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 Sujet du message: Cellule n°8
MessagePosté: Mar 27 Sep 2011 15:25 
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Cellule n°8


    H – 1

La cellule n°8 était toute semblable, dans sa disposition architecturale, aux autres cellules alentours, si ce n’était que les murs étaient abimés. Des pierres s’étaient descellées, et jonchaient le sol, de-ci, de-là. Ce qui n’avait, visiblement, en rien fait souffrir la solidité de la pièce, qui avait, derrière les pans de murs écroulés, d’autres murs tout aussi solides. Ils ne semblaient pas rire avec la sécurité… Il faisait sombre, dans cette cellule. La lumière flamboyante du couloir n’éclairait qu’à peine l’intérieur. La meurtrière semblait être comblée par des roches ramassées au sol. Comme si la faible lumière qu’elle produisait avait dérangé ses occupants. Et occupant, il y avait. Un, du moins.

Sitôt entré, Ezak entendit une respiration sifflante sur le côté. Son regard fur attiré par un faible mouvement. Adossée au mur, assise à même le sol, une étrange créature humanoïde était posée là. Ses traits semblaient évasifs, comme s’ils avaient été érodés avec le temps. Entièrement chauve, l’inconnu semblait avoir des voiles, des toiles, à la place des yeux, ou par-dessus. Ses oreilles étaient petites, et sa peau était parcourue de stries, de rides. Elle était si pâle, semblait si fragile, qu’on eut dit tout à fait autre chose que de la peau. Un voile ridé. La bouche grande ouverte, dévoilant des dents humaines, mais peu joyeuses à voir, émettait un sifflement rauque.

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L’être était entièrement nu, et toute sa peau était semblable à celle de son visage. Ses membres étaient longs, tout comme son cou. Il devait mesurer plus de deux mètres, debout. Il tenait dans ses mains aux longs doigts une main qui ne lui appartenait pas. Pourtant, nulle trace d’un reste de cadavre dans la cellule. Il ne prononça mot, ni ne se tourna vers le maître d’armes à son arrivée.

L’homme-loup au regard vide pénétra aux suite d’Ezak dans la cellule, et lorsqu’il vit l’être décharné, il se glissa avec nervosité, sur la défensive, vers le mur opposé, sans un mot. Quelques sombres paroles s’échappaient de sa gueule animale…

« Jamais mort, on ne peut le tuer. Le dragon mauve vit tant que vit son pouvoir. »

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 Sujet du message: Re: Cellule n°8
MessagePosté: Mer 28 Sep 2011 10:02 
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Au moment même où j’ouvris la porte de la cellule, je tombai nez à nez avec… Je ne savais pas comment décrire cette chose. Oui, car adossé à l’un des murs se trouvait un être abject. Nu, les membres longs et pales, chauve et la peau ridée de toute part. Mais tout cela n’était qu’un bref aperçu de cette immondice. Car le pire était ses yeux, recouvert d’une sorte de toile, tissu de membranes et de chaires. Que pouvait-elle cacher sous ce masque chaotique et ignoble ? Tout cela était écœurant. Cet individu ressemblait à une sorte de cadavre fraichement déterré mais encore bien en vie. Il n’y avait qu’à écouter le sifflement horrible qui s’échappait de sa bouche pour en avoir le cœur net. Ce son immonde était semblable au râle d’un vieillard sur son lit de mort. Il s’échappait d’une gueule béante qui laissait apercevoir des dents jaunies, pourris par le temps et peut-être par une utilisation peu conventionnelle. J’étais presque persuadé que j’aurais pu humer l’air putride de son haleine si je me concentrais un peu plus.

A cette vue qui s’imposait à moi, un frisson désagréable me parcouru l’échine. Ce n’était pas de la peur, sentiment que je ne pouvais plus ressentir, mais plutôt du dégout. Ce genre de choses devait être éliminé plutôt que de polluer la beauté de ce monde. Plissant le nez dans un écœurement visible, j’aperçu une main entre les doigts de mon nouvel ami. Une main qui n’appartenait à personne puisque dans cette cellule, il n’y avait pas de cadavres, aucun reste de corps calcinés, démembrés ou déchiquetés. Rien.

Bien sûr, je n’étais pas dupe, et quelque chose me disait que le monstre avait surement englouti un compagnon, poussé par la famine. Ils n’avaient pas l’air vraiment préoccupés par le sort des occupants des cellules dans cet établissement. Cette pauvre bête s’était surement constituée son propre garde-manger. Charmant…

Oubliant quelque peu la chose qui avait l’air de piquer un roupillon, j’observais la cellule. Elle était semblable à celle que j’avais eu. Enfin, à peu de choses près. Car les murs étaient en très mauvais état. Des pierres en étaient tombées, jonchant le sol dans un chaos inimaginable. La personne qui avait fait ça avait peut être finit par se rendre compte qu’un mur en cachait un autre et avait finit par perdre espoir. Pauvre de lui. Ça ne me touchait absolument pas. Avais-je un cœur de pierre ? Non, surement pas. Mais dans ces conditions, chacun avait ses problèmes. Avec Vlash de retour, j’en avais déjà assez comme cela.

Prenant soin de refermer la porte derrière l’homme loup, je l’écoutai attentivement. Il avait l’air un peu impressionné par l’occupant de la cellule. Ma foi, je ne pouvais pas lui en tenir rigueur. Je craignais moi aussi qu’elle se réveille et qu’on lui découvre un fort appétit pour les corps bien vivants et bien portants. C’était peut être pourquoi je me rapprochai de la meurtrière qui était bouchée par quelques pierres positionnées la. Si cette créature n’aimait pas la lumière, j’allais lui offrir le plus beau des réveils si elle bougeait le moindre petit doigt. Une main placée sur les pierres et l’autre tenant mon sabre je me permis alors de répondre à l’homme loup qui semblait en savoir beaucoup. Mais ses connaissances étaient loin de me faire plaisir.

Je ne pouvais croire à ses mots. Alors j’étais condamné à fuir toute ma vie Vlash parce que cet idiot ne pouvait pas mourir définitivement ? Tout ça pour une fabuleuse quête au trésor ! Si seulement Naral ou même Amaltia étaient la eux aussi, j’aurais été plus rassuré. Eux, auraient su quoi faire du dragon mauve. Si je sortais d’ici, je me promettais d’aller les retrouver pour trouver un moyen de le détruire définitivement. Car bien que je n’avais rien de spécial contre lui, il n’avait pas du apprécier que je fus l’un de ceux qui avaient réussi à le tuer.

« Allons à l’essentiel. Comment détruire son pouvoir ? Est-ce à cause de lui que nous sommes ici ? Que nous veut-il ? Et puis mince ! Dites moi tous ce que vous savez sur Mongoor Vlash et ses sbires. »

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 Sujet du message: Re: Cellule n°8
MessagePosté: Jeu 29 Sep 2011 17:19 
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Le lupin s’installa exactement en face de la créature humanoïde, assis sur le sol, les jambes repliées sur lui, et se mit à se balancer frénétiquement d’avant en arrière pendant que le maître d’armes parlait. Il répétait à mi-voix les mots qu’il venait de prononcer.

« Jamais mort. Jamais, non, jamais. Jamais mort. »

Une fois qu’Ezak eut fini de parler, il arrêta son balancement, et fixa son regard vide et laiteux sur l’humain, sans que celui-ci pusse détecter s’il le voyait ou non.

« Tout savoir je ne peux. Intuitions, visions, voilà mon pouvoir. Le Dragon mauve vit en vous car pulse son âme sur vos épaules. Présent il est aussi, chez l’elfe aux cheveux mauves. Et plus loin, encore. Plus puissant, plus terrible. »

Il reprit ses balancements, avant de conclure :

« Je ne connais pas Mongoor Vlash. »

En face de lui, l’être à la respiration rauque et sifflante remuait doucement, jouant avec la main qu’il tenait dans la sienne. La lumière semblait ne pas l’avoir dérangé, et il étendit lentement sa main libre aux doigts allongés vers Ezak, sans un mot, sans l’atteindre non plus. Il le pointa de son index, et sa respiration s’accéléra un peu.

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 Sujet du message: Re: Cellule n°8
MessagePosté: Ven 30 Sep 2011 08:26 
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Le choc… Les mots du loup transpercèrent avec la puissance d’une flèche mon âme déjà chamboulée. Je ne savais pas quoi penser. Ces mots prononcés avec tant d’ambigüité me serrèrent le cœur avec une poigne féroce. Ils n’avaient aucune pitié pour mon subconscient balloté dans un océan de doutes et de désespoir. Je refusais de comprendre ces paroles qui étaient de mauvais augure. Oracle de malheur ! Etais-je condamné à me sacrifier, tout comme Maxasnith l’avait fait pour mettre un terme à toute cette histoire que Vlash semblait contrôler avec une étrange habilité. Il avait réussi à décider du sort de ceux qui avaient confiance en lui, les condamnant tous à la mort. Et à cet instant, voila que Tathar et moi subissions les mêmes manipulations. Je ne voulais pas mourir. Bien que pour avoir déjà connu mort, je ne la craignais plus, ce n’était pas pour moi quelque chose d’envisageable. Je n’étais pas destiné à être une vulgaire ombre de passage. Je devais laisser ma trace, mon nom. Je me devais bien ça.

Le regard perdu dans les abîmes d’un monde que seuls mes yeux semblaient apercevoir, je m’éloignai de la meurtrière avançant telle une âme sans vie vers la porte. Je devais absolument rencontrer Vlash, lui parler, passer un marché avec lui. Je ne pouvais pas me résigner, je devais me battre pour ma survie. Déstabilisé, troublé je perdis quelques secondes ma carapace, laissant transparaitre mes doutes. En cet instant, je me fichais éperdument de l’image que je pouvais renvoyer. Passant ma main sur la lame de mon sabre, je me repassais en boucle les derniers évènements sur l’ile interdite. Tiniis, Maxasnith… Et puis, comme si une déflagration soudaine s’était propagée dans mes souvenirs, une chose essentielle me revint. Cette promesse ! Celle que je m’étais faite silencieusement à moi-même. Je ne perdrais plus jamais !

Alors, je revins à moi, laissant ses mauvaises pensées de côtés. Ma décision était prise. Si je devais perdre la vie, ce serait durant la bataille. Un guerrier se devait de rester fidèle à lui-même. Un D’Arkasse se devait de s’élever plus haut sans jamais faiblir. J’étais seul maître de mon destin. Les dieux eux-mêmes n’avaient pas de pouvoir sur moi. Même la couronne de Kendra-Kar me semblait impuissante face à mes désirs. J’étais capable de tout renverser. Vlash n’était rien d’autre que le prochain sur cette liste. Jamais il ne contrôlerait ma vie, encore moins ma mort. Au jeu de plus malin, il allait bien rapidement trouver son maître. Mon illustre ancêtre ne disait-il pas que les D’Arkasse sont rois ?

C’est à cet instant où l’ego se frayait un chemin royal dans mon esprit que je pus remarquer enfin la « chose » se mettre à bouger légèrement, me pointant de son long doigt immonde. Sa respiration s’était accélérée, sifflante, dans un tempo presque inquiétant. Mais je n’avais que faire d’elle. Du moins, elle n’était pas dans mes priorités. Une fois toutes ces choses tirées au clair, je me promettais d’achever cette erreur de la nature. C’est pourquoi je pointais d'abord mon sabre vers le monstre dans un signe d’agressivité non dissimulée. Il fallait qu’il me laisse finir.

« Couché le monstre ! »


Puis je m’en revins au loup dont je ne connaissais pas le nom. En fait, je n’en avais que faire. L’identité des uns et des autres ne m’intéressait pas. Peut-être étais-ce la un signe de dédain non dissimulé envers toute autre vie que la mienne. Oui, en partie. Je pensais surtout au fond de moi que tout cela n’avait plus de sens ici. Cependant, il me fallait gagner la confiance du Lykior. Car ses pouvoirs me seraient utiles dans ce genre d’endroits. Son don, ses visions. Je devais m’assurer qu’il reste à mes côtés. Si je voulais survivre, je devais récupérer tous les meilleurs éléments. Un bon dirigeant savait d’abord de quels hommes s’entourer.

« Je suis Ezak D’Arkasse et Mongoor Vlash est le dragon mauve. »


Me plaçant à ses cotés, appuyer contre le mur, j’observais la créature, ne voulant pas la quitter des yeux. Je devais la jouer fine, trouver les bons mots. Quitte à mentir, à essayer de le manipuler.

« C’est un endroit hostile… Celui qui nous à amené ici ne nous veut pas du bien, ça c’est sûr. Peut-être même que parmi ces prisonniers, certains sont à la solde de l’ennemi. Placé la pour semer le doute et surement la mort. La voix m’a ordonnée de dénoncer. Elle s’amuse et elle veut nous voir mourir. Je ne serais pas de ceux qui feront confiance à tous. Je vais être franc : Je serais prêt à tuer tous ceux dont je trouverais le comportement étrange. Mais au delà de ça, il me faut également des alliés, des gens en qui je peux avoir confiance. Je vous fais une offre : Si vous rester avec moi, je vous protégerais. Tous ce que je demande c’est que vous restiez près de moi. Mais avant j’aimerais savoir comment stimuler vôtre pouvoir. »

Attrapant la main griffue du loup je la levai à ma hauteur pour la poser sur les écailles de mon armure, tout en essayant de ne pas quitter la créature haletante des yeux. J’espérais que le contact avec les écailles du dragon mauve provoque quelque chose. Que ses intuitions et ses visions s’en retrouve stimulées. Si je devais l’avoir près de moi, j’aurais aimé comprendre comment cela fonctionne.

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 Sujet du message: Re: Cellule n°8
MessagePosté: Ven 30 Sep 2011 20:03 
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La créature au regard filandreux et aux yeux absents resta bouche bée face à la fermeté du maître d’armes. Son bras allongé se rabaissa, et il leva la main qu’il tenait en main pour se remettre à jouer doucement avec, la faisant se mouvoir devant son visage alors que la situation se poursuivait.

Le loup avait sursauté lorsqu’Ezak s’était saisi de sa main pour la plaquer contre son armure mauve. Et sa voix sombre monta une nouvelle fois dans la cellule non moins claire.

« Danger, nous sommes en danger, tous, tous autant que nous sommes. Pas de promesse, pas de marché, car pas de possibilité de les tenir. Non, non. En danger nous sommes, seuls ou accompagnés. L’ombre est partout, ils guettent, ils guettent sans cesse. Ils nous trouveront, et dans les ténèbres nous lieront. »

Plus aucune affirmation sur le Dragon mauve ou Mongoor Vlash, en revanche. Pas plus que sur l’armure, dont il retira vivement la patte en dardant son regard vide sur l’être de la cellule.

« Morts, morts. Pas les premiers. Nombreux sont ceux qui ont péri ici. »

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 Sujet du message: Re: Cellule n°8
MessagePosté: Ven 30 Sep 2011 22:03 
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Mon oracle était reparti dans un flot de paroles incessant. En clair, il refusait mon offre me trouvant des excuses complètement idiotes. Qu’est-ce que j’allais faire de lui ? J’avais peur qu’il raconte aux autres ce qu’il venait de me dévoiler. Je ne me faisais pas d’illusion. Je savais clairement que si j’apprenais que la source de vie de mon ennemi était présente, je n’hésiterais pas à la tuer sans ménagement. Alors que faire ? Le tuer pour m’assurer qu’il garde à jamais le silence ? Lui couper la langue ? Veiller sur lui ?

J’étais indécis et le regard fixé sur l’homme loup je commençais à essayer de voir toutes les possibilités qui s’offraient à moi. Dans sa position, je pourrais le tuer aisément, lui coupant la tête d’un seul revers de lame. J’étais si proche, et il était si absorbé par ses visions qu’il ne verrait pas le coup venir. Mais ensuite que se passerait-il ? Je serais vu comme un assassin, mais peut être aussi que les autres comprendraient qu’ils pouvaient tous subir le même sort. Une façon d’être clair dès le début. Mais ce n’était pas la solution. De plus, je perdrais assurément un fabuleux atout qui était ses visions. La solution était la, je le savais. Tout ce que j’avais à faire était d’imposer la contrainte. La mienne.
Sans même menacer le lupin de ma lame, je lui dis alors ma façon de penser et comment cela allait fonctionner sur un ton ferme et sans appel. Première chose, imposer des règles.

« Pas besoin de nous faire des promesses mutuelles dans ce cas. Tu restes à mes côtés un point c’est tout ! Avec tout ce que tu sais sur le dragon mauve, tu es capable de donner à tous l’envie de m'éliminer. Je n’aimerais pas être vu comme une menace. Tu peux comprendre ça ? »

Ma dernière phrase était complètement inutile. J’étais sur qu’il avait compris. Et au final, je m’en fichais complètement qu’il la comprenne ou pas. Tout ce que je voulais entendre était : « Oui, ça devrait être possible. » Si je devais entendre des mots contraires à cette phrase, je risquais de perdre ce ton ferme mais sans menace, pour employer quelque chose de plus verbale à mes yeux. Simple garantie de survie.

Cependant, la bestiole commençait sérieusement à m’intriguer. Elle était si docile que cela me semblait bizarre. Je fixai mon regard sur la main qu’elle tenait entre les doigts, essayant d’y apercevoir quelque chose de particulier. Si je devais croire les dires de l’homme loup, cette chose était morte. Du moins, c’était un mort-vivant, donc aucune chance de gâcher mon pouvoir. Les yeux toujours fixés sur cette main, je me rapprochai de la créature, le sabre levé, prêt à le découper en morceau.

« Tu me comprends ? Si c’est le cas lève toi et donne moi cette main. »

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 Sujet du message: Re: Cellule n°8
MessagePosté: Sam 1 Oct 2011 12:13 
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Les mots sombres du lupin résonnent dans la cellule une fois de plus, sonnant comme une sombre prophétie.

« Respect vous devriez donner, à ceux que vous ne connaissez. Car terribles sont quelques fois leurs secrets, leur douleur passée, leur force cachée. Les secrets de chacun restent enfouis dans l’ombre, il ne m’appartient pas de les révéler. »

Marque d’assentiment, menace sous-entendue, nul moyen de savoir si le lupin parlait de lui ou de l’être à la main baladeuse. Car baladeuse elle fut. Sous l’ordre un peu sec du maître d’armes, la créature au visage émacié et cachectique se leva docilement et… envoya la main non sans un violent élan sur le visage d’Ezak, qui la reçut en pleine poire sans pouvoir l’éviter (-1PV). La main cadavérique tomba mollement sur le sol, à ses pieds, mais la créature désormais debout, dominant la cellule de toute sa taille – il faisait plus de deux mètres cinquante – échine courbée vers l’avant pour ne pas toucher le plafond, serrait les poings comme s’il allait attaquer…

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 Sujet du message: Re: Cellule n°8
MessagePosté: Sam 1 Oct 2011 15:06 
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C'est serein que je pousse la porte de la cellule. Je suis heureux de retrouver Ezak, et je vais apprécier de pouvoir lui parler un peu. C'est un allié de poids sur lequel je suis sûr de pouvoir compter. Ouvrant la porte tranquillement, je m'apprête à saluer de nouveau mon ami et rival quand mes yeux se posent sur une nouvelle sorte d'abomination. Je viens de quitter un Garzelfours pour tomber sur une créature encore plus grande. Sorte de...Qui ressemble à...Non, vraiment, je ne vois pas à quoi je peux comparer cette chose, ça ne ressemble vraiment à rien. C''est grand, la peau blanche, une tête avec des globes oculaires vides...Non, décidément, je n'ai jamais rien vu de pareil, même sur l'île volante, mais ce qui est sûr, c'est que ca fout la trouille, d'où ma réaction:

"Ez...Ouaaaah, c'est quoi ce truc?!"

Pourtant, la chose ne semble pas plus agressive que ça, mais il ne faut surtout pas se fier aux apparences. Ezak et moi en avions fait l'expérience avec Tihanna Garow. Bon au final, nous lui avons tranché la tête, mais ca n'a pas été facile, alors imaginez avec une bestiole aussi grande, sachant que je n'ai rien d'autre qu'un vulgaire instrument de musique et quelques potions sur moi. Bref, je tente tant bien que mal de ne pas penser à la créature et, en ignorant complètement le lupin, je m'adresse à mon ami Ezak.

"Ezak, il va falloir que tu m'expliques, que tu me dises tout, parce que je dois t'avouer que j'ai pas compris. Un instant, tu compares cet homme loup à Tihanna Garow, la pire garce que l'on connait et hop, deux secondes plus tard, tu me dis que ce n'est pas un ennemi."


Je lance un regard en coin sur la bestiole blanche.

"Ici, je te considère comme la seule personne en qui je peux avoir confiance, et tu es sans doute la seule personne que je ne trahirai pas. On est entouré d'incapables stupides. Mais si on veut collaborer efficacement, tu dois concevoir que j'ai besoin de certaines information et le lupin et toi semblez savoir des choses."

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Car celui qui aujourd'hui répand son sang avec le mien,sera mon frère. - William Shakespeare


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 Sujet du message: Re: Cellule n°8
MessagePosté: Sam 1 Oct 2011 17:27 
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Cette situation était étrange. Enfermé dans une cellule alors que deux erreurs de la nature me faisaient face. Deux monstres, difficile à apprivoiser. Il me fallait faire en sorte de les avoirs sous contrôle pour ne pas me retrouver victime à mon propre jeu. Ça allait être compliqué, intense et jouissif. Un défi de taille, auquel je me devais d’arriver au bout. D’un coté, l’homme loup, oracle de mauvais augure, menaçant et sachant beaucoup trop de choses à mon sujet. Et il y avait également cet être : une immondice, un géant, une sorte de cadavre ambulant. Docile mais si agressif à la fois. Mais c’est peut être ces petits côtés qui soudainement m’attirai chez eux. Si je prônais avec vigueur la perfection extérieure, j’étais totalement contre la perfection intérieure. C’était simple, les gens parfait me répugnaient. Tous beaux, tous gentils, tous si bien élevés et doués. Toutes ces qualités immondes me rappelaient avec dégout le souvenir de mon frère. A coté de ces personnages vous apparaissiez comme insignifiant, alors que vous étiez si proche de la perfection. Mais voila, cette perfection vous ne l’aviez pas. Alors au final, aux yeux des autres, vous étiez quelconque.

Ces deux créatures me donnaient du fil à retordre, me poussant à me dépasser, à me contrôler, à chercher le nœud du problème. D’abord le lupin avec ses mots qui claquèrent tel un orchestre de fouets avides d’une peau saine. Il me laissait entendre qu’il tairait ce qu’il savait sur ma personne et sur le dragon mauve. Mais je ne le croyais, je ne le pouvais tout simplement pas. C’etait donc un peu irrité que je lui déballai simplement le fond de ma pensée.

« Traitre est le pouvoir du Dragon Mauve. Traitres ceux qui l’arborent. C’étaient vos propres mots ! Vous m’avez fait déjà passer pour un danger aux yeux de tous. Et vous voulez sincèrement que je vous fasse confiance après ça ? N’inversez pas les rôles ! Je fais juste le nécessaire pour survivre alors que vous m’avez déjà mené au bord du précipice sans aucune raison valable. Désolé mais c’est comme... »


Je n’avais pas eu le temps de finir ma phrase que la main que j’avais réclamée m’arriva en plein visage, dans un choc légèrement douloureux. Mon nez me lançait légèrement et je dû porter la main au visage pour vérifier si je ne saignais pas. Serrant les dents, je m’apprêtais déjà à découper le monstre en rondelle pour lui en faire voir de toutes les couleurs. Mais alors que je dirigeai mon regard emplit de haine vers lui, je fus impressionné par la carrure qui s’imposait debout devant moi. Il faisait presque deux fois ma taille, étant obligé de se courber pour ne pas toucher le plafond. Si je ressentais encore la peur, je me serais déjà éloigné prestement. Mais à cet instant précis, cette vision me déclencha un sourire qui se transforma bientôt en un rire léger. En fait, la créature me plaisait bien. Elle avait, comme moi, un sale caractère. C’est donc sur ton calme et légèrement amusé que je m’adressai à lui.

« Tout doux l’ami. Si j’étais ton ennemi je t’aurais déjà attaqué en entrant dans cette cellule. Je t’ai vexé ? Sincèrement désolé. »

C’est à cet instant, que Karz fit son entrée dans la pièce, visiblement étonné de voir ce qui se tramait ici. Il avait l’air légèrement perdu vu les questions qu’il me posait. Après tout, peut être qu’il avait le droit de savoir. Il est vrai qu’avec Tathar, ils étaient les seuls en qui je pouvais faire pleinement confiance. Mais en attendant, ça me fis plaisir de le voir. Je me sentais déjà un peu plus rassuré d’avoir un allié dans cette pièce alors que tout pouvait dégénérer d’un moment à l’autre. Mais ses questions avaient le don de me tiré une moue contrarié. Je n’avais pas vraiment envie de remuer le passé, mais si je devais le faire…

Le regard fixé sur le géant à la peau blanchâtre que je commençai mon monologue.

« Referme la porte derrière toi et arrange toi pour que personne ne rentre pour l’instant. Il y a un moment de cela, j’ai affronté un ennemi terrible appelé le Dragon Mauve avec l’elfe à la magnifique chevelure mauve dans le couloir. Un nécromancien que nous avons réussi à éliminer avec beaucoup de chance, après avoir perdu presque la totalité de nos compagnons. Nous avons tué son corps, et jusqu'à il y a quelques heures, je pensais que nous avions également détruit son âme à jamais. Mais il semblerait qu’il soi revenue d’entre les morts et c’est peut être par sa propre volonté si on est la. Ce type ne peut pas mourir car son pouvoir vie encore quelque part… Il faudrait le détruire… Cet homme loup dont j’ignore le nom sait tous ça, c’est lui qui me l’a dis. Il a des visions… »

Déglutissant difficilement, j’hésitais à continuer. Car des sentiments contradictoires firent éruption en moi. Le même désespoir vint se glisser une nouvelle fois dans mon être se disputant férocement avec mon envie de vivre. Mais je ne voulais pas prononcer ces mots, je ne voulais même plus jamais les entendre. C’était beaucoup trop dur et je préférais me masquer la réalité tant qu’elle n’était pas confirmée. Je ne voulais pas mourir.

Et puis comme si cela était un simple jeu, comme si je me devais de masquer mes doutes. Je pris une grande respiration en fermant les yeux. Je décidai d’enfouir ces mauvais sentiments au fond de moi car ils ne me serviraient à rien. Je devais rester un D’Arkasse sans la moindre hésitation et qui sait ce qu’il veut. Je devais sortir d’ici.

C’est donc avec facilité que j’affichais de nouveau un masque comme à mon habitude. Je ne devais pas oublier mes objectifs et en plus de ça, Karz m’avait donné une idée en parlant des « incapables » du couloir. C’est pourquoi, je m’adressai à la grande créature qui avait l’air de vouloir en découdre. Mon ton était neutre, presque amical. Je ne voulais pas de nouveau le vexé.

« Garde ton agressivité pour ceux qui t’ont enfermé ici, l’ami. On a les mêmes ennemis. Dehors dans le couloir il y a celui qui nous a enfermés ici avec les clés. Moi tous ce que je veux c’est les récupérer pour qu’on s’en aille. Alors si tu veux bien, on peut sortir et donner une bonne leçon à ce type. Et puis si tu as un petit creux, je t’offre même un ou plusieurs de mes camarades postés dans le couloir. Celui que tu veux. De toute façon, je ne les aime pas. Tu en penses quoi ? »


Manipulation et stratégie. Essayer de s’entourer d’alliés. Eliminé les faibles et enfin sortir d’ici. J’essayais avec cette simple proposition de réaliser tout ce que je voulais pour sortir d’ici en vie. Un combat entre le geôlier et cette créature était une perspective qui me plaisait assez.

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 Sujet du message: Re: Cellule n°8
MessagePosté: Dim 2 Oct 2011 15:19 
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« Ashaar. »

Ce fut le seul mot prononcé par l’homme-loup suite aux paroles d’Ezak. Son nom, vraisemblablement. Quant à la créature hâve à la peau filandreuse, elle s’approcha du maître d’armes lentement, alors que ses poings serrés se décrispaient, et que ses longs doigts s’étendaient à nouveau. Arrivé à proximité de l’homme, il tendit sa main vers le visage d’Ezak, et lui caressa la joue. Une caresse tout sauf agréable, de cette peau rugueuse. Mais elle était empreinte d’une certaine tendresse. Une macabre tendresse.

Puis, il se tourna vers Karz, alors qu’Ashaar avait filé dans un coin opposé, guettant de ses yeux translucides une menace éventuelle, truffe en avant, et la grande créature allongée son bras vers le Protecteur. Mais cette fois, ce fut un seul doigt, qui se glissa sous le menton de l’archer pour le soulever légèrement, sans brutalité, avec une certaine douceur. Et il y laissa son doigt, dans cette curieuse position, comme s’il jaugeait le nouveau-venu de la cellule.

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 Sujet du message: Re: Cellule n°8
MessagePosté: Dim 2 Oct 2011 19:48 
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Sur la demande d'Ezak, je ferme la porte et m'appuie sur cette dernière pour que personne ne puisse entrer aisément. L'ynorien me fait son récit non sans mal. Il me narre la terrible qu'il a vécu avec l'elfe emmerdeur qui est dans le couloir. La façon dont ils ont lutté contre un terrible nécromancien, la perte de ses compagnons, la possibilité que ce Dragon Mauve soit de retour. Il me dit tout, enfin, et j'apprécie grandement cette marque de confiance, mais voir Ezak dans un tel état pendant son discours m'étonne. Lui qui m'a déjà par deux fois ouvert les yeux, lui qui m'a permis d'avancer, de changer un peu, de devenir...un homme. J'ai du mal à supporter de le voir comme ça et maintenant, je comprends. Je comprends ce qu'il a ressenti à la taverne, après notre retour de l'île volante. Je comprends la colère qui l'a animé à ce moment. Je comprends la dureté de ses mots lourds de sens. Ca ne ressemble pas à Ezak, c'est à mon tour, à mon tour de l'aider, de le faire réagir. Je ne vais pas employer les même méthodes, mais le message sera bien là.

"Et bien! T'as le chic pour te foutre dans des situations de folie toi. Un nécromant surpuissant, une île volante pleine de dingues et maintenant une étrange prison. Mais dis toi une chose, tu t'en es toujours sorti. Tu as réussi à te débarrasser, peut-être temporairement du Dragon Mauve, on a réussi à détruire le gardien de l'île soi disant invincible. Je ne vois pas pourquoi on ne s'en sortirai pas ici aussi non ? Tu m'as aidé Ezak, j'ai réussi à vaincre mes peurs, pour tout te dire, avant de me réveiller ici, j'ai eu à faire à quelques uns de mes poursuivants, et je m'en suis débarrassé. Tu es fort Ezak et je pense l'être devenu aussi. Alors à nous deux, on va aller botter le cul de l'enfoiré qui nous a ramené ici. Dragon Mauve ou pas, il va se prendre la dérouillée de sa vie...ou plutôt de sa mort hahahaha!"

Je termine mon discours sur une petite note d'humour pour alléger l'atmosphère qui commence à être pesant dans cette cellule, et même plus généralement, dans cette prison. Ezak et moi formons un duo invincible, j'en suis persuadé et personne ne pourra se mettre en travers de notre route. Je retrouverai le bracelet de ma sort, on fera la peau à notre bourreau et on sortira d'ici vivant et encore plus fort. Mais alors que je m'apprête à continuer, ou plutôt conclure mon discours, la créature blanche et immense caresse délicatement la joue de mon ami le maitre d'arme avant de se tourner vers moi, de poser une de ses long doigts effilés sous mon menton et de lever délicatement ma tête. Je ne sais pas trop quoi penser. Cette chose agit d'une manière tendre, tout le contraire de son immonde apparence, et je ne sais pas dire si c'est une bonne chose ou non, si elle est docile ou pas. Rien, non, rien ne peut me guider pour répondre à ma question, car les yeux, miroirs de l'âme, ne sont plus. Les orbites de la créature sont obstrués par une couche de peau, comme un linceul, un "voile de mort" empêchant quiconque regarde cette bestiole de comprendre ses pensées.

"Euh...Ezak, c'est normal ça ?!"

Je ne peux demander qu'à Ezak, qui est dans cette cellule depuis un certain temps déjà. A dire vrai, je ne sais même pas si cette créature comprend notre langue, mais dans le doute...

"Bah euh...enchanté, je suis Karz"

J'ai l'impression de passer pour un fou en parlant à une telle chose, mais j'ai vu tellement de phénomènes étranges maintenant, que tente bien souvent des truc loufoques. Mais j'oublie le lupin, Ezak m'a dit que ce dernier avait un étrange pouvoir, qu'il avait des visions. Un pouvoir utile et dangereux.

"Et le lupin! Je ne sais pas de quoi tu as discuté avec Ezak, ni ce qu'il t'a dit, mais je tiens à te prévenir. Tu as un pouvoir étrange apparemment, alors si tu as vu quoi que ce soit concernant Ezak ou me concernant, n'en parle à personne, d'autres que nous. Sinon, je peux t'assurer que les souffrances que tu as pu endurer ici n'auront rien à voir avec ce que je vais te faire subir, c'est compris ?! Tu as un pouvoir incroyable, mais aussi relativement dangereux, alors fait attention, car je n'hésiterai pas si ma vie est menacée, tu es prévenu."

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 Sujet du message: Re: Cellule n°8
MessagePosté: Lun 3 Oct 2011 21:38 
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La créature se décrispa, avant d’approcher, imposante. Je ne bougeai pas d’un poil, la regardant faire, jusqu’au moment ou ses longs doigts vinrent se poser sur ma joue dans une caresse qui m’arracha milles frissons. C’était troublant. Je ne me sentais pas bien dans cette position, et ne savais plus quoi penser, ni par quel bout prendre cette créature. Affreuse mais douce. Obéissante mais nerveuse. Cela me rappelait un peu le chaos qui régnait en moi. Cette ambigüité que j’étais à moi tout seul. Alors je la laissai faire, et ne pus qu’observer sa réaction envers Karz avec un sourire amusé. Je comprenais totalement son désarroi.

Et alors que je ne m’y attendais pas. Karz se mangea dans un monologue pour me faire remonter le moral. Chaque mot, chaque pause arrivèrent chez moi tel une claque violente. Le regard ahuri, j’observais l’archer un instant, me demandant si c’était bien lui qui était devant moi. Lui, ne perdait pas espoir, lui m’encourageais, et m’offrait son indéfectible alliance. J’étais perturbé, et la bouche à demi ouverte dans un signe d’incompréhension totale, je le regardais faire; Il avait changé en l’espace de quelques jours. Loin de cette destruction entamée que j’avais aperçu à la taverne. Il agissait maintenant comme un homme. Et je fus encore plus surpris quand je le vis menacer ouvertement le lupin. Ciel que j’étais fier. Fier que quelqu’un ai réussit à comprendre ce que je voulais exprimer, qu’une personne suive mes conseils et m’écoute. Fier d'avoir été un inspirateur de conscience et fier d’avoir un ami comme lui.

A présente j’avais quelqu’un pour m’épauler dans cette aventure. Et j’étais persuadé qu’il ne jugerait pas mes actes, aussi mauvais soient-ils. C’est peut être pourquoi je retrouvai toute mon assurance, toute cette fougue qui m’animait au quotidien. J’étais persuadé que nous n’allions faire qu’une bouchée, de nos ennemis. Mais d’abord, il me fallait prendre des dispositions et c’est tel un chef, que je m’avançais.

« Bien, alors pas de pitié pour nos ennemis et ceux qui se mettrons en travers de notre route, on avance ensemble, tant que cela est possible. On s’écoute, on se fait confiance. On agit avec stratégie et ruse et bien sur avec force quand cela est nécessaire.»


Je glissais ma main sur la lame de mon sabre, avant qu’un filet carmin s’en échappe. Sans attendre, je tendis ma main vers celle ensanglantée de Karz.

« Scellons ça dans le sang. Si jamais on est amené à se retourner contre nos alliés, c’est que nous n’aurons pas le choix. Notre propre vie, avant tout. J'y tiens. »


Puis je tournais mon regard vers la « chose » qui me comprenait.

« T’es le bienvenue, si tu veux sortir d’ici avec nous et faire payer à ceux qui nous retiennent ici. »

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"L'objet de la guerre n'est pas de mourir pour son pays, mais de faire en sorte que le salaud d'en face meure pour le sien."

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Dernière édition par Ezak le Dim 20 Nov 2011 07:26, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Cellule n°8
MessagePosté: Mar 4 Oct 2011 10:05 
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Dans le fond de la cellule, Ashaar émit une nouvelle sombre phrase, en guise de réponse.

« Tant d’énergie à haïr et menacer. Si peu à avouer la peur qui mord les tripes. Colère n’est mère que de Chaos. »

La créature, suite aux paroles de Karz, avait fait glisser sa main filandreuse vers les cheveux du protecteur, passant dedans avec douceur. Et lorsqu’Ezak s’approcha, il fit de même avec lui, usant de la même tendresse, de la même lenteur, de la même mesure. Mais alors qu’Ezak se tranchait la main, la créature se mit à renifler l’air, à le sentir en plusieurs courtes inspirations nasale. Et… il devint comme fou. Ses mains se raffermirent sur la tête des deux amis, et sans plus attendre il les cogna rudement entre elles, dans un choc rude et sourd, démontrant la force de ses grands bras malingres. (-4PV pour Karz, -9 pour Ezak).

Il lâcha alors les deux êtres et, feulant comme un félin, un son rauque et continu sortant de sa gorge desséchée, il recula fébrilement, serrant à nouveau les poings, prêt à se défendre.

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 Sujet du message: Re: Cellule n°8
MessagePosté: Mar 4 Oct 2011 13:54 
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J'ai réussi, je suis parvenu à calmer Ezak, à le faire redevenir lui même si je puis dire et ses mots sonnent comme le départ d'une folle aventure, encore une. Personne ne nous arrêtera, non personne. Ezak et moi, trancherons la moindre personne qui s'opposera à nous. Nous survivrons, peu importe ce qu'il se passe, nous sortirons de cette foutue prison vivants. Peu importe les sacrifices, nous ne ferons pas celui de nos vies, et oui, tout comme Ezak, je suis prêt à sceller cet engagement dans un pacte de sang. Mais dès l'instant où nos mains ensanglantées se touchent, la créature, qui était encore tendre avec mon ami et moi il y a quelques secondes, agrippe nos têtes et nous envoie l'un contre l'autre avec une certaine violence. Ma vue se trouble, encore, ma tête en prend pour son grade, mais je n'ai pas le temps d'y penser, la douleur est là et m'empêche de réfléchir correctement.

Pourquoi la créature a-t-elle agi ainsi ? Je l'ai entendu renifler...L'odeur du sang ? Sans doute. Cette créature ressemble plus à un animal qu'à autre chose, mais comme toutes bêtes, elle doit pouvoir être domptée, apprivoisée. Certes, elle est dangereuse, mais je ne dois pas m'en formaliser, c'est cette dangerosité, cette force que nous devons maitriser. Nous en avons besoin.

"Du calme. Ce n'est rien calme toi. Il ne va rien t'arriver."

Mes paroles se veulent apaisantes. Je suis convaincu, fermement convaincu que la créature nous sera d'un très grande aide. Mais alors que j'allais m'approcher lentement d'elle, le lupin ouvre la bouche, pour sortir quelques inepties.

"Hey le lupin. Je ne te hais pas, mais je ne t'aime pas non plus, là est toute la différence. Peur ? Oui, j'ai peur sans doute, mais j'ai appris à lutter contre ces peurs, elle ne m'entravent et ne m'entraveront plus. Pour ce qui est du chaos, c'est justement ce que je cherche. Je vais foutre cet endroit sans dessus dessous, éliminer tous les obstacles, sans exception. Je ferai n'importe quoi pour sortir d'ici vivant! C'est compris ?! Alors l'homme chien, es-tu un obstacle ou non ?"

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 Sujet du message: Re: Cellule n°8
MessagePosté: Mer 5 Oct 2011 01:15 
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Les deux mains écarlates se joignirent dans une poignée féroce. C’était la signature du contrat, l’assurance d’une personne à nos cotés. Fidèle tant que cela pouvait l’être. Oui, car je n’attendais pas un soutient indéfectible. Comme je le disais, la vie de chacun lui appartenait et devait passer avant tout. Avant même la sauvegarde de l’autre. J’en voudrais particulièrement à Karz s’il se sacrifiait pour moi. Je n’exigeais rien de plus qu’une épaule. Et Karz me semblait être devenue ce parfait appui.

La colère dévorait ses sens, c’était presque perceptible. Il fallait qu’il l’exploite, qu’il la fasse grandir. Plus le temps passait, et plus je me rendais compte des bien faits de la haine. Doux souffle de sentiments exacerbés. Si l’amour maniait le cœur, la haine, elle, maniait le corps. Le rendant plus vif, plus fort, plus tendu lors des moments de grandes tensions. Qui pouvait arrêter un homme malmené par la haine ? Personne… Ni la peur, ni la mort… Car la haine perdure toujours. C’est un sentiment qui se confit aux alliés comme aux ennemis.
Cela faisait maintenant quelques jours que je m’étais moi-même décidé me laisser aller ce sentiment. L’amour pour certains êtres vous rendait si faible et si vulnérable. Et je savais particulièrement de quoi je parlais. Je comptais exploiter le potentiel de Karz. Il méritait de voir la véritable voie.

Mais alors que les flots de mes pensées déferlaient en moi tel une succession d’images de mauvais augures, la voix d’Ashaar me parvint, dégradant ce que j’aimais tant. Encore quelqu’un de faible, encore un ennemi héréditaire. Mais je n’eus pas le temps de lui ordonner de se taire, que les deux mains du géant vinrent sur les crânes de mon comparse et moi. Et puis, ce fut le choc.

J’eus la désagréable sensation que ma tête explosait. Un bruit sourd résonna alors que je m’écroulais comme un pantin désarticulé sur le sol. La pauvre bête venait de nous entrechoquer violemment le crâne, visiblement dérangé par l’odeur du sang. Dieux que j’avais mal, la pression semblait s’être accumulé dans mon crâne prête à le faire exploser. Mes tympans résonnaient dans mon crâne au rythme de mon cœur pris dans un ballet rapide et incessant. Le regard vitreux sur le plafond dans la cellule, des idées folles me traversèrent la tête. Des images, des sons, des voix, une multitude de voix.

Sombre requiem, qui m’appelait à la raison. Ne pas laisser exploser sa haine. Voila qu’elle était le mot d’ordre. Mais j’en avais terriblement envie. Et quand mes esprits me revinrent après un moment qui me semblait interminable. Je me relevai, dans ce tourbillon de vertiges incessants. J’étais pris dans tourbillon d’envies et de meurtre, d’envie de tuer mon prochain mais il ne fallait pas. Il ne fallait surtout pas. Le signal n’était pas le bon.

Glissant un regard haineux envers le monstre puis vers Ashaar je laissais Karz parler. Alors que je passais une main crispée sur mon crâne. Ses bourdonnements incessants dans mon crâne commençaient à devenir insupportable. Je commençais réellement à devenir complètement fou. Mais quand Karz finit de parler, je ne pus m’empêcher de parler. Si ce monstre n’aimait pas l’odeur du sang, si cela le rendait violent nous allions l’exploiter à fond. Et si il me résistait encore, si je n’avais pas le choix, il allait subir mon courroux. Ligne de conduite à suivre ou pas ! Il n’y avait rien de pire que de se trahir soi-même.

Les dents serrées, j’entrepris de me calmer avant de m’adresser à la bestiole sur le ton le plus calme possible. Mais à l’intérieur, je fulminais. Il ne fallait surtout pas laisser sortir cet ouragan, car il n’y aurait pas qu’une victime.

« Quand vas-tu comprendre que nous ne sommes pas tes ennemis ? Nous voulons t’aider, et nous voulons que tu nous aides. Avançons ensemble et sortons de cette cellule. »

Puis je me tournais vers Karz :
« Laisse-le. Il n’est pas assez stupide pour se faire des ennemis en plus.»

Puis je me penchai à son oreille pour lui murmurer quelques mots.

« Si le bétail reste incontrôlable, on lui ouvre l’enclos. Quand au méchant loup on l'observe. »

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Dernière édition par Ezak le Dim 20 Nov 2011 16:57, édité 1 fois.

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