageur. Je savais que je pouvais lui accorder ma confiance : il pensait de la même manière que moi. Lui non plus ne semblait pas satisfait des pouvoirs que la nature lui avait conférés. Je le cherchai donc dans l’obscurité, et par l’obscurité. Je tâchai de le repérer par ses fluides, et la position qu’il occupait par rapport à moi avant que nous ne tombions. J’avançai vers lui à l’aveuglette, et lorsque je finis par agripper quelqu’un par les épaules, je me penchai vers lui en espérant qu’il s’agisse de la bonne personne – mes fluides internes en étaient presque sûrs – et je lui susurrai doucement :

« Si tu me fais confiance, suis donc les fluides auquel ta nature t’oppose… »

Les miens. La lumière attirait l’ombre, et l’ombre la lumière. C’est ainsi qu’il retrouverait ma trace, dans cette obscurité. Résolu d’abandonner là les autres à leur sort, qu’il fut positif ou non, je pris la direction du Sud-Ouest, la direction de la sortie. Si quelqu’un me suivait, néanmoins, que ce soit Erow ou non, je n’allais pas m’y opposer, pour peu que ses intentions ne soient pas néfastes à ma progression…

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- Selen Adhenor -


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 Sujet du message: Re: Dernier chapitre: Ca va être tout noir !
MessagePosté: Dim 14 Nov 2010 19:24 
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Localisation: J't'en pose des questions?
Le temps parut connaître une nouvelle accélération, après l’attente insupportable. Quelque part dans mon dos, j’entendis le vrombissement de l’acier, le bruit sec de la chair tranchée. Le sang, luisant, éclaboussa la blancheur parfaite de la chrysalide, recouvrant de sa souillure les êtres présents, les murs, et le sol, sur lequel, objet dérisoire, roula le groin ridicule du marcassin. Etrangement, je ne fus pas atteint par ces bavures, par ces stigmates qui ne pouvaient être que ceux de notre échec ; de cet étrange voyage initiatique, nous approchions du terme. Toutes nos actions, si infimes fussent-elles, n’avaient conduit qu’à nous enfoncer de plus en plus profond dans cette terre compacte et étouffante qui nous entourait en permanence, à nous enterrer vainement. La chute, dans tous ses sens, approchait, je le sentais confusément, comme si mes sens avaient détecté d’infimes indices que mes yeux et mon cerveau étaient incapables d’analyser. Sur les murs, sous les tâches sombres du sang, le blanc, le lactescent devenait cendreux, grisâtre, se propageant à la manière d’un morceau de parchemin pris par les flammes.

Soudainement, bien que ce ne pût être autrement, le sol se rompit sous notre poids, devenant aussi intangible que l’air libre. J’atterris, dans un demi-soulagement, quelques insignifiantes secondes plus tard. Dans un bruit de succion, mes bottes s’étaient profondément enfoncées dans une matière visqueuse, fangeuse, dans ce que je me représentais comme une sorte de tourbe qui n’était que la continuation logique de notre voyage. Nous étions au plus bas. Une obscurité parfaite voilait ma vue, si opaque, si parfaite qu’il m’était proprement impossible de savoir si je n’étais pas devenu aveugle. Son uniformité n’égalait aucune nuit que j’avais pu connaître sous le ciel ou sur la houle. Pourtant, après cette blancheur éclatante et trompeuse, cette noirceur avait sur mes entrailles et sur les battements inouïs de ma poitrine un effet apaisant, rassérénant. Je ne pouvais déterminer si elle faisait écho aux forces sombres que j’abritais en moi, ou si j’avais dépassé totalement le simple stade de la peur ; jamais jusqu’ici je n’avais eu la certitude en ces lieux que nous étions au plus bas, au plus profond de ce labyrinthe, et cette certitude, loin de paralyser mes muscles de terreur, me soufflait l’intime et doux espoir que, puisque j’étais vivant ici, même dans l’obscurité profonde, alors que je n’avais pour seul ciel que la roche abrupte, je ne pouvais que réussir à retrouver la surface. Un sentiment semblable prend le cœur de celui qui plonge dans les flots et tente d’atteindre le fond d’une profondeur inconnue. Pendant toute la durée de la descente, la crainte de la noyade lui étreint le cœur, au fur et à mesure que l’air s’échappe en bouillonnant de sa bouche, même alors qu’il est encore près de la surface. Ce n’est que lorsque que ses deux pieds touchent le sable lourd du fond qu’il n’est que totalement en paix, alors même qu’il est au plus profond des eaux ; il sait qu’une poussée de jambe plus tard, sa tête crèvera la surface.

Une voix, celle, enfantine, de la jeune magicienne qui avait tenté de nous apporter de l’aide, chassa violemment ces considérations de mes pensées, s’y installant de force. Avec précipitation, elle nous communiqua sa situation, ainsi que la nôtre propre, nous indiquant de façon suffisamment précise la géographie de ce nouveau lieu. Mon intuition se confirmait ; ce monde d’artifice était en train de s’écrouler, et les forces vives de la nature, les forces chtoniennes reprenaient d’autant plus fort leurs droits que la contrainte qu’elles avaient subie était forte.

Cependant, elle n’eut pas le loisir de nous indiquer la direction salvatrice. Il y eut un cri, bref et clair, et un tourbillon rouge envahit mon esprit, faisant écho au sang luisant du marcassin. Notre dernier soutien, notre dernier rempart contre le déferlement venait de tomber. Ou plutôt, mon dernier rempart. Les voix, déjà comme distantes, d’Epardo et de Gwae, ne pouvaient, par leur espoir à la fois touchant et risible, masquer la vérité. Nous avions failli, l’équipage s’était disloqué en même temps que notre fragile vaisseau, la coquille blanche. La communauté n’avait plus de sens, et déjà je ne sentais plus les liens fragiles qui m’unissaient aux autres. Je ne leur souhaitais que de s’en sortir de leur côté, d’épargner leur vie comme je ferais mon possible pour sauver la mienne. Quand vient le temps du naufrage, il n’y a de la place plus que pour le « je ».

Pourtant, une infime résistance me retenait encore sur place, retenait mes jambes enfoncées dans cette fange métaphorique, et m’empêchait de choisir une voie pour l’emprunter. Malgré moi, mes esprits se tournaient vers ce que faisait et ce que ferait Selen, mon premier et sûrement mon dernier compagnon ; bien que nous ne nous étions plus adressés la parole depuis un long moment, silencieusement, et, j’en étais certain, tacitement, je l’avais toujours plus ou moins compris. A ce premier lien s’ajoutait un second, moins cérébral et, pourrais-je dire, presque corporel. Dans mes entrailles, cette force noire était inévitablement attirée par cet homme dont la blancheur était tout aussi sombre que les nébulosités que j’abritais pouvaient être opalines. S’il y avait quelqu’un en ces lieux sur qui je pouvais m’appuyer en toute confiance pour, réciproquement, se sortir de cet enfer, c’était Selen.

A cet instant, une main ferme froide se posa sur mon épaule dans l’obscurité, tandis qu’un souffle tiède souffla dans ma nuque. Une voix bien connue, chuchotante, s’élevant imperceptiblement dans les ténèbres.

« Si tu me fais confiance, suis donc les fluides auxquels ta nature t’oppose… »

Je ne répondis pas ; c’était inutile. Selen s’éloigna, invisible, dans l’obscurité. Fermant les yeux, bien que ce fût superflu, dans un réflexe de créature diurne, je chassai de mon esprit toutes pensées vagabondes, m’efforçant de lâcher la bête de mes entrailles. Instantanément, mes fluides répondirent à la pulsation antagoniste de ceux de Selen. Le Sud-Ouest ? Ouest, et la promesse de la renaissance du soleil ? La direction d’où souffle le Suroît, qui apporte généralement de meilleurs jours ? Et puis, que savais-je ?

A la suite de Selen, je m’engageai dans le tunnel.

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Erow.


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 Sujet du message: Re: Dernier chapitre: Ca va être tout noir !
MessagePosté: Mar 21 Déc 2010 04:04 
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Rasliak poussa un hurlement qui résonna dans l'obscurité. Il était à quatre pattes, haletant, l'esprit vide. Ses pensées fusaient trop vite pour qu'il puisse en faire sens, trop abstraites, trop... inqualifiables? C'était sans doute le seul mot qui convint. La douleur qu'il venait de ressentir pendant une durée indéterminable lui brulait encore l'esprit, noyant ses sens dans un tourbillon de flammes qui assaillait ses nerfs.

Rien n'avait plus de sens en cet instant: qui était-il? Qu'était-il? Sa vision de la vie était trop trouble pour qu'il puisse faire la part des choses. Il ne comprenait plus rien. Il restait là, à genou, les mains dans la boue, fixant la pénombre qui l'entourait, parfaitement immobile. Était-il homme? Encore animal? Il n'en avait lui même pas conscience. Des souvenirs flous, contradictoires, de natures différentes se bousculaient en lui. Il avait perdu la notion du temps, sa perception des choses avait changé, il en était sûr. Pourquoi? Il ne se posait même pas la question, incapable de réfléchir qu'il était.

Il dû rester ainsi de longues minutes, des heures peut-être, imperméable à son environnement. Les ténèbres, qui jusqu'alors l'avaient toujours servies, le dissimulant du monde lorsqu'il se livrait à ses activités de voleur, lui voilaient à présent l'esprit, l'empêchant d'autant plus de comprendre ce qu'il vivait. Son esprit retrouvait peu à peu le dessus, à tâtons, explorant des hypothèses qu'il rejetait aussitôt. Il luttait, inconsciemment, pour reprendre le contrôle de lui-même.

La prise de conscience fut brutale, telle un marteau s'abattant sur un crane. Il sut soudainement, sans pourtant comprendre. Un marcassin. Il avait été marcassin. Tout était clair à présent, tout s'expliquait. Il ne lui restait qu'à démêler les souvenirs humains des souvenirs animaux. Il lui semblait posséder les mémoires de deux êtres totalement différents, incompatibles et coexistants pourtant au sein d'un même hôte. Et il n'aimait pas ça.

Un combat... Oui, il avait livré un combat. Les marcassins n'utilisent pas d'armes, il était donc humain, il n'y avait pas si longtemps... Il avait aussi vu un de ses semblables mourir, la tête tranché par un nain affamé. Sans doute un des souvenirs de l'animal.


L'assassin secoua convulsivement la tête, comme pour s'éveiller d'un cauchemar. Ce ne pouvait être vrai! C'était trop perturbant pour qu'il le tolère. Et pourtant, il le sentait, tout était réel. Les souvenirs de son passé humain revenaient peu à peu, s'ajoutant aux souvenirs de l'animal qu'il avait été plus récemment.

Avait-il eu conscience du changement? Il ne s'en souvenait pas, et la question ne lui été même pas venu à l'esprit. Il avait bien plus pressant à résoudre. Que lui était-il arrivé? Risquait-il de se re-transformer? Le souvenir, bien vivace et parfaitement clair celui-là, de la douleur qu'il avait soudainement ressenti lors de son second changement le terrorisait, et il savait qu'il trainerait sans doute cela jusqu'à la fin de ses jours. Il avait senti ses os grandir, ses articulations s'inverser, sa peau s'étirer, sa mâchoire changer, sans rien comprendre. Cette douleur lui avait semblé gratuite, improbable et parfaitement incompréhensible... Sans doute parce sous sa forme de marcassin, il n'avait pas eu conscience de son humanité passé, et n'avait pas envisagé de retrouver un jour sa forme bipède.

Il s'interrompit brusquement dans sa réflexion, prenait soudainement conscience du changement abrupt d'environnement qu'il avait subit. Ses souvenirs étaient trop flous pour qu'il puisse en jurer, mais il lui semblait avoir été dans un forêt juste avant. Non, pas une forêt... Une pièce blanche? Entouré de créatures qu'il ne connaissait pas...

(Raaaaaah!! Quelle casse-tête!!) la tête entre les mains, il luttait contre la migraine qui semblait décidée à lui marteler le crane jusqu'à ce que sa cervelle en dégouline...

Il s'accrochait à des bribes d'informations pour réorganiser ses souvenirs. La seule constante dans toute cette histoire, c'était le sentiment d'insécurité, de peur, d'incompréhension qui accompagnait chaque parcelle de souvenir, humains comme animaux.
La forêt... Il s'y était battu. Il devait donc y être humain? Impossible d'en être sûr, il lui faudrait se contenter de déduction logique... Si son esprit pourrait s'en accommoder, c'était une autre question. Sans souvenir précis, il lui faudrait traverser cette épreuve par la foi qu'il accordait à son raisonnement, et cela semblait un fil directeur bien maigre pour sa santé mentale.

S'il était humain dans la forêt, alors pourquoi tout y était-il si trouble, si contradictoire? Certains souvenirs lui semblaient clairs, d'autres incroyablement confus, flous, comme s'ils ne lui appartenaient pas. Comme s'ils n'étaient pas réels... Ceux du marcassin?

Pour ne rien arranger, il ignorait comment il était devenu animal. Dans ses souvenirs, cela lui semblait naturel, comme s'il l'avait toujours été... Et pourtant, il lui semblait tout aussi naturel d'être un homme, de l'avoir été avant tout comme de l'être à nouveau... Les deux facettes de son passé entraient en conflit ouvert, ses souvenirs humains luttant pour assoir leur clarté comme le signe de leur véracité, tandis que les souvenirs animaux semblait trop réels, de par leur côté sauvage, instinctifs, naturel, pour être contre-fait...

Il perdit conscience sans s'en rendre compte, l'obscurité qui voilait ses yeux s'insinuant dans son esprit... Lorsqu'il les rouvrit, il ne s'en rendit compte que par la boue qui vint s'infiltrer sous ses paupières, lui brulant les yeux...

Il poussa un cri rauque, la surprise l'emportant sur la douleur, et se releva d'un bond.

Il vacillait, déboussolé et sans repère dans l'obscurité la plus totale, son esprit encore plus confus que son corps... Il se sentait lâcher prise, il sentait la raison lui échapper.
La mort. C'était peut-être ça la mort? Ce sentiment de folie qui l'envahissait, ce flou dans son esprit? La panique le gagna alors qu'il se comprit défunt, faisant battre son cœur comme si... Non! Puisque son cœur battait, c'est qu'il n'était pas mort!
Cette prise de conscience lui apporta le regain de sanité dont il avait besoin. Il se souvenait, à présent. Les évènements plus que mystérieux auxquels il s'était trouvé mêlé, malgré lui, les épreuves qu'il avait du traverser... Tout lui revenait. Ainsi que les questions.

(Je me souviens... Gwaë, les épreuves, la salle de torture... La forêt? Les diablotins et le combat en compagnie des autres... Tout compte fait, je me demande si j'aurais pas préféré devenir fou. Toujours plus de questions sans réponses, toujours plus de mystères insupportable à accepter... Et puis bordel, je suis où?)

Malgré l'incompréhension qui l'habitait, il se sentit sourire... Il s'était retrouvé. Restait à savoir ce qu'il fabriquait dans un puits de boue. Et pourquoi il n'y voyait rien... Il ne pouvait s'empêcher de penser qu'il était devenu aveugle, et si cela lui importait peu auparavant, en comparaison des questions existentielles sur la réalité de son être qu'il avait éprouvé, cela lui semblait maintenant d'ordre tout à fait prioritaire.

Il se sentait craquer à nouveau. De manière différente, cette fois. Il n'en pouvait plus de toutes ces questions qui le taraudaient, lui rappelant en chaque instant à quel point il ignorait tout du monde et des desseins du destin. Pour peu que destin il y ait. Il se demandait de plus en plus s'il n'était pas réellement un pion insignifiant parmi tant d'autre que les dieux promenaient sur un plateau de jeu géant, s'amusant à observer sa détresse tandis qu'ils le harcelaient d'épreuves insensées. Cela ne lui plaisait absolument pas, par ailleurs... c'était l'apanage des prêtres et autres moines que de se complaire dans la vie que les dieux leur façonnaient, lui n'y décelait aucun attrait. Et faute de pouvoir faire payer les dieux, il savait exactement comme il comptait se venger une fois sortit de cet enfer. Tout d'abord, il prendrait son temps pour torturer le plus douloureusement possible le responsable de ces épreuves absurdes. Pour le laisser vivre, amputé de tous ses membres. Et ensuite, il irait se défouler sur un religieux, peu importe la nature de son culte. Parce qu'il fallait bien faire comprendre à tous ces abrutis que les dieux n'étaient pas là pour les protéger, mais bien pour les observer souffrir dans l'attente vaine d'une intervention divine qui n'arriverait jamais.

La haine qui s'emparait de lui et les promesses de mort qu'il formulait déjà lui redonnèrent du baume au cœur et son sourire. Il regrettait qu'il n'y ait personne pour le voir, car il était sûr qu'il devait s'agir d'un de ces sourires carnassier qui plante la peur au plus profond d'un ennemi.

Maintenant qu'il avait retrouvé son équilibre, autant psychologique que physique, il savait qu'il n'avait qu'une chose à faire: sortir d'ici, peu importe où cela l'emmènerait. Il espérait toujours que l'obscurité qui l'entourait n'était du qu'à l'absence de toute source de lumière, et non pas à une défaillance de ses yeux... De plus, il avait des compagnons à retrouver. Même s'il n'accordait pas grande valeur à leur présence, ils seraient peut-être en mesure de lui expliquer de qui lui était arrivé. Après tout, il se souvenait confusément avoir été avec eux lors de sa phase animal, même s'il ne se souvenait pas comment ils avaient été séparés. Mais avant tout, sortir de là.

A tâtons, il commença à chercher une issue, ses sens en alerte pour détecter le moindre indice pouvant lui fournir un échappatoire.

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Watch the shadows, watch the walls,
For there he lurks, and there he crawls
His dagger quick, his dagger sly,
To cut your throat, to pierce your thigh.


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 Sujet du message: Re: Dernier chapitre: Ca va être tout noir !
MessagePosté: Mar 21 Déc 2010 04:57 
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C’est donc à tâton que tu entres en contact avec un de tes compagnons, ou plutôt une de tes compagnes, puisqu’il s’agit de Gwae que tu reconnais facilement à son odeur de sous-bois relevé par le parfum piquant de la rosée.

« Suis-moi ! »

Ce disant elle te tire par la manche sans que tu ne puisses te soustraire de sa poigne, quelques pas plus tard elle te relâche.

« Et voilà, continue tout droit et suit la faible lumière devant toi, Erow et Selen y sont déjà…. Je vous rejoindrai plus tard. »

Bien que ses propos soient clairs, son intonation n’est pas convaincante, ni convaincu, rien n’est sûr quant à la possibilité qu’elle vous rejoigne.

((( tu ne peux plus poster ici désormais, puisque Gwae t'a conduit dans le tunnel sud-ouest, c'est là que tu dois poster ! )))

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