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 Sujet du message: Cellule n°7 (Cahidrice Aro - Ezak)
MessagePosté: Mer 14 Sep 2011 12:21 
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Cellule n°7


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Une pièce carrée, faite de sombres pierres, suffisamment grande pour s’y tenir à plusieurs, mais trop étroite pour réellement prétendre y vivre. Une cellule de prison close par une unique robuste porte de chêne bardée de fer. Sur le mur du fond, une meurtrière étroite donne sur un puits de lumière venant de tellement loin au-dessus qu’il est impossible de déterminer si c’est la nuit ou le jour. Une lueur blafarde, pâle, morbide en sort, et éclaire faiblement la cellule.

Une aldryde est allongée sur le corps d’un homme mort. Cahidrice Aro est inconsciente sur son buste immobile. À en juger par sa pâleur presque verte, il est récemment mort de maladie. Tout comme les deux autres cadavres frais de la cellule. Deux hommes, eux aussi.

À l’autre bout de la cellule, un homme est allongé au milieu de deux squelettes nus. Ezak d’Arkasse, le vaillant maître d’arme.

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 Sujet du message: Re: Cellule n°7 (Cahidrice Aro - Ezak)
MessagePosté: Mer 14 Sep 2011 22:16 
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Toutes les histoires devraient commencer avec la même logique. D’abord, les ténèbres, puissantes et envoutantes. Un royaume ou rien ne naît, ou ne se meurt. L’état zéro juste l’obscure qui préexiste au monde de la lumière. Et puis survient un choc, un début de conscience. Ici, cela commença par de fines odeurs à peine perceptibles. Une pointe de renfermé, une subtile goutte d’odeur de mort et autre chose… Quelque chose de plus fort, de plus intense. Oui, ça empestait la maladie. Comme dans ces asiles ou les individus porteurs de virus sont concentrés, avec pour seul but d’attendre la mort, jonchés l’un sur l’autre. Une vision horrible, représentation succincte du chaos. C’est cette image qui, justement, fit venir à moi la lumière, chassant d’un revers de main l’obscurité dans laquelle je me noyais peu à peu.

Délicatement, j’ouvris les yeux. Ma vision était floue, comme celle d’un homme qui venait de se réveiller après avoir trop longtemps dormis. Néanmoins, je pouvais distinguer des choses, des couleurs, des lumières. Une en particulier, d’ailleurs. Un léger faisceau venant du ciel face à mon regard embrumé. Elle avait l’air si lointaine. M’étais-je tant éloigné de la lumière ?

Quelle question stupide… J’avais l’impression de me réveiller après une soirée légèrement trop arrosée. Pourtant, je ne me rappelais pas avoir tant bu que ça hier… Hier ? En fait, j’avais l’impression d’avoir perdu la notion du temps. Je me rappelais avoir quitté Puliin pour me rendre à l’auberge. J’étais très épuisé et n’avais qu’une envie m’endormir. La suite était légèrement moins accessible à mon esprit, pas du tout même. J’avais l’impression que cela c’était passé il y avait une éternité. En fait, quelque chose n’allait pas, et mon esprit qui se remettait peu à peu en marche vint me l’indiquer en utilisant toute la logique dont il pouvait faire preuve en cet instant. J’étais maintenant assez éveillé pour me rendre compte que plusieurs choses ne collaient pas. Premièrement, cette puanteur n’avait rien de normal dans une chambre d’auberge. Ensuite, maintenant que mon regard s’était habitué à son environnement, je pouvais distinguer clairement le plafond au dessus de ma tête. Des centaines de pierres froides et tristes. Seule une meurtrière laissait passer une légère lumière.
Je n’étais tout de même pas dans…

Pour la première fois depuis mon émergence du monde des ténèbres, je m’autorisai à tourner la tête pour apercevoir la pièce autour de moi. Mais de tous ce que je ne voulais pas apercevoir, cette vision fut surement la pire. Car un crâne humain me faisait face, l’air de m’observer dans les yeux et de sourire de toutes ses dents. Étais-ce de la peur, ou simple réaction répulsive ? A vrai dire, je ne me posais pas la question. Mais comme si mon corps était animé de lui-même, je me levai brusquement pour fuir cette vision d’horreur. Je voulus courir, m’enfuir à toute jambe, mais un choc brusque arrêta ma course en arrière. C’était une porte en bois massif bardée de fer.

« Qu'est ce que... »


Le cœur bâtant à tout rompre, haletant comme un guerrier en plein exercice, j’observai la vision d’horreur qui s’exposait devant moi. Six individus jonchaient le sol de la pièce ou je me trouvais. Deux squelettes, trois hommes et une petite Aldryde reposant sur la poitrine d’un de ces morts. Je dû rapidement me rendre à l’évidence. Mes doutes récents étaient fondés. J’étais bel et bien dans un cachot et pour ne rien arranger à la situation, j’étais entouré de cadavres. Non cette situation n’avait rien de bien traumatisant pour moi. Mais se découvrir, la, dans une cellule, sans savoir comment, ni pourquoi, avec un squelette qui vous tend les dents qu’il lui reste pour vous faire un bisou matinale. Non merci ! J’aurais pu m’en passer.

A vrai dire, j’étais plutôt perdu. Tout ce que je voulais à cet instant était des réponses mais il y avait surement plus urgent car, si j’étais dans cette situation, j’étais très probablement en danger. La faim, la maladie ou peut être quelqu’un, allait finir par venir mettre fin à ma triste vie. Une idée qui ne me plaisait pas le moins du monde. C’est peut-être pourquoi j’essayai avec plus ou moins de réussite, de me calmer, tentant d’analyser la situation.

Fort heureusement, j’avais encore mon armure et Mongoor, mon sabre, attaché à ma ceinture. Il me restait mes runes, ma gourde et une potion. Mon épée elle, avait disparu ainsi que mon casque, les avant-bras offerts par Puliin, mes bottes et même mes bijoux. Cette situation était vraiment étrange. Je me demandais pourquoi il ne me restait que des vestiges du dragon mauve en ma possession. J’avais beau me faire tous les scenarios possibles, je ne comprenais pas et effectivement, il y avait plus urgent à faire. Je devais absolument sortir d’ici. Observant une nouvelle fois la pièce, une première solution m’apparut clairement. Je n’avais qu’une chose à faire, fouiller les cadavres qui me servaient de compagnons. C’était bien ma veine. M’approchant des corps, j’exécutai donc, en portant l’une de mes mains à mon nez et à ma bouche, tentant de rester en apnée. Ces corps empestaient tellement la maladie, que j’avais peur de me retrouver contaminé en moins de deux.

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"L'objet de la guerre n'est pas de mourir pour son pays, mais de faire en sorte que le salaud d'en face meure pour le sien."

- George Smith Patton


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 Sujet du message: Re: Cellule n°7 (Cahidrice Aro - Ezak)
MessagePosté: Mer 14 Sep 2011 23:13 
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Des recherches d’Ezak, il ne retire qu’une chose. Les corps des trois morts récents sont totalement dépouillés de leurs biens. Seul un habit rapiécé masque leur nudité. C’est dans la main du squelette qui a failli le faire mourir d’une crise cardiaque au réveil qu’il trouve son trésor : une simple fiole, unique, translucide, et remplie d’un liquide violet opaque. Couleur augurant mille tourments, pour le jeune humain… Aucune indication n’est notée… Le contenu est secret…

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 Sujet du message: Re: Cellule n°7 (Cahidrice Aro - Ezak)
MessagePosté: Jeu 15 Sep 2011 06:21 
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La fouille de cadavre ne donna rien. J’avais pourtant passé en revue chaque recoin de leurs tuniques, poches, etc. Rien… Pas même le moindre indice sur le lieu ou je me trouvais. Plus les minutes passaient et plus je me sentais déstabilisé. Il y avait sincèrement de quoi devenir fou. Se retrouver dans un lieu totalement inconnu, et emprisonné pour avoir commis le crime d’être un citoyen respectable ? Bon, peut-être que j’exagérais légèrement. Mais le résultat était le même. Je ne savais toujours pas pourquoi j’étais ici. De plus, mes geôliers avaient jugés bon de me vêtir d’un pantalon horriblement laid et de me retiré mes bottes. Mais quel manque de goût… De plus, j’etais enfermé dans une pièce sans le moindre effort fait côté hygiène. Non, désolé mais je n’allais pas supporter cela longtemps. J’étais trop habitué à mon confort pour vivre de la sorte, alors en plus si je devais finir comme mes compagnons de cellules… Grands dieux, il fallait absolument que je sorte d’ici.

Finissant de fouiller le dernier homme, je jetai un rapide coup d’œil sur les deux squelettes nus, ignorant totalement l’aldryde qui, de toute façon, ne devait rien avoir de bien intéressant sur elle. Un petit récipient semblait reposer dans la main de mon ami le macchabée. Celui la même qui avait voulu me faire quelques câlins au réveil. Je n’étais pas un pillard, ni même un voleur. Non, j’avais le sang bien trop noble pour m’adonner à de telles bassesses, mais dans ce genre de situation, situé dans un endroit inconnu, je n’avais aucun état d’âme. Tout pouvait servir.

Alors je m’approchai du squelette, lui subtilisant son seul et unique bien. Après tout, ce n’etait pas comme si il en avait besoin, non ? Puis je levai la fiole au dessus de moi, vers le peu de lumière qu’il y avait dans ce lieu déplorable. Elle contenait un liquide violet. Bien sûr, avec ma connaissance minime de tout ce qui touchait aux potions, je n’avais pas la moindre idée de quel effet, elle pourrait avoir. Si seulement j’avais un cobaye à porté de main, cela aurait été plus simple. Mais non ! Il fallait que je sois entouré de cadavres poisseux et puant. En même temps, cela ne pouvais me faire que le plus grand bien. Je n’aurais pas forcement apprécié de vivre ce calvaire avec un colocataire gémissant et agaçant. Remettant le test de la fiole à plus tard, je la rangeai en sécurité.

Debout au milieu de la pièce, je me sentais inutile. La déstabilisation laissait peu à peu la place à un certain agacement, que j’arrivais encore à contenir. Mais je ne comptais pas me laisser aller. Non… J’allais laisser avec une pointe de douceur cette frustration me gagner, essayer de prendre la situation avec une légère ironie. Au pire, passer ma colère sur mes camarades de cellules. Ce qu’il y avait de bien de ce genre de situation, c’est qu’ils ne pouvaient pas se plaindre des mauvais traitements attribués. En bref, j’allais essayer de prendre ce fâcheux événement la manière la plus calme possible, avant de décharger toute ma haine sur le ou les coupables de mon emprisonnement. Une coupure par ci, un œil crevé malencontreusement par mon sabre, quelques os brisés… Rien de bien méchant au final. Mais ils allaient en prendre pour leurs grades et me donner des réponses. Oh ça oui…

Mais la première chose que je devais faire était de trouver une arme. Non, je ne mettais pas en doute les capacités de mon sabre, mais je devais avouer que je ne me sentais pas très à l’aise avec une seule lame. Il serait bien plus amusant de lyncher mes adversaires avec mes deux mains.

Je m’activai donc, cherchant du regard une possible arme à utiliser, mais il n’y avait rien à l’horizon. Pas même une barre de fer oubliée la, par inadvertance. Mais c’était sans compter sur mon esprit, surement déjà plus atteint par la situation que je ne le pensais. En effet, il fallait être complètement aveugle et sain d’esprit pour ne pas remarquer que cette pièce était une véritable armurerie. Ce qui n'était pas mon cas.

Tibias, côtes, radius. Il y avait de tout, et de plus, j’avais deux fournisseurs dociles.
M’approchant, d’un des squelettes, je le tirai légèrement dans un recoin de la pièce de sorte à avoir vu sur l’entrée avant de commencer mon désossement minutieux. Je sortis même mon sabre pour m’aider quelques peu.

« Fémur ou colonne vertébrale ? »

Devant tant d’hésitations, il ne me restait qu’une seule chose à faire, avant de pouvoir me mettre au boulot.

« Soyons fou… Les deux. »

Il était peut-être amusant de voir à quel point, j’avais finit par essayer de m’adapter à mon milieu. C’était peut- être ce début de solitude qui me faisait du mal. Pour preuve, je remarquai que je commençais à me parler tout seul. Le comble dans tous ça c’est qu’à cet instant, toutes mes réactions me paraissaient normales et j’étais persuadé que ma vie de prisonnier n’avait pas finit de me révéler toutes ses surprises.

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 Sujet du message: Re: Cellule n°7 (Cahidrice Aro - Ezak)
MessagePosté: Jeu 15 Sep 2011 17:43 
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Ezak met un certain temps avant de débarrasser toute la colonne vertébrale de ses côtes, à l’aide de ses mains et de son sabre… Mais il s’est tellement échiné dessus que celle-ci finit par tomber en morceaux. Il n’a plus que de quoi faire un joli jeu d’osselets pour s’occuper dans sa cellule. En revanche, le fémur tient bon, et il peut le brandir fièrement… Sans trop savoir qu’en faire, pour l’instant

(Fémur ajouté à la fiche !)

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 Sujet du message: Re: Cellule n°7 (Cahidrice Aro - Ezak)
MessagePosté: Ven 16 Sep 2011 01:31 
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Une opération délicate. J’opérais comme une sorte de boucher, séparant les pièces gênantes, de celle que je visais. Je n’avais aucun mal à manipuler ce squelette. Aucun dégout, aucune appréhension. Peut-être étais-je simplement en train de quitter ma condition humaine ? Ou c’est ce monde qui ne tournait pas rond ? J’optais pour la dernière solution. Avant de quitter la demeure de mon père, j’avais toujours cru, en conformité avec ce que l’on m’avait enseigné, qu’il n’y avait que les gens de la ville qui était les plus éduqués, les plus « humains ». Vivre dans un confort apparent était pour moi un signe de bien être morale. Nous, les civilisés étions complètement différents de ces rustres de villages. Au final, ce n’était pas complètement faux… Mais ces deux catégories avaient toujours ces mêmes tabous. L’obscur, la mort, etc.

Mais ce monde était devenu en quelque sorte une partie intégrante du mien. Et je devais avouer que je n’y voyais aucun mal à y progresser, petit à petit. Donner la mort change un homme et peut être que chacun devrait faire cette expérience une fois. Une sorte de sélection naturelle. Il fallait un sacré mental pour pouvoir vivre avec cela sur la conscience. Ou au contraire une morale complètement décharnée. Je ne savais pas de quelle école j’étais l’élève. Et puis après tout, cela avait-il vraiment une importance ?

Toujours était-il que j’étais en train de dépouiller ce pauvre tas d’ossements avec une décontraction que je ne me connaissais pas. Elle était telle que je mis en pièce la colonne vertébrale tant voulu avec ma lame. Il fallait dire que bien que j’avais un certain style, ma maitrise des armes ne me servait pas habituellement à être doux dans mes actions. Peut-être fallait il que je commence à envisager de me rapprocher de cela. J’avais toujours détesté ces porcs qui tuaient en salissant le tableau. La maitrise des armes était un don, un art qu’il fallait savoir utiliser. Rien avoir avec ces utilisateurs de magies, complètement brouillons dans leurs actions, prêt à tous faire exploser. Tsss…

Enfin bon, je commençais à m’égarer et les yeux fixés sur le tas d’osselets devant moi, je commençais à être de plus en plus agacé par mon échec. Me demander d’être calme trop longtemps ? Non c’était ne pas connaitre le personnage. Il fallait que j’évacue. Avec force, j’attrapai le crâne de mon macchabée avant de le lancer sur la tête d’un des cadavres encore frais. Le son du choc sinistre qui résonna me donna la confirmation que si cet homme était bien en vie, il aurait souffert bien plus que nécessaire. Disons qu’il avait de la chance dans son malheur, car je n’étais surement pas le plus docile des compagnons de cellules.

Fortement irrité, je me remis au travail jusqu'à obtenir le trésor tant attendu : Le fémur. Qui d’ailleurs, ne me paraissait pas en si bonne état que je l’eus pensé. Foutu squelette ! Rangeant mon os humain tant bien que mal à ma ceinture, je me mis à faire les quatre cent pas dans la cellule.

Ce qui me dérangeait ? L’inactivité. Je crois que me retrouver dans une prison était la pire des choses que l’on pouvait me faire. C’était un supplice ! Ils auraient pu me torturer physiquement que j’aurais signé sur le champ. Au moins j’aurais vu du monde et j’aurais pu les défier du regard en leurs balançant des insanités plus terribles les unes que les autres. Mais non… Il fallait que je sois enfermé seul dans une cellule.

Cette pensée eu le don de déclencher chez moi un nouvel accès de colère qui se finit par un coup de talon violent dans la porte. Je bouillonnais, j’enrageais et n’avais qu’une envie, me défouler. Dire qu’en plus, j’allais poser un lapin à deux superbes femmes dans la même journée. Étais-ce les dieux qui me punissaient de toute mon effronterie ? Et bien je leurs crachais à la figure et bien plus encore…

Mettant une main à la poche je sortis la fiole trouvée quelques minutes auparavant. Étais-ce réellement prudent ? Non assurément pas. Mais quitte à attendre de mourir sans rien faire, je préférais prendre le risque de me tuer tout seul. Enfin, rien n’était moins sûr et c’est peut être pourquoi je débouchai la fiole avant de l’avaler d’une traite. Il ne valait mieux pas réfléchir dans ce genre de situation ou peut être étais-je complètement stupide. Peut-être oui.

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Dernière édition par Ezak le Jeu 29 Sep 2011 05:30, édité 2 fois.

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 Sujet du message: Re: Cellule n°7 (Cahidrice Aro - Ezak)
MessagePosté: Ven 16 Sep 2011 02:37 
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Le bruit provoqué par le coup de talon ne sembla pas réveiller les geôliers. Aucun bruit ne retentit. Ça n’éveilla personne, d’ailleurs, puisque la petite aldryde était toujours inconsciente, et que les cadavres étaient toujours morts. Ezak était juste parvenu à abîmer l’un d’entre eux, avec son jet crânien. Comme si la maladie n’avait pas suffi à le tuer, un flot carmin s’échappait désormais de sa tempe ouverte sous le choc. Du sang malade… Impur.

Le liquide qu’il avait avalé avait un curieux goût de fruit. Un jus de baie, très certainement. Des baies qu’Ezak avait déjà vues, en plus. Mais ça, il ne pouvait le savoir. Cependant, un détail permit de lui rappeler un gourmand elfe gris qui en avait dévoré, il y a longtemps, à son côté : une lueur violette sembla sortir de lui. Il rayonnait, émettant partout autour cette radiation mauve. Et il s’en éprit. Ainsi que de son arme, et son armure. En fait, il aimait désormais tout ce qui était mauve. En plus de la lumière que dégageait son propre corps.

Mais en plus de ça, car ce n’était pas tout, les effets de la potion étant différents que ceux des baies qui la constituaient en partie, le maître d’arme se sentit investi d’un curieux pouvoir. Un pouvoir qu’il tenait de son pire ennemi : Mongoor Vlash. Ainsi, il pouvait animer un mort de son choix, présent à ses côtés, qui deviendrait violet à son tour, et le servirait servilement jusqu’à retourner dans le monde des morts. Et ça, il en avait l’intime conviction.

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 Sujet du message: Re: Cellule n°7 (Cahidrice Aro - Ezak)
MessagePosté: Ven 16 Sep 2011 07:28 
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Le liquide violet s’immisça dans ma gorge avec une douceur sucrée qui me surpris. Je m’attendais à tout, sauf à éprouver du plaisir pour un nectar si agréable au gout. Un fruit qui était inconnu à mon palais. Si cette potion était du poison, il avait une douce saveur. Mais, il m’apparut bien vite que jouer avec le destin m’avait plutôt réussi. Il ne fallut que quelques secondes pour qu’une lueur commence peu à peu à émaner de moi. C’était comme si chaque fibres de ma peau dégageait cette couleur qui me rappelais trop de mauvais souvenirs sous forme lumineuse. En fait non. Cette couleur je ne l’appréhendais plus, je l’appréciais et pire encore. En fait, j’en étais éperdument amoureux.

Le regard illuminé par ce mauve qui faisait chavirer mon cœur, je levais les bras au ciel, admirant ce résultat parfait. La mauvaise humeur avait laissée place pour un court instant au plaisir que me procurait cette vue. J’aurais pu donner cher à cet instant pour que les murs de mon cachot soient repeints de cette couleur. Mon calvaire s’en trouverait quelque peu adoucis. Mais passé le plaisir, naquit la réflexion, suivit de la crainte.

Je me sentais animé d’un pouvoir terrible, celui de commander aux morts. J’avais la conviction que si je disais à l’un de ces hommes allongés de se lever, il aurait pu le faire. Je dirais même qu’avec certitude, il l’aurait fait. C’était une sensation étrange de se sentir animé d’un don que nous n’avions jamais connu jusque la. Le pire dans tout ça, c’est que cela faisait bien trop de coïncidences. Je me rappelais de l’ile interdite et des disciples de Mongoor Vlash. Ces hommes qui, tout comme notre guide de l’époque, adoraient le mauve plus que de raisons. Même Tathar y avait succombé, rejoignant les rangs de Vlash pour un temps. De plus, ce pouvoir qui m’animait ressemblait bien trop à celui dont Vlash faisait preuve. Un maitre à jouer, un incroyable nécromancien. Ce que je ne comprenais pas, était la manière dont ce genre de fioles avait pu atterrir ici. Ce squelette n’était tout de même pas la dépouille d’un disciple ? Non, je ne pouvais le croire.

J’étais soufflé, et rapidement je dû constater que mes jambes n’était plus assez fermes pour me tenir. Je vacillai allant m’affaisser contre le mur. Mon cœur battait à tout rompre et des gouttes de sueurs commençaient doucement à perler sur mon front. Il me semblait qu’on appelait ça l’angoisse. Et si nous avions échoués ce jour la ? Si nous n’avions pas totalement tué Vlash. La mort n’était il pas son élément ? Mais pourtant, j’avais le regard fixé sur les statuettes quand cela c’était passé. Cela voudrait dire qu’il nous aurait bernés, qu’il m’aurait retrouvé et enfermé ici pour se venger ? C’était un cauchemar !

Bien évidement, j’étais soudainement atteint d’une sorte de paranoïa. Ce même sentiment que j’avais ressentit dans le temple de la mort il y avait de cela quelques semaines. Pour la deuxième fois depuis mon réveil, je voulais m’enfuir de cet endroit mais je ne le pouvais pas. Etais-je en train de divaguer ? Je le savais pertinemment, si ce cadavre ambulant de Vlash m’avait trouvé, je ne pourrais rien faire contre lui. Jamais je n’avais croisé pareil homme, il était au dessus de tous ce que j’avais pu voir jusqu'à aujourd’hui. Calculateur, froid, dominant et incroyablement puissant. Des qualités que je reconnaissais chez certains êtres mais le destin avait voulut que celles-là se retournent contre moi.
J’en avais carrément assez d’avoir peur, de vouloir m’enfuir. Cette partie humaine de moi me faisait me sentir beaucoup trop frêle. Je n’aimais pas me voir comme une vulgaire brindille ballotée dans ce monde. Ezak D’Arkasse ne pouvait être ce genre d’individus. Cette terre ne pouvait qu’être à ma botte et pourtant, la, tout semblait s’émietter. La situation était urgente, il fallait absolument que je sorte d’ici avant de sérieusement perdre la raison.

Je me relevai alors, toujours tremblant, et comme si ma vie en dépendait, j’examinai chaque recoin de la pièce. Mes mains exploraient chaque dalle, chaque pierre sur chaque mur et le sol. Je déplaçai même les corps inanimés, les amoncelant dans un coin alors que mes yeux parcouraient le plafond de manière minutieuse. Je ne savais pas ce que je cherchais, mais mon instinct me disait de le faire. Mon esprit venait de faire sauter le verrou ultime de ma conscience. J’étais en temps de guerre et je n’avais qu’un seul et unique but : survivre. Qu’importe les moyens et les sacrifices.

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Dernière édition par Ezak le Jeu 29 Sep 2011 05:44, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Cellule n°7 (Cahidrice Aro - Ezak)
MessagePosté: Ven 16 Sep 2011 23:10 
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Le temps de la recherche est long, et pénible. Car aussi rude qu’il est, il ne mène à rien. Aucune cache secrète, aucune pierre descellée, aucune fissure suspecte, ou trappe dans le sol. Une vraie cellule de prison, hermétiquement close, éclairée de la lueur violine dégagée par le corps d’Ezak.

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 Sujet du message: Re: Cellule n°7 (Cahidrice Aro - Ezak)
MessagePosté: Sam 17 Sep 2011 00:07 
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Une voix. Une voix...

(Oh mais c'est pas fini, oui ?! Y'en a qui essaient de dormir, ici !!)


*


Froides et terribles les heures dans les confins du monde visible – étranges et méphistophéliques heures, pour sûr, quand on ne sait revenir depuis les limbes éthérées, les oniriques tourbillons, emprunts de tout ce qui s’apparente aux évanescents instants de songe : brouillards opaques et impénétrables, jeux d’ombres et de lumières, sans couleur et sans forme ; simplement l’angoisse au ventre, et dans le cœur le tressaillement d’horreur de se savoir bientôt éveillée, de se savoir bientôt ouvrir les yeux – et sur quoi ? – de se savoir bientôt… bientôt offerte aux mains qui se saisiraient de vous.

Ô lecteurs, qui savez être de moi adorés, voyez cette reine gisante : l’or de sa chevelure parsemant la tunique souillée qui la vêt dans un rayonnement stérile ; ses membres, d’ordinaire si pleins de la grâce tout altière qui est l’apanage des Akrillas superbes, curieusement lancés comme dénués de vie ; et son petit visage, à nu, quand la coutume voudrait qu’un masque d’iris aux pâles nacres violines en dissimule les blessures. (Non, mais il faut avouer : même avec ça je suis canon.) N’eût été cette impression étrange de pérégrination, traversée des eaux stagnantes et malsaines d’un bourbeux marécage, j’eusse entièrement laissé mon esprit sous la férule du rêve – aux allants de cauchemar.

Ce n’est là que transhumance coutumière : qui jamais ne se fit enfermer dans la geôle, effroyable s’il en est, d’un songe qui se répète et s’étire à l’infini ? Point n’est rare encore de se voir soi-même, de loin en loin, et sans traits : simple cuir blanc comme toute figure, sans reliefs ni silhouettes, sans nez, sans bouche, et sans orbites même.

Je m’achemine avec toute la délicatesse dont je puis être prise quand j’en témoigne l’envie – et ceci, sachez-le, se produit en tout moment que je passe sur terre – et étreinte de cette douceur amène, j’avance, languissamment, vers le mirage chimérique de mon corps.

(Non mais qu’est-ce que c’est que ce truc tout moche ?!!)

Alors là, lecteurs, je vous prie instamment de bien vouloir détourner les yeux de cette saumâtre illusion, qui ne sert guère le portrait princier que j’aime à vous dépeindre en tout temps. C’est que cette vile étoffe-là ne flatte en rien les délicieuses courbes qui galbent, avec de savantes proportions, mon corps au tour presque divin !

...

...

- HAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA !!!

Quelle n’est pas ma surprise, ô lecteurs qui ne savez vous passer de mes contes, tandis que mon esprit contemplatif de ma propre personne tout à coup se fait happer dans un fuyant vertige ! Que n’était-ce donc là un rêve ! Que ne suis-je restée dans les mains de mes derniers assaillants, félons, renégats et traîtres qu’ils étaient, ou aux prises avec cet Aldryde scélérat et impie ! Car ici point n’est-ce cette mirifique vision d’Ararielle aux mille portes, point non plus de son Soleil, et non même de ses corridors engloutis dans l'obscurité et pourtant si rutilants, déjà…

Point n’est-ce là un songe, oh non, et pourtant c’eût été force soulagement. Car j’omis certainement quelques mortels apprêts de cette scène où je ne voyais que moi – et, m’éveillant aux brumes perlées d’une rosée morbide, elle qui augure cette aube de conscience, je vois.

Que s'écartent les brumes, et dès lors tourbillonnent des milliers d'étoiles. Je traverse maintenant, plutôt que les lacets épais et vaporeux, lactescentes nuées, les myriades telluriques confondues dans une nébuleuse aux sauvages couleurs. Orfèvrerie, certes, qui point dans les abymes du cosmos pour se jouer des âmes perdues, elles qui, hères fourvoyées et pathétiques, tentent de resurgir des portes de l'irréel. Et quand se déchirent les brouillards, et que s'éteignent les étincelles des joyaux divins, l'étourdissement me saisit tout entière : mon esprit s'attache à nouveau à la chair, et retrouve les élans seulement connus d'elle – l'abattement du poing, l'ecchymose et l'algie : ceux-là sont l'origine du maelström d'étoiles qui s'imposa à moi... Mais s'évanouissant, éphémères, les vapeurs révèlent une toute autre couleur : verdâtre est cette pâle figure.

M’écartant promptement d’un brusque battement d’ailes, je rencontre du dos un corps tout encore rompu des battements sourds d’un cœur qui s’échine à le maintenir en vie - un corps penché sur ma couche comme par un effet du hasard.

Soudain mes sens s'accélèrent, et me parvient alors ce que de prime abord je n'avais point perçu : de délicats relents de chairs rongées par le mal, la maladie et la mort.

Celui sur lequel je me trouvai naguère, lui, n’a de vie que de tristes souvenirs.

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 Sujet du message: Re: Cellule n°7 (Cahidrice Aro - Ezak)
MessagePosté: Sam 17 Sep 2011 23:59 
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Ciel ! Ce travail était pénible, long, et pour ne rien arranger, infructueux. J’avais beau chercher, gratter, observer, rien ne me cédait l’espoir d’une liberté bientôt retrouvé. Je commençais sérieusement à divaguer, ayant l’impression que les murs de cette cellule se rétrécissaient à mesure que le temps passait. Normal, vu ma dimension, vu mon rang et mon ambition. C’était un monde qu’il me fallait pour vivre, avancer et me montrer. Je ne pouvais pas rester ici sous le seul regard des pierres de ma prison. Surtout qu’au final, le temps passant, j’avais l’impression que cette cellule devenait petit à petit mon tombeau royal. Je préférais largement mourir que de subir ce supplice plus que de raison.

Que l’on m’achève, que l’on me crache dessus, mais par pitié qu’on ne me laisse pas enfermé dans ce lieux qui ne respirait que la mort et la désolation. Épuisé, désespéré, je me tournai vers la porte. Elle me paraissait bien trop insolente. Debout, dressée face à moi tel un ennemi invincible, gardienne de mon enfermement. Cependant, je m’étais bien décidé à ce que tout cela cesse une bonne fois pour toute. J’allais en faire qu’une bouchée, car jusqu'à maintenant, aucun ennemi ne m’avait résisté.

Le buste gonflé avec fierté, je me rapprochai de la porte dont la vue ne m’était plus supportable. Et puis, comme si cela avait du sens, je levai mon pied avant de l’abattre avec répétition sur ce bois de malheur, faisant résonner à multiples reprises le tambourinement sourd de l’expression de ma haine. Je savais au fond de moi que cette action ne servirait à rien. Peut-être étais-ce juste une envie, juste le moyen de libérer mes sentiments une bonne fois pour toute. Et à cet instant, ils n’étaient fait que de haines et de colères. La définition même de ce que j’étais, moi.

C’est à cet instant, perdu dans la répétition de mon action, sans but mais non sans exécration, qu’un cri strident et horrible vint chambouler tout mes sens. Une vague de frisson me déchira l'échine alors que mes cheveux se dressèrent sur ma tête dans un même mouvement de ballet. L’instinct prenant possession avidement de mon corps, je fis un bond, traversant quelques mètres de côté dans un magnifique passement de jambes. La danseuse gracile que j’étais devenu en quelques secondes avait déjà saisit son arme, la pointant dans la direction de ce bruit horrible. Et quel fut ma surprise, alors que mon front perlait d’une sueur froide désagréable, de voir dressée, à quelques centimètres du sol, l’aldryde. Celle la même qui étais dans cette pièce avec moi depuis le début.

La lame pointée vers elle, tremblant, et les yeux exorbités, je ne savais pas à quelle vérité me vouer. Oui, car j’étais persuadé quelques minutes auparavant qu’elle était morte, comme tout les autres. Mouvement de paranoïa oblige, je jetais un coup d’œil aux autres, craignant la machination d’un nécromancien, peut-être de ce Vlash que je croyais revenu du royaume macabre dans lequel nous l’avions envoyé. Mais rien… Pas un mouvement, pas le moindre soubresaut. Cette aldryde était bien vivante.

Alors pour la première fois, je l’observai vraiment, me découvrant une attention particulière pour ce qui n’était pas froid et sans vie. De ma position, je pouvais apercevoir ses cheveux blonds ondulant légèrement alors qu’elle se maintenait dans les airs et bien sûr, sa petite taille. Peut-être d’ailleurs, est-ce dernier point qui me décida à finalement abaisser Mongoor. Dans cette situation, je ne me sentais pas autre que dominant. J’étais même presque satisfait de savoir qu’ici je n’étais pas seul. Rien à avoir avec un sentiment de sécurité, mais plutôt avec celui d’exister aux yeux de quelqu'un.

Mais, je devais avouer qu’à contrario, j’étais vexé qu’une si petite chose ait réussi à me faire paniquer. Vexé également de ne pas avoir eus l’intelligence de vérifier si elle était en vie. J’étais dans une optique de guérilla, luttant pour ma survie et cette erreur aurait pu me couter la vie. Alors comme à mon habitude, je ne vis qu’une seule solution: M’en prendre aux autres plutôt qu’à moi-même, trop fier de ce que j’étais pour me blâmer seul.

« Hey oh ! Ça ne va pas de crier comme ça ? »

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- George Smith Patton


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 Sujet du message: Re: Cellule n°7 (Cahidrice Aro - Ezak)
MessagePosté: Dim 18 Sep 2011 21:27 
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Alors que l’aldryde se réveille enfin, et que l’humain auréolé de violet la questionne sans courtoisie, un déclic sec se fait entendre dans son dos, au niveau de la porte. De la serrure, même, plus précisément. Comme si la porte venait de se déverrouiller. Et c’est le cas… La serrure ne sert plus à rien, et il suffit d’en baisser la poignée pour l’ouvrir, désormais.

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 Sujet du message: Re: Cellule n°7 (Cahidrice Aro - Ezak)
MessagePosté: Lun 19 Sep 2011 21:15 
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- Non mais je rêve ! Je rêve, là, hein ?!

(Là, Aro, tu t’es fourrée dans un sacré nid de guêpes.)

Ô, pâles ombres meurtries, lecteurs apitoyés de mon sort si macabre, vous seuls avez pu me suivre en pareils ressorts de terribles sorcelleries ! Point de lucioles ici pour poindre la douce lumière de petits culs dorés, point de gentes spectrales pour étrenner en votre compagnie les délictueux méandres d’un destin tragique – par trop mien, princesse Aldryde dépossédée de diadèmes et de sceptres superbes ! – point encore de sacripant mâle pour lâchement et ignominieusement vilipender le saint nom de Gaïa, ni plus de Chevaliers félons à leur reine… Eux sont certes ceux qui me jetèrent dans l’abyme sans nom où je nageais naguère, dans les furieuses et chtoniennes nébuleuses aux fastes jusqu’à lors inconnus de moi – eux sont ceux qui portèrent un fatal coup, mais point, assurément, ne sont ceux qui me firent captive de ces indigents murs.

Un regard – lumière soudaine – puis la nuit. Voyez, et soyez témoins, de ce que je tournoie en abscons tourbillons envolés ! Car mon cœur comme jamais heurte et tonne comme tempête en ma frêle poitrine, et mon encéphale aux mirifiques appâts ne sait plus où, ni comment, trouver échappatoire.

Une geôle. Lecteurs adorés que vous êtes, sachez ainsi que moi que c’est bien là une geôle où, comme traîtresse, on m’assujettit à une porte close ! Les roides parois n’en sont pas perméables, de cela seulement je ne puis douter, car mon œil fin – apanage ancien des adroites chasseuses – ne saurait déceler de faille.

Mon âme tout entière se déchire à vous en instruire, car plus que quiconque je fuis les amères chaînes d’une vie entravée : n’ai-je donc pas fui les nobles Akrillas qui ne savaient que dicter à mes jours une voie sans possibles détours ?

Et pourtant point n’est-ce là le pis d’entre les maux – hélas, lecteurs, mille fois hélas – car trônant de toutes parts entre ces quatre murs (aux dalles aussi sombres que les orbites de Phaïtos lui-même, c’est dire) un mortel décor s’érige pour les avenirs incertains qui s’offrent aujourd’hui à moi. Ce sont là – que vais-je dire là, Gaïa sainte Mère ? – de déliquescentes et sénescentes dépouilles de Géants. Géants des Terres Enormes, que premièrement je vois, et qui empruntent déjà pour ma plus grande infortune les barques sépulcrales qui mènent aux Frères psychopompes…

De cela, lecteurs, soyez assurés et ne doutez point, car point ne saurais-je m’égarer sur tel détail : livide est le teint des cadavres, âcre le souffle qui n’est plus fruit de leur vie mais de leur décrépitude charnelle. Ils sont trois, ô lecteurs. Ils sont trois.

...

Et l’horreur plus que tout autre chose s’insinue en mon âme fourvoyée et cherchant désespérément la fin de ses tourments ! Comprenez comme fuite est impossible en ces lieux embaumés par les exhalaisons égrotantes de tout espoir qui disparaît !

Assistez à mes tourbillons sans frein – et à mes larmes ! Car jamais ne vécus-je pareille damnation, et jamais par tant de fois ne priai-je ma divine Mère de me conduire en pénitence – quel fut l’acte haïssable qui me valut si sordide revanche, je ne puis espérer en saisir l’essence. Mon cœur tout entier se rompt d'énigmes sans réponse, cependant que je répands dans ma triste cellule – monstrueux charnier où mes ultimes heures me verront expirer – autant de larmes que peuvent sourdre de mes yeux éperdus et d'horreur, et d'effroi !

- Non mais je rêve ! Je rêve, là, hein ?!

Mes virevoltantes attitudes et circonvolutions aveugles me mènent à heurter une fois encore ce Géant qui quant à lui point ne gît – Géant, et quel Géant ! Sa lame seule pourrait trois ou quatre fois à moi se comparer, et luit de force améthystes qui me laissent à croire que mes sens défaillent : jamais pareille lumière ne fut imposée à ma vue, éclat magique qui enveloppe tout et occulte les ténèbres de ses jeux de violet. Jamais ne fus-je prise de poisons ou d'habile magie. (Non mais là, c'est clair : ils m'ont fait un truc !) Nécessairement, il faut que j’eusse été droguée pour ainsi voir toute chose dans ces effusions prune.

Œil de Géant. Je m’en approche tout près dans un subit élan – pirouette saltimbanque qui m’en éloigne aussitôt. Qu’ai-je vu là ? Est-il donc traversé d’irisations violines ainsi que le mien, ou n’est-ce là encore que le fruit de mon ensorcellement ?

...

...

- HEIIIN ???!

Je le frappe à nouveau de mon corps sujet à tremblements – la folie ? Et l’algie me tenaille tandis que contre les murs je fracasse mes membres perdus par des battements d’ailes ne répondant qu’à l’instinct. Ne fussé-je une reine de telle perfection, on m’eût prise pour nocturne papillon appelé par les lanternes…

(Quelle lumière jaillit par cette fenêtre… ? C’est… l’Orient !)

Bénie soit cette source éclatante (ou pas) qui s'échappe de la voûte céleste ! Je m’élance avec grande énergie et m’engouffre comme peux dans cette lucarne étroite.

- Une reine ne peut en ces lieux séjourner ! Adieu !!

Une parole hurlée au Géant alors que sonne un bruit sec. Cherra la bobinette quand tireras la chevillette – mais point : aux trop grands les grandes portes gardées par les monstres…

… et à moi, un fol espoir.

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 Sujet du message: Re: Cellule n°7 (Cahidrice Aro - Ezak)
MessagePosté: Mar 20 Sep 2011 00:28 
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Réactions étranges. Cette Aldryde semblait réellement perdue, au point de m’inquiéter. Pas que j’avais peur des actions de folies de cet être de quelques centimètres, mais je préférais me méfier. Je n’étais pas encore assez fou pour me laisser amadouer. C’est donc d’un œil inquisiteur et quelque peu ahurie, que j’observais cette créature ailée perdre visiblement la tête. A sa voix claire qui parvint à mon oreille, j’en déduis qu’elle essayait en vain, de se convaincre que tout cela n’était qu’un songe. Mais je savais au fond de moi que ce n’étais pas la bonne chose à faire, mais pouvais-je le lui dire ? Non, nous étions seuls, incroyablement esseulés dans ce lieu maudit. Se battre pour sa survie était déjà assez épuisant pour s’occuper de celle d’une autre.

Et pourtant, peut-être ne voulait-elle que du réconfort, car, pleurant à chaudes larmes elle tourbillonnait dans l’espace m’en donnant presque le tournis. J’aurais dû peut-être essayer de la rassurer, de lui mentir pour lui donner l’espoir. Que mes mots soient réparateurs pour cette si frêle créature. Mais non, je ne le pouvais pas. C’était me mettre en danger, et cela ne comportait rien d’avantageux dans ma situation. Fidèle à moi-même, je ne pus que me taire et me contenter de l’observer, elle, déjà si agaçante et si gênante.

Car, bien conscient de ce qu’il fallait faire, je trouvais que ces pleurs n’avaient pas leurs places. Aucune pitié pour les faibles et les inutiles. Cela faisait déjà quelques minutes que mon verrou avait cessé de laisser paraitre ce qu’il était concevable pour un humain en société. Ici, nulle civilisation, juste la mort et le désespoir. Mon champ de bataille. Ce n’était pas un homme qu’il fallait, pas même un dieu. Je devais être un guerrier et un fin stratège. Seules ces deux qualités me permettraient peut-être de sortir de cette cellule.

C’est donc agacé que je commençai réellement de me désintéresser de la pleurnicharde, lui tournant le dos pour fixer la porte. Je préférais détourner mon regard de ce spectacle, la laisser se calmer, avant que je ne m’en charge moi-même. Plus de cris, plus de pleurs, j’en avais déjà assez de ces agissements qui ne menaient à rien. Au moins utiliser ce que l’on ressentait à bon escient. Pour trouver une solution et non enquiquiner son compagnon de cellule déjà tourmenté.

Et puis, alors que mes pensées meurtrières frappaient à la porte de mon esprit, salle de trône délabrée, dans l’espoir que je leur ouvre la porte. Un objet me cogna dans le dos. Bien sûr, avec mon armure, je ne sentis pas grand-chose et je dû me retourner pour apercevoir l’aldryde face à moi, à quelques centimètre de mon visage, mimer une charge puis reculer prestement.

Avait-elle perdue la raison ? Manifestement, car elle chargea de nouveau mais pour de bon, rebondissant contre mon épaule. Dans un mouvement d’étonnement, je pus m’empêcher de reculer vivement. L’aldryde dont je venais d’apercevoir le regard sombre emplie de larmes était réellement en train de dépasser les bornes. Une telle hystérie ne m’aidait pas à me calmer et il fallait que je prenne les devants. C’est peut-être pourquoi ma main vint se placer à hauteur du fémur qui me servait d’arme, je comptais l’assommer, l’envoyer faire un bon petit somme pour qu’elle se taise enfin. Et avant que le jugement dernier ait le temps de s’abattre, elle fila, droit vers la meurtrière, volant vers sa propre liberté en me criant des mots, que j’associai à ceux d’une folle. Mais je ne pus y réagir, même pas vraiment y réfléchir, car un cliquetis étrange venait de se manifester au niveau de la porte. Imagination, délire, vérité ? J’étais en tout cas sur mes gardes, mon sabre dressé prêt à pourfendre mon geôlier, fruit de mon esprit ou pas. Mais rien ne vint, juste les battements d’ailes lointains de la petite furie blonde. Si elle était reine, je craignais pour son peuple, car c’était bien la souveraine des folles qui s’exhibait dans cette cellule.

Mais déjà, tout ça était loin de moi. J’étais déjà dans un autre combat, celui qui allait m’attendre derrière cette porte. Étais-ce un piège ? Une mauvaise blague ? Ou peut-être réellement le signe de ma libération prochaine. En tout cas, c’est de mes propres yeux que je voulais le voir. J’ouvris donc cette porte avec un soin exagéré, cherchant à déjouer un danger éventuel. Puis, je me glissai, silencieux, la pointe de ma lame suivant le point de mire de mon regard. Le guerrier était réveillé et pas prêt de se rendormir.

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Dernière édition par Ezak le Jeu 29 Sep 2011 06:01, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Cellule n°7 (Cahidrice Aro - Ezak)
MessagePosté: Mar 20 Sep 2011 10:10 
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Le maître d’arme quitte la petite demoiselle ailée, qui de son côté, se propulse dans la meurtrière, la fente dans le mur, afin de pénétrer le puits de lumière. Hélas, sa course est vite (et brutalement) stoppée par un épais grillage en métal sombre, à moitié rouillé, mais robuste quand même. Dans son empressement, elle vient empaler ses deux ailes sur de longues piques partant des entrecroisements des tiges de métal. Heureusement, elle n’y reste pas accrochée, et retombe mollement dans la cellule, non sans être une fois de plus meurtrie par la chute.

[HJ : -6PV. Tu peux toujours utiliser tes ailes.]

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