Jet de sortie de zone : réussite
Jet de conviction sur Fléau : réussite limite

Fléau doute. Il n'est manifestement pas chaud pour taper des monstres s'il peut se l'épargner, mais ton discours finit par le convaincre. A moins que ça soit simplement le fait qu'il n'ait guère envie de rester seul...

Direction la zone 18

@Siiwih : plus vous vous éloignez du lac le saurien et toi, plus la végétation se fait importante. Bientôt la broussaille informe devient hauts arbres élancés. A ta question, il s'arrête, te dévisageant :

"Parce que vous ne faites pas que survivre, vous autres humains et elfes ? On ne vit que pour mourir et se battre pour repousser la date, non ?"

A ce moment-là, tu peux voir un regard profondément humain dans ses yeux de sauriens typiquement humain. Il s'approche d'une des nombreuses pierres qui ornent la forêt.

"Regardez ces pierres. Sisstar en a posé une pour chacun des miens tombés au combat. Nous sommes ici dans son sanctuaire. La mort nous guette tout le temps, nous servons la Dame Sombre, parce que nous avons été amener ici pour. Et nous sommes traqués et tués par des gens qui ne voient en nous que des monstres. Depuis le jour où Sisstar nous a soumis, nous ne vivons que pour survivre... et peut-être rentré chez nous."

Vivre pour mourir ? Ça n'avait aucun sens. Pas plus que vivre pour se battre, se battre pour repousser l’échéance, dans une lutte ridicule contre le temps, la mort. Et pourtant ceci était en chacun, l'instinct le plus primaire, celui de la survie. Mais bien d'autres préoccupations nous faisaient vivre, c'est pour d'autres raisons que nous nous battions, parce que nous en avions le temps. Quelle espérance de vie avait cette créature pour ne se soucier de rien d'autre ? Elle semblait aussi développée intellectuellement que n'importe quel individu. Oui, c'était un individu, pas une simple créature, et elle pensait comme tel. Aucun lézard ne se serait tant penché sur la question. Pourtant, elle ne concevait pas la vie comme nous autres. Était-ce en raison d'une courte espérance de vie ? Et si ce n'était que cette île ? Après tout, en certaines occasions, comme en temps de guerre, seule la survie comptait. Seule la survie ? Et pourtant non, bien des gens se sacrifiaient, renonçaient à a vie, luttaient contre leur instinct pour une cause qu'ils jugeaient noble.

La pitié le disputait à la perplexité en moi et je lisais dans ses yeux cette lueur, ce rêve, que je lui réponde que nous vivions pour autre chose, qu'il pourrait lui-même connaître autre chose un jour que cette lutte incessante pour le droit le plus élémentaire, celui d'exister.

"Nous vivons pour connaître l'amour, la joie, l'émerveillement, et ne luttons que pour vivre, et permettre à d'autres de vivre. La mort est une échéance, parfois un prix à payer, mais il y a tellement à vivre..." Je me sens un peu perdue. "Rien ne nous force à nous battre. Même pour nous nourrir, nous pouvons très bien nous contenter de végétation et de petits animaux... Une vie se fait forcément au détriment des autres c'est vrai, mais... Nous n'avons pas grand chose à craindre en tout cas nous..." Comme il me semble m'égarer encore plus je préfère m'arrêter là.

"Mais qui sont ces gens qui vous traquent ? Et quel est ce chez vous que vous souhaiteriez retrouver ?"

@Siiwih : A ta tirade sur la raison de vivre, il te répond, la voix pleine de tristesse et de mélancolie.

"Vous devez être heureux alors... Nous vivons pour survivre et rentrer chez nous, nous. Là-bas, nous vivions pour aimer et plein d'autres choses, mais pas ici. Ici, nous sommes des monstres, des animaux juste capable de se battre..."

A ta question, il répond en reprenant son chemin, après avoir passé une main pleine de lassitude sur la pierre la plus proche de vous :

"Mais par vous... Enfin, les gens comme vous, à la peau lisse. Les humains, les Hiniöns, même les Shaakts nous considèrent comme des monstres. Même ceux du camp de la Dame Sombre, ceux de Crean, les Garzoks, les Sektegs nous prennent pour des proies. Nous voudrions juste retourner sur Karthaan, notre monde, il vous plairait, j'en suis certain !"

Descendant la pente vers le Sud, il se redresse :

"Mais en attendant, allons voir les labradak, je les entends plus et ça m'inquiète. Faites attention à leur regard d'ailleurs, ils peuvent transformer la chair en pierre !"

"Votre monde ?"

Si ces êtres venaient de d'autres mondes, ça signifiait que les 13 n'étaient en rien leurs créateurs mais avaient accès à ces autres mondes et les en avaient exilés. Les armées d'Oaxaca pourraient-elles donc se rebeller ? Puisqu'elles ne lui doivent rien d'autre que la douleur de l'exil...

"Nous changer en pierre ?" réalisai-je avec un temps de retard tout en lui emboîtant le pas. Peu importait, après tout, me battre à l'aveugle m'était autrefois familier. Je ne doutais pas pouvoir m'en accommoder si besoin était.

"Oui, notre monde. Les treize lieutenant sont certes puissants, ils savent créer des formes de vie comme celle que nous avons croisé au lac. Mais pas l'intelligence, pas encore du moins."

De ses grandes pattes, le lézard accélère en se dirigeant vers le Sud. Au loin, les bruits de combats ont totalement disparu.

"Oui, ils ont le pouvoir de pétrifier. J'y suis immunisé, leur rayon rebondisse sur mes écailles. Votre peau l'absorbe par contre. Mais rassurez-vous, je sais comment faire pour vous libérer au besoin."

(((Si tu continues à le suivre, tu arrives en zone 18, tandis que la nuit tombe.)))

"Ma peau ? Alors même si je ne croise pas leur regard mais qu'eux me toisent je serais changée en pierre ? Ma foi c'est une chance que vous sachiez me libérez de cette situation si on y venait."

Tout en parlant, je continuai à le suivre, tendant à mon tour l'oreille. Le rythme de mon cœur s'accélérait, j'ignorais sur quelle créature j'allais encore tomber. Le ciel, en s'assombrissant, jetait sur la sente des couleurs inhabituelle tandis que de petits animaux s'éveillaient et s'interpellaient de cris étranges. Je ne craignais ni la nuit ni ce qui la peuplait mais la douceur et les parfums de la nuit sur l'île exacerbait ce sentiment d'être une étrangère foulant une terre sacrée, dusse cette terre n'être sacrée que pour les partisans de la dame noire.