Je ne mets guère longtemps à prendre ma décision : m'engouffrer seul dans ce monte-plat reviendrait tout simplement à signer mon arrêt de mort et à m'inscrire au menu d'un quelconque psychopathe résidant dans ce bagne. Si j'avais pu voler, encore, j'aurais peut-être hésité un peu plus longtemps. Mais là, l'affaire est réglée. Alors que je m'interroge distraitement sur la manière de procéder avec la bête velue et rugissante qui nous sert de gêolier, l'elfe noir, Léandre, prend la parole pour se présenter successivement à Naral puis à moi, et nous assurer de son aide dans son aventure. Je suis particulièrement touché par la sincérité semble sourdre de ses mots lorsqu'il me remercie de l'avoir soigné et qu'il déclare qu'il me suivra partout dans le but de m'aider et de me porter. Songeant à la bonté de Kiana, le courage d'Aëlwinn et d'Ergoth, la sympathie d'Eleth et l'émotivité de Maëlan, me traverse la pensée fugitive que les elfes et leurs réactions ne cesseront jamais de me prendre au dépourvu.
Le coeur fugitivement réchauffé par l'intervention de Léandre, je lui adresse un bref sourire et m'empresse de répondre positivement à sa proposition:
« Vous me soulageriez en effet si vous me portiez. J'accepte votre proposition et vous remercie. »
Ce disant, je m'attèle à la descente du meuble sur lequel j'ai pu me sustenter. Prenant garde à bien assurer mes prises sur les moulures du bois, je retourne bien vite sur la terre ferme, d'où tout me semble si immense. Je m'arrête un court instant pour passer en revue toutes les informations que nous avions collectées, cherchant une nouvelle question à poser à Naral. Mais n'en trouvant pas, je me remets en marche de mon pas de moineau (c'est-à-dire une cadence dynamique et impétueuse).
Il n'en faut pas plus longtemps pour que Tathar lance à Naral un au revoir et prenne congé. Le regardant, interdit, sortir, je remarque Ethel sur le pas de la porte qui me fait un signe discret afin que je la rejoigne. Eh bien... Tout semble indiquer qu'il est temps de quitter cette cellule.
Puis me retournant pour répondre à l'interrogation de Léandre, je déclare:
« Nous allons retourner dans le couloir, pour l'instant. Pas besoin d'importuner plus longtemps notre... hôte. »
Et m'adressant à Naral:
« Nous partons. Bon fin d'appétit », ajouté-je en désignant du menton les reliefs sanglants de la cocatrix.
Sur ces entrefaites, déjà en train de songer à ce que peut bien vouloir me dire Ethel, je me dirige d'un pas décidé vers la porte entrouverte de la cellule.
Sitôt le panneau de bois franchi, j'avise Ethel qui se trouve à deux pas dans le couloir. Plantant mon regard dans le sien, je lui demande sans détours:
« Que pensez-vous de tout ceci? »
HRP: J'ai mis ma question à Ethel dans ce post-ci, pour ne pas poster 2 lignes dans le couloir. J'éditerai ça si ça gêne.