La mystérieuse femme voilée était demeurée au seuil de la porte d’entrée, laissant moi et Maelen pénétrer dans cet espace réduit. Certes, cette affirmation peut sembler étrange lorsque qu’elle sort de la bouche d’une lutine d’à peine vingt centimètres. Mais bien que cette salle puisse être considérée de dimension suffisante pour une famille de lutins, j’avais tout de même assez de jugeote pour réaliser qu’à l’échelle humaine, elle s’avérait ridiculement minuscule, surtout affublée de quatre portes.
C’est alors que je m’étais retrouvée seul avec Maelan, le petit être ailé préférant fouiller davantage la pièce aux trois armoires. À la question posée par ce dernier, à propos des gros meubles de bois, tout juste avant que nous nous séparions, j’avais répondu d’un petit sourire contrit.
« Il suffit de déposer des yus dans la fente et puis d’abaisser le levier. »
J’avais caché du mieux que j’avais pu mes pieds nus, puis, tout en pointant du menton les pieds chaussés de Maelan, j’avais poursuivi la voix légèrement triste:
« Je voulais des bottines de lutine et voici ce qui est ressorti de l’armoire. »
C’était ainsi que c’était terminé ma conversation avec SilmeÏ.
À présents seuls, sous l’œil observateur de l’étrange dame, mon compagnon et moi avions tenté d’ouvrir la porte de gauche. Ma force ne me permettant pas d’abaisser complètement la poignée, mon ami vint à mon secours et termina le geste que j’avais commencé.
Dès que j’entendis un petit déclic, je me précipitai sur le bras de mon compagnon afin de retrouver ma place sur son épaule. Alors que je craignais un jet de lumière comme il était arrivé à Eiko précédemment, nous vîmes plutôt de longs et épais barreaux métalliques, plus précisément quatre, traverser le châssis de la porte, nous empêchant ainsi la moindre petite avancée. Ce ne se fit pas sans fracas et de surprise, tout comme moi, Maelan sursauta, si bien que je faillis me retrouver sur mon popotin. Heureusement, je m’accrochais à une jolie mèche de cheveux noirs et je pus ainsi rester debout sur l’épaule de mon nouvel ami.
Le choc passé, je regardai l’archer tout en déclarant :
« Il en reste deux autres… »
Mais je ne terminai pas ma phrase, je venais tout juste d’avoir une idée. Secouant la tête, un peu déçue de ne pas y avoir pensé avant, je m’expliquai :
« À mon avis, cela ne sert à rien de tenter les autres portes, elles seront probablement toutes piégées. Il faut plutôt chercher sur les murs, le plancher et même le plafond, un mécanisme, une fente, peu importe, mais quelque chose qui désarmerait les pièges. »
Puis me tournant vers la seule porte ouverte, je rajoutai :
« Et s’il était nécessaire de fermer d’abord cette porte afin de pouvoir en ouvrir une seconde. »
Les idées se bousculaient dans ma petite caboche et toute désorganisée, je ne savais plus où donner de la tête. J’eus une petite pensée pour ma grand-mère qui me conseillait toujours de prendre une grande respiration afin de faire le ménage dans mes idées. Une longue respiration plus tard, je me repris :
« Je propose de scruter d’abord cette pièce dans les moindres détails et si nous ne trouvons rien, nous pourrons vérifier ma seconde hypothèse pour la porte. »
Ceci dit, avec précaution, je grimpai sur la tête de Maelan et de cette position élevée j’observai d’abord le plafond. Persévérante de nature, j’étais prête à observer chaque imperfection, chaque fissure de ces murs, sans oublier le plancher.
_________________ Guasina, protectrice d'âme
Dernière édition par Guasina le Ven 27 Juil 2012 19:42, édité 1 fois.
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