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 Sujet du message: Route entre Exech et Hidirain
MessagePosté: Ven 31 Oct 2008 16:15 
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Route entre Exech et Hidirain


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Description du voyage à pied et/ou cheval :

En partant d'Exech, vous traverserez d'abord les plaines arides qui, si le roi était moins négligent, pourraient être fertiles. Quelques rares fermes sont encore ici et là où de rares paysans tentent encore de survivre de leurs récoltes. Les bandits ne sont pas rares, vivant des rapines en tout genre dans ce pays en anarchie.

Ensuite, vous arriverez dans le domaine caché d'Hidirain, terre montagneuse. De nombreux torrents dévalent de cette montagne à travers une forêt d'abord assez dense puis de plus en plus clairsemée. Les chemins sont alors presque inexistants et les hauts sommets non loin. Si vous vous perdez, vous finirez sans doute par passer le haut col, d'où, selon les légendes, nul ne revient.

Enfin, vous atteindrez au prix de plusieurs jours de marche la forêt entourant la ville cachée.

Durée du trajet à pied ou sur monture sur le continent d'Imiftil

Basez vous sur les cartes et présentations décrites dans les 4 continents de Yuimen

(Postez ici vos trajets de voyage entre les deux villes)

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 Sujet du message: Re: Route entre Exech et Hidirain
MessagePosté: Dim 22 Juil 2012 20:08 
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Localisation: Nosvéria
Quelques heures étaient passées et Festenhärt décida de lever le campement pour Hidirain. En effet là-bas il avait quelques affaires à régler avec un vieux pote à ce qu'il dit à Warren, il en profita d'ailleurs pour lui conseiller d'acheter tout le nécessaire qu'il lui fallait pour se remettre en forme 'magiquement' le plus rapide que possible. Fluides et parchemins vinrent à l'esprit du mage instantanément ... Oui, c'était de cela dont il avait besoin. Augmenter ses capacités puis apprendre de nouveaux sorts c'était ce dont il avait besoin. Après il devra bien évidemment s'entrainer un peu pour retrouver ses vieux réflexes et uniquement après cela, Festenhärt prévoyait de le mettre au courant de ses projets envers lui. Bref beaucoup de choses étaient prévus pour lui. Pour le moment il fallait se mettre en route vers la cité elfique, le voyage durerait approximativement quatre jours et quelques. Bien sûr n'ayant pas beaucoup de moyens le groupe se contentait alors d'effectuer le voyage sur leurs pieds. Festenhärt avait expliqué brièvement ce qu'il comptait faire dans cette ville, et d'ailleurs Warren semblait assez perplexe face à ses dires. Il ne pensait pas qu'il lui mentait, mais plus qu'il lui cachait quelque chose, après tout cette ville est perdue au milieu d'on ne sait où, c'était vraiment étrange qu'il avait eu une affaire là-bas. Mais qu'importe, cela lui permettra lui-aussi de faire quelques affaires.

-"D'accord … Puisque vous le dites mettons-nous en route."-

Le groupe entier composé de dix mercenaires en comptant leur chef remballèrent toutes les tentes et les enroulant autour des bouts de bois leur servant d'armatures, ils en firent des paquetages qu'ils mirent sur leur dos. Tout était prêt pour partir et quelques minutes après la petite troupe leva le camp. La route était longue surtout au début car ils allaient devoir traverser des plaines désertiques et arides rempli de bandits et autre surprises. C'était obligatoire de passer par cette zone car aucune autre route ne menait à la ville cachée. Un peu souciant, Warren ne dit rien, absolument rien et se contenta de suivre le chef. Si à Hidirain ce dernier avait réellement un vieux compte à régler avec quelqu'un dans ce cas c'était tout bonnement stupéfiant. Mais le mage ne croyait pas vraiment à cela, cette ville était surtout remplie d'elfes ... Et ceux-là n'étaient pas réputés pour chercher les embrouilles. Mais il ne demanda pas de comptes à Festenhärt, jugeant qu'il pouvait lui faire confiance après tout. Les heures passèrent ainsi sans que le fulguromancien sortit une seule phrase de sa bouche, bien que le reste du groupe était très loquace. Quatre jours à réfléchir et à tenter de se souvenir de ce qui c'était produit avant son premier réveil sanglant ... Car même si cela semblait loin, son réveil ne datait que d'hier et cela continua à le troubler. Que s'était-il passé ? Pourquoi ? Voilà ce que se demanda Warren pendant les premières heures du voyage.

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 Sujet du message: Re: Route entre Exech et Hidirain
MessagePosté: Ven 22 Mai 2015 22:07 
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Localisation: Entre Hidirain et Exech
Je plissais les yeux en regardant au loin, éblouis par le soleil. Que le désert. Rien d'autre. Ça allait être palpitant de traverser le désert sans rien d'autre à faire que marcher et avancer. Je fermais les yeux et m'étirais, puis me baissais pour ramasser mon sac à mes pieds. J'avais quatre jours et demi de voyage devant moi, autant que je ne perde pas de temps. Je tenais à arriver rapidement à Exech, où je pourrais enfin commencer des recherches plus sérieuses que celles que j'avais déjà entamées.

Je me mis donc en route, quittant l'ombre accueillante de la forêt d'Hidirain pour me jeter dans le désert aride peu engageant qui se trouvait devant moi. Sur mon épaule droite, le poids de mon arc et de mon carquois me rassurait. Je savais que même le chemin pour se rendre à la ville des bandits était truffé de pièges et d'embuscades destinés à piéger les voyageurs un peu trop téméraires et à les dépouiller de tout ce qu'ils avaient. Si possible, je préférais largement terminer mon voyage avec toutes mes affaires.

En levant la tête vers le ciel, je remarquais que le soleil avait déjà bien entamé sa course dans le ciel. Il était déjà au zénith. Sa chaleur me frappait de plein fouet, ainsi que ses rayons. Je regrettais soudainement de ne pas avoir pensé à prendre quelque chose pour me couvrir le visage et la tête. Je risquais de perdre connaissance à tout moment, et ce n'était pas vraiment ça qui m'aiderait à terminer mon voyage. Je poussais un long soupir et raffermissais ma prise sur la hanse de mon sac. La traversée n'allait pas être simple.

Je passais toute la journée à marcher dans le désert, ne m'arrêtant que de temps en temps pour manger quelque chose ou pour boire un peu d'eau. D'ailleurs, j'avais l'impression que mes réserves diminuaient bien trop vite. Bien que je savais que j'avais fait des réserves pour exactement quatre jours et demi, le temps du voyage, j'avais l'impression qu'elles ne tiendraient jamais jusque-là. Ma première réserve d'eau avait déjà diminué d'un quart depuis le début de la journée, et ma ration de nourriture, de deux.

Tandis que le soleil tapait de plus en plus fort, je me laissais une nouvelle fois tomber contre un gros rocher, qui me procurait un minuscule coin d'ombre sous lequel je protégeais ma tête. Je fermais les yeux un long moment, tentant de me reposer un petit peu avant de reprendre la route. Heureusement que j'étais une Elfe, sans quoi, je serais sans doute déjà évanouis quelque part plus loin, à la merci des prédateurs en tous genres. Je rouvrais les yeux et ouvrais une nouvelle fois mon sac pour en sortir mon eau. Je trempais juste le bout de mes lèvres, puis je la rangeais avant de me laisser tomber en arrière, contre le rocher.

Dans le ciel, le soleil était déjà en train de se coucher. D'ailleurs, le temps déclinait avec le soleil, et l'air se faisait de plus en plus frais. Avec une légère moue déçue, je décidais de ne pas aller plus loin aujourd'hui et de me préparer à passer la nuit ici. Je sortais ma cape de mon sac et l'enfilais, rabattant la capuche sur ma tête. Me servant de mon sac comme oreiller, je m'allongeais sur le sol, m'enroulant légèrement dans ma cape pour me protéger du froid. Je prenais tout de même garde à ne pas trop m'empêtrer dedans, au cas où il faudrait que je réagisse rapidement. Je plaçais mon arc et mon carquois devant moi, gardant ma main serré autour de mon arc en prévention. Je poussais un long soupir et fermais les yeux.

- Premier jour, murmurais-je alors, tandis que je sombrais dans le sommeil.

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 Sujet du message: Re: Route entre Exech et Hidirain
MessagePosté: Sam 23 Mai 2015 23:51 
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Inscription: Mar 19 Mai 2015 17:30
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Localisation: Entre Hidirain et Exech
Je me réveillais en sursaut, quittant brutalement un sommeil qui se trouvait être très reposant. Je me redressais d'un bond, le coeur battant à tout rompre dans ma poitrine, envahi par un intense sentiment de panique. Qu'est-ce qu'il venait de se passer ? Je jetais un coup d'oeil autour de moi. Le soleil se levait à peine sur le désert entre Hidirain et Exech. Mes affaires n'avaient pas bougé d'un pouce depuis que je m'étais endormie et mon arc et mon carquois étaient toujours à leur place. Alors qu'est-ce qui avait bien pu me réveiller aussi brutalement ?

Je m'adossais contre le rocher à côté duquel je m'étais endormie et poussais un long soupir. J'avais dû faire un cauchemar dont je ne me souvenais plus. Oui, c'était sans doute ça. Je poussais un profond soupir et retirais la cape que j'avais mise pour dormir avant de la ranger dans mon sac. Je passais ensuite mon carquois dans mon dos, pris mon sac sur mon épaule et mon arc dans l'autre main et me redressais.

C'est là que je sentis enfin quelque chose.

D'un mouvement d'épaule, je laissais tomber mon sac à terre et me retournais brutalement, mon arc bien en main et ma flèche prête à partir. Je me retrouvais alors face à deux hommes armés, deux humains. Le premier tenait dans sa main droite une simple épée en métal, forgée par des humains comme l'attestait le manque indéniable de finesse, et le deuxième avait lui aussi un arc, beaucoup plus petit que le mien, mais pas pour autant inefficace. Mes mains se serrèrent davantage sur mon arc et ma flèche, et je pris l'air le plus impassible que je pouvais avoir. Ces deux hommes n'étaient sûrement pas là pour me demander la route...

- Tiens ! Alors comme ça, l'Elfe sait se servir de ce si bel arc ! s'exclama l'homme à l'arc. Bien sûr, j'aurais dû m'y attendre de la part d'une Hinïon.

Je ne répondais rien à cela et me contentais de continuer à fixer les deux hommes. Il fallait que je trouve une façon de me sortir de là au plus vite. Les brigands qu'il y avait sur la route d'Exech ne devaient pas être de ceux qui perdaient combats sur combats.

- C'est dommage que tu te sois réveillé, Elfe, lança calmement l'homme à l'épée. Si tu avais continué à dormir, tu aurais pu t'en sortir vivante. Maintenant... disons que tes chances de rester en vie ont diminué de moitié.

Je dévisageais l'homme à l'épée de haut en bas. Son visage était étonnament calme, ses yeux bruns ne reflétaient aucune peur ni aucune anxiété. Sa position était nonchalante, comme s'il était blasé par ce qu'il faisait, comme si ça l'importait peu au final de me dépouiller de mes affaires ou non. Je plissais légèrement les yeux. Je devais me méfier.

- Je n'aurais pas dit mieux, Bram, acquiesça l'homme à l'arc. Mais j'aime en savoir un peu sur mes pauvres victimes avant de les dépouiller. Qui es-tu et que fais-tu sur notre territoire ? demanda-t-il, soudainement très sérieux.

Je ne répondis pas. Je ne devais rien dire, à moins de ne plus avoir d'autres choix. Je jetais un rapide coup d'oeil autour de moi, tentant de trouver une solution pour me sortir de là. Cependant, ma manoeuvre ne passa pas inaperçus auprès de l'homme en face de moi.

- Hé ! N'essaie même pas de t'enfuir ! Tu n'arriverais même pas à faire trois mètres ! s'exclama-t-il d'une voix irritée. Et répond quand je te parle ! Saleté d'Elfe et leur arrogance ! siffla-t-il plus bas.

Je fronçais les sourcils et lui lançais mon regard le plus noir.

- Tu ferais mieux de surveiller tes paroles devant moi, si tu ne tiens pas à te retrouver avec une flèche plantée entre tes deux yeux d'humains, sifflais-je d'une voix menaçante.

L'homme leva un peu plus son arc et me menaça de plus près.

- Fais pas la maligne avec moi, l'Elfe ! cracha l'humain en me dévisageant de haut en bas. Réponds !

Je serrais les dents très fort et pris une longue inspiration. La tension qui régnait dans l'air augmentait de minute en minute et je sentais que la patience de l'humain à l'arc commençait à arriver à bout. Je décidais donc de prendre le moins de risques possible.

- Je me nomme Kuroïa Trendill. Je suis une Hinïon d'Hidirain, et je cherche à traverser le désert en direction d'Exech, lâchais-je à contre-coeur.

L'homme à l'arc me dévisagea de haut en bas une nouvelle fois puis fit un geste sec de la tête vers mon sac.

- Ok, maintenant, envoie ton sac, et plus vite que ça.

Je ne bougeais pas d'un pouce. Il ne croyait quand même pas que j'allais lui obéir bien gentiment sans rien dire, si ?

Soudain, je sentis un sifflement à mon oreille droite, puis une sensation de brûlure à l'oreille. J'écarquillais légèrement les yeux. L'homme à l'arc venait de me tirer dessus avec son arme A côté de lui, Bram, l'homme à l'épée, avait toujours son air blasé sur le visage et regardait la scène impassible.

- Donne. Ton. Sac, siffla une nouvelle fois l'homme à l'arc, la colère encore plus perceptible dans sa voix.

Je ne bougeais toujours pas, faisant plutôt fonctionner mon cerveau pour trouver un plan pour me sortir de là.

Cette fois-ci, je vis la flèche partir. Je l'évitais d'un bond sur le côté et en profitais pour tirer sur l'homme. Ce n'était pas un plan des plus astucieux, mais c'était mieux que rien. Ma flèche atteignit l'homme à l'épaule et ce dernier poussa une plainte étouffée en l'agrippant. Une tache rouge commença à se répandre sur sa chemise sale et j'en profitais. Je me jetais sur mon sac, le passais sur mon épaule et me mis à courir.

Dans mon dos, j'entendis l'homme à l'arc pousser un cri de rage et ordonner à son acolyte de me poursuivre. Un bruit de course se mit alors à me suivre. Cependant, je lui souhaitais bien du courage s'il croyait pouvoir me suivre à la course. Je lançais un regard par-dessus mon épaule et réalisais que l'humain tenait bien la distance.

Je courus comme ça pendant un long moment, m'éloignant de plus en plus de l'homme à l'arc. Cependant, l'homme qui me coursait était toujours là. Il fallait que je fasse quelque chose pour m'en débarrasser. Je décidais alors, au bout d'un long moment de course, de faire face à mon adversaire.

J'eus alors la surprise de la voir me dépasser sans s'arrêter, continuant à courir sans même me regarder. Je me retournais d'un bond, le regardant s'éloigner, stupéfaite. Je sentis alors la colère monter en moi.

- Hé ! criais-je, interpelant le prénomé Bram.

Ce dernier s'arrêta et se retourna vers moi, toujours aussi nonchalant. Cet homme m'énervait vraiment.

- C'est quoi cette farce ?! Vous m'expliquez ce que vous faites ? m'écriais-je. Vous me poursuivez pendant je ne sais combien de temps, puis ensuite, vous partez, comme si de rien n'était ?

Je ne savais même pas pourquoi je m'énervais pour ça. J'aurais dû être contente et partir sans demander mon reste, au lieu de rester et de rappeler mon poursuivant. C'était peut-être parce que cet homme m'intrigait légèrement. Très légèrement.

- Tu vas t'en plaindre ? demanda-t-il en haussant les épaules. Tu m'as donné une occasion en or de me tirer, j'allais pas la laisser passer. Ça fait des jours que je suis coincé avec cet idiot, j'avais qu'une envie, c'était de pouvoir partir. Sauf que ce n'est pas vraiment le genre d'homme à te laisser partir vivant, si tu vois ce que je veux dire. Alors j'ai profité du fait qu'il m'ait lancé à tes trousses pour lui fausser compagnie. Maintenant, je retourne à Exech, puis ensuite, je prendrais la route de Tulorim.

Je le fixais un long moment, incertaine, puis je pris ma décision.

J'allais l'ignorer.

Je rajustais mon sac sur mon épaule et le dépassais sans un regard, continuant ma route sans plus me soucier de lui. Il ne semblait pas vouloir se battre, et ça m'arrangeait grandement.

Cependant, je dus m'arrêter après quelques pas.

- Tu te rends aussi à Exech, non ? demanda la voix de l'homme derrière moi.

Je m'arrêtais une nouvelle fois.

- Oui.
- Pourquoi ne ferait-on pas la route ensemble ?

Je me tournais d'un bloc vers lui et le dévisageais, mi-outrée, mi-étonnée. Quoi ? Faire la route ensemble ? Moi et cet humain ?

- Tu ne peux pas vraiment refuser, tu sais. Exech n'est pas un endroit sûr pour les étrangers, encore moins pour les femmes, assura-t-il en haussant les épaules.

Je serrais les dents devant cette nouvelle marque de nonchalance et le foudroyais du regard en me rendant compte qu'un guide me serait en effet très utile. Je le dévisageais de haut en bas. Il pourrait m'être utile.

- Tu connais la ville ? demandais-je finalement.

Il se contenta d'hocher la tête. Je le regardais fixement, méfiante. Il y avait un truc qui ne collait pas.

- Qu'est-ce que tu veux en échange ? demandais-je prudemment.

Un sourire victorieux étira alors ses lèvres, cassant enfin la nonchalance de son être. Je compris alors qu'il m'avait mené exactement là où il voulait et je regrettais amèrement de ne pas avoir fait plus attention.

- Je ne sais pas pour l'instant, déclara-t-il en s'approchant pour se mettre à ma hauteur. Je te le dirais quand je saurais, et quand tu n'auras plus besoin de mes services !

Je le fixais droit dans les yeux un long moment, avant de détourner la tête et de me remettre en route.

- Au fait, je m'appelle Bram, ajouta-t-il avant de se mettre à me suivre en sifflotant.

En à peine deux jours de voyage, j'avais croisé un Elfe vert, je m'étais faite menacé, et je m'étais débrouillé pour avoir une présence nuisible à mes côtés pour le reste de mon voyage.

Mais dans quoi m'étais-je mise ?

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 Sujet du message: Re: Route entre Exech et Hidirain
MessagePosté: Lun 29 Oct 2018 19:53 
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Route vers l'inconnu


Thanis s’éloigna du mur, me lança un sourire chaleureux et me proposa de la suivre hors de cette cité qu’elle qualifia de « puante », ce que je comprenais parfaitement. Nous traversâmes ainsi la ville dans un silence de mort. Mes vieilles habitudes prirent le dessus et je vérifiai chaque coin de rue mais Thanis ignora absolument tout, se contentant de marcher d’un pas rapide vers la sortie de la cité, à croire qu’elle ne craignait rien ni personne… ce qui était peut-être le cas. Elle marchait vite et je devais presque trottiner pour rester à côté d’elle.

Nous finîmes enfin par sortir de la ville et Thanis sembla se détendre, son pas se fit plus léger, moins rapide, plus dansant et elle se tourna vers moi, un air joyeux et inattendu sur le visage. Elle indiqua que nous aurions environ trois semaines de marche pour arriver… je ne savais pas où et que je pouvais poser toutes les questions en route. Mais elle voulut d’abord en savoir un peu plus sur moi. Tandis que nous prenions la direction des montagnes, au sud-est, je lui racontai les raisons qui m’avaient poussé à fuir, le meurtre de Père par Mère, qui était toujours aussi difficile à raconter, même après tout ce temps. Je lui racontai comment j’avais été chassée de chez moi, recueillie par le groupe de Fyly et racontai quelques aventures, notamment à Yarthiss, avant d’aborder la séparation, le voyage jusqu’à Exech, l’épisode du désert qui hantait encore mes nuits puis la rencontre avec Lichia et l’impression d’avoir enfin trouvé une place, une chose que je voulais faire. Thanis écouta sans rien manifester. Bizarrement ne pas l’entendre me prendre en pitié me fit du bien, j’avais juste vidé mon sac à quelqu’un et cela me soulagea un peu. Elle avait dû vivre ou connaître bien pire après tout, je n’étais pas la personne la plus à plaindre… même si de mon point de vue j’en avais bien assez bavé comme ça.

Nous marchâmes ainsi toute la nuit et une bonne partie de la journée, dans le silence le plus complet, à peine perturbé par le bruit de nos pas sur les pavés de plus en plus éparses de la route. Autour de nous, des plaines à perte de vue, vides, parfois une petite bâtisse ou un bruissement dans des buissons, mais rien qui ne brise la monotonie du voyage. Thanis avançait d’un pas assuré, rapide et je devais forcer le pas pour ne pas me laisser distancer. J’avais beau avoir l’habitude de marcher, je fus quand même complètement épuisée le soir venu, nous avions marché toute la nuit d'avant après tout. J’aidai néanmoins Thanis à allumer le feu grâce à la magie après avoir murmuré quelques mots pour Meno et nous mangeâmes en silence. N’y tenant plus, je lui posai la question qui me travaillait depuis plusieurs heures. Où allions-nous ? Elle avait bien parlé de l’Ordre, mais elle n’avait pas précisé si nous allions le rejoindre immédiatement.

- Où allons exactement ? Vous avez parlé de l’Ordre, mais vous ne m’avez pas dit grand-chose sur l’endroit vers lequel nous nous dirigeons.

Elle me regarda tandis qu’elle mangeait et se contentant d’un simple « Dans les montagnes ». Bien… on avançait… Je soupirai mais n’ajoutai rien. Elle ne voulait pas parler ? Tant pis, je m’en accommoderais, elle allait bien finir par me donner quelques informations non ? Je partis me coucher, roulée en boule dans ma couverture en arrière de la route. Je ne vis pas Thanis se coucher, je sombrai presque aussitôt dans un sommeil profond.

Les jours défilèrent ainsi, monotones et identiques. Parfois une fine pluie glacée venait nous surprendre et me gelait jusqu’aux os malgré mes vêtements. Thanis semblait totalement imperméable à tout ce qui l’entourait, se contentant d’avancer sans manifester autre chose qu’une profonde détermination sur son visage. Après quatre jours de marche, tandis que les montagnes se rapprochaient et que le soleil descendait, nous fîmes halte près d’un petit pont qui enjambait ce qui avait dû être une rivière, aujourd’hui simple ruisseau boueux. Une fois le camp et les tentes installées, je m’éloignai un peu, prétextant un besoin pressant et partis faire quelques moulinets avec ma lame. Je n’avais pas pratiqué depuis notre départ et je voulais essayer de le faire avec tout l’attirail équipé. Quelques passes et mouvements plus tard, je fus rassurée, mon armure était parfaitement adapté à mon style… si on pouvait appeler ça un style. Alors que j’enflammai ma lame pour vérifier une théorie, j’entendis quelque chose derrière moi et je me retournai en pointant l’arme vers la source du bruit. Thanis m’avait rejoint et me regardait en croisant les bras et je baissai ma lame, soulagée. Elle me regarda d’un air neutre avant de me proposer quelque chose.

- Je peux vous donner quelques instructions pour votre maîtrise de l’épée si vous le souhaitez.

Je haussai un sourcil intéressé. Après tout pourquoi pas ? Elle était visiblement bien plus expérimentée que moi et cela briserait un peu ce silence pesant qui s’était installé entre nous depuis notre départ. J’acceptai donc et elle hocha la tête. Elle m’expliqua comment me mettre en garde et comment toujours bouger mon corps pour qu’il accompagne le mouvement de ma lame. Je compris bien vite que, manquant de force, je devais miser sur la finesse et la précision pour m’en sortir. Elle était une professeure patiente, ne s’agaçant jamais contrairement à Lichia, reprenant parfois un cours depuis le début pour que je comprenne bien. Les cours n’en étaient pas moins éreintants et je passai mes nuits à dormir profondément, laissant involontairement le soin à Thanis d’assurer notre sécurité. Fort heureusement rien ne vint perturber nos nuits et nous ne croisâmes que peu de personnes sur cette route. Tout au plus un marchand à qui j’achetai quelques provisions, n’ayant pas eu le temps d’en prendre à Exech. Plus nous descendions, plus je sentais que l’air se rafraîchissait. Je n’avais jamais été dans les montagnes mais j’avais des souvenirs peu engageants des violentes tempêtes de neige qui assaillaient parfois Gwadh, nous bloquant Père et moi dans la maison pendant parfois plusieurs jours. Je pouvais apercevoir les neiges éternelles des pics qui surplombaient les plaines que nous étions sur le point de quitter. Nous allions vraiment nous engager dans ce massif ? J’interrogeai Thanis du regard juste avant que nous n’empruntions le chemin qui entrait dans les montagnes mais elle se contenta d’avancer. Je soupirai en la suivant, resserrant ma cape autour de moi. Il ne faisait pourtant pas si froid, mais après tout ce temps passé sous le soleil de plomb du désert et d’Exech, j’avais pris l’habitude des fortes chaleurs et la dizaine de degrés en moins se ressentait beaucoup. Je me remis néanmoins en marche et suivis Thanis, entrant dans le sentier qui montait dans la montagne.

Nous marchâmes plusieurs jours dans une épaisse forêt parsemée de torrents qui dévalaient les pentes parfois abruptes. Thanis avait l’air de parfaitement savoir se diriger dans la forêt et je marchais sur ses talons, profitant du paysage. Il y avait quelque chose de sublime dans cet endroit que je n’aurai su expliquer, le froid mis à part. Soudainement, Thanis s’arrêta et me fis le geste de m’accroupir. J’obéis sans réfléchir et essayai de repérer ce qui avait pu déclencher cette réaction chez l’elfe. J’entendis un grognement et un pas lourd qui avançait dans notre direction. Thanis me fit signe de la suivre et je me cachai dans un buisson non loin. Thanis me fit signe de ne pas faire de bruit et je hochai la tête. Le pas s’approcha et une créature de plus de deux mètres perça le sous-bois. Je retins un cri de stupeur en apercevant le monstre qui se tenait à quelques mètres de nous. Il portait un pagne sommaire, exposant son impressionnante musculature. A vue de nez ses bras devaient faire la taille de mon torse. Il portait un… tronc ? Un genre de massue en bois énorme qu’il traînait derrière lui. Il renifla et tourna la tête dans diverses directions. Il s’arrêta quelques instants, pointant ses yeux globuleux et sombres dans notre direction. Je retins mon souffle, je ne voulais pas avoir à combattre ce truc. Va-t’en, tu ne nous a pas vu ni senti, pitié va-t’en… Il dut flairer autre chose d’appétissant car je ne le vis tourner sa tête dans une autre direction et humer l’air. Il finit par partir de son pas pesant, traînant toujours son impressionnant gourdin en bois derrière lui. Lorsqu’il fut hors de vue, je soufflai de soulagement. Je me tournai vers Thanis et lui demandait en chuchotant ce qu’était cette horreur. « Un troll » fut la seule réponse que j’eus, mais elle me suffit. J’avais entendu quelques histoires sur les trolls et j’espérai ne pas avoir à en croiser un de sitôt. Une fois certaine que le troll était suffisamment éloigné, Thanis se releva et nous reprîmes notre route. J’étais soudainement moins sereine à l’idée que ce genre de créatures se baladait dans la forêt que nous traversions et j’avais hâte d’arriver.

Après une semaine dans les montagnes, alors que nous campions au bord d’un torrent, je décidai de retenter ma chance et de poser quelques questions à Thanis. Je profitai du repas pour lui parler.

- J’aimerais vraiment savoir où nous allons et que vous m’en disiez un peu plus sur l’Ordre… Je voudrais juste savoir où je mets les pieds avant d’y entrer, si vous avez des objectifs et ce que je suis censée faire lorsque nous arriverons.

Elle me regarda quelques instants puis finit par parler, enfin !

- Nous allons dans une citadelle cachée appartenant à l'Ordre, je ne vous en dirai pas plus avant que nous y soyons arrivées. Quant à vous en dire plus sur l'Ordre, je pourrais vous en parler pendant un mois sans faire le tour du sujet. Que voulez-vous savoir au juste?

Une citadelle cachée ? Je ne m’attendais pas à ça, pour moi nous allions vers Hidirain retrouver d’autres membres, mais pas une place fortifiée spécifique… Le mot « Ordre » prenait tout son sens à présent. Quant aux autres questions… j’en avais bien trop qui se bousculaient pour arriver à toutes les poser. J’en choisis trois qui me parurent suffisamment précises et révélatrices.

- J’aimerais savoir quel est l’objectif de votre ordre ? La paix ? L’harmonie entre les peuples ? Ensuite, si je dois faire un serment ou un pacte ou n’importe quoi pour vous rejoindre et en quoi il consiste et enfin… je veux me venger, c’est peut-être stupide ou maléfique, peu m’importe, je veux juste savoir si l’Ordre m’en empêcherait ou non ?

Elle me regarda quelques instants puis répondit à toutes mes questions, méthodiquement.

- Notre objectif principal est d'éviter que Yuimen ne connaisse le destin funeste d'Eden, le monde d'origine de mon peuple. Pour cela, nous luttons contre tout pouvoir trop absolu, comme celui d'Oaxaca, ou contre l'usage immodéré de la magie. Chacun de nous choisit comment il souhaite intervenir, l'Ordre n'impose rien à ses membres. La paix... est un état précaire, jeune fille. On ne peut pas empêcher les êtres de se battre, c'est dans leur nature. Tout ce que nous pouvons faire c'est nous assurer que ces guerres ne mettent pas en péril l'équilibre du monde ou des peuples entiers.

Elle marqua une pause, mais je la laissai continuer malgré la foule d’autres questions qui me vinrent à l’esprit, mais j’avais dit trois, je me cantonnerai à trois.

- En ce qui concerne votre admission au sein de l'Ordre, elle ne nécessitera pas de serment. C'est en vous-même que vous devrez décider si nos principes, nos buts, ou certains du moins, vous correspondent. Vous ferez partie de l'Opale par choix personnel, un choix que vous remettrez sans doute mille fois en question. Mais bien entendu, il faut que l'un des dirigeants de l'Opale, celui de la forteresse où nous allons en l'occurrence, vous juge digne de notre Ordre. Vous subirez donc une ou plusieurs épreuves. Ne me demandez pas lesquelles, je n'en sais rien, tout dépendra de vous.

Des épreuves… oui forcément ça n’allait pas être aussi facile que de juste signer en bas d’un formulaire pour m’inscrire. Elle marqua de nouveau une pause mais je la laissai continuer une fois de plus.

- Quant à votre vengeance, pourquoi chercherions-nous à vous en empêcher? Comprenez que nous ne croyons ni au "bien", ni au "mal". Il n'y a que d'infinies nuances de gris, et vous seule déciderez de vos actes. Nous avons une devise: "C'est par ma seule volonté que mes armes se meuvent". Comprenez-vous ce que cela signifie?

Ni bien ni mal… J’allais probablement avoir des difficultés à intégrer ça, j’avais déjà une idée tranchée sur la question, Mère était le mal, et j’allais l’éliminer, point. Je réfléchis ensuite quelques instants à sa question. Volonté… ma seule volonté… J’avais bien mon interprétation, mais quant à savoir si c’était la bonne…

- Vous ne vous battez que pour ce en quoi vous croyez, sans attendre d’ordres, simplement parce que cela est en accord avec vos idéaux… quelque chose comme ça ?

Elle approuva d’un signe de tête.

- C'est exactement ça. Nous sommes des combattants de divers horizons, unis par une philosophie de vie et un idéal, mais c'est à chacun qu'il revient de décider de sa voie. La seule chose qui est exigée est le respect des principes de l'Ordre.

Je commençai à comprendre, ou du moins à effleurer la surface de cet Ordre. Je remerciai Thanis qui me sourit gentiment. La nuit commençait à tomber et je me hâtai d’allumer un feu, dispensant une petite prière à Meno par la même occasion. J’avais pris l’habitude maintenant, c’était devenu presque systématique. Thanis n’avait jamais eu l’air de s’en formaliser, probablement que l’Ordre ne s’embarrassait pas non plus d’une quelconque religion et que chaque membre était libre de ses croyances. Cet Ordre me plaisait de plus en plus… restait donc à l’atteindre saine et sauve, mais Thanis connaissait le chemin, je n’avais pas grand-chose à craindre. Je m’installai pour la nuit, me roulant en boule dans ma couverture pour me mettre au chaud dans ma tente.


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Dernière édition par Yliria le Lun 5 Nov 2018 01:48, édité 4 fois.

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 Sujet du message: Re: Route entre Exech et Hidirain
MessagePosté: Lun 29 Oct 2018 22:48 
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Alyah


(Allez ! Debout ! Il est temps)

Je me réveillai en sursaut. Encore cette fichue voix ? Je frottai mes yeux et ouvris la tente. Il faisait nuit noire et le feu était éteint. Aucun bruit à part celui du torrent non loin. J’allais me réinstaller dans ma tente lorsque la voix revint à la charge.

(Bon tu te bouges ? Je t’attends là !)

Je grommelai et m’habillai sans me presser, pas très motivée. Je sortis de la tente et regardai autour de moi. Rien, le noir complet, à peine percé par la lumière du quart de lune. Je soupirai, j’avais vraiment un problème…

(Je confirme, et c’est que tu es trop lente, marche vers le sud.)

Le sud ? Et je faisais comment pour aller au sud en pleine nuit sans rien pour me repérer ? Non décidément j’en avais ma claque. Je retournai vers ma tente.

(Hey oh !! Mais c’est pas possible ça !! Retourne-toi et suit le lit du torrent !!)

Nouveau soupir. Elle n’allait pas me lâcher…

(Non en effet, pas cette fois, allez !)

J’obtempérai par dépit et me mis à suivre le torrent jusqu’à ce que la voix me dise de prendre à gauche en faisant attention de ne pas tomber. Marcher de nuit, seule, dans une forêt, quelle merveilleuse idée…

(Ne remets pas en doute mon idée ! Tu vas voir, ça va être super !)

Je levai les yeux au ciel. Elle voulait quoi exactement ? Me perdre dans la forêt ? Parce qu’à ce rythme elle allait réussir.

(Mais non voyons. Il y a une clairière plus loin, je t’attends.)

Elle m’attendait ? Brusquement intriguée, je me dirigeai vers la clairière. Il n’y avait rien, tout au plus un rocher au centre où dormais un lézard. Autant pour la révélation... C’était quoi qui me parlais, le rocher ou le lézard ? Je baillai, j’avais vraiment envie d’aller dormir là. J’examinai une dernière fois la clairière et le lézard bougea. Il se redressa et me regarda fixement. Allons bon… je m’approchai lentement et tendis la main pour le toucher… il disparut. Surprise je sursautai en empoignant mon arme, soudainement à l'affût.

- Qu’est -ce que… ?

(Surprise ? Tu verrais ta tête !)

Ça y’était, j’en avais ma claque. Je rebroussai chemin lorsque quelque chose s’illumina derrière moi et je me retournai en me protégeant les yeux. Une… forme lumineuse avança vers moi. La lumière reflua et je pus enfin voir ce qui faisait autant de lumière. On aurait dit une femme… toute petite, avec des ailes. Ses cheveux semblaient être faits de flammes et elle portait une robe lumineuse. Une fée ?

(Faera serait plus approprié jeune Yliria. Ravie de pouvoir finalement faire ta rencontre en personne, tu as pris tout ton temps.)

- Mais qui… ?

(C’est à toi de me le dire, il faut que tu me donnes un nom pour que je t’accompagne.)

-Pourquoi je…

(Tu peux juste penser plutôt que parler, parce que là tu donnes l’impression de parler seule dans le vide.)

(Bon sang mais je ne comprends rien ! Qui es-tu ? Que me veux-tu ?)

(Tu as vite compris, c'est très bien ! Et qui je suis, je te l’ai dit, tu dois me nommer, je n’ai pas de nom. Quand à ce que je veux… je te l’explique si tu me donnes un nom.)

Je fixai la faera quelques instants. J’avais du mal à croire à ce que je voyais et entendais. Il n’y avait qu’une solution à tout ça. Je rebroussai chemin et retournai vers le lit du torrent pour rentrer dormir.

(Hey mais tu fais quoi ?)

(Quoi ? Je rentre, je suis fatiguée !)

(C’est tout ? Mais tu dois me nommer pour que je t’accompagne !)

(Qui aurait envie d’une hystérique qui lui hurle dans les oreilles en permanence ?)

La faera se tut mais je sentis un flot immense de tristesse me parcourir. Je me retournai vers la petite femme ailée qui me regardait avec tristesse. Je me sentis très mal soudainement et j'en oubliai brièvement de lui parler dans ma tête.

- Euh… je...

(Tu es injuste, je t’ai aidée, je t’ai guidée et tu me rejettes comme ça ?)

(Attends attends, je ne comprends rien, de quoi parles-tu ?)

(C’est moi qui t’ai aidée à fuir Tulorim, moi qui t’ai sauvé dans le désert en guidant cette femme, moi qui parfois chassait tes cauchemars ou tes sombres pensées lorsque tu allais mal, et là tu t’en vas comme ça ?)

(Je ne savais pas, je…)

La faera me jeta un nouveau regard suppliant et je capitulai, je m’assis au sol en soupirant.

(Soit, que veux-tu ?)

Elle afficha un grand sourire et se mit à voleter joyeusement.

(Que tu me donnes un nom !)

(C’est tout ? Et ensuite tu m’expliqueras ?)

(Oui… enfin en partie, mais le plus possible.)

(Très bien alors… Bou…)

(N’y pense même pas !)

(Tu m’as demandé de choisir !)

(Quelque chose de plus mignon !)

(Difficile en plus… Alyah, ça te va ?)

Je sentis la Faera réfléchir puis elle tapa joyeusement dans ses mains.

(C’est très joli, appelle-moi Alyah désormais !)

Elle flotta jusqu’à moi et se posa sur mon épaule, enfin je le supposai. Je ne ressentais bizarrement aucun poids, comme si elle ne pesait littéralement rien. Elle me dit qu’elle me guiderait jusqu’au camp. Sur le trajet, elle m’expliqua que les faeras étaient des êtres immatériels nés des fluides magiques et qu’elles pouvaient choisir un maître et l’accompagner partout. Elle annonça fièrement qu’elle serait mon guide et mon amie et qu’elle allait m’aider autant que possible à rester dans le droit chemin. Je restai un peu dubitative face à l’assurance de la petite femme ailée.

(Je ne suis pas une femme, je suis une faera!)

(Tu ressembles quand même beaucoup à une femme avec des ailes)

Je crus entendre un grognement dans ma tête, ce qui était totalement bizarre. Je la regardai et elle croisa les bras en tournant la tête. Elle boudait ? Et elle voulait être une guide…

(Oui ! D’habitude je ne guide pas de sales gosses irrespectueux !)

(Je ne suis pas irrespectueuse, et comment ça d’habitude ? Tu en as guidé beaucoup ?)

(Quelques-uns… Mais l’important c’est toi, pas les autres ! Ah on est arrivés.)

Effectivement nous étions revenus au camp. Thanis dormais toujours apparemment et j’allai me coucher immédiatement, il ne restait pas beaucoup de temps avant le lever du soleil, cette excursion avait été trop longue. D’ailleurs…

(Pourquoi avoir attendu si longtemps pour te montrer ? Tu ne pouvais pas le faire avant ?)

(Oh si, mais tu n’étais pas prête selon moi, j’ai préféré attendre le bon moment et je ne suis pas déçue du résultat.)

(Pourquoi cette mise en scène ? Tu aurais pu venir me voir ici non ?)

(Oui, mais je voulais quelque chose de plus original.)

(Et c’est pour cette raison que tu m’as réveillée en pleine nuit ?)

(Oui ! Et d’ailleurs, je te souhaite une bonne nuit ma chère Yliria)

Elle disparut en disant cela, me laissant seule dans ma tente. Je baillai longuement avant de fermer les yeux. Quelle étrange rencontre…

Le lendemain je suivai Thanis, conversant avec Alyah qui restait invisible à ma grande surprise.

(Nous n’aimons pas être remarquées donc je n'apparaîtrais jamais si tu n’es pas seule.)

(Et ta forme de lézard ? Tu pourrai te mettre sur mon épaule non ?)

(Tu vas expliquer comment que tu as soudainement un lézard immatériel sur l’épaule ?)

Elle marquait un point… d’ailleurs elle en fut très contente. Non consciente de cet échange, Thanis avançait à travers la forêt qui se clairsemait au fur et à mesure que nous montions. Alyah se montra curieuse, un trait que nous partagions apparemment.

(Tu en penses quoi de Thanis ?)

(Tu lis mes pensées non ?)

(Ce n’est pas la même chose qu’une conversation Yliria !)

(Très bien… Pour être honnête je ne sais pas trop. Je la trouvais froide au début mais elle a l’air d’être une personne sympathique. Tu connais des choses sur l’Ordre d’ailleurs ?)

(Vaguement, mais je préfère que tu apprennes par toi-même et te forge ta propre idée.)

Elle ne m’aidait guère pour une guide… mais j’avais fait sans jusqu’à maintenant, je pouvais bien continuer. Au moins les prochains voyages seraient moins… silencieux.

(Je ne te le fais pas dire !)

Je conversai ainsi de longs moments avec Alyah qui m’apprit qu’elle m’avait choisie très tôt, lorsque je vivais encore à Gwadh, car elle disait pouvoir, comme toutes les faeras d’après elle, entrevoir certains futurs et quelques-uns me concernant l’avaient intéressée. Elle voulait m’aider à atteindre l’un d’eux, disant que ce serait bénéfique pour moi, voire pour d’autres, ce qui me laissa perplexe, je n’avais pas de grands projets ou d’objectifs mais elle m’assura qu’elle m’aiderait à faire les bons choix le moment venu.

(Tu contrôles ma vie alors, je ne suis pas sûre d’être d’accord avec ça !)


(Tu te trompes, considère plutôt ça comme des conseils. Et mon but est de t’aider, pas te contrôler, je suis ta faera, ton amie, ton guide, ta confidente même, tout ce que tu veux, mais certainement pas celle qui décide de ta vie.)

Cela me rassura un peu. Si j’avais pu j’aurai caressé la tête de la faera mais je contentai d’un sourire. A force de marcher, il ne resta bientôt plus qu’une journée de marche avant d’arriver selon Thanis et une certaine impatience mêlée d’angoisse s’empara de moi. A quoi pouvait bien ressembler cette citadelle, l’Ordre m’accepterait-il vraiment ? Allais-je réussir ces fameuses épreuves ?

(Vas-tu cesser ? On n’est même pas encore arrivées ! Calme-toi bon sang !)

Bref, j’attendis donc avec impatience d’apercevoir cette fameuse citadelle perdue dans les montagnes.


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