Azra a écrit:
La notion de guerre tel qu'on l'a connu avec les guerres mondiale n'existe plus vraiment. Maintenant, la guerre est une question d'économie et de communication.
En gros, là, les extrémistes cherchent à provoquer un sentiment de xénophobie en sachant qu'ils pourront en profiter pour prendre le pouvoir dans leurs propres pays. En gros, ils essaient de convaincre que l'occident est l'ennemi des musulmans... et pour ça, ils essaient de nous convaincre que les musulmans sont nos ennemis. S'il y arrivent on pourrait en effet finir par entrer dans une guerre "officielle" comme l'ont fait les États-unis... avec comme conséquence de leur donner une nouvelle preuve à présenter aux populations du moyen-orient qu'on est bien des méchants qui leur en veulent...
Bref, il n'y aura vraiment une guerre telle qu'on les a connu... que si on la déclenche nous-même.
Je soutiens le propos d'Azra. En guerre, nous le sommes théoriquement officiellement depuis une allocution de notre premier ministre en janvier dernier. Malheureusement, la guerre n'était probablement qu'une figure de style dans l'emploi, et personne ne s'est empressé de rappeler à quelles horreurs la guerre conduit, et surtout qu'elle ne tuera pas que des militaires en nombre limité sur des théâtre d'opération étrangers.
Ce matin, si je me sens touché et compatis, si l'horreur qu'il y a à compter les morts par dizaines ne me laisse pas insensible, ce sont surtout les conséquences à long terme et les plus immédiates qui me font peur. Les choix de nos dirigeants tout d'abord, en matière de réaction, à laquelle nous ne sommes probablement pas prêt ; en matière de pédagogie aussi. Mais surtout les conséquences de politique intérieure.
Si demain peuvent revenir sur le tapis des antiennes écoeurantes sur une guerre civile, sur une guerre de culture, de civilisation, ou je ne sais quoi encore, qui conduise une part de la population à considérer une autre part de ses concitoyens comme de potentiels adversaires, comme des étrangers, et si ces considérations de menace s'étendent à d'autres pays, à d'autres populations civiles, innocentes pour la plupart... Eh bien je pense que la seule véritable lutte à mener sera contre de telles idées.
Je citai il y a quelques jours, plus en lien avec la commémoration d'une guerre passée, Giono ; et notamment un passage où il se demande à qui profite la guerre. Je vous prie de bien vouloir m'excuser la répétition :
Citation:
A la guerre, j'ai peur, j'ai toujours peur, je tremble, je fais dans ma culotte. Parce que c'est bête, parce que c'est inutile. Inutile pour moi. Inutile pour le camarade qui est avec moi sur la ligne de tirailleurs. Inutile pour le camarade en face. Inutile pour le camarade qui est à côté du camarade en face dans la ligne de tirailleurs qui s'avance vers moi. Inutile pour le fantassin, pour le cavalier, pour l'artilleur, pour l'aviateur, pour le soldat, le sergent, le lieutenant, le capitaine, le commandant. Attention, j'allais dire : le colonel ! Oui, peut-être le colonel, mais arrêtons nous. Inutile pour tous ceux qui sont sous la meule, pour la farine humaine. Utile pour qui alors ?
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C'est par la sagesse qu'on bâtit une maison, par l'intelligence qu'on l'affermit ;
par le savoir, on emplit ses greniers de tous les biens précieux et désirables.
Proverbes, 24, 3-4