« Tome du savoir… manuel d’ouverture de mécanisme, hein ? »
Amaryliel se gratta un instant la tête en se demandant si tout cela n’était qu’une farce et il avait le droit de se demander cela. En vertu de tout ce qu’il avait subi pourquoi, oui, pourquoi avoir la solution juste devant ses yeux ? C’était trop facile, trop évident, trop illogique ; cela se résumait en une subtile solution fantoche, une pseudo-faille dans un système parfait et encadré alors, pourquoi ne pas l’avoir vu plus tôt ? Peut-être que notre sindel avait l’esprit embrumé par des idées irréalistes quant à sa condition ici, ou bien pensait-il que cela était vain. Peu importe, il répondit avec éloquence et relativisme à Bölin une chose un peu hors de sa personnalité :
« En même temps… si tout était fait pour que nous perdions, à quoi bon ? »
Il eût un sourire franc et sincère en direction du torkin qui se révéla comme un courtois merci en faveur dudit petit être ; ils avaient une piste stable ou du moins, ils le croyaient car rien n’était vraiment sûr dans cet énigmatique salon. A ce moment là, Amaryliel pensa qu’ils furent tous trois au (…sommet de l’incompréhension… ) il acheva par : ( j’ai brillé d’avoir répondu avec succès à un indice qui me rend aussi bien absurde qu’inefficace.. quel pitoyable je fais ! ) Etait-ce le point culminant du déraisonnable ? En tout cas, rien n’était effectivement logique : un vieux sage emprisonné, une énigme, une bibliothèque magique, des livres aux aspects scellés… aucun aspect sain, aucune allure logique !
Car les trois avaient gagné un précieux indice mais aucune solution car comment bouger ce qui est collé ? Peut-être qu’il n’y avait pas de livre à déplacer en réalité ? Le fanatique désavoué se voua à une autre réflexion sur cette impasse :
( Bon et bien, si nous résumons nous voyons que si on frappe le bois, il résonne de manière métallique, peut-être ce qu’il y a derrière. Quand nous avons tenter de déplacer la bibliothèque, nous avons constater que cela était fort impossible ; puis, maintenant il y a ces deux tomes qui résident devant nos yeux sans la moindre capacité de les retirer. Un peu comme si la vérité, la solution se tenait devant nos yeux mais que nous ne pouvons pas la prendre…)
La solution était dans la pièce, dans l’esprit des « compétiteurs » mais il y avait juste une serrure qui les empêchaient d’ouvrir les portes du mystère et d’enfin résoudre cette, avouons-le, intéressante impasse. De l’état de blasé septique, l’elfe passa au sérieux amical désireux de trouver une réponse à tout ça. Il scruta du regard une dernière fois un peu tout puis regarda une dernière fois le sage avant de tenter une expérience inédite. Il se disait qu’il avait peut-être trouver mais qu’avant il devait se concentrer sur cette fois, sur un petit quelque chose qui le titillait tacitement pendant un certain temps.
( La méditation est une solution, d’ailleurs…)
Le sang-mêlé se concentra amassant une sombre masse presque invisible d’énergie autour de lui ; ici, il était dans l’élément de prédilection de son âme et ça il ne pouvait pas le nier, les ténèbres transpiraient de toute part ici bas. C’était peut-être la première fois qu’il ressentait la force des ombres sur lui sans qu’icelle ne la dérange pendant une concentration : une petite osmose se créa entre lui et ses fluides. Cette concentration, il en avait besoin pour méditer un peu, pas pour lancer un sortilège, juste pour se focaliser passivement sur cette tenace épreuve. Ses cheveux flottaient légèrement par les arrivées timides de l’obscurité autour de lui, une obscurité murmurante et étrangement positive cette fois-ci. Positive serait peut-être trop fort mais l’elfe dénotait une sorte de neutralité « bonne » dans les noires mouvements qui l’entouraient en ce moment. Il était calme, très calme, trop même. Ses yeux étaient fermés et sa tension était au plus bas ; peu alerte, n’importe quel larron, coupe-gorge ou forban qui voudrait saisir une occasion en or de piller, tuer, torturer le frêle elfe le pouvait en ce moment. Amaryliel coupait peu à peu les connexions avec ce monde, se souciant uniquement des sombres chuchotements et de la délicate harmonie qui l’enivrait en cet instant. Parvenir à déchiffrer ce que les ombres lui disaient paraissaient impossible pour l’elfe mais il redoublait d’attention au nom de l’avancée du groupe, au nom de la solution, au nom d’une volonté imperceptible qui tenait le quart-de-sang-mêlé dans cette ‘presque-transe’. Vraiment, il avait l’air d’être ailleurs mais tout autant concentré dans ce qu’il faisait, d’extérieur, on ne saisissait que trop mal cette attitude ou plutôt : on ne capterait pas le sens de cette action. L’énergie obscure possédait une certaine noblesse en cet instant et même qu’Amaryliel cogitait en peu de mot sur ce qu’il lui arrivait en ce moment : (Concentration…ombre…focalisation…salon.) Peu de chose à comprendre face à ses pensées là mis à part que notre être touchait sincèrement avec le monde de la magie en ce moment, un monde pas véritablement inconnu pour lui mais encore indompté, encore trop incompris et qui, pourtant, venait à lui de manière violente ou pacifiste… lui-même ne savait jamais. Les lèvres fixes, les yeux toujours fermement fermés, le visage empreint à une sagesse qu’il était loin d’avoir acquis, Amaryliel recula d’un pas vers le petit salon non-loin de la bibliothèque ; il percevait de manière très fugace les énergies obscures qui tournoyaient autours de lui. Elles apparaissaient comme de multiples lucioles noires et violettes qui planaient et disparaissaient dans le même instant, comme des illusions qui n’aurait même pas le temps de se former. Quelque chose se fixa un peu plus clairement dans la psyché du jeune elfe et, dès qu’il le perçu, il manda ses fluides mentalement comme pour renforcer le lourd et noir atmosphère autour de lui ; surtout pour amplifier et puis comprendre ce que les ténèbres lui narraient au plus profond de son âme, il mandait ses fluides sombres en remuant ses lèvres de manière sourde et même si aucun son ne parvenait à sortir, il se parlait intérieurement et se disait :
( Obscure magie, sort de mon âme et répands-toi parmi tes nobles sœurs qui nous parlent. Viens à moi .)
Avec ce genre de raisonnement, Amaryliel ne luttait plus contre les ombres, en ce moment il entrait même en symbiose avec. Une prémisse de fusion et de cohabitation pacifique se faisait car impossible de dire que le sindel domptait ses fluides et le contraire n’était pas possible non plus là. Non, les deux usaient d’habilités et d’un certain raffinement dans cette, espérons-le, bénéfique méditation. Amaryliel sentait là toute la sérénité de ce que peut être les ombres, tout le charme qu’elles pouvaient être pour lui et surtout toute la possible connaissance qu’elles pouvaient lui apporter. La légère aura s’intensifia légèrement sans devenir malsaine, elle n’était toujours pas vraiment visible mais clairement neutre ; on pouvait comprendre qu’Amaryliel avait établi une sorte de lien avec les ombres dans sa méditation et qu’elles avaient peut-être des choses à lui dire, des choses à narrer quant à l’histoire du lieu ou même le moindre indice. Tout, tout était bon à prendre pour l’elfe en ce moment qui savourait avec bonté et stoïcisme le premier contact, la première vision avec les ombres.
_________________________ Bon et bien, je ne peux pas me permettre d’inventer quelque chose sur cette partie. Cela doit être certainement un jet ou autre pour savoir si ça marche et s’il se passe quelque chose qui va aider le groupe… sincèrement désolé d’être en rade d’imagination, d’inspiration et de solution quant à cette fabuleuse épreuve qui se dresse devant nous !
_________________ Valla-Meär Amaryliel Il Alamitz
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