~~~~ Biographie complète ~~~~
~ Mon histoire commence à mes 19 ans, lors d'une belle journée ensoleillée de printemps. Tous les fermiers des alentours s’étaient réunis pour rendre grâce à Yuimen ; l’équinoxe du printemps, l’événement le plus important de l’année, allait avoir lieu. Tous les mariages de l’année se déroulaient à cette date, mais cela faisait plusieurs équinoxes et je désespérais toujours de trouver l‘âme sœur. Contrairement à l’année passée, le ciel était d’un bleu lumineux, une légère brise venue de la mer rafraichissait la température ambiante, de nombreuses familles s’étaient déplacées. La récolte se devait d’être excellente étant donnée la piètre qualité de la moisson de l’an passé. Et comme souvent, plus la nécessité est grande, plus importante est la ferveur, ce qui expliquait cette affluence record.
~~ Comme toujours, les présentations et les formalités de rigueur prirent leurs temps, cette coutume avait pour but principal de présenter les jeunes en âge de se marier. L’ennui commençait à m’envahir lorsqu’un groupe venu du village voisin s’approcha de mon père, à vrai dire, la seule chose qui retint mon regard sur cette procession fut la merveilleuse femme que j’y vis. Probablement dans mes âges, elle portait une robe blanche, retenue à la taille par une fine ceinture rouge, et un ruban de la même couleur attachait en une longue natte ses longs cheveux sombres. Lorsque mes yeux se posèrent sur elle, le monde sembla basculer, la notion de haut et de bas disparut, seul restaient ces grands yeux bleus me fixant avec intensité, et ce sourire en coin, plein de promesses.
~~ L’air de rien, je m’approcha de mon père et salua les nouveaux arrivants, prenant tout de même soin d’éviter le regard de ma belle inconnue de peur de perdre encore l’usage de mes capacités de réflexion. Notre voisin, m’apercevant, s’empressa de faire les présentations avec une rapidité relativement suspecte.
~ «
Ah, bonjour Valério ! Tu as l’air en forme, ton père me disait que tu avais pu te charger seul de votre deuxième ferme cette année, avec une belle réussite ! Mais, je parle, je parle et j’oublie de te présenter à ma nièce. Ses parents sont décédés des suites d’une fièvre cet hiver. Elle s’appelle … »
«
Cassandra, je m’appelle Cassandra. Et, donc tu es ce fameux Valério, mon oncle n’a pas cessé de me vanter tes mérites depuis mon arrivée. » dit-elle avec un clin d’œil.
«
Oh, charmant de sa part ! J’espère qu’on pourra discuter de toutes les qualités qu’on me prête dans mon dos, et tu pourras même en profiter pour me parler de toi. » répliquais-je avec calme, tout en lui souriant.
«
Je devrais pouvoir me libérer quelques heures, et si on allais faire un tour ? »
~ Elle n’attendit pas ma réponse pour me saisir le bras et m’emmener loin de nos familles respectives. Ce fut la plus belle journée ne ma vie, nous convînmes qu’apprendre à se connaître avant de se marier était préférable, et c’est ce à quoi nous nous attachâmes durant l’année qui suivit.
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~ Ainsi, je pris le temps de découvrir chaque jour un peu plus celle qui allait devenir ma femme. Toutes les semaines, je lui rendais visite, apportant le plus souvent des fleurs, des rouges, sa couleur préférée. Et chaque semaine, je voyais son visage s'illuminer à mon arrivée et me rappeler en permanence la chance qui était la mienne. Tout l'amour que je lui portais, elle me le rendait, et notre vie s'écoulait ainsi, sans pression, sans engagement, juste le partage de sentiments plus pures et plus forts que n'importe quoi d'autre. Avec le recul, il est évident que le caractère tout récent de notre relation nous rendait encore plus éperdus l'un de l'autre.
~~ Je me souviens particuliérement d'un soir d'automne, le soleil allait se coucher et je voulais absolument admirer l'aurore en compagnie de Cassandra. J'arriva peu de temps avant la fin de la journée chez son oncle, que je vis d'ailleurs en train de débiter le tronc d'un chêne devant sa ferme. Il procédait avac méthode, coupant les branches avec une hachette maniable, et utilisant sa grosse hache en fer forgé pour découper le tronc principal et les plus grosses ramifications du colossal végétal. Dès qu'il m'aperçut, un franc sourire éclaira son visage, il essuya d'un revers de manche le filet de transpiration luisant sur son front avant de me saluer d'un grand geste amical. Puis, je l'entendis crier dans ma direction.
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