Suite de chez Xaï To
Au grand bonheur d'Aztai, ses pattes ne produisaient aucun son lorsqu'elles se posaient sur le tapis de neige qui recouvrait la ville. Henehar semblait paisible, mais ses habitants ignoraient le danger qu'elle couvait. Dehors, quelque part dans les terres de Nosvéris, un groupe de religieux se terrait, couvant une menace sans nom. Capuche relevée, le grand tigré marchait d'un pas sûr et rapide. Il ne s'arrêtait pas, traçant jusqu'aux portes de la ville.
(Pourvu qu'on ne nous fasse pas repérer) (Ce qu'il faut se dire, c'est que cette Brytha et ses fidèles ignorent notre existence et le plan que nous montons contre eux. L'effet de surprise est un avantage conséquent!) (Ton optimisme est sans faille) (De l'optimisme? Je parlerai plutôt de folie furieuse...)
Alors que les portes de la cité était en vue, Zénith demanda à son jeune maître:
(Que compte-tu faire?) (Pour?) (Passer la porte) (Quoi, ils vont bien me laisser passer...) (Si tu le dis)
Les deux gardes de nuit s'intéressèrent au fauve lorsque ce dernier s'approcha en abattant la capuche de sa cape. Aztai prit aussi soin de cacher le fourreau de son arme. Sans inquiétude et avant même que le milicien n'ouvre la bouche il déclara:
-Je suis le disciple du maître magicien Xaï To, il m'a envoyé faire une course.
Le premier garde posa un oeil sceptique:
-Une course en pleine nuit?
-Oui, en pleine nuit, insista le félin, sûr de lui. Voyez, il existe des plantes sur cette planète qui ne prennent vie que lorsque le soleil s'endort. Hors, Maître Xaï To recherche un ingrédient qui ne peut se trouver que sur l'une d'entre elles, d'où cette petite virée nocturne.
Les deux hommes se regardèrent un moment, le mensonge (qui n'en était qu'une demi aux yeux du woran) fonctionna à merveille.
(Pas mal l'improvisation, mais j'aurai opté pour quelque chose de plus original du genre "Je dois allez exterminer les voleurs d'un héritage perdu...") (Au moins nous sommes dehors et en vie) (Un point.) (Xaï m'a dit de longer la muraille sur la partie Nord, apparemment lorsque le prêtre fait une descente en ville, ses sujets l'attendent gentiment à l'extérieur...)
Aztai entama alors une marche silencieuse. S'éloignant d'une centaine de mètres, il longea la muraille à la recherche de personnages un peu louches. Une heure passa, puis deux... les pattes du félin étaient transies par le froid, l'espoir d'apercevoir ne serait-ce qu'un reflet de ces chevaliers en argent maigrissait. Et puis, alors que le fauve faisait pour la énième fois le chemin en direction de la porte, un hennissement le fit se jeter à terre. Cherchant la source de ce bruit, son regard se pointa au pied de la palissade. Là, montés sur de puissants destriers, deux colosses en armure complète attendaient Meno savait quoi. Aztai écarquilla les yeux en observant ces deux énergumènes, le défi serait de taille.
(Non mais je vais vraiment devoir affronter ces gars-là?) (Si Xaï dit vrai, oui...)
L'armure semblait appartenir directement au corps du chevalier, le casque était soudé au crâne de l'homme remarqua le félin. Deux fentes horizontales permettaient aux fidèles de respirer et probablement de se nourrir. Les chevaux aussi arboraient une robe grise rappelant la neutralité du culte, des plaques métalliques protégeaient certaines partie vitales de l'animal.
(Ils gardent cette armure à vie?) (On dirait, regarde un peu les armes qu'ils transportent)
Au côté, une épée bâtarde à la taille impressionnante pour chacun et à portée de main, une hache à double-tranchant pour l'un, une masse d'arme pour l'autre.
(Des tueurs... des tueurs... des...) (Du calme, l'assaut n'a lieu que demain... attend!)
Aztai retint sa respiration en voyant les deux chevaliers faire demi-tour et scruter les alentours. Le coeur du félin loupa un battement lorsqu'il fixa les fentes sans expression des casques tournés en sa direction. Et puis, sans montrer signe de suspicion, ils revinrent sur leur pas vers la porte de la ville.
(Il faut les suivre!) (Hé! C'est probablement pas la meilleure idée, je ne suis pas en possession de mes équipements et je doute même qu'Ascalon parvienne à transpercer une telle armure) (Suis-les, allez!) (Raaa)
Le félin obéit, se relevant à quatre patte puis en position accroupie, il ne lâcha pas les deux cavaliers des yeux et avança dans la neige. Profitant d'un arbre ou d'un bosquet enneigé ici ou là, le woran tigré parvint à ne pas se faire repérer. A l'approche des portes, les chevaliers en argent bifurquèrent loin des gardes, ne faisant que se retirer vers les plaines alentours. Toujours à l'affut, le félin gardait ses ennemis en vue lorsqu'un groupe, à pied cette fois, les rejoignit. Il était composé de trois personnes, le félin crut reconnaître ce qui semblait être le prêtre. En tête de groupe, dans une toge argentée, il s'adressa à ses alliés sans que le fauve ne puisse entendre.
(Mais a quoi vais-je m'attaquer...) hallucina Aztai. (Dédramatise, Xaï a dit qu'il t'apporterai une aide certaine) (Je ne crois pas que ce soit exactement les mots qu'il ai employés...)
Et puis, à présent réuni, le petit groupe se mit en marche, s'éloignant peu à peu de la ville. Les deux cavaliers ouvraient et fermaient l'escorte qui, plongeant dans l'obscurité de la nuit, disparu bientôt devant le regard d'un Aztai... inquiet.
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Dernière édition par Aztai le Ven 15 Fév 2013 17:39, édité 1 fois.
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