Karz fut si prompt et violent à vouloir décrocher cette pauvre tapisserie, fleuron de l’art de tisser, de par les détails certes macabres, mais précis qui y restaient figés, que l’attache céda avec brutalité au premier de ses assauts terribles. L’attache de bois vola derrière lui et percuta Adweinna de plein fouet, sur la tempe. Un flot purpurin explosa, alors qu’elle vacillait en arrière. Ses pas hésitants la firent glisser irrémédiablement sur la mousse glissante qui maculait le sol. Elle tomba, sans pouvoir se rattraper, déjà presque inconsciente, à moitié assommée. Sa chute propulsa sa tête sur le mur de pierres. Le choc fut rude. Trop rude. Un sinistre craquement se fit entendre. Celui de ses cervicales, qui venaient d’être brisées sous le choc.
Son corps s’affaissa contre le mur, et sa tête tomba en avant, pendant mollement sur son buste, comme si elle était endormie. Mais il n’en était rien. La compagne de cellule de Karz était morte, indirectement, de ses mains.
Mais pourtant, son initiative eut la récompense souhaitée : une niche dans le mur du fond se cachait derrière la tapisserie. Et dans cette niche, un instrument de musique à vent. Un cuivre, sans touche où pianoter. Un cor, décoré d’une croix cerclée en son centre, et maintenu à un clou rouillé par une lanière de cuir. Un nom était gravé dans l’instrument, comme s’il s’agissait de son propre nom : Abra.
Abra le cor.
[HJ : Mort d'Adweinna en accord avec la joueuse.]