Je sors d'un poste de secours de trois jours épuisants, en ne dormant en tout qu'une huitaine d'heures sur trois nuits. Je reviens la nuit dernière, impossible de dormir. Quinte de toux, nez qui coule et vomissement...
Je me réveille, je remarque que mon vomi stagne toujours dans l'évier: il est bouché.
Je me calme, je me douche, je me dis que c'est qu'une sale crève et je me prépare pour aller donner ma formation de premier secours à Pétaouchnok-la-montagne-où-il-caille-sa-mère. Deux heures à l'aller, une heure de formation interrompu de temps en temps par une quinte de toux ou à me moucher devant des gosses qui viennent de passer leur majorité, et deux heures pour retourner à la baraque.
Après ça, un appel.
Mes collègues avec qui j'ai fait le poste de secours veulent savoir comment je vais parce que eux, ils sont malades à en crever et que le médecin leur a diagnostiqué une coqueluche.
Je suis pourtant sensé être vacciné.
Je me rends compte que je l'ai peut-être refilé à une assemblée de braves gosses et j'annule le rendez-vous que j'avais ce soir.
J'ai une autre formation demain, je veux en informer mon patron, qui ne répond pas aux appels. Et là, je ne sais pas quoi faire. Je sens que de la fièvre se rajoute à ça, et encore une fois je me sens une nausée. Par réflexe, je vais aux toilettes et dessers mon repas dans l'évier... toujours plein à ras-bord.
J'ai une putain de crève, ma salle de bain est carrelée de vomi aux pâtes et au steak et je ne sais absolument pas quoi faire en rapport à ma formation de demain. Je pense ne pas y aller pour épargner ses pauvres gosses, mais j'imagine déjà le patron gueuler parce que je ne l'ai pas prévenu plus tôt.
Sinon, je suis heureux de vivre dans un pays civilisé où la coqueluche se soigne bien, où j'ai l'eau courante et aucune difficulté pour trouver de quoi me nourrir. Mais ça me broie quand même les noix sévère.
Petit bonus pour ceux qui ont lu ma complainte, une image de chat qui vomit :

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Playlist de Mercurio
A propos, j'ai trouvé la morale de la fable que ton grand père racontait,
celle du petit oiseau que la vache avait recouvert de merde pour le tenir au chaud et que le coyote a sorti et croqué...
C'est la morale des temps nouveaux.
Ceux qui te mettent dans la merde, ne le font pas toujours pour ton malheur
et ceux qui t'en sortent ne le font pas toujours pour ton bonheur.
Mais surtout ceci, quand tu es dans la merde, tais-toi !
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Jack Beauregard (Henry Fonda), Mon nom est Personne, écrit par Sergio Leone, Fulvio Morsella et Ernesto Gastaldi