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 Sujet du message: Re: Chapitre 1 : Les Servants de L'Eau
MessagePosté: Ven 23 Oct 2009 18:26 
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Le bonze aimable vous regarde toujours intensément de ses grands yeux ronds, attendant avec servilité que vous ayez choisis chacun vos artefacts. Il ne semble aucunement perturbé par les mots plutôt acerbe de l’ « acrobate », presque insensible à toute forme de moquerie. Simplement stupide, voilà ce qu’il était… Cependant, il voit d’un œil ravi la rapine de Tallion sur les gants bleus et se met presque au garde à vous lorsque celui pose sa question. Il devait vous équiper et il s’en faisait une mission de première ordre. Il répond d’un ton militairement sérieux :

«Evidemment que vous pouvez les acheter ! Pour les jambières, c’est 70 yus et pour l’épée je demande 165 yus mais elle vaut bien plus… Donc si vous voulez le tout, j’aurais besoin de 235yus… Vous seriez intéressé ? »

Après cela, il est interpellé par les mots de l’adolescente. La voix cristalline de l’enfant semble toucher son cœur et c’est avec un air encore plus niais, mêlée à de l’émerveillement, qu’il répond d’une voix suavement bête :

« Oui, je suis un humain et c’est mon petit chez moi ici… Mais j’ai jamais franchi la porte là-bas mais ça vaut mieux, j’en ai peur… On entend des grognements de bête de temps à autre… Il paraît que c’est les animaux du Maître… »

Après cela, c’est l’inconnue qui s’avance vers l’étal, passant devant chacun de vous pour aller se saisir de l’un des objets laissant l’autre à Rose. Elle est grande, longiligne et possède un visage fin. Ses cheveux sont ordonnés en ordre de bataille et tout en elle respire l’assurance et l’exactitude. Vous ne l’entendez presque pas marcher sur les dalles marbrées. Elle semble presque fantomatique. Pourtant, elle prend bien avec soins les jambières en fer bleu sur l’étal pour les fixer à ses jambes. Ensuite, elle attrape l’armure qu’elle lance à l’intention de Rose tout en répondant :

« Gwaenëlle, voilà comment je me nomme ! Mais on m’appelle Gwaë, histoire de faire plus simple… Alors c’est avec vous que je vais faire équipe ? Vous vous sentez prêt à gagner ? »

Elle laisse la question flotter face aux méandres de votre indécision.

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 Sujet du message: Re: Chapitre 1 : Les Servants de L'Eau
MessagePosté: Ven 23 Oct 2009 22:53 
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((( J'ai pas le temps de faire un post ultra detaillé, je vais faire un truc entre le squelette et le post RP... Je le reprendrai en rentrant dans une semaine...)))

Rasliak jaugea tout ce petit monde d'un regard mêlant la déception et l'impatience... Il avait prononcé son petit discours pour essayer d'instaurer un peu de cohésion dans le groupe, et avait l'impression de ne récolter que méfiance et moqueries déguisées en retour... Bah, tant pis après tout, il était suffisamment apte à se débrouiller seul en cas de danger... Au moins savait-il fuir et se dissimuler en attendant le bon moment pour jaillir de l'ombre et frapper furtivement... Enfin, il l'espérait, à vrai dire... Il n'avait jamais vraiment eu à livrer de véritable bataille... Ce qui serait sans doute très bientôt le cas... Sinon, pourquoi un tel équipement serait-il à leur disposition, dans un endroit si peu indiqué pour une armurerie?

D'ailleurs, la tirade du moine confirma ses soupçons: si grognements bestiaux il y avait, nul doute que cela les concernerait très bientôt... Et dans l'hypothèse d'une lutte à mort contre un familier gardien, il craignait de ne pas pouvoir faire le poids seul... Il espérait sincèrement que ceux qui l'accompagnaient saurait tirer leur épingle du jeu en cas de combat... Mais du semi-elfe et de la gamine, aucun des deux ne semblaient réellement expert au combat... Le croisé possédait bien un épée et quelques pièces d'armures, mais nul besoin d'être armurier pour en deviner la piètre qualité... Il porta son attention sur l'elfe encapé, qu'il n'avait pas encore pu jauger, au moment où celle-ci prit la parole:

« Gwaenëlle, voilà comment je me nomme ! Mais on m’appelle Gwaë, histoire de faire plus simple… Alors c’est avec vous que je vais faire équipe ? Vous vous sentez prêt à gagner ? »

La révélation de l'elfe, pour sa part, éveilla sa curiosité: elle semblait en savoir bien plus que les deux autres ou que lui sur la situation...

"Hum, excusez-moi Gwaenëlle... Ou préférez vous réellement qu'on vous appelle Gwaë? Vous semblez en savoir plus long que nous autres sur la raison de notre présence ici... Qu'entendez-vous par faire équipe? Dans quel but? Et prêt à gagner quoi? Désolé pour l'avalanche de questions, mais comprenez que tous ces mystères commencent à éprouver ma patience... "

A peine avait-il terminé sa phrase que les hurlements d'une des-dites bestioles se firent entendre... Le son figea Rasliak: la sauvagerie de ce cri n'avait rien de commun avec aucun des bruits d'animaux qu'il avait pu entendre au cours de sa vie... Que pouvait-il bien y avoir derrière cette fichue porte? Il reporta son attention sur l'elfe, attendant sa réponse avec toujours plus d'impatience...

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Watch the shadows, watch the walls,
For there he lurks, and there he crawls
His dagger quick, his dagger sly,
To cut your throat, to pierce your thigh.


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 Sujet du message: Re: Chapitre 1 : Les Servants de L'Eau
MessagePosté: Sam 24 Oct 2009 20:31 
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Entrelaçant mes cheveux ténébreux en arrière pour dégager les mèches me retombant devant tel un rideau à chaque mouvement circulaire de ma tête et rangeant mon calumet dans ma bonne vieille sacoche. La petite elfe m'a retourné mes salutations sur un ton sarcastique que je n'ai pas apprécié; la fille pâle a dû croire par mes paroles que je m'étais moqué d'elle. Il faut que je me rattrape; j'ai appris avec ce misérable nain dont celui que je ne prononcerais plus le nom, tellement qu'il me la mit bien profond dans le sens de l'arnaque la dernière fois, qu'il ne fallait pas se mettre à dos ses compagnons d'aventure, sinon ils pourraient me la faire à l'envers.

(Il faut que je reste naturel, un truc dans ce genre-là!)


Sans fixer la gamine, mes lèvres bougent sans aucune volonté de ma part sur un ton aimable comme si ma conscience avait pris possession de tout mon cerveau à la place de ma réflexion pour éviter que je renouvelle mes bourdes.

« Euh...! Je vous en prie, sincèrement, d'accepter mes excuses si je vous ai fait offense avec ce que j'ai dit ou par mes actes. »

(Oulà! Qu'est-ce qui s'est passée? J'ai dû louper un épisode. Maintenant, on va me prendre pour une femmelette. Concentre-toi sur autre chose?)

Après l'idiotie que j'ai dû faire, le moine m'avait donné les paires de gants en fines mailles dont leur couleur me rappelle celle de la vaste étendue d'eau que j'avais vu durant mon voyage pour quitter le continent naorien à cause de mon exil forcée. Puis, il enchaîne strictement tel un automate mené par la baguette sur ma question précipité dans le vide ambiant.

«Évidemment que vous pouvez les acheter ! Pour les jambières, c’est 70 yus et pour l’épée je demande 165 yus mais elle vaut bien plus… Donc si vous voulez le tout, j’aurais besoin de 235yus… Vous seriez intéressé ?

Attendez, s’il vous plaît! Je vérifie quelque chose. »

Attrapant ma bourse à la volée, l'ouvrant frénétiquement comme un fou furieux, passant ma main à l'intérieur pour palper les moindres recoins sombres de ma cave à trésor; je sens la froideur de ma monnaie au contact de mes doigts grappilleurs. Attrapée en une seule poignée pour la compter au creux de ma main, certaines pièces ont voulu se faufiler entre mes doigts comme si elles cherchaient un moyen de s'échapper à leur triste sort, mais rien ne peut m'échapper.

(Mince, je n'ai que 128 yus; bon les jambières je m'en balance; mais l'épée m'intéresse surtout pour augmenter ma puissance offensive. Où puis-je trouver le reste?... Idiot! Tu peux vendre ton arme actuelle. Ah! Oui, c'est vrai! Une fois, le nain t'avait dit qu'elle valait environ 44 yus; une chose comme ça. Ouais, mais cette épée elfique, elle vient de mon père. Et alors! Tu ne la jamais connu et en plus tu t'es fait voler son arc dans un trou à rat; un de plus ou un de moins, qu'importe! Allez ! Vend-la, vend-la; je ne…, tu veux, tu la souhaite, tu la désire ; alors VEND-LA! Compris! Ok, ok, je vais la monnayer. Oh, ça encore recommencé! Arrête de parler tout seul, cela ne se fait pas; ceux qui le font ce sont ceux qui ont perdu la boule; je n’ai pas envie de finir ma vie dans un sanatorium pour déglingués du ciboleau. )

Puis, mon cerveau se met à fulminer à cause de l’étrange opération que je faisais; façon de parler.

(Il faut que je fasse le calcul, 128 plus 44 yus; combien ça fait? Alors, je place ça là, une retenue par ici et là, Non ce n'est pas ça. Ah! Le calcul mental ; un de mes vieux démons que je n'arriverai jamais à vaincre. Il faut que je reprenne tout au début; ce truc va ici et l'autre y va là, plus ceci... Ca y est, j'ai trouvé! Et purée de gnome putride! C'est ce que j'avais fait au début! J'en ai marre! Bon, d'après l'estimation foireuse, avec la recette de ma vente et plus la monnaie peureuse que j'ai dans la main, j'obtiens 172 yus. J’ai assez pour acheter l’arme, mais il ne me restera presque rien dans la bourse, ce n’est pas grave, je m’adapterais; j’ai bien vécu avec bien moins. J’espère que le débile en face acceptera ce marché, il faut que je tente!)

«Bien, tout cela m'intéresse! Cependant, après mûre réflexion, je vais vous prendre que cette épée verte. Toutefois, comme je n'avais pas assez dans ma bourse, j'ai un marché à vous proposer. Voilà, cela serait que je vous vends ma lame actuelle qui vaut à peu près 44 yus et que je donne toute ma bourse qui vaut 128 yus, si on fait rapidement le calcul cela fait 172 yus et je vous achète l'épée à 165 yus en me rendant la monnaie bien sûr. Alors, qu'est-ce que vous en pensez vous l'acceptez? »


Regardant le moine avec une assurance bornée tout en étant appuyé contre l'autel pour ma proposition, je n'ai pas entendu ce qu'avait dit l'elfe encapé; je ne l'ai remarqué que physiquement.(Mignonne, la fille!)

Soudain, un terrible grognement de bête m'a sorti de ma torpeur habituelle, quittant ma petite fixette du moine, scrutant les alentours, j'ai cru qu'une créature démoniaque avait été lâchée dans la pièce à la recherche d'une proie; rien à l'horizon.

Un tressaillement galope à travers mon dos; une image d'horreur de ma précédente mission ressurgit naturellement comme souvenir; ma respiration commence à s'emballer et mon cœur avec, car le grognement aigüe m'avait rappelé le hurlement des jeunes filles qui y sont mortes. Mes mains ont recommencé à trembler en faisant tomber cette fois-ci quelques pièces par terre, la sueur froide perle sur mon front. Je ne fais plus aucun geste. . (Calme-toi, elles ne sont pas là. Rappelle-toi de ta promesse! Mais je n'y arrive pas.) Je suis figé comme une statue vacillante sur ses bases. Mes yeux écarquillés furent reportés sur mes mains, du sang m'apparaît sur mes appendices, j'espère que c'est une illusion. Me tournant vers la frêle gamine, d'une voix fiévreuse.

« Est-ce que j'ai du sang sur mes mains?»

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 Sujet du message: Re: Chapitre 1 : Les Servants de L'Eau
MessagePosté: Mar 27 Oct 2009 13:28 
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La réponse du moine ne se fit pas attendre car vous aviez pu voir à la proposition de Sigdral une lueur de vile cupidité du bon marchand passer dans ses yeux. Il était évidemment prêt à faire cette transaction. Ni une, ni deux, il s’empresse de répondre en tendant la magnifique lame à son acheteur :

« Mais évidemment, tenez, voilà 4yus qui reste en trop de la transaction ! Et merci pour cette belle arme.»

Sur ce, il se retourne pour ranger ta rapière dans l’un de ses nombreux râteliers avant d’aller se saisir contre toute attente d’un matériel de porteur d’eau. En gros, une poutre légère de bambou soutenant à chaque extrémité un seau. Et évidemment, ces seaux étaient pleins. Il vous les ramène en disant avec une facilité déconcertante pour quelqu’un ayant un tel poids sur les épaules :

« Il faut que vous emportiez ça avec vous, vous aurez besoin d’eau sur le chemin. Mais c’est aux femmes de porter, c’est le règle !»

L’instant d’après l’adolescente et Gwaë se regarde avant que cette dernière désigne d’un coup d’épaule qu’elle n’avait nullement l’intention de s’abaisser à cette tâche. Elle était ici dans un dessein beaucoup plus noble. Ce serait donc à Rose de porter ce fardeau...
Suite à cet échange silencieux, Gwaë finit par revenir sur les questions salutaires de Rasliak avec une voix concentrée et amène. Elle respirait la confiance en elle comme si rien dans ce qui vous attendait ne l’inquiétait :

« Gwaë, oui ! Et nous sommes une équipe, l’équipe des Servants de l’eau pour participer à ce que certain appelle le Tournoi Millénaire. On m’a dit que c’était une sorte de lice en équipes face à différentes choses… Mais je ne suis là que pour arrivez au bout et retrouver la personne que je cherche… Je ne répondrais pas si vous me demandez ce que c’est, je préfère commencer à y aller.»

Ne laissant aucun doute sur sa détermination, elle se dirige tout droit vers la porte. Arrivée là-bas, vous découvrez une inscription au sol disant : « Seule l’eau vous laissera passer »

Lorsque vous examinez la porte, vous découvrez un étrange mécanisme et vous n’arrivez pas à pousser cette porte. Pourtant, vous avez la certitude que il vous fait désormais avancer et que cette entrée fermée est un obstacle. Il faut donc trouver une solution… et vite !


((( Hrp : Rose : Malus de -20 esquive pour les deux chapitres suivant du fait de l’eau ( sauf utilisation ;D

Pour tout le monde, vous devez trouver un moyen d’ouvrir cette porte en déverrouillant le système par quatre actions simultanées. Le tout doit avoir un rapport avec l’eau ! Pour le reste, vous êtes en semi-dirigé jusqu’à mercredi prochain. Mettez vous bien d’accord sur quoi écrire )))

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 Sujet du message: Re: Chapitre 1 : Les Servants de L'Eau
MessagePosté: Mer 28 Oct 2009 20:03 
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La demoiselle bleue passa devant Rose en la frôlant de sa magistrale cape, puis se retourna vers elle d’un vif mouvement ; l’enfant n’eut point la même rapidité et reçut la lourde tunique de mailles dans les bras.

« Gwaënelle… enchantée. Je suis Rose. Enfin, non, je… m’appelle Rose. »


Répondre au reste de ses paroles était inutile, par ailleurs l’humain qui avait reçu la capuche couleur d’eau lui parlait déjà tandis que le semi-elfe aux côtés de qui elle se tenait marchandait avec Karzik qui lui avait répondu si complaisamment, après lui avoir adressé à elle-même quelques excuses maladroites. Rose à cette occasion avait murmuré « Oh, si comme nous le dit la demoiselle, nous devons faire équipe, il faudra vous habituer à être plus acide que cela dans vos paroles, humain… ». Mais peut-être ne l’avait-il point entendue. C’était égal. Ce fut peut-être la première fois qu’un adulte présentait à Rose des excuses, bien que si peu sincères, et cela ne lui plaisait guère. Pourquoi rétorquer à l’ironie par la mollesse des convenances ? Elle songea, avec un léger amusement comme s'il s'était agit d'un défi à relever, qu’il faudrait éduquer cet homme, sinon il ne serait jamais distrayant de discuter avec lui.
L’autre humain se montrait très curieux, sûrement autant que tous mais il était le seul à poser des questions. Il ajoutait, reprenant la civilité forcée de son semblable fumant, quelques mots de politesse lorsqu’un énorme vacarme l’interrompit. Une sorte de cri de douleur ou de désespoir, point les élégies d’un elfe ni les jérémiades d’un humain, point non plus les couinements des petites créatures ; pourtant, il y avait là-dedans comme un accent particulier qui semblait suggérer que l’être qui avait hurlé de la sorte avait quelque chose, une infime expression qui dépassait l’instinct immédiat et sauvage de l’animal. Cela glaçait le sang dans les veines, cela faisait venir au cœur un sentiment semblable à celui que semblait exprimer le cri : une confusion de haine, d’injustice et d’impuissance. Cela retentit quelques instants puis mourut, le son eut le même sort que l’enfant avait déjà pu observer, relayé par l’écho jusqu’à ce que son souvenir fût ancré dans les oreilles des assistants présents, comme s’il fût venu s’éteindre dans leur esprit même pour y mieux demeurer.
Tous avaient tourné la tête vers la provenance de ce bramement de souffrance : la porte massive, dont Rose remarqua lors qu’elle était l'unique issue de la galerie hormis les fenêtres aux vitres teintées de somptueuses nuances, qui étaient murées et ne donnaient sur aucun jour, aucun ciel. Le silence était retombé, aucun souffle ne se faisait plus entendre. Les diverses réflexions qui passaient dans les esprits des assistants se pouvaient aisément percevoir ; il faudrait se battre contre les créatures capables de pousser de tels cris, défendant une cause dont ils savaient rien, ils étaient probablement tous parvenus céans après le même voyage onirique et incohérent ; du moins le moine était-t-il un être fixe en tous points, le corps et l’esprit. Il vivait là, sans savoir ni demander rien à ce maître craint et respecté dont l’enfant l’avait entendu parler quelque peu auparavant.
Un heurt résonnant brisa le silence horrifié de la cathédrale. Rose se tourna vers le semi-elfe Sigdral, le bruit venait des quelques pièces qu’ils avait laissé échapper, elle se pencha donc pour les ramasser et les tendit vers ses mains tremblantes. Elle leva les yeux vers le visage de l’inconnu ; il était blême, ses yeux étaient rouges et vacillants, ses lèvres entr’ouvertes murmuraient des paroles inaudibles. Tout ce qu’elle put entendre fut


« elles ne sont pas là… »

Il semblait en proie à une terreur sans borne, à une inconcevable angoisse. Il ne regarda point, ni se prit les piécettes que Rose lui tendait, il semblait ne plus rien voir ni entendre. Elle les lui posa dans la main, s’apprêtant à les rattraper s’il les laissait à nouveau choir sur le froid carrelage, et c’est alors qu’il baissa les yeux. Tout d’abord, on eût pu croire qu’il regardait l’argent, ou les gants bleus qu’il venait de se voir offrir. Mais son alarme sembla gagner encore en puissance, son regard s’agita, ses tremblement augmentèrent.

« Monsieur… monsieur elfe-humain ? »


Bien qu’il levât les yeux vers le visage de la jeune fille, il ne parut point non plus l’avoir entendue. Après quelques mouvements convulsifs qui disaient combien grande était son inquiétude, il énonça cette étrange question :


« Est-ce que j'ai du sang sur mes mains?»


Avoir l’avoir dévisagé un instant, ne sachant que répondre, Rose considéra les mains de l’homme – décidément, les humains accordent une forte importance à leurs mains.


« Non, monsieur, vous n’en avez pas. Tout est bien au chaud dans vos veines. Du moins, on ne dirait pas, mais vous pouvez bien avoir du sang sur les mains de votre esprit. Je ne peux pas vous répondre à cela, je ne vous connais pas. Mais, rassurez-vous, le sang sur vos mains peut attendre. Je crois qu’il n’y en a pas, mais s’il y en a vous ne pourrez pas l’enlever maintenant. Servez-vous-en pour vous préparer, je crains qu’il ne nous faille user de nos armes avant longtemps. »

D’une voix distraite, elle ajouta :


« Faites-moi confiance, le sang sur vos mains partira. Et puis, vous avez des gants maintenant. Vous ne le verrez plus. Il sera absorbé. Vous savez, cela ne tient qu’à vous. »

Quant à elle, elle attendait. Il était clair que c’était un choc intérieur qui avait provoqué la réaction de l’homme à la fumée, pourtant elle avait été favorisée par le climat de danger qui régnait depuis le hurlement sauvage. Rose était en attente, nullement inquiète, elle eût sans doute préféré être ailleurs mais les variations de l’état d’un être étrange, bien loin, lui étaient toujours sensibles et elle n’avait besoin de rien autre. Jetant un œil sur le nommé Sigdral qui regardait toujours ses mains gantées, l’air songeur, l’elfe allait retourner vers le coffre afin de l’avoir près d’elle lorsque le petit humain les interpella à nouveau.

« Il faut que vous emportiez ça avec vous, vous aurez besoin d’eau sur le chemin. Mais c’est aux femmes de porter, c’est le règle !»

Un fugace regard à Gwaënelle, et Rose alla décharger le moine de son fardeau. Elle préférait encore ne pas provoquer de querelle, or l’orgueil démesuré que faisaient augurer les quelques actions la grande elfe aux regards vifs était de ceux qui ne supportent point l’affront. Si l’habitant des lieux soulevait cela avec aise, l’enfant ne le prit point avec autant d’efforts qu’on l’eût pu supposer. Passant la moitié de son temps dans l’eau, elle en connaissait bien le poids et s’il elle eût dû être écrasée par la masse de plusieurs mètres de liquide, elle n’eût pas survécu longtemps.

(C’est pourtant bien lourd… C’est supportable mais si je dois aller avec cela longtemps, je fatiguerai vite. Qu’à cela ne tienne, je n’ai qu’à tenter de trouver une solution. On verra cela plus tard.)

La forte voix de l’elfe hautaine attira l’attention de la jeune fille. Voilà des réponses qui n’apportaient pas beaucoup d’éléments, tous les ‘pourquoi' demeuraient irrésolus. Un tournoi, des équipes… cela avait des allures de jeu pour enfants, l’on se pouvait demander si l’on ne gagnait pas, au but, une épée en bois, une jolie couronne ou un panier de douceurs. Malgré ces modalités presque puériles, il était évident que tout cela était autrement grave. D’ailleurs, l’objectif qui était la motivation de la prénommée Gwaënelle était primordiale et impérieuse, à ce qu’il semblait, mais les trois autres participants forcés avaient-ils comme elle un dessein à réaliser, une raison d’être présent et de lutter ? Rose fixa un moment l’elfe qui s’était résolument placée face à la lourde et large porte, distraite par ses pensées, puis hocha doucement la tête. Enfin, elle se tourna à nouveau vers l’homme aux mains ensanglantées.

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Dernière édition par Rose le Sam 12 Déc 2009 22:27, édité 3 fois.

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 Sujet du message: Re: Chapitre 1 : Les Servants de L'Eau
MessagePosté: Mer 4 Nov 2009 02:06 
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Ainsi, cela avait commencé... Mais quoi exactement? La dénommée Gwaë avait beau prétendre savoir ce qui se tramait en ce lieu lugubre, elle ne lui avait presque rien appris! Alors comme ça ils devaient faire équipe? La belle affaire!

(Je vois pas pourquoi je devrais coopérer avec ces zigotos! Une elfe hautaine, un semi-elfe encapuchonné qui se fout ouvertement de ma gueule, et une gamine trempée jusqu'aux os... Non, vraiment, si c'est une blague, c'est pas très drôle... Et puis, y'a pas que ça qui me tracasse... Pourquoi moi? Pourquoi aurais-je un rôle particulier? Pourquoi ais-je été choisi parmi tous pour me retrouver ici? Ce n'est sans doute pas pour rien que l'on s'est adressé à moi pour participer à cette sombre farce, mais que je sois damné si je comprends pourquoi! Et puis, qu'est-ce qu'elle fout l'autre, à se donner des airs de meneuse? )

Il observa l'elfe s'éloigner jusqu'à la porte au fond de la salle. Cette même porte que Rasliak avait observée auparavant, sans pour autant essayer de l'ouvrir. Sans véritablement savoir pourquoi, il décida de la suivre. Gwaë s'arréta à quelques mètres de la porte, les mains fermement campés sur les hanches, fixant l'imposant bloc de bois qui leur bloquait le passage.
Il la dépassa, s'approchant de la porte. Elle était verrouillée, sans nul doute, mais aucune serrure apparente, aucune poignée, ne lui permettait d'exercer ses talents de voleur. C'était sans doute mieux comme cela, ainsi il pouvait dissimuler sa véritable nature aux autres un peu plus longtemps...
Il se reconcentra sur la porte: la gravure mystérieuse, « Seule l’eau vous laissera passer », l'intriguait particulièrement... Il devait y avoir quelques part un mécanisme permettant de la déverrouiller... Il scruta les alentours des yeux, cherchant un objet qui n'aurait pas sa place dans cette cathédrale souterraine et finit par déceler une anormalité sur le mur, en plein milieu d'une tache d'ombre... Il s'approcha de la zone, détaillant le mur du regard. Il resta perplexe devant sa découverte: il n'avait jamais vu un tel appareil: trois jets d'eau d'intensités différentes jaillissaient d'un support métallique circulaire fixé au mur. Trois petites plaques métalliques étaient fixées au dessus de chaque jet. Gwaë, qui s'était approché dans son dos, le poussa rudement sur le côté, afin de détailler le mécanisme à son tour. Après quelque secondes d'examen, elle apposa ses deux mains sur le mécanisme et poussa avec fermeté. Le tout s'enfonça dans la roche de quelques centimètres, déclenchant un fracas assourdissant provenant des quatre coins de la pièce. À intervalles réguliers le long des murs, 3 autres mécanisme étranges venaient d'apparaitre, tandis que les 3 jets d'eau que regardaient l'elfe gagnaient en intensité. Un énorme sablier hydraulique venait également d'émerger du centre de la pièce, semblant attendre un signal quelconque pour débuter son compte à rebours.

Rasliak ignora le sablier à eau pour se concentrer sur une des 3 parties du mécanisme qui venait d'émerger du mur non loin de là...
Le système était encore plus compliqué que le précédent: un véritable renfoncement était apparu dans le mur, laissant apparaitre plusieurs éléments étranges. Tout d'abords, un grande cuvette, dans laquelle il pouvait facilement tenir, et qui arrivait à la hauteur de ses genoux. Posés à l'intérieur de celle-ci, divers tubes d'une matière transparente et de formes différentes semblaient avoir une importance particulière, bien que le voleur ne put deviner laquelle à cet instant... Le fond de la cuvette n'était pas plat, loin de là: à plusieurs endroits ils remontait pour former des murés, comme si l'on avait voulu donner au centre de la cuvette la forme d'un labyrinthe...

(Je comprends pas du tout, mais alors pas du tout à quoi ça peut bien servir tout ça... Qu'est-ce que c'est que tout ces tubes? et pourquoi ces sculptures bizarres? Et puis ça c'est quoi?)

Il venait en effet de remarquer deux orifices, situés sur deux côtés opposés de la cuvettes, à la hauteur de ses chevilles. Il se pencha pour observer les deux trous de plus près, mais ne put rien déceler qui lui apporta la moindre information quant à leur utilité.

Il releva la tête vers ses "compagnons", Gwaë toujours occupée à comprendre le fonctionnement du mécanisme qu'elle étudiait depuis toute à l'heure, les deux autres hors de sa vue, leurs silhouettes bloquées par un des piliers massifs soutenant le plafond de la salle. S'étaient-ils déjà intéressé aux deux autres éléments qui été apparus? Sans aucun doute... Il se tourna alors vers Gwaë, qui tripotait distraitement la partie qu'elle examinait depuis quelques minutes. Sa main glissa sur une des plaques métalliques surmontant un des jets, et déplaça accidentellement la plaque devant la sortie d'eau. La pression supplémentaire ainsi générée vint accentuer l'intensité des deux autres jets, mais eut aussi pour résultat de tremper les pieds de Rasliak. En effet, l'orifice devant lequel il se tenait, le plus éloigné de la porte, laissait à présent échapper un puissant jet d'eau, qui remplissait peu à peu la cuvette.

Le visage de Rasliak se transfigura, tandis qu'il comprenait peu à peu ce qui se passait.

"Gwaë! Enlève la plaque métallique pour voir? je crois que j'ai compris!

(Si c'est ce que je pense, en enlevant la plaque, ça devrait couper le débit d'eau ici...)


Et en effet, lorsque Gwaë retira la plaque métallique, libérant à nouveau le jet d'eau qu'elle avait obstrué, la cuvette dans laquelle se tenait Rasliak cessa de se remplir.

Il vit l'elfe déplacer les deux autres plaques métalliques, obstruant tour à tour les deux autres jets d'eau et les exclamations qui provinrent des deux autres membres de l'équipe confirmèrent les soupçons du voleur. À coup sûr, cela devait modifier quelque chose dans chaque partie du mécanisme.

"D'accord! Je crois que j'ai compris! Gwaë, quand tu bloques tes jets d'eau, ça active nos mécanismes respectifs. J'aurais tendance à dire que pour déverrouiller la porte, il faudrait faire quelque chose à chaque endroit, mais j'ai du mal à...

Il s'arréta soudainement, alors qu'il venait d'apercevoir un détail supplémentaire: chacun des tubes transparents posés à ses pieds semblait pouvoir s'imbriquer parfaitement hermétiquement dans les autres, lui permettant ainsi de former un gigantesque circuit... et ainsi de relier les deux orifices... Un ouvrage de tuyauterie, en quelque sorte...

Le soupir audible qu'il lâcha transmettait un message clair pour tout les autres membres de l'équipes: "Yuimen soit maudit, qu'est-ce que je fous ici?"

Soudain, Gwaë qui tripotait encore allègrement les trois plaques métalliques pour essayer de réguler les trois jets d'eau en même temps déclencha un cliquetis qui se découpait sur le silence de mort qui régnait dans la cathédrale. Dans un grincement sinistre, le sablier hydraulique se retourna, entamant son compte à rebours accablant. Rasliak laissa échapper une exclamation de stupeur en réalisant que son mécanisme s'était de nouveau activé. Il déduit que c'était également le cas des deux autres, puisqu'ils venaient tous deux d'avoir une réaction similaire à la sienne.

Il remarqua que son jet d'eau venait de se couper, et leva la tête, d'abord vers Gwaë puis vers le sablier. La première venait de lâcher les trois plaques métalliques, tandis que le sablier continuait de s'écouler inéluctablement.

"Bordel Gwaë, qu'est-ce que tu fais! M'est avis que c'est pas bon signe tout ça! Réactive mon bazar!

Car oui, il était maintenant clair qu'il leur fallait compléter leurs épreuves respectives avant la fin du temps imparti! faute de quoi, il y avait fort à parier que la porte demeurerait scellée à jamais... Ou tout du moins, trèèèès longtemps...

Gwaë lui répondit en grognant, signe qu'elle avait conscience de ce que l'on attendait d'elle. Elle recommença à jouer avec les plaques métalliques, de manière à obstruer chaque jet d'eau correctement. Il fallait faire attention à maintenir une pression constante: la force des jets déplaçait les plaques de métal, et l'elfe était obligé de les maintenir en place, faute de quoi tout le mécanisme s'arrêtait. De plus chaque jet d'eau devait être obstrué partiellement et tous de manières différentes: un léger cliquetis se faisait entendre à chaque fois que l'un d'entre eux était bloqué de manière convenable, et il fallait donc à l'archère toute sa concentration pour maintenir le système en place en continu.

Le décompte était déjà bien avancé, et il jugea plus avisé de se concentré sur sa propre épreuve que sur les erreurs de l'elfe.
Il se mis accroupi face à l'orifice d'où s'écouler l'eau, et attrapa un premier tube transparent. celui ci était rectiligne, et cela lui semblait le meilleur moyen pour entamer son circuit... Il doutait de l'unicité de la solution de toute façon, il lui suffisait sans doute simplement de relier les deux extrémités... ce qui allait sans doute se révéler ardu! Les tubes avaient pour certain des formes extrêmement étranges, et de plus les obstacles formés par le fond de la cuvette lui posèrent rapidement un problème... Il lui semblait impossible de contourner l'intégralité des murés, mais aucune combinaisons de tubes ne lui permettait de passer par au dessus... Sans doute lui faudrait-il accompagner les méandres sinueux des sculptures... Il œuvrait avec rapidité, sa dextérité une alliée précieuse, mais devait bien souvent défaire une bonne partie de sa structure, par manque de tube adapté à la poursuite des figures qu'il tentait de réaliser.

En lui s'opposait deux envie contradictoire: La première, tout envoyer valser en injuriant la panoplie de dieux tortionnaires qui avaient pu concevoir un tel bazar, au risque de s'attirer les foudres de ses coéquipiers et de mettre à mal le déroulement de ce fameux "Tournoi Millénaire" ...
La seconde, beaucoup moins attirante: terminer au plus vite cette épreuve pour voir ce qui se dissimulait derrière cette lourde porte... Car il fallait bien l'admettre, sa curiosité naturelle avait refait surface, et il était impatient, bien qu'appréhensif, de découvrir quelles surprises tortueuses pouvaient bien les attendre derrière l'épais pan de bois...

Sans vraiment s'en rendre compte, il avait réussi à assembler la plupart des tubes de manière à contourner ou éluder la plupart des obstacles de la cuvette... Ses doigts étaient en sang à force d'assembler et de désassembler les tubes transparents, et il avait de plus en plus de mal à opérer correctement... L'eau glacé n'arrangeait rien, anesthésiant ses membres, ralentissant ses mouvements et les rendant de plus en plus gauche...

"Bordel de bidules de merde! C'est pas possible!" hurla-t-il, réalisant que sa structure aboutissait une nouvelle fois dans une impasse... Il jeta un rapide coup d'œil au sablier, s'assurant qu'il lui restait encore du temps, et ne fut pas rassuré par ce qu'il vit: la plus grande partie de l'eau se trouvait dans la partie inférieure de l'objet, signe que leur temps était bientôt écoulé.

Gwaë quant à elle, luttait contre le froid qui lui mordait la peau au fur et à mesure que les trois jets d'eau la trempaient, tout en maintenant de son mieux les trois plaques métalliques de manière à obstruer les ouvertures. Elle ne sentait plus ses mains, elles aussi anesthésiées par le froid mordant de l'eau. Elle grelotait, claquait des dents, mais tenait bon: ses motivations étaient trop puissantes pour qu'elle n'abandonnasse à cause d'un peu d'eau.

Le voleur rageait intérieurement, tout en défaisant la partie qu'il jugeait coupable, cette fois-ci, de sa construction. Il réarrangea rapidement les tubes, contournant une nouvelle fois l'obstacle qui jusqu'ici lui barrait la route. Un nouveau morceau de tube, puis un autre, et il avait franchi une autre barrière. Il ne lui restait plus que quelques morceaux à emboiter correctement, et l'orifice à atteindre n'était plus très loin.
Il compléta rapidement sa création, reliant enfin les deux extrémités du mécanismes, et contempla l'eau s'écoulant d'un trou à l'autre à travers les tubes. Il se releva, satisfait mais fourbu, les mains ensanglantées, les jambes et le buste trempés d'eau glaciale. Poussant un soupire de soulagement, il s'écria:

"Hey, je crois que c'est bon de mon côté! Vous en êtes où vous autres?

En écho, un bruit de bris de verre se fit entendre, suivit d'un silence pesant, brisé par la voix fluette de Rose:

« Ah… Je vous rejoins tantôt ! J’ai… brisé la glace.»

_________________

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Watch the shadows, watch the walls,
For there he lurks, and there he crawls
His dagger quick, his dagger sly,
To cut your throat, to pierce your thigh.


Dernière édition par Rasliak le Lun 9 Nov 2009 12:28, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Chapitre 1 : Les Servants de L'Eau
MessagePosté: Jeu 5 Nov 2009 23:10 
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Toujours tremblant de mes appendices supérieurs dû à ce hurlement. A cause de la demande curieuse que j’ai sorti au préalable, l’être délicat se met à m’observer, je la comprends pourquoi elle me dévisage; j’ai posé une question bizarre à quelqu’un que je ne connais même pas à par son nom « Rose » ; j’aurais agi de la même manière face à un inconnu. Une réponse sort d’entre ses lèvres que je comprends à moitié à cause de ma concentration braquée sur l’illusion sanguine établi fallacieusement sur les gants bleus océan que Karzik le benêt m’a donné.

« Non, monsieur, vous … avez pas. … … … … chaud … … veines. Du moins, … … … … , mais … … … … sang … … mains … … esprit. Je … peux pas … répondre … cela, … … … connais pas. ..., rassurez-vous, le sang … …. …peut attendre. … … …. il n’y en a pas, mais … … … … pas l’enlever maintenant. … … … … … … …, … … … … … … … … longtemps»

(Qu’est qu’elle a dit? J’ai entendu le mot « sang », « mains » « esprit ». Reprends-toi! Il faut que je me reprenne? Mais je n’y arrive pas, elles sont là, je les ressens!)

En entendant ces quelques mots, le sang éphémère commence à peine disparaître et m’extirpe peu à peu de ma légère catatonie comme si ces mots avaient déverrouillés une serrure chimique qui m’emprisonnait mon cerveau dans une cage impénétrable. Une autre parole légère me parvient à mes écoutilles entrouvertes grâce au relâchement de mon imagination hallucinante.

« Faites-moi confiance, le sang sur vos mains partira. Et puis, vous avez des gants maintenant. Vous ne le verrez plus. Il sera absorbé. Vous savez, cela ne tient qu’à vous. »

(Tiens! Je dois faire confiance à une personne que je connais à peine; oui mais celle est différente je le sens c’est étrange cette sensation cependant il ne faut pas que cela se fasse à l’aveuglette; car à un moment de faiblesse de ma part, elle pourrait en profiter pour m’avoir comme un bleu. Alors, fais attention à ce que tu vas faire maintenant? Tu commences à revenir à la réalité; ne gâche rien!)

Ces derniers mots ont fini par achever cette lente agonie où je me suis enfermé inconsciemment. Par la suite, mon corps a reconquis la moindre parcelle de peau, mes mains ne montrent plus aucun signe de tremblement; les restes de ma sueur froide continue de perlée dans ma nuque où les gouttes tombent une par une le long de mon dos qui frissonne par leurs contact.

Subséquemment, l’endorphine se met en œuvre, un calme serein envahit mon visage; un doux sourire reprend forme sur ma bouche sans quitter mes gants du regard; les retournant d’un côté de l’autre, je m’aperçois que l’illusion a disparu comme si une gomme magique était passée pour effacer un mauvais dessin.

(Enfin! J’ai repris mes droits sur ce qui m’appartient ; il faut que je continue sur cette voie en me centralisant sur autre chose!)

Émergée de mon paradoxe, j’entends la réponse du moine Karzik par rapport à la transaction que j’ai faite avec lui avant la cassure psychologique que j’ai eue. Il me rend la monnaie accompagnée par la belle l’épée verte sur laquelle que j’avais lorgnée sur l’étal. A cause de mes mains endoloris par les tremblements; je tiens à peine l’arme. Une décision hâtive m’est parvenue de suite qui consistait à la rentrer dans son nouveau fourreau pour qu’elle se repose à l’intérieur pour éviter que je la laisse tomber par terre à cause d’une autre crise et que j’abîme cette nouvelle acquisition.

Replongeant mes yeux avec insistance sur mes gants pour être sûr que l’illusion est partie à jamais. Je reprends mon calumet en ajoutant une feuille qui rend la fumée non toxique et parfumé à la menthe; refume tout en avalant la fumée pour essayer de m’embrumer l’esprit pour que la brume transparente permette d’enfoncer ses souvenirs douloureux et redoutés au plus profond de mon inconscience pendant un certain temps. Le bonze rasé se remet à discourir en prenant en même temps un bambou où des seaux remplis d’eau sont suspendues.

« Il faut que vous emportiez ça avec vous, vous aurez besoin d’eau sur le chemin. Mais c’est aux femmes de porter, c’est la règle !»

(Encore de l’eau! En définitive ! Je commence à comprendre! J’ai entendu l’elfe encapé parler d’équipe pour le Tournoi Millénaire, elle recherche quelqu’un! Qu’est-ça peut me faire? Tout le monde recherche quelqu’un ou une chose au moins une fois dans sa vie. Qu’est-que c’est encore ce tournoi? Je sens que je vais devoir encore tué pour sortir vivant de ce traquenard.)

Je distingue parmi la légère fumée mentholée sortant de mes narines telle un dragon; l’elfe dénommée Gwaë se dirigeait vers la porte massive et Rose jouait la porteuse d’eau. (Je voudrais bien l’aider par galanterie, mais c’est interdit par la boule à zéro et en plus je ressens encore de la faiblesse!)
Relevant mon regard vers la porte, d’un coin de l’œil ; je vois l’enfant pâle tourner vers moi. Je me retourne vers elle en relâchant la fumée translucide vers le haut.

« Merci à vous! »
dis-je en toute sincérité en espérant qu’elle est entendu sinon ce ne serait pas grave; c’est juste le geste qui compte.

Puis, l’elfe encapée a été rejoint par l’étrange acrobate qui s’est présenté sous le nom de Rasliak qui discutait avec elle précédemment. (Il me semble qu’il faut aller là-bas ; on dirait que tout le monde est en train de se réunir devant la porte; je sens que tout va commencer dès qu’elle sera ouverte!)

Décidé, je me dirige à mon tour vers la porte. Arrivé, j’aperçois une citation étrange près du passage clos que je n’avais pas remarquée au début qui disait « Seule l’eau vous laissera passer ». Ceux qui m’ont précédés c’est-à-dire Rasliak et Gwaë sont en train d’analyser le mur devant moi. (Mais qu’est-ce qu’ils foutent?)
Tout d’un coup, l’elfe encapée passant ses mains sur une chose que je ne peux distinguer provoque un vrombissement sourd comme si la terre au-dessus de nous a décidé de tomber sur nos pauvres têtes. Des mécanismes inconnus et insolites sont sortis le long de la façade rocheuse et une sorte d’appareil géant jaillit aussi d’où l’eau à l’intérieur est entreposée comme si elle attendait une réaction de notre part. (Ah ! C’est un sablier comme ceux que j’ai vu à Tahelta; c’est pour compter le temps, un truc comme ça !)

Regardant en me méfiant des incongrus systèmes qui sont apparus à cause de l’encapée; un curieux bruit de métal ressemblant à un cliquetis de pièces de Yus rebondissant sur le sol attire mon ouïe fouineuse. Écoutant une deuxième fois ce même schéma acoustique qui me semble que seul, moi, l’est attendu; car les deux autres énergumènes s’afféraient frénétiquement sur les mécanismes découverts.

Suivant ce cliquetis, je l’ai discerné enfin d’où il venait; mes pieds se mettent en marche automatiquement à ce doux son guidés par mes yeux. Quelques secondes plus tard, j’atterris devant la source du petit bruit; il provient d’un tuyau en métal rouillé qui cogne délicatement la roche sombre propulsé par deux plateaux en fer qui s’amusent à se balancer dans le vide; le tout caché dans l’ombre du pilier le plus proche. Déçu, que cela ne soit des yus qui sont tombés; j’approche ma tête pour observer l’énigmatique ferraille; soudain une chose froide et humide s’échoue dans ma nuque.

« Brrr… ! Par Yuimen! C’était quoi ce truc ! »

Enlevant un de mes gants, passant la main dans la nuque pour voir ce que c’était en goûtant ce que j’avais trouvé.

«Tiens tiens une goutte d’eau! Bah! Elle est salée! »

Je sors ma caboche du mécanisme en crachant par terre pour me dégager ce vil goût. Repassant mon appendice nu à l’intérieur. (Hé! Ça vient d’en haut, il y a de l’eau qui dégouline du renfoncement et du tuyau.)

Reculant d’un pas pour mieux voir le système, je remarque que les deux plateaux sont raccordés au tuyau penchant par des chaînettes noirâtres comme du charbon.

(Peut-être! Trésor derrière ! Comment ça marche? Allez ! Réfléchis pour cette fois avant te jeter dans la gueule du loup! De l’eau qui coule et une phrase qui dit « Seule l’eau vous laissera passer ». Je ne trouve pas!)

Me grattant le crâne jusqu’au sang pour trouver une solution. Par inattention, mon pied glisse sur une dalle humide faisant tomber ma main dégantée sur un des plateaux qui fit redresser rapidement le tuyau rouillé, puis utilisant l’autre main pour me relever, involontairement placé sur l’autre; la canalisation se met en équilibre et se bloque partiellement dans le renfoncement. Surpris, parce que j’avais fait; je recule encore une fois pour bien analyser ce qui s’est passé.

(Alors! Quand j’ai mis ces deux plateaux en équilibre, le tuyau s’est stabilisé horizontalement; là je me suis retiré et tout est revenu à la normale. Ouais ! Mais je ne vais pas le refaire comme je l’ai fait pour rester comme un pantin solitaire sans marionnettiste alors que les autres passeront la maudite porte et se feront les noix en or!)


« Ah non! Cela je ne le permettrais pas!» dis-je en grommelant dans ma barbe, parlant d’expression bien sûr, je n’ai pas de barbe.


(Il doit avoir un autre moyen ? La pièce principale de ce bordel est l’eau, tout doit être lié. Attends si tu mets de l’eau sur les différentes plateformes mouvantes tout en mettant la bonne quantité à chaque; cela peut marcher, à tester! Merci! Brave cerveau! Où trouver de l’eau? Je sais, ma gourde pourvue qu’il y a n’est assez!)

Détachant ma gourde, l’ouvrant je la déverse par petit jet d’eau sur les plateaux un à un. Le premier plateau droit remplit à moitié, la canalisation monte peu à peu jusqu’à atteindre son maximum; recommençant sur celui de gauche, le tuyau s’immobilise avec fracas sur les deux embouts du renfoncement.

(Bon qu’est-ce qui doit se passer? J’entends juste un écoulement dans le tuyau! Elle est où ma récompense ! Crididiou ! Je me casse le cul pour rien !)

"Hey, je crois que c'est bon de mon côté! Vous en êtes où vous autres?"

Dans un hâle mélangé d’énervement et d’apaisement, je crie d’une voix forte.

« Par Sithi! Ouaip, on dirait que c’est bon! Je l’espère! »

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 Sujet du message: Re: Chapitre 1 : Les Servants de L'Eau
MessagePosté: Mar 10 Nov 2009 17:04 
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Le semi-elfe était resté un moment prostré. Lorsqu’elle se tourna à nouveau vers lui, Rose s’aperçut qu’il était gagné d’une pâleur qui lui devait être inhabituelle. Blanche comme la neige, la teinte presque irréelle de sa peau le faisait sembler à un phantôme. Peut-être le phantôme qu’il croyait voir, ou voyait en effet dans ses pensées, faisait-il remarquer sa présence en conférant au rêveur un peu de son apparence phantasmatique. A quoi faut-il songer pour que nos pensées s’emparent de notre image, par des biais plus subtils et plus puissants qu’une simple grimace, qu’une lueur au fond des yeux ? Amaryliel avait déjà fait cela : l’autre jour, lorsqu’ils marchaient tous deux vers la ville après qu’il eut rencontré ce maléfique vieillard, Rose avait levé les yeux vers lui. Lors son attention était attirée par tout autre chose, il n’aurait donc pu remarquer la couleur que ses cheveux et ses prunelles avaient soudainement prise. Elle n’avait plus vu alors les yeux aux couleurs douces, chacun dans sa couleur, tous deux étaient noirs comme la braise éteinte, et le vent agitait sur sa tête des mèches presque blanches tant elles étaient sombres.
L’humain aux mains de sang était déjà presque sorti de son état… sanguinaire. Peu à peu, teinte après teinte, son visage reprenait son aspect naturel, l’immédiat reportait une victoire sur les souffrances du passé. Si réelles que soient les choses terminées, les impressions de l’instant les emportent souvent dans leur vitesse, du moins quand… il reste encore un point d’ancrage.
Sigdral finit par lever les yeux vers elle, des yeux parfaitement vides de toute émotion, de toute ombre évanouie dans les méandres de la mémoire. Il murmura quelques mots à son attention, accompagné d’un regard de pitié pour le fardeau qu’elle avait à porter. Puis, regardant autour de lui, il constata que l’humain était allé rejoindre Gwaënelle, et se hâta donc de le suivre. L’enfant n’avait pas tant d’impatience, ils avaient le temps. Son organisme s’était peu à peu habitué à la fraîcheur des lieux, et puis elle avait… cette chose, cette masse qui pesait sur son bras, cette armure qui ferait sur elle figure de déguisement. Posant le joug qui reliait les seaux, elle tenta de mettre la lourde tunique, sans en bien comprendre la composition. Cela était composé de minuscules mailles de fer, presque aussi fines et serrées qu’un morceau de laine grossièrement tricoté. Pourtant, si elles étaient petites, elles s’en étaient pas moins solides et massives, leur volume était dans la largeur. Ces mailles étaient couvertes, à l’intérieur comme à l’extérieur du vêtement, d’un épais tissu d’une teinte bleu sombre, qui paraissait plus clair à la lueur des chandelles ; ainsi, cela pouvait paraître un vêtement ordinaire… pour qui ne l’avait point soupesé.
Après avoir quelques instants cherché dans quel sens cela se pouvait mettre, elle trouva enfin : après avoir passé ses bras dans les manches, elle devait serrer les quatre sangles de cuir sur les côtés, deux à droite et deux à gauche.


(Du cuir bleu… voilà qui est curieux. C'est purement elfique cela, de produire un cuir bleu.)


Ainsi parée, elle paraissait quelque peu boursouflée, mais point tant que cela. C’est alors qu’elle entendit un grand fracas, vers la porte. Se tournant vivement de ce côté, elle put voir la haute elfe penchée sur quelque chose, et à côté d’elle Raliak et Sigdral qui regardaient de l’autre côté. Soulevant alors les seaux remplis d’eau glacée, elle s’apprêtait à se diriger vers eux lorsqu’elle se souvint qu’elle n’était pas seule à être restée près de l’autel. Se retournant vers Karzik, elle croisa son regard enchanté. Il se tenait là comme lorsqu’elle était arrivée, et dans ses yeux semblait se lire tout ce qu’il pensait, tout ce qu’il était ; heureux, voire exalté d’avoir mené sa tâche à bien, il regardait à présent ses… ses aventuriers courir à la tâche. Il avait précisément le regard d’une mère larmoyamment fière de voir ses petits voler vers leur vie, pourvus de sa solide éducation. Rose, saisie par cette ridicule attitude, ne sut comment réagir.

« Eh bien… au revoir, monsieur. Merci pour… les seaux. »

Ne voulant pas contempler le sourire béat de niaiserie que le moine aurait forcément, elle se détourna immédiatement et se dirigea vers les portes. La première chose qu’elle vit en passant le large pilier qui avait jusqu’alors soustrait à sa vue ses trois… « camarades », ce fut une immense chose qui était sortie du mur, très haut, à quelque distance de la porte.

(Ah. Comment cela peut-il s’appeler ? Un … hydraulier ?)

En effet, il s’agissait d’un titanesque sablier de verre épais et clair ou peut-être de cristal, attaché au mur par son centre et maintenu assez loin de la paroi pour qu’il puisse tout entier pivoter. Mais ce n’était point du sable qui était à l’intérieur, mais une eau sombre et peu fluide. Chose étrange, l’eau ne s’écoulait point, comme si le point central de l’hydraulier eût été obstrué.
Tout près de la porte, Gwaënelle s’agitait à quelque chose. Elle allait vers elle lorsqu’elle vit, à quelque distance, l’humain agenouillé auprès dune drôle de cuve, également fort occupé ; et encore plus loin, le fumant Sigdral – qui ne fumait plus – lever les yeux vers un troisième mécanisme sorti du mur comme par magie.


(Ils sont tous à la tâche… Je ne sers donc qu’à porter les seaux ?)

Passant derrière Raliak et Sigdral, l’enfant put remarquer la frénétique hâte de leurs mains gelées par l’eau froide. L’un reconstituait une sorte de tuyau démonté, le second tentait de faire quelque chose à un autre mécanisme qu’elle ne comprit pas. Lorsqu’elle aperçut, plus loin, l’ombre d’un troisième objet à quelque distance, elle courut vers elle, gagnée par la tension des autres, aussi rapidement que lui permettait le poids qui pesait sur ses épaules. Arrivée devant une sorte de table dans laquelle étaient encastrées plusieurs choses étranges, elle posa le joug et détailla des yeux l’incohérent spectacle qui lui était offert.

A gauche de l’étal étaient trois petites leviers, fixées dans la pierre. Au-dessus de chacun était gravé un petit symbole, à peine visible : un petit flocon de neige, une goutte d’eau et une sorte de petit nuage. Une légère couleur, appliquée sans soin, rendait le premier blanc, le deuxième vert et le dernier gris. A l’autre bout de la table était un objet comme l’elfe n’en avait jamais vu. Elle resta un instant stupéfaire, fixant le phénomène, puis éclata de rire. Dans un cylindre fermé qui formait une roue tournante, un petit denah courait sur place, courait en vain de toute la force de ses petites pattes, faisant tourner sa cage à toute vitesse. Devant lui, trois petites pierres rondes et blanches, posées dans un léger creux de la pierre. Enfin, au centre, se trouvait un large carré de pierre qui émergeait de la table.
Levant les yeux vers le mur, Rose découvrit… le mécanisme en lui-même. Trois tubes s’élevaient, prenant chacun sa base sur un superbe embarras de fines sculptures de verre ou de cristal, et qui faisait office de socle ; et s’élevant si haut qu’elle n’en pouvait distinguer la cîme. Disposés comme les points d’un triangle, ils étaient reliés entre eux par un étroit conduit. Les tubes, s’ils étaient parfaitement identiques, présentaient quelques différences : le premier, le plus éloigné de Rose, semblait contenir de la glace solide, jusqu’à un certain niveau à quelques mètres au-dessus d’elle ; le deuxième, plus proche, était rempli d’une curieuse eau presque bleutée ; enfin le dernier tube, outre qu’il était plus opaque du fait de la fumée qui gravitait à l’intérieur, était relié par le même genre de conduit de verre, également transparent, d’où partaient trois petits couloirs qui s’enfonçaient dans la pierre vers la gauche. Dans chacun des boyaux de cristal qui s’élevaient vers l’invisible plafond de la cathédrale, une petite pierre ronde et claire reposait tranquillement – posée sur la glace, flottant sur l’eau ou posée au fond, entourée de volutes grisées.


( Qu’est-ce donc que tout cela ? Alors…Trois tubes de verre, un petit denah qui court… on a dû lui donner quelque produit, ou quelque sort pour qu’il ne se rende pas compte de la vanité de sa course, mais enfin…Trois petites pierres, une dans chaque cylindre, et … à la fin, trois conduits qui mènent on ne sait où, dans le mur, vers la porte. Toujours trois, tout est en trois exemplaires…Et ce carré sur la table, qu’est-ce que c’est ?)


Ne voyant aucune inscription, elle passa ses mains sur la surface brute de la pierre, essayant d’y trouver une quelconque aspérité. Apposant ses deux mains à plat sur le pavé, elle tenta d’appuyer, y mettant toutes ses forces sans espoir que cela fonctionne. Pourtant, lorsqu’elle y mit tout son poids, le carré s’enfonça subitement dans la table avec un craquement sourd. Rose entendit un bris de verre et n’eut pas même le temps de lever les yeux avant de recevoir une pluie de petits éclats de cristal. Heureusement, elle ne fut pas blessée, et n’en reçut qu’une estafilade sur la joue d’où coula un mince filet de sang bleu. Secouant la tête pour faire tomber les derniers morceaux de verre, elle leva la tête : le canal qui reliait le tube de glace à celui rempli de brume avait explosé, et rien n’en restait.

(Hum… Bien. Il faudrait peut-être réfléchir un peu maintenant, j’espère que tout n’est pas perdu à cause de ce conduit détruit… voyons.
Les trois tubes contiennent de l’eau, sous ses trois états. À cause de mes sottises, le passage entre la vapeur et la glace est rompu. Une… sorte de pierre dans chaque, je suppose qu’il faut les mener dans les trois canaux qui partent là-bas.
Ce… ah ! Je n’y comprends rien. Le carré de pierre est comme un bouton, cela active le tout. En même temps, je ne pourrai pas l’utiliser beaucoup, cela demande toute ma force et je suis déjà… assez fatiguée.)


Bâillant, elle baissa à nouveau les yeux vers la table. Lançant un regard dédaigneux au denah qui trottait dans sa roue, et qui la laissait parfaitement perplexe, elle s’appuya sur la pierre et se pencha sur les symboles qui surplombaient les trois petits leviers. C’était bien cela, un flocon, une goutte et un nuage. Distinguant quelque chose d’autre au-dessus, elle approcha encore ses yeux de la table, et put lire un petit signe, un caractère de la langue elfique la plus ancienne, appartenant aux premières formes écrites que les peuples elfes avaient employées. Rose était parfaitement incapable de lire cette langue, si différente des caractères que l’on employait couramment à Luinwë, mais certaines ressemblances la mirent sur la voie d’une possible traduction. Elle se redressa, fébrile.


(Là, c’est Trois… Donc je suppose qu’ici ce sont Un et Deux. Oui, le Deux se reconnaît un peu. La Glace en Un, puis l’Eau et ensuite la Vapeur. J’ai activé le mécanisme, et c’est le lien entre la glace et la vapeur qui a éclaté… Mais dans l’ordre ç’aurait dû être l’eau. Ou alors, le Un est fixe mais pas le Deux ni le Trois… Bon, cela tourne dans ce sens-là, de la glace vers la vapeur. Mais pourquoi, en ce cas, le pont entre les deux s’est-il brisé ? Et toi, pauvre petit animal, tu cours, tu cours et tu ne sers à rien. Du moins je crois… Attends…)


Ouvrant sans aucune difficulté la porte de la roue, Rose souleva doucement le crabe qui continua à courir dans le vide. Le cylindre s’arrêta progressivement de tourner, et d’inquiétants craquements se firent entendre de toutes parts, de haut en bas, dans la machine entière. L’eau dans les tubes commença à s’agiter, quelque soit son état, la glace semblait enfler de façon fort menaçante, le niveau du liquide montait, la vapeur se mouvait en volutes furieuses et devenait plus dense, presque opaque. Sur la table, les trois leviers montaient et descendaient tout seuls à un rythme croissant. Affolée, Rose reposa le denah sur sa roue et se précipita sur les leviers, tenant de les stabiliser, de faire cesser leur danse frénétique. Par bonheur, ils étaient assez rapprochés les uns des autres pour qu’elle les pût tenir tous trois dans ses deux mains ; elle les bloqua en haut. Alors tout se déchaîna, les tubes se mirent à trembler tant la pression qu’ils devaient contenir était forte. D’un mouvement brusque, l’enfant abaissa tous les leviers ; cela se calma peu à peu, le niveau de l’eau baissa dans son tube, la glace se… détendit. La tension baissa dans les trois tubes et dans les nerfs de Rose. Soupirant profondément, elle prit garde à redresser un peu les leviers selon l’état des tubes, faisant attention que l’eau ne baisse pas trop, que la glace ne fonde point, que la vapeur de disparaisse pas.

(Ah, quelle horreur de machine… La prochaine fois tout explosera, je suppose. Bon, au travail. Il faut régulier les levier sans cesse, vais avoir du mal à le faire à une seule main. Mais bon. Oh, je t’ai remis dans le mauvais sens, toi. Tu courais vers la gauche, non ?)

Fidèle à sa légendaire vivacité d’esprit, Rose contempla le petit crustacé un moment.


(Dans l’autre sens… Tu cours dans l’autre sens…Hum hum.)

C’est alors qu’un grondement résonna à nouveau. Levant les yeux vers son origine, la brune elfe vit avec stupeur que l’hydraulier s’était mis en marche. L’eau noire coulait à présent, inéluctablement, par la mince écluse, accompagné par des battement d’un réguliers d’une horloge. S'adressant au crabe, Rose se tourna vers lui et s’écria :

« Tu cours dans l’autre sens et voilà que le temps est décompté ! Allons, toi cours bien, je crois savoir à quoi tu sers. Si tu es là, c’est pour donner un sens de rotation, tout simplement. La machine tourne dans le même sens que toi, et avant que je ne te soulèves tu tournais dans le mauvais sens. Maintenant l’ordre devrait être correct, de la glace vers la vapeur en passant par le liquide. C’est cela, non ? »

Elle regarda les tubes imposants.

« J’espère que c’est cela. »

(Donc-les-trois-pierres-doivent-aller-dans-les-trois-conduits-là-bas-et-pour-cela-je-dois-faire-passer-la-pierre-de-glace-dans-le-tube-d’eau-puis-les-deux-dans-le-tube-de-vapeur-et-voilà.)


Alors qu’elle jetait un œil à l’hydraulier, Rose entendit la voix de Raliak crier :


« Hey, je crois que c'est bon de mon côté! Vous en êtes où vous autres? »

Il n’en fallut point davantage, ce moment d’inattention fut décisif. La pression monta à nouveau dans les tubes et avant que Rose y put faire quoi que ce soit, la glace devint trop volumineuse pour que la mince couche de verre puisse lutter contre son expansion. Le tube explosa à son tour, mais cette fois c’était différent. Ce fut un déluge de verre qui s’abattit sur l’enfant, qui eut le temps de se protéger le visage et les mains. Les éclats de verre se mêlaient aux éclats de glace, et tout cela en tombant sur les dalles de marbre produisit une sorte de douce musique, un long son cristallin et harmonieux. Le tube n’était donc pas infini, mais il devait s’élever beaucoup plus haut que le point où il se perdait à la vue. Malgré la cascade qui l’assaillait, Rose entrevit l’état des deux autres tubes, également prêts à éclater. Se protégeant le visage d’une main, elle s’empara de l’autre des leviers, et les maintint assez bas malgré la force qui les tirait vers le haut. Lorsqu’enfin l’averse fut terminée, elle les régla plus précisément, et tout revint dans l’ordre ; du moins, pour les deux tubes restants.

(Un en moins… La glace détruite ! Est-ce perdu, à présent ? Ah, si seulement cela pouvait fonctionner malgré tout…)


Elle n’avait pas entendu, à cause de ce charmant vacarme, le cri de Sigdral. A l’adresse des deux autres, elle cria à son tour :


« Ah… Je vous rejoins tantôt ! J’ai… brisé la glace.»


Le premier levier, celui qui régulait la pression de la glace, s’était de lui-même brisé en deux, inutilisable et inutile. En y regardant de plus près, l’elfe remarqua que le petit caractère au-dessus, le Un qui lui donnait la première place dans le cycle, avait disparu.

(Bon. C’est logique, si la glace est détruite, c’est à l’eau d’être la première et la vapeur ensuite. En revanche, si je pouvais trouver…)

Les chandelles étaient assez nombreuses autour d’elle, bien que certaines eussent été éteintes par la pluie de glace ; l’honnête clarté permit à Rose, en balayant du regard le sol à l’entour, de s’assurer que la pierre qui contenait le tube détruit ne gisait point au sol parmi les débris. Elle devait faire vite, l’hydraulier écoulait son implacable décompte avec une fidélité sadique. Il ne restait guère que peu d’eau dans sa partie supérieure. Continuant d’une main à maintenir en place les deux leviers restants, l’elfe vérifia que le denah courait toujours et qu’il ne montrait pas de signe de fatigue ; ses yeux sombres se posèrent sur les seuls objets qu’elle n’avait point encore regardé : les trois petites boules qui reposaient dans un creux de la table. Gardant un œil sur les tubes dont la pression était de plus en plus instable, elle les saisit délicatement une à une pour les observer ; et ce qu’elle vit n’était pas commun.

C’étaient trois étranges pierres, fort probablement semblables à celles qui gravitaient dans les tubes. La première quelle examina, dans la tension de l’urgence, était une boule d’eau. Non point solide, ce n’était pas de la glace, cela était comme… une bulle d’air dans l’eau ; mais c’était cette fois l’élément aqueux qui, solidaire à lui-même, formait ce rond parfait. Chose amusant, cela rebondit légèrement lorsque Rose la reposa dans son réceptacle rocheux. Parfaitement transparent mais altéré par instants d’inexplicables ombres, cela semblait rayonner d’on ne savait quel éclat. C’était également le cas de ses deux sœurs, une sorte de lumière invisible en émanait.
La deuxième pierre permit à l’enfant de se souvenir que chacune correspondait à un des trois états. Celle-ci était la Glace, boule de givre absolument lice, de l’albâtre le plus pur teinté de ténébreux reflets.
Le dernier de ces captivants cailloux était peut-être le plus fascinant de tous ; c’était la Vapeur. Comme enfermée dans une sphère de cristal, une fumée grise s’agitait paresseusement avec de lancinants mouvements. L’esprit se perdait à contempler cet incessante révolution de volutes bleutées, de soudains vides aussitôt comblés par de nouveaux filets de brume. Les nuées, pourtant, n’étaient encloses par aucune substance solide, elles gravitaient dans cette forme de sphère aux mouvement égocentriques.

Il ne restait que quelques minutes, et l’hydraulier aurait laissé filé toute son eau vers le bas. S’assurant que le pauvre denah courait bien dans le bon sens, dos à la porte, Rose régla parfaitement les leviers, l’encourageant de quelques mots distraits. Puis, après quelques secondes de concentration, elle s’appuya d’une main sur le carré de pierre qui servait de déclencheur à tout le mécanisme. Sa main gauche était occupée par la régulation de la pression dans les tubes, elle ne pouvait y mettre tout son poids. Rien ne bougeait, elle n’était pas assez lourde.


(Ah… Je peux encore tenter comme cela, j’espère que tout tiendra le coup… J’aurais préféré ne pas en arriver là, mais bon.)

Faisant preuve d’une vivacité de pensée qui ne lui était pas coutumière, elle mit en œuvre le résultat des réflexions qui s’agitaient dans son esprit depuis qu’elle avait découvert la machine. Après avoir réglé le niveau de l’eau dans le tube à la hauteur du conduit qui menait vers l’autre tube, elle bloqua au mieux les leviers avec les pierres, espérant qu’elles seraient assez solides pour les maintenir en place ; puis bondit lestement sur la table et sauta sur le cube ; elle ne pouvait mettre plus de poids que celui de son corps alourdi par l’énergie du saut. Enfin, se rendant à ses raisons, le carré daigna s’enfoncer dans le même sourd grondement ; Rose se hâta de redescendre au sol et de reprendre le contrôle des manettes de pression, et regarda. L’effet ne se fit point attendre : l’engrenage trembla, la pression augmenta quelque peu, la pierre d’Eau roula lentement dans le conduit où le liquide, contrairement à tous les lois physiques, ne s’engouffrait pas, et atteint le tube de Vapeur. Les deux sphères réunies s’entrechoquèrent avec un tintement cristallin, puis s’immobilisèrent.

(Parfait… Par Yuimen, quel froid ! A la Glace à présent. Si seulement j’arrivais à trouver…)


A nouveau sur la table, agenouillée sur la pierre brute, elle atteignait tout juste le bas du cylindre qui s’élevait jusqu’aux cieux. Celui-ci était relié à un canal de verre qui se divisait en trois boyaux, il fallait donc les trois pierres sans faute, et le tube de glace était détruit. Par chance, par bénédiction de ceux qui avaient construit cet agencement compliqué, il lui en restait une, de pierre de Glace, il suffisait qu’elle pût l’introduire dans le cylindre et, si Moura le voulait, la sphère remonterait jusqu’à ses sœurs… Défaut de construction ou dernière chance laissé au maladroit, il existait une petite trappe pratiquée dans le piédestal du tube. Ne restaient que quelques secondes avant la fin du décompte. La jeune elfe finit par trouver l’ouverture, débloqua l’attache et y posa rapidement la belle pierre, qui roula dans le fond du cylindre, entourée des furieuses nuées. Rose ne respirait plus, debout sur la table. Il fallait qu’elle remonte, sinon tout cela n’aurait servi à rien et sûrement la porte ne s’ouvrirait plus…
Soudain, la gemme ronde vacilla, roula sans que rien ne lui en eût donné l’impulsion, et se souleva légèrement du verre. Dès lors, après avoir un instant hésité, elle fila vers le haut et rejoignit les deux autres sphères. Les trois pierres roulèrent enfin, chacune dans un canal, et disparurent dans la pierre du mur. Rose les entendit rouler, saisit vivement les deux gemmes qui lui restaient et s’élança pour suivre ce bruit. Cela se dirigeait à toute vitesse vers la grande porte, les tubes devaient être légèrement inclinés vers le bas. Lorsqu’elle arriva aux côtés de Gwaë, Raliak et Sigdral, tous quatre purent entendre les pierres s’arrêter soudain, toutes en même temps. Un silence parfait plana dans la galerie, tous attendaient ce qui s’allait produire. Cela durait, la porte restait close, le mécanisme semblait éteint. La tension montait parmi les membres du piteux groupe. Aucun déclic ni grincement ne vint troubler le lourd silence. Rose baissa les yeux vers les autres.

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Dernière édition par Rose le Sam 12 Déc 2009 22:50, édité 2 fois.

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 Sujet du message: Re: Chapitre 1 : Les Servants de L'Eau
MessagePosté: Mar 10 Nov 2009 19:30 
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Le bruit de bris de verre figea Rasliak dans sa cuve. Il ne sentait même plus le froid de l'eau qui traversait sa tunique, atténuant peu à peu la sensibilité de sa peau. Son esprit s'était vidé, obnubilé par la lente et théâtrale compréhension de ce que ce bruit signifiait: Rose avait sans doute endommagé son mécanisme, et il y avait fort à parier que tout leurs efforts serait vain. D'un autre côté... Il avait œuvré à l'achèvement de son épreuve sans même songer à...

Il secoua la tête, afin de sortir de sa torpeur. Après tout, s'il devait en être ainsi. Il lui faudrait commencer à prêter attention à ce qu'il savait. Il réalisa soudainement qu'il ne sentait plus ses jambes, et se hissa hors de la cuvette. Il se redressa à grande peine, luttant contre le froid qui anesthésiait ses sensations et se dirigea, boitillant légèrement, vers la porte. Après tout, c'était là-bas que l'on saurait si tout était perdu ou bien si l'épreuve était un succès.

Il y parvint peu après Gwaë, et fut rapidement rejoins par Sigdral. La petite Rose les rejoins quelques instants plus tard, visiblement elle avait réussi à terminer malgré tout son épreuve... Quant à savoir si cela suffirait à déverrouiller cette maudite porte...

Tous pouvaient entendre le roulement de quelque chose dans le mur, faisant le tour de la salle, partant du point d'où venait d'émerger Rose, traversant un mécanisme que Rasliak ne pouvait correctement discerner, sans doute celui sur lequel avait travaillait Sigdral, puis le tube que le voleur avait construit, avant de rejoindre la porte.

Soudain le bruit s'arréta, de même que la respiration des 4 compagnons. Tous attendaient, anxieux et tendus, de voir ce qu'il allait advenir... L'hydraulier continuait son décompte lugubre, et à chaque goutte d'eau qui s'écoulait, la tension montait.

Et soudain, le sablier se tut. La fin du décompte annoncée, la porte toujours verrouillée. Le groupe déconfit et défait.
Rasliak ne savait s'il lui fallait se réjouir que tout cela s'arrête ici, ou bien s'il était déçu de ne point pouvoir aller plus loin... car malgré tout, sa curiosité était bien trop forte pour qu'il l'ignorasse.

Ce fut Gwaë qui rompit le silence: se tournant vers Rose, un air furieux peint sur le visage, elle l'apostropha d'un ton empli de fureur

"Toi! C'est de ta faute si tout à échouer! Tu as brisé ton épreuve, et maintenant nous voilà tous coincé ici par ta faute! Grâce à toi, jamais je ne pourrais..." Ses mots devinrent incompréhensibles, déformés par la colère contenue dans sa voix.

(Elle est bizarre quand même cette elfe... Elle à l'air d'en savoir énormément sur ce Tournoi Millénaire... Comme si elle était déjà venue... On dirait qu'elle sait ce que l'on peut avoir à y gagner... Et pourtant, l'avertissement... Bah, on verra plus tard!) Le voleur fut sortit de sa refléxion par le martèlement martial des pied de l'elfe sur le dallage de pierre. En effet, se détournant de Rose, elle se rua vers le sablier, avant de le percuter avec force. L'immense objet ne broncha pas, mais Gwaë ne s'arréta pas là: les traits déformés par la rage, elle s'acharnait sur l'hydraulier, le ruant de coups de pieds et de poings. Un spectacle qui aurait pu être cocasse, une jeune elfe occupée à corriger un sablier qui devait faire prêt de 2 fois sa taille, si la situation n'avait pas été aussi sombre.

Rasliak perçut Sigral du coin de l'oeil, qui s'avançait en courant vers Gwaë:

(Allons bon? Lui aussi il s'est grillé une connexion? Il vont quand même pas démolir le... Si? non...)

Curieux, il s'avança à la suite du semi-elfe...

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Dernière édition par Rasliak le Mer 11 Nov 2009 15:24, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Chapitre 1 : Les Servants de L'Eau
MessagePosté: Mer 11 Nov 2009 00:05 
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Un son mélodieux de verre fracassé retentit infiniment à mon ouïe elfique escorté par une voix enfantine.

« Ah… Je vous rejoins tantôt ! J’ai… brisé la glace.»

(Oulà! J’ai l’impression qu’il y a eu du grabuge dans le recoin de Rose!)

Laissant le trouble ambiant s’échappait peu à peu de mon esprit et le boulot sur le mécanisme terminé, je rejoins mes compagnons dont celui le plus proche est la sublime elfe encapé pour voir le résultat de l’étrange labeur auxquelles nous avons été confrontés.

Tendant l’oreille à l’affût pour entendre le moindre déclenchement qui prouverait l’accomplissement de l’énigme. La respiration saccadée, une pression noueuse me crispe le bras de mon dos au fil du temps qui passe représenter par les gouttes qui tombent dans l’hydraulier. Mon esgourde à son poste ne capte juste un carillonnement furtif comme si une souris faisait son tunnel dans la roche fraîche et humide de la salle.

Tout d’un coup, tout s’interrompt; ma respiration coupée volontairement pour pouvoir choper le bruit en cours de route, mais rien ne se passe. Je pousse un profond soupir, les yeux écarquillés en observant la porte en bois d’en face qui ne s’ouvre pas.

Une petite colère fait son ascension tout en mordant mes lèvres jusqu’au sang pour cloisonner le moindre mot produit par l’irritation grandissante; regardant tour à tour les compagnons de voyage comme pour chercher une réponse à cette situation; puis je jette un coup d’œil bref sur le sablier d’eau qui a finit sa course.

(Temps écoulé, porte toujours verrouillée! Pourquoi elle ne se débloque pas? Peut-être c’est la faute de Rose? Cela ne se peut; même si elle a cassé un élément qui ne fallait pas, il n’y aurait pas eu le bruit dans les murs! C’est quelque chose d’autre, mais quoi?)

Marmonnant une petite prière à Sithi, belle déesse de la Lune pour trouver une solution.
« Sithi, astre bienveillant et écarlate, celle qui nous protège de l’Ombre, par le Crépuscule, guide nos pas et notre volonté dans l’inconnu; continue à veiller sur mes enfants! »

Soudain, une voix féminine hautaine se fait entendre.

"Toi! C'est de ta faute si tout à échouer! Tu as brisé ton épreuve et maintenant nous voilà tous coincé ici par ta faute! Grâce à toi, jamais je ne pourrais..."


Désignant Rose par ces verbes accrocheurs, déjà énervé par le pétrin où nous nous trouvons, mes lèvres se délient rageusement, c’est la goutte d’eau qui a fait déborder le vase.

« Laissez-là ou vous allez tâter de mon courroux! Ce n’est pas de sa faute si cela n’a pas marché, vous aussi; vous avez pu faire une erreur! »

Par la suite, je la vois se dirigeait furieusement vers le sablier d’eau en y déversant toute sa fougue violente à travers ses gestes. (Purée qu’est-ce qu’elle fout celle-là? Nous sommes assez dans la panade comme ça! Il faut l’empêcher d’amplifier le problème!)

Ne voyant personne y faire quelque chose, je défais et enlève ma cape et pose mon arme doucement sur le sol pour éviter les accidents à côté de la porte; puis d’un pas convaincu en m’approchant calmement de Gwaë toujours en train de se défouler sur le pauvre hydraulier. Je la guette tel un chasseur sur sa proie, dans un élan désespéré je fonce sur la fille, ressemblant à un chien enragé, en essayant de l’attraper par l’un de ses bras, tentant de la maintenir avec une clé qui me permet de retourner son bras et de le placer en dessous de sa propre carotide et d’appuyer mon coude entre les omoplates de l’elfe pour la calmer, cela ne marche que durant un temps.

(Arghh… ! Elle est forte la coquine!)

Subitement, à cause des coups répétés le récipient fragile se brise sous le choc; des débris de verres et de l’eau jaillissent par volée. Pris par surprise, je sens quelques morceaux qui m’entaillent superficiellement ma joue et de l’eau qui a mouillée mes bottes. Dégageant ma prise temporaire, j’attrape Gwaë par la taille et m’écarte d’un bond en arrière pour éviter l’eau en l’entraînant dans mes bras. Durant le feu de l'action la chaleur corporelle de l'elfe réchauffe mon corps trempé et refroidi à cause de l'eau. Troublé par cette intense instant, je chute maladroitement sur Rasliak telle un boulet sur le pied d’un artilleur.

« Oups… ! »

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Dernière édition par Talion le Mar 22 Déc 2009 23:39, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Chapitre 1 : Les Servants de L'Eau
MessagePosté: Mer 11 Nov 2009 15:46 
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Rasliak observa tour à tour Gwaë qui s'acharnait sur l'hydraulier afin de passer sa colère- geste puéril s'il en était, mais le voleur pouvait comprendre que la frustration de l'elfe la poussât à de telles extrémités- et Sigdral le semi-elfe se ruer vers elle pour tenter de la restreindre dans ses élans destructeurs. Il la ceintura, avant de tenter de l'immobiliser par une clé savante, qu'elle n'eût malgré tout aucun mal à défaire avant de relâcher à nouveau sa fureur sur l'instrument compteur.

Le voleur aux yeux verts se préparait à intervenir, car en effet la situation requérait un intervenant supplémentaire pour parvenir à maîtriser l'elfe en furie, mais il se figea lorsqu'un craquement lugubre fit résonner la cathédrale: l'immense hydraulier se fendit sur toute sa hauteur, avant de relâcher dans un torrent démentiel toute l'eau qu'il contenait. Le fracas ajouté au déluge aquatique qui déferla sur le semi-elfe poussa ce dernier à effectuer un bond non-maitrisé en arrière, attrapant la jeune elfe afin de se placer hors d'atteinte de l'eau glacée. Ses mains effleurèrent au passage la poitrine de l'elfe, avant de se fixer fermement sur sa taille pour l'amener à lui, ce que descella le regard attentif du voleur:

(Heey! il en profite le salaud! Je suis sûr de l'avoir vu la tripoter au passage!) se dit-il, esquissant un rictus moqueur, qui fut rapidement balayé par une douleur fulgurante au pied.

En effet, Sigdral, emporté par son élan et déstabilisé par le poids de l'elfe qu'il tenait encore par les hanches, venait de se répandre lamentablement sur le dallage humide et froid de la salle. Tout cela eût été fort cocasse pour le voleur, si le coude de Sigdral ne s'était pas abattu avec force sur son gros orteil. La douleur qui en résulta fusa à travers tout son corps, et il sentit nettement son orteil malmené clamer sa désapprobation par le biais d'une décharge nerveuse ma foi fort désagréable, qui prit le voleur au dépourvu, et il lâcha une exclamation pathétique, antithèse de la virilité, antinomie de la masculinité. Il tenta vainement de la dissimuler derrière une ire factice: ni une ni deux, empoignant le semi-elfe par le haut de sa tunique, il le releva brusquement, et le propulsa d'un geste colérique vers le fond de la salle. Malheureusement, le semi-elfe perdit à nouveau l'équilibre, et se rétama à nouveau. La seule différence étant que cette fois-ci il percuta la jeune Rose. Le voleur fut tout d'abord prit de remord en suivant la trajectoire du corps de la jeune enfant qui finit par heurter la porte, puis se ravisa.

(Ah, m...! Roh, et puis elle avait qu'a pas être là!)

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Dernière édition par Rasliak le Mer 11 Nov 2009 19:15, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Chapitre 1 : Les Servants de L'Eau
MessagePosté: Mer 11 Nov 2009 18:59 
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Raliak et Gwaënelle semblaient suspendus, leurs yeux étaient tournés vers la clepsydre ou vers la porte désespérément close ; l’on voyait que tous leurs sens étaient tendus vers une réaction, un bruit, un mouvement. Sigdral, au contraire, montrait des signes de la plus grande anxiété, le souffle saccadé, un léger tremblement l’agitant par moments. Rose n’était pas moins tendue, elle savait très bien qu’elle avait réussi et que si les pierres étaient allées jusque là, c’était qu’elle n’était pas la seule. Pourquoi, alors, cette maudite porte ne s’ouvrait-elle pas ? À force de lutter pour déclencher le mécanisme qui la devait déverrouiller, elle n’avait même plus envie de savoir ce qu’ils trouveraient derrière. Elle songea au coffre, où qu’elle aille il ne fallait pas l’oublier.
C’est alors que l’hydraulier prit fin. Les dernières gouttes de l’eau gluante churent parmi leurs semblables, et la partie supérieure du vain appareil demeura vide. Le silence, ainsi, était parfait, et l’angoisse n’en était que plus lourde. Quelques secondes passèrent ainsi, les camarades n’osaient plus se regarder. Rose parvint à tourner la tête vers l’autel, et put voir Karzik ranger silencieusement ses armes sans se dépourvoir de son sourire satisfait ; ils ne tireraient plus rien de lui, même s’ils devaient passer dans cette cathédrale plus de temps qu’ils n’avaient prévu d’y rester.


(Ah, qu’avons-nous prévu, de tout cela ? Moura, quel est encore ce jeu ? Cela ne vous suffisait pas, déesse, de jeter les gens sur des îles désertes, votre amusement exige-t-il donc toute cette mascarade ? Et où donc, ô, déesse, avez-vous trouvé ce pauvre petit moine qui nous sert d’hôte ? Il me semble qu’il n’a rien de comparable au vieil Sualef, qui vous a lui-même offert sa vie… le petit Karzik n’a pas même la moindre affinité avec l’eau, cela se sent, cela se voit sur son visage. Faites cesser cette attente, nos hôtes, ou l’un de nous va perdre le contrôle de…)

[i]Soudain, une voix furieuse retentit sous les arcades. Une voix claire et hargneuse, la voix d’être être dont les nerfs ne pouvaient plus supporter l’attente qui se mêlait de déception. Un sentiment douloureux ne l’est jamais moins que quand il s’obstine à rester incertain.
[/i]

«Toi! C'est de ta faute si tout à échoué! Tu as brisé ton épreuve, et maintenant nous voilà tous coincés ici par ta faute! Grâce à toi, jamais je ne pourrais, jamais je ne, je… »

C’était à Rose que la gracieuse elfe, éperdue de désespérance et bouleversée par la cruelle déception qui semblait attendre toutes ses ambitions, s’adressait en ces termes. On sentait, dans sa voix, poindre à la fois la rage et les larmes. Elle ne parvenait plus à parler, pourtant elle continuait. Lançant un rapide regard aux deux autres, l’enfant comprit qu’elle n’était pas la seule à ne plus saisir un mot de ce que disait la pauvre elfe amère. Rose recula d’un pas devant l’agression, mais ce fut Sigdral qui réagit le premier.

« Laissez-la ou vous allez tâter de mon courroux! Ce n’est pas de sa faute si cela n’a pas marché, vous aussi, vous avez pu faire une erreur! »

Cela ne calma guère la désespérée, qui changea cependant de trajectoire pour s’abattre sur l’hydraulier désormais silencieux.

« Mademoiselle, je vous assure… Le tube a cassé, mais j’avais une autre pierre alors je l’ai mise dans le piédestal, et j’ai eu bien peur mais elle est finalement montée, regardez, je n’ai plus que deux pierres maintenant, revenez… »

Ce confus discours n’eut point l’effet qu’il n'espérait point avoir, et la clepsydre subit une première volée de coups – ce qui était assez juste, après tout c’était sa régularité à tendance maniaque qui les avait tous mit dans cet état. Sa rage était compréhensible, et elle avait eu la force de détourner sa colère vers un objet inanimé qui, vraisemblablement, ne leur servirait plus de rien, à moins peut-être de réussir à le retourner dans l’espoir de remettre en marche le décompte ; mais, quand bien même ils parviendraient à faire pivoter cette immense masse de cristal à la structure métallique, les mécanismes étaient en place et l’on n’y pouvait plus rien faire. Les pierres n’auraient pas dû rencontrer le moindre obstacle, pourtant…
Le mouvement des assistants de cette scène douloureuse scène fut synchrone : tous trois s’avancèrent vers la jeune elfe aux cheveux bleus volant devant ses yeux pleins de larmes. Raliak et Rose ne firent rien, ou n’en eurent point le temps, mais Sigdral se jeta sur elle et la ceintura. Le combat fut rapide et confus, Rose était derrière Raliak et ne pouvait voir ce qui se passait. La pierre d’eau tomba de sa main et roula sur le sol, elle se hâta de la ramasser. Elle ne servirait probablement à rien, mais elle était si jolie ! En se relevant, elle se tourna vers ses compagnons mais n’eut point le temps de constater l'avancement du combat : une masse sombre s’abattit sur elle tandis que résonnait un étrange cri suraigu, la heurta de plein fouet et roula sur les dalles couvertes d’une large flaque d’eau.
L’enfant vola en arrière, et ne fut arrêtée que par la dure surface de la porte ; le choc fut violent, encore eut-elle beaucoup de chance que les battants fussent en bois et non en métal comme l’était l’encadrement ouvragé. Son dos heurta brutalement le vantail, puis sa tête. La jeune fille resta un moment affaissée, la tête basse, supportant la douleur ; elle laissa échapper une plainte étouffée tandis que l’écho du choc s’estompait rapidement. Pendant ce temps, Gwaë parvint à se calmer, et si l’on en croyait les barbotements Sigdral devait s’être relevé.


« Je n’ai rien fait, je vous promets, même si le tube est brisé cela marchait quand même… »


Soudain, un bruit les firent tous taire. A l’intérieur des murs, un léger cliquetis tinta, le chant caractéristique des somptueuses pierres d’Eau, de Glace et de Vapeur se fit entendre par trois fois. Rose sentit dans son dos la porte trembler, un grondement parcourut les murs et fit le tour de la galerie, se répandant jusque dans les colonnes de marbre. La brune elfe se leva et s’éloigna de la porte, juste à temps pour ne pas être écrasée par son poids : comme mus par une force dont la source était invisible, les deux battants s’ouvraient lentement, avec une nonchalance solennelle et magistrale. Les quatre compagnons, querelles et reproches oubliés, fixaient cette porte qui ne devait plus s’ouvrir, et qui pourtant leur livrait passage vers… vers quoi ? Rose, sans quitter tout d’abord des yeux les battants qui s’étaient immobilisés, laissant juste l’espace pour un être de passer, courut chercher son coffre, qu’elle posa près des autres.

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