Keynth a écrit:
La Petite était plus vexée par la réflexion du grand guerrier que par celle de son gentil compagnon cartographe et elle le rassura alors :
« C’est pas grave, ça fait aussi du bien le silence parfois. Je veux pas te perturber dans ton travail de toute façon. Applique-toi bien, moi je vais profiter du paysage... Il n’y a que ça de bien à faire sur ce grand caillou en activité... »
Assise au bord de la falaise juste devant Seldell, elle contemplait avec fascination le merveilleux spectacle qui s’étalait sous ses yeux. La mer au loin s’étendait jusqu’à l’horizon et brillant d’une lueur éclatante, chavirait les reflets du coucher de soleil, qu'elle ne voyait malheureusement pas de ce point de vue. Elle en venait presque à oublier cette neige éternelle lorsqu’elle contemplait ce grand désert miroitant. Sans doute le sable était il encore brûlant... Et puis, au loin, elle discernait même d’entre les vagues une étrange petite avancée de terre verdoyante.
( Drôlement curieux de trouver de la verdure juste au bord d’un désert...)
Et elle continua ainsi pendant de longues et captivantes minutes, laissant onduler son regard entre terre et mer au rythme mélodieux de la plume...
« BOUH ! »
Heureusement il avait été là pour la retenir, et comment aurait-il pu en être autrement ? Seldell avait à présent achevé et parachevé son travail qu’il estimait plus que satisfaisant et venait de tirer subitement la Petite de ses contemplations. Elle se redressa vers l’arrière d’un sursaut, rattrapée par le jeune cartographe
« Seldell ! », cria-t-elle de sa petite voix suraiguë qui pouvait en agacer plus d’un, « Tu t’es même pas rendu compte de la frousse que tu m’as faite ! N’importe quoi... T’as eu de la chance que je ne sois pas tombée en bas ! T’aurais fait quoi, hein ! »
Il l’avait à présent tirée en arrière et la tenait fermement entre ses jambes, frottant vigoureusement sa chevelure immaculée pour l’agacer un peu plus encore...
« Andelys serait allé te chercher en bas tiens ! Je dois pas prendre de risque moi, tu te souviens ? " »
Petit sourire en coin, c'était une boutade.
« Tss ! Non mais qu’est ce que c’est que ces manières, franchement ? », lui retorqua-t-elle aussitôt, mi figue, mi raisin.
Le sourire de son ami l’avait un peu déridée et elle hésitait sur le comportement à adopter...
( Je fais quoi, je ris ou bien je lui fais encore un peu la tête ? )
Finalement elle décida de jouer la fausse malheureuse jusqu’à leur retour au campement à coup de « tu veux te débarrasser de moi, personne ne m’aime » dissimulés derrière de jolis sourires enjoués. Cette petite discussion enfantine s’était transformée en un véritable jeu auquel Andelys n’avait pas voulu prendre part, les regardant marcher à quelques mètres devant lui tout en secouant la tête...