Amaltia court rapidement, et silencieusement, et est suivie de près par Raesha, qui bondit comme une furie à travers les végétaux épais que forment cette jungle sauvage. Tathar, le troisième, a un peu plus de mal à suivre, mais tient bon. Il est juste un peu moins discret que les deux demoiselles et trébuche plusieurs fois sur des lianes, habituellement ses alliées...

Derrière vous, vous entendez Naral vous traîter de lâche, mais déjà, les premiers sauvages arrivent sur le campement et vos chefs d'expédition entament leur combat...

Vous courrez près de cinq minutes dans la jungle nocturne, à un rythme effréné, quand soudain, Amaltia s'arrête brusquement, se retournant vers vous un doigt sur les lèvres. Elle vous regarde un à un pour voir combien sont là, mais vous vous rendez vite compte que Sandro ne vous a pas suivi. Le silence de la nuit reprend le dessus, et le vent agite les feuilles autour de vous. Vous remarquez une odeur fétide, pestilencielle autours de vous, encore lointaine, cependant, mais bien présente quand même.

Si vous regardez vers la montagne noire, qui vous surplombait quand vous étiez encore sur le campement, vous voyez qu'elle est plus lointaine. Vous vous en écartez par la droite...Serait-ce Amaltia qui l'a fait exprès? Ou dans la fureur de sa fuite n'a-t-elle pas fait attention à sa direction...

Le silence est pesant... Tathar rompt le silence, visiblement peu soucieux du sort des trois disparus, Naral, Tiniis, et Sandro...Il est vrai qu'il ne les portait pas vraiment dans son coeur...

"Ouf...on l'a échappé belle...Quelqu'un est blessé?"

il propose alors ses sorts de soin à qui voudra.

Les deux autres elfes sont silencieuses...Du moins tant que vous ne leur parlez pas...

Naral est en furie, c'est parfait, on ne va pas dans son sens, c'est parfait, Sandro n'est plus la, encore mieux, Ezak, Tathar et Raesha sont à mes cotés, décidément, c'est une bonne journée.

J'exulte, le sourire jusqu'aux oreilles, m'étirant de tout mon long, ma queue fouettant l'air d'un air satisfait.

"Que la situation est plaisante! vous ne trouvez pas?"

Je continue de jubiler tandis que je parle.

"Mmmmmmmm, Naral, naral, naral, au diable cette infâme créature, et ses chiens avec lui."

Je reprends un air sériux.

'"Bien toutefois que Tiinis n'y soit pour rien, j'ai un peu de peine pour lui, il va payer pour son crétin de maitre."

Puis mon visage s'illumine à nouveau.

"Amaltia, pour quelqu'un qui avait à faire à la montagne, vous me semblez assez desorientée...."

Puis je me tourne vers tous, radieux.

"Je ne sais pas vous, mais moi..."

Mon ton change radicalement.

"J'en ai marre, marre d'être balloté comme un paquet pour des rainsons obscures. Alors, Amaltia, j'exige, avec courtoisie toutefois, mais j'exige tout de même des explications, et dans une langue que je puisse comprendre, assez des énigmes et des remises à plus tard, vos secrets me tappent sur le système, et le mystère me pèse, vous qui en savez plus, éclairez moi, car le fauve qui m'habite etst lassé de tourner en rond dans sa cage, et si sa curiosité dévorante n'est pas satisfaite, j'arrête. J'arrête, je vous laisse, je m'abandonne, je vous quitte. j'irais vivre dans le village Woran le temps qu'un bateau passe, ma vie entière s'il le faut, même dans la jungle; Les évenements qui entourent cete compagnie sont horripillants tant ils sont insensés, et je préfère de loin vivre dans la rue, la faim au ventre et des trous aux poches, que de poursuivre cette absurdité de périple, de plus et pour finir, je vous avoue que vous êtes ma candidate préférée pour le jeu du "trouve l'assassin du groupe"! Il n'y avait rien de tout ça auparavant, et vos ennemis imaginaires me sont trop inexistants pour justifier de quoi que ce soit. Vous savez ma position, désormais je veux savoir le reste.

Je m'assied en tailleur au sol, la fixant dans les yeux, y cherchant un signe quelconque.

Amaltia t'écoute, et paraît fort surprise en t'entendant. Elle attend que tu aies fini de parler avant de te répondre froidement, le regard glacial, paradoxal puisqu'il est toujours allumé de ce feu bouillonnantaux couleurs vives.

"Vos accusations sont méprisantes, humoran! Elles ne sont pas fondées! Je ne vous ballote pas non plus, comme vous semblez le croire! Vous m'avez demandé de vous mener au temple sous la montagne, je vous y mène, ce que vous avez à y faire ne regarde que vous, et c'est pareil pour moi! Maintenant je peux très bien aller de mon côté au temple et vous laisser chercher cette entrée que vous ne trouverez jamais, surtout maintenant que Naral Shaam, le seul qui semblait un peu connaître cette île, a été laissé en proie à des cannibales de la pire espèce! Sachez que si votre désir est de rejoindre le village woran, en attendant un bateau qui ne viendra jamais, cette île étant interdite sur le continent, vous ne ferez jamais partie de leur peuple. Malgré leur bonté et leur hospitalité, vous restez un batard pour eux, même si vous avez des oreilles pointues et une longue queue balante! J'exige des excuse de votre part, sans quoi vous vous passerez de moi!"

Elle te regarde encore un instant, avant de tourner le dos et va s'appuyer contre un arbre, dos à vous, visiblement vexée.

Un batard... encore ce mot. C'est bien digne de l'elfe qu'elle est, toujours si méprisants, envers ce qui n'est soit disant pas "pur".

"Un batard hein?"

Je lui crie de la ou je suis;

Je n'ai jamais demandé à trouver ce fameux temple! ni même à être de ce voyage, et encore moins à me faire insulter!

Je la contemple quelques secondes, attrape ma queue en la regardant, m'apprête à beugler quelque chose, puis me retiens.

"Je vous laisse entre gens de haute lignée.Les personnes comme vous et Naral m'écoeurent."

Je fais demi tour et m'enfonce dans la forêt. Dans je ne sais quelle direction, le regard noir et la démarche nerveuse.

(Moi et mon seul égo pour compagnon, ça me suffit amplement. Les sauvages ont plus de dignité que les elfes.)

Aussitôt que tu tournes les talon, Amaltia te crie de loin.

"Ne vous méprenez pas, humoran, ce n'est pas moi qui vous traite ainsi, mais je vous dis tel qu'ils vous voient! Certaines vérités sont dures à entendre et je ne me sens nullement plus de haute lignée que vous...Moi aussi j'ai été chassée de mon peuple, moi aussi j'ai vécu aux dépends de ces worans assez aimable pour recueillir une exclue...Nous sommes plus semblables que vous ne le croyez, Kafziel, et ce n'est certainement pas moi qui vous traiterais de batard. Mais je ne peux non plus vous obliger à me suivre. Sachez juste que seul dans cette forêt, loin du village woran, vous n'aurez aucune chance...C'est d'ailleurs avec une grande chance que je suis moi-même encore en vie!"

elle ne dit ensuite plus rien, mais c'est Raesha qui te rattrape, te prenant par les épaules amicalement.

"Reviens, Kafziel, tu m'as promis de trouver vengeance, et c'est dans ce temple que j'aurai enfin l'explication, je le sens. Je ne crois pas cette elfe mauvaise, elle n'est pas comme Naral, même si leurs regards sont fort semblables..."

Quand Amaltia me réponds, je me contente d'hausser les épaules sans même me retourner.

(Je n'ai pas honte de ce que je suis, j'ai honte de la mentalité des autres.)

Puis, Raesha me rattrappe, je sens ses mains sur mes épaules.Elle me dit de rester, et me rappelle ma promesse.Je me retourne doucement, et contemple son visage. Nous sommes proches, et je peux sentir son souffle sur moi.Je l'attrappe doucement dans mes bras et colle ma tête contre la sienne.

"Je suis désolé Raesha, j'ai essayé de toutes mes forces, de tout mon être, mais ça n'était pas suffisant, Naral est trop puissant pour moi, j'ai échoué. Je ne suis pas en mesure de tenir la promesse.Mais tel que je te l'ai dit, je me dévoue entièrement à ta cause, je.. je ne sais plus quoi faire. excuse moi."

Je la lache et vais m'assoir quelques instants contre un arbre, pour réflechir à tout ça.

(Même tuer Naral ne ramènera pas son frère, elle ferait mieux de penser à elle désormais, mais elle ne le fera pas. Je serais la de toutes façons... mais.... je ne peux pas continuer ainsi.)

Amaltia ne dit plus rien quand tu t'assieds, mais Raesha est surprise de ton calin. Tathar, retourné, toujours occupé à proposer ses soins, notament à Ezak, n'a rien vu.

Raeha vient doucement s'assoir près de toi. Elle prend ta main dans la sienne, joignant à nouveau vos deux cicatrices, te regardant dans le blanc des yeux. Avec une voix basse, elle te parle doucement...

"Reste, ici tu es le seul à vraiment me comprendre...Tathar est aveuglé par son amour pour moi, ou son désir, je ne sais pas... Sandro est du côté de Naral, Tiniis et Ezak ne connaissent rien à la situation, pas plus qu'Amaltia...Selena ne semble pas s'en préoccuper beaucoup non plus, je crois qu'elle ne m'aime pas... Tu es comme un frère pour moi!"

Elle hésite un moment, pesant le poid des paroles qu'elle vient de dire...

"J'ai besoin de savoir ce qui lui est arrivé, et sans toi, je n'y parviendrai pas..."

Je le conotemple, essayant de lire dans ses yeux la réponse que je devrais lui donner, avant que mon regard s'assombrisse.

"Il me semble évident que ça n'est autre que Naral qui l'ait tué, parce ton frère savait quelque chose qu'il voulait qu'on ignore, transcrit sur ce parchemin codé."

Je contemple la paume de ma main, la cicatrice, les griffes, avant de la refermer.

"Je ne sais pas à quoi je peux servir dans cette histoire, mais tu comptes aussi pour moi et..."

Je réflechis quelques instants avant de poursuivre en chuchotant.

"Je n'ai personne d'autre de toutes façons, quoi qu'il puisse m'arriver ça ne changera rien pour personne... Alors.. je me dédie à toi, tu donnes un sens à ma vie."

Je me relève, esquivant ses yeux, et me dirige lentement vers Amaltia et les autres, sans rien dire, sans même porter un regard à l'elfe qui sans doute me toise.

Mes jambes s'affolèrent, tentant de suivre le rythme impitoyable des elfes qui couraient devant moi. Heureusement, je n'étais pas une poupée de porcelaine, et mes cuisses fermes et musclées me permirent de tenir l'allure. Je suivais à l'aveuglette les traces blanches des vêtements de mes camarades, me faisant généreusement fouetter par les fougères et les branches.
Pendant un moment nous n'entendîmes que nos souffles saccadés, puis soudain, Amaltia s'arrêta. Lorsque nous fûmes tous remis, nous constatâmes que Sandro n'était pas de la fuite. Nous étions six a être arrivés là: Amaltia, Raesha, Tathar, Ezak, Kafziel et moi.
La nuit retomba comme elle s'était ouverte pour nous faire disparaître; nos yeux s'embrumèrent alors que montait le silence tapageur de la jungle. Une odeur malsaine flottait dans l'air, et plus que jamais nous ressentions l'hostilité de l'île. Alors que le druide — semblant heureux de s'être débarrassé des absents — proposait ses soins, et que l'humoran — tout aussi joyeux et pour les même raisons — débutait une discussion passionnée avec Amaltia, je ne pus résister à la tentation d'oublier cette aventure catastrophique en me plongeant dans le monde des rêves.

(Hmm... Il faudra quand même que je finisse par parler de mon rêve... A mon réveil, peut-être...)

Je cours à toute jambe, évitant de temps à autre les obstacles naturels postés devant moi. Quand Amalthia s’arrête, nous sommes déjà loin, hors de danger, mais complètement à bout de souffle.

Certains se réjouissent, d’autres font profil bas sur notre séparation de Naral. A vrai dire je suis inquiet. Si Naral a survécu à l’attaque et qu’il nous retrouve, je n’ose même pas imaginer ce qu’il nous ferait.

Je frémis en repensant à l’autre face de Naral que nous avions découvert récemment. La lune éclaire parfaitement notre position et je n’écoute que peu les discussion des mes compagnons quand Tathar se charge de me soigner.

Le campement est calme quand je finit par m’endormir.