Mes lames qui avaient prises tant de vies, tremblaient sous la tension de mes muscles, qui d'eux-mêmes semblaient se raidirent à l'approche du combat qui était imminent. Comme à l'accoutumée, l'excitation de la bataille commençait à prendre le dessus. Mon exutoire, le seul art dans lequel j'excellais réellement allait me donner une nouvelle fois l'occasion d'expulser toute la haine que j'avais en moi. Mais patiemment, j'attendais, stratège que j'étais, que le Garzok vienne à mes côtés pour protéger d'une seule ligne notre seul moyen de transport. Dans ma concentration, les yeux rivés sur l'ennemi, j'oubliais déjà l'odeur nauséabonde qui montait des restes en putréfaction. Ce lieu de désolation, jonché de cadavres et, territoire de ces dogues carnivores, je comptais bien en faire mon jardin. Celui où j'allais exprimer toute ma maitrise des armes. Ici, à mille lieues de chez moi, je n'étais rien de plus qu'un conquérant.
Dans cette attente presque solennelle, je tendis l'oreille pour guetter l'arrivée de mon allié du jour, mais seul les claquements de dents du sekteg parvenaient à mes oreilles. Tel un lâche, il s'était recroquevillé sur lui même, attendant d'être une proie ou d'être sauvé par nos soins. En plus d'avoir eu la chance inespérée d'être né peau verte, il était en plus doué d'un incroyable courage. Comme la nature l'avait gâté ! Ironie d'un D'Arkasse, bien entendu... Ce genre de personne avait le don de m'irriter. Inutile, faiblard, incapable d'influencer sur leur destin, méritait-il seulement que je verse mon sang pour lui ? En tout cas, si il ne voulait pas combattre, je comptais à ce qu'il se fasse discret.
« Poltron, si tu veux couiner fais le, mais je t'en prie, ai au moins la finesse de le faire en silence. »
Posés, ces mots sortis de ma bouche ne laissaient néanmoins pas le moindre doute sur ce que je pensais de la créature. Et alors que je réclamais la discrétion du couard, la voix du Garzok maniéré s'éleva à son tour pour m'indiquer avec défiance qu'il n'avait aucun ordre à recevoir de moi.
Vexé, je tiquai d'agacement devant tant de désinvolture. N'étais-je pas son supérieur ? N'était-il de toute façon pas de race inférieure ? Celle qui se soumet à la première parvenue, Oaxaca ? Mais je n'eus pas le temps de lui traduire le fond de ma pensée qu'une détonation retentit, suivit presque instantanément d'un flash aveuglant qui traversa mon champ de vision pour filer jusqu'à nos ennemis. Je ne pus m'empêcher de fermer les yeux, surpris par cette chose qui m'aveugla presque, et lorsque je les rouvris, j’aperçus la mort.
En effet, l'une des bêtes, la peau brulée était étendue sur le sol, agitée de spasmes, alors que des arcs électriques émanaient de son corps encore fumant. Surpris par la rapidité des évènements, je ne bougeai pas d'un poil. Abasourdi, je venais seulement de comprendre que l'attaque, magique sans aucun doute, venait du Garzok, et aussi qu'il venait de mettre en péril mon plan et moi, par la même occasion. Oui, car à cet instant les bestioles se sentant agressées chargèrent en front désordonné. Le dirigeant du duché d'Orsan l'avait-il fait exprès ? Sans aucun doute, et pour ça, il allait payer un lourd tribut. Mais j'avais d'autres problèmes bien plus graves à cette heure. J'étais le seul rempart entre notre véhicule et un ennemi quatre fois plus nombreux. Ironie du sort, la nature ne m'avait pas déformé, je n'étais donc doté que de deux bras. Même si je pouvais agir et en tuer deux d'un seul coup, j'aurais été ensuite la proie facile de cette meute assoiffée de sang. Je devais agir et vite, car les bestioles ne me laissaient pas le temps de la réflexion.
Me sentant cerné et trahi, je serrai les dents de rage.
« Et puis merde ! »
Comptant sur l'effet de surprise, je m'élançai vers la petite troupe. Seul, courant face à une bande de chiens qui ne rêvaient que de me déchiqueter, je devais avoir l'air suicidaire. Mais me sacrifier sous les couleurs d'Oaxaca et pour quelques chevaux n'était pas à l'ordre du jour. Et alors que j'arrivai à portée de crocs, je bondis verticalement, le pouvoir que je savais enfoui dans mon épée aidant je m'élevai dans les airs à une hauteur vertigineuse. C'était une sensation étrange que de me voir décoller ainsi tel une créature ailée. Ce pouvoir que m'avait offert Crean Lorener était des plus appréciable. Je me sentais surpuissant à cet instant, survolant mes ennemis de toute ma hauteur. Et alors que j'arrivais au point culminant de mon saut, je visai l'un des canidés en dessous de moi, celui qui serait ma première cible. De toute ma puissance, je voulais lui retomber dessus en lui perforant le crâne de mes lames. Mais je savais au fond de moi que l'atterrissage risquait d'être mouvementé. Bousculé dans mes plans, je n'avais d'autre choix que d'improviser. Tant pis.
HJ :Utilisation de la capacité rp de l'épée de Faerune
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"L'objet de la guerre n'est pas de mourir pour son pays, mais de faire en sorte que le salaud d'en face meure pour le sien." - George Smith Patton
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