Alors que le groupe se sépare et que le dernier bouton est enclenché, les deux compères descendent des les profondeurs, la plate-forme profitant du poids plus restreint pour faire un voyage beaucoup calme. Elle s'arrête en douceur sur le sol de pierre couvrant le fond de cet énorme puit. L'entrée des mines que vous aviez empruntée doit culminer quelques 80 à 100 mètres plus haut.

Les escaliers s'arrêtent juste à coté de vous. Quelques débuts de galerie se lancent dans plusieurs directions, mais aucun ne va très loin, à part un. Enfin, c'est ce que vous supposez, car une paroi de bois avec une porte, comme au campement, barre la galerie très tôt. Mais cette fois-ci, elle est de meilleure facture. La porte aussi est renforcé et porte cette fois une serrrure métallique.

Bien entendu, la porte est fermée

Ce fut alors que Lindeniel apostropha Krochar, lui rappelant le pacte qu'ils avaient fait en début d'aventure... Mais, cela n'eut pas grand impact sur l'être de muscle qui préféra partir avec l'immonde créature et Glaya la timbrée... Hé bien soit ! Je ne pouvais pas dire que Lindeniel était la personne que je préférais, mais, c'était toujours mieux que de me trouver à quelques pas de cet infâme gobelin qui croyait déborder d'intelligence. Et puis, ses mains baladeuses commençaient à m'horripilaient au plus haut point, il était toujours en train de fouiner à droite et à gauche et cela me déplaisait terriblement. Je n'espérais plus qu'une chose à présent : qu'ils ne viennent plus nous ralentir avec leurs bêtises ! Si ça les intéressait, ils pourraient toujours s'allier à une armée orque comme ils voulaient déjà le faire précédemment. De plus, cela n'avait pas l'air de gêner la Rousse qui aurait sans doute trouvé dans ces gros bras de fantastiques étalons !

(La garce !)

Bien sûr cela ne m'atteignait plus et je comptais bien trouver le calme intérieur dans cette aventure. Avant d'actionner la descente, l'elfe me dit tout bas que nous allions devoir être discrets... Comme si cela était facile avec des cheveux bleus. Enfin ! Avec un peu de chance, j'arriverais à passer inaperçu dans ces couloirs sans fin. En revanche, lorsqu'il me décrivit avec autant de précision le destin de trois anciens compagnons, je ne pus que l'observer avec un sourire sadique... Comme quoi, personne ne se serait douté qu'un jour j'en vienne à souhaiter la mort de vies innocentes. Enfin, je parlais bien entendu de Glaya car pour les deux autres, j'avais l'impression qu'aucune humanité ne les habitait... Ce n'était pas grave, même si j'étais l'élu d'une étrange prophétie elfique, je ne pouvais pas sauver tout le monde surtout pas ces êtres abjects qui faisaient tout leur possible pour me faire souffrir intérieurement ! Ils n'avaient qu'à se débrouiller seuls !
«Vous avez raison, on aura enfin la paix pour découvrir ce qui se trame dans ces grottes, ils ne nous ont que trop ralentis.» dis-je à vous basse pour ne pas que les trois autres puissent m'entendre.

L'aventure commençait à se corser, nous n'étions plus que deux alors qu'au départ nous devions être plus d'une dizaine ! Comme quoi, cette mission était plus dangereuse que nous ne l'aurions cru et bien entendu, les plus endurants seraient les seuls à survivre ! Nous étions bien partis, Lindeniel et moi, pour être les derniers survivants de cette quête extraordinaire aux pays des songes et avec un peu de chance nous réussirons même à sauver la Dame aux yeux verts ! Rapidement, la plate-forme se mit à descendre vers le fond de cette mine d'une manière plus douce et plus calme que précédemment. Évidemment, à vide, le mécanisme devait avoir plus de facilités pour fonctionner... Par contre, je me demandais comment tout ceci avait survécu aux masses imposantes du groupe d'orques qui nous avait attaqués. Peut-être que l'un d'entre eux possédait les forces arcaniques nécessaires pour contrôler la descente ? Non, je l'aurais certainement senti, à moins que ce ne soit qu'un simple novice dans cet art ancestral, auquel cas j'aurais très bien pu passer à côté sans m'en rendre compte...

(Les scélérats ! Ils les ont laissés partir !)

Comme prévu, nous prîmes les escaliers pour bloquer la route à nos ennemis au cas où ils nous attendraient en bas. Au bout de quelques instants nous arrivâmes dans une nouvelle pièce d'où semblaient fuir plusieurs couloirs. La plupart d'entre eux ne devaient mener qu'à de nouvelles antichambres, planques peu discrètes de nos ennemis ! Je regardais ce lieu et ne sentis aucune source magique, en tout cas pas à proximité ce qui était une bonne chose en fin de compte. La plate-forme était déjà arrivée, comme quoi nous étions de vrais escargots... Mais, il n'y avait personne, pas même un petit comité d'accueil, rien ! Bref, je m'avançais discrètement prêt à parer une éventuelle attaque furtive. Toujours rien.
«Il semblerait que le lieu soit désert... Continuons par là.»

Je désignai un couloir dont l'entrée était bloquée par une porte en bois, massive, indestructible, le genre d'issue que l'on ne pouvait pas franchir sans avoir la clef... Pourtant, c'était apparemment le seul passage qui ne s'arrêtait pas au bout de quelques mètres...

Le mage aux cheveux bleus sembla garantir sa supériorité évidente face aux déjections verdâtre et à cette folle-dingue illuminée qui courraient vers une fin tragique et méritée. Ainsi il accompagnerait celui qui lui était cent fois supérieur, l’unique être parfait de cette mine abandonnée, de ce continent éprouvé, de ce monde nécrosé par la marmaille purulente qui formait ses habitants. Certes Lindeniel aurait été plus rapide, plus discret, plus efficace s’il était resté seul, mais d’un autre côté, l’aquamancien, tout râleur insupportable qu’il était, était nanti d’une certaine puissance qui n’était en rien négligeable. Mieux valait ne pas s’en faire un ennemi, raison pour laquelle il valait mieux le garder à ses côtés, en tant qu’allié. Il ferait une bonne distraction aux hordes sanguinaires d’ennemis sans cervelle qui les attendaient dans ce désobligeant dédale souterrain pendant que lui userait de ses dons pour se faufiler discrètement entre les lames et les roches pour passer inaperçu et rencontrer le cerveau malveillant et machiavélique de toute cette opération. Espérait-il s’en faire respecter ? Peut-être pas, ça n’était sans doute qu’un être méprisable aux ambitions désuètes et limitées. Fut-il Aerq en personne, sous-fifre d’une grande puissance démoniaque, mais sous-fifre tout de même. Ce qu’il voulait, c’était le rencontrer, voir quelles seraient alors les possibilités… La manipulation, l’alliance, la fuite, le combat… Nombreuses étaient les fins possibles à une telle épopée. Et seul Zewen savait ce qui pourrait désormais advenir…

Le monte-charge partit donc dans les profondeurs obscures du puits après que l’elfe blanc l’eut activé. Il laissa donc le mage emprunter en premier les escaliers, et le suivit, silencieux et prudent. L’ascenseur était soudainement fort silencieux et plus efficace. Il ne transpirait plus de peine à soutenir la bêtise inepte des aventuriers véreux et intéressés qui l’avaient emprunté l’instant d’avant. Il arriva donc bien avant les deux vainqueurs de cette aventure au rez-de-chaussée de ce donjon inversé. Le centre de toutes les attentions était désormais fort proche : la porte les attendait…

Arrivés en bas, Lindeniel dut constater que le mage n’était pas dépourvu d’un certain degré de déduction évidente : le lieu dans lequel ils arrivaient était totalement désert, ne se formant que de couloirs de taille et de formes variables, mai s qui avaient tous comme constante de se terminer en cul de sac. Mis à part un, que Kerkan désigna comme la seule voie d’accès à leur avenir.

N’émettant aucun commentaire sur les déductions logiques, mais inutiles de son partenaire, il suivit celui-ci sans dire mot vers ce qui semblait être une porte close. Celle-ci était loin du futile panneau de bois qui l’avait mené l’étage du dessus à des trésors inespérés. Qui savait ce que celle-ci cachait. Quelque chose de bien plus précieux, à n’en pas douter… Une prisonnière, une porte secrète vers un monde onirique ou cauchemardesque, très certainement…

L’enchanteur parut assez abattu par cette nouvelle, mais l’Hinion avait plus d’une corde à son arbalète… Apparemment, il deviendrait l’expert crocheteur de cette aventure. S’étant entraîné sur son petit coffret scellé, cette grosse serrure ferreuse ne lui causerait sans doute pas trop de soucis. Il dégaina donc une fois de plus son poignard et s’approcha de ladite porte. Prudent, il introduisit la lame dans la serrure et tenta de la crocheter, paré toutefois à lâcher son arme à la moindre manifestation inattendue de la porte… Il ne voulait pas finir en petit tas de centre si près du but…

fumble


La serrure semble bien plus résistante et le métal de celle-ci beaucoup moins ductile que l'autre. Alors que ça bloque, Lindeniel pousse un peu trop la lame et force, tordant la lame. Elle n'est plus tout à fait droite et la pointe est abimée. (Couteau de jet shaakt (force+4; +10 maîtrise AJ) >> (force+2 -5 maîtrise AJ))

Une porte allait donc nous bloquer le passage et nous arrêter une nouvelle fois... Je n'en pouvais plus, depuis le début de cette aventure rien ne s'était déroullé normalement, mais alors vraiment rien... Il y avait toujours un petit quelque chose qui nous ralentissait pendant des heures précieuses. Cependant, mon compagnon d'infortune avait l'air d'avoir plus d'une corde à son arc car rapidement, il sortit sa dague et tenta d'ouvrir la porte comme il l'avait déjà fait avec le coffre-fort ! Ingénieux, mais d'un autre côté, cette évidence me semblait peu rassurante, il avait beau marcher avec toute la prestance des elfes, ce Lindeniel n'était pas net. Bien entendu, je resterais sur mes gardes, toutes les personnes qui m'avaient un jour accompagné en ce lieu précédaient les ignominies... Bref ! S'il arrivait à nous sortir de cette mauvaise passe, je lui devrais une fière chandelle ! Toutefois, mes espoirs disparurent rapidement lorsque je le vis sortir son arme toute tordue de la serrure.

(Elle allait lui être peu utile...)

Bon, ce n'était qu'une porte qui nous faisait face, nous pourrions peut-être la défoncer ? Oui, mais comment ? Si la brute d'orque était là, il aurait très bien pu tout détruire, mais un mage et un elfe avec des muscles aussi développés que ceux d'une loutre ne disposaient pas de la puissance nécessaire pour franchir cet obstacle... Peut-être que retenter une nouvelle fois l'expérience de crochetage nous permettrait de nous sortir de cette mauvaise passe. Oui, de toute façon, je ne voyais pas vraiment comment réussir à avancer... Je récupérai donc mon couteau qui je devais bien l'avouer ne me servait pas à grand chose et le tendis à Lindeniel :
«Tenez! Peut-être que ce sera plus efficace, regardez la lame est plus fine.»

Évidemment, je n'étais pas un expert dans ce domaine ni dans aucun autre d'ailleurs... Mais, j'étais persuadé que ce petit détail devait avoir une certaine importance et puis de toute manière, nous devions bien tenter quelque chose ! De mon côté, pourquoi ne pas lancer un sort ? Oui mais lequel ? Je ne voyais pas comment l'eau nous aiderait... En revanche le froid pouvait avoir son utilité si nous arrivions à le coupler avec le feu !
«Tout ceci serait plus facile si nous pouvions fragiliser la serrure. Malheureusement, je n'ai pas le pouvoir d'invoquer le feu et le froid à la fois... Si nous pouvions arriver à chauffer ce fer, je pourrais lancer un sortilège afin de refroidir le métal rapidement et par la même occasion, je réussirais à fragiliser la serrure... C'est dommage !»

Quel échec était le plus dur à supporter : celui de n’avoir su ouvrir une porte interrompant la bonne marche de l’aventure ou celui de l’avoir fait devant un de ses compagnons de route ? Lindeniel ne le savait pas, mais une sourde rage persécutait son esprit lorsqu’il vit ressortir de la serrure toujours fermée sa lame complètement abimée, foutue, irrécupérable. Oh il n’avait pas la haine à cause de la pliure sur le bout de métal insignifiant qu’il tenait entre les doigts, cette lame était obsolète et sans aucun intérêt pour lui… Mais le fait de se voir ainsi interrompre par une bête porte le mettait hors de lui. Heureusement qu’il savait comment garder un calme apparent…

C’est alors que son coéquipier, ce brave Kerkan avec sa touffe bleue ridicule, au lieu de tenter lui-même d’ouvrir cette satanée serrure, sembla confier son destin entre les doigts agiles de l’elfe blanc, lui prêtant un nouvel outil d’action. Oui, Lindeniel savait que s’il essayait sans relâche, cette porte finirait bien par s’ouvrir. Sans un mot, ni même une expression de remerciement, Lindeniel s’empara de l’arme, n’écoutant que d’une oreille affligée les commentaires pleurnichards de son partenaire sur son incapacité personnelle à faire quoi que ce soit d’utile malgré ses pouvoirs magiques élémentaires… Il parlait pour ne rien dire, se justifiait de son incompétence totalement inutilement. Lindeniel savait pertinemment qu’il n’était bon qu’à ensevelir quelques ennemis sous une salve d’eau. Il était inutile de le lui rappeler.

Sans un mot, plus froid que la pierre qui les entourait, Lindeniel recommença sa manœuvre de crochetage, se concentrant au maximum pour ne pas briser cette lame trop rapidement. Il utilisa même le couteau de lancer du drow pour retenir un loquet ouvert alors qu’il trifouillait dans le mécanisme avec l’arme courte du mage. Il ne se voyait pas rater une fois de plus…

Crochetage : réussite

Avec l'aide des deux dagues, L'Hinion arrive enfin à vaincre la résistance de cette serrure garzok. Après un déclic révélateur, la porte accepte enfin de s'ouvrir, offrant la suite des aventures.

S'étend alors devant les 2 aventuriers un nouveau couloir, quasiment vide de toute lumière et semblant prendre un coude au bout d'une quarantaine de mètres. Le sol varie un peu par rapport à avant. Ici, il est un peu poreux, comme si des lutins s'amusaient à creuser des petits trous d'à peine un centimètre ici et là. Au bout du couloir émane une très faible lueur brune, comme si une source de lumière se trouvait au fond du tunnel, après le coude.

Espérant intérieurement que Lindeniel réussirait à nous ouvrir les portes d'une nouvelle aventure, je regardais la manœuvre somme toute sournoise de cet elfe. J'avais tout de même du mal à comprendre comment un Hinion avait appris de tels dons et surtout pour quelles raisons... Je ne préférais pas rentrer dans les détails, me refusant d'être déçu une nouvelle fois par la nature de mes compagnons d'infortune. Et puis, rien ne me disait qu'il accepterait de répondre à mes questions, il n'y avait qu'à voir la manière dont il méprisait tout le monde pour comprendre qu'il n'était pas tendre... Enfin ! Tant que je pouvais rejoindre le monde des rêves pour libérer cette jeune femme en détresse je ne me plaindrai pas. À l'aide de mon couteau souillé du sang impropre de ce mage noir, sbire de bas étage de mon frère impur, et de sa dague, Lindeniel finit par débloquer la serrure sans utiliser de clef ! L'idée était amusante, peut-être qu'apprendre ce genre de compétences me serait utile pour la suite de mes aventures... Il devait bien exister un sortilège qui permettait d'ouvrir des portes.
«Soyons discrets, avec la chance que nous avons, il doit certainement y avoir un comité d'accueil...» murmurai-je à l'elfe.

En effet, le couloir faisait un coude à quelques mètres de nous et une lueur trahissait la présence de nos adversaires. À moins bien entendu que ce ne soit qu'une simple lanterne déposée là par mégarde. Néanmoins, je préférais envisager le pire pour ne pas être une nouvelle fois déçu... J'avançais lentement, tentant de ne pas faire de bruit afin de ne pas attirer l'attention dans le couloir. Marchant sur la pointe des pieds, je faisais tout mon possible pour éviter de faire des mouvements trop brusques. Évidemment, je mettais plus de temps pour parcourir les quelques mètres qu'il me restait, mais la prudence était ce qu'il y avait de plus important.

(Il ne faut pas qu'on soit découvert !)

Arrivé au coude, je me penchai pour tenter de détecter la présence malsaine d'un de nos ennemis ou tout simplement pour sentir un flux arcanique.

Kerkan met tant d'application à marcher sans faire de mouvements brusques que c'en est incroyable : ses gestes se font de plus en plus lents, jusqu'à qu'il se retrouve bloquer à mi-chemin avant le coude. Il a l'impression d'être empêtré dans une toile d'araignée, mais pourtant ne voit rien de tel l'immobilisant.

Vous pouvez aussi entendre tout deux un léger grésillement, mais sa provenance est dure à définir, comme s'il venait de partout et nulle part à la fois. (((foutu résonance )))

Au fur et à mesure que j'avançais, une étrange force me ralentissait, j'avais l'impression que des lianes me retenaient toujours plus, m'empêchant de progresser dans la direction voulue. Pourtant, le sol était tout ce qu'il y avait de plus normal et seul une atmosphère banale était à mes côtés... Soit c'était mon imagination qui me jouait des tours, ce qui ne m'aurait pas étonné vu les événements récents que j'avais vécu, toutefois, quelque chose me disait qu'un sortilège de protection était derrière tout ça, comme lorsque les membres de l'aventure avaient été bloqués par des runes magiques. Était-ce la même magie qui m'empêchait de me mouvoir ? Ou bien était-ce un mage encore plus puissant ? Au fond de moi, je n'avais pas vraiment envie de savoir et tout ce qui m'intéressait était de pouvoir avancer pour observer nos adversaires !
«Lindeniel, j'ai l'impression que des cordes me bloquent, c'est exactement comme si on m'avait ligoté, alors que je suis tout ce qu'il y a de plus libre... Voyez pas vous-même, il n'y a rien.» murmurai-je le plus bas possible.

Pourquoi le sort s'acharnait-il sur moi ? Qu'avais-je fait pour attirer autant les foudres des Dieux ? À chaque fois qu'il y avait une tuile, il fallait qu'elle me tombe dessus, ça commençait à bien faire ! Pour couronner le tout, je ne pouvais pas pester sans attirer nos ennemis et bien entendu un combat dans cet état me serait complètement impossible. Fichu destin ! En plus de ça, un son étrange parvint à mes oreilles, une sorte de grésillement comme si un feu brûlait quelque part, cependant, tout ceci n'était que de simples hypothèses qui étaient secondaires à mes yeux vu la situation actuelle. Je tâchai de me sortir de ce mauvais pétrin en essayant de repartir en arrière, mais je ne faisais que m'embourber dans des sables toujours plus mouvants. Le mage qui avait créé ce sortilège devait sans aucun doute posséder des forces phénoménales, mais une chose était certaine : il allait me payer cet affront ! S'il croyait que je resterai là sans rien faire, il se mettait le doigt dans l'œil jusqu'au coude ! Dès que j'aurais identifié ce piège, je tenterai de l'annihiler !

Cette serrure retorse ne pouvait que céder face aux assauts fougueux et répété de l’Ange de Perfection qui l’attaquait à coups de lames acérées. Et c’est ce qu’elle fit bientôt, laissant la voie libre pour les deux visiteurs impromptus de cette mine hantée et abandonnée par ses créateurs lâches et poisseux. Le panneau de bois dissimulait un couloir souterrain, sombre et inquiétant, assez long, se terminant au loin par un coude illuminé faiblement d’une lueur brunâtre que l’elfe pur identifia presque aussitôt comme étant la manifestation du fluide spatial tant convoité. Ou tout du moins était-ce une possibilité à ne pas exclure, ce qui signifiait qu’il leur faudrait désormais redoubler d’attention et de prudence. Ce passage était certainement gardé, et si ça n’était pas par des créatures tapies dans l’ombre, ça serait par des pièges vicieusement laissés là pour contrer les plus audacieux. À ce propos, d’ailleurs, le sol poreux ne disait rien de bon à Lindeniel, parsemé de petits trous qui pouvaient très bien dissimuler de nombreux dards empoisonnés prêts à jaillir sur les imprudents qui oseraient passer sans y prendre garde.

Kerkan, entrant dans le couloir, conseilla de rester discret, soupçonnant une présence toute proche. Lindeniel ne put qu’acquiescer de la tête, puisque leurs doutes convergeaient. Un danger était caché ici, et ils n’en connaissaient pas encore la forme.

Ainsi, le mage bleu se lança dans le parcours risqué qui les attendait sans grande précaution autre que celle d’être silencieux. Lindeniel, lui, préféra un moment rester en arrière, tapis dans l’ombre, recouvert de sa cape et de sa capuche qui le rendaient presque invisible dans cet environnement rocheux. Silencieux, il scrutait la progression de son compagnon-cobaye. En avançant ainsi, il déclencherait sans doute tous les pièges dissimulé de la voie, ce qui servait on ne pouvait mieux les intérêts du nobliau elfique. Cependant, un événement curieux et étrange semble retenir le mage aquatique au milieu de sa progression. Au même moment, un étrange grésillement se fait entendre provenant de partout à la fois, et de nulle part en même temps. La source réelle en est inidentifiable, et le mage Kerkan semble malencontreusement en fort fâcheuse posture…

Toujours caché à l’entrée du couloir, Lindeniel eut du mal à entendre les mots de l’enchanteur, mais en comprit le message. Et il n’allait certainement pas se dévoiler de sitôt. Ainsi, sans bouger, totalement immobile et silencieux, attentif au moindre bruit, au moindre mouvement, Lindeniel scruta l’endroit où Kerkan était empêtré, curieux d’apercevoir la raison de cet emprisonnement. Au cas où un ennemi surviendrait d nulle part, il s’empara de son arbalète pour y encocher un carreau. Ce grésillement allait sans doute révéler bien vite son secret, et il serait prêt à l’accueillir…

Réussite critique en identification magique

En examinant son pied alors qu'il le soulève, L'enchanteur arrive à percevoir une trace légère de fluide. En se concentrant, il commence à voir partout ses traces, sous forme de filaments plus fin qu'un cheveux, tendus en tous sens dans le couloir. En avançant dedans, il a accumulé des dizaines de ces fils cachés, s'emberlificotant, faisant des noeuds, tirant de partout. Un vrai cauchemar de tisserande !
Le problème est que les ces fils de fluide ont des propriétés bien étranges : Ils sont collant à l'extrême et du élasticité limité : juste ce qu'il faut pour se faire piéger à mi-chemin. Mais aussi, ils semblent fait de magie pure, dépourvu d'une source élémentaire.

Alors que Kerkan analyse le piège, un goutte tombant du plafond aterrit 2m devant lui, légèrement sur la gauche. En touchant le sol, elle émet un léger grésillement, un peu comme le précédent.

En tout cas, aucun ennemi à l'horizon.

Me concentrant pour essayer de détecter la source de ce mal atroce, cela me fit penser aux pouvoirs de la sorcière noire. Et si c'était elle en personne qui avait créé ce piège pour empêcher ses adversaires de lui bloquer la route ? Dans cette hypothèse, je ne voyais vraiment pas comment me sortir de ce genre de postures, ses dons étaient particulièrement développés selon les rumeurs qui étaient parvenues au petit village de mes parents et je me demandais même si Andorian et toute sa troupe de mages noirs pourraient la contrer... Mais en y réfléchissant un peu plus, ils n'avaient aucune raison de s'opposer à cette femme et je les aurais bien vus s'allier pour faire sombrer ce monde dans le chaos. Heureusement que des êtres possédaient des forces bienveillantes pour se mettre en travers de leurs chemins ! Ils voulaient nous faire souffrir ? Me faire souffrir ? Hé bien ils allaient voir qui étaient Kerkan ! Peut-être que je n'étais pas un maître en la matière de sortilèges et de magie, néanmoins, je ferai tout mon possible pour le devenir. Enfin, encore faudrait-il que je puisse me sortir de ce pétrin !

(Ah ! Mais, voilà donc ce qui me bloque !)

Après m'être concentré intensément, les fluides ensorcelés s'étaient livrés à moi ! Quelle idée ! Qui avait bien pu jeter un tel sortilège, il était tellement bizarre et semblait dépourvu de toute force élémentaire... Des filaments magiques qui ressemblaient étrangement à la toile des araignées qui ne cessaient de nous attaquer m'avaient enchaîné contre mon gré ! Soit ces lianes ensorcelées avaient été déposées ici par un puissant mage qui possédait le don de contrôler la pure magie, chose qui me paraissait complètement impossible jusqu'à ce jour. Soit la nature avait tissé ce sort de ses propres mains, pourtant je n'arrivais pas à y croire, il était bien trop pensé pour que ce ne soit que le fruit du hasard. Dans tous les cas, j'étais dans une mauvaise posture et ne possédais pas la magie nécessaire pour détruire ces filaments. De plus les éléments que je contrôlais n'auraient fait qu'empirer la situation, la glace par exemple aurait sans doute durci ces ficelles, m'empêchant ainsi de bouger d'un pouce...
«Lindeniel, ne voyez-vous pas une rune sur l'un des murs ou sur le sol ? Je ne vois pas vraiment ce qui pourrait contrôler un sort permanent à part ce genre de choses.»

Mais, comme si tout ceci n'était pas suffisant, une goutte d'un liquide magique tomba à quelques pas de moi. Encore une substance ensorcelée, j'en étais persuadé, surtout qu'elle se mit à faire le même bruit que précédemment. À ce moment précis, je sus que la situation était critique ! Je levai la tête au plafond pour tenter de discerner d'où ceci pouvait bien venir.

Nul ennemi ne se présenta, et Lindeniel resta caché, dissimulé sous sa cape et dans l’ombre du couloir dans lequel ce naïf de magicien s’était empêtré contre son gré. L’humain semblait entré dans un état catatonique et instable, perdu dans une concentration inutile qui devait certainement le déconnecter de toute réalité sensée. Il était pris au piège, et tentait sans doute une pirouette magique pour s’en sortir… Si c’était ce qu’il espérait, il s’enfonçait le doigt dans l’œil jusqu’au cerveau, car il ne bougea pas d’un poil pendant un temps plus ou moins long. Ce fut comme s’il n’avait pas perçu la goutte de liquide corrosif qui venait de choir sur le sol juste devant lui, dévorant la pierre en attendant son repas, proche, de chair humaine et de cheveux bleus…

Voilà d’où venait ce grésillement : l’acide envoyé par le plafond rongeait les sols du couloir, et formait une explication nouvelle sur ces petits trous disséminés sur le sol de-ci de-là. Les êtres qui avaient placé un tel piège, ici étaient cruels et astucieux. Mais comme ils ne pouvaient être plus malins que Lindeniel, il trouverait la solution à cette énigme avant d’être lui-même rongé par une pluie acide.

Ce fut à ce moment que Kerkan se décida pour revenir à lui-même, prenant sans doute conscience de sa position périlleuse et risquée. Comme s’il venait seulement de comprendre qu’il était bloqué dans un piège, ce manieur de fluides questionna l’elfe pur sur la présence effective de runes sur les murs ou le sol. Il révéla être sous l’emprise d’un sort permanent. Et sous l’effet d’une stupidité permanente, également : ainsi, toute discrétion de la part de l’Hinion était faussée par cette intervention abrutie de l’humain. L’elfe lui jeta un regard noir avant d’exprimer ce qu’il pensait de ce piège.

« Ce qui est fait par la magie peut-être défait par la magie. Que ne lancez-vous pas un sortilège contre ce qui vous retient afin d’en voir les conséquences ? À moins que vous ne préfériez vous décomposez petit à petit sous ces gouttes gourmandes, cela va de soi… »

Ce disant, il guetta tout de même la présence effective du moindre indice lui permettant de percevoir l’origine du piège, ou la manière de le désactiver. Pour ce faire, il n’hésita plus à avancer légèrement vers le couloir, prenant garde toutefois de ne pas se faire piéger à son tour…

Jet d'observation de plafond pour Kerkan : réussite
Jet d'observation du piège pour Lindeniel : échec

En fixant le plafond, Kerkan peut alors apercevoir le danger qu'il soupçonnait. Une étrange condensation, à moins que le liquide passe à travers la pierre poreuse recouvre la roche, s'agglutinant par la gravité sur les pointes de stalactites.

Maintenant, d'autres gouttes commencent à tomber autour du mage, toujours dans le même grésillement corrosif.


De son coté, Lindeniel a beau regarder partout, il ne voit pas de trace de mécanisme particulier. Par contre, en s'approchant un peu, son armure se met alors à luire. Par endroit, en quelques fines lignes, elle émet une lumière faible et une douce chaleur.

L'elfe est actuellement 5 mètres derrière Kerkan.