Chapitre 1 (1): Gagner sa place à bord du Faucon des mers

Le port est agité. Un ring a était montée devant le navire que vous allez utiliser pour voyager. Chacun de vous arrive tandis qu'une foule agitée acclame les combats qui ont lieu.
"Chacune des personnes qui veut monter sur ce navire pour partir à l'aventure doit affronter les autres pour que seuls les meilleurs restent" vous apprend un vieil homme qui regarde le combat. Lorsque vous regardez sur le navire à coté du ring, vous voyez deux hommes accoudés à la rembarde. Un jeune rouquin un peu foufou qui admire le combat en faisant les gestes avec ses poings, l'autre un grand homme d'une trentaine d'année, qui regarde les combats sans réagir.
Chacun de vous montera alors sur le ring et se retrouvera face à un adversaire PNJ qu'il devra vaincre en combat non à mort. Si vous êtes d'un level supérieur à 10, vous RPerez le combat normalement contre les adversaires désignés plus loin, si vous êtes d'un niveau inférieur, votre adversaire semblera avoir des difficultés à bouger et sera donc plus lent, ou encore semblera glisser sur le sol, comme si quelqu'un semblait vous aider à gagner le combat ...

Les adversaires :

- Cromax => Barbare Humain en armure saillante avec une double hache
- Dark0801 => Paladin Drow avec une épée lourde
- Lelma => Assassin elfe masqué
- Silinde => Maitre d'arme humain, brun, une quarantaine d'année, deux épées longues
- Keynthara => aucun adversaire
- Lothindil => Aquamancien humain ^^
- Lillith => Druide nain
- Filgowen => Archer humain

Lorsque le combat est gagné, un homme d'un cinquantaine d'année, sans doute le capitaine du navire vous fait montrer et prendre place sur le pont, près du jeunot et du grand homme capé pour admirer les combats.

J'arrive au port et vois qu'un ring en bois a été installé. Je m'en approche quand soudain on me demande si je veux venir à l'aventure. je réponds que oui sinon je ne serais pas là. On me montre mon adversaire.

" Bonne chance"

Je monte sur le ring et regarde mon adversaire, il s'agit d'un paladin armé d'une lourde épée. Je suppose qu'il s'agit d'un paladin par sa parure ainsi que par sa brillance. Il cache son visage derrière une immense capuche. Je n'entends aucun bruit autour de nous puis soudain j'entends une petite voix acclamer mon adversaire. Je jette un coup d'oeil sur le côté et vois une jeune femme habillée d'une longue robe et elle aussi le visage recouvert mais d'un linge.

Je jette ma cape sur le côté et laisse apparaître mes armes qui sont encore au fourreau. Je dis à mon adversaire:

" Ne combat pas, je ne voudrais pas t'humilier devant ton amie."

Me parole ne semble pas venir le déranger. Il dégaine une épée dont la lame semble faire la taille d'un hobbit. La lame est éclatante, je suis obligé de plisser un peu les yeux pour me protéger de la lumière qu'elle m'envoit. Mes yeux une fois habitués regardent la lame avec une méticuleuse attention.

Le pommeau est serti d'un diamant éclatant, je ne pourrais pas estimer la valeur de cette pierre mais elle doit valoir beaucoup. La garde et le manche semblent être faite dans un métal blanc et froid comme la neige. Quand à la lame, elle n'est pas d'une largeur exceptionnelle mais le plus impressionnant est sa longueur. Puis la lame a été ouvragé de tel manière qu'elle ne puisse pas faire de coupe nette avec les côtés. Des dents ont été faites avec beaucoup d'attention.

( Il va falloir faire attention, je ne dois pas le laisser approcher de mes bras sinon ceci vont être complètement déchirés.)

Je dégaine mes deux épées jumelles, je baisse la tête puis regarde mon adversaire. Je cherche à voir ses yeux mais je n'y arrive pas.

( Qui es-tu? Montre moi ta peur, ta terreur. Je veux la sentir et m'en délecter)

Je me lance sur mon adversaire tel le torrent partant détruire le barrage qui l'empêche d'évoluer. Quand je suis sur mon adversaire, j'abats mes deux lames qu'il bloque avec difficulté, je ressens ses bras trembler sous mon attaque.

( Pitoyable, se battre avec une épée aussi grande pour la frime. je veux un vrai adversaire moi)

Je saute en arrière et me place en position de défense. J'attends que mon adversaire passe à l'attaque. Il se jette à son tour sur moi, Je dévie sa lame en donnant un coup d'épée puissant puis pivote pour être sûr que sa lame ne me touche pas. J'en profite pour donner un coup au visage.

Il recule en vitesse puis pose sa lame sur le sol pour passer un main sur son visage. Je rigole quand soudain je vois son visage. La capuche parti en lambeau laisse apparaître des cheveux blanc, des yeux rouges comme le sang et enfin une peau noire comme la nuit.

( Encore un drow paladin, décidément ce n'est pas ma semaine.)

Je suis surpris puis je vois la colère dans ses yeux, je ne peux me retenir de dire.

"Que fais-tu hors de la surface?"

Ma phrase à peine terminé que mon frère de sang m'attaque. Sa lame vient m'effleurer le bras, une douleur vive monte en moi, je pousse un hurlement de douleur. je réagis dans la seconde qui suis en donnant un coup d'épée oblique.

Il recule puis se tient le bras, celui-ci se met à saigner. Je passe une de mes mains sur ma blessure et examine l'ampleur des dommages.

( Il y a plus de spectaculaire que de douleur ou de gène. Je pense que je vais devoir lui montrer ma force.)

J'assemble mes deux épées pour ne former qu'une. Une arme qui m'a sauvé la vie une paire de fois et qui a montré sa puissance à travers le temps.

" Maintenant viens mon petit, je suis près. De toute façon, tu es un ROTHE (((esclave en drow) des dieux"

Je vois de la démence dans ses yeux, je ressens sa colère jusque ma place. Il se jette sur moi, j'arrive à bloquer son attaque juste à temps. Mais je n'arrive pas à contrer le sort qu'il préparait. Ses yeux, soudainement brillent de mille-feux. Une énergie lumineuse me frappe de plein fouet. Je sens chacune de mes parties brûler sous la force de la lumière.

Je retombe à genoux un peu plus loin. Je laisse tomber mon arme sur le sol et me tiens les côtes. Je ressens une douleur immense à l'intérieur de moi. Je relève la tête et vois que mon adversaire se jette sur moi.

( Saloperie, tu veux jouer à la lumière alors laisse moi jouer aux ténèbres.)

J'ai juste le temps de faire une roulade sur le côté que la lame du drow frappe violemment le sol. Des morceaux de bois s'élèvent dans les airs pour laisser apparaître un ring de pierre. Je ramasse rapidement mon arme et frappe de toutes mes forces mon adversaire.

Celui-ci roule sur le côté blessé d'une façon non négligeable dans le dos. Je me relève puis lui dis:

" Que fais-tu à la surface? Si tu ne réponds pas je ne retiendrais plus mes coups."

( Je joue avec le bluff car là je le trouve fort.)

Mon adversaire se relève, je ne l'attaque pas car je veux sa réponse. Il me dit d'une voix douce et incroyablement calme:

" Frappe fort alors."

Je souris
(il s'agit bien d'un drow)

Je m'élance sur mon adversaire et lève mon arme pour le prendre de vitesse. une fois la lame en l'air. Je vois qu'il se prépare à contrer mon attaque. Je change subitement la trajectoire de ma lame qui vient mourir dans son flanc droit. Puis je redresse pour le frapper au torse, je tente de l'abattre sur lui mais il l'évite de justesse. La lame vient pulvériser le bois qu'elle rencontre.

Je regarde mon adversaire que commence à s'essouffler. Je hoche la tête puis attends un mouvement de sa part. Je le vois marmonner des mots qui me sont inaudible à cause de la distance et du fait qu'il ne fasse pas assez vibrer ses cordes vocales.

Une halo rouge commence à l'entourer, je sens la température monter de face vertigineuse.

( je ne le sens pas du tout)

Le drow tend ses mains dans ma direction quand un jet de flamme part pour venir me brûler.

( Je ne suis pas encore un poulet)

Je défais mon arme en vitesse puis pose mes lames en x pour me protéger des flammes. Je me sens reculer devant cette puissance. Des flammes viennent mes chatouiller les mains et le visage malgré ma cagoule.

Je me retrouve bloqué par la bordure du ring, mon pied ne peut plus bouger au risque de tomber.

( Concentre toi, souviens toi se que tu as appris au temple des maîtres)

Je ferme les yeux et me concentre sur mon ennemi. Je ressens le sol, mon adversaire et le vent. Première fois que je ressens aussi vite le vent, sûrement dut au fait qu'il m'attaque avec une force pareille.

Je force sur mes jambes pour avancer de quelques pas malgré les brûlures que cela m'inflige aux mains et au visage. Ma volonté me permet d'oublier un peu la douleur du feu. Une fois près je me lance aller par le souffle de feu et frappe violemment pour envoyer mon Rana Slash.

J'entends de nouveau ce bruit sourd puis l'onde de choc part juste après. Le souffle de feu et le Rana Slash s'anéantissent. Le ring a perdu au moins la moitié du bois qu'il avait au début. Maintenant nous sommes sur de la pierre.

Mon adversaire me regarde et tend de nouveau les mains mais rien ne semble vouloir partir.

( Tu aurais du boire plus de rhum pour jouer au cracheur de feu)

Mon corps fume des brûlures provoquées par mon adversaire mais je peux encore bouger. J'en profite pour me jeter sur lui. Je frappe avec le manche dans son visage pour le sonner d'entrée de jeu. Je fais un tour sur moi même pour le frapper au visage avec le bout de ma lame. Je le frappe directement dans le ventre et y plante ma lame pour enfin démonter une épée. L'épée dans mon autre main, je la lance en l'air pour la rattraper et donner un coup au drow avec le pommeau.

Je retire ma lame planté en lui pendant qu'il s'écroule sur le sol. il se relève avec des difficultés, je rigole devant un tel moment d'agonie quand soudain je me rends compte.

( Je suis comme mes pères, je leur ressemble, je n'arrive donc pas à chasser mon instinct de tueur.)

Le voilà de nouveau debout, il lève son arme avec ses dernières forces. Il fait mal à voir, il concentre son mana, son énergie, son âme dans ce coup. Je pourrais presque toucher du bout des doigts les fils qu'il a tissé pour se déplacer.

( Je n'ai jamais autant d'énergie pour un coup, j'ai l'impression que sa vie en dépend.)

Son corps est baigné dans la lumière, je ne peux pas le laisser donner ce coup sinon il va se tuer. Je sens son énergie venir me chatouiller l'âme et le corps. Je dois frapper maintenant mais sans le tuer. Je dois le blesser d'une façon à se qu'il ne puisse plus se battre ainsi. Je charge quand soudain je vois son pouce comme point sensible.

( Ainsi il pourra plus utiliser une arme qui le désavantage tant)

Une fois sur lui, je passe sous sa lame et lui tranche le pouce droit. J'entends un hurlement de douleur puis une libération d'énergie phénoménale. Je la sens pénétrer, je ne me contrôle plus totalement, je ressens la puissance en moi.

Je rassemble mon arme et la soulève au dessus de moi pour lui donner le coup de grâce. Quand soudain je me rappelle qu'il ne faut pas tuer et que la jeune femme qui est drow aussi se trouve entre ma lame et lui.

(Que m'arrive-t-il? Je suis de plus en plus méchant.)

Elle me demande de l'épargner, je lui tends la main et l'aide à se relever.

" Allez voir un ami à moi, il s'agit d'un seigneur drow, Daïo Ichioama"

La jeune femme force son compagnon à s'appuyer sur ses épaules. Je descends du ring tout en prenant ma cape puis je suis accueilli par un homme d'une cinquantaine d'hivers. Il me demande de monter sur le pont et de prendre place entre un jeune et un grand capé. Je m'exécute et attends les autres combattants.

J’arrive au port peu après. L’ambiance paraît survoltée. Jamais je n’aurais pu croire que ce départ vers l’inconnu puisse attirer une telle foule, même si l’endroit est à son habitude déjà plutôt animé. La populace est rassemblée autour d’une sorte de ring en pierre. Je voix de loin deux guerriers se battre furieusement. L’un d’entre eux utilise de la magie et l’autre…

(Mais…C’est De !! Que fait-il là ?)

Voyant mon regard plein d’incompréhension, un vieil homme s’approche de moi avec un grand sourire excité.

« Chacune des personnes qui veut monter sur ce navire pour partir à l'aventure doit affronter les autres pour que seuls les meilleurs restent »

« Oh vraiment ? Et ces gens se tuent pour participer à cette aventure ? »

« Non, ce ne sont pas des combats à mort…Juste pour voir qui est le plus fort ! »

(Intéressant…Je vais donc leur montrer de quoi je suis capable…)

Une rumeur bruyante parcourt l’assemblée, mêlant cris de peur et de joie.

(Regarde plutôt l’estrade…Ton ami semble avoir pris le dessus…)

(Je n’en doutais pas…)

Je regarde le drow masqué embarquer à bord du grand navire qui flotte doucement à côté des quais bondés de monde. Plein d’entrain pour cette nouvelle aventure qui s’offre à moi, je bondis lestement sur le ring en pierre après que l’elfe noir blessé a débarrassé le planché.

Vu d’ici, la foule semble en grande partie composée d’humains, probablement des marins ou des habitants des alentours du port, au vu de leurs habits sales et puants… Je reste un instant seul sur l’estrade, attendant un éventuel adversaire…

(La lâcheté des hommes…)

« Alors, n’y a-t-il donc personne pour essayer de me battre ? Les gens de Kendra Kâr auraient-ils donc peur des elfes ? »

Je me tourne alors vers les deux hommes sur le bateau, un petit rouquin et un grand capé, sans doute faisant partie de l’expédition.

« Si je n’ai pas d’adversaire, suis-je admis par forfait dans l’aventure ? »

Les deux hommes se contentent de me sourire discrètement, alors que j’entends un bruit derrière moi… Les cris de la foule reprennent alors que je me retourne…Un homme à la musculature imposante fait son apparition sur scène en grimpant péniblement sur l’estrade de pierre. Il se redresse et je m’aperçois qu’il est plus grand que moi, plus épais que moi, et sans aucun doute, plus bête que moi…

Il cache ses muscles puissants sous une armure aux contours saillants. Son arme est immense. Il s’agit d’une grosse hache à doubles tranchants, qui ne semblent pas terriblement aiguisés, mais qui, vu la puissance de l’homme, me broierait certainement facilement un bras…

(Gloups…J’ai parlé trop vite on dirait…)

(Ne t’inquiète pas, je t’aiderai…)

(Ah bon, tu sais faire repousser les membres manquants ?)

(Heu…non…)

(Arf…)

L’homme imposant me regarde avec ses petits yeux abrutis où perce une lueur de sadisme puissant et malsain…

Sans me déstabiliser trop, je dégaine lentement mes deux épées en regardant le mastodonte jouer négligemment avec sa hache géante.

« Tu sais te battre ? Parce que tu peux tout de suite abandonner hein mon gros… »

« Mhmmfffrrr »

(C’est clair, il respire l’intelligence…)

Il lève son arme vers le ciel et tend les deux bras en criant, que dis-je, en hurlant à la foule, qui lui répond par un cri semblable, mais décuplé…Visiblement, c’est un héros de l’arène de la cité que je vais devoir combattre… Je me mets en position, l’épée pointée devant moi et la rapière par-dessus ma tête. Aussitôt, la grosse brute se lance sur moi en levant haut sa hache, prêt à me trancher en deux, ou me broyer tout court, au choix…

J’arrive à éviter son arme, qui vient brutalement fracasser le sol en pierre, projetant des débris de cailloux dans le public. Un peu abasourdi de ne pas voir ma dépouille sous sa hache, il se retourne et me voit de l’autre côté de l’estrade.

« Il va, je crois, falloir être plus rapide pour m’avoir, cher bûcheron… »

Il n’a pas l’ai d’apprécier la remarque et pousse à nouveau un de ses grognements agressifs dans ma direction. D’un balancement large de son arme, il essaie de m’ôter une ou deux jambes, mais je saute au dessus de son coup et lui acène en même temps un coup d’épée dans l’épaule droite et un coup de rapière dans le genou gauche. Deux petites fuites de sang giclent de mes coups et s’écoulent sur la brillance pâle de son armure.

(Les jointures de son armure auraient bien besoin d’un entretien…)

Visiblement furieux, il me toise d’un regard qui en dit long sur le sort qu’il me réserve…Je ne dois pas être très élevé dans son estime, et à vrai dire, je m’en fiche pas mal… Sans attendre qu’il m’assaille à nouveau, je lui donne une pichenette du plat de mon épée dans son menton, ce qui le fait un peu reculer. M’éloignant par la même occasion de son odeur fétide de transpiration viciée. Il grogne un coup, et ça repart ! Il balaie l’air de son arme puissante, mais je m’abaisse juste à temps pour ne pas me faire réduire en bouillie mes précieuses côtes. Alors que je me relève, j’entends une voix qui hurle dans ma tête.

(NON, RESTE ABAISSE !!!)

Je suis le conseil avisé de Lysis, toujours planquée dans mon capuchon, et je fais bien car je sens bientôt les doubles lames faire vrombir l’air au dessus de ma tête. Visiblement, le barbare s’est amusé à faire la toupie pour me frapper et il aurait fallu que je tende simplement les bras armés pour le faire méchamment se viander…Ce qui n’est hélas pas le cas.

Préférant ne pas me faire déchiqueter par l’homme, je roule sur le côté pour me redresser à sa droite, revenant immédiatement à ses côtés pour bloquer un de ses coups avec mon épée. Le choc des deux armes est puissant et j’ai du mal à résister, mais j’y parviens en concentrant mon énergie dans ma main droite. Une fois la parade effectuée, je profite du moment où nos deux armes sont bloquées pour planter violemment ma rapière dans son genou déjà abîmé. Cette fois, mon arme transperce totalement la jambe de mon adversaire, ainsi que son armure, et finit sa course sur le sol du ring. Je vois le visage de l’homme se crisper. Il serre les dents pour ne pas crier sa douleur. D’un geste souple, je retire mon arme de sa plaie, laissant ainsi un trou béant dans la jambe. Il déserre les dents et un soupir non contrôlé de peine s’échappe de sa bouche, libérant une odeur encore plus nauséabonde que celle de ses aisselles…

(Peuh…Il a des arguments pour ne pas qu’on l’approche ce buffle sur pattes)

Je recule vivement pour m’éloigner de la puante haleine du barbare, et ce dernier tombe sur un genou, n’ayant plus de force dans l’autre, transperce de part en part…

« A genoux devant moi ? Mais c’est trop d’honneur, maître imbécile…Serait-ce donc là votre abandon ? »

Je tourne un instant mon regard vers les deux humains perchés aux côtés de mon ami drow. Ils ne semblent pas vraiment croire que le combat soit terminé…Ils me regardent d’un air neutre, passionnés par la bataille dirait-on…

(Attention !!)

(Quoi ?)

Je tourne à nouveau ma tête et mon attention vers l’humain et e n’ai le temps que d’apercevoir une hache voler dans ma direction à pleine vitesse vers moi. Dans un réflexe inespéré, et hélas insuffisant, je me courbe un peu, essayant du mieux que je peux me protéger de mon bras. L’arme que le barbare a lancée de toutes ses forces vient me percuter de plein fouet, me faisant lâcher mes armes et tomber en glissant sur le sol.

Un peu sonné, j’ai du mal à me redresser et ne sais que rester à croupis pendant un moment. Le temps qu’il faut pour le buffle sur patte pour se relever péniblement et avancer vers sa hache en titubant et en trébuchant à cause de sa blessure.

Je sens une grande douleur dans mon bras quand je retrouve totalement mon esprit…

(Ah la vache ! Ce n’est pas du petit calibre!)

Mes armes sont assez éloignées de moi, vu la glissade que j’ai faite et qui m’a propulsé à l’autre bout du ring…Le barbare me coupe la route, il va falloir jouer serré…Je commence à courir vers lui à toute vitesse…Surpris par cette attaque sans arme et légèrement suicidaire, l’humain met un peu de temps pour réagir…exactement ce qu’il me faut pour bondir sur lui. Je saute souplement vers lui, mes mains sur sa gorge, et retombe le pied droit sur son genou blessé, qui se dérobe sous mon poids, pourtant assez léger…Nous chutons par terre et il reperd son arme dans notre roulade qui nous rapproche sensiblement des miennes…

Avec un peu de chance, c’est moi qui termine notre culbute au dessus de lui, écrasant son visage sous un de mes coudes. Je me relève avant qu’il ait eu le temps de me ceinturer et je me saisis de ma rapière non loin de là. D’un geste rapide, je la flanque sous la gorge de l’humain, menaçant sa gorge à la peau sensible…

« Je crois que maintenant, il serait judicieux d’abandonner… »

Il me regarde avec des yeux pleins de rage et lève la main en signe de soumission…

Je l’aide à se relever et il pousse un soupir las.

« On se retrouvera, elfe gris…Je te le promets ! Ton retour ici ne se déroulera pas si bien que ton départ… »

« On verra mon gros…Je t’évite peut-être la mort en t’empêchant d’aller explorer cette île… »

« Humf… »

Je le laisse descendre de l’estrade et me tourne vers le public, qui m’acclame deux fois plus qu’à mon arrivée…

(Hmm, ça fait du bien…)

Je regarde fièrement le bateau qui s’offre à moi et un vieil homme vient me chercher sur le ring pour m’inviter à y grimper, ce que je fais sans attendre, tout fier de ma prestation…

Je souris en montant sur le pont, rejoignant les deux hommes spectateurs et mon ami cagoulé.

« Bonjour…Je m’appelle Cromax ! Heureux d’offrir mes services à votre quête… »

(Qu’ils ont l’air bêtes…)

(Tss tss ne juge pas sans les connaître…mais c’est vrai, ils ont l’air bêtes…J’espère qu’ils ne sont pas les responsables de l’expédition…)

Je m’accoude au bastingage afin de voir les futurs combats qui se préparent…

J'arrive au port, l'endroit est encombré de monde qui discute et même de paris divers et variés. J'observe le combat d'un individu masqué sur l'estrade de pierre. Je comprends rapidement la nature des deux adversaires l'un paladin, l'autre visiblement maître d'arme. J'observe plus attentivement, notant leur technique au cas où j'aurais à les combattre à mon tour. A un moment, un souffle d'air puissant balaye le terrain. Je regarde vraiment surprise, rien dans le comportement du présumé maître d'arme me laissait croire qu'il était aussi magicien.

(Il ne l'est pas. Cette technique est le Rana Slash, transmise traditionnellement par les prêtres-guerriers de Rana aux gardiens d'Oranan.)

Le combat suivant oppose à nouveau un maître d'arme à un... barbare. Tant dans sa manière de combattre que dans son intelligence il me rappelle le troll vaincu voilà moins d'une phase de lune. Les deux adversaires sont de bons niveaux et le combat est intéressant.
À coté de moi, les gloussements vont bon train.

"Mais vous avez vu la force de ces adversaires, vous allez vous faire tuer." Minaude l'une des courtisanes.
"Rassurez-vous, ce n'est pas un combat à mort."
"Qui êtes-vous?" Me demande le mâle en faisant mine de protéger la femme.
Je reconnais sans difficulté l'humain croisé un peu plus tôt dans les ruelles
"Juste une druide concurrente."
"Houa, vous combattez?"
"Il est rare de voir une femme avec un bâton de magicien et une épée si elle ne combat pas, non?"
"En effet, vous devez être puissante."
"Pas assez..."

Ce sont les paroles du prêtre qui m'inspirent cette réponse. La femme, ni le mage ne semble le croire en fait.

"Excusez-moi mes demoiselles, j'aimerais parler à cette elfe seule à seule."
Sans me demander en revanche mon avis, il me traîne hors du cercle de spectateur, m'empêchant de voir la fin du combat.
"Bon, lâchez-moi maintenant et dites-moi ce que vous me voulez!"
"Voilà, j'ai un problème. Mon père est un nobliau et veut absolument pour sa gloire que son fils aille dans l'expédition."
"Et vous ne voulez pas c'est ça?"
"En effet, j'ai... peur..."
La réponse me surprend, visiblement ce jeune homme n'est pas fait pour l'aventure, pas plus que moi pour passer ma vie dans une maison avec des enfants.
"Vous voudriez donc que je vous batte... rassurez-cous, c'est ce que je comptais faire."
"oui, mais vous comprenez... il y a ma fiancée."
"Le rapport?"
"Je ne voudrais pas qu'elle me prenne pas pour un lâche."
(Je crois qu'il souhaite que tu fasses un faux combat..."
(Merci, j'avais compris...)
J'en suis abasourdie. Ainsi pour gagner ma place sur ce navire, il va falloir que je batte un abruti qui n'a aucune envie de se gagner, tout en faisant croire qu'il est fort quand même.
"Vous voudriez donc qu'on fasse une sorte de spectacle c'est ça?"
"oui... Et vous y gagnez à combattre contre moi vu que vous serez certaine de gagner."
"Bon, j'accepte."

Sur cette discussion aussi folle qu'inimaginable, je retourne près de l'estrade, profitant de ma grande taille pour voir le combat en cours.

La foule et surtout Seyra m'ont emmené vers le port, elle me tient la main de tout le trajet, avançant prestement un pas devant moi, me traînant presque. Nous arrivons enfin sur le port où énormément de personnes s'amassent. A coté d’un bateau, est dressé une sorte de ring de pierre où se combattait des concurrents. Un homme annonce :

"Approchez aventuriers de tout bord et gagnez votre place pour partir à la découverte de Verloa ! Approchez ! Seul le gagnant gagne sa place ! Tentez votre chance !"

La foule s'exclame sur les passes d'armes des adversaires. Un elfe à face de pierre combattait un homme avec une immense hache à double tranchant.

"Papa, je vois rien, je veux aller devant, viens !!!"

Seyra me prend la main et s'impose entre les gens jusqu'à ce qu'on arrive sur le premier rang. Le combat continuait toujours, l'elfe évita un coup puissant qui fracassa le sol de pierre. Des débris atteignent la foule, blessant légèrement quelques personnes, par chance nous ne sommes pas touché. La foule applaudit l'elfe qui était de l'autre coté de l'estrade, quelle rapidité !

"C'est génial hein papa ? Ils sont si fort !!!"

Oui ils sont forts, ça me conforte sur le fait de ne pas tenter ma chance.

(Hein ?)

(De quoi ?)

(Le Sindel a une faera, j'ai entendu un cri !)

(Sindel ? Une faera ?)

(Les Sindels sont des elfes gris ils vivent à l'écart dans ce monde sur un archipel loin d'ici. Et oui j'ai entendue une faera... Ce Sindel est donc particulier !)

(Ah si tu le dis !)

Cela me préoccupe pas plus que ça, je n'étais sûrement pas le seul avec une faera dans ce monde.

(Tiens !)

(Quoi encore ?)

(Une autre Sindel avec une faera !)

(Où ça ?)

(A l'arrière avec un humain... Ah vois, là, la grande qui reviens.)

Je me risque à regarder par dessus les gens, je vois en effet une elfe grise. Mais je n'y prête pas plus attention. Le combat prend une autre tournure, l'homme, bien que blessé, porta un coup violent à l'elfe qui glissa au sol, perdant ses armes.

"Oh le pauvre ça doit faire mal !"

"Relèves-toi, aller !!!"

L'elfe bondit alors sur l'homme, le fait tomber et récupère son arme la mettant sous la gorge de son adversaire. L'homme abandonne et la foule applaudit à tout rompre.

"Ouah tu as vu papa ? Il est rapide et sans peur !!! Il a une arme comme toi là !"

En effet son arme ressemblait à celle que j'ai pu confisquer au complice de mon faux prêtre.

(On appelle ça une rapière !)

(Merci Aakia, je n'ai pas ce type d'arme par chez moi, je ne sais pas m'en servir !)

(C'est très facile voyons, le moment venu tu sauras !)

"Approchez, approchez, quel est le prochain concurrent ???"

La foule se tait, alors une voix s'élève parmi elle :

"Moi ! Je suis volontaire."

Une personne masquée sort des rangs. Armée d'une chaîne métallique terminée à ses deux bouts de pointes.

"Et ben original celui-là !" Seyra semblait perplexe.

"Et qui d'autre pour affronter cette personne ?"

La foule murmure, puis peu à peu un brouhaha monte... Personne ne semble disposé à combattre cet adversaire trop particulier.

"Allons tentez votre chance, l'aventure de votre vie est à votre portée, tentez votre chance !"

Seyra me regarde, me pris le bras et me sourie.

"Aller papa, il va falloir y aller !"

Je n'ai pas eu le temps de réagir qu'elle me pousse et me crochète le pied, ce qu'il fait que je me retrouve devant tout le monde.

"Ah enfin quelqu'un ! Bravo monsieur ! Prenez place sur l'estrade, le combat va commencer !"

C'est bien ma veine ça ! Ah Seyra pourquoi tu m'as fait ça ? Je me retourne des éclairs dans les yeux et elle me regarde en souriant. Ah Seyra ça n'est pas juste, mais si tu le veux tellement allons-y ! Je monte alors sur l'estrade peu rassurée, je contacte mentalement Aakia qui est cachée dans mon collier phoenix.

(Des informations sur l'adversaire ?)

(C'est un elfe, donc agile. Son arme est particulière, tu vas devoir te méfier ça va aller très vite. Ton but est de lui enlever son arme avant qu'il ne le fasse. Ne laisse jamais une pointe te percer !)

(Bien entendu !)

Je suis face à l'elfe, son visage est caché par un masque blanc moulé, je ne vois que ses deux yeux. Il s'incline devant moi.

"Aerian Hydek de Lebher, humain tu n'as pas la moindre chance." Disant cela il fit tournoyer à une vitesse folle sa chaîne de ses deux mains.

"Lelma No... Norek, milicien de Kendra Kâr ! Bonne chance à toi mais je vais te battre !"

Surtout ne pas montrer sa peur, ne pas montrer ses faiblesses, un combat se gagne aussi mentalement.

(Je ne vais pas pouvoir t'aider mais fais vraiment attention et pare ses coups !)

Inutile de le dire, je l'ai bien compris ! Le combat allait commencer, j'équipe mon bouclier, fixe mon casque et prend mon glaive, ne sachant pas manier la rapière. Nous nous toisons un moment puis nous nous tournons autour sans jamais nous quitter des yeux. Il fait tournoyer ses chaînes, je ne comprend pas comment elle sont, c'est complexe, on dirait qu'elle sont plus longues que ce qu'il veut bien me laisser croire. Soudain une des chaînes semble s'allonger, monter au ciel puis utilisant son autre bras il dévie la trajectoire qui fonce sur moi à une vitesse folle. Je pare de mon bouclier mais je suis projeté au sol avec violence !

Trop rapide ! Trop fort ! Ah comment je vais faire ! Je regarde apeuré la foule, Seyra garde son sourire malicieux et le reste de la foule m'encourage à poursuivre. Je dois le faire, je suis milicien de leur ville, c'est leur honneur, c'est mon honneur ! Je ne dois pas perdre ! Je me relève et regarde mon adversaire, puis fais tourner mon glaive devant moi.

"C'est tout jeune humain ? Abandonne, je suis l'élite de mon pays, formé depuis des années aux maniement des chaînes mortelles !"

Ne rien dire, ne pas se laisser impressionner... Et pourtant tout en lui m'impressionne : il est grand, je ne vois pas son visage et ses chaînes semblent vivantes, tel des tentacules. Les piques semblent des dards d'abeilles, prêtes à me transpercer... Ah malheur je ne vais pas y arriver !

(Aller Lelma, reprends-toi !)

Facile à dire ! L'elfe recommence à faire tournoyer ses chaînes, soudain il fait un tour sur lui même et un dard fonce sur moi. Je l'esquive de justesse mais trop tard l'autre partie de la chaîne s'enroule autour de mon glaive et me le fait lâcher d'un coup sec ! Un leurre ! Je pensais que la première attaque était réelle, mais en fait son seul but était de me distraire, il a eu le temps d'envoyer de son autre main un autre bout de la chaîne pour me désarmer, me voila bien ! L'elfe se moque ouvertement de moi!

"Pauvre humain tu n'as pas la moindre chance, abandonne et rentres chez toi !"

Je ne dis pas un mot, très surpris, à sa merci.

"C'est tout ce que vaut l'élite de Kendra Kâr ? Vous ne méritez pas d'explorer cette île !"

La foule s'exclame contre mon adversaire. Pour eux, pour tout ces gens je me dois de gagner ! Mais comment ?

(Et la rapière ?)

(Je ne sais pas m'en servir, il va me désarmer aussi facilement !)

(Non pas du tout ! Aller vas-y, tu n'as pas le choix de toute façon !)

Aakia a raison, je n'ai plus le choix. Je sors alors ma rapière et la prend dans ma main. La garde recouvre ma main, la préemption est plus facile. Le poids est bien moindre, il faut dire que la lame est effilée.

(Pares de ton bouclier et attaque de la rapière. Pointe en général mais tu peux aussi trancher !)

Merci Aakia, que ferais-je sans toi ? Je pointe ma rapière vers lui et déclare :

"Fini de jouer ! Je ne te permets pas d'insulter Kendra Kâr, ma ville ! Et ces gens... tout ce monde réuni ici... Ces gens vont voir ta défaite et voir un des leurs partir vers cette île !"

C'est bien la première fois que je me sentais proche de Kendra Kâr, il y a quelques mois encore je ne savais rien, perdu sur ce monde étrange. L'elfe ne répondit pas et reprend son manège en faisant tournoyer ses chaînes... Sa chaîne en fait, car maintenant je comprends qu'il n'y en a qu'une seule. Il attaque, fait des mouvements de bras et glisse au sol.

(Hum...)

(Quoi ?)

(Un truc étrange, je ne saurai pas te dire !)

(La façon dont il est tombé tout seul ?)

(Oui... Quelque chose ou quelqu'un semble t'avoir pris comme favori, c'est ta chance, fonce et bats-le !)

La foule hurle de rire lorsque mon adversaire se retrouva lamentablement au sol. Moi je suis trop concentré pour rire... Quelque chose ou quelqu'un... ? M'aider ? Moi ? Pourquoi ? Enfin soit !

J'attaque, me protégeant de mon bouclier je vais vers lui qui est déjà relevé et qui commence à faire tournoyer son arme. Je le heurte et l'envois à nouveau au sol, il n'est pas très physique c'est déjà ça. Une douleur s'enroule sur ma jambe gauche et tire vers l'adversaire. Une chaîne s'est enroulée autour de mon mollet et me fait tomber au sol. Le choc du sol de pierre avec mon dos est désagréable. Je ne dois pas rester à sa merci. Je me relève prestement en gardant ses attaques.

Terrible adversaire, il réattaque cette fois envoyant ses bras vers moi ce qui fait arriver ses deux dards à grande vitesse, je ne peux en éviter qu'un seul, l'autre touche à nouveau mon bouclier et m'envois à terre sous le choc. Je me relève ayant de plus en plus mal. Je dois le désarmer, il n'y a pas d'autre moyen ! Et pour le désarmer je dois entrer dans sa garde ! Garde très large vu son type d'arme. Il réattaque de nouveau, utilisant le même schéma. Je pare avec peine mais cette fois je ne tombe pas... Il faiblit ?

Deux hommes que je n'avais pas encore vus étaient sur la rambarde du bateau. Un roux sourire jusqu'au oreilles s'agitait et sautait, et un autre plus grand qui ne cille pas une seule fois. Le plus grand me fait impression, qui est-ce ?

(Lelma !)

Je ne dois pas être distrait l'adversaire attaque toujours ! Mais plus le temps passe et moins ses coups sont rapides et forts. Que se passe t’il ? J'ai soudain une idée, je vois comment je vais pouvoir le vaincre ! A nouveau il attaque, lançant ses deux dards vers moi, j'évite celui de gauche et me met à courir en parant de mon bouclier, l'inclinant d'un certain angle. Au lieu de taper de toutes ses forces, la pointe ricoche dessus et se perd derrière moi. La garde est passée ! Je taille alors de la rapière et ouvre l'avant bras de l'elfe, qui, surpris, recule et trébuche. Un peu de sang coule sur le ring.

"Touché ! Abandonne car tu n'as aucune chance !"

Je sais que je ment, mais le bluff marche souvent face à un adversaire.

Il recule et se positionne face à moi. Il change de tactique, ses avant-bras s'entourent des chaînes qu'il fait tourner en ondoyant autour. Soudain les piques tombent, une puis l'autre, puis de nouveau la première. Il crible l'estrade de pierre devant moi, cherchant à me transpercer de haut en bas. Les impacts cassent la pierre, creusant de tout petits cratères de quelques centimètres, projetant des éclats parmi la foule surprise.

On dirait une araignée... Et je suis l'insecte pris dans sa toile !

(Passe dessous !)

Oui ! Passer dessous, calculer les impacts. Je ne cesse de reculer évitant les coups. Puis prenant une impulsion et me protégeant du bouclier j'entre dans don périmètre et porte un coup d'estoc, le transperçant au niveau de sa clavicule, la lui brisant certainement. Cette fois-ci le sang coule à flot. Il est très surpris, son masque tombe révélant une peau aussi blanche que son masque et des yeux d'un bleu de glace. Il tombe à genou, vaincu.

"Et voila notre champion ! Leeeeeelmaaaaaa Noooooorekkk !!!!"

La foule s'esclame, folle de joie de voir un de ses miliciens l'emporter ! Je suis très surpris, un homme d'âge moyen vient me voir sur l'estrade et me salut. Il me dit de monter sur le bateau rejoindre les deux hommes que j'avais vu, me les montrant ainsi que les deux précédents qualifiés. Mais Seyra ? Je regarde vers là où elle était, elle n'y est plus, j'ai un moment de flottement.

(Montes sur le bateau, Seyra viendra plus tard je te l'assure Lelma !)

(Mais comment tu sais ?)

(Oh je sais, tu verras !)

Je fais confiance à Aakia, vais saluer mon adversaire qui est déjà soigné.

"Technique originale, vous êtes très fort Aerian..."

"Vous êtes bon aussi cher adversaire, je n'étais pas en forme, j'ai eu comme un malaise qui c'est accru tout le long du combat... Mais soit j'accepte la défaite ! Faites attention à vous surtout !"

"Merci, soignez-vous bien."

Je salut la foule et monte sur le bateau, allant vers les deux humains pour regarder la suite des combats.

Je suis la fin du combat avec intérêt, cherchant à oublier l'espèce d'humain qui veut juste perdre en beauté. Le combat n'est pas facile et le milicien semble avoir des difficultés.
(Lothi, y a des faera dans le coin. Il en a une.)
Cela ne m'étonne en fait guère. Je me serais attendue, vu la quantité qui rodent à l'ermitage, qu'on en trouve plus que ça.
(L'ermitage, c'est comme la forêt des faera, c'est un lieu de rassemblement.)

La technique de l'elfe masqué est étrange et puissante. Je regarde ses gestes précis avec ses chaînes, combats que je n'ai que trop peu vu, car infiniment plus complexe que l'épée. L'humain semble gauche, mais use de son intelligence et finit par percer la garde de son adversaire.

"Dites, c'est mon papa qui est là et je voudrais partir avec lui."
De l'aplomb. Je ne trouve pas d'autre terme pour définir les paroles de la jeune humaine. Elle est jeune, une dizaine d'année humaine, mais semble très étrange à mon regard d'elfe, peut-être la détermination ou juste la lumière.
(Je fais quoi?)
(J'ai contacté la faera. C'est sa fille et elle n'a que lui.)

Grave cas de conscience, puis-je permettre à cette fillette de nous rejoindre? Puis-je lui prendre la responsabilité de la faire monter?
"Mais si vous ne voulez pas, je combattrais comme mon père pour montrer ma force!"
Non, ça je ne peux pas laisser faire. Tout ceci me parait tellement fou. Mais la jeune fille me rappelle tellement moi, il y a quelques années. J'éclate alors de rire.
"Bon, ça va..."
Je réfléchis quelques instants puis sort la vieille cape de mon père. Après tout, elle m'a bien servie, d'autres peuvent s'en servir désormais.
"Tu sais monter à la corde?"
"Oui, bien sûr!"
"Bon, tu vas mettre cette cape et te hisser sur le bateau. Passe par la poupe, Lirelan te guidera!"
(Tu veux lui faire grimper la corde de voile à la poupe que personne ne surveille?)
"Filez, pendant que j'occupe le public!"
"Merci!"

Filant comme une elfe, la petite, accompagnée de Lirelan, fend la foule tandis que son père passe la passerelle.

Pour ma part, je pousse discrètement le mage à monter, celui-ci semble hésiter à me faire confiance, tout d'un coup, mais un regard d'une des femmes près de lui le décide. Pour son malheur, et d'une certaine manière le mien, un jeune druide nain présomptueux se pointe sur l'estrade en même temps que moi. Bien décidée à avoir ce combat et pas un autre, je le regarde avec un sourire et dégaine mon épée qui ronronne.

"Excuse-moi, mais ce combat c'est le mien."
"Et pourquoi donc ma 'tite dame?"
"Et pourquoi pas? Maintenant, pars de là."

Le nain semble me juger durant plusieurs secondes avant de redescendre et de s'écarter.

"On y va?"
Le magicien semble de moins en moins convaincu du bien-fondé de son entreprise et se met à douter de ma bonne foi. Un sourire de ma part le rassure et il se met en position. De mon coté, j'affermis la prise sur mon bâton de magicien et sur mon épée qui gronde alors.
Enfin commence le premier choc. Sans attendre, je fonce la tente la première, l'épée devant; lui s'emmêle dans la peur avec ses sorts et ne parvient pas à trouver sa concentration. Il a quand même la présence d'esprit d'écarter un de ses pieds pour minimiser mon impact qui ne fait que lui frôler les cotes, coupant légèrement sa robe et sa peau. L'endroit est assez sensible pour saigner assez vite et ce malgré une blessure peu profonde.

(Attaque-moi, crétin!)
(C'est la première fois que je t'entends dire ça...)
(La dernière sans doute aussi.)

Comme s'il avait entendu mes pensées, il m'envoie un sort d'eau, plus puissant que ce que j'avais prévu, qui me propulse en arrière, me faisant achever les restes de la rambarde de bois. Je me redresse tant bien que mal, trempée, sur une roche légèrement glissante par la quantité d'eau et pestant contre cet individu incapable de contrôler sa puissance. Comme pour montrer encore plus sa bêtise, il va pour s'excuser et m'aider à me relever. Sans prendre le temps de ramasser mes armes, je lui assène un coup de poing dans le nez qui le fait reculer de plusieurs mètres, le visage en sang.
Il n'est pas encore remis du choc que je me redresse, armes à la main.

(Par Yuimen, j'ai l'impression que c'est une bonne chose qu'il ne parte pas celui-là.)

Sans attendre, je lui fonce dessus, mon épée hurlant de bonheur et vais pour l'attaquer, il me bloque de ce que je croyais être un simple bâton de magicien. Brillant d'un éclat bleu, l'arme qui s'avère être une lance se retourne contre moi, me blessant à la hanche, au défaut de mon armure. Le coup est douloureux, mais surtout à mon étonnement humide, non de mon sang qui dégouline, mais bien d'eau.

"Un enchanteur?"
"Il semblerait en effet que ça soit ça!"


Son coup visiblement le ravit. Il fait le fier malgré le sang qui ne cesse de gicler de son nez brisé.

(Mission accomplie, je suis là!)
(On va lui faire une petite peur.)
(Ah?)
(Transforme mes sorts en un truc de grand.)

Je me concentre rapidement, puis lance rapidement quatre coups de poing dans le vent. Durant une longue seconde rien ne se passe. Je tente alors d'affirmer ma concentration imaginant des boulettes d'herbe qui soudain apparaissent et foncent sur mon adversaire. Sur les quatre sorts, seuls trois partent de chez moi. Lirelan fondant à une vitesse incroyable me les transforme, l'une en gigantesque boule que je sais creuse, l'autre en épieu sans doute creux aussi, le dernier en prend la forme d'une lame d'épée. Je dois dire que ma faera a de l'inspiration au moins.
Avant que l'aquamancien n'ait pu réagir, le premier coup le jette à terre dans un craquement d'os et de branche. Le second le heurte et s'émousse un peu contre lui avant d'entamer légèrement le sol tandis que le dernier est contré magnifiquement par un sort d'eau qui le freine et le désintègre dans sa course.

Nos coups suivants sont de rapides échanges entre lance et épée, la foule hurle de plus en plus, poussant des exclamations de bonheur ou de haine voire de colère. Les coups s'enchaînent et les bruits se multiplient, bois contre fer, fer contre roche ou fer contre fer, feulement de crainte s'alterne avec des hurlements de rage. Malgré un manque de maîtrise flagrant de son arme, l'enchanteur a l'avantage que celle-ci a la faculté, à elle seule, de le garder hors de portée d'épée. C'est peut-être ce qui motive son choix d'une arme de hast.

Bien décidée à le surprendre et à en finir avec cette ridicule mascarade, je fais un bond en arrière avant de lancer deux fois de suite mon sort de faille terrestre, heurtant le sol à mes pieds. Je rate complètement la première tentative, en revanche la seconde parcourt l'estrade jusque sous le pied droit de l'humain, dès lors totalement déstabilisé dans sa garde.

Profitant qu'il est ainsi bloqué, je me jette sur lui et le fait tomber à la renverse, la pointe de lame sur la gorge. Un cri d'effroi se fait entendre à travers l'assemblée.
"Tu as perdu, je pense!"
J'attends quelques secondes pour être certaine d'avoir réellement gagné puis range ma lame au fourreau et aide l'enchanteur à se mettre debout avant de le guider tant bien que mal auprès des courtisanes. La foule nous acclame et hurle le terme druide.
"Au fait, quel est votre nom, druide?"
"Lothindil Lirelan. Et vous?"
"Ganon de Stiboisé."
Je le laisse alors dans les bras des courtisanes qui semblent ravies de pouvoir lui éponger le sang qui coule.

"Ho, vous avez mal?"
"Très..." Répond-il avec la grimace de celui qui souffre en silence
"Je dirais à ton père que tu as fait le maximum... Mais cette druide est vraiment forte!"
(Et c'est rien... j'ai pas mis la puissance.)
(Lui, en revanche, a employé toute son énergie.)
Pensivement, je regarde mon tatouage qui brille un peu moins, mais il me reste encore un peu d'énergie.

"Attendez ma lance!"
"je vais la chercher!"
(Cela m'évitera d'entendre les gloussements continus.)

Je reviens quelques secondes plus tard avec la lance, quand un vieil homme me fait signe de le monter sur le navire. Je saisis l'occasion dès que son propriétaire a saisi la hampe de son arme. Sans me faire prier, je monte la passerelle en boitillant et rejoins ainsi les deux maîtres d'armes, le combattant et sa fille ainsi qu'un jeune et un individu capé qui ne m'inspire aucune confiance.

Arrivée sur le pont, je vois une petite silhouette contre la rambarde à peine visible, mission accomplie, en effet...

J’arrive parmi une foule incroyablement dense. Une estrade porte comme un ring où se battent deux personnes. En cherchant à voir au-dessus des autres têtes, je peux discerner une elfe à la peau grise se battre contre un humain. Celui-ci lui envoie un jet d’eau grandiose.

(Un mage !)

L’elfe le frappe puis semble invoquer des plantes pour l’attaquer. Un combat sans merci sans suit avec leurs armes. Je me désintéresse au combat. Pour chercher un bureau d’inscription ou quelque chose s’en approchant. Non loin d’un navire somptueux se trouve en effet une table où l’on peut s’inscrire.

« Bonjour, je m’appelle Lillith. Je suis un cryomancien cherchant à participer à votre exploration. »

« Oui, bien sûr… Vous allez vous battre un autre aventurier pour éprouver votre force. Un simple duel, pas un combat à mort. Vous passerez dès que la druide et l’aquamancien auront finit, ce qui devrait pas tarder. »

« Merci beaucoup. »

(Une druide. C’est donc ça. Vu sa puissance, je n’aimerais pas avoir à affronter un adversaire semblable. L’aquamancien aussi ne semblait pas dénouer de force.)

La druide finit par une victoire écrasante et un homme l’emmène vers le bateau près duquel se trouve le bureau d’inscription. C’est donc mon tour de combattre. J’avance parmi la foule enthousiaste pour atteindre le ring. Je dépose mon sac avant de monter dessus, puis me dévêtis, ne gardant que mon pantalon. Beaucoup dans le public y voient un signe d’égocentrisme et de fanfaronnade pour impressionner mon adversaire, ce qu’ils ne manquent pas de me faire remarquer par quelques railleries et sifflements. Mais la seule raison de mon geste est de me retrouver plus à l’aise pour combattre, libre dans mes mouvements et surtout à une température plus idéale.

Puis je monte sur le ring, ma nouvelle baguette à la main. Le sol dallé est abîmé par endroit comme si un géant avait donné des grands coups de pioche dedans et une petite faille se trouve en son milieu, prête à piéger le pied si l’on fait preuve d’inattention. Les rambardes sont aussi en sale état, pulvérisées en grandes parties. Pour finir, il y avait cette eau, stagnant sur les pierres, apparue lors de l’époustouflant combat que je venais de voir.

(Le terrain est vraiment en piteux état. Les combats précédents ont dus être meurtriers.)

Mon adversaire monte sur le ring. C’est un homme trapu mais incroyablement petit, si bien que je le prends pour un enfants quelques instants, avant de voir sa barbe brune hirsute et son crâne rasé. Il port une toge marron, aux plis multiples, et un médaillon de bois où un arbre est gravé orne son cou. Il tient un bâton, sûrement en bois d’olivier vu son aspect noueux.

(Un mage aussi ? En tout cas, il semblerait que ce soit un nain, créature venant de montagnes reculées)

J’entends alors quelqu’un annoncer Que le combat se fait entre un cryomancien et un druide. Un flot d’adrénaline parcourt alors mes veines, la frayeur s’installant.

(Un druide… Comme l’elfe qui à l’instant a montré de si grands pouvoirs !)

Je le dévisage, essayant de jauger sa puissance. Mais ses yeux noirs ne me répondent pas, montrant seulement une détermination sans détour. Sa bouche reste crispée, il ne semble pas vouloir parler.

(Tant mieux, je n’ai pas envie d’étaler des discours pompeux au milieu du combat.)

Un gong sonne alors le début de la joute. Je le vois se concentrer, posant sa main sur ce qu’il reste de la rambarde derrière lui, c'est-à-dire un simple poteau avec un semblant de poutre partant au ras du sol.

(Il va sûrement s’en servir pour m’attaquer, je dois réagir avant lui. Espérons que la baguette que je viens d’acheter est vraiment efficace.)

Je courre vers lui, pointant mon arme vers lui. Mais son incantation est plus brève que celles faites par la druide précédente. Espérant que cette réduction soit aussi effective sur sa puissance, je me stoppe un instant, prêt à esquiver son attaque. Celle-ci ne tarde pas et des sortes de racines sortent des bouts de bois pour se lancer à toute vitesse vers moi. Je plonge sur le coté, me mouillant plus que les pieds. J’ai du me faire un beau bleu à la cuisse en retombant sur les pavés de pierre. Je décide lancer mon sort directement avant qu’il n’enchaîne un autre sort. J’aurais le temps de me relever par la suite. Je dirige à nouveau mon arme vers lui.

« Que la glace brise tes espoirs en brisant tes os ! »

Je concentre mon pouvoir, non plus dans ma main, mais dans la baguette. Celle se met à luire d’une douce lumière bleutée. Je sens mon énergie passer dedans puis, s’accumuler au bout. De la glace se forme, créant un pic qui ne tarde pas à jaillir. La stalactite fonce sur le nain, l’atteignant au bras gauche. Sa tunique se déchire, s’imbibant d’un sang. Malgré tout, cela semble être seulement superficiel.

Alors que je me relève, il commence à faire des gestes étranges. Les bouts de racines autour de lui s’élèvent dans l’air pour s’entrelacer devant lui, sûrement pour former une protection. D’un coup, il pose un genou à terre, son visage durcit par l’effort. Ses végétaux tombent aussi, inanimés. Puis il se relève d’un coup, l’air éberlué. Il observe autour de lui, comme s’il cherche quelque chose, puis son regard se pose sur moi. Dans un cri de guerre, il court vers moi, le bâton à la main.

(Il croit que je lui ai fait raté son sort ? C’est vrai qu’il a échoué d’une drôle de manière, mais je n’ai pas agit. Enfin, je ne vais pas m’en plaindre.)

Lorsqu’il arrive alors à ma hauteur, il effectué un petit saut pour rabattre son arme sur mon crâne, tout son poids augmentant sa puissance. C’est alors qu’une chose incroyable arrive. Il saute trop haut, vraiment trop haut. Il passe au dessus de moi, ahuri parce qu’il se passe.

(Personne ne peut sauter comme ça ! Encore une bizarrerie providentielle… C’est le moment d’en profiter. L’eau sur le sol me rappelle la boue de mon dernier combat. Deux gobelins avaient finis tragiquement en glissant dessus.)

Je plaque mes mains au sol, cherchant à retrouver les sensations de froids que j’avais ressenti dernièrement avec le fluide. Mes mains bleuissent, tombant à une température que je qualifierais de jouissive, bien que beaucoup l’associerait à un hiver rude. L’eau sur le sol se met à geler, formant une couche de glace sur toute l’estrade. Je sens mon énergie faiblir par la puissance du sort.

(J’ai l’impression de pouvoir geler une plus grande surface que l’autre fois. Peut-être parce que c’est uniquement de l’eau.)

Les spectateur jusque là pas trop bruyant se mettent à hurler. Encourageant l’un ou l’autre, mais surtout se font entendre des cris de frayeurs suite au saut incroyable et des exclamations de surprises pour la création subite d’une patinoire à la place du ring. Mon adversaire retombe lourdement sur le sol. Il lâche son arme sous le choc et glisse sur plusieurs mètres. Avant qu’il se relève, je marche lentement vers le bâton.

(Pour ne pas glisser, il faut une démarche lente et poser les pieds le plus verticalement possible. C’est comme sur le lac qui gelé en hiver en contrebas de ma montagne. Je n’ai qu’à imiter les gestes que je faisais plus jeune.)

J’atteins la canne, heureux d’avoir désarmé le druide. Je me retourne vers lui. Il s’est relève à peine, mais un sourire malveillant se dessine sur ses lèvres. Avant que je comprenne ce qu’il prépare, il recommence l’incantation par laquelle il avait démarré. Le bâton que je tiens se met à vibrer. J’ai à peine le temps de voir des branches piquantes et des lianes en sortirent qu’elles m’attaquent violemment. Une des lianes me tient le poignet, m’empêchant de lâcher l’arme maudite. De partout, des piqûres douloureuses se font sentir et mon bras portant l’arme est étreint au poing de devenir violacé. Au bout d’un moment, j’arrive à me dégager des plantes énervées qui semblent se calmer légèrement.

Le nain avance vers moi, à une allure importante vu l’état du sol. Il avait profité de l’effet de sors pour avancer sans que je ne le remarque, trop occupé à souffrir. Je fais quelques pas de coté pour l’éviter, mais en vain. Son coup de poing visant mon estomac ne faillit pas et je m’étale au sol, le souffle coupé. Mon corps est recouvert d’égratignures plus ou moins profondes, mais saignant abondamment. J’ai du mal à respirer et mon bras gauche bouge difficilement. Je peux juste tourner la tête pour voir le fourbe se lancer vers moi pour m’asséner un coup de pied dans les côtes.

Heureusement pour moi, il glisse en essayant de me donner un coup de pied. Il se retourne, toujours de manière exagérée, comme pour son saut, faisant littéralement un demi tour vertical. Sa tête se cogne contre le sol, brisant la fine couche de gel et résonnant contre la pierre. La glace se teinte de rouge.

Je me relève tranquillement en essayant de reprendre une respiration correcte. Lui ne bougeant toujours pas, je le crois évanouis. Je décide de mettre fin au combat, en montrant ma victoire en posant un pied sur son ventre. L’assemblée crie d‘enthousiasme, voyant enfin le combat se décider. Mais d’un coup, il ouvre les yeux et me prends le pied pour me faire tomber.

(Il est vraiment sournois, à faire le mort pour que je me fasse avoir. En même temps, il a l’air d’avoir pris un sacré coup sur la tête.)

Je me sens trop faible pour lancer un sort sans risqué de perdre le contrôle, mais là, ça devient vraiment nécessaire. Priant pour dominer ma magie jusqu’au bout, je laisse ma magie glisser le long de ma baguette.

« Traître, reçois le jugement des glaces. »

A nouveau, la glace forme un pieu au bout de mon arme pour filer droite vers son épaule. Dans un cri de douleur, il lâche mon pied pour porter ses mains au pic de glace le transperçant. J’entends le public m’encourager, scandant ma profession, mais mon attention ne se porte plus sur eux. Je sens qu’une énergie noire m’envahit, d’une froideur incroyable. Pas juste un froid physique, mais aussi moral, comme si la mort ne pouvait l’émouvoir. Un voile blanc se dépose devant mes yeux alors que je perds le contrôle de mon corps. Je ne vois plus qu’une pâle transcription de la réalité, alors que mon bras décide d’envoyer d’autres attaques de glace.

J’envois une autre pic, touchant le druide dans le ventre, puis me tourne vers le public qui s’est tu quand j’ai attaqué un homme à terre inoffensif. Je tends ma baguette vers eux et recommence mon funeste sort. Fort heureusement, seule de la poussière de flocons apparaît, mon sort échouant. Les gens réalisent alors que quelque chose et c’est dans des hurlements de frayeur qu’ils se bousculent pour s’éloigner. Ca ne suffit pas à décourager mon double maléfique qui réitère sa tentative qui réussit cette fois-ci. Le projectile fonce sur un enfant qui ne doit pas avoir plus de 10 ans qui se tenait immobile ayant perdu ses parents.

Du haut de la rambarde, j'observe le combat, surprise de l'ingéniosité du cryomancien. Celui achève le combat en blessant le druide d'un pic à l'épaule. Heureusement que ça soit un être un peu malin qui nous rejoigne, j'applaudis avec la foule quand une chose se produit. Le mage envoie une nouvelle pique à terre.
(Lothi faut que tu interviennes!)
(Pourquoi?)
(Il n'a plus de magie, mais il continue à lancer des sorts!)

L'analyse de ma faera me suffit pour comprendre qu'il y a un problème. Je regarde mon tatouage et me souviens des règles de Yuimen. Nul ne doit être tué sans raison. Cet humain va finir par tous les tuer s'il continue.
"POUR YUIMEN!"
Sautant de la rambarde, je m'accroche à une des cordes de la voile, comme le font les marins habitués... A part que je suis tout, sauf habituée. J'arrive au sol douloureusement, mais assez en état pour réagir. Je vois la baguette du mage se tendre vers un enfant d'une dizaine d'année. Le sort de glace agit, j'ai à peine le temps de m'interposer que le pic vient se réduire sur mon armure comme si ce n'était que de la neige.
(Lirelan! Comme pour Ilmorë dans l'aynore!)
(Va pour le filet!)

J'espère que l'empêcher de bouger suffira à arrêter sa fureur meurtrière. Prenant le temps de me concentrer, je pointe mon propre bâton sur mon adversaire temporaire. Le lierre s'éclaire d'une lueur verte délicate tandis que je lance mon sort de défense sur le nain et sur la femme avec le bébé au premier rang. Durant une poussière de seconde, je vois un mur gris se dresser et fusionner avec les trois corps. Mon bouclier est assez puissant pour neutraliser ou presque le sort de glace qui vient heurter le nouveau-né.
(Joli, maintenant neutralise-le!)

Je regarde mon tatouage presque éteint sur le dos de ma main, comprenant que je n'ai que peu d'essai.
Mon premier sort échoue, esquivé par le cryomancien tandis que le second, trop rapide pour lui, le touche. Lirelan intervient alors juste à temps pour changer mon attaque en filet, neutralisant mon adversaire, le jetant à terre.

La druide arrive alors, comme par magie, juste à temps pour prendre le projectile de glace dans le dos à la place de l’enfant. Le pic se brise sur son armure, comme si il n’était rien. Intérieurement, je pousse un soupir de soulagement, mais mon coté sombre fulmine et porte son attention vers une autre cible sans défense, une mère désemparée avec son nourrisson dans les bras. J’envoie à nouveau mon attaque. Cette fois-ci, une sorte de mur gris apparaît et se fond dans ma cible. Mon pieu de glace éclate à quelques centimètres, sans toucher la mère ni l’enfant.

(Encore un coup de cette satanée druide)

Je suis effrayé par mes propres pensées qui jaillissent ainsi de nulle part. JE porte mon attention sur elle, pour l’attaquer, mais c’est juste à temps que je vois qu’elle m’envoie un projectile. Je l’évite en sautant sur le coté, mais elle remets ça et le second m’atteint se transformant en filet au dernier moment. Je me retrouve ligoté comme un saucisson.

(Si elle croit pouvoir m’empêcher, je la détruirais.)

Au moins, attaché comme je le suis, j’ai lâché ma baguette et je n’arrive même pas à lancer de sort. Puis au bout de quelques secondes, j’arrive à me calmer et reprendre le contrôle. Le voile blanc se lève et j’arrêt de me débattre.

Je vois alors un vieillard s’approcher de moi.

« Tu as gagné, mais tu ferais mieux de te calmer si tu veux venir. Il n’est pas question que blesse un coéquipier ou attaque des innocents. »

Je hoche de la tente pour montrer que j’ai compris, avalant difficilement ma salive. Une fois qu’il m’a aidé à sortir des filets de plantes, je ramasse mes affaires et me dirige vers le bateau, l’air penaud. Les spectateurs s’écartent de mon chemin, de peur que je ne recommence. Du coin de l’œil, je vois des guérisseurs s’occuper du nain que j’ai attaqué plus que nécessaire. Il devrait s’en sortir, il est entre de bonnes mains. En tant cas, c’est ce que j’ai envie de croire. Honteux, je monte dans le navire et m’assoies par terre, dos au port en m’appuyant contre la rambarde, sans même prêter attention aux autres passagers avec qui je ferais équipe.

(Je suis si fatigué, je n’ai même pas la force de remercier cette elfe grise qui m’a empêché de faire une grosse bêtise.)

En effet, je suis dans un mauvais état, et encore, je dois ma victoire à une aide providentiel d’origine inconnue.

(Je ne sais pas si c’est une bonne chose, Si je n’arrive pas à gagner normalement ici, comment faire pour survivre dans le milieu hostile où nous allons.)

Mon ami Cromax me rejoint, je souris mais un sourire invisible pour lui car ma cagoule cache la moindre partie de mon visage. Juste après le combat de Cromax, je vois que le ring est dans un état correct pour les combats suivants.

( Je m’attendais vraiment à pire de ta part Cromax.)

Une personne monte sur le ring et demande qui veux l’affronter.

( Encore un prétentieux, * soupir intérieur * il ferait mieux de ne pas trop crier ainsi.)

Il sort une chaîne armée de deux pointes à chacune des extrémités. Un broua s’élève dans la foule, personne ne semble vouloir le combattre.

( Se serais dommage de laisser monter quelqu’un sans qu’il se batte.)

Soudain un homme qui semble se rattraper d’une chute se démarque des autres. Le crieur décide qu’il sera l’adversaire du masqué. L’humain monte sur le ring pendant ce temps son adversaire décline son identité. Aerian Hydek de Lebher, voilà un nom qui m’est inconnu.

( La chance que je croise quelqu’un que je connaisse, est très faible.)

Le masqué semble avoir l’avantage, des mouvements rapides et amples, il doit certainement s’agir d’un elfe. Soudain les mouvements se ralentissent, se font plus lourd.

( Cet humain serait donc magicien, non impossible)

Le combat continu et l’homme prend l’avantage et gagne son combat. Le masque de l’adversaire tombe et laisse apparaître un visage blanc et des yeux bleus glace.

( Saleté de blanc même pas foutu de battre un humain)

L’humain monte et se place à côté de nous pour regarder la suite des combats. Dans la foule, on voit l’excitation, ceci devient agréable. Un autre humain monte sur le ring suivit d’une elfe grise.

( Tiens une sœur de Cromax.)

Le combat ne semble pas vouloir commencer quand soudain l’humain semble une boule d’eau.

( Tiens, tiens un aquamancien et toi elfe grise qu’es-tu ?)

L’elfe atterrit dans les restes de la rambarde que j’avais détruite. Elle semble avoir du mal à se relever, son adversaire semble s’approcher d’elle pour l’aider à se relever.

( Etrange combat, je n’ai jamais aidé un adversaire à se relever)

Mais avant qu’il ne puisse faire quoi que se soit, l’elfe récupère ses armes et lui colle un coup de poing dans le visage. Il recule de quelques mètres, elle se dirige vers lui pour le frapper quand soudain celui-ci la frappe avec son bâton.

L’elfe se prépare et frappe par quatre fois dans le vide. Rien ne se passe, je souris puis ricane.

( Frapper dans le vent, n’importe quoi)

Soudain quatre touffes d’herbe apparaissent puis foncent vers l’adversaire de l’elfe. Les quatre touffes se transforment l'une en gigantesque boule, l'autre en épieu, le dernier en prend la forme d'une lame d'épée, il en reste une mais rien ne s’y passe.

( Tiens, tiens druide, tu es donc une druide intéressant)

Les boules touchent l’humain sauf une qu’il évite avec un sort d’eau. Le combat dur un peu quand soudain l’elfe part en arrière pour lancer deux sorts. Le premier semble louper sa cible alors que le deuxième déséquilibre l’humain. Elle se jette sur lui pour placer sa lame sous sa gorge. Un cri d’effroi s’élève dans la foule mais il n’y aura pas de mort.

L’elfe monte nous rejoindre, elle nous regarde quand soudain son visage me dit quelque chose.

( Il y a longtemps que je n’avais pas aperçu se visage. Si je me rappelle bien, c’était dans une boutique de magie.)

Juste après le combat, un autre humain monte sur le ring pour déposer son sac dans un coin puis se dévêtis et ne garde que son pantalon.

( Tu as beau avoir du muscle, celui-ci ne sert à rien si on ne sait l’utiliser.)

Un nain monte sur le ring près à se battre.

( Un nain, gagne humain, je n’ai pas envie de faire un voyage avec la puanteur.)

Un gong se m’est à retentir pour annoncer le début du combat.

( Je n’avais pas entendu le gong pour moi)

Le nain lance un sort de terre pendant que son adversaire se rue sur lui. Celui-ci l’évite en se jettant sur le côté et en glissant sur l’eau présente sur le ring. L’humain semble se concentrer puis dit quelque chose à son adversaire.

( Un cryomancien tient donc, on voit de tout)

La glace transperce le bras du nain, tout de suite la manche est imbibé de sang. Le nain lance un sort qui forme un mur de plantes autour de lui. Puis soudain le nain tombe à genoux et ses plantes tombent inanimés.

( Que se passe-t-il ?)

Le nain se jette sur l’humain pour abattre son arme sur le crâne. Mais celui-ci fait un saut trop haut.

( Je n’ai jamais vu un nain sauté aussi haut que se passe-t-il ?)

Le combat dure, des sorts, des coups jaillissent de toutes parts. Le combat commence à prendre une drôle de tournure. Des hurlements s’élèvent du public, le cryomancien regarde le public et lance un sort de glace vers un enfant.

( Je dois intervenir)

Je commence à dégainer, l’elfe grise est plus vive que moi et saute de la rambarde. Elle protège immédiatement le public puis lance deux sorts vers le mage. Le premier échoue mais le deuxième atteint son but en se changeant en filet.

Il semble calmé.

( Que s’est-il passé ?
- Quelque chose De, il est comme toi et moi, il y a quelque chose en lui * explose de rire)

Le mage remonte en même temps que l’elfe, je regarde attentivement l’humain mais ne ressens absolument rien.

Maintenant un elfe blanc monte sur le ring puis un humain.

( Un blanc, poua, je ne sais pas si je pourrais le supporter. Je dois être tolérant)

Ils dégainent tous deux des deux lames.

( Tiens de maître d’arme.)

Le combat se passe très vite quand soudain l’elfe lance un Rana Slash bleuté, je me sens comme apeuré mais aussi heureux de pouvoir de délecter d’une puissance telle. L’humain se le prend ne pouvant point l’éviter. Je souris quand soudain l’humain s’approche de son adversaire et pose ses deux mains sur le torse de l’elfe pour le propulsé comme par enchantement.

( C’est quoi ça ?
- De, De, tu me fais pitié, il s’agit du ki une énergie que tu possède aussi mais lui là concentré en un point.)

Le reste du combat s’effectue très vite puis l’elfe gagne et nous rejoint. Je me retourne vers Cromax et lui dis :

« Je sens que se voyage va être excitant. Quand penses-tu ? »

Je le regarde et vois qu’il ne possède plus de cape. Je lui tends celle que j’avais de réserve et lui souris.

Les rues défilaient à une vitesse folle alors que j’essayai de rejoindre Keynthara, semblable à une petite tâche verte fuyant devant moi. Elle semblait avoir un démon à ses trousses et malheureusement pour moi, je n’eus pas plus d’explications. Au bout d’un moment qui paraissait interminable, elle déboucha, et moi quelques instants après elle, sur les quais de la cité, où une foule de gens était massée autour d’une sorte de ring en pierre sur lequel s’affrontaient deux guerriers avec une épée à chaque main.

Il n’en fallu pas plus... J’avais a peine relâché mon attention pendant quelques secondes, que ma petite compagne avait déjà disparue dans la foule. Je pris quelques minutes pour la chercher tout en reprenant mon souffle, mais avec le monde qu’il y avait, c’était comme chercher une aiguille dans une botte de foin… Heureusement pour moi, la chance me sourit et je l’aperçu brièvement, se faufilant sur le pont d’un bateau, derrière un tas de caisse, un peu à l’écart de l’attroupement.
La joie pouvait se lire sur mon visage mais elle fut de courte durée.
En effet alors que je m’approchais du dit bateau, prêt à passer sous la corde pour aller déloger mon amie, je fus intercepté par un grand homme avec un arc presque aussi grand que lui et une longue épée pendant à sa ceinture.

« Alors mon grand, tu croyais pouvoir t’embarquer ni vu ni connu ?

- Non, ce n’est pas ce que vous croyez… je…

Je n’eus pas le temps de finir ma phrase qu’il me coupa

- Arrête ton char, t’es pas le seul à avoir voulu essayer mais les gardes les ont intercepté avant moi. Un grand sourire s’afficha sur son visage. Mais cette fois-ci, je vais pouvoir m’amuser. En plus, tu n’as pas l’air trop fort, c’est parfait. Tu seras mon adversaire. En route ! »

Il m’agrippa alors par le col et me poussa devant lui jusqu'à l’estrade sur laquelle le combat venait de se finir. L’un des combattants, le vainqueur, sorti en premier, laissant son adversaire au sol.
Ce dernier se releva quelques instants après et sorti à son tour, sous le regard impatient de l’archer qui ne voulait toujours pas me lâcher.

Et ce fut mon tour de passer sur l’aire de combat, face à un adversaire dont je ne connaissais même pas la puissance et qui de toute façon allait m’en faire plus que baver… Nous nous mîmes chacun d’un coté du ring, prêt à combattre et moi, acceptant mon triste sort tout en préparant ma magie.
Ce fût l’archer qui lança les hostilités, décochant un trait avec une vitesse impressionnante. En était-ce déjà fini de moi ? Non… la flèche fusa près de mon oreille sans me touche pour aller se ficher dans un volet un peu plus loin.

« Allez, mon gars, montre moi ce que t’as dans les tripes !! »

Et il le vit. Une boule de feu d’un bon diamètre parti dans sa direction sans pour autant atteindre sa cible. Il se mit alors à rire.

« Ce sera vraiment facile ! »

Il encocha de nouveau, non pas une mais deux flèches, qui partirent toutes deux plus vite que la précédente et qui…. Me ratèrent encore une fois de peu, l’une se cassa sur le sol de pierre, l’autre décrivant une magnifique courbe en arrivant à un mètre de moi.

(Le con, il met des effets dans ses tir en plus ! mais euh… c’est possible ça ?!)

Apparemment mon adversaire était assez mécontent de ses ratés, et j’espérai qu’il en vienne à croire qu’un bouclier protecteur l’empêchait de me toucher, ce qui bien sûr n’était pas le cas.
L’idée qui venait de germer dans mon esprit était à exploiter et je ne m’en privai pas.

« Bah alors, mon petit, j’aurai cru que tu sera plus précis que ça… tu me déçois… tu avais pourtant l’air sûr de toi… »

Ca, c’était fait, mais il me restait un problème… comment le toucher… peut-être qu’un sort de main sombre pourrait faire l’affaire mais comment le dissimuler… aucune solution ne me vint et l’archer réitéra encore une fois ses tirs qui partirent encore plus bizarrement que les autres, ses traits tombant lourdement au sol après avoir parcouru quelques dizaines de centimètres, ou bien partant en piqué et disparaissant derrière le pâté de maison.

« Héhéhé, ça ne sert à rien, je suis invincible… »

J’avais peut-être un peu poussé le bouchon… lâchant son arc, il tira son épée et vint au corps à corps. J’eus juste le temps de lancer mon bouclier de flammes avant de me faire ouvrir le bras presque de long en large (-15pv).
Je lâchai un râle de douleur, mais je n’étais pas le seul. Mon adversaire venait de laisser tomber son épée, sa main brûlée au second degré par mon brasier protecteur. (-3pv) Malheureusement, ça ne lui suffît pas pour qu’il abandonna et il récupéra sa lame de son autre main, certes moins habituée à la manier, mais qui serait tout aussi mortelle pour moi.

S’il m’eut fallu un miracle c’eut été maintenant car il brandit alors son arme pour la lancer vers à travers le bouclier et ainsi me toucher. Et le miracle arriva. La lame ne partit même pas et vint se ficher dans son pied, lui coupant sûrement un ou deux orteils au passage. (-5pv)
C’était le moment ou jamais. Prononçant le mot fatidique, une ombre en forme de main monstrueuse parti du bout de mes doigts et lui atterrit en pleine face, le faisant basculer comme s’il avait pris un rocher de plein fouet et il s’écrasa lourdement au sol où il resta là, haletant avant de prononcer deux mots.

« J’abandonne… »

Un profond sentiment de bien-être m’envahit alors… je pissais le sang, mais j’avais gagné….

« A la prochaine Sam, c’est toujours un plaisir de rendre visite à un vieux pote comme toi ! »

(Cette voix… mais…mais… C’est pas possible… pas ici…), pensa-t-elle à toute vitesse.

Keynthara s’était brusquement retournée, dans l’espoir que son inquiétude ne soit que le fruit de son esprit débordant d’imagination. Mais cette voix, puissante et gutturale, elle était presque sûre de l’avoir reconnue. Et l’homme se retourna à son tour, défigurant, l’espace d’un instant, la pauvre Aniathy qui se trouvait de l’autre côté de la rue…

« Nan mais attend toi, ma petite, t’es celle qui m’a fossé compagnie… Hein ! N’espère même pas t’en tirer comme ça une seconde fois… », lança l’homme qui, elle l’avait compris, était le marchand Markus…

« Vite vite vite vite… J’fais quoi moi?! »

Cet instant sembla durer une éternité dans l’esprit de Keynthara. Elle était paniquée et ses pensées se perdaient, se laissant guider par ses instincts.

« FILGAREN !Allez, on s’en va ! »

Elle fit volte-face, tirant de toutes ses forces sur la manche de Filgaren qui fut alors entraîné dans son mouvement. Ils détalèrent à toute allure, devançant le marchand qui se lança immédiatement à sa poursuite. Markus n’allait pas avoir beaucoup de mal à les suivre dans les rues, Filgaren était si grand.Ils devaient trouver une cachette…

« Keyt’, i’s’passe quoi ! »

« Pas l’temps d’parler, cours ! »

Ils n’avaient aucune idée de la direction qu’ils empruntaient, bousculant les passants, renversant les étales des marchands ambulants et traversants les ruelles plus étroites les unes que les autres. A chaque instant, la petite Aniathy devançait ce grand homme qui voulait récupérer sa marchandise, mais elle s’inquiétait pour son compagnon qui avait du mal à suivre le rythme de sa course effrénée.

(Pourvut qu’il lâcher avant nous… On tiendra plus longtemps comme ça… Faut trouver quelques choses !)

Les ruelles défilaient devant elle à une vitesse vertigineuse, et toujours nulle part où se cacher. La Petite, à bout de force, arriva soudain sur une grande place remuante de monde attroupé autour d’une sorte d’arène improvisée, mais la seule chose qui l’intéressait été de trouver un coin pour se dissimuler, elle et son ami qui la suivait toujours, à une dizaine de mètre derrière.

( Oh, un bateau… C’est ma seule chance… J’espère qu’il aura la même idée que moi…)

Elle contourna alors la foule, trop occupée à suivre le combat qui se déroulait sous leurs yeux éblouis pour prêter attention à une petite fillette haute comme trois pommes. Et même les quelques gardes de la cité – à moins que ce ne soit les gardes du bateau- semblaient très intéressés par le combat, si bien qu’ils ne se rendirent absolument pas compte de la présence de Keynthara. Elle ralentit alors, se baissa et passa en dessous de la corde qui empêchait l’accès au bateau, avant de se dissimuler derrière quelques caisses empilées sur le pont… Elle était maintenant à l’abri et elle espérait que Filgaren arriverait également à s’en tirer, même s’il n’était pas la cible de cette course poursuite…

Après avoir observé les combats des autres participants, je décide à mon tour de monter sur le ring qui garde encore des traces des affrontements précédents...

Je tire mes deux lames, et je monte les quelques marches pour atteindre le ring, et j'attend là que mon adversaire face son apparition...
Il ne tarde d'ailleurs pas à arriver : un homme d'une quarentaine d'années, aux cheveux noirs, portant deux épées monte sur le ring, l'air sûr de lui...
Un sourire apparait sur mes lèvres, et je m'exclame :

" Un combat de maitres d'armes hein ? Je vais vous montrer que l'éxpérience s'aquiert avec l'age, et vous n'êtes pas d'age ni de taille à m'affronter !"

L'homme ne semble pas apprécier mes propos, chose compréhensible et se rue déjà sur moi, ses deux lames devant lui en barrage. Par une simple esquive sur le côté, j'évite le coup, et je porte une attaque sur son flanc, profitant du fait qu'il pourrait être destabilisé; mais ce n'est pas le cas, car de manière presque surnaturelle, en plein milieu de sa charge, il pivote, et fait un bond en arrière, esquivant ainsi ma lame, et se remettant face à moi, prêt à retenter une attaque...

( Egalité... Il n'est pas si mauvais, ce combat risque de durer un petit bout de temps...)

Nous nous regardons tout deux droit dans les yeux, en avançant sur le côté, formant un cercle sur le sol de pierre de nos pas... C'est un duel, un vrai duel, celui où le combattant qui sera le plus fort l'emportera, mais tout ne se base pas sur la force dans ce genre de duel; et l'homme le sait bien, et tout comme moi il attend, il essaye d'en apprendre plus sur son adversaire, et de saisir une bonne opportnité d'attaquer, tout en essayant de ne pas en laisser une à l'autre...

( Devrais-je utiliser mes techniques de combat maintenant...? Non, c'est trop tôt, je vais attendre encore un peu...)

Je décide alors de l'attaquer, tout en faisant très attention à sa contre-attaque, je dois juste gagner du temps et essayer de le mettre dans une posture désavantageuse...
Je sors alors mon épée en métal de glace, qui commencer à virer au bleu, du fait qu'il reste encore beaucoup de résidus de glace du au combat précédent...
L'homme me regarde avec un air interogateur; c'est le moment que j'attendais : je jette une de mes épées normale dans sa direction; il ne se doute de rien, et l'esquive sur le côté, me laissant le temps d'utiliser la technique du Rana Slash avec mon épée bleue...
L'onde de choc prend une couleur bleutée, elle aussi et fonce dans sa direction... Il comprend ce qui va lui arriver, mais trop tard, il n'a le temps que de mettre ses lames en avant, suffisament pour réduite le choc, mais pas pour l'éviter...
L'attaque touche au but, et il se retrouve propulsé du ring, allant s'écraser dans des tonneaux plus loin...

Le maitre d'arme se relève difficilement, et remonte péniblement sur le ring...
Je lui laisse le temps de ramasser ses lames, ce qui me laisse aussi le temps de ramasser la mienne, puis, nous nous remettons face à face, prêt à continuer le combat...

( Bon... J'ai pris l'avantage, mais maintenant cela ne va certainement plus fonctionner, je dois trouver autre chose...)

L'homme charge alors que je suis encore en train de penser !

( Et mer...)

Je tente de parer son attaque, mais, au dernier moment, il lâche ses deux armes, et place ses deux paumes sur mon torse, utilisant son ki pour faire un puissant impact en plein sur mon estomac !
L'impact est très douloureux, et j'en crâche même du sang, et recule de quelques pas... Pourtant l'homme ne profite pas de ce moment pour m'attaquer, et je me remet en place, le regardant dans les yeux, ses yeux qui semblent dire "On est quitte maintenant"...
J'affiche un sourire en coin, et nous recommencons notre petit jeu de marche sur le côté...

( Il est vraiment bon, il utilise les mêmes technique que moi...)

Je tente une technique qui s'est avérée fructueuse, il n'y a pas longtemps dans un de mes combats...
Petit à petit je recule, et je fait un bond en arrière, attrapant mon arc au passage, et décohant deux flèches en direction de l'homme [Tir d'aigle].
L'homme est surpris; apparament, il n'avait pas ces atout dans son sac, et il esquive péniblement la première fléche, qui lui passe juste à côté de l'oreille, mais la deuxième va se planter droit dans son épaule, lui arrachant un cri de douleur...

" On devrait en rester là, qu'en pensez-vous...?
- Ne me sous-estimez pas ! Tant que je pourrais bouger, je pourrais combattre !
- Très bien, j'apprécie votre courage, continuons alors..."

L'homme ne retire pas la flèche, et n'arrive même plus à bouger son bras; il va devoir continuer avec un seul bras, et c'est ce qu'il fait : il pose une de ses armes proche de la sortie du ring, et se remet en place face à moi, avec un regard qui commene à changer... Il sait qu'il est en train de perdre, et il va certainement tenter le tout pour le tout, car il est déterminé à gagner ce combat au moins autant que moi...

( Mais.... Au fait, pourquoi suis-je déterminé? Le suis-je vraiment? Je ne sais même pas vraiment de quoi il est question, et je combat au nom de l'aventure sans en savoir plus... Bah, nous verrons bien en temps voulu, ce ne sera pas pire que la guerre de Pohélis...)

Encore une erreur de ma part, l'homme charge déjà alors que je suis de nouveau en train de me parler à moi-même...
Il esquive aisaiment mes attaques pour tenter de le repousser, et arrive à porter une attaque au niveau de mon épaule, suffisament pour me faire lâcher mon arme; mais l'assaut ne s'arrête pas là, et nous continuons les échanges de coups, qui se soldent juste par quelques égratinures sans aucunes importance, avant que chacun ne se remettent en place...

" Nous sommes à égalité, messire...
- Oeil pour oeil, dent pour dent hein...? Pourtant, vous vous trompez..."

Je ramasse ma lame avec mon bras meurtrit.

" Certes, vous m'avez touché à l'épaule, mais elle est juste douloureuse... Moi, j'ai tiré une fléche dans votre articulation, vous ne pourrez pas la bouger tant que ce ne sera pas guérit..."

Il grogne un juron, et se lance à l'assaut, de manière un peu prématuré, et presque sucidaire... J'esquive aisaiment ses quelques tentatives d'attaques, et attant le bon moment, pour utiliser mon attaque préférée, celle qui m'aura presque toujours offert la victoire : la danse des lames...
Au moment où il lève l'épée pour l'abbatre sur moi, je commence ma danse...
Avec grâce et précision je porte chacun des coups sur l'homme qui ne peux rien faire, qui n'arrive même plus à suivre le smouvements de mes lames trop rapides qui creusent des entailles toujours plus profondes sur tout son corps...
Avant la fin de ma danse, il s'éffondre sur le sol de pierre, haletant...

" C'est fini messire... Vous avez perdu..."

L'homme ne dit rien, et ne bouge pas... Il sait qu'il a perdu, mais ne veux pas l'admettre, et reste là, blessé, et humilié...
Je descend alors du ring, et me dirige vers les deux hommes qui m'invitent à monter à mon tour sur le vaisseau : j'ai gagné ma place dans cette aventure...
Je fais signe à Malerin de me suivre, et je monte, rejoingnant ceux qui avaient déjà gagné leur place...