Lothi arrive au camp où Fizold est examiné par Arevoès. Son état est assez critique, il a peu de chance de survivre. Vous pouvez l'achever si vous voulez . Sinon vous pouvez parler avec lui avant qu'il clamse, le tortuer, le violer (pour vous, Crom et Lillith), ou le dépouiller. Bref, faites vous plaisir, il est agonisant.

Elle vous explique ce que vous savez déjà grâce à Seldell qui s'est fait secouer par Bogast pour connaitre la vérité : Cheylas s'est enfuie avec la carte, mais d'après Lothi, elle a prit trop d'avance pour le moment.

Bogast décide qu'il faut plier bagage de l'île avant que la dernière carte ne disparaisse. De toute manière, la première carte disparue était en possession de Crimson, lequel est mort d'après les dires des dragons, et la seconde est en possession de Cheylas qui ne pourra pas en faire grand chose puisque votre navire et le seul. Mais il faut rentrer vite ! Bogast émet l'hypothèse qu'elle peut vous faire passer pour mort et jouer le role de la survivante pour partir de l'île. Auquel cas, vous êtes mal barrés pour rentrer ! Raison de plus pour faire vite !

Vous quittez votre camp de fortune toujours mené par Ello et retournez au camp des dragons. Lorsque vous arrivez, ils vous attendent, et le soleil décline fortement.

(je reprends en partie le précédent post, je sais )

Epuisée, les longs poils qui étaient blancs désormais grisonnant de poussières collent à ma peau à cause de ma transpiration. Je suis haletante, mais inquiète, sur ma joue, la respiration du pyromancien semble s'être affaibli. Alertée par un pressentiment que le groupe est déjà en partie au courant de ce qui s'est passé, je laisse le pyromancien à sa place, sur mon dos. Je pose un genou à terre pour qu'Arévoès l'ausculte.
Un rapide regard vers le médecin confirme l'impression que j'ai eu, il ne s'en sortira sans doute pas.

"Cheylas est trop rapide. Vu la piste je pense qu'elle est seule, pour le moment du moins. Je pense pas que nous puissons la rattraper."

Arevoès termine la carte sous les regards avisés de Bogast et de son fils, Thalian. Lillith et moi aussi le regardons dessiner consciencieusement son plan. Au bout d'un laps de temps qui me semble plutôt court comparé aux autres périodes de dessin, il se retourne vers nous avec un sourire satisfait et nous annonce que la carte est désormais terminée... Confiant, je me tourne vers Lillith en souriant... Je lui parle tout bas, à lui qui n'en peut plus de rester sur cette île...

« Courage mon beau, voici la fin de notre calvaire... Bientôt nous rentrerons à deux à Kendra Kâr... »

Je m'imagine un instant arriver dans le grand port de la cité blanche avec mon amant cryomancien. J'imagine retrouver une terre connue, j'imagine la paix retrouvée et des nuits passées dans le confort des auberges de passage, loin de cette terre sauvage qui m'a apporté l'amour... Je passe doucement ma main dans ses cheveux et lui caresse un instant la joue en souriant...

Nous finissons par nous lever et rejoignons le petit campement où les autres ne semblent toujours pas être...

(Ils ont du se disputer pour savoir qui de Cheylas ou Seldell devait dessiner la carte...)

Je m'allonge alors un instant sur le sol, observant le ciel. J'en profite pour boire un peu à mon outre, ainsi que me laver le visage encore marqué des stigmates de ma folie... Je redeviens moi-même à l'instant où Seldell revient en se tenant le crâne d'une main. Visiblement il s'est fait blesser... Se seraient-ils vraiment disputés?

Bogast accoure vers lui et je le suis du regard, toujours allongé. Ils finissent par revenir près de nous, et Bogast semble énervé du mutisme dont Seldell semble faire part sur ce qu'il s'est passé. Je les regarde un instant avant que l'aéromancien perde le contrôle et commence à secouer vigoureusement le rouquin pour qu'il lui délivre la vérité... Je le laisse le secouer un instant, après tout, il l'a sûrement mérité, avant de m'interposer par la parole...

« Bogast, laisse le parler voyons... je suis certain que maintenant, il nous dira tout... »

En effet, dès que Bogast relâche son étreinte, le petit rouquin s'effondre en pleurs en accusant Fizold et Cheylas de traîtrise et en nous narrant avec précision la scène où ils se sont tous fait assommer...

C'est alors que Lothindil revient, couverte de poils, avec Fizold très mal en point sur le dos. Je me relève en fronçant les sourcils. Cheylas n'est pas avec eux et l'état du pyromancien n'augure rien de bon quand à ce qu'il a pu se passer de leur côté... à cet instant, je sais que les paroles du rouquin étaient vraies, et qu'ils ont bien trahi notre cause, emportant la carte avec eux... La druide pose le pyromancien en mauvais état sur le sol et je le regarde, perplexe... Visiblement, il s'est salement fait étrangler et son coup est fortement marqué par la trace d'une corde!

(Ainsi donc le traitre a été pendu... Mais que ne l'est-il plus maintenant?)

Je m'approche d'eux et jette un regard noir à l'homme qui s'était dit racheté après sa tentative de traîtrise de Bogast, auprès de Daulandi. Cet homme m'a délibérément menti sur lui et les raisons pour lesquelles il était venu ici, et je ne peux accepter une telle insulte à ma personne. À peine arrivé près de lui, toujours agrippé au dos de Lothindil, abaissée pour que le médecin l'examine, je lui décoche un coup de pied vif dans les parties intimes de son anatomie, avant de le saisir par le col pour le regarder furieusement.

« Menteur, traître! Quel mensonge inventeras-tu encore si on te demande la vérité! Tu as toi-même été trahi par les traîtres, alors parle et tu auras ta vengeance comme nous aurons la nôtre... Pour qui toi et Cheylas travaillez-vous? Pourquoi nous avoir trahis de la sorte, chien galeux!! »

Au moment où je m'abaisse, je sens un choc violent au niveau des cordes. Les cris du maître d'arme à coté de mes oreilles me font comprendre la situation. Je me redresse alors, et bouscule le médecin. Mes pressentiments étaient donc avérés. Mon diadème et ma cape brille alors d'un éclat vif tandis que je sors mon épée et la pointe vers le Sindel.

"Parce que tu crois vraiment qu'il est en état de parler? Tu as vu dans quel état il est? Tu ne le toucheras pas pour lui faire du mal une seconde fois tant qu'il est sous ma protection!"

En moi résonne les règles de Yuimen, frappant dans mon crâne comme un marteau sur du fer pour en faire une épée. "tu ne tortureras point, ni physiquement, ni psychiquement." La même sensation revient en moi que celle dans le campement des garzoks. Je ne suis plus Lothindil la druide, mais la Gardienne de Yuimen prête à risquer ma vie pour défendre ses préceptes.

Je suis complètement abasourdie quand Bogast me parle encore des projets de colonisation, comme si les dragons étaient du genre à concéder un lopin de terre en gage de bonne volonté. Ils nous avaient bien repérés et attaqués avant que nous ne dépassions le premier marais. Je m'apprête à donner mon avis à Bogast bien que sachant le peu d'impact que cela aura sur la politique extérieure du roi quand Arévoès se retourne pour nous annoncer avec un grand sourire que la carte est finit. Sa joie est communicative et Cromax me glisse quelques mots doux à l'oreille, mots doux qui sonnent si magifiquement que j'oublie instantanément les projets du roi.

(à deux... Oui, je ne serais plus seul maintenant. On sera ensemble quoi qu'il arrive. Plus jamais nous ne subirons le courroux de la Grande Ombre, ne vivrons des attaques de dragons marquantes...)

Je réponds à ses tendresses par sur sa main puissante de guerrier alors qu'il me carresse la joue. Seul la politesse face aux autres m'empêche d'exprimer les ardeurs qui m'envahissent alors. Nous rentrons au point de rendez-vous pour attendre les autres qui ne sont pas encore revenu du sud. Après une attente agréable, parsemée de la légéreté qui suit l'accomplissement d'une tâche et précéde le repos du retour, Seldell arrive seul et l'air sonné. Je pense aussitôt à une attaque et mon esprit replonge directement dans la brume stressante du danger.

(Ils ont subit une attaque. Il faut vite secourir les autres !!)

Je me crispe sur mon arme en attendant un ordre de Bogast mais celui-ci préfère avoir d'abord des informations de la paret de Seldell. Les révélations qui suivent me laisse alors pantois. Fizold et Cheylas nous auraient trahis, volant une carte et assomant les autres. J'ai du mal à imaginer une quelconque trahison mais la sincérité de Seldell ne lui a jamais fait défaut.

(Heureusement qu'ils ont juste assomés les autres, et non...)

Repensant à l'orc au poignard planté dans la gorge, je déglutis péniblement. Je m'assois sous le choc, repensant à tous les signes qui auraient dus nous mener à cette conclusion. Le passage de Fizold du coté de Daulandi, son air taciturne et sombre à toute heure; le fameux poignard, le coté hautain de Cheylas et son goût pour les coups par derrière et les fourberies pour avoir sa vengeance...

(Non je dérive là, mon histoire n'a rien à voir avec elle. C'est autre chose...)

Je suis tellement choqué que je remarque à peine l'arrivée de Lothindil et de son prisonnier agonisant, pas tant que mon minet elfique ne se jette sur lui pour l'interroger le plus viollement possible. Je comprends alros le pourquoi d'une telle fougue. Plus que nous tous, il a été trahis par Cheylas. Cette manipulatrice a planté ses griffes sur lui pour endormir une éventuelle suspicion ! Je ne suis pas mécontent d'avoir pu le sortir de son emprise.

Je me lève et rejoins Cromax pour poser ma main sur son épaule. Car la druide a raison et la violence ne le fera pas parler dans son état. Les traces sur son coup et ses yeux exhorbités lui donne déjà l'air d'un cadavre s'il ne respirerait pas encore. Je continue mon enlacement en passant mes bras sur la poitrine de mon bien-aimé, le tenant par derrière de manière douce tout en me préparant à le retenir au cas où.

"Doucement mon loup, laisse lui encore la possibilité de répondre. Nous auront notre vengeance, sois en sûr."

Puis je regarde le traître du regard le plus froid et le plus dur qui ne m'a jamais traversé, si ce n'est envers mon père.

(Il a intérêt à répondre si il veut souffrir le moins possible, je n'aurais aucune clémence pour ceux qui éloigne mon beau rêve de vie tranquille à Kendra-Kar avec mon bel elfe !)

Lorsque Cromax donne un violent coup de pied, un râle de douleur étouffé sort du visage à la bouche entrouverte du pyromancien. Des larmes coulent sur les cotés de son visage. Il tousse un long moment, mettant une main devant soi pour ne pas salir Lothi. En effet, lorsqu'il la retire, du sang glisse et tombe en quelques gouttes au sol. Il commence alors à se débattre lentement pour que lothi le lâche.

Il lui dit tout bas : " S'il te plait, laisse moi descendre... "

Doucement, elle le pose au sol, mais ayant prévu qu'il ne tiendrait pas sur ses jambes, elle lui passe un de ses bras derrière son cou. Relevant la tête vers Cromax, il commence alors à prendre une respiration sacadée.

" Tu es... un elfe sans... honneur. Lorsque ton adversaire... est vaincu... tu continues le... combat. (Il tousse encore, et à nouveau du sang s'échappe de sa bouche: ) Je suis... mourrant. Tu as déjà... gagné... Je suis humilié... de retour parmis... vous. Tu continues... pourtant encore... Je ne t'avais... pas menti. Je suis bien sur l'île pour... mon père... Mais pas pour qu'il... soit fier de moi... Pour me venger de lui... "

Il s'échappe à nouveau une quinte de toux sanglante. Fizold, les larmes tombantes, continue son explication :

" Il avait honte de moi... J'allais lui... donner une raison de l'être ! Il serait banni lorsqu... on apprendrait que son... fils était un traître... Mais j'aurai enfin... réalisé quelque chose... dans ma vie. Quelque chose... d'ignoble... Mais ma misérable vie s'arrête ici maintenant... (les larmes coulent chaudement: ) Je vais mourir... "

Le soutien qu'offrait Lothi devient obligatoire, lorsque les deux jambes de Fizold lâchent leur poussée. Lentement, il est allongé par terre. Les yeux écarquillés, fixant le ciel, il donne ses dernières paroles :

" S'il vous plaît... Dites à mon père que... J'ai combattu... Jusqu'à ma mort... Que je l'aimais... Qu'il soit fier... de moi... (il ferme les yeux dans un rictus de douleur: ) J'ai... si... froid..."

Son visage se relâche. Arevoès s'agenouille près de lui et prend son pouls. Il vous regarde d'un air qui traduit ce qui était inévitable...

Le cryomancien s'interpose entre mon épée et son Sindel. Il semble calmer le maître d'arme mais le regard qu'il lance à celui accroché à mon dos me fais serrer ma poigne sur mon épée. Cependant, je baisse ma menace, mon équipement brillant toujours doucement.

D'une voix faible, Fizold me demande de le laisser descendre. Ses mains, dans lesquels il a toussé, sont couvertes de sang. Je comprends alors qu'il veut mener cette bataille perdue d'avance seul. Je détache alors les cordages qui le tenait accrocher à moi et le pose doucement au sol. Ses jambes ne le soutiennent pas ou presque et je passe un bras derrière lui, pour lui servir d'appui.

Il commence à vilipender l'elfe gris et lui parle de chose dont j'ignore tout. Il continue de tousser, au bord de l'agonie. Je ne peux m'empêcher d'admirer son courage. Il finit par s'appuyer plus amplement sur moi, ses dernières forces le quittent. Le froid l'envahit et il pâlit de plus en plus. Je ne fais guère attention à son discours, si ce n'est qu'il demande de prévenir son père de son combat. Je l'allonge à terre, et avant même que le médecin aille près de lui je sais qu'il est mort.

La flamme de mes armures s'est éteinte avec le pyromancien. Dans un dernier regard, j'aperçois son pendentif. Celui-ci brille légèrement au soleil de cette fin d'après-midi. Je sais que c'est cette trace qui m'a guidé vers lui auprès de l'arbre.

Calmement, cérémonieusement même, je me baisse et lui embrasse le front comme dans les rites funéraires naoriens, manière à nous de lui souhaiter un bon voyage. Je lui ôte alors son collier que je glisse dans ma poche.

"Ainsi, je pourrais me faire reconnaître des tiens et leur porter ton message. Va en paix désormais."

Le visage calme, mais froid et fermé, je m'écarte du pyromancien.

Le pyromancien en mauvais état n'a pas le temps de me répondre. Lothindil se tourne vers moi en se relevant et en bousculant le médecin au passage. Elle se met à briller de toutes parts et dégaine son épée pour m'en menacer. Mon sang ne fait qu'un tour et de voir ainsi une arme pointée sur ma personne m'irrite au plus haut point... Je porte la main à la garde de ma rapière, prêt à défendre cher ma vie et à laver l'affront quand un contact apaisant naît sur mon épaule. Il s'agit de la main, la douce paume de Lillith, mon amant, qui m'enserre maintenant tendrement le torse de ses bras puissants. Ses mots résonnent alors dans mes oreilles et apaisent doucement ma colère. Je me laisse aller à la douce mélodie langoureuse des intonations de sa voix. Le calme et la sérénité reviennent en moi, et ma main droite, lâchant la garde de ma lame, vient se poser sur celles du cryomancien qui m'enlace... Que ce contact est doux, qu'il est rassurant...

Mais Une quinte de toux me fait vite sortir de ma belle rêverie. Lothindil a baissé son arme et décroche maintenant les cordages qui l’unissaient au traître, le laissant doucement se poser sur le sol, après une demande posée d'une voix faible et étouffée de sa part. Ses mains et sa bouches sont pleines de sang, son sang, qu'il a craché en toussant... Il est extrêmement mal en point, et je me rends seulement compte de son état critique...

(J'ai peut-être été trop loin... la haine me perdra-t-elle un jour?)

(Tu n'as fait que ce que ton cerveau te commandait, et je ne peux que te soutenir sur cette voix... La colère fait partie de toi, alors quand elle vient, ne la retient pas...)

(Mais elle est destructrice! Je ne veux pas faire le mal!)

(Si tu ne la lâches pas, c'est toi qu'elle détruira, et tu es plus important que les autres, n'est-ce pas?)

(Je ne sais pas, tu m'embrouilles l'esprit, je ne sais plus que penser... Tu as peut-être raison...)

Ma conversation intérieure avec Lysis prend fin lorsque je me rends compte que de sa voix faible et étouffée, éraillée par la pendaison qu'il semble avoir subie, Fizold me parle, à moi, sur des choses qu'il a parlé auparavant à moi seul...

Je m'agenouille près de lui pour entendre ses paroles. Au début, elles semblent remplies de haines pour moi, et il essaie de me donner une leçon de morale qui ne vient que renforcer mes remords sur le coup que je lui ai porté, emporté et aveuglé par ma colère...

(Comment un traître peut-il parler de ton honneur! Ne l'écoute pas!)

(Tais-toi!)

Le pyromancien me livre alors son testament, son explication. Il sait qu'il va mourir, et ça se voit, ça se sent, déjà, ses yeux pâlissent alors qu'il parle encore. Il s'avoue vaincu, il s'avoue humilié et me proclame vainqueur d'un combat que je n'ai pas mené... Des larmes d'émotion naissent doucement sur mes yeux, mais ne coulent pas... J'écoute la voix faibles et les mots durs de l'homme qui se meurt. Il me livre son secret, il me parle de son père, de la vengeance qu'il a accomplie et dont j'ignore encore le contenu...

Il part dans une quinte de toux sanglante et pleure de plus belle en continuant son récit. Je ne peut retenir un léger sanglot, même si les larmes qui noient mes yeux ne coulent toujours pas. Fizold e livre les raisons secrètes de sa venue ici, le bannissement de son père qui en apprenant la trahison de son fils, serait humilié...

Il perd pied, il dit que la mort s'approche et pose sa tête au sol, à bout de forces. Il continue de pleurer en demandant à qui veut bien l'entendre de prévenir son père de sa mort après un âpre combat contre un ennemi qui n'était connu que de lui seul. Il parle de la fierté que ça apporterait à son père, ce qu'il n'avait jamais eu jusque là, visiblement.

La douleur marque durement son visage et dans un dernier souffle, nous avoue combien il a froid... La chaleur de ses flammes n'a pas pu préserver la chaleur de sa vie, et il rend l'âme, il abandonne la partie. Le pyromancien s'éteint comme le feu qui lui consumait le cœur...

Le médecin s'approche de lui et d'un geste, confirme ce que tous pensent déjà, la mort de Fizold...

Une larme coule doucement le long de ma joue...

(Ne pleure pas, ce n'était qu'un traître!)

(Non! C'était un compagnon, c'était un ami, et je n'ai su le comprendre...)

Lothindil s'abaisse sur le visage du cadavre et lui embrasse le front, ôtant de son coup meurtri un pendentif en or. Elle lui promet ensuite de prévenir ses proches avant de s'écarter, froide et désormais lointaine...

Je m'approche à mon tour du visage de l'homme mort. Je me rends compte que peut-être, finalement, j'étais celui qui le connaissait le mieux. Doucement, ma larme tombe sur sa joue, et se mêle aux siennes. D'autres naissent dans mes yeux quand d'un geste simple et doux, je lui ferme à jamais les paupières en m'approchant davantage de son visage... En un murmure, je lui souffle:

« Que ton âme trouve la paix, Fizold. Je dirai qui tu étais à ton père et il comprendra, même si il devra en souffrir... »

Ma main glisse le long de son torse pour atterrir à sa ceinture, ou cérémonieusement, je tire son sabre du fourreau qui l'enserrait. Jamais ce souvenir de lui ne pourra me quitter... Je suis maître d'armes, gardien des armes de mes compagnons défunts, afin qu'ils vivent toujours à travers elles et que jamais ils ne soient oubliés... Je me relève, les yeux mouillés de pleurs, et m'écarte du mort aux yeux clos. Je tiendrai ma promesse...

Doucement, j'accroche le sabre à ma ceinture en plaçant mon épée accrochée à mon sac... Le vent souffle et est désormais le seul bruit qui baigne les lieux macabres...

Des traites dans notre groupe, quelle chose pathétique, je ne me serais jamais attendu à ceci. Mais la vie et l'histoire sont faites ainsi. Je crois qu'il ne me reste plus qu'à faire un petit bilan de ce que je sais pour le moment à propos des cartes. Crimson en possède une ou du moins en possédait une carte, on ne peut savoir s'il est mort ou non d'après les dire des dragons. Chelays s'est enfui avec une des cartes donc il ne nous en reste plus qu'une seule mais que faire avec une carte sur trois. Sûrement pas grand chose car s'est comme avancer dans la nuit sans la moindre lumière que l'on soit elfe ou non.

Certes cela ne m'empêche pas de vouloir continuer car il reste toujours un espoir de rattraper cette traitesse et de lui reprendre que son corps soit vivant ou mort. Personnellement je préférerais que se soit mort parce qu'il existe bien une chose que je déteste dans ce bas monde, c'est bien la traîtrise.

Je m'approche du corps sans vie du traite ou du compagnon d'arme, je ne sais plus comment je dois le considérer, mort. Je pose un genou au sol et le regarde restant impassible, sans avoir une larme venant remplir mes yeux. Mes sentiments sont bien trop partagés pour que je puisse pleurer mais une chose est sûr, c'est que je vais lui rendre hommage pour sa volonté et pour ce qu'il était comme combattant.

Je retire ma cape et mets à nu un de mes bras. Je dégaine une de mes lames puis vient inciser mon membre supérieur. Le sang carmin virant un peu sur le noir commence à couler doucement. Je trempe mon doigt et écris sur le corps de Fizold ses mots que je prononce en même temps dans ma langue native:

« Tu étais né dans le feu, tu étais le feu mais tu n'as pas péri par le feu. Tu étais traite mais aujourd'hui je te considère comme un frère. Un frère d'arme qui a su tenir sa volonté jusqu'à la fin. Maintenant ton corps retournera à ce que tu étais; le feu »

Après avoir inscrit mes pensées, je le recouvre de ma cape et regarde tous mes compagnons de voyage et me relève pour leur dire:

« Je voudrais vous demander quelque chose mes amis, je souhaiterais que le corps de notre défunt compagnon brûle car il était le feu et seul le feu peut lui rendre hommage. Feu il était, cendre il deviendra. »

Je retire tout ce que j'ai sur la tête, ma cagoule ainsi que ma capuche pour rendre un dernière hommage. Je scrute le regard de chacun attendant un simple signe me disant que je peux ou simplement un refus.

Le misérable traître, dans de douloureux spasmes d'agonie, se lance dans un laïus sur son père, ne manquant pas de critiquer mon amour avant tout. Il en oublie même de nous révéler leur commanditaire. Mais bon, il aurait pu me paraître touchant avec ses conflits avec son père si je n'avais pas trouver son raisonnement aussi stupide.

(Je connais très bien les problèmes de famille de ce genre et vouloir justifier la honte qu'il a de son fils n'arrangera rien à l'affaire... Ce serait même lui donner raison. Et comme si ce n'était pas suffisant, il accomplit son acte honteux en risquant la vie d'autrui, indifféremment à nos existences juste pour soulager sa colère. Je connais cette colère. Cette rage bestialle de vouloir lui montrer que je vaux mieux que Lui. Et j'ai connu cet acte impardonnable qui confirme Ses dires ! Ca n'apporte rien. Ca ne crée rien... Au contraire, cela détruit tout...)

Je regarde sans état d'âme l'idiot s'effondrer par terre, gémissant pour une dernière requête, espérant en la clémence de ceux qu'il a trahit. Mais ses derniers mots font naître sur mon visage un rictus satisfait.

(Grande Yuia, merci d'éteindre sa flamme de vie impure, gelant son coeur souillé pour nous soulager. De telles flammes ne doivent pas ronger notre monde.)

Mais à ma grande déconvenue, les autres semblent tous touchés par la mort de ce compagnon distant qui au final complotait contre nous. De colère, je m'éloigen en crachant par terre pour montrer mon dépit. J'entends dans mon dos De qui propose d'incinérer le pyromancien. Je serais plutôt contre, ne voulant offrir à sa dépouille la caresse des flammes comme ultime cadeau, mais je ne pense pas faire le poids contre les autres pour cette décision.

Heureusement pour moi, Bogast pense à autre chose que le macabé et a réfléchit sur la suite des événements. Il tire les autres de leur deuil mal dirigé pour nous sommer de rebrousser chemin directement, car Cheylas risque d'atteindre le bateau avant nous.

Prenant conscience du danger, je me galvanise et me lance dans le boyau rocheux qui nous a menés ici.

(Cheylas passe par un autre chemin, nous avons donc un léger avantage avec notre raccourci sous la montagne. Mais si nous trainons trop, elle va nous dépasser. Elle est seule et rapide, donc dangereuse...)

Je regarde tous mes compagnons dans les yeux, personne ne semble contre le fait que je veuille brûler le corps du traître sauf peut être Lillith car il s'éloigne un peu pour montrer son désaccord. Il est resté sur le fait que Fizold était un traite. Je comprends sa façon de penser mais je ne m'arrête pas sur ce genre détail, je préfère le voir comme quelqu'un ayant un objectif et qu'il a essayé de le suivre jusqu'à la mort. Et je respecte Fizold pour ceci.

Soudain quelque chose fait comme un éclair dans mon esprit. Il n'y a pas de feu à côté de nous. Je regarde tout autour et ne voit pas la lueur de la moindre étincelle.

( Comment brûler un corps sans feu, puis le seul qui pouvait nous en créer est mort.)
Je pense mes dents sur mes lèvres le temps que je réfléchisse. Je tends la main et pointe un doigt dans la direction du corps inerte, froid, mort de notre compagnon et dis;

« Je crois que j'ai oublié un détail c'est que lui seul pouvait faire du feu à volonté et personnellement je n'ai pas mes silex. Quelqu'un aurait les siens? »

En entendant De demander des silex aux autres pour allumer le feu funéraire, je m'arrête et me retourne en soupirant.

"On a pas le temps pour ça. On a d'autres priorités qui passe avant ses funérailles, comme rejoindre le navire avant la fourbe pour pouvoir rentrer."

N'ayant pas envie de débattre une heure sur l'importance de la sépulture du traitre, je reprends mon chemin vers le tunnel pour m'y enfoncer, sans attendre que les autres se sépare du corps de Fizold.

(Je ne veux pas risquer notre retour juste pour ça)

Je m'écarte du cadavre, et ne le regarde plus. Après avoir fait mes adieux au traître, j'ai fait mes adieux au compagnon mort, et je ne peux plus le voir. Ma tristesse se résorbe assez rapidement, puisqu'elle n'était qu'émotion vive de la vue de la mort, ou plutôt de la perte de la vie... Si solide et si éphémère, si pleine et si fragile... Si belle...

C'est au tour de De à rendre hommage au mort, à sa manière de drow, bien entendu, et ne connaissant pas leurs rituels mortuaires, n'en connaissant aucun, je ne me permets pas de regarder... J'entends juste ses paroles, comme une mélopée grave qui sans que je le sache, sont traduite directement en moi par l'intermédiaire de ma faera... L'elfe noir se relève alors et demande l'avis de chacun pour brûler le corps afin de rendre hommage au pyromancien que Fizold était... Comme seule réponse, je lui marque un regard neutre, qui signifie qu'il peut faire ce qu'il désire avec ce mort qui ne me concerne plus...

Mais je suis bien vite rattrapé dans mon flegme par la réaction de Lillith, mon amant, sans doute blessé que nous puissions rendre hommage à ce corps défunt alors que de son vivant, il n'était que traîtrise et parjure... Je le regarde s'éloigner en crachant sur le sol, marquant son désaccord le ^plus total à nos actes de pitié, nos actes qui ne signifient en aucun cas un pardon, mais juste le respect de la mort d'un de nos compagnon, celle d'une personne que nous connaissions certes mal, mais dont nous avions appris à nous habituer malgré nous... Je finis par rejoindre mon amant en trottinant vers lui, et pose ma main sur son épaule en signe de réconfort, comme lui m'avait enlacé pour me retenir de violenter davantage le corps de l'homme décédé ici...

Et c'est le moment où choisit Bogast pour nous tirer de nos pérégrinations mortuaires et de nous parler de la suite de notre mission, qui finalement n'est pas terminée, loin de là, en particulier si Cheylas, traîtresse parmi les traîtres, nous devance et s'empare seule du navire qui est sensé nous mener à Kendra Kâr...

(Quelle pitié que je ne l'ai davantage empalée!)

Il a raison, nous devons retourner auprès des dragons pour leur demander conseil, pour leur demander aide et protection, en espérant qu'ils daignent encore nous laisser en vie, ce que je redoute plus que tout désormais, ayant été si proche de la mort sous la patte de l'en d'entre eux...

(Et pourtant, c'est comme si je ne m'étais jamais senti aussi vivant...)

C'est alors que De, ignorant visiblement les remarques de l'aéromancien, poursuit son idée de transformer en flamme le corps de Fizold, même si Lothindil aurait certainement préféré qu'il se décompose pour nourrir la terre fertile qui entoure son cadavre... Cette fois, le Drow demande du feu, prétextant qu'il n'a pas de silex sur lui...

(Un mec sans feu est un mec sans...)

(Quoi?)

(Rien... Je vais apporter la lumière à ce drow et flamber la gueule de ce traître...)

Aussitôt, et sous sa forme invisible, vue, ou plutôt perçue de moi seul, Lysis va se poser sur les habits de Fizold et commence à créer ça et là de petites flammes, puisque tel est son pouvoir, qui bientôt en forment une grande qui a tôt fait de faire embraser entièrement le corps du mort...

(Lysis! N'étais-tu pas sensée rester secrète?)

(Nul ne sait que c'est moi, hormis ceux qui me connaissent déjà... Regarde leurs têtes ahuries devant ce spectacle pyrotechnique...)

Mais je ne peux m'attarder ici pourvoir le spectacle du corps léché par les flammes destructrices qui ont de sa vie consumé son cœur. En effet, mon cœur à moi, mon amour se lance dans la grotte par laquelle nous sommes arrivés ici. Aussitôt, je me lance à sa suite en criant aux autres...

« Il a raison, venez, amis, laissons ce corps terminer de se consumer seul, respectons la solitude de la mort d'un traître et hâtons nous de rejoindre notre moyen de fuite avant de nous le faire chauffer par la traîtresse qui elle, vit encore! »

Et je m'engouffre dans l'obscurité de la grotte, ne perdant pas des yeux mon Lillith...

Encore sonné et le crâne qui fait mal, je me réveille dans ce lieu qui ma parait inconnu. Que s'est-il passé ? Où sont les autres ? J'ai une horrible bosse derrière le crâne et je ne me souviens de rien. Un trou noir. Nous étions pour dessiner et finir une carte... Et puis plus rien... Je me relève péniblement, un vent maritime souffle et me fait reprendre peu à peu conscience. Ma vision se précise, le soleil brille de temps en temps masqué par quelques nuages blancs.

"Où est Seyra ?" C'est la première chose à laquelle je pense. A mes cotés il y a trois feuilles qui brillent comme par magie.

"Mais qu'est-ce ?"

(Des feuilles de soins préparées par la Druide qui est partie avant vous...)

Je n'en demande pas d'avantage et les prends.

Non loin de moi git Seldell. Je vais vers lui et constate qu'il vit encore, une grosse bosse sur son crâne avec du sang. Je le positionne bien afin qu'il reprenne conscience rapidement. Je lui applique une feuille sur sa blessure, elle fusionne avec la blessure et les chairs semblent se réparer. Je n'ai pas le temps de l'attendre se réveiller car je ne vois pas Seyra, je m'inquiète fortement.

(Aakia, où elle est ?)

(A distance dans l'herbe...)

(Comment, où ?)

(fait demi tour et file sur 300 mètres, elle est dans les hautes herbes.)

Je cours dans la direction que m'indique ma faera, mort d'angoisse pour ma fille. Je la retrouve étendue, face contre terre. Je me jette sur elle et constate avec bonheur qu'elle est toujours en vie. Une vilaine blessure sur sa tête, des cheveux sont tachés de sang. La blessure est coagulée et superficielle. Je trouve une pierre à ses cotés. Elle a donc été assommé par ce projectile ! Mais par qui et pourquoi ? J'ai une rage folle, je prend ma fille sur moi, étant assit dans cette herbe et lui caresse le visage, cherchant à la ramener à la conscience. Quelle injustice, pourquoi sommes-nous là ? Pourquoi ne sommes-nous pas dans notre maison, vivant dans le calme et la paix, t'assurant un avenir à toi ma fille ? Pourquoi as-tu voulu nous envoyer dans cette aventure si risquée dont nous ne savons toujours pas à quoi nous servons et si nous allons survivre à tous ses dangers.

Je lui applique une des feuilles sur sa blessure, une fois de plus les chairs se réparent, le sang coagulé tombe en fine poussière, les cheveux reprenant leur éclat naturels. Une œil puis un autre, Seyra se réveille. "Papa ?" dit 'elle doucement.

"Oui je suis là, ça va aller ! Qui t'as fait du mal ?"

"J'ai tout vu ! Fizold t'as assommé d'un coup de la garde de son arme, puis ça a été très vite, la druide c'est faite assommée par l'autre Sindel. Je me suis enfuie pour prévenir l'autre groupe et puis je ne me souviens plus..."

"Tu as été touchée par cette pierre, ma Seyra !" Je la serra fort contre moi.

"Je n'ai pas mal, j'ai été touché où ?"

"Sur l'arrière du crâne, mais j'ai utilisé une feuille magique que la druide m'a laissée."

"Elle est où ? Elle va bien ?"

"Je ne l'ai pas vue à mon réveil il y a quelques minutes."

"Elle est tombée à quelques mètres de toi, et si tu as trouvé des feuilles magiques cela veut dire qu'elle c'est réveillée avant nous."

"Donc elle est partie, rejoindre l'autre groupe ?"

(Ou partie à la poursuite des deux traitres !)

"Et Seldell, comment va t'il ?"

"Je l'ai laissé là où il est tombé, il a été piégé comme nous lui aussi ?"

"Vu son air étonné quand il a vu que vous étiez assommés par les deux autres, ça ne fait pas l'ombre d'un doute, allons le retrouver !"

"Et rejoignons les autres, il faut faire vite."

Seyra se met sur pied sans trop de mal et je lui montre le chemin vers Seldell. Il commence à peine à reprendre conscience.

"Aller mon gars, on doit y aller."

Je le fait se lever et il s'appuie à moi. Nous retrouvons comme cela vers le camp où Bogast et les autres nous attendent. Seldell a bien moins guérit de sa blessure que Seyra. Et chacun nous vois arriver ainsi, Seyra devant l'air grave, et moi qui soutient Seldell, lequel se tient la tête de douleur.

On reste quelques instant muet face à nos compagnons, ne sachant pas comment annoncer ce qui c'est passé. Bogast attrape alors Seldell et le secoue pour qu'il parle. Cromax l'en dissuade un instant après, argüant le fait qu'il aller parler. Seldell raconte alors ce qu'il a vu en pleurant. Je reste en retrait, Seldell confirme ce que m'a raconté Seyra à son réveil. La nouvelle reste incroyable, j'ai du mal à digérer une trahison après tant de jours passés ensemble.

C'est alors que la Druide revient au camp, portant Fizold. L'homme semble gravement blessé. Elle le pose au sol, le coup du pyromancien est marqué d'une blessure apparemment dû à une corde. Il aurait été pendu ! Le traitre a donc été doublé, par Cheylas surement ! Cromax le frappe dans les parties génitales, l'insultant copieusement. La Druide réagit et dégaine son épée, menaçant Cromax. Je reste éloigné, fatigué par toute cette aventure, autant mentalement que physiquement. Fizold agonise, de sa voix saccadée il explique ses raisons. La druide l'allonge et peu après il se tait, Averoès confirme sa mort. Finalement je n'aurai jamais connu cet humain, je ne sait rien de lui. Mais malgré sa traitrise j'ai de la compassion pour lui. Il n'en a jamais voulu à nous même, mais il devait faire ce qu'il a fait. Ainsi un compagnon de plus restera à jamais sur cette île.

Chacun récupère un objet de Fizold, en ces temps de dangers constant chaque chose peut nous sauver la vie. On me propose de récupérer sa cuirasse. Je l'accepte et l'essaye. Elle me va bien, Fizold étant sensiblement de ma carrure. Ne voulant pas laisser de dette même à un mort, je lui place un yus dans sa main, la rabatant sur son coeur et plaçant l'autre par dessus, tel un gisant.

Notre compagnon Shaakt propose de le brûler et réalise une des traditions mortuaires, rendant honneur à Fizold. Mais il n'a rien pour allumer le feu, réalisant que celui qui allume les feux était là étendu mort. Soudain le feu prend sur le corps du mort, à notre grand étonnement. Mais je me rend vite compte d'où ça provient, je souris à Cromax du coin de la bouche, montrant que je sais qu'il y est pour quelque chose.

(C'est sa faera !)

(Oui, je sais, je ne la vois pas mais elle sait le faire, c'est son pouvoir.)

(Effectivement, moi je peux la sentir, sacrée Lysis !)

Le cryomancien ne nous laisse pas regarder le spectacle de notre compagnon être réduit en cendres, il part passant par la grotte où nous sommes arrivé. Cromax le suit et nous crie de nous dépêcher de venir, nous rappelant l'existence de Cheylas et du danger qu'elle représente pour nous.

(Surtout qu'elle se dirige vers le camp des dragons !)

(Je vois !)

"Viens Seyra, viens Thalian, n'ai pas peur, on est là !"

Thalian en effet restait en général, soit aux cotés de Bogast, soit proche de moi et Seyra. Ma fille semblait le calmer, presque du même âge, elle savait quoi lui dire pour lui donner confiance. Ello par contre je vois souvent son regard curieux et envieux envers Seyra et je n'aime pas ça, je n'apprécie pas cette convoitise envers ma fille. Sans doute de la jalousie, sans doute aussi il n'y avait rien de méchant dans le regard d'Ello, mais je me méfie. Seyra fait semblant de rien envers lui, mais je pense qu'elle n'est pas dûpe et a vu le regard de cet étrange enfant.

Ello passe rapidement tout le monde et court littéralement dans cette grotte parfois dangereuse pour nos têtes. Heureusement mon casque amorti certains choc, mon crâne n'aurait pas aimé des bosses supplémentaires. Ma vision est moins bonne que les elfes, mais néanmoins j'arrive à m'en sortir sans trop de contusions. Nous sortons enfin de l'autre coté, Cromax nous attend avec Ello et le cryomancien. Des choses étranges se passent entre le Sindel et l'humain, de la camaraderie poussée ? Cela me parait louche et je n'ose pas émettre d'autres hypothèses.

Cromax ne nous laisse pas le temps de souffler, nous pressant à courir vers le camp des dragons et nous y arrivons vite, les grands sauriens nous attendant. Que vas-t'il se passer ? J'ai vraiment peur de rester à proximité de telles puissances.

Ello nous rejoint dans le tunnel, et je commence à avoir un sérieux doute sur notre capacité à retrer vivants à Kendra-Kâr... Aussi je presse mes compagnons d'avancer le plus rapidement possible dans le tunnel sombre, et sans perte inutile de temps... Je suis avec fougue le petit enfant qui se faufile à travers les roches, me retournant parfois dans ma course prudente pour regarder Lillith et les autres me suivre. Il fait très noir, certes, mais ma vision n'en est pas fortement altérée, je suis un elfe... Mais je plains les humains du groupes qui doivent courir à tâtons pour ne pas trébucher. Afin d'aider l'un d'entre eux, vous aurez très vite compris lequel, Lillith, je l'attrape par la main et le tire prestement sur la route toute tracée que j'emprunte, lui criant de temps en temps pour le prévenir d'une roche saillante sur le sol ou d'un plafond soudainement plus bas.

Il faut nettement moins de temps qu'au départ pour que je rejoigne l'autre côté de la montagne. Une fois arrivé, j'attends que notre petit groupe se recompose entièrement et veille à ce qu'il ne manque personne, hormis Fizold bien entendu... je les harangue alors que bien vouloir se presser à me suivre à nouveau et à entamer une folle course pour rejoindre au plus vite l'antre des Dragons pour arriver avant Cheylas...

« Allez les gars, courrons pour sauver nos vies! »

Et je me lance dans un sprint cadencé, ralentis certes par mon équipement un peu encombrant, mais rapide quand même. J'ai bientôt tôt fait d'arriver devant les majestueuses créatures qui semblent être là comme si elles nous attendaient, comme si elles savaient déjà ce qui s'est passé. Je n'ai le courage d'aller seul jusqu'à leur pied. J'en ai déjà fait l'expérience une fois et me suis retrouvé en très fâcheuse posture. Certes la vue de ces créatures splendides et majestueuses m'émeut, comme à chaque fois, mais j'essaie de faire l'impasse sur ces sentiments de respect profond et de vénération muette...

Voyant les autre arriver à ma suite, j'hésite une légère parole...

« Je crois qu'on a un petit soucis... »