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 Sujet du message: Les cuisines
MessagePosté: Lun 9 Avr 2012 20:19 
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Les cuisines


    H-3


Aro apparut dans un endroit plus qu’improbable… Au lieu d’un endroit de propreté, elle se retrouva plongée dans une eau stagnante et huileuse, trouble et puante. Quelques bouts de moisissure flottaient de-ci, de-là, uniquement remués par son arrivée impromptue. L’eau viciée lui arrivait à hauteur du bassin. Pourtant, le contenant qui l’abritait était conçu pour la propreté, comme elle l’avait commandé à la tête du Sanctuaire. La pile de vaisselle de céramique sale à côté d’elle en témoignait : elle se trouvait dans un bac à vaisselle en pierre.

Et ce bac à vaisselle était au cœur d’une cuisine emplie d’une odeur pour le moins immonde. Une odeur de chair, de sang, de moisissure intense. Un tas de carcasses d’animaux divers occupait tout un coin de l’endroit. Les os étaient pour la plupart nettoyés de leur chair, mais il en subsistait à certains endroits. Putréfiée. Les murs de pierres noires étaient gras, dégoulinants de crasse.

Mais rien n’était pire que le marmiton, le cuisinier du lieu. Il touillait une bouillie immonde, épaisse et brunâtre, dans une marmite imposante au-dessus d’un feu. Il était encore plus gras que les murs, et sa peau nue, à peine recouverte d’un tablier jaunâtre maculé de taches étranges et de braies larges, était ridée et repoussante. Sale. Il ne semblait pas avoir aperçu la présence de l’aldryde… pour le moment.

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 Sujet du message: Re: Les cuisines
MessagePosté: Sam 14 Avr 2012 15:53 
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Trop contente, voilà Aro qui se dit que son voeu a été exaussé. Oui-oui, elle a bien de la merde dans les yeux, c'est là qu'est le problème, et voilà aussi pourquoi elle se frotte largement, tout en se disant que, quand même, l'avoir plongée directement dans l'eau ce n'était pas la meilleure idée de la Prophétesse : ben oui, là du coup son haillon est trempé. M'enfin, c'est bien la coutume de se laver en chemise, non ?

Mais c'est alors qu'elle se lave que tout à coup la réalité lui saute aux yeux : quelle horreur, ce monstre effroyable ! N'aura-t-elle donc jamais fini avec les Géants ? Elle regarde partout en se tapissant contre la paroi de son "bain", entre les assiettes, pour trouver un couteau - elle a fini par s'apercevoir qu'elle était dans une cuisine - ou bien tout autre objet contondant. Elle en profite pour scruter les autres détails qui l'environnent : après tout, elle a fait la promesse de ramener tout ce qu'il y avait de plus joli à la Prophétesse en gage de bonne foi.

Et puis elle finit par un regard alentours pour voir où est la sortie la plus proche. Ce bain était bien bon, mais ce n'est pas le tout, hein.

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 Sujet du message: Re: Les cuisines
MessagePosté: Sam 21 Avr 2012 10:50 
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Le monstre immonde qui préparait une tambouille peu appétissante n’avait toujours pas remarqué la princesse aldryde qui barbotait gaiement dans son bac à vaisselle. Il fallait dire qu’il n’y jetait sans doute pas souvent le regard, au vu de l’état des ustensiles qui y flottaient, à moitié moisis. De sortie, à la pièce, il y en avait deux à la taille de l’ogre. Deux portes robustes en bois. L’une à côté de la cheminée, sur le mur ouest, et l’autre au centre du mur nord. Le bas à vaisselle se trouvait quant à lui le long du mur est. Et sur ce même mur, un monte-plat s’ouvrait, et offrait potentiellement une troisième issue. Aucune des deux portes n’était ouverte, contrairement au monte-plat qui béait, sans qu’il ne fut à cet étage. Il donnait directement sur sa cage, où deux chaines assuraient ses mouvements de bas en haut et de haut en bas, pour l’instant immobiles.

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 Sujet du message: Re: Les cuisines
MessagePosté: Lun 30 Avr 2012 10:30 
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Eu égard à mes récentes rencontres – hôtes qui me furent de mauvais augure, qu’ils fussent ou victimes ou instigateurs de tourments – les Guêpes soient de moi si je ne m’arme point ! De cuirasse n’ai-je, et n’eût été ce haillon poisseux, de parfaite nudité serais-je seulement parée ; pas plus que de cuisante lame, uniquement cet auriculaire dont le gras et la chair seraient moelleuse parade pour ennemis sans foi. Aussi me voilà, l’échine épousant dans de délicates courbes – qui sont apanage de reine, pour sûr ! – la roide élévation d’assiettes, à fouiller du regard ces eaux qui eussent dû être pellucides. Mais point ne sont, pour mon malheur : mon œil pourtant vif ne sait pénétrer l’écume épaisse et brune, qui dissimule le plus faible éclat d'airain que j'eusse pu discerner. Ainsi mon devoir va-t-il être, en ce détour ombragé où, cachée pour ne point voir et n’être point vue de l’Ogre à l’amère figure, d’interroger du toucher les profondeurs de mon bain.

Mes sens toujours en alerte, je perçois au loin la présence du Géant : son souffle rauque et barbare s’épand dans la pièce toute entière, et jusques à mes oreilles fines, et je sais ses larges mains occupées à préparer je ne sais quelle immondice, tant les murmures s’élevant de sa marmites sont présages à subits haut-le-cœur. Là sont les seuls bruits qui peuvent couvrir la quête d’une arme, dans ce marécage aux fluctuations balbutiantes – aussi d’extrême méticulosité dois-je me barder, car bien qu’il soit aveugle à mon image, mon nouvel hôte pourrait ne point être sourd à mes actes frondeurs.

Pleine de grâce, conservant toujours ce port de tête qui sied aux dames de mon rang (oui, c’est vite dit, hein…), je ploie les jambes pour offrir à mes mains le loisir de caresser les bas-fonds de cette baignoire taillée dans la pierre. Seulement tête hors de l’eau, je m’applique comme l’assidue élève que je fus (ahem) à évincer les algues molles et les chairs flottantes, n’ayant que le dessein de percevoir du bout des doigts le fil acéré d’un digne couteau.

...

...

(OUAIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIS !)

Bien en sont là ! Voilà que sous ma paume se profilent les armes convoitées. J’en retire la plus aiguisée, et celle qui ne rendra point malhabile, par sa longueur suraldrydéenne, la reine belliqueuse et industrieuse que voici. Armée, plus ne suis-je sous l’empire de cette aigre terreur qui me saisissait naguère tout entière, et enfin sans peur puis-je avancer au-devant de l’ennemi.

Dressée pour partir à l’aventure, mon observation me révèle plusieurs lieux de pérenne salut, sorties par lesquelles je me sauverai de ce Géant qui sans merci me jetterait au feu – ou pire : en son écœurante galimafrée ! Deux portes pour l’instant condamnées attirent mon attention, l’une non loin de mon immense hôte, séparée de moi par toute la largeur de la pièce aux relents exécrables, l’autre à main droite, plus proche, et certainement plus sûre… Une autre bouche encore saurait saluer ma fuite : non point d’humaine complexion, mais de taille toute aldryde, un antre aux noires profondeurs appelle mon regard. Certes non loin des remous aqueux où je me trouve présentement, cette béance ne pourrait-elle plus promptement, pourtant, mener au Néant que lente dégénérescence ? Point ne prendrai-je le risque de me livrer aux griffes du non-être avant que d’avoir ouvert ces deux portes à l’allure plus familière… à moins d’y être contrainte par harassante poursuite : si le Géant venait à me pourchasser, point n’aurais-je plus longtemps ce vaste choix, car seule la bouche enténébrée me garderait de sa personne.

Décidée, et sans plus de tergiversations, je m’aide de mes bras fuselés pour me soulever hors de l’onde aux morbides émanations. Sur le rebord du bain, mais toujours à demi cachée par la vaisselle érigée en hautes et larges tours, j’ébroue mes ailes et ôte ce qui reste de chairs rancies, essaimées çà et là entre les plumes, ainsi que dans les replis de ma vêture. Vêture qui, soit dit en passant, révèle céans plus que ne cache mes divines formes, car gorgée d’eau jusques dans la moindre maille, elle épouse plus que de coutume ventre, hanches et cuisses. (Sexy, l’Aldryde.)

Mon regard, pourtant, point ne demeure en mon haillon. Préférant jauger mon arme nouvelle, j’en observe la ligne non point rutilante mais d’une matité à faire pleurer les Akrillas-reines, en évalue l'équilibre et le poids gigantesque (une arme à deux mains ?), et en remarque la moucheture chamarrée, de brun et d’ocre rouge. La rouille depuis longtemps s’y est déposée – le tout étant que le combat, quel qu’il fût, ne dévoile pas une pointe émoussée. (Ce serait bien le fond du fond, là.) Priant Gaïa, Grande Mère s’il en est une, de me faire arme de qualité pour que j’en fisse attribut de Champion, je glisse lestement le couteau à ma ceinture avant de lever le regard sur ce monde inconnu qui se donne à explorer.

Essayant d’en taire les murmures amoureux, je déploie mes ailes et donne l’ordre d’envol. La porte de droite est celle qui me plaît le mieux, aussi mon dessein est-il de l’atteindre… mais voilà qu’en chemin je remarque un charnier putrescent. Oh, ce n’est point que cela élève en quelque manière ma conscience phaïnomancienne, car point n’est-ce là meurtre sans raison. En cuisine toujours sont les restes des bêtes qui furent mangées, et si Akrilla gourmande ne se réjouit que de divines pâquerettes et de vin, et de miel, les hautes créatures de la Terre peuvent se repaître de sang et de chairs. Cérahe me fit cours, comme à mes condisciples (parvenues, ouais !), qu’animal carnivore point n’est adversaire de Gaïa, mais son enfant comme l’Aldryde aux grâces infinies. Et cela peut-être me serait salutaire, si carcasse dénudée pouvait m’être bardage.

Aussi dans le plus grand silence m’approché-je de l’agrégat d’ossements, pour y jeter regard. Si pouvait y être le thorax d’une caille ou d’un lapereau juste né, cela me ferait solide armure contre les coups. Et qui sait ? Une prière à Gaïa en pourrait renforcer la résistance…

(Et si j'en profitais pour trouver une relique pour la Prophétesse ? Oh, oui, un joli crâne. Très décoratif !)






((Attribution d'un couteau | Observation du tas d'ossements pour 1) une cuirasse ; 2) un cadeau))

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 Sujet du message: Re: Les cuisines
MessagePosté: Mar 1 Mai 2012 12:28 
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Le cuisinier affreux ne remarqua pas la petite aldryde s’ébrouer en sortant de l’eau poisseuse de la vaisselle oubliée. Ni l’entendre voleter jusqu’au tas de carcasses pourrissant dans un coin de son odieuse cuisine. Aro n’eut donc de peine à atterrir sur lesdites carcasses, dont elle repéra sans peine l’origine. Pour la plupart, en tout cas, il s’agissait de cadavres sans chair d’un animal commun dénommé scientifiquement par l’appellation de Sus scrofa domesticus. Des porcs en nombre, qui n’avaient laissé là que leurs os, et quelques bouts de chair molasse et putrescente.

Ce fut ainsi tout ce qu’elle put trouver. Ni cuirasse, ni crâne très adapté au transport par aldryde.

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 Sujet du message: Re: Les cuisines
MessagePosté: Mer 2 Mai 2012 11:43 
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Point de quoi forger belle cuirasse en ce charnier, érigé haut comme montagne pour qui n’est pas de géante naissance. Pas plus que de plaisante relique ossuaire, en vérité, à enchâsser en un écrin moiré et qui devînt présent à la divine Prophétesse. Non, rien de tel : seulement bel ivoire à l’usage des Grandes Gens, et que j’observe longuement. Jamais semblable race ne me fut donnée de voir auparavant, car jamais bêtes de si haute stature n’eussent pu pénétrer la Cour fastueuse de ma noble Cité – et j’augure que pareils ossements seraient idéaux seulement à bâtir temples et chapelles, et non point vêture de Princesse, fût-elle vêture de guerre.

Non, déçue ne suis-je pas céans, seulement effrayée quelque peu de m’être mise au jour – et ainsi donnée à la vue de mon hôte trismégiste. Point ne devons-nous dès lors, ô lecteurs qui m’êtes fidèles compagnons, demeurer en si triste posture. Les relents de cuisine trop longtemps ont assailli ce petit nez fin qui m’est une fierté, fantassins trop armés qui versent dans la polieurcétique (goujats !), et m’en défaire est à présent ma seule obsession. Déjà mes ailes frétillent-elles, en hâte de mieux servir et ma déesse, et son Prophète ! Que le silence, toujours, se drape autour de moi comme le fît grande houppelande – car un regard sur moi de la part de mon hôte ne saurait que m’être fatal – tandis que je retourne à mon dessein premier : grande et lourde porte, massive, et de bois sombre.

Voyez comme celle-ci se pare d’ornements noirs : gonds à main gauche, d’une taille comparable à la mienne par trois fois divisée, larges clous, et ténébreuse serrure. Eût été une serrure, je m’en serais fait un passage… Voilà une pensée qui jadis me vint au-devant des entrées célestes du Sanctuaire – mais ici point ne sont semblables mesures, et oncques ne pourra-ce être voie de salut que serrure de telle étroite complexion.

(Ô, Gaïa, pose un regard sur moi, car en telle poisse ne manque plus qu'une pluie de chonkras…)

Et quant à la poignée, nul n’est besoin d’en parler : concevez que Géants seulement pourraient l’avoir en main, elle, monstrueuse, redoutable, et dont le sépulcral éclat me nargue de toute sa hauteur. Ci n’est pas monde édifié pour Princesses aldrydes, pour sûr, et moindre geste devient épreuve en ces lieux au fatal diapason !

...

...

(MAIS OUI !)

Un éclair, soudain, rend à mon encéphale en proie aux lamentations sa lumière originelle. Princesse mérite serviteur, n’est-il pas ? Qu’il en soit de même ici, malgré les basses mœurs de ces lieux inconvenants, qu’en la Cour dorée d’Yscambielle la Grande. Ayant dans le cœur farouche espoir que mon subterfuge trouve bon entendeur, me voilà saisissant à deux mains l’épaisse garde de ma lame nouvellement acquise… et moi de frapper du pommeau contre la porte, car de mon seul poing n’eussé-je su produire pareil son qui appelât à moi cet hôte cuisinier. TOC TOC TOC. Sans attendre, me voilà envolée dans une des orbites creuses d’un animal crâne, et, ainsi cachée parmi les ossements élevés en montagne, je ne laisse de croire que l’on ouvrira devant moi la porte, d’un ou d’autre côté, pour me laisser passer.

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 Sujet du message: Re: Les cuisines
MessagePosté: Mer 2 Mai 2012 14:59 
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Le bruit fit retourner l’ogre presque aussitôt. Enfin, du moins le temps qu’il tourne sur lui-même son énorme carcasse. Exactement le temps qu’il fallut à l’aldryde pour se jeter dans le tas d’os à la recherche d’une cachette. Ce mouvement sembla n’avoir pas échappé au cuisinier, qui se retourna avec un air dubitatif vers les chairs mortes, brandissant sa cuillère de bois comme une arme. Il la porta à ses lèvres dans un mouvement suspicieux, et ingurgita son contenu bruyamment, avec d’immondes bruits de succion, avant de grommeler d’une voix étonnamment aigüe et gracieuse pour un être de son acabit :

« Foutus rats. »

Il se tourna vers la porte qui venait de se faire choquer, et se déplaça lourdement jusque-là pour l’ouvrir à la volée. De la même voix de castrat, il beugla :

« C’est pas bientôt fini c’bordel ! »

Quelques couinements épars, et autres caquètements grogneurs lui répondirent, et il se remit en marche vers sa marmite qui faisait de grosses bulles inquiétantes, afin de touiller dans celle-ci. Il n’avait même pas pris la peine de refermer la porte derrière lui.


[HJ : poste ton RP ici. Si tu passes dans la pièce d'à côté, je créerai un nouveau sujet.]

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 Sujet du message: Re: Les cuisines
MessagePosté: Jeu 3 Mai 2012 10:43 
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Ô vous, gallinacés, dont les voix unies en une même harmonie s’élèvent avec grâce ! Ô vous, grands muridés, dont la course éternelle fait rugir la terre de tremors secrets ! Vous m’êtes repentir, et mêlez en mon cœur espoir renouvelé et opiniâtre contrition : quelle, en effet, ne fut pas faute mienne quand je perdis courage au-devant de l’ennemi, et qu’espérance tenace laissa place à l’ennui ! Illusion, certes, en ces heures endeuillées, car ennemi jamais ne fait ployer l’échine d’une Princesse aldryde ! Et oncques ne peut taire, si grande fût sa force, homélies à Gaïa dans l’âme d’un fidèle.

Sachez voir comme devant elle tout vint sans qu’elle fît moindre geste, cette Akrilla à la ruse infinie : tandis que, dans les ombres terribles et opaques dont m’enveloppait une tête dépulpée, j’attendais mon destin, voilà que mon hôte Géant ouvrit tel laquais la porte où je toquai. Force est de constater qu’il le fit sans effort, car le bois dur gémit en un fracas sonore. Tout autre cependant entendis-je sa voix : elle retentit soudain en paroles d’effroi, mais son timbre fragile de fille énamourée ne pouvait que charmer mon ouïe raffinée. Par ailleurs, voilà que mon esprit sitôt entrait en balance : ou fuir, ou éprouver la chance. Car d’aubade si douce, point n’en peut être auteur un monstre de Phaïtos !

(Voilà qu’elle craque pour les roturiers. On aura tout vu !)

La porte s’ouvrit sur grand concert de cris : gallinacés heureux, et muridés en joie, de cela je ne peux qu’être sûre à entendre leurs voix. Mais s’ils donnèrent issue à Princesse qui croit, n’en feraient-il sur l’heure un séduisant repas ? Plus encore ai-je à craindre des bêtes de basse-cour que des hommes qui de Géants ont emprunté le tour, car si eux ne me voient – moi reine de voltige, et subtile de surcroît – point n’est de possible défilé devant bête affamée…

(Alors, je fais quoi ?)

Ne pourrais-je point en cas de grand malheur revenir sur mes pas, et dès lors questionner le cuisinier, et entendre sa voix ? Toutefois plus que tout mon cœur aspire-t-il à la fuite : échappée des ténèbres, enfin saurai-je servir comme se doit mon adorée Gaïa. Plus de balance, alors, car seule envolée possible est de suivre, porte après porte, le chemin de sortie.

Alors, voilà mon élan pris, et avec précautions m’élancé-je par l’huis.






((Sortie des cuisines))

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 Sujet du message: Re: Les cuisines
MessagePosté: Dim 13 Mai 2012 10:31 
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[HJ : tu peux continuer sans le sujet des "Réserves".]

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 Sujet du message: Re: Les cuisines
MessagePosté: Dim 10 Juin 2012 00:28 
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(Décidément pas de galanterie qui tienne...)

Plus de mélopée à l'esprit tout alors que mon oreille accueille les sentences de mon hôte – toute beauté perdue, ne restent plus qu'inconvenance et irrévérence. Ma duperie point n'a œuvré ainsi qu'espéré, ou si elle le fit, point ne convainquit d'agir en déférence envers mon auguste personne. Au contraire, que d'ordres, et que d'invectives ! Mais affront à l'Akrilla ne s'expie qu'au centuple, veuillez ci m'en croire.

Aussi me voilà donc, passant la porte des cuisines à distance raisonnable de celui qui s'en fait maître, et mon cœur brûle en cet instant de se fermer à l'algie qu'on lui pourrait provoquer. Mes veines tout entières s'enflamment d'un or plus pur qu'aucune once de San-Divyna, or si pur et céleste de la magie altière qui s'empare de mon être cependant qu'à Gaïa, mon aimée déesse, j'adresse homélies et prières. Le lacis purpurin dessiné sous ma peau tout de suite m'est perceptible, tandis qu'à l'écarlate se mêle la Lumière : jusqu'au cœur, jusqu'aux yeux, et jusque dans la bouche, mon tégument doucement se pare d'une vénusté astrale, et voici que ma chair durcit, semblable au sensuel métal dont se vêtent les dieux. Et si, le temps d'un battement d'ailes, mon derme plutôt que métal se refait pure soie, dans l'antre de mes lèvres, encore, mes papilles se voient bardées de solide haubert aux maillons infrangibles.

Sur le plan massif me posé-je lors, sachant qu'au gré des secondes égrainées la magie me protègera des volutes éphémères mais létales qui se pourraient épandre de la bouche et jusques à l'encéphale. Mais avant cela… (… gagner du temps, par tous les sangs.) Ne point manger. Point encore, à moins que le danger se fasse plus fort. D'autant que la bouillasse, fumante, demande que d'un souffle exhalé avec grâce j'en réduise la flamme. Ce faisant, me voilà demandant :

Que préparez-vous donc pour ces chers prisonniers ? Sont-ce donc ces carcasses qui firent leurs seuls mets ?

Car il est vrai que point ne puis-je défaire mon attention de l'amas d'ossements qui pourrit sous mes yeux. Quelles bêtes ! Mais qu'en faire, sinon repas ? Et pourtant de repas point ne vîmes, ni le géant de mauve auréolé, ni moi-même en personne. Y eut-il donc nombre de captifs, embastillés, assujettis, avant que nous ne nous réveillions là ?

Arrive-t-il que le maître vous demande un plat particulier ? J'ai pu observer que les réserves n'étaient pas du meilleur goût… Vous n'auriez pas peur de lui causer indigestion ou affection ? Auriez-vous nécessité quelconque que je lui fisse message de votre part ? Moi qui peux à ma guise errer, n'aurai-je qu'à le trouver pour le lui délivrer…

Je feins, point ne daigne élever à lui le regard, tout entière absorbée à l'ordonnement que naguère il me fit : souffler, pour au plus tôt manger.






((Apprentissage de Anti-poison Part II | Anti-poison lvl8))

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 Sujet du message: Re: Les cuisines
MessagePosté: Dim 10 Juin 2012 16:02 
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Jet de magie : réussite.

L’aldryde put sentir une vigueur toute nouvelle en elle, manifestation de sa déesse, ou des fluides qui l’habitaient, selon le point de vue. Le plat fumant à l’aspect peu engageant était devant elle, et n’attendait qu’à être dévoré. Le cuistot consentit, voyant la bonne foi d’Aro, à répondre de sa voix suraigüe à ses quelques questions, le temps qu’elle souffle sur le met peu délicat.

« Divers ragoûts, potées, purées, pot-au-feu et soupes, selon c’que j’ai envie de faire. Y’a de la viande, mais des légumes aussi. Et des épices. »

Concernant le maître des lieux, il se fit plus catégorique.

« Jamais, il mange rien. Et jamais j’l’ai vu non plus. Puis si j’ai un truc à lui dire, j’ai qu’à l’dire tout haut, et il m’entend. »

Et il attendit, regardant avec insistance le plat fumant que l’aldryde se devait d’ingurgiter.

[HJ : Apprentissage validé]

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 Sujet du message: Re: Les cuisines
MessagePosté: Ven 15 Juin 2012 17:40 
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Voyez, ô lecteurs par trop adorés de mon cœur, comme réponse présentement se fait ! Non plus de défiance sévère, belliqueuse barrière naguère érigée entre nous, mais au contraire l'aurore rosée d'une sympathie douce-amère. Et pourtant quelles réponses ! Vous qui n'oyez que par les mots dont seuls je vous instruits, que grande doléance fonde depuis votre bouche sur les épaules du cuisinier en une voix unique mêlée à la mienne propre ! Force recettes m'énonce-t-il, aussi moi de répartir :

- Oh ? Et qu'est-ce donc en ce plat ci-présent ?

Et ce sans jamais cesser de pourchasser les exhalaisons brûlantes d'un souffle sporadique. Mais cependant, là n'est-ce point ce qui me fait bondir au-dedans de l'esprit même ! Me parle-t-il de son maître, tout de suite un voile de froide moiteur s'épand-il sur ma peau, car en voilà d'engeance effrayante parmi toutes : point n'apparaît, point n'entretient d'agape aucune, et pourtant sitôt exprimés les désirs se voient par lui assouvis…

- Est-ce donc ce que l'on nommerait magie ? feins-je alors de ne point entendre. Jamais avec moi n'agit-il de la sorte : sauriez-vous m'en faire démonstration ?

Et requérant toujours tant et plus de secondes avant que de satisfaire à son ordre, une autre demande surgit en mon esprit, industrieux s'il en est :

- Gamelle de géant est longue à refroidir d'un si petit souffle… Que n'auriez-vous une cuiller, qui me fît récipient bien mieux adapté !

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 Sujet du message: Re: Les cuisines
MessagePosté: Lun 25 Juin 2012 13:33 
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Le cuisinier sembla perdre patience face aux tergiversations et tentative de gains de temps de la petite aldryde redoutant de gouter son plat. Il s’approcha de l’assiette et, d’un souffle puissant, chassa la fumée de celle-ci momentanément, vraisemblablement pour refroidir le contenu de la gamelle, non sans dispenser quelques postillons glaireux dans celle-ci.

« Voilà, tu manges maintenant, sinon j’me fâche ! »

Puis, de sa voix fluette, il revint sur la « magie » que la petite avait signalé juste avant.

« J’sais foutre rien d’ça, moi. J’lui cause, y m’entend, et j’l’entends s’il me cause. C’tout. »

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 Sujet du message: Re: Les cuisines
MessagePosté: Sam 30 Juin 2012 23:04 
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(Mazette, comme dirait l’autre. Là, c’est vraiment le fond de la gamelle, pour le coup.)

Point d’honneur n’est à obéir aveuglément aux ordonnancements d’un geôlier sans foi, loi, ni même de nom qui fît son à mon oreille. Voilà ci-même comme il est devenu céans : non plus hôte, ou marmiton, mais seulement à mes yeux détenteur des chaînes tintinnabulantes qui me tiennent sujette. Car point n’entend-il requêtes miennes – que tourbes et paluds n’a-t-il pas en place d’encéphale ! ils sauraient mieux entendre mes questionnements. (Fesse de bouloum crottée.)

Et pourtant sachez que présentement plus once de peur n’étreint ni mon âme ni mon cœur, parmi tous les plus valeureux, car d’Akrilla, pour sûr ! Et si Zewen ne m’offre, ainsi que l’eût fait la trismégiste commisération de Gaïa, nul salut par les languides reptations des heures, alors que vaillance m’arme mieux que magie : point ne puis reculer désormais, aussi goûterai.

- Point, alors, de cuiller… Bien, alors daignez ne point vous offenser du peu de manière dont se couvrira de honte la Princesse ici présente.

Certes, ainsi ripailler est voile d’opprobre sur Yscambielle toute entière : Cérahe n’eut-elle jamais mots et sermons quant à la grâce dont se doit faire équipage toute Aldryde, Akrilla de surcroît ? Mais cortège de manières ne signifient pas vie sauve, ici moins que de quelque part que ce fût… Et longue encore s’augure l’aventure. Princesse ou gueuse, point ne seront-ce en ces lieux la vêture ou le tour qui les discrimineront, mais bien ces choix qui s’offrent et qui s’obligent à elles deux. Aussi ne serai-je point gueuse en le cœur, elle qui s’envelopperait de brume pour s’effacer sans bruit quand s’approcheraient alarmes et fureurs ; aussi, plutôt serai-je princesse dans l’âme, elle qui s’éprend de vaillance et ne craint point ni fumets ni mets, fussent-ils d’animal autrefois vivant et enfant de la Haute Lumière.

Ainsi plongé-je les doigts dans la tambouille infâme d’apparence, et sans plus de tergiversations, logorrhée sans fin s’il en est, l’amené-je à mes lèvres ourlées et rosées.

Reddition parfois n’est pas œuvre de mécréant.

(Mouais.)

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CAHIDRICE ARO. PRINCESSE ALDRYDE, ACTUELLEMENT DANS LA MERDE.


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 Sujet du message: Re: Les cuisines
MessagePosté: Mar 3 Juil 2012 11:36 
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Étonnamment, le plat que l’aldryde goûta avait très bon goût, quoi qu’un peu chaud. Elle ne savait pas exactement ce qu’il y avait dedans, mais au-delà de l’apparence peu ragoutante, c’était un petit plat en sauce bien copieux, et bien gouteux. Pas du tout la mixture immonde qu’elle aurait pu imaginer. Nul effet, non plus, sur son petit corps ailé. De la simple nourriture, sans une once de magie, ou d’effet secondaire indésirable. Ça donnait même envie d’en remanger.

Et à son côté, le marmiton attendait désormais silencieusement son verdict.

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