Son deuxième appel fut plus fructueux car quelque part dans les ténèbres le nain Bolin lui répondit. D'Amaryliel il n'eut de signe, celui-ci semblait s'être volatilisé. Tout cela lui parut étrange, et encore plus angoissant mais il était si désemparé qu'il ne put évaluer cette disparition. Cornélius s'enferma dans un cocon de pensées rationnelles et sécuritaires pour ne pas perdre la raison, des choses simples et rassurantes. Il n'était pas seul déjà. Bien qu'avec peine, il réussit à rejoindre son compagnon solaire avec qui il commença à progresser. Celui-ci ne semblait pas s'émouvoir plus que cela de la situation actuelle. Il avait, par ailleurs, toujours gardé la même attitude assurée durant toute l'aventure, pour autant que le jeune humain se souvenait. Cela amenait à beaucoup de questions sur la nature du petit être.
« Dites moi Bolïn, qui êtes-vous vraiment ? Je veux dire, depuis le début de ce...tournoi vous n'avez pas une seule fois mentionné votre passé, ce que vous faisiez avant d'être ici, ni même comment vous vous êtes retrouvé ici... »
Avant d'avoir pus entendre la réponse, une vague grouillante envahit le sol invisible. Des rats, sans doute par milliers étaient sur eux en un instant. Le jeune homme n'avait jamais été confronté à un tel phénomène. Bien qu'il n'eut pas spécialement la phobie de ce genre de bête, il apprit à ses dépends quelle terreur elles pouvaient propager et le danger qu'elles pouvaient représenter. Avant qu'il ne put réagir, plusieurs spécimens étaient déjà sur lui, et il poussa un cris de douleur lorsqu'un l'un d'eux lui mordit le cou. D'un geste réflexe il dégagea l'animal enragé, l'empoignant et le jetant au loin. Il fit de même avec d'autres de ses congénères. Les cris suraigus des bêtes blessaient les tympans, rendant encore plus insoutenable l'assaut, il fallait réagir vite. Cornélius avait déjà sorti son arme et tranchait dans le noir, mais il se rendit vite compte que ce geste était vain sinon à user ses forces. Les assaillants étaient trop nombreux. Les rats semblaient curieusement attirés par sa personne, ce que dans un premier temps l'enodien ne comprit pas. Puis il se souvint que tout ses vêtements étaient tâchés de sang. Voilà ce qui attirait ces maudites bestioles ! Ah, si Bolïn n'avait pas... Il était trop tard pour les reproches. Il ne pouvait se débarrasser de tout ses vêtements, mais une partie oui. Sa cape notament.
« Il est temps de rendre ce qui ne nous appartient pas ! »
Cette même cape que Cornélius, depuis le début, soupçonnait être enduite d'une substance ressemblant fort à du sang. Joignant le geste à la parole, il s'en détacha sans peine, car si cela pouvait le sauver, il en était fort aise de s'en débarasser, espérant qu'une partie au moins des rongeurs s'en irait se jeter dessus avec avidité. Cela leur laisserait peut être un peu de répis pour s'enfuir. A moins d'avoir du feu, cela restait la seule solution envisageable.
« Et maintenant Bolïn je pense qu'il est temps de courir ! »
_________________ Cornélius, Humain, Guerrier

"I must not fear. Fear is the mind-killer. Fear is the little-death that brings total obliteration. I will face my fear. I will permit it to pass over me and through me. And when it has gone past I will turn the inner eye to see its path. Where the fear has gone there will be nothing. Only I will remain."
The Fear Litany, F.H.
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