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 Sujet du message: Chapitre 7 : La fin de votre monde
MessagePosté: Sam 17 Sep 2011 15:52 
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GM13 a écrit:
Dans un fracas déchirant les cieux, les deux portes s’ouvrent lentement.
Les dragons se rapprochent au loin.

Rien n’est visible derrière la porte et en un instant, lorsque la porte est assez grande pour y être engouffrés, vous êtes aspirés par un vent inouï tandis que derrières les arbres, vous apercevez Ello qui vous observe, triste.

Les dragons sont près de vous et se posent. Cheylas était bien dans leurs griffes, et ils la jette violemment dans le gouffre noir qui s’est à présent ouvert près de vous. Un cri se superpose au souffle puis l’elfe disparaît.

Lentement, le corps de Daulandi roule et est presque remit debout tandis qu’il traverse la porte. De a juste eu le temps de récupérer son sabre [Katana long : For +13] puis il disparaît.
Tout va très vite.

Une à une, les mains lâchent les arbres, les plantes, les pousses, le sol. Des traces d’ongles se dessinent sur le sol, parallèles tandis que Seldell s’envole, rapidement suivie de Keynthara, qui se tenait à lui, dans un cri strident. Puis Arevoès, puis De dont la plante se déracine, suivi de Seyra, de Lelma qui se lâche pour la « rejoindre ».

Quelques cris tentent de passer par dessus de le vortex ténébreux, des tentatives de paroles. Tous les magiciens se sentent de plus en plus faibles. La magie même semble aspirée.
Les dragons restent immobiles, observant lequel tiendra le mieux. Ils ne semblent pas gênés par l’attraction, pas plus qu’Ello.

Bogast suit, Cromax, Lothindil, Lillith, dont l’arbre à la peau trop lisse aura eu raison.

Puis rien. Le néant. Au loin, le cadran d’une porte, avec un petit être qui vous regarde tomber dans les méandres de la terre. Dans un semi coma, une lumière forte, trop forte : rayonnante, luxuriante, aveuglante… brûlante, étouffante, éreintante…!

Puis rien. Pas même un songe. Vous êtes seuls, dans une nuit sans étoile, sans lune, sans nuage. Rien qu’un ciel plus noir qu’il ne l’a jamais été. Un sol plat, dur et froid comme la surface d’une émeraude taillée vous glace le corps en un instant.

Puis rien. A présent, seule une bise givrée vous fouette le visage, accompagnée de quelques grains de sables qui se glissent dans vos vêtements, vos armures, vos bottes. Le vent s’infiltre partout, soulevant et faisant virevolter les manches de vos tuniques. A travers vos paupières, une lumière blafarde ramène un peu d’espoir. Mais lorsque vous ouvrez lentement vos yeux, protégés d’une main faible contre la tempête clairsemée de grains, tout explose dans votre tête.

Le ciel, couvert d’une mer de nuages sombres, est brisé près de vous par un visage humanoïde rouge qui semble tenter de s’enfuir de l’infini toit du monde. Le front lisse, le regard fou, un immense nez à peine visible surmonte une bouche invisible à vos yeux. Il vous fixe, immobile, impassible, et enivré.

Au sol, de gigantesques ruines de palais sont parsemées autour de vous. Des restes de murs, des colonnes, des arcs, symboles d’un passé glorieux aujourd’hui vestiges de temps immémoriaux.

Une brume au ras du sol cache vos pieds et vos compagnons allongés, encore tremblants de peur et de froid. Cheylas a disparue. L’air glacé vous transperce à nouveau dans le calme illusoire de la grande plaine.

En effet, vous êtes sur un grand, gigantesque et infini territoire clairsemé de tombes à la lueur orangée venue d’un soleil invisible. Elles sont larges comme fines, hautes comme basses, en bois comme en pierre.
Un magnifique éclair parcourt le ciel dans un fracas retentissant, vous laissant gémir de surprise.

Puis rien. Un silence enivrant reprend place, un silence tordu par les hurlements du vent s’engouffrant dans les ruines, un silence de mort…

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 Sujet du message: Re: Chapitre 7 : La fin de votre monde
MessagePosté: Sam 17 Sep 2011 15:52 
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Cromax a écrit:
Un grondement sourd, de plus en plus présent, de plus en plus fort et vif se fait ressentir. Les deux portes immenses s'ouvrent lentement alors que, terrorisé, je les regarde dans leur lent mouvement, toujours agenouillé sur le sol, seul et confus. Les autres derrière moi ont fouillé le cadavre en charpilles de Daulandi, ce traître abject... Lothindil semble amèrement regretter son geste meurtrier envers cet homme qui était tel Fizold... Pourquoi n'avait-elle pas essayé de le sauver, ce traître-ci? À partir de quel niveau de traîtrise est-il bon de punir la trahison, ou de protéger le coupable... Qui est-elle pour juger ainsi de ce qui est juste? Lothindil n'est en fait que comme nous, même si une grande puissance l'habite. Elle a des sentiments, malgré sa grande foi en Yuimen. La haine en fait partie, et pourquoi pas l'amour, qui est plus fort encore... En moi, je ne désespère pas qu'elle trouve un jour celui qui l'aimera, et qu'elle aimera, mais cela n'est pas vraiment mon soucis pour le moment.

Les portes sont désormais grandes ouvertes, et les ténèbres s'offrent à nous. Je redresse avec curiosité un regard qui ne voit rien dans l'obscurité du passage. Les battants finissent enfin leur lente ouverture et soudain, un puissant vent semblant venir des entrailles profondes et lointaines de la terre nous aspire dans ces limbes maudites qui nous sont inconnues. Je tourne la tête pour échapper à cette rafale destructrice et dans mon mouvement, malgré mes yeux plissés et la poussière qui vole autour, j'aperçois Ello nous regarder d'un air triste, dissimulé derrière les arbres où il avait fuit.

(Nous allons tous mourir...)

Avec rage, je me retourne prestement, plantant de toutes mes forces la hache puissante du défunt Andelys dans le sol graveleux derrière moi. Je sens mon corps attiré par le vide noir, les abysses infernales, mais je m'agrippe au manche solide de l'arme plantée dans le sol, espérant que ce vent de folie cesse... Dans un regard vers mes compagnons, j'aperçois les dragons qui sont de plus en plus proches. Je distingue maintenant très bien ce qu'ils ont entre les griffes...

(Cheylas, c'était bien toi! Ordure, traîtresse au corps si désirable...)

Arrivés à une distance raisonnable de la porte, ils la jettent avec puissance dans le gouffre qui s'ouvre et nous attire tous. Qui peut résister au choc qu'elle recevra en se fracassant les os à sa retombée? Si bien entendu elle n'était pas déjà morte avant... mais ma pensée est directement infirmée puisqu'un cri atroce retentit alors qu'elle passe à toute vitesse au dessus de mon corps allongé sur le sol juste devant la porte. L'horreur peut se lire sur tous les visages. Que se passe-t-il donc ici? Pourquoi ne sommes-nous pas déjà sur le bateau à rejoindre la lointaine Kendra-Kâr tel que l'avaient préconisé les dragons? Notre curiosité mal placée semble nous avoir menée aux portes de la mort, où la terreur n'a plus de nom puisqu'elle est partout, enveloppant chaque âme et chaque corps.

C'est au corps décharné de l'autre traître, Daulandi, à rouler violemment en direction des portes, et donc de moi. Il se redresse presque et son corps sans vie semble courir jusqu'au gouffre. Gardant une main solidement fixée au manche de la hache, j'évite de justesse un coup de botte du mort d'un revers de ma main libre alors que De vient de lui arracher son katana au vol. Je m'agrippe à nouveau entièrement à la hache, n'en pouvant plus de l'attirance sans faille ni demi-mesure qui nous pousse tous à tomber, à choir, à chuter vers l'inconnue obscurité. Le rouquin s'envole littéralement et est absorbé par les ténèbres, rapidement suivi de la petite Keynthara, qui désespérément s'accrochait à lui. Leurs cris me sont insupportables. Je grimace, haineusement, maudissant le sort qui nous a amené ici... Le médecin suit ce décompte macabre... Meurent-ils tous en passant de l'autre côté?

(Purée mais je vais m'en prendre un sur la gueule si ça continue!)

C'est alors que la plante que De, mon précieux ami, tenait avec acharnement, cède sous les assauts du vent et se déracine pour emporter le drow là d'où on ne revient pas... Je hurle maintenant de désespoir et de colère. C'est de ma faute si ils partent tous, si ils disparaissent à jamais. C'est moi qui ai ouvert les portes de l'enfer qui nous attend, mû par une folie accaparante. Mais je n'ai pas le temps de m'en vouloir. Seyra lâche aussi et son père, n'ayant plus de raison de vivre, la rejoint rapidement dans le trou sombre. Je continue à hurler, mais mes cris se répercutent dans le vide, absorbés eux aussi par le vent aspirant.

Les dragons se sont arrêtés, et semblent profiter du spectacle de la perte de nos vies, chacun à notre tour. Ces sadiques ne se bougent même pas pour tenter de nous venir en aide, et ils semblent parier sur celui qui restera le plus longtemps en vie. Mais je n'ai le temps de les maudire davantage. La hache plantée dans le sol commence à crisser, et malgré que je la tienne fortement, son accroche devient moins profonde, et elle glisse lentement par terre, créant un sillon profond, faisant grincer la roche et les cailloux, remuant la terre qui cède sous l'attraction.

Bogast est emporté à son tour, et arrive vers moi comme un pantin désarticulé, emporté par sa cape ample comme les ailes d'un oiseau, qui se gonflent pour mieux prendre le vent. À l'instant où, à l'instar des autres, il allait tomber dans le gouffre ténébreux, il chope du coin de la botte le tranchant de ma hache, qui sous le choc se décroche du sol. Je finis par le rejoindre rapidement dans le tourbillon d'ombres dans lequel il choit lamentablement, lui qui fut si puissant... Pourquoi n'a-t-il pas contré ce vent avec sa magie, lui qui est si fort! Lui seul aurait pu nous sauver, si ce n'est les dragons bien sûr, mais ils ne semblaient pas y mettre beaucoup de volonté... Peut-être laisseront-ils en vie le dernier rescapé... Ou peut-être pas...

Alors, c'est la chute... Une longue, que dis-je, une interminable chute vers le néant. J'ai presque l'impression de voler dans les ténèbres. Tout est noir, hormis l'encadrement de la porte qui reflète la lumière du jour, loin au dessus de nous, de plus en plus lointain, comme si même la lumière était ce que nous ne reverrions jamais. Puis une silhouette, une ombre dans la clarté qui nous regarde choir sans être lui même attiré. C'est Ello qui nous dit adieu, Ello pour qui nous nous sommes battu et pour qui nous sommes tous tombés. Mes yeux, agrandis par la terreur de cette chute sans fin, sont grands ouverts, exorbités, marquant une peur sans nom sur mon visage. J'ai la bouche ouverte, mais plus aucun cri ne sort. J'ai le souffle coupé. Je semble flotter, tout s'est arrêté, tout est noir...

Tout est noir, hormis dans mon dos, ce que je ne peux voir, une vive lueur, éblouissante, puissante. Ça me donne l'impression d'être dans le ciel obscur de la nuit et de tomber lentement vers une étoile abandonnée, seule dans l'infini, attirant tout ce qui s'approche pour l'avaler, le manger, le broyer, le macérer lentement jusqu'à ce qu'il n'en reste rien... Ainsi donc sera ma fin? Dévoré par une étoile au coeur de la terre, disparu à jamais dans les abysses profondes dont on ne voit jamais le fond? Je ne peux l'admettre, je ne peux l'accepter! J'essaie de remuer, mais mes membres de répondent plus. Je cherche du regard Lillith, mon amant, De, mon ami, ainsi que tous mes autres compagnons d'aventure, sans jamais les voir. Tout est sombre, et mes paupières se sont closes sans même que je m'en sois aperçu.

J'ai l'impression de rêver, d'être au milieu d'un songe, tout le corps parcouru par un épais sommeil dont nul ne me tirera plus... Je sens la chaleur m'abandonner, la vie qui file en dehors de mon enveloppe...

(Non! Je dois la retenir!)

J'essaie à nouveau de contracter tous mes muscles, un souffle d'air me pénètre et ma respiration reprend. Je vois rien, ni ne sait bouger, mais j'ai l'impression d'avoir cessé de tomber, comme si mon corps s'était habitué à cette chute sans fin...

(Suis-je mort?)

Pas de réponse, ni de Lysis, ni de moi... Pourtant, je sens sa présence, je la sens en moi, même si elle parait loin enfouie dans les tréfonds de mon esprit... Est-ce donc ça la mort? Ne rien sentir, ne rien voir, être prisonnier sans pouvoir bouger ni parler, ni même entendre? Et en être conscient sans même pouvoir réellement penser... Est-ce ça la mort? Son bras glacial aurait arraché la lueur de vie qui brûlait en moi? Je ne peux le croire, je me bas contre ça, et je sens... je sens... Je ne sais ce que je sens, mais je sens, donc je vis. Je pense, donc je suis, et rien ne pourra jamais se dresser contre ça, rien ne pourra jamais m'enlever cette puissance interne qui fait tout mon être, sans quoi je ne suis rien de plus qu'un tas de cendres.

Enfin reviennent les sensations. Le froid d'abord, perçant, glacial, pénétrant les habits, la peau, la chair et les os. La chute est en effet finie, et je me sens posé sur une paroi glaciale, comme une plaque immense de verglas, dure et froide, sombre et plate. De nouveau, je ne peux plus bouger, je suis comme gelé, et ma conscience m'abandonne...

(Je ne peux pas mourir...)

Le noir revient, et après le noir, le vent, un vent froid qui fouette la peau de mon visage paisible, qui semble endormi à jamais. Mais je sens tout, le sable et la poussière portés par cette brise glaciale. Les grains de sablent vont partout, s'agglomèrent aux coins des lèvres, dans les cheveux, dans les armures et dans les chausses. Ils grincent, ils grattent, c'est insupportable!!

Puis, c'est comme si quelqu'un avait allumé la lumière. Une lueur claire filtre à travers mes paupières, et je veux ouvrir les yeux pour l'admirer, oubliant le vent, oubliant le sable, oubliant le froid mordant. Mes paupières s'ouvrent lentement, dévoilant mes yeux protégés par ma main droite dont j'ai repris possession. Mais dès qu'ils sont ouverts, ils se referment directement, crispés, comme tout mon visage. La douleur est cinglante et je n'ai rien pu voir. Je les ouvre à nouveau, plus prudemment, et à cet instant, je me dis que j'aurais du les laisser fermés... De ne plus jamais les ouvrir, mais je ne peux plus clore mes paupières. L'avidité de mon esprit à voir à nouveau est bien trop grande, et le spectacle bien trop impressionnant pour en louper le moindre détail.

Au dessus de moi, le ciel... Mais il est tel que je ne l'ai jamais vu, irréel, encore plus immatériel que je le vois habituellement. Des nuages noirs et gris aux reflets mordorés tournoient lentement en un tourbillon macabre autour de ce qui semble être un visage. Deux deux d'un blanc laiteux forme le regard malsain et gênant qui nous observe avec cruauté et placidité comme si nous étions des fourmis dans un flacon de verre... Qui sait si cette chose n'a pas une âme d'enfant et n'attend qu'à nous écraser quand il en aura assez de nous observer.

La peau de cette créature, si c'est bien de la peau et si c'est bien une créature, est d'un rouge sombre, comme si cette face géante avait été écorchée et que la peau lui manquait. L'horreur apparaît sur mes traits, et je veux crier, mais encore une fois, aucun son ne sort de ma bouche. Je me redresse doucement, paniqué. Assis sur le sol, couvert de brume blanchâtre, je ne peux voir ni mon corps enseveli par le brouillard, ni mes compagnons... J'ai l'impression d'être seul face à ce monstre dégoûtant, cette horreur répugnante et effarante. Mon corps tremble, plus de peur que de froid, puisque j'y suis assez résistant... habituellement, je le suis à la peur aussi, mais en ce cas présent, c'est plus fort que moi, et mes genoux grelottent et se cognent comme si j'allais effectuer une danse rythmée. Je me redresse doucement, me mettant à croupis. Je vois autour de moi les vestiges de prestigieux bâtiments pour la plupart détruits... Des ruines attestant d'une civilisation brillante déchue dans des temps anciens. Ces carcasses de bâtiments sont le seul témoin de ce qui a pu se passer ici... Je me redresse et finit par me mettre debout...

C'est alors que je suis encore plus frappé de stupeur. Autour de moi, à perte de vue, des tombes, des stèles, des mausolées, des temples mortuaires qui s'étendent à perte de vue dans une immense plaine aux tons ocres. Partout règne cette lumière orangée, confondant ciel et terre sans qu'on puisse les distinguer. Si ça n'était le froid régnant, on se serait cru au coeur d'une flamme, d'un feu, comme si Fizold avait ici sa vengeance sur mon coup de pied rageur...

Le silence est affreusement angoissant. Seul les cris du vent atteignent mes oreilles. Petit à petit, mes compagnons se relèvent, comme sortant du sol, comme sortant des tombes, sous la brume. Je ne peux croire que c'est eux, et je les observe avec un regard fou, apeuré presque de les voir, comme si ça n'était pas eux. Je dégaine mes deux lames, le sabre et la rapière, et regarde mes compagnons avec un regard fou.

« Ne m'approchez pas, restez où vous êtes!!! »

Je les menace à distance de mes armes. Je n'ai pas confiance... Je ne sais pas où on est, je ne sais pas si ils sont vraiment ceux que je connais, je ne sais même pas si je suis encore moi... Mon regard fuit tout autour de moi, pour voir je ne sais quel être démoniaque sortir de je ne sais où... C'est alors qu'un éclair puissant strie le ciel, me faisant sursauter de plus belle et je pousse un cri bref de frayeur... Le silence revient, et je n'ai pas baissé la garde de mes lames... Je me perds dans mon esprit...

Je crie...

« HAAAAAAAAAAAAAAAAAAA! »

Je frappe les airs de mon sabre et de ma rapière, je ne sais pas ce qui me prend... La colère monte en moi, sans que je puisse l'expliquer... Je hurle au vent...

« Où est-on?!?? Qu'est-ce que ce lieu maudit!? »

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 Sujet du message: Re: Chapitre 7 : La fin de votre monde
MessagePosté: Sam 17 Sep 2011 15:53 
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Daio a écrit:
Les portes s'ouvrent avec lenteur mais dans un bruit proche de celui du tonnerre, le bruit est tellement puissant que je suis obligé de mettre mes mains sur mes oreilles. Mais ceci ne semble pas suffir, je ressens le bruit jusqu'à l'intérieur de mon corps. Mes entrailles vibrent de la même façon que le son ondule dans l'air, j'ai l'impression que je vais me déchirer.

( Je n'aurais pas du me mettre aussi près de cette satanée porte.)

Le bruit s'atténu doucement alors que les portes sont bientôt totalement ouverte. Je regarde en direction des dragons, de peur que si s'approche trop vite pour que nous puissons nous enfuir.

( Entre les dragons et l'inconnu, le choix n'est vraiment pas évident.)

Une petite brise se lève mais curieusement, elle provient des ténèbres de la porte. Elle semble vouloir aspirer tout vers l'intérieur. La brise s'intensifie rapidement, la poussière du sol commence à s'envoler. Mes mains se remettent à trembler, la peur s'infiltre à travers mon sang, celui-ci devient poison.

( La peur est mon ennemi, je ne dois pas avoir peur. Mais comment alors que cette brise se transforme en tempête progressivement. Il me faut fuir.)

Je ne peux plus distinguer le sol, il y a maintenant comme un brouillard de poussière. Les dragons viennent de se poser près de nous et ne pas être dérangés par le vent. Je distingue clairement la chose qu'ils tiennent entre leurs griffes assérées. La poussière commence à flouter ma vue, je place ma main devant mes yeux pour les protéger.

( Tu as été rattrapé traitresse mais tu aura l'occasion de mourir avec nous apparament.)

Les dragons la jette avec violence vers la porte, un accès très probable vers l'enfer. L'elfe grise se met à hurler mais un cri presque inaudible tellement le vent est fort. Mais l'idée que la même chose m'arrive me terrorise.

Je me retourne et commence à courir à l'opposer de la porte. Je vois le Katana de Daulandil se relève, se tient droit. Il va bientôt se faire lui aussi aspirer dans les abimes profondes de la terre. Quand j'arrive à côté de l'arme, je l'empoigne et l'emmène avec moi.

Le vent s'intensifie de plus en plus, le corps du traite se relève, à quelque mètre devant moi, comme s'il était revenu à la vie. Je reste tétanisé un instant, il ne peut être vivant, son corps est lambeau, son coeur s'est arrêté de battre. Il doit être mort, ceci ne peut être possible.

( DE P***** BOUGE TON CUL AVANT DE TE FAIRE AVALER PAR CE TRUC. IL EST MORT, IL SE FAIT JUSTE APPER; ACCROCHE TOI A QUELQUE CHOSE.)

La voix de Jack me fait comme un choc, elle me fait quitter mon espèce de transe de terreur. Je sens mon corps qui se déplace vers l'arrière sans que je lui en donne l'ordre. Je regarde mon ami Cromax qui vient de planter la hache d'Andelis dans le sol et si tenir fermement. Un sourire apparaît sur mon visage, des larmes veulent couler mais ceci leur est impossible car le vent a assèché mon visage.

Je me lance avec puissance vers un arbuste. A proximité de ma cible, je ressens la tempête devenir ouragan. Je donne une dernière impulsion dans mes jambes pour arriver à l'arbuste.

( Vais-je l'atteindre ou vais-je finir comme Cheylas.)

Je tends mon bras à son maximum et arrive de justesse à m'agripper. Mon coeur s'accélère tellement que je le sens battre dans ma tête. J'ai l'impression d'entendre les tambours qui donnent le rythme aux rameurs des navires. Ma main se serre tellement sur l'arbuste que mes veines se mettent à sortir.

J'accroche du mieux que je peux pour le moment le katana que j'ai maintenant avec moi à ma ceinture. J'essai de me tenir maintenant à deux mains sur l'arbuste mais quand ma deuxième main touche une branche, une épine se plante à l'intérieur.

Une douleur vive s'insinu en moi, je relâche ma deuxième. Je perds prise, je me trouve aspirer par le gouffre. Je le vois arriver à toute vitesse. Dans mon malheur, je vois une possible lueur d'espoir. Une jeune plante se trouve entre moi et les ténèbres. J'arrive dessus à bras ouvert pour être sur de ne pas pouvoir la louper.

Je m'écrase dessus avec une telle violence que je ressens un brutal craquement dans mon épaule. Je pousse un cri de douleur.

( La douleur est comme la peur, elle se répends dans mon sang et vient pourir le coeur qui me fait vivre.)

Je n'arrive plus à sentir mon épaule droite mais quelque chose d'étonnant se produit. Mon bras continu de serrer la plante, il se serre de plus en plus, les muscles en deviennent saillant. Pendant un court instant je ressens la présence de Jack. Apparament lui aussi tient à la vie malgré le fait qu'il aime la détruire.

Je tourne légèrement la tête et peux voir au loin, une créature qui nous est chère à tous être triste. Il s'agit d'Ello, il semble pleurer.

( Tu ne dois pas être triste petit, nous ne mourrons pas car si c'est le cas, nous vivrons dans ton coeur.)

Un sourire de tristesse apparaît sur mes lèvres et je murmure:

« Je suis heureux de mourir à vos côtés mes amis »

Soudain je vois Seldell passer à côté de moi, il semble vouloir essayer de se retenir au sol mais le vent est beaucoup trop fort. Je ne sais pas ce qui me prends sur le coup mais une de mes mains lâche la plante et vient attraper l'archer au col de sa chemise.

Je me sens écartellé, la douleur de mon épaule de relance de nouveau.

( TU ES FOU DE? LÂCHE LE BORDEL DE M****, JE NE POURRAIS PAS TENIR LONGTEMPS; J'AI TROP MAL.)

Sa phrase à peine fini, la douleur s'intensifie. Je sens quelque chose se déchirer à l'interieur, je n'ose imaginer se qui arrive à mes muscles. Jack commence à lâcher prise, je glisse de plus en plus. Je regarde Seldell dans les yeux. Nous avons tout les deux les yeux emplient de larmes. Je crie:

« Désolé »

Avant même que je lâche mes deux prises, la plante et Seldell, celle-ci vient à se déraciner. Je lâche tout, l'archer qui se trouve aussitôt appé et la plante étant plus légère que moi se retrouve déjà dans le vortex de ténèbre.

J’entre à mon tour dans les profondeurs du néant, du rien, de la mort certainement. Je tombe tout en observant la porte, en tournant le dos à l’inconnu. Je vois mes compagnons me rejoindre un par un.

(Cela me fait mal de les voir tous disparaître, je les ai aimé, ils m’ont protégés et moi je n’ai rien pu faire pour eux)

Dans la lumière de la porte, je peux voir une petite ombre qui nous observe tomber. Il doit certainement s’agir de Ello, celui qui nous venons de sauver de la mort. Est-il toujours triste ou sourit-il maintenant que nous disparaissons dans les profondeurs de la terre.

La porte disparaît au fur à mesure, je me retourne pour voir la mort arriver face à moi. Je préfère la voir arriver que d’attendre d’en avoir la surprise.

Mon esprit commence à s’embrumer, ma tête devient lourde. Une lumière d’une rare force commence à m’entourer, elle est forte. Elle y est tellement qu’elle aveugle mes yeux qui sont devenu plus sensible à lumière à cause de mon début d’évanouissement.

Elle me brûle le visage, elle semble même s’infiltrer en moi. Je veux pousser un hurlement de peur mais les rayons m’étouffent aussi, ils m’empêchent presque de respirer.

(Vais-je mourir ainsi comme un simple mortel, je ne pourrais pas mourir avec honneur sur un champ de batailles.)

Puis tout disparaît, plus rien. Les yeux se ferment.

Je regarde autour de moi, je n’arrive même pas à assembler des pensées, je ne peux plus raisonner. Autour de moi rien, pas un de mes compagnons, j’ai l’impression de planer dans une nuit comme celle que j’ai connu à Caïx, une nuit sans rien dans le ciel. Pas une étoile pour dire où je suis, pas de Lune pour venir me baigner dans le bien être comme la dernière fois. Il n’y a même pas de nuage, un ciel qui ressemble au plafond d’une grotte, un ciel triste, sans vie.

De nouveau, rien, une absence.

Je rouvre les yeux, je suis allongé sur quelque chose de solide, de plat, de dur et froid à la fois. J’ai l’impression d’être assis sur un glaçon. Intérieurement je ris un peu en repensant à Cromax et à Lillith mais ce rire même intérieur soit-il, relance la douleur de mon épaule. A ceci, il faut que j’associe le froid qui s’insinue avec mon corps en contact avec le sol. Je frisonne, j’ai de nouveau peur.

Puis je referme les yeux, je me révanouis, je replonge dans le sommeil

Je me réveille, sans ouvrir les yeux, car une brise glacée vient me lécher le visage. Je sens de minuscules grains de sable se glisser dans mes vêtements, mon armure et mes bottes. Le simple fait de bouger provocque un irritement de ma peau. Le sable est froid lui aussi et en plus il vient blesser encore plus mon corps.

La brise s’infiltre en moi faisant voleter mes manches et mes cheveux. Malgré le froid qu’elle apporte, elle est agréable. Elle réveille doucement mes sens mais aussi la douleur dans mon épaule. Mon visage se déchire dans la douleur. Soudain une lumière blafarde vient traverser la paupière de mes yeux.

(Suis-je mort ou suis-je toujours vivant. Je pense être vivant, j’aurais du sentir ma mort.)

J’ouvre lentement mes yeux et me retrouve obligé de mettre ma main devant à cause du sable volant dans l’air. Je commence à lever la mauvaise main. La douleur s’infiltre dans mon épaule, dans mon bras et dans mon corps. Je ne supporte pas cette douleur. Je laisse retomber aussitôt la main, je me sens faible comme si j’avais perdu toute mon énergie.

Je recommence à ouvrir les yeux et me protège avec ma main gauche. J’éprouve une certaine difficulté à la lever. Elle tremble, elle retombe, elle se relève plusieurs fois jusqu’à enfin pouvoir se mettre devant mes yeux. Et là je tombe à genoux, mon esprit semble vouloir se scinder en deux, il semble ne pas pouvoir résister à la vision qu’il a devant lui. Je voudrais refermer les yeux mais c’est impossible tellement la vision, que j’ai, est ahurissante.

Devant moi une vision d’horreur, le ciel est sombre, remplit de nuages à l’allure menacante. Des nuages que je n’ai jamais. Je les ai peut être rêvé ou imaginé mais je n’en ai jamais vu de tels. C’est comme vivre un cauchemar éveillé. Il semble tournoyer vers un point bien défini. Je continu d’observer le ciel malgré la faiblesse de mes yeux. Le ciel semble déchiré en un point et là, la pire chose que je puisse voir si trouve.

Un visage a allure humaine, d’une peau rouge sang me surplombe. Il me regarde comme le ferait un dieu. Il donne l’impression de vouloir fuir ce monde. Son visage me glace le sang, j’ai la sensation que mon sang se déplace moins vite et n’apporte plus de chaleur à mon corps. Dans ses yeux démesurés et globuleux, je peux voir la flamme de la folie, la même flamme qui brulait dans les yeux de Daulandil. Son visage est tellement grand que je ne peux pas le voir entièrement, je n’en aperçois qu’une infime partie. Il observe calmement, impassible comme s’il attendait quelque chose.

Je cherche à poser mon regard autre part et je suis de nouveau stupéfait car je peux voir les restes d’une civilisation. Devant s’étends que des ruines, des pans de murs encore debout, des colonnes, des arcs et autres reste d’une civilisation qui a dut vivre un moment glorieux mais qui a disparut ne laissant derrière que des traces qui ne pourront pas disparaître avant plusieurs siècles.

Une brume cache mes pieds, j’ai l’impression de marcher sur un nuage. Je vois mes compagnons se relever un par un. Tout le monde est pris de stupeur, nous sommes tous terrifiés de ce que nous avons devant. Soudain le vent vient briser le silence et nous blesser avec son froid. Le seul avantage que je tire de ce froid est qu’il a endormi ma douleur à l’épaule.

Je jette un œil au-delà de ce que je pouvais voir tout à l’heure. Je ne vois qu’un immense territoire où s’entrecroise des tombes.

(Nous sommes dans un gigantesque cimetière, serions nous morts et ceci serait l’enfer?)

Je vois Cromax, il est encore sous le choc. Il tremble de peur tout comme moi mais sa peur semble le dominer. Soudain il dégaine ses lames et nous crie :

« Ne m'approchez pas, restez où vous êtes!!! »

Je reste sans voix en le voyant agir comme ça. Je commence à vouloir m’approcher de lui mais il m’en disuade aussitôt en agitant ses armes.

(Que t’arrive-t-il mon frère ?)

Tout à coup un fracas vient briser le silence mortel qui régnait. Je sursaute tout comme mon ami surpris par un simple éclair. L’elfe se met à crier à remuer de plus belle ses armes. Des larmes montent dans mes yeux voyant une personne que je traite comme un frère disparaître dans la folie. Il nous dit ensuite :

« Où est-on?!?? Qu'est-ce que ce lieu maudit!? »

Je le regarde dans l’incapacité de lui répondre. Je prends une grande inspiration et lui dis :

« Cromax, mon ami, mon frère range ses armes au fourreau. Tu pourrais te blesser et nous blesser aussi. S’il te plait dit moi se qu’il t’arrive ? »

Je pose mes mains devant ma bouche et une expression de terreur apparaît dans mes yeux. Ma voix n’était celle de d’habitude, celle-ci est la superposition de ma voix et de Jack. De plus elle résonne avec un certain mysticisme.

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MessagePosté: Sam 17 Sep 2011 15:53 
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Cromax a écrit:
De, qui s'est avancé avant que l'éclair ne retentisse, rapidement persuadé de ne plus trop remuer par l'agitation de mes lames, me parle maintenant d'une manière assez curieuse. Non pas que ses paroles ne lui ressemblent pas, puisqu'il connaît mon nom et m'appelle frère, mais sa voix est différente, et un mystère y résonne curieusement. Je sais que ce n'est pas le vent qui la déforme, c'est bel et bien dans ses cordes vocales qu'elle a changé, et lui aussi, ou plutôt sa pâle copie, puisque je crois de moins en moins que c'est le De que je connais. En effet, le drow, tout surpris de s'entendre parler ainsi, plaque ses mains sur sa bouche et me regarde d'un air effaré.

(Ainsi donc vous n'êtes plus vous, et la moindre de vos paroles est faite pour m'empoisonner la vie, me l'ôter... ça JAMAIS ça n'arrivera...)

Je regarde l'être qui se dresse devant moi. Ses traits me sont familier, mais je sens et je crois que ce n'est que tromperie... C'est certainement un démon qui l'habite maintenant, ainsi que tous les autres...

(Oh non... pas Lillith!)

Mais lui aussi s'est levé et me regarde suspicieusement. J'enrage intérieurement et fais à nouveau zigzaguer mes lames devant moi pour tenir ce faux allié loin de moi. Alors que je recule prudemment, mon mollet heurte une tombe et je sursaute de plus belle, poussant à nouveau un cri. Aussitôt, je décide de répondre à De, ou celui qui a pris sa forme...

« Reste loin de moi, tu connais ton erreur désormais, Démon! Ta voix n'est pas celle de mon ami, tu n'est pas mon ami!!! Recule ou je te tuerai! Rends moi De!!! Rendez-moi mes compagnons! »

Ces derniers mots ont été hurlé dans le désespoir. Malgré ces présences que je crois hostiles, je me sens seul, perdu au milieu de cette plaine macabre... Mes dents sont dévoilées et crispées rageusement, comme si j'allais grogner...

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 Sujet du message: Re: Chapitre 7 : La fin de votre monde
MessagePosté: Sam 17 Sep 2011 15:54 
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Daio a écrit:
Je vois que Cromax ne sait plus ce qu’il doit croire, je comprends parfaitement qu’il doute mes paroles étaient certes les miennes mais pas la voix. Cette voix mystique est du plus étrange, je ne sais d’où elle peut venir. Peut être le fait que ce lieu est complètement différent du reste. Peut être que le choc de tout à l’heure à scindé réellement mon esprit et que maintenant Jack et moi parlons en même temps. Et que ce choc provoque quelque chose d’étrange mais je trouve cette voix agréable, du moins pour moi. Car je ressens de la puissance à l’intérieur.

Je continu d’observer Cromax, je peux voir qu’il se bat avec lui-même comme moi je le faisais à la seul différence c’est que j’avais Jack.

(Tu mène un combat bien difficile contre un ennemi dont tu connais tout et rien à la fois. Je compatie)

Mon frère d’arme recule progressivement jusqu’à heurter de son mollet une tombe. Il est tellement surpris qu’il sursaute et pousse un cri.

( Tu devrais te calmer un peu et réfléchir à ce qui se passe et commencer ton combat face à toi-même)

Soudain il me répond :

« Reste loin de moi, tu connais ton erreur désormais, Démon! Ta voix n'est pas celle de mon ami, tu n'est pas mon ami!!! Recule ou je te tuerai! Rends moi De!!! Rendez-moi mes compagnons! »

Juste après il commence à grogner et à montrer les dents .

( Tu es tel un animal blessé sauf que la blessure s’est toi qui te l’ai infligé.)

Je prends une inspiration et lui dis toujours calmement :

« Cromax, je suis bien De. Mon vrai nom est Daio Ichioama, je suis maître d’arme tout comme toi. Nous nous sommes rencontrés à l'auberge du pied levé à Tulorim, tu appartiens à une guilde que j’ai fondé à Caïx Imoros, elle s’appelle les chevaliers de la flamme noire. Tu en ai même mon bras droit, tu a sur ton avant bras une cicatrice fait par Zya la fille du capitaine de mon navire. J’ai toujours été à tes côtés, nous avons vaincu de nombreux ennemis ensemble. S’il te faut une autre preuve que je suis De, je vais te la donner maintenant malgré ma blessure. »

Je dégaine le katana que j’ai maintenant en ma possession, il sera plus facile à manipuler que mon arme habituelle. Je concentre mon énergie un instant puis me tourne vers un endroit dégagé. Je lance avec rage un Rana Slash rouge écarlate comme à son habitude.

« Est-ce que ceci te suffit ou non ? »

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MessagePosté: Sam 17 Sep 2011 15:54 
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Lillith a écrit:
Le grondement se fait de plus en plus assourdissant et un vent puissant s’engouffre dans la porte. Je jette un regard étonné à Bogast pour voir sa propre surprise : ce n’est pas lui qui fait cette rafale. Je n’ai pas le temps d’arrivée jusqu’à la porte et Cromax que le souffle redouble d’intensité, commençant à faire rouler le corps de Daulandi vers les ténèbres internes de la montagne. Mon amour se relève et dégaine la hache d’Andélys, pour la planter dans le sol avec force et s’y retenir. Me sentant emporté moi aussi dans le gouffre insondable de ce trou noir nous aspirant, je fais un écart sur la droite pour tendre les bras vers un arbre et m’y retenir.

(Il faut que je tienne bon…)

Les dragons arrivent, portant Cheylas dans leurs griffes. D’un coup rageur, ils la propulsent dans le portail, celle-ci ayant à peine le temps de crier. La puissance du vent se gonfle de seconde en seconde. Je me retrouve bientôt à l’horizontale, enserrant de mes bras autour du tronc.

(Normalement, l’arbre devrait tenir. Mais moi ?)

L’écorce est fine et lisse, et la mousse n’arrange rien. Mes bras commencent à râper le dépôt verdâtre en glissant et je me retrouve vite tenant le tronc seulement par mes mains. Autour de moi, tout le monde tient comme il peut, mais certains de mes compagnons perdent prise. Voyant tour à tour nos deux cartographes, Keynthara, De et Seyra chuter mortellement. Ils disparaissent dans les ténèbres et je n’ai même plus la force de crier vainement l’horreur de leur perte. En effet, je me sens de plus en plus faible. Mon corps semble se réchauffer, mes mains sont en feu et, même si elles tiennent bon, commencent à s’engourdir de multiples crampes. Je vois en désespoir de cause Lelma lâcher sa prise pour rejoindre sa fille, laissant une boule dans la gorge, n’arrangeant rien à mon souffle qui se fait plus court.

Les dragons et Ello nous regarde tranquillement, pas touchés par le souffle magique. Mais aucun signe ne montre qu’ils veulent nous aider. Ils contemplent le spectacle.

Ca devient de plus en plus dur de tenir. Mon regard se porte sur Bogast qui vient de perdre son appui. Il file droit vers le vide sans contrer ce vent avec sa magie. Je comprends alors ma soudaine bouffée de chaleur et mon affaiblissement. Ce vent aspire aussi la magie. Je contemple sans pouvoir rien faire notre chef d’expédition se diriger vers les ténèbres. Il arrive alors à se réceptionner en s’accrochant à la hache de Cromax, juste au seuil du portail maudit. C’est alors avec horreur que je vois celle-ci lâcher sous le choc et le poids de deux personnes. Bogast s’estompe dans le vide et Cromax, mon bel elfe, mon amour disparait dans l’ombre grandissante de la grotte. L’éclat rougeoyant cesse de briller pour laisser la noirceur envahir tout le tableau.

« CROMAX !!!!!!! NONNNNNNNNNNNNNNNNNNNNNNNNNNNNNNNN ! »

Je m’use la voix à hurler vainement, détruisant le peu de souffle qu’il me reste. J’ai si mal que je ne vois pas de raison de retenir ce cri. Je vois alors Lothindil se faire emporter par le tourbillon. Elle aussi avait perdu sa magie qui aurait pu être salvatrice. Un rapide coup d’œil me laisse savoir qu’il ne reste que moi, plus que moi de notre groupe. Tous les autres sont morts, ou pire… Mais je n’en mène pas large et le tronc glisse de plus en plus. Je tourne mon visage alors vers Ello et les dragons pour lancer un regard, mais je me stoppe en chemin.

(A quoi bon rester en vie seul ? Mon Cromax est mort…)

J’examine le vide sous moi, ou plutôt derrière moi. Le vent emporte des feuilles d’arbres et autres déchets naturels, devenant un siphon de nature qui s’obscurcit au niveau des portes, se teintant d’un noir d’ébène, une ombre qui ne reflète que le néant, mais qui pour moi reflète les yeux écarlates de Cromax. Je lève alors les yeux vers les dragons, les fixant d’un air déterminé et dur, emplit de reproches. Puis je laisse mes mains meurtris quitter leur étreinte qui se faisait de plus en plus ténue.

Je me sens alors perdre connaissance, entouré par les ténèbres. Puis plus rien. Le néant absolu.



J’ai l’impression de revenir d’un long voyage. Ce qu’il contenait, je n’en sais rien. J’ai seulement l’impression qu’une éternité s’est déroulée depuis notre voyage sur Verloa. Du temps perdu, flottant dans un vide dénué de toutes couleurs et de toute lumière. Je commence à sentir un contact froid sous moi. Une immensité rigide et glaciale. Pourtant, ce froid ne me sied pas. Il n’a pas la douceur des premières neiges ni l’absolu splendeur de Yuia dans les abîmes de température que j’ai pu créer par ma magie. Non, ce froid n’est pas juste physique, mais moral. Un froid qui engourdi l’esprit et l’âme. Le froid impitoyable, qui n’a pas de raison d’être à part faire mal.

J’ai du mal à ouvrir les yeux, comme si mes paupières étaient soudées, comme si il valait mieux se contenter de ce froid sans rien de plus. Un vent léger fait battre du sable contre mon bras, comme des milliers de picots qui font échos au froid mordant. J’entends soudain des cris dont j’ose à peine reconnaître la voix.

(Cromax, tu es en vie !)

Mais ses propos sont terrifiants, empreint de peur et de paranoïa. J’ai envie de le rejoindre, mais il faut ouvrir les yeux. Cet effort est insurmontable, et je suis encore loin de pouvoir bouger autre chose. Je me sens lasse et vide. J’ai toujours cette impression que mes fluides ne sont plus que le fantôme d’eux même. Tout à coup, j’entends un coup de tonnerre violent et le choc semble me réveiller. Je redresse le buste en prenant une grande inspiration et en ouvrant les yeux. Le spectacle est tout simplement terrifiant. Le ciel ressemble à des flots de plomb en fusion, ondulant en suspension. Les volutes brunes et bronze tourbillonnent inlassablement. Et au milieu du ciel se trouve un visage gigantesque. Le visage d’un homme tourmenté et si fou qu’on dirait un démon. Sa peau cramoisie donne l’impression d’être recouverte perpétuellement de sang et ses yeux jaunes exorbités me fixent. Il émerge des flots tumultueux comme si il essayait d’en sortir et de me rejoindre. J’en tremble littéralement de peur. Essayant d’occulter sa présence, je porte mon attention sur les environs. Au milieu de ruines et de tombes s’étendant à perte de vue, je vois mes compagnons. Cromax semble en état de choc et De essaye de lui prouver qu’il est bien l’ancien De, malgré une voix étrangement plus grave et sombre. Le guerrier drow use même de sa botte secrète pour prouver son identité.

(Ils sont en vie !! Cromax est en vie !)

Je tente de me lever malgré mon affaiblissement et me met à courir vers mon bien aimé en oubliant tout le reste. Plus rien ne compte, que ce soit le visage dans le ciel, les millions de tombes ou ses épées dégainées ; Il est là, c’est le plus important.

« Cromax, Je te croyais perdu, mon amour ! »

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 Sujet du message: Re: Chapitre 7 : La fin de votre monde
MessagePosté: Sam 17 Sep 2011 15:54 
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Cromax a écrit:
Le drow qui se présente comme mon ami De me fait un long discour sur nos souvenirs communs, repassant le fil de nos relations: notre rencontre, nos aventures ensemble, et même Zya, la fille du Capitaine sur l'Eventreur des Mers dont la cicatrice de son message d'adieu orne encore mon bras, comme en transparence sur ma peau, cicatrice gravée à jamais en moi... Il me parle des Chevaliers de la Flamme Noire, association dans laquelle je suis rentré sans le savoir, en même temps que mes relations ont commencé avec l'elfe noir.

Je ne sais plus que penser... Je bouillonne du doute qui assaille ceux qui ne savent pas ce qui leur arrive. J'hésite, je ne sais que faire, je vois cet être qui avec quelques stratagèmes bien pensés essaie de me prouver par tous les moyens que je peux avoir confiance en lui, en sa bonne foi...

Il sort alors son arme, ce qui déclenche chez moi un vif mouvement de recul, et je bute encore sur une autre tombe, les lames en position de défense. Mais l'attaque écarlate qui m'avait sauvé la vie dans la carcasse de l'aynore ne m'est pas destinée. Ce n'était qu'une démonstration, une nouvelle tentative de preuve...

« De? »

Je ne sais que penser... Cet être sait des choses, ça c'est sûr, mais un fameux doute est en moi... Si il s'est emparé du corps de mon ami, pourquoi pas de son âme aussi, de ses souvenirs, de ses pensées? J'éclate de rage à cette idée, qui condamnerait mon ami et tous mes autres compagnons à disparaître à jamais, envahis par des spectres maudits...

Je m'élance en hurlant de colère vers le drow, et je m'approche de lui rapidement, avec une haine impressionnante, les lames prêtes à transpercer de toutes parts cet adversaire rude. Mais au dernier moment, au moment où mes armes n'avaient plus qu'un mouvement à faire pour percer les chairs noires de l'elfe noir, je vois le corps de mon ami... Ce corps avec qui j'ai partagé beaucoup de choses, même si ça n'était pas comme Lillith, ni les autres... Alors mes bras s'abaissent et ma course se fane, finit par disparaître lentement.

J'arrive face à lui les bras ballants, tenant mes lames sans plus trop de conviction, totalement perdu... J'éclate alors en sanglots, prenant alors mon ami dans mes bras dans une étreinte amicale et heureuse, parcourue des spasmes de mes pleurs...

« Daïo, mon ami de toujours! Comment ai-je pu penser... »

Et je sanglote à nouveau sur son épaule puissante. Je le serre contre moi et puis, après un moment, relâche la pression de mes bras et m'écarte un peu de lui, regardant son visage avec les yeux rougis par les pleurs qui ont mouillé mes joues. Je lui souris néanmoins, retrouvant en lui celui que je connais, malgré son changement de voix... Je sais que c'est lui...

C'est alors que je vois Lillith accourir vers moi. Mon visage s'égaie davantage encore, et je cours vers lui pour plonger dans ses bras grands ouverts. Sous le choc, nous retombons au sol, sous la brume, et je ne me gêne pas pour l'embrasser à pleine bouche, cette homme qui m'a fait vivre tant de plaisir, qui a éveillé en moi tant de désirs... Pas encore tous assouvis... Toutes mes sensations sont les mêmes qu'avant... Je ne suis pas mort... Me relevant, je ris à gorge déployée, comme pour provoquer ce visage effrayant et grotesque qui nous reluque dans le ciel.

Vivant, bien vivant...

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MessagePosté: Sam 17 Sep 2011 15:55 
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Daio a écrit:
Cromax est parcouru par le doute, il ne sait plus quoi penser, il ne sait plus quoi faire. Il se retrouve perdu dans un monde qui ressemble à l’antre des morts. Nous pensons tous que nous sommes morts mais lui y croit plus que moi. Le fait de voir ce lieu, de nous voir et d’entendre ma voix superposée à celle de Jack peut provoquer un choc immense.

Il réfléchi avec son esprit, il ne fait que penser. Il ne cherche peut être à écouter la petite voix qui vient du fin fond de son âme, la petite voix qui est émise par son cœur.

( Moi aussi avant je pensais avec mon esprit et je me suis rendu compte plus tard qu’il fallait plutôt écouter son cœur car il dit la réalité des choses.)

Puis j’ai peut être abusé avec ma démonstration du Rana slash car il a pris peur et à reculé de nouveau. Il trébuche encore une fois sur une tombe, je peux voir la peur dans ses yeux. Une peur en tant normal que j’utilise pour vaincre mais je ne peux pas tuer un ami. Il dégaine ses lames et me regarde, la peur toujours présente et de plus en plus forte.

« De ? »

J’incline seulement la tête pour lui répondre, je ne veux pas le faire paniquer encore plus avec ma voix. Je vois que la peur se transforme peu à peu en rage, en haine.

(Il va vouloir me tuer)

Tout à coup, j’entends un voix derrière moi, une voix masculine, humaine et prise par la peur elle aussi. Il doit certainement s’agir du glaçon, il ne se rend pas compte qu’il risque de se faire tuer ce fou. Cromax pousse un hurlement de rage et s’élance lames en avant vers moi.

(Je n’ai pas de temps à perdre en discours, j’ai une fraction de seconde pour agir)

Je m’élance à mon tour mais pour me mettre devant le cryomancien, je lui dis avec colère :

«Pauvre fou, tu ne vois pas qu’il n’est plus lui-même, il pourrait te tuer. »

Je me place à mon tour en position de garde mais ma seule défense s’il s’approche trop se sera l’attaque. Je ne pourrais pas nous plus donner une attaque sans force, je serais obligé d’utiliser le Rana.

Soudain mon frère baisse ses armes et ralenti sa course.

( As-tu enfin entendu ton cœur ou as-tu préparé un piège ?)

Il s’approche de moi en marchant puis se met à pleurer et m’étreint avec amitié. Il vient d’avoir la plus grande douleur que l’on puisse subir, celle du cœur. Une blessure qui mettra du temps à s’effacer mais sa passera. Il serre de plus en plus fort, ma douleur à l’épaule me relance de plus belle, je serre les dents pour ne pas hurler.

( P**** de bordel de m****, j’ai mal, j’ai l’impression que l’on m’arrache le bras)

Puis Cromax me dit :

« Daïo, mon ami de toujours! Comment ai-je pu penser... »

Je ne préfère pas répondre car la réponse se trouve en lui. Je ne dois pas l’aider sur le chemin qu’il vient de prendre sinon il n’en sortira jamais. Il se remet à pleurer sur mon épaule puis il s’écarte et me regarde les yeux encore rouge puis me sourit. Je le lui rends puis le laisse rejoindre son glaçon adoré.

Je m’approche d’Aérovès et lui dis :

« Excuse moi de te déranger, je sais que plein de choses viennent de se passer mais j’aurais besoin de soin. »

Je retire mon armure et ma tunique pour lui montrer mon épaule qui a tripler de volume et une chaleur s’en dégage.

(Je me suis vraiment pas loupé cette fois.)

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 Sujet du message: Re: Chapitre 7 : La fin de votre monde
MessagePosté: Sam 17 Sep 2011 15:55 
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Lothindil a écrit:
Comme si la douleur imposée à mon esprit par mes serments à Yuimen s'intensifiait et se réifiait, une grondement sourd me parvient et fait vibrer la terre. En me retournant, je vois la porte s'ouvrir sur une obscurité plus intense que toutes celles que j'ai pu imaginer. En une forme de réflexe, je lance une colère verte de et vers un arbre pour m'y accrocher au plus vite.

Cette noirceur m'inquiète comme je ne l'ai jamais été, plus que la mort, l'inconnu m'effraye. Qu'y a-t-il derrière cette écran noir? La mort, le rien? Je ne veux pas le savoir et me cramponne de toute mes forces à l'arbre. Pour la première fois, j'ai peur, de cette peur qui mène à un effroi plus terrible que les angoisses les terribles. Seuls mes réflexes magiques semblent pouvoir agir, peut-être grâce à Lirelan qui ne semble pas soumise au vent terrible qui nous attire vers la porte ouverte.

Mon corps se couvre et poils bruns rêches tandis que mes bras et mes jambes me serrent plus encore contre l'écorce. Je sers cet arbre comme je n'ai jamais rien tenu, même pas ma propre vie. J'ai peur comme rarement, ma peur me paralyse mon esprit et mon corps, je ne peux plus bouger, je ne veux plus bouger, je veux faire un avec l'arbre pour ne plus m'en détacher.

Des hurlements derrière moi me font comprendre que certains ont lâchés et la terreur que je ressens dans leur cri me font serrer plus encore à m'en faire mal. Le vent se fait plus intense arrachant mes poils par touffe, mais je tiens, tant par la force de ma magie que par celle du désespoir. Les larmes d'horreur qui s'écoulent de mes yeux filent vers la porte ouverte. Je me cramponne de plus en plus difficilement.

(Lirelan, à l'aide!)
(Je ne peux rien faire, cette obscurité semble tout absorber, autant la lumière que la magie.)

Le vent semble s'intensifier tandis que mes doigts glissent sur l'écorce qui se brise. Je m'accroche autant que je peux, mais je sens que si ça ne cesse, je ne pourrais tenir. Mon arbre penche de plus en plus, se mettant quasiment à l'horizontal, je glisse de plus en plus, approchant de la cîme avec effroi. Je tente de retourner vers la base du tronc, mais le vent est plus fort que mes efforts et je finis par être emportée.

La chute vers la porte semble durée une éternité. Je vois Bogast qui glisse à son tour. Me retournant pour y entrer les pieds à l'avant, je vois Cromax non loin devant ainsi que Lillith. Apeurée, je vois les dragons nous regarder comme si de rien était et Ello, le regard triste. Je finis par entrer dans le noir de la porte, m'y laissant absorbée, désespérée et résignée.

L'obscurité me calme instanténement. Cette obscurité est aussi troublante qu'apaisante, j'ai l'impression d'être privée de mes sens, je ne sens plus rien, ni le vent, ni la lumière, ni le chaud, ni le froid. La sensation est tellement semblable à la destruction du globe lors de mon coma. J'ai l'impression de sentir en moi les âmes s'étant doublement sacrifiés pour moi mais aussi la haine de tout ceux qui furent mes ennemis, cette haine me poussant à vivre et à combattre.

"Par le courage... N'oublie jamais que chacune des feuilles peut par la magie donner la vie ou la mort... Mais que c'est par le courage que tu pourras vaincre et la mort et la vie."

Soudain une puissante lumière m'aveugle, les paupières fermées elle vient encore me brûler les yeux. Je me les protège en mettant les mains devant, mais j'ai l'impression que la lumière pénètre les pores de ma peau. Celle-ci m'enveloppe, m'englobe, m'étouffe me détruit. Est-ce un fluide de lumière pure dans lequel je suis entrée? est-ce que je vais mourir ainsi, stupidement? Non, ce n'est pas possible...

La lumière s'éteint brutalement et reviens le noir, le noir plein, comme une nuit sans lune ni étoile, comme une nuit noire, la première du monde. Comme celles des légendes ancestrales des vieilles légendes Sindel, celles parlant de nos terres perdues. Il parait que là-bas les nuits étaient ainsi parfois et que c'est pour ça que Sithi peuplait le ciel d'étoiles brillantes.

Le sol est dur sous mes muscles, dur et froid comme une lame d'acier. Ce froid s'imprègne en moi, un vent glacial, associé à des miliers de minuscules grains vient me geler. Les grains viennent jusque sous mon armure pour me démanger, me gêner et réveiller. J'ai l'impression d'être de retour dans le désert de l'Est, mais le vent y était chaud, terriblement chaud, ici il est glacial.

Je finis par tenter d'ouvrir les yeux, non, sans me protéger les yeux de ce vent mordant et abrasif et le décor que je vois est inimaginable. Tout semble si irréel...

(Lirelan?)
(Je suis là...)

Je me tourne vers lui, elle ne semble pas gêner par le vent et volète, comme à son habitude.

(On est où?)
(Ca je l'ignore... En fait je n'ai jamais vu cet endroit.)
(On est... toujours sur ... Yuimen?)
(Oui... C'est bien la seule certitude que j'ai, c'est que vous êtes sur Yuimen...)
(Bon, c'est déjà ça... Faut juste trouver comment sortir de là quoi.)

Tout cela est tellement étrange, ça ne ressemble en rien à tout ce que j'ai pu connaître sur Yuimen.

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 Sujet du message: Re: Chapitre 7 : La fin de votre monde
MessagePosté: Sam 17 Sep 2011 15:55 
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Lelma a écrit:
Un bruit intense, la montagne gronde lorsque les portes commencent à s'ouvrir inexorablement. Les deux immenses battants de pierre laissent passer une obscurité surnaturelle. Les dragons s'approchent, je crois que désormais tout est fini. Notre erreur nous sera fatale, nul doute maintenant que cette porte est ce que les dragons protègent et la panique d'Aakia, qui a essayée de me prévenir pour arrêter Cromax, devient compréhensible. Cette porte s'ouvre vers quelque chose de terrible, j'en ai le sentiment. Seyra s'accroche à moi, visiblement terrifiée par ce qu'il se passe. Pourquoi sommes nous là, au bord du monde, coincés entre une mort certaine par la faute de Cromax et un inconnu terrifiant ? Pourquoi allons-nous payer si cher d'être ici ? Si j'avais sû les dangers, si j'avais sû... Nous ne serions pas là, toi mon aimée, ma tendre petite fille. Toi à l'apparence si douce, si aventurière, si casse-cou, si vivante. Je ne t'ai jamais vu aussi terrifiée, je n'aurai jamais du m'approcher de ce bateau ce jour là. Toi qui voulait voir le monde, nous avons vu le mal, la mort, la traîtrise, le danger, les privations, la saleté, l'horreur. Moi ton père j'aurai dû ne jamais te permettre d'être ici, je n'aurai jamais dû accepter de monter dans ce bateau, encore moins combattre cet elfe aux chaînes dangereuses. Cet engrenage qui nous a conduit ainsi, vers ce constat d'échec lamentable.

Et pourtant nous sommes là, à attendre ce qui semble être la mort, incapable de réfléchir rationnellement. Je suis bouleversé, tout s'écroule, l'éternité dans mes yeux tombe en poussière. Je ne vois que toi, celle que je devais protéger, ta peur panique me terrifie. Tu es ma fille, un bonheur quotidien, jamais je n'aurai pensé être père aussi brusquement. Nous ne sommes pas du même sang mais nous sommes de la même âme mon aimée. Je te serre fort dans mes bras, te donnant mes dernières forces, murmurant doucement : "N'aie pas peur, je suis là." Quelques mots d'une importance capitale. Elle me serre d'autant plus fort.

Le vent commence à se lever et gagne en force, la porte continue dans un bruit infernal à s'ouvrir. Je ne vois plus rien que toi, je ne veux voir que toi. Le reste n'a plus d'importance. Je n'entend plus Aakia, mais je la vois sortir de mon collier et prendre la forme de l'oiseau de feu. Les dragons sont là, ils ne bougent pas, attendant quelques choses. Je suis incapable de prononcer le moindre mot. Soudain le vent accélère. Je me rends compte que la porte s'ouvre vers un gouffre qui nous aspire. Une tempête se déchaîne et je m'accroche à un arbre, ma fille s'accrochant fort à moi. Je vois Cheylas projeté par un dragon à l'intérieur de l'ouverture, disparaissant en un cri terrible.

Je croise le regard d'Ello dans le bois, il a la mine grave, triste, mais ne semble pas touché par le vent qui nous attire vers l'obscurité. Les dragons non plus ne sont pas touchés par ce vent terrible qui va crescendo à l'ouverture des battants. Nous nous accrochons tous à ce qu'on a à porté de main, mais la puissance de l'attraction est terrible, le rouquin est le premier a partir, l'aniathy s'accrochant à lui, il est rattrapé in extrémis par le Shaakt. Mais De lâche et nous voyons les deux partir dans l'obscurité avec une terreur sans nom. Nous allons être avalé par la porte et ce qu'il y a derrière ! Le médecin passe aussi dans un cri de terreur, suivit du Shaakt. Seyra a de plus en plus de mal à se tenir à moi. Je lui crie : "Accroches-toi je t'en prie !"

"Je ne peux plus !" Elle est terrifiée. Je la rattrape d'une main alors qu'elle glisse vers le gouffre. "Accroches-toi, ne lâche pas !"

"Papa..."

L'attraction est trop forte, doucement je la sens partir, alors que moi-même ma prise devient de plus en plus dure à tenir. Je suis tout aussi paniqué, je ne vais pas réussir à la tenir. Je regarde vers la forêt voyant le petit en larme, qui comprend ce qui nous arrive. Plus loin les dragons regardent la scène, Aakia est devant eux, comme pour leur parler, elle n'est pas soumise à l'attraction. Seyra glisse de plus en plus, je ne la tient plus que d'une main alors qu'elle vole vers l'inconnu.

"Papa ?" Son ton avait changé. "On y va, on peut pas faire autrement !"

Elle me lâche et s'envole vers ce gouffre noir, elle passe la porte. Je suis fini. Je lâche mon arbre à bout de force, sans autre but que de mourir. Triste existence, échec cuisant, pourquoi maintenant ?

Suis-je en train de mourir ? Ce passage dans l'obscurité éteint progressivement toutes mes sensations. Mes pensées affluent contredisant mes sens absents. Seyra, où es-tu ? J'ai besoin de toi ! Aakia m'entends-tu ? Le néant. Rien, je suis enfermé dans mon propre corps, une prison de chair et de sang. Une prison m'étouffant, me détruisant. Je deviens fou. Pourquoi, que se passe t'il ? Pourquoi sommes nous morts ? Qu'avons-nous fait pour mériter cela ? C'est la fin, la fin de tout.

Soudain une tache de lumière rouge apparaît devant moi et grandit. La lueur devient blanche et s'intensifie, elle brûle mon corps et mes yeux. Je ne peux pas fermer mes paupières, je suis torturé par cet éclat qui pénètre mon cerveau et le met à ébullition. Je suis comme découpé, tranché en petit morceaux par des milliers de lames. La douleur est intense, me rendant fou. Je veux en finir, que tout cesse. Je ne veux plus souffrir mais chaque seconde est pire que la précédente.

Trou noir... Plus rien. Je suis au sol, le froid prend possession de mon corps et le fige. Je suis aveugle. Est-ce l'enfer ? Je suis seul, isolé au milieu de la nuit éternelle. Je suis mort et fou de douleur. Que s'est-il passé ?

Un vent se lève, chargé de grains de sable qui s'immisce partout. Mes yeux voient une légère lueur à travers mes paupières fermées. Je lève un bras engourdi comme pour l'attraper et mes yeux s'ouvrent. Je protège de ma main mes yeux, le vent est chargé de particules. Je me relève doucement, le spectacle est une désolation. La mort est partout, un champ de ruines à perte de vue. Une terreur folle me vient quand je voit le ciel et cet horrible visage qui nous fixe. Mon coeur s'arrête, je défaille, je tombe à genou face à l'intolérable réalité. La mort nous a prit dans son sein.

Suis-je seul ? A priori non, certains de mes compagnons sont aussi relevés, fixant avec terreur la chose, devenant fous. S'ils sont là, où est Seyra ? Je la cherche partout, mais il est difficile de voir avec ce brouillard qui cache jusqu'à mes genoux. Et ce vent glacial qui gèle tout mon être. Quel enfer, pourquoi cela ?

"Aakia..." Je murmure, je l'appelle. "Aakia j'ai besoin de toi."

Mais ma faera ne donne pas signe de vie, je ne sais pas où est Seyra non plus, je suis seul, je m'éloigne des autres et trouve l'aniathy qui gesticule, je la voit juste apparaître de la brume. Elle me raconte rapidement que le rouquin est là, sous le manteau blanc des nuages, comme mort. Je n'arrive pas à parler, je trouve juste Seldell et l'assied contre une sorte de colonne. Il est toujours endormi, mais au moins il est hors de cet étrange brouillard, la tête dépassant.

Je regarde autour de moi, à perte de vue, dans une atmosphère orangée de fin des temps, des ruines, des tombes, un gigantesque cimetière. Où sommes-nous ? La mort nous amène donc dans cet endroit ? Un bruit énorme, un tonnerre grondant, nous parvient alors qu'un instant auparavant un grand éclair s'abat non loin de nous. Le silence qui s'en suit est si inquiétant, si envoûtant. Je tombe à nouveau à genou, vaincu par l'ensemble, les yeux dans le vague.

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 Sujet du message: Re: Chapitre 7 : La fin de votre monde
MessagePosté: Sam 17 Sep 2011 15:56 
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Lillith a écrit:
Alors que je cours à leur encontre, De me barre de le chemin, me hurlant de m’arrêter car Cromax est dangereux. Quelque peu calmé par ses paroles, je ralentis le pas en voyant mon minet charger, la lame à la main et la furie dans le regard.

Heureusement, il se stoppe, tombant dans les bras de son ami. Il a finalement repris ses esprits. Je ressens alors une pointe de jalousie et les rejoindre pour embrasser mon amour. Il ne tarde pas à se jeter sur moi, nous faisant rouler par terre, dans la brume, comme je l’avais fait un peu plus tôt dans les buissons, bien qu’on ait l’impression que ça fait une éternité.

Mais je me fige un peu dans mon élan amoureux en remarquant ce sur quoi nous roulons. Ce ne sont pas seulement des ruines. La pierre plate est lisse sur laquelle nous reposons est une pierre tombale. J’avais remarqué rapidement les tombes au loin, mais j’étais si préoccupé par Cromax que je les avais occultées.

J’ai un vif mouvement de recul et me relève en laissant échapper un hoquet de terreur. Je regarde à nouveau le paysage macabre. Cette terre est un cimetière sur sa totalité, laissant voir des croix brisées dessiner les courbes de la vallée.

Je me penche vers mon bien aimé tout en gardant mes yeux plongés sur la lande désolée. Je préfère ne même pas lever les yeux vers le ciel qui me terrifie tant.

« Qu’est-ce que cet endroit ? Cromax, où sommes-nous ? »

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 Sujet du message: Re: Chapitre 7 : La fin de votre monde
MessagePosté: Sam 17 Sep 2011 15:56 
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Cromax a écrit:
Mon amour me rend mon baiser, mais soudain, il se relève furieusement en s'apercevant que nous sommes allongés sur une tombe. Il en paraît traumatisé, terrorisé par cette découverte à laquelle je me suis déjà presque accoutumé si ce n'est que je ne sais toujours pas où nous sommes...

(Chacun à son tour dirait-on... Les autres seront-ils plus lents encore pour comprendre notre sort?)

Lillith me pose la question comme si je savais où on était, comme si je pouvais le savoir... Comment le pourrais-je? Jamais je n'ai visité un tel lieu... Jamais je n'en ai vu de semblable... Sommes-nous toujours sur Verloa? Je ne saurais même pas le dire... Tout est si différent ici... Un climat désertique et sec balayé sans cesse par un vent glacial qui mord la peau. Ce ciel mordoré sombre et nuageux, ces tombes par milliers, ces ruines, cette plaine infinie... Comment pourrais-je savoir à quoi tout cela correspond?

Je hausse les épaules en signe de dénégation, et mon regard se pose à nouveau sur cette grosse tête affreuse et rougeoyante, qui nous regarde toujours de ses yeux emprunts de folie... Lui sait certainement où nous sommes... Je me tourne vers lui, ce monstre infâme, cette vision chaotique d'atrocité sans nom. Je monte sur une tombe pour bien me faire voir de celui qui nous observe en silence et je crie. Je crie d'une voix forte, directement dirigée vers lui, essayant de passer par delà les sifflements du vent.

« MONSIEUR! MONSIEUR LA HAUT! OU SOMMES-NOUS? OU EST LA SORTIE? NOUS NE VOUDRIONS PAS VOUS DERANGER PLUS LONGUEMENT!!! »

Je parais certainement sûr de moi, mais à l'intérieur, je suis terrorisé... Quel est cet être abject, et de quoi est-il capable. J'ai toujours mes lames en main, même si elles sont baissées. Je suis fièrement dressé sur cette stèle, en hauteur, en position de vainqueur, les cheveux flottant dans le vent, le visage tourné vers les cieux tourmentés, même si ce n'est qu'une allure...

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 Sujet du message: Re: Chapitre 7 : La fin de votre monde
MessagePosté: Sam 17 Sep 2011 15:57 
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GM13 a écrit:
Le visage suspendu reste insensible à tes paroles.
Après quelques secondes, ses yeux se dirigent plus précisément sur toi, le visage immobile.

Lentement, ses joues se mettent à bouger, traduisant un mouvement de ses lèvres. Partout dans cet univers, un psolme incompréhensible est murmuré par une voix étouffée, maléfique et éreintée.

Puis rien. Le vent continue de souffler sur ces terres désolées. Autours de vous, les tombes dressées, à vos pieds, la brume, au ciel, les nuages et l'être rouge.

Soudain, le sol commence à bouger par endroit. Quelque chose le pousse d'en dessous, et il se lève par petites plaques, fragmenté devant les tombes. Une main décharnée sort près de Cromax et lui aggrippe le molet. Partout, des corps meurtris par le temps et la décomposition se lève, partout, partout où il y a des tombes.

Vous vous armez rapidement, protégeant les mages sans défenses. La magie n'existe pas ici, ils sont incapables de se défendre. Rapidement, les corps se tournent tous vers vous en tendant les bras et s'avancent d'un pas hésitant.

Le visage vous fixe encore plus attentivement qu'auparavant, toujours impassible. Il cligne des yeux un rapide coup, et la brume monte lentement, englobant vos genoux, votre bassin, puis rapidement votre torse et votre visage.

Vous ne voyez plus rien, l'ennemi est partout ! Impossible de rester éternellement groupés, vous vous éloignez les uns des autres, formant des petites poches de vies par endroit composées de plusieurs personnes, parfois d'une seule...


Hrp : Si vous voulez vous séparer du reste du groupe, vous pouvez. Mais faites le si possible que si nécessaire. Lothi m'a dit que ca l'arrangerait. Si vous préférez RP en groupe, minimum deux, vous pouvez rester ensemble. Il peut y avoir plusieurs groupes de deux, de trois ou de quatre. Vous décidez. Mais votre personnage fera son maximum pour rester avec les autres normalement, il ne faut pas qu'il lui prenne l'idée de se perdre dans un monde étrange peuplé de zombies...

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 Sujet du message: Re: Chapitre 7 : La fin de votre monde
MessagePosté: Sam 17 Sep 2011 15:57 
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Daio a écrit:
Aérovès me regarde et me répond :

« Apparement notre magie a été absorbé pendant notre chute. »

Je le regarde un peu triste car si mon épaule ne peut être soigné jamais je ne pourrais combattre quoi que se soit de cette île avec une seule lame. Je regarde mon épaule avec de la tristesse et de la douleur. Une tristesse car je deviens inutile à ce groupe et de la douleur car je ne pourrais pas remercier mes compagnons de m’avoir aidés et sauvé à plusieurs reprises.

Soudain Aérovès reprend la parole et me dis :

« Je n’ai peut être plus de magie mais je n’en reste pas moins médecin donc je pense être capable de faire quelque chose par des moyens plus classique. »

Le sourire commence à revenir sur mes lèvres, le médecin commence son oscultation. Il commence par me demander de faire des mouvements, la douleur de mon épaule est vive et violente. J’ai les larmes qui commencent à remplir mes yeux. Je me retiens de ne pas pousser un hurlement, Aérovès continu d’observer et me demande si j’ai toujours eu une épaule plus haute que l’autre.

Ma réponse a été nette et sans discours, jamais une de mes épaules a été plus haute que l’autre. Après un petit temps, il me dit :

« Ecoute, tu n’as pas grand-chose. Juste l’épaule qui a subit une luxation. Je peux te remettre ça en place mais le problème est que tu va souffrir et que sans magie, il faudra un bout de temps sans effort. »

( L’épaule sera remise en place c’est déjà et pour la douleur, il me reste ma corne du désert.)

Aérovès pose une main l’avant de mon épaule et l’autre sur mon omoplate. Je sens que je vais souffrir intensément car je viens de comprendre comment il allait la remettre en place. Je serre les dents puis il m’explique qu’il forcera quand il sera arrivé à 4.

Il commence son décompte lentement, un, deux, j’ai l’impression qu’entre chaque chiffre se passe une éternité. Trois et avant qu’il ne prononce le quatre il force. Je sens et entend mon épaule se remettre en place. Je pousse un hurlement de souffrance comme si on me déchiquetait le bras avec une pince rouillée.

Je tombe à genou en me maintenant l’épaule. Les yeux remplient de larmes de douleur, je regarde Aérovès et le remercie. Le silence règne, il y a quelque chose de malsain dans cet air. La mort plane ici, la vie ne semble exister que par nous. Nous sommes dans un immense rien.

Soudain Cromax rompt le silence en criant :

« MONSIEUR! MONSIEUR LA HAUT! OU SOMMES-NOUS? OU EST LA SORTIE? NOUS NE VOUDRIONS PAS VOUS DERANGER PLUS LONGUEMENT!!! »

Le visage répond, il ne doit pas vouloir se rabaisser à parler avec des créatures comme nous. Puis son regard se tourne vers mon ami. Des paroles semblent s’élever mais elles restent incompréhensible, elles me font vibrer de tout mon être, tellement la senteur du mal s’en dégage puis plus rien. Un long moment d’attente, comme si le temps venait de s’arrêter. Tout est normal, le vent est toujours et tout est toujours là.

(Que cela signifie-t-il ? Il prononce des paroles inaudibles et il ne se passe rien, étrange. Je dois vite calmer la douleur que j’ai.)

Je saisi ma corne et souffle le plus fort possible à l’intérieur. Un son et une brume s’en dégage. La brume entoure mon épaule et vient calmer ma douleur. La douleur n’est plus et maintenant je suis prêt au combat, s’il a lieu. Mais rien à par le calme, un calme mortuaire.

Soudain, le sol se met à bouger par endroit, il est devenu comme vivant. Il se déplace, il prend vie. Voilà à quoi devait servir cette satanée incantation. La terre nous tuera comme elle nous a nourris.

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 Sujet du message: Re: Chapitre 7 : La fin de votre monde
MessagePosté: Sam 17 Sep 2011 15:57 
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Cromax a écrit:
J'ai beau crier, l'être immonde et infect ne semble pas m'entendre, ou tout du moins nie mes paroles comme s'il s'en fichait comme de sa première couche... C'est assez consternant, et je maugrée quelques obscures malédiction à l'intention de cette grosse tête écarlate qui flotte dans le ciel comme un immense ballon gonflé de l'orgueil le plus étouffant qu'il a sans doute d'ainsi surmonter de toute sa laideur ce pays dévasté...

Moi, je reste fier, je reste face à lui, engageant, sûr de moi, regardant fixement ses iris blanchâtres, debout face au vent, sans jamais ployer. Et ma ténacité semble payer puisque son regard morne et fou daigne enfin se poser sur moi. Et là, un grand malaise m'envahit. Je sais désormais que c'est moi qu'il fixe, et durant un instant, le silence oppressant seulement troublé par le vent sifflant se fait intenable... Sans bouger de ma fière posture héroïque, debout sur ma stèle un peu élevée, je n'en suis pas moins embarrassé par la situation... En particulier lorsque ses lèvres se mettent à bouger, et même si elles nous sont invisibles, elles attirent également le mouvement des joues de l'être abject.

C'est alors que partout autour de nous, comme si ça n'était pas lui, mais le monde qui nous parlait en son intérieur, une voix lugubre entonne une mélopée sombre et inquiétante, qui s'insère au vent dans un murmure amer, tel un souffle suffoquant sous sa propre respiration diabolique sentant le mal, l'impur qu'elle dégage en mon coeur.

Durant cette psalmodie gutturale, je me fais effort de rester droit, le regard fixe sur cette ignominie répugnante à la peau rougeoyant de perversité mauvaise et cruelle. Mais peu après, la voix disparaît, laissant à nouveau la place au calme serein quoi qu'embarrassant de la plaine macabre, véritable nécropole funeste et morbide. Partout la mort est. Elle semble incrustée dans le sol, dans chacune des pierres formant ces mausolées, ces tombes, ces stèles, ces temples maudits... Même l'air semble emprunt d'une humeur létale, sans parler de cette surprenante brume opaque qui voile le sol, le cachant aux regards. Le vent semble être la seule chose qui vit en ce monde, si ce n'est la poignée d'aventuriers courageux et bornés que nous formions jusqu'ici. Je dis formions car nous ne le semblons plus vraiment. Sous cette tension palpable, je baisse le regard vers mes compagnons avec une certaine gêne, une incompréhension dévorante qui s'empare de mon âme. Même la grosse bobine rouge qui nous regarde du haut des cieux mordorés semble être une allégorie à la mort qui nous entoure de toute part, un Dieu veillant sur les cadavres, un démon s'assurant du repos paisible des défunts de son cimetière géant...

Je frémis à l'idée que tous ces gens enterrés là ait été vivants un jour, et qu'aujourd'hui ils ne le sont plus... Comment en sont-ils venu à disparaître? Pourquoi sont-ils enterrés là et non ailleurs? Est-ce toutes les personnes qui depuis le début du monde se sont aventurées en ces lieux farouchement surveillé par des gardiens écailleux crachant feu, glace et eau? Sont-ce là toutes les victimes innocentes ou coupables de cette affreuse apparition trônant au centre de notre vision stellaire? Tant de question qui stagnent un court instant dans mon esprit... Tant de questions auxquelles je n'aurai pas de réponse, ou du moins, pas tout de suite.

En effet, après que De ait soufflé de son cor guérisseur, la terre se met doucement à gonfler à certains endroits, comme si des milliers de taupes géantes avaient décidé de remonter à la surface de leurs galeries en même temps...

(Mon ami drow... Quel est ce pouvoir que je ne te connaissais pas? Attires-tu les êtres souterrains en soufflant ainsi dans ton instrument?)

Mais la réponse est toute ailleurs... Elle était dans l'incantation mystérieuse dont nous a affublé la grosse tête, que même Filip Bouvar, un nain de légende connu notamment pour son visage rubicond et enflé, envierait sans hésiter.

C'est alors que l'horreur apparaît. Sortant du sol à côté de la tombe sur laquelle je suis toujours juché, une main décharnée sort violemment du sol pour m'étreindre avec hargne le mollet droit, plantant ses griffes infectée dans le cuir de mes bottes. Au même moment, des milliers de cadavres sortent de leur tombe pareillement, défonçant le sol de terre pour s'en libérer. Les morts vivants forment une véritable armée des ténèbres qui n'a rien à envier à l'armée orque qui nous a été donné d'affronter. Je n'attends pas une seconde de plus. D'un revers habile de mon sabre déjà dégainé, je tranche littéralement ce poignet griffu qui m'étreint le mollet. Le mort auquel il appartenait grince des dents et grogne furieusement envers moi en tentant de sortir du sol sans son membre tranché dans sa chair putréfiée. Aussitôt, je plonge ma rapière en un geste rapide et précis, mêlant force et dextérité, à l'extrémité de sa nuque, juste sous le crâne, pour l'enfoncer profondément tout le long de sa colonne vertébrale, déchirant ce qui lui reste de moelle.

Le mort tressaille sous mon coup et s'en va rejoindre aussitôt la terre qu'il n'aurait jamais dû quitter, dans une seconde mort bien méritée... Non mais oh! On ne s'attaque pas à Cromax comme ça sans au moins se présenter auparavant... Et puis même si on se présente à moi, je ne fais pas de cadeau! Cela ne sert qu'à préserver un peu plus longtemps la vie qui les anime avant qu'ils périssent dans d'atroces souffrances d'agonie, baignant au milieu de leur sang, s'ils en ont... Ce qui n'est pas vraiment le cas des morts-vivants qui nous assaillent alors que doucement la brume monte encore plus qu'elle n'était, dépassant désormais notre tête, nous plongeant dans le brouillard qui aveugle notre vue partiellement, puisqu'on ne voit pas très loin dans cette purée de pois.

Je me rends en criant dans la direction approximative où était resté Lillith, tout près de De et d'Arevoès et ne tarde pas à l'apercevoir dans le brouillard alors que les morts continuent à sortir de terre... Je pose un regard doux sur mon amant en sécurité dos à une tombe et je me tourne vers De avec un sourire sadique aux lèvres...

« Les tripes de ces affreux vont couler sur le sol, mon ami! Mourrons ensemble en tuant le plus de ces infâmes créatures! Et si nous survivons, nous verrons qui aura été le plus brave! »

Je ris diaboliquement en voyant les infâmes créatures approcher d'un pas boiteux.

« Renvoyons ces morts d'où ils viennent! Et n'oublie pas, De... J'en ai déjà un de plus que toi... »

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