Tenailler par la peur de tomber, il s'agrippait à la roche, comme on s'accroche à la vie. Avec l'énergie du désespoir, il avançait, posant sur chaque arête ses mains déjà meurtries et lésées. Des plaies sanguinolentes s'étaient creusées à mesure de ses efforts. La bruine froide qui se déposait sur chacune des saillies, les rendait plus coupantes que des rasoirs. Mais, il avançait, une prise après l'autre, il s'élevait du sol torturé par la douleur. L'air givré, s'infiltrait à travers son armure. Une sensation étrange et discordante alors que ses poumons le brûlaient à chaque inspiration. Il traversa la nébulosité qui lui cachait auparavant sa destination. Ce rempart naturel luisait et glissait d'un pellicule acide et fumante et il ne devait se fier qu'a son entêtement pour continuer. Il redoubla d'acrobatie pour finir de se hisser non sans se contraindre à son lot de souffrance. Sur sa peau transi perlait des gouttes de sueur. Quand il arriva au sommet, l'air dont il aurait aimé se délecter venait à lui manquer. Il respirait profondément, mais cela ne semblait pas suffisant. Il déposa son corps fourbu sur un tapis neigeux, qu'il éclaboussa de son sang. Le liquide écarlate se rependit en corolle sur les flocons se propageant lentement alors que le Zélote restait à genou, cherchant un air qui le fuyait. Asphyxié, des étoiles vinrent tacheter sa vision et il lui fallut toute sa concentration pour se rétablir. Il releva la tête qui était devenu lourde, s'extirpant de sa léthargie, le spectacle qui s'offrait devant lui était tout autant époustouflant que contrariant. Un lac immense s'évanouissait à l'horizon. Parsemée de banquise, l'étendue semblait comme figée dans le temps. Recouvert d'un ciel cobalt qui écrasait l'endroit d'un silence assourdissant. Sirat se repoussa de ses bras pour retomber sur son séant, abattu, les bras ballants. Il n'y avait pas de dragon, pas d'entrée d'une quelconque grotte ou même une construction. Il n'y avait rien d'autre qu'un néant pétrifié qui s'étendait à l'infini.
Il ferma les yeux, nimbé de larme. À bout, il lâchait prise, laissant sa tête ivre, chavirée au gré des fluctuation du manque d'oxygène.
Que fais-tu ?La voix était familière, ferme, militaire, mais teinté d'une pointe fleurie d'un accent du sud.
Azalée ?Vas-tu te laisser mourir ?Il ouvrit les yeux, pour découvrir la jeune paladine se tenant devant lui. Elle portait une tunique martiale brune, légère, elle la laissait maîtresse de ses mouvements. En dessous une cote de maille elfique épousait ses formes tout en nuance. La jeune femme avait le port altier et une carrure athlétique à faire tomber tous les hommes. Sirat lui était depuis longtemps épris de passion pour la personne de son ancienne compagnonne d'aventure. Son épaisse chevelure couleur de l'écorce se mirait de reflet feu et retombait en cascade sur ses épaules. Ses traits fins et ses grands yeux vert émeraude observaient l'humoran avec douceur.
Je voulais me faire une omelette, mais n'ayant pas d'œufs... Je pensais me livrer à l'ontologie, le lieu s'y prête plutôt bien. Il esquissa un sourire heureux de son trait d'humour. Elle se rapprocha de lui, et s'accroupissant près de lui, elle attrapa sa main la serrant dans les siennes.
Tu t'es perdu, l'acte final arrive, mon ami. Tu as placé tes pièces, tu dois être le témoin.Il la jaugea déçu.
c'est un délire, je rêve et c'est lui qui t'envoie. Comme la dernière fois.Elle lui rendit un sourire attendri.
Nous sommes liés, je vis cela avec toi, mais autre part. Je sais juste que c'est ainsi. Son corps se resserra et elle l'enlaça tendrement. Épuisé, il posa son visage sur sa poitrine qui s'offrait à lui. Son parfum offrait une senteur de plage. Au milieu de cette toundra, il eut l'impression de s'échapper et d'être sur un rivage étranger et sauvage. Il continua à se blottir contre elle, à la manière d'un enfant et elle lui rendait à la manière d'une amante. Il sentait la chaleur de ses cuisses l'encercler.
Tu as aiméElle est morte ou disparu...Une pointe d'amertume pesait sur sa voix.
Elle colla son visage contre le sien, ses lèvres effleurant sa joue.
Les hasards sont les cicatrices du destin. Le hasard n'existe pas, Sirat. Nous sommes les marionnettes de notre inconscience.Elle l'embrassa, le contact le grisa et il se laissa aller, passa sa main dans ses cheveux, caressant sa gorge délicate. Quand il rouvrit les yeux, il avait le visage dans la neige ardente. Le temps n'avait pas changé, l'étang se perdait toujours dans l'espace. le narguant de son immensité. Il se redressa difficilement, fourbu. Son équipement était éparpillé sur le sol. Elle avait disparu ne lui laissant qu'un souvenir qui creusait déjà son cœur de son absence. Il ne savait combien de temps cela avait duré. Il devait chasser l'idée de rencontrer des dragons, il se passa la main sur le visage et plissa ses yeux fatigués.
Il fallait revenir en arrière. Il lui faudrait des forces, à cette pensée, il engouffra sa main dans sa sacoche pour en ressortir une gourde. Il but deux trois gorgé de la liqueur qui l’apprécia tant au gout qu'au sensation de confort qui l'accompagnait. Il revint sur ses pas ce qui fut rapide, il ne s'était éloigné que de quelques mètres. Au bord du précipice, il jaugea le vide, conscient du travail à effectué pour repartir sans se rompre le cou. Une fois sur le promontoire où l'avait déposé le sans-visage, il pourrait utilisé son sifflet pour rejoindre Fan-Ming.
Allons-y !!Citation:
Hrp : donc retour en arrière jusqu’à fan-ming avec utilisation du sifflet si possible et dés que possible donc là ou le sans visage ma laissé.
utilisation potion gourde magique une dose redonne 20 PV
et citation de Carlos Ruiz Zafón dans L'Ombre du vent (2001)