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Son corps, longiligne, semble être fait pour les longues marches ou des traversées de désert. Ses postures et attitudes laissent filtrer une nature sauvage, pouvant s’exprimer lors de sévères écarts, aussi rares que violents. Pourtant, c’est usuellement dans le plus grand calme, voire dans le plus grand silence, qu’il effectue ses déplacements. Lorsqu’il distribue ses consignes, c’est toujours en usant d’une voix monocorde, presque placide. Par ailleurs, il s’adresse généralement de la même manière envers son entourage et fait preuve d’un respect similaire envers tout un chacun, ce qui n’a pas manqué de vexé plus d’un des dignitaires de la Cité d'Omyre.

Son visage est typique d’un caractère fermement trempé et décidé. Son regard, embusqué derrière ses yeux plissés, est de ceux qui semblent pouvoir percer les intentions secrètes ou dévoiler des manigances masquées au commun des mortels. En secret, les jeunes novices qui visitent sa demeure, des deux genres, s’interrogent sur ses préférences sexuelles, tant il n’est rien à raconter sur ses relations personnelles.

Né d'un père déporté lors d'un des innombrables complots agitant la vie politique d'Omyre et d'une Dame dont la présence hante encore les passages de la demeure familiale, Cahman hérite très tôt du titre de Censeur glané par ses ancêtres, tirant le jeune homme loin de ses préoccupations dès sa prime jeunesse.

Froidement passionné par les techniques d'architecture et l'élevage de certaines plantes rares, c'est avec évocation que ses cousins lui attribuèrent rapidement le titre fort peu envié de "Roi des Ronces". Toujours intéressé à pousser ses connaissances de la botanique plus loin, il érige dans les jardins de sa propriété mille et une cathédrale végétales dont - dit-on - les racines prennent pied sur d'anciennes tombes creusées à même le sol, réservant aux indélicats et aux visiteurs inopportun la possibilité de se rendre utile bien après leur mort.

Récemment revenu aux réalités par manque d'argent, c'est sur les conseils de sa Mère qu'il revendique ses droits de Censeur d'Omyre dans la cacophonie générale d'une ville où le droit du plus fort l'emporte sur les héritages.

Censeur de droit si ce n'est de fait, le nanti envisage de repousser la précarité de sa situation en faisant ses preuves au sein de la Milice d'Omyre. Maitre d'un domaine allant jusqu'aux murs de sa propriété, c'est avec cynisme et opiniâtreté qu'il souhaite retrouver sa place au sein de l'élite dirigeante de la redoutable Cité.