Je lâchais un série de vivats en même temps que les autres quand la plateforme de bois arriva pour la première fois en bas. Cela voulait dire que les autres avait réussi et se trouvaient à l'autre bout de ces cordes ce qui était déjà en soi une bonne chose. Quand à moi, depuis mon sortilège, m'ayant un peu moins vidé que ce que je pensais, la grosse fatigue qu'il m'avait imposé n'ayant été que temporaire, je suis retourner au coin du feu avec les autres et on m'as pas refusé un verre d'eau. Celle ci était d'ailleurs si froide que mes dents m'ont torturées à chaque goulées, mais je me devais vraiment de me rafraichir ma gorge. Je sais pas pourquoi j'ai crier quand j'ai déployé mes vents pour les aider dans leur ascension aérienne, sans doute pour me donner du courage, même si c'était pas nécessaire, mais bon je l'ai fais. Toujours est-il que la plateforme de bois est descendu. Les premiers à monter avec les bêtes ne sont pas très confiant. Mais il le font quand même avec un air étrange, comme si ils étaient habitué à ce que leur capitaine leurs demande toujours de faire des missions suicides et des folies ! Je commence de plus en plus sérieusement à douter de l'informateur d'O'nean quand à la réputation de ce groupe, à moins que justement ces actions soient ce qui les ont rendu un peu connus, d'ailleurs il est vrai que sans cet impulsion à la catapulte, on aurait peut être jamais pu gravir la montagne, trop haute pour être monté d'un seule traite par bien des hommes.
J'observe d'un air anxieux la lente monté du plateau de bois, qui emportait avec lui les quelques animaux transporté à l'intérieur du bateau, tout en avalant un second verre d'eau. Je failli le recracher en me rendant compte qu'il était hautement anormal de se trimballer avec des bêtes dans un navire de pirates. C'est vraiment un équipage atypique ! Les hommes sont en tout cas presque autant soulagé que la première fois quand il voit redescendre la plateforme, preuve qu'il n'y a finalement pas tant de raisons que ça de s'en inquiéter, enfin si il y en a toujours, ce système est hautement risqué, mais bon, contrairement au catapultage et le fait qu'on ait vu qu'il était possible, même si improbable, que l'on y survive, on se dit qu'au moins nos chances de revoir un autre coucher de soleil ne sont pas nulles.
Les voyages se font de plus en en plus rapides, et le vaisseau se vide peu à peu de ses membres, je fais partie du dernier groupe à partir vers le sommet, je l'ai moi même demandé pour me permettre un peu de repos, et puis je sais que de toute façon j'aurai eu cette place, car l'on ne me fait pas encore totalement confiance, je suis trop récent dans l'équipage, et mes rapports tumultueux avec le capitaines ne sont pas pour arranger les choses, mais après tout qu'est-ce que j'en ai faire. Je vais les quitter une fois qu'on aura réussi à rallier Oranan !
Enfin bon, une fois que mon tour fut arrivé, je rejoins la plateforme, et m'aperçois que je ne suis pas serein, mais alors pas du tout. Je sais ce que dut ressentir les autres pirates en se disant qu'ils devraient franchir des centaines de mètres de hauteurs sur un bout de bois branlant et construit par quelqu'un dont le travail du bois n'est pas son activité principale. Je déglutit un petit coup alors que mon estomac se retourne lorsque les planches de bois se mettent à nous soulever. Mes cinq compagnons marins semblent s'être remis de l'émotion plus vite que moi, même si leur visages n'ont pas encore recouvert leurs teintes d'origines ! D'ailleurs le bruit bizarre qu'on entends n'est pas pour nous rassurer, on dirait un mélange entre le craquement de la glace et le rugissement d'un animal. On se rassure en se disant qu'une montagne c'est jamais silencieux, enfin, jusqu'à ce qu'un bras bleuté viennent couper court à nos espérances.
Un immense bloc de glace sort de la falaise et vient se mettre sur la plateforme qu'elle balaye d'un simple mouvement de ce qui ressemble à un membre supérieur. Un infortuné marin se le prends en pleine poitrine et se retrouve hors du bout de bois qui nous suspends au dessus du vide. Les cris du pauvre hommes sont étouffé par le grondement de la créature anthropomorphe toute de glace faites.
On est tous saisi de peur face à cet être de deux mètres, sans visage, qui nous toise, mais une fois encore mon inexpérience de combat se dévoile au grand jour puisque je suis le dernier à me mettre en mouvement pour se dresser face aux monstre. Les sabres sont déjà tirés avant que je réalise qu'il me faille agir, et cesser de réfléchir au pourquoi de l'attaque. Mon poing gauche en arrière, je canalise en moi l'essence même du vent et la concentre en une balle condensés de rafales véloces ayant chacune un sens et une direction différentes. Et tandis que le monstre commence à lever un bras pour frapper de nouveaux un des quatre membres d'équipages restant sur ce qui nous sert à monter, je libère mon attaque en direction de celui-ci. C'est avec un bruit d'explosion que cette boule venteuse quitte mon bras gauche que je viens d'élancer dans un mouvement de coup de poing. Elle vient frapper de toute sa force le monstre en plein dans le haut du dos, et disperse de nombreux morceaux de glace à l'impact. L'élémentaire de glace ne voit qu'à peine son équilibre déstabilisé par cette attaque, mais au moins cela lui fait interrompre la sienne. Avec lenteur et horreur, il se retourne lentement vers moi, délaissant les marins qui entament à peine la glace qui le forme avec leurs épées. Avec une vitesse qu'on ne lui aurais pas supposé, il détends soudainement un bras pour saisir un des marins, qui visiblement l'embête plus qu'on ne semble le voir.
Il le porte à hauteur de son visage tandis que je suis paralysé par la terreur qu'il m'inspire, puis commencent à resserrer son étreinte ainsi que le signale la détresse et les mouvements désespérés du pirates qui n'a même plus le souffle pour parler. Ses trois compagnons essayent en vain de taper sur le golem qui continue de me fixer alors qu'il broie celui qui est aussi mon camarade à l'heure actuelle. Je ne prends plus le temps de réfléchir, me dit dit que si les attaques magiques ne suffisent pas, et qu'il en est de même pour les physiques, il allait falloir passer à la vitesse supérieur. Je me remémore le combat contre la harpie qui était insensible à la magie, et décide d'employer le même type d'attaque.
J'élance un nouveau cri inutile, symbole d'une rage que ce monstre inhumain ne peut comprendre, et m'avance d'un pas vif vers le bras droit de mon ennemi. Je profite de ma charge pour accumuler la puissance d'une petite tornade derrière mon coude, prête à donner toute sa puissance à mon coup, tandis que j'entoure mon poing lui même d'un coussin d'air destiné à atténuer le contrecoup sur mon bras ainsi qu'a augmenter la zone d'impact. Malgré cela le choc est assez violente pour interrompre mes hurlements et que je le ressente dans tout mon bras, mais je réussis à forer un trou dans l'avant bras du tas de glace, bien que cela ne semble pas l'affecter, alors je met la pression sur les bords du trou avec un autre sort. Dans un scintillement de débris bleutés, celui ci vole enfin en éclat libérant mon compagnon qui reprends son souffle d'un long râle pitoyable. Un sourire parcoure mes lèvres tandis que la satisfaction envahit mon être, mais mon adversaire ne souhaite pas me laisser de répit, et m'envoie son poing sans attendre. Je n'ai que le temps de tendre mes bras devant ma figure avant de partir m'envoler. Mon bras droit me crie de le laisser en paix tandis que la douleur l'envahit entièrement, et je atterris lourdement sur mes omoplates, heureusement à quelques dizaines de centimètres du bord. Mon souffle se vide entièrement et lorsque je me relève un vertige m'envahit et me fait perdre la vue un instant. Lorsque les ténèbres me laissent c'est dans le champ d'action de mon ennemi que je suis. Cette fois j'ai le temps de prévoir le coup, et réplique par l'offensive, envoyant mon propre poing à l'encontre du sien. Je me rends vite compte que c'était un idée stupide qui me vaut un bras gauche dans un état pire encore que le droit. Couplé à ma magie la force de mon coup m'a permis de repousser cette attaque, mais à quel prix !
La panique m'envahit alors que je me rends compte que je ne peux pas bouger mon membre supérieur gauche. Et cet état d'esprit va en s'aggravant alors que je m'aperçois que mon bras ne répond vraiment plus à aucune de mes directives. J'adresse un regard suppliants aux pirates qui comprennent ma situation et se jettent de plus belle sur l'élémentaire, même celui qui était au sol il y a encore peu, le fait, bien qu'avec peine. Notre ennemi est de plus en faible, et la glace qui le recouvre de plus en plus fine, mais il n'est pas encore fini. A un moment une épée se met à le traverser de part en part, je crois pendant un moment le combat gagné car cela fait mettre pied à terre la créature, mais celle ci se relève peu après, la lame encore coincé dans son thorax, et commence à se retourne vers ces hommes qui l'ennuient, mais je décide de ne pas lui laisser le temps.
Même si mon bras porteur du gantelet ne me réponds pas, cela ne veut pas dire que mes pouvoirs ne peuvent s'exprimer, et alors que j'exprime par le voix la force de mon défi au morceau de glace, la pierre à ma main se met à briller plus qu'elle ne l'avait jamais fait auparavant, et je délivre la plus forte décharge venteuse que j'ai lancé jusqu'à ce jour. Il s'envole et vient percuter la montagne, mais ça n'en est pas fini pour lui, en effet il se met à la remonter sous la force de mes vents, râpant sa surface contre la paroi sur une vingtaines de mètres avant que mon sort ne se dissipe, laissant retomber dans le vide un corps amputé de sa moitié arrière, moins solide que le roc de la montagne.
Les hommes se retournent vers moi et m'adressent des regards surpris, tandis que je met un genou à terre épuisé par les deux grands effort magiques que j'avais fait au cours de cette journée, et ma vision commence à se brouiller mais ce n'est pas ce qui m'inquiète. Mon bras gauche, pourtant seuil de largement assez de souffrance pour me rappeler son existence ne réponds plus à aucune de mes injonctions. Il me faut un médecin, ou n'importe quoi, mais je sens que je n'en reprendrais pas l'usage si facilement. J'élève un regards implorant vers mes camarades, oubliant pendant un instant qu'un des leurs vient de perdre la vie, et que l'un entre eux, celui qui s'est fait saisir dans l'étreinte de l'élémentaire, semble être dans le même état que moi, un bras pendant, et plus encore, se tenant les côtes de l'autre, valide, preuve que je n'ai sans doute pas pu intervenir juste à temps.
L'ascension reprends son rythme normal sans ce poids supplémentaires. Les autres en haut ont sans doute compris que quelque chose s'était passé, mais je laisserai le récit aux autres pirates, je ne me sens pas de parler, et je m'assieds prudemment, mon bras valide entourant une corde pour me tenir, et maudissant ce qui vient de se passer en contemplant mon membre invalide.
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