Description de la zone :

Plus on s'éloigne de la rivière, plus la végétation reprend de la vigueur, jusqu'à devenir, à flanc de la montagne, une forêt légère d'arbres fins et élancés, au milieu de laquelle des pierres s'érigent.




Zone adjacente :
Zone 9 : Bord d'un lac d'où s'échappe des fumeroles
Zone 10 : Montagne, altitude moyenne (1500 m), désertifiée
Zone 12 : Montagne, basse altitude (500 ~ 1000 m), forestier
Zone 16 : Montagne, basse altitude (500 ~ 1000 m), pente pas trop escarpée, forestier
Zone 17 : Montagne, altitude moyenne (1500 m), pente plus douce, légèrement forestier
Zone 18 : Montagne, basse altitude (500 ~ 1500 m), forestier, pente douce

@Cromax :

Plus tu t'éloignes de la rivière, plus l'odeur diminue et plus la végétation reprend son dû. Tu te retrouves bientôt dans ce qui ressemble à une forêt de bouleaux, si ce n'est que les troncs sont bruns ou noirs au lieu d'être blancs. De temps à autre, tu croises des roches dressées aux gravures incompréhensibles.

Tu sens aussi une présence derrière toi...

Alors que j’avance, l’air devient plus respirable, moins nauséabond qu’à proximité de cette rivière de souffre. Les arbres m’entourent, fins et élancés, hauts. Leur tronc noir démentit leur apparence de bouleau. La pente n’est pas très aigüe, aussi je peux grimper sans mal pour atteindre le point de vue attendu. S’il y a une chose à noter de cette ascension, ce sont les roches sombres gravées d’écritures et de dessins étranges hors de portée de toute compréhension. De ma part en tout cas. Je ne suis guère doué en langues étrangères, même si je suis doué avec celles de ces dernières.

Et puis, alors que je grimpe tout en restant sur mes gardes, je sens un mouvement derrière moi, une présence. Lentement, je me retourne, m’attendant à voir quelqu’un qui m’a suivi dans ma petite mission. Qui cela peut-il bien être ? Fléau ? L’elfe blanche ? Les mains sur mes armes rangées, je pivote lentement pour en juger de mes propres yeux.

Tu parviens à un point de vue confortable de l'île. Loin d'être aussi déserte que la rivière de souffre le laissait prétendre, tu découvres même une végétation assez dense. La grande majorité de l'île est recouverte de forêt. Tout son coeur à vrai dire.

Au Nord-Ouest, tu peux voir ce qui de loin ressemble à des îlots séparés, ou à une mangrove, ou à un marécage d'ailleurs.

A l'Ouest de ta position, un volcan, énorme, plus haut que le sommet de ta petite montagne et actif.

Au Nord, des plages et des îlots. Au Sud, une côte plus déchiquetée avec des criques.

Bientôt Fléau vient te rejoindre.

"Tu as vu toutes ces pierres. A croire que cette île est habitée."

C’est bien Fléau qui m’a suivi jusqu’au point de vue recherché par ma courte expédition. Il me rejoint vite, une fois que je m’arrête pour contempler le paysage qui nous accueille sur cette île. Il dit s’inquiéter de la présence d’habitants pas très loin, au vu de la présence de ces étranges pierres gravées d’écritures inconnues parsemées sur la côte.

« Habitée, elle l’est certainement. Le « maître » des colliers y vit, puisqu’il nous y a convié. Il me tarde de le rencontrer. »

Je regarde alentour. Rien ne permet d’indiquer de manière fiable où il peut résider. Tout a l’air si sauvage, dans ces paysages variés. Son centre est perdu sous une vaste et dense forêt, alors que son pourtour change de décor selon la direction choisie. Droit vers le nord, des plages et des îlots séparé de l’île principale. Un peu sur la gauche, la fin d’un marais ou d’un delta, formant des formes de terre dans l’eau. Au sud, pas de grandes plages. La côte se résume plutôt à une série de criques et de rocs déchiquetés. Mais le plus impressionnant reste quand même le volcan de l’Ouest, gigantesque et fumant, prêt à gronder et à répandre la lave qui le compose.

« Espérons qu’il n’explose pas tant que nous serons à proximité… Sans Lillith et Bogast pour retenir la coulée ardente, nous ne survivrons pas. »

Un frisson s’arrache à mon échine, à la simple idée de mourir ici. Mais ce n’est sans doute qu’une mauvaise impression erronée. Cette île ne peut pas être pire que Verloa.

« Continuons notre exploration des environs, et gardons ce lac comme point de repère pour retrouver la carcasse de l’Aynore. »

Et je me mets à redescendre la montagne pour aller voir ce qui se passe sur un plus petit mont adjacent, recouvert de forêt. La présence de Fléau à mes côtés me rassure, car je connais ses compétences.

[HJ : départ vers la zone 12]

Jet de sortie de territoire : 09

Tandis que vous descendez la pente, croisant plusieurs pierres, vous finissez par tomber sur une douzaine de créatures. Leur attitude est assez diverse, certaines paraissent agressives, mais leur rage contenue par les autres membres de la tribu, d'autres semblent plus surprises, étonnées, voire curieuses.




Elles font environ 1m50 de haut et se tiennent extrêmement voutées, se servant de leurs lances rudimentaires comme cannes ou mettant l'une ou l'autre main au sol.

"Je crois qu'on a trouvé les tailleurs de pierres, Cromax."

La pente est douce et praticable, et nous l’empruntons sans difficulté, Fléau et moi, jusqu’à ce que notre route soit barrée par une douzaine de créatures étranges. Le dos voûté, protégé par une carapace sanglée de cuir, elles nous épiaient de leurs yeux ternes et noirs. Deux billes d’obsidienne au centre d’une face ridée et archaïque, semblable à un vieux crâne de gobelin où aurait poussé de longs cheveux filandreux et mal coiffés. Leur semblant d’armure fait leur seul habit, puisqu’ils sont juchés sur de longs pieds nus au bout de jambes khâgneuses et difformes.

Leur seul armement visible est une lance rudimentaire, faite d’un bâton et d’une pierre taillée en pointe. Et Fléau est rapide à les identifier comme les tribaux tailleurs de pierres à qui l’on doit les étranges sculptures déistes sur le flanc de la montagne. Farouches, ils ne nous attaquent pas pour autant. Leur attitude relève plus de celle d’un animal qui voit un prédateur se glisser sur leur territoire sans savoir si il doit le défendre au prix de sa vie, ou juste laisser passer le fauve.

La curiosité marque les mimiques de certains, qui nous scrutent en tournant la tête sur le côté, comme s’ils n’avaient jamais vu d’elfes ou d’humanoïdes redressés. Comme si nous avions été repoussé dans un passé lointain, ou les êtres ne marchaient pas debout. Certains paraissaient plus nerveux que les autres, voire carrément même agressifs. Il ne leur faudrait qu’une étincelle pour qu’ils plongent au combat… Mais pour l’heure, leurs comparses arrivent à les maintenir en paix… Ce qui m’arrange pour le moment. Je n’ai rien contre ces créatures, et je me vois mal les décimer sans pitié.

(C’est pourtant ce que tu devras faire si elles se dressent sur ton chemin, mon amour… Alors pourquoi ne pas prendre les devants ? Pourquoi prendre en pitié des inconnu ?)

(Cela relèverait d’un esprit belliqueux et mauvais… Je crois n’être pas cela.)

(Tu es pourtant un guerrier sanguinaire, que tu le veuilles ou non. Un tueur, un prédateur.)

Je laisse Lysis à ses assertions, et décide de suivre ma propre voie. J’écarte mes mains de mon corps, paumes ouvertes vers le ciel pour qu’elles soient bien en évidence, et ainsi prouver que je ne suis pas armé, et prends la parole pour que chacun m’entende.

« Je viens en paix. Je ne fais que traverser votre territoire, où j’ai atterri sans le vouloir. Pouvez-vous m’y aider ? Je cherche quelqu’un qui se fait appeler « Le maître ». Le connaissez-vous ? Savez-vous où je pourrais le trouver ? »

Ma faera m’a démontré à de nombreuses reprise qu’elle est polyglotte, et qu’elle me confère cette caractéristique lorsque je suis avec elle… Tout ce que j’espère, c’est qu’elle comprends le langage de ces êtres primitifs…

Jet d'intelligence des créatures : 75

Nul besoin des talents linguistiques de ta faera, les individus parlent un dialecte assez proche du langage courant qu'on parle un peu partout.

"Le maître ? Lequel ? Le nôtre ? Celui qui fait rapaces ? Celui des méchants hommes ? Celui des fauves ?"

C'est le plus vieux qui vient de parler, en tout cas, le plus ridé et dont les cheveux sont blancs. Son parler est dur et difficile à comprendre à cause d'un accent horriblement rocailleux...

C’est le plus rabougri et le plus ridé de tous qui répond à mes questions. Leur chef, sans doute. Ses cheveux blancs filasse tombent sur sa nuque dénudée qui remue au rythme de ses assertions rauques et gutturales. C’est néanmoins, contre toute attente, en langage commun qu’il m’adresse la parole d’un air circonspect. Et ce qu’il m’affirme me laisse non moins perplexe.

(Plusieurs maîtres ? Cette petite île est-elle donc si répandue ?)

Il évoque non seulement leur maître personnel, mais aussi un particulier pour chaque sorte d’êtres qu’on pourrait croiser sur l’île : les rapaces, les fauves, les méchants hommes... La tâche pour retrouver celui qui nous a emmené ici se révèle plus rude que prévue.

« Oui, le vôtre par exemple. Qui est-il ? Comment se nomme-t-il ? Et où peut-on le trouver ? »

Puis, une idée me vient à l’esprit, et je m’approche un peu du vieillard rabougri pour lui montrer le collier que je porte autour du cou, en le soulevant légèrement de la main.

« Ce maître distribue-t-il de tels colliers ? Le reconnaissez-vous ? En avez-vus déjà vu ? »

Beaucoup de questions en une fois… J’espère ne pas paraître trop rustre pour ces créatures. Encore que… elles ne semblent pas des modèles de vertu ni d’élégance. Ça devrait passer.

Le vieillard ne semble pas s'offusquer de tes questions, il galère plutôt manifestement à toutes les retenir avant de te répondre :

"Vallel. Maître à nous. Tous vivent en bas, dans maisons de pierres. Et Vallel donne pas métal. Kynth aimer métal, pas Vallel. Déjà vu colliers. Sur cadavres. Plein colliers sur cadavre."

Le vieux difforme se pare d’une expression abrutie avant de me répondre. Mais abruti, c’est moi qui le suis lorsque j’entends ses mots. Vallel, Kynth, des cadavres en nombre… Tout ceci est un guet-apens magistral. L’île de la Mort, sélectionnée pour entraîner les créatures des treize plus puissants sbires d’Oaxaca la noire… Et pour piéger ses ennemis les plus dangereux. Le recrutement s’est fait à Kendra Kâr, cité opposée à la menace sombre, et de nombreux héros pleins de puissance y ont été enlevés. La Sorcière va-t-elle passer à l’attaque de la ville blanche ? Je reste un instant abasourdi, immobile et penaud. Car si les treize occupent l’île, il en est une qu’il ne me plairait en rien de rencontrer ici : Sisstar. Ma sœur. Je déglutis avant de poser une nouvelle question :

« Y… y en a-t-il une qui est la maîtresse des lézards et autres écailleux ? »

Fléau ne connait pas mon lourd secret, et cette question va me faire passer pour un étrange personnage à ses yeux. Sans doute… Car pourquoi se soucier de la présence d’un quand deux autres sont déjà affirmés. Vallel, maître de la chair, et Kynth, maître des robots, à qui j’ai déjà eu affaire indirectement…

« Ces maisons de pierres, où sont-elle ? Dans quelle direction ? »

Ultime question, peut-être, de notre conversation. Car après il sera grand temps d’aller prévenir les autres de ces informations dangereuses…

"Lézard... oui, Sisstar aimer lézard ! Maisons en bas, entre montagnes. Dans forêt."

Jet d'information : 94

C'est un petit jeune qui continue :
"Si vous aimez lézard, vous descendre par ici. Sisstar mettre gros nid de méchants lézards. Lézards transformer S'rassriss en pierre, juste en regardant."

Mes pensées et mes craintes ne sont pas chimères, hélas. Il s’avère que nous sommes vraisemblablement, presque sans aucun doute désormais, sur une île contrôlée par les treize plus puissants sbires d’Oaxaca. Ses treize lieutenants les plus féroces, les plus vils, les plus cruels de son règne noir. Et parmi ceux-là, ma sœur. Celle qui veut ma mort sans doute plus que tout… Par vengeance. Pour avoir interrompu partiellement les rêves de puissance de sa reine d’obscurité en cueillant, contre les robots de Khynt et contre ses hommes-lézards, la larme de Thimoros. Je déglutis bruyamment à la réponse du vieillard lorsqu’il cite son nom : Sisstar.

Un plus jeune poursuit, indiquant la voie à suivre, entre les montagnes et dans la forêt. Des guerriers écailleux avaient été placés là en nombre. De ceux qui paralysent d’un simple regard. Des ennemis mortels. Un piège féroce et dangereux… Et pourtant un attrait si grand. Ce n’était pas tant le danger que la curiosité qui me pousse à aller dans cette direction. La curiosité de la revoir… de l’attirer à moi. De m’expliquer avec elle. De la tuer, de la comprendre… De voir ce qu’il est possible de faire. Fléau ne me comprendrait sans doute pas… Je me tourne vers lui, et lui souffle :

« N’irions-nous pas observer ces lézards, pour rendre compte aux autres. »

Ou les tuer tous sans exception pour attirer leur maîtresse. Je me tourne alors vers le jeune qui m’a répondu, et vers l’ancien.

« Il semblerait que ce soient vos ennemis. Si nous marchons contre eux, viendrez-vous avec nous ? »

Déclencher une guerre entre les soldats de la reine noire peut aussi servir mes intérêts. EN particulier si cette île est un piège pour causer notre perte à tous.

Jet de conviction sur Fleau : 36
Jet de conviction sur le peuple : 94

Fléau te regarde, un air soupçonneux sur le front.

"Ca te tente tellement que ça de taper des lézards qui paralysent ?"

Le vieillard ne semble pas motivé plus que ça pour taper sur les lézards de ta chère soeur. Mais les jeunes sont enthousiastes, eux, en revanche.

"Si vous deux venir, nous tous venir. Si toi seul venir, nous jeunes venir. Si vous partir, nous rester ici !"

Fléau ne semble pas très motivé à l’idée de se battre… Ce que je peux comprendre aisément. Nous avons eu la chance de tomber sur une peuplade plus ou moins pacifique et accueillante, malgré son appartenance à Vallel. Et profiter de cette paix relative et sans doute temporaire peut être tentant. Mais ça serait manquer de clairvoyance sur notre situation globale, je pense. Car si nous sommes ici, comme je le pense, pour nous faire déglinguer, autant que nos ennemis soient eux-mêmes en train de s’entretuer. Ça fera moins de boulot pour nous. Outre l’intérêt personnel que j’ai à rameuter ma chère sœur, c’est une logique martiale sans préavis que je propose là. Une stratégie, une ruse.

Le vieux, doté de son expérience, n’a pas l’air motivé par mon idée non plus. Il craint sans doute pour sa vie. Mais les jeunes, fougueux et pleins de bravoure, voient en cette proposition une solution pour éradiquer de si dangereux ennemis. Ils en viennent même à proposer un marché : si j’y vais seul, les jeunes m’accompagnent. Si Fléau m’accompagne, toute la bande viendra… Et si on tourne les talons, tout le monde jouera les dégonflés. Ce qui n’est clairement pas ma façon de penser. Je me tourne vers mon elfe gris d’ami.

« Au nom de notre vieille amitié, fais-moi confiance cette fois-ci encore, Fléau. Je préfère les prendre nous par surprise avec nombre d’alliés qu’ils n’arrivent sur nous sans prévenir plus tard… Car ça arrivera, je n’en ai aucun doute. »

Et puis je hausse la voix pour que tous m’entende, sur un ton de meneur, motivant et positif.

« Le peuple S’rassriss est plein de bravoure, et de force. Nous pouvons vaincre ces lézards, si on les surprend. La solution est de ne pas les regarder directement dans les yeux. A éviter leur regard… Et à les frapper vite et fort. Une lance dans le cœur, une victoire assurée sur un peuple ennemi. Allons de l’avant, et tuons ces assassins. »

Je pose une main sur l’épaule de Fléau, et rabaisse ma voix.

« Sans toi, ça sera bien plus dur. »

Et sans attendre réellement sa réponse, je décide d’aller de l’avant, et de partir dans la direction indiquée par le jeune S’rassriss.