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 Sujet du message: Re: Chapitre 2: Le Rubis Sanglant
MessagePosté: Ven 3 Juil 2009 20:07 
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"- Mon ami, défend moi, ton capitaine. Libère moi!" Tonna Anarazel pour couvrir les paroles de Pragatt'.

Il avait la ferme intention d'utiliser toute son énergie dans sa quête désespérée de liberté; liberté qu'il ne pouvait retrouver qu'avec le commandement du navire - la pierre dans sa chair le lui signalait avec une douleur sourde qui le rattachait à la cruauté de la réalité, comme un câble glacial tendu sur l'abîme.

Il savait sa quête quasiment irrationnelle, irréalisable... Sa réussite dépendait de l'association de plusieurs éléments qu'il ne contrôlait pas. Et il détestait ça - il haïssait la perte de contrôle.
Contrôle? Il eut une brusque révélation, en se rendant compte de ce qu'il faisait. Son contrôle sur lui-même, il semblait l'avoir perdu depuis l'explosion sur le pont de l'Echangeur. S'était-il donc cru surpuissant, au point de se mettre en une telle situation? Sa Sombre Déesse Haine l'avait-elle usurpé en tissant devant son regard un voile d'illusion?

Rapidement, et avec toute la concentration dont il était capable du tranchant émoussé de son esprit aux sens exacerbés, il passa en revue les atouts qu'il possédait.
Premièrement, il comptait sur Mathis pour libérer Rosie et les deux guerriers. Et sur l'assassin pour réapparaître. Deuxièmement, il espérait que la révélation du rubis ait jeté un froid dans l'équipage...
Et enfin, seuls ses connaissances des légendes de la mer et son talent d'orateur pouvait le tirer d'affaire. C'était un mince, très mince fil sur le néant qu'il devait traverser sans tomber...

Il cligna de l'œil un court instant durant lequel il ne sentit plus que la douce caresse de la brise, la fraicheur de la nuit et le clapotis des vagues provenant de l'horizon noyée dans l'obscurité. En-dessus des mâts aux voiles ferlées, la lune perçait le masque de nuages venu la contrarier, et baignait le pont d'une aura froide qui rendait le navire et son équipage comme fantomatiques, surnaturels. Pour couronner l'étrange sensation de lourdeur qui emplissait le pont, les pirates restaient figés, sabres tirés, prêts à le saigner à mort. Dû moins, s'il n'y avait eut leur confrère barbare dont la récente victoire rappelait la force de ses bras.

Puis les deux rubis rouges de ses yeux revinrent hanter le présent - il avait savouré ce qui risquait d'être son dernier instant de calme et de beauté...

Tandis que l'orc venait le défendre des pirates qui l'encerclaient, il prit une profonde inspiration tremblante dans la glace des regards, emplissant ses poumons de l'odeur du chêne carbonisé de l'Echangeur, du sel imbibant les mâts du navire pirate. Une douce émanation de transpiration entremêlée de mort planait en souvenir du carnage qui venait d'avoir lieu, et rappelait au sang-mêlé sa propre précarité.

"- Marins et guerriers libres," héla-t-il les pirates, "regardez mes yeux - ne sont-ils pas reflets de ce navire, des rubis sanglants? Je me dois d'être votre nouveau capitaine pour tuer, défendre, aider, réduire," continua-t-il en utilisant l'ancienne formule de Moura, déesse des mers.
Il lui adressa alors une prière silencieuse, lui demandant pardon de ce qu'il allait dire en son nom.
Puis il reprit d'une voix tonitruante et grave, qui ne tremblait étonnamment pas; et il s'en surprit lui-même :
"- Comprenez! C'est Moura qui m'envoie, moi, le porteur des deux rubis vivants, pour servir l'équipage du Rubis-Sanglant et le mener à la fortune! Je vous apporterai les richesses des marchands de Tulorim, la puissance des armes Kendrans avec l'aide de l'océan! Reconnaissez-moi comme votre capitaine légitime - ce que votre ami vient de faire grâce aux chuchotements de Moura!"

Une lente goutte de sueur coula sur la tempe blafarde du démon. Après tout, les débris de la lanterne étaient toujours cachés dans les replis de sa toge...


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Vous, dieux éternels, j'envie votre toute-puissance, mais je répugne votre suffisance - vous avez déjà tout! Comprenez qui je suis, et, ô Moura, aime-moi pour ça : je suis une arc, un fil, un lien tendu vers un but, vers les cimes immortelles!

Tout en parlant, il semblait que mon esprit marchait à deux vitesses. Je faisais ce que jamais auparavant je n'avais osé faire - je priais la déesse de la force et de la mer. Et tout en moi vibrait à l'unisson, étiré à l'extrême en une inutile et ridicule litanie : Moura, je te vends mon âme si tu m'offres ton libre océan. Déesse de la mer, donne-moi ta force, je serais tes tourments!

Ma voix retentit une fois de plus, emplie d'une confiance que je n'éprouvais guère, comme une lourde arme de guerre de l'apocalypse de ma vie :
"- Vous avez vu comment Pragatt' vous enchaîne à ce navire, mes amis! Je le jure devant la gardienne de ma destinée, devant cette déesse qui a envoyé sur un fier Rubis-Sanglant deux joyaux de feux, deux yeux serviteurs : Il n'y aura désormais sur ce navire que deux grands maîtres si vous me suivez - honneur et liberté !"

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 Sujet du message: Re: Chapitre 2: Le Rubis Sanglant
MessagePosté: Sam 4 Juil 2009 06:15 
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Syllie attentive à mes propos s’approche de moi et me parle tout bas, m’expliquant que la meilleure façon de m’en tirer vivant et de sauver Rosie, serait de prouver ma valeur au capitaine. Pour y réussir je devrais cependant m’armer de patience. J’écoute consciencieusement ses dires et je pèse chacun de ses mots. Pourtant, ces paroles bien qu’elles paraissent sages ne réussissent pas à me convaincre. Il en serait autrement si le capitaine en question serait de la trempe de Khamsin. Je lui ferais confiance et je serais persuadé que les prisonniers seraient bien soignés. Par contre, avec ce chef–pirate à la jambe de bois, rien n’est assuré. Comment peut-on se fier à un homme pour qui la vie n’a aucune importance puisque d’un seul geste, il la retire sans remord? Un homme qui s’assure de la loyauté de son propre équipage à l’aide d’un maléfice puissant qui les maintient contre leur gré? Un homme qui prend un plaisir avoué à trimbaler la tête ensanglantée de son adversaire?

(Et s’il décidait malgré mes efforts que je ne suis pas à la hauteur...)

C’est à ce point de mes pensées que j’entends l’orque vociférer :

« Pragatt’, toi mourir maintenant ! Lui nouveau capitaine ! Rhaaaa ! »

Ce géant qui fait partie de l'équipage du Rubis Sanglant vient de s’attaquer au capitaine, obéissant semble-t-il à l’ordre du démon. Ce virement de situation me laisse pantois. Je n’ai pourtant pas le temps de chercher des explications à ce soudain retournement. Ma décision étant enfin prise, si je veux agir, c’est le bon moment. Je récupère donc délicatement mon épée et la rengaine dans son fourreau. La proximité de Syllie est suffisante pour qu’en inspirant discrètement, je puisse humer une dernière fois son capiteux parfum. Hâtivement, je lui réponds à voix basse également :

« Tu as raison, je vais suivre ton conseil. Je m’en vais de ce pas prévenir Rosie. »

Sans attendre une remarque de sa part, je lui tourne le dos et marche d’un pas décidé vers la porte gardée menant à la cale. Je conserverai en mémoire cette douce voix, cette délicate fragrance et ce visage aimable, car lorsque je reviendrai des profondeurs de ce navire, nous serons à nouveau dans des camps ennemis et elle ne sera plus pour moi qu’un impitoyable pirate assoiffé de violence que je devrai peut-être tuer pour préserver ma vie. Sans honte, je lui ai menti; je m'en vais rejoindre Rosie et les autres aventuriers, mais je ne me contenterai pas de les prévenir. De mes mains habiles, je tenterai d'ouvrir discrètement serrure ou cadenas; ils prendront ensuite librement leur décision. Je ne désire pas les mener à l'abattoir, je ne veux pas toutefois les laisser croupir dans cette cage sans leur donner une chance de s’échapper.

En passant devant les gardes, prenant un air confiant et assuré, je leur décroche un sourire et leur montre mon rubis, preuve de mon appartenance à l’équipage du navire pirate. Je descends ensuite les marches en essayant de ne pas paraître trop empressé. Rendu au bas de l’escalier, je perçois de petits pas feutrés, je n’ai pas le temps de me retourner que deux chats se faufilent entre mes jambes et poursuivent leur chemin sans se préoccuper de moi, je reconnais aisément ces deux félins que j'ai baptisé: Ana et Pirate.
Dans les profondeurs de ce navire, la lune n'est pas là pour m’éclairer le passage. Je dois attendre un bref instant que mes pupilles se dilatent et que mes yeux se contentent de la faible lueur des lampes accrochées au mur pour avancer. Par chance, la voix du drow en furie m’indique la route à suivre. Au pas de course, je franchis ces corridors puants pour enfin pénétrer dans une pièce sombre et insalubre où gît une cage de métal. Ruméus, debout près des barreaux d’acier, me fixe intensément attendant sans doute que je justifie mon intrusion et explique mes intentions.

Arrivé tout près de lui, sans dire un mot, je m’empare du boîtier du cadenas d’acier et m’applique immédiatement à déverrouiller le mécanisme à l’aide de la pointe d’un petit canif que j’ai sorti de la poche de mon pantalon.

Après quelques temps qui me semblent une éternité, je perçois un léger déclic, celui qui annonce que j’ai sans doute réussi ma manœuvre.
Il ne reste plus qu’à tirer sur l’anneau métallique et il s’ouvrira; ce que je fais avec précipitation.

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 Sujet du message: Re: Chapitre 2: Le Rubis Sanglant
MessagePosté: Sam 4 Juil 2009 10:46 
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Jets :
Madoka : Jets de fouille : Réussite – Echec critique – Echec.
Anarazel : Jet de persuasion : Réussite.
Mathis : Jet de crochetage : Echec.


Madoka :

Tu ouvres le premier tiroir qui se présente à toi, dans le bureau de l’ex-capitaine Khamsin, et tu y trouves une bourse remplie de 187 yus. C’est tout ce que ce tiroir contient, et lorsque tu essaie d’ouvrir le tiroir suivant, la poignée de celui-ci cède à la traction et demeure fermé, inouvrable sans le détruire… Le reste de la cabine n’a rien d’un entrepôt où mille trésors se côtoient de ci et de là. Mis à part la bourse, tu ne trouves que du matériel d’écriture, le journal de bord de l’Echangeur, la garde-robe de Khamsin portant plusieurs manteaux de cuir brun comme celui qu’il avait sur lui, un tonneau de vin tulorain à moitié entamé, une longue vue aux jointures dorées, un lit aux couvertures remuées et un miroir fendu.



Anarazel :

À tes paroles, les pirates semblent hésiter, comme s’ils ne savaient dire si tu donnais ou non la vérité. Pragatt’ se rue alors dans une défense hurlante, voyant le trouble dans son équipage.

« Ne croyez pas ces paroles, au même titre que vous je suis lié à ce navire car je possède également les rubis ! ça n’est pas un envoutement lâche, c’est une force ! Et lui n’est pas l’envoyé de Moura la Grande, il est juste un prisonnier ennemi qui essaie de tirer son épingle du jeu ! Rha réfléchissez ! Pourquoi croyez-vous que je ne l’ai pas occis ? Quiconque faisant partie de l’équipage du Rubis Sanglant de par sa volonté propre, et donc détenteur d’un des Rubis, ne peut être tué par un autre membre du Rubis Sanglant, sous peine de subir le même sort que sa victime ! Si l’un de vous me tue, il mourra avec ! Si plusieurs m’attaquent, tous mourront ! »

Une fois de plus, les marins se jaugent et se regardent entre eux, sans réellement comprendre ce qui se passe. C’est Glenor qui décide alors d’intervenir, se mettant entre les deux belligérants :

« Alors que l’un d’eux devienne le prisonnier de l’autre ! Que Pragatt’ et le soi-disant envoyé de Moura se défendent en montrant ce qu’ils ont de mieux à offrir pour cet équipage ! »

Leena s’interpose alors :

« Il n’est pas question de nous promettre l’honneur, inconnu. La plupart des pirates l’ont perdu il y a de cela fort longtemps, et nul ne tient à se le racheter, d’une quelconque manière ! »



Mathis :

Le déclic du cadenas signifie bien l’ouverture de celui-ci, et il te reste dans les mains lorsque tu tires dessus. Mais c’est seulement à cet instant que tu remarques que le cadenas cachait simplement la véritable serrure de la cage, soudée dans les barreaux… Hélas, tu n’as le temps de la crocheter qu’une voix féminine retentit à l’entrée de la cale :

« Ne bougez plus ! »

C’est Hallena, la demoiselle à l’aigle, qui t’a mis en joue, son rapace sur l’épaule.

« Il est hors de question que vous mettiez notre vie en danger une fois de plus. Gardes ! »

Elle a le regard presque désolé de devoir agir ainsi, et les deux pirates t’ayant laissé passer un peu facilement font leur apparition, sabre au clair, restant à proximité de la demoiselle…

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 Sujet du message: Re: Chapitre 2: Le Rubis Sanglant
MessagePosté: Sam 4 Juil 2009 20:31 
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Je n’étais pas venue pour l’or, mais une belle bourse au poids si généreux ne se refuse pas. Je jetais un œil sur les parchemins posés un peu partout sur le bureau et y trouvait ce qui ressemblait à un journal de bord. Le temps n’était pas à la lecture, aussi décidais-je de l’emporter avec moi pour l’étudier plus tard, si je trouvais une minute de tranquillité d’ici là.
Il ne restait presque rien d’intéressant, si ce n’est ce tiroir maudit qui lui recueillait sans aucun doute un trésor sans nom. C’était pur logique, il n’aurait pas refusé mon intrusion s’il n’avait rien à cacher.

C’est sur le chemin vers le pont que je croisais ce qui me permettrais peut être de garder mes Yus. Une longue vue ornée d’or me tendait le bras, si triste de se voir privée de capitaine.

En ressortant, les éclats de voix sur le pont du rubis m’ôtèrent toutes questions à propos du lieu où pouvait se cacher l’homme encapuchonné. Et de fait, nombreux étaient ceux qui avaient apparemment stoppé les recherches. Un attroupement s’était formé au milieu du pont et en m’approchant j’aperçus le quémandeur de soin ficelé au mat, haranguant la foule comme un damné. Trop loin pour comprendre ses mots je me rapprochais du bord et plus étonnant que de voir un ancien ennemi attaché, Burgh donnait l’impression d’être prit dans une bulle de folie et tenait son arme pointé vers son capitaine.

Soudain, les mots du sans nez me parvinrent et je montais sur le bastingage pour voir se qui se tramait. J’avais du mal à comprendre pourquoi il était toujours en vie, alors qu’il cherchait à semer le trouble dans l’équipage, et qu’à défaut de réussir son entreprise, il nous faisait perdre du temps …
Peut être était-il de mèche avec le disparu et pendant qu’on tergiversait, l’autre vaquait à ses plans de sabotages ou était en train de libérer leur alliés.

C’est la voix du capitaine et le sens de ses mots qui bouleversèrent quelques peu mon attention. Le rubis était visiblement la clé ou du moins à l’origine du débat. En y regardant de plus près, je vis la blessure du sans nez à l’épaule, qui jusque là ne me semblait pas importante. Rougeoyante comme si le rubis s’était fait une place dans sa chair … et il n’y avait qu’à l’écouter parler pour s’imaginer comment elle était arrivée là, quoi que ! J’avais du mal à mesurer la force qu’il fallait pour loger un rubis de cette taille dans une épaule.
De plus, je compris pourquoi l’insurgé n’était pas mort, personne ne méritait de perdre la vie pour nous en avoir débarrassé.

La dernière à prendre la parole me rappela les mots du sans nez et je ne pus m’empêcher de rire du haut de mon perchoir.
« Ah !! L’honneur a fait des milliers de morts mais n’a jamais sauvé personne. ! Tu nous parles d’honneur, et qu’en est-il de celui de respecter une parole. Tu t’es retrouvé ficelé à ce mat parce que tu n’as pas su honorer la tienne plus de quelques minutes. Mais le plus drôle reste ta promesse de liberté. Laquelle ? Celle de pouvoir sur un coup de tête tuer l’un des siens pour prendre sa place ? Ou bien celle d’accepter à son bord des peureux comme celui que l’on recherche ?
Regardez autour de vous pour savoir ce qu’ils peuvent nous offrir. Notre capitaine nous a offert une victoire, lui a offert la défaite et la quasi-destruction de son propre navire alors qu’il était composé de « preux et honorables marins ». Que croyez-vous qu’il fera de nous à la première occasion ? »

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Madoka


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 Sujet du message: Re: Chapitre 2: Le Rubis Sanglant
MessagePosté: Sam 4 Juil 2009 23:01 
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Mon sourire renaquît, fleur sans joie d'un être sans nez, sans passé et sans avenir. J'étais engagé dans un combat plus intéressant que le sang ruisselant. Tempête, oui. Mais tempête de mots...

De plus, ma vie était sauve, si Pragatt' disait vrai. En me condamnant je m'étais enchaîné à un navire, mais également préservé de la mort...

Le froid de la nuit, la glace des visages attendant ma réplique se réchauffèrent soudain sous les traits de feu de mon regard - j'eus l'impression de renaître, comme si les braises réveillées par Pragatt' suffisaient seules à raviver la fournaise de ma Sombre Déesse Haine.

Il était temps. Temps que je prouve ma grandeur à ces pirates; ces marins libres.

"- Il n’est pas question de nous promettre l’honneur, inconnu," trancha soudain la jeune rousse qui maîtrisait les flots. " La plupart des pirates l’ont perdu il y a de cela fort longtemps, et nul ne tient à se le racheter, d’une quelconque manière !"

Sur mon visage sans nez aux lèvres autant blafardes que la peau fine et presque transparente qui les entourait, les traits d'un rictus faussement joyeux s'accentuèrent : elle n'avait rien compris. Rien.
L'honneur ne peut et ne doit pas être une valeur universelle; l'honneur se tissait avec l'amitié et le regard d'autrui, par la grandeur de l'âme.
L'honneur du marin libre - ou du pirate, si l'appellation vous convient mieux - se construit avec son équipage; son respect de l'équipage.

Un rire soudain vint me troubler lorsque je m'apprêtai à parler, suivit d'une déclaration d'autant banale qu'elle manqua de tisser mes traits en pitié non refoulée. Il y avait une jeune femme, sur le pont pillé de l'Echangeur. Une jeune femme qui ne valait visiblement pas plus que ses pensées, ses paroles apprises par cœur des dogmes de la populace :

"- L’honneur a fait des milliers de morts mais n’a jamais sauvé personne," disait-elle, ses yeux en amande pointés comme des dards sur mon visage immonde. " Mais le plus drôle reste ta promesse de liberté," continuait-elle. "Laquelle ? Celle de pouvoir sur un coup de tête tuer l’un des siens pour prendre sa place ? "

Il y eut un silence momentané - croyaient-ils pouvoir briser un être comme moi, né d'une bibliothèque titanesque perdue sous les sables d'un désert sans vie ? J'étais construit de la lecture et de la captivité d'un siècle et demi de folies et solitudes, à discourir seul dans les ténèbres de ma vie.

Ma folie? ils l'avaient vu, amplement sentie. Mon courage? j'avais décimé plusieurs des leurs; je les avais calcinés au nom de ma haine, puis je m'étais rebellé contre un capitaine !
Mon honneur? Ma sagesse? Autant de points dont ils n'allaient pas tarder à découvrir la grandeur.

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Un silence où tous les regards fixés sur le sang-mêlé taillaient dans le bain lunaire comme des cicatrices palpables. Ils attendaient la réponse de l'être sombre qui se considérait lui-même comme un démon. Et il ne se fit pas prier...

Mélange grave de maléfice fou et de malice doux, un rire tonitruant et tranchant s'éleva de la gorge d'Anarazel comme un échos, comme une réponse. Il voulait décontenancer son nouveau publique et équipage forcé; les laisser sans défense face aux lames qui allaient surgir d'entre ses lèvres en mots aiguisés. Car il devait se faire un allié du doute, le regarder en chacun... Être la seule terre encrée par le gel, au milieu des glaces flottantes...

"- Si j'étais capitaine, je laisserais au moins la liberté de connaître à cet équipage - croyez vous que j'étais informé de la décision que je prenais en me liant à ce rubis?" Il baissa d'un ton, lorsque les restes de son rire furent totalement étouffés sous les perles de sa concentration : "si j'étais capitaine, je soignerais tous blessés soumis - les aventuriers enfermés dans les entrailles de... Notre fier navire n'ont jusqu'alors reçu aucun soin. "

Puis il accomplit un geste lent, levant son bras gauche - tenu par les chaînes, mais dont il avait gardé une certaine liberté de mouvement. D'un coup brusque il repoussa les restes déchirés de sa manche, et tous purent voir les traces immortelles, les sillons autrefois sanglants des cicatrices en forme de chaînes. Les marques étaient profondes; il les porterait toutes sa vie, souvenirs du brasier qu'il avait allumé. Il attendit quelques instants que cette vision de ravages nouveaux sur son corps déformé fasse son effet dans les cœurs des pirates. Puis il reprit, rehaussant sa voix d'une légère nostalgie, comme pour communiquer à tous les temps qu'il avait perdus; et que tous comprenait en tant que marins et guerriers; en tant qu'hommes libres.

"- Voyez les marques de mon courage, soignées parce que j'ai forcé Pragatt' à suivre le code de l'honneur le plus élémentaire." sa main se leva pour faire taire les éventuelles protestations de la jeune rousse, si séduisante avec son crochet luisant sous les rayons lunaires. "Non! je ne parle pas de cet honneur, libres guerrières," dit-il en regardant tour à tour les deux jeunes femmes de ses yeux rougeoyants. "Je vous parle de respect mutuel entre marins d'un même équipage, et entre équipage. L'honneur que certains d'entre vous ont perdu l'est définitivement - mais rien ne vous empêche de prendre appui sur les erreurs de votre passé pour rebâtir votre grandeur de cœur!" Il marqua une pause, comme s'il attendait une réponse, puis frappa sur le clou qu'il venait de placer : "son couronnement parfait, mes amis, vous le recherchez tous parmi quelques maigres reflets – la fraternité!"

Ses yeux se fermèrent, sa main passa sur son front pour essuyer une sueur froide en quelques cliquetis de chaîne. Il savait les joutes commencées; personne ne devrait l'interrompre. Et il n'avait pas finit... Il montra son affliction, détendit son visage sous les traits des étoiles, levant sa tête étrange, presque inhumaine. Il croyait vraiment ce qu'il disait - le montrer n'était que franchise.

"- Un jour peut-être, ce sera vous, agenouillés sur le pont d'un navire, une lame autant froide que la mort et autant chaude que le dégout plaquée contre la gorge," souffla-t-il d'une voix presque triste. "Je vous le dis, chaque être défait à droit à la vie. Marin comme aventurier, pirate comme mercenaire."

Il rouvrit les yeux, et vit l'énorme orc qui le regardait d'un œil hagard et stupide. Beaucoup de personnes produisent avec des mots un grand effet sur des gens qui ne les comprennent pas, se dit-il, en citant l'une des maximes des grimoires d'Ellhar.

Et alors il acheva d'un souffle, le regard enflammé plongé dans les yeux de la jeune femme dressée sur le pont de l'Echangeur, presque affligé.

"- Et je ne parle pas de liberté comme droit à l'acte gratuit, au non-respect et à la désobéissance; ce sont autant de stupidités... Je parle de la liberté comme droit au choix en toute connaissance de cause - de la liberté par la conscience..."

D'un bloc, il se retourna vers Pragatt'. Sa main effilée vint reposer sur son cœur comme il aimait le faire, en symbole du plus grand respect. Ses liens étaient tirés au maximum.

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Dernière édition par Anarazel le Jeu 9 Juil 2009 12:05, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Chapitre 2: Le Rubis Sanglant
MessagePosté: Dim 5 Juil 2009 01:29 
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Le cadenas entre les mains, je le regarde perplexe, j’ai réussi à l’ouvrir, mais il n’était plus ou moins qu’un leurre qui camouflait une serrure soudée à même les barreaux de la cage. Le cadenas jeté nonchalamment par terre, j’entreprends immédiatement de me débarrasser de ce nouvel obstacle. J’ai à peine le temps d’y insérer mon outil artisanal qu’un cri retentit dans mon dos.

« Ne bougez plus»

Cette voix, je ne l’ai entendu qu’une seule fois et c’est tout récemment; elle appartient à la magnifique femme tatouée accompagnée d’un aigle tout aussi remarquable. Je lève les mains dans les airs en signe de soumission.

« Permettez-moi au moins de voir qui m’adresse ainsi la parole. »

Ce disant, lentement, je me retourne pour lui faire face.

« Il est hors de question que vous mettez notre vie en danger une fois de plus, Gardes. »

(…que vous mettiez notre vie en danger une fois de plus?)

Comment ai-je pu mettre la vie de l’équipage en danger ? Tout ce que j’ai fait, c’est de sauver ma peau. As-t-elle oubliée que cet après-midi, elle était membre du même équipage que moi et que ce sont les pirates qui nous ont attaqués?

Offusqué par cette déclaration accusatrice, je lui rétorque d’un ton qui se veut cinglant :

« Comment osez-vous m’accuser ainsi de mettre nos vies en danger? Croyez-vous que les pirates s’en soucient de nos vies. Ce sont des individus sans foi ni loi. »

Reprenant une grande respiration, plein de rage, je poursuis :

« Nos vies n’ont pas plus d’importance à leurs yeux que celles de misérables moustiques. »

Ces dernières paroles n’ont pas été dites : elles ont été criées avec une colère à peine contrôlée. Toujours les mains dans les airs, le visage rougi par la rage, je ne prononce plus un mot, me contentant de la dévisager. Fulminant, je mets un peu de temps avant de remarquer l’air désolé de son regard.

(Comment ses paroles et son expression faciale peuvent se contredire ainsi?)

Les gardes nous ont rejoins et demeurent à proximité de ma nouvelle rivale. Je ne leur accorde aucune attention.

(Ce n’est pas en perdant le contrôle de mes émotions que je parviendrai à sauver nos vies.)

Sans quitter Hallena des yeux, peu à peu, en contrôlant ma respiration, je parviens à me calmer.

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Dernière édition par Mathis le Dim 5 Juil 2009 13:38, édité 5 fois.

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 Sujet du message: Re: Chapitre 2: Le Rubis Sanglant
MessagePosté: Dim 5 Juil 2009 07:17 
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Du sang s’échappa de la lèvre inférieure de Rosie et vint rouler sur le menton de la jeune fille avant de s’écraser contre le bois sombre du pont, brillant sous les dernières lueurs du jour tel de petits rubis. L’adolescente avait fait son choix et supporta sans ciller le regard dur et froid du capitaine pirate suite à sa réponse. Elle n’en attendait pas moins de sa part. Peut être plus mais pas moins. Elle avait choisit de ne pas suivre les pirates dans leur entreprise et refusait donc de se lier à un équipage sanguinaire composé tout particulièrement de pilleur, d’assassin et tout autre gens au métier malhonnête pour la plupart.

Rosie se leva suite au signe de tête du capitaine envoyé au marin qui la surveillait de près. Tout en marchant docilement, elle posa délicatement ses mains contre son ventre meurtri qui teintait de rouge ses habits déjà amoché. La blessure était loin d’être grave mais elle demeurait être douloureuse. D’un pas chancelant elle fut mener jusqu’à la porte menant à l’intérieur du bateau. Elle n’avait pas tout à fait retrouvé son équilibre suite au coup qu’elle avait reçu à la tête.

Juste avant de passé le seuil de la porte, l’adolescente tourna la tête vers les autres aventuriers de Tulorim. Une lueur de crainte traversa ses yeux suppliant lorsqu’elle les observa un à un. Serait-elle la seule à faire ce choix ? Après tout, elle ne les connaissait pas vraiment, cela ne faisait que quelques heures qu’elle les côtoyait. Elle ne pouvait savoir qui ils étaient tous réellement, même qu’elle ne connaissait toujours pas le nom de l’hybride sans nez. Elle s’en voulut presque de ne pas lui avoir demandé avant. S’il ne la rejoint pas en bas, elle ne saura peut être jamais son nom mais si c’est vraiment le cas, cela n’aurait plus d’importance pour la jeune fille, il ne sera dès lors qu’un ennemi. Dans un sens, elle s’en trouverait déçu. Ce personnage à la peau blafarde n’avait rien de rassurant ni d’attirant, mais il s’était avéré être quelqu’un de bien jusqu’à maintenant, du moins, aux yeux de Rosie. Quant à Mathis, elle commençait à douter de ce qu’elle savait vraiment sur lui. Elle ne le connaissait pas beaucoup plus que les autres après tout. Suivra t-il les pirates ?

Voyant que personne ne semblait vouloir l’accompagné dans les sombres profondeurs humides de la cale, Rosie rapporta son attention vers l’avant la tête baisé et d’un geste discret, essuya le sang qui perlait toujours sur ses lèvres et son menton.

« Attendez…»

Le cœur de la demi-elfe fit un bond dans sa poitrine en entendant ce simple mot. Elle regarda de nouveau derrière elle malgré l’insistance du marin qui avait la charge de l’emmener en bas.

«…je ne la laisserai pas seule dans cette cale ! Mon cœur reste fidèle à Tulorim, et je ne servirai pas sous les ordres de l’ennemi de ma ville ! »

L’adolescente était soulagée. Finalement, elle n’affrontera pas seule les profondeurs du Rubis sanglant. La présence de ce guerrier cornu la rassurait au plus haut point. Enfin quelqu’un qui savait demeurer fidèle.

« Et je suppose que votre ami le drow survolté va vous y rejoindre aussi ! Haha ! »

( Tiens, je l’avais oublié celui là. )

Évidemment que le shaakt descendrait en bas. Cet elfe bouillonnant était constamment habiter par la rage. Rosie aurait parié tout les yus du monde que ce drow refuserait de servir les voleurs des mers. On avait dû l’enchaîner pour le garder en place même en la présence effrayante du monstre vert qui aurait normalement tôt fait de calmer le plus téméraire des gaillards. Malgré son impulsivité et son agressivité démesurer, il était rassurant pour la jeune fille de savoir cet elfe noir à son côté. Après l’avoir vu se déchainer de la sorte face aux pirates, jamais elle n’aurait osé lui tenir tête en combat.

C’est alors qu’on ouvrit une porte et tout trois s’enfoncèrent en silence dans l’obscurité. En silence? Presque. L’elfe noir ne cessait de marmonner toute sorte infamies pas très joli à répéter alors qu’à chacun de ses pas ses chaînes cliquetaient. Ce pauvre drow bouillait de l’intérieur à l’image d’un volcan qui attend d’exploser. La jeune fille était soulager de le savoir derrière l’humain plutôt que directement derrière elle.

Tout au long du trajet, il faisait tellement noir que Rosie se fiait au son des pas du pirate pour avancer le temps que ses yeux s’habituent aux ténèbres. Soudainement, ils s’arrêtèrent et un son grisant résonna, le bruit d’un métal rouillé qu’on à peine à déplacer. Avant que la semi-elfe ne comprenne qu’il s’agissait d’une cage, elle se fit pousser à l’intérieure suivit des deux hommes dont le deuxième se vit libérer de ses liens d’acier. Des barreaux ce refermèrent sur eux alors que le drow pestait toujours entre ses dents. Agiter il ne cessa de tourné en rond comme un animal en cage alors que le guerrier casqué demeurait impassible, la tête contre les barreaux. Rosie, quant à elle, choisit un coin afin de s’agenouillé sur le plancher mouillé tout en poussant un léger soupir. Le goût du sang qu’elle avait dans la bouche commençait à lui donner mal au cœur. D’un geste rapide elle fit glisser contre sa lèvre toujours ensanglanté le dos de sa main. Ces dernières était maintenant complètement rouge de sang, du siens ainsi que de celui des autres.

( Je déteste ça. )

Elle n’aimait pas le sang. D’ailleurs elle repensa à la femme tatouée. Elle ne l’avait qu’entrevu plus tôt. Elle en avait vu peu mais ce qu’elle était parvenu à percevoir ne la rassura pas sur l’état de cette femme. Que vont-il faire d’elle? Rosie n’aurait su le dire. Par contre, pour l’instant une chose était sur : Les autres avaient rejoint l’équipage de pilleur des mers. L’adolescente s’en trouva un peu déçut. Non qu’elle leur en veuille d’avoir choisit la vie sauve mais elle avait du mal à concevoir que l’on puisse servir ses ennemis après un aussi grand massacre.

( Ah et puis, c’est leur vie, leur conscience, leur choix… )

Lentement, Rosie commença à y voir un peu plus clair, distinguant des formes autour d’elle et surtout des mouvements. Non loin, de l’autre côté des barres de métal qui les retenait, des pairs de petit yeux jaunes brillait légèrement, constamment en mouvement entre des caisses et tout sorte d’objet entreposé là.

( Des…des rats. )

Elle se leva d’un bond lorsqu’elle senti quelque chose lui frôler le dos. Finalement elle préférait demeurer debout. Non pas qu’elle n’aime pas ses adorables petits rongeurs, mais elle préférait les voir plutôt que de les entendre et avec la faible lueur qui éclairait les lieux, seul leur petit yeux scintillant était vraiment visible. Elle s’approcha du guerrier cornu et fit glisser ses doigts entre les barreaux, les agrippant fermement tout en appuyant son visage contre les barres. Elle baissa les yeux et fixa le bout de ses orteils.

« Qu’est ce que vous croyez qui va nous arriver maintenant ? »

La jeune fille releva les yeux et tourna la tête pour voir le visage de ses compagnons de cellule. L’un d’eux était nerveux et hargneux alors que l’autre demeurait être calme et intègre. Ce dernier la fascinait. Comment pouvait-il garder son sang froid dans une situation semblable. Peut-être n’était ce que ce casque qui donnait cette impression mais il semblait toujours paisible et posé. Le contraire total de l’elfe qui gigotait derrière.

C’est alors que des pas pressés se firent entendre. Rosie lâcha les barres de métal et recula jusqu’au fond de la cage. Elle n’avait pas le gout de rester trop en avant ne connaissant pas les intentions de l’arrivant. Lorsque la personne fit son apparition, eela prit du temps à la fille en rouge avant qu’elle ne puisse distinguer Mathis.

« Mathis ? Qu’est ce que vous… »

La demi-elfe se tût. Il venait de crocheter le cadenas. Finalement, peut être ne c’était-il pas ranger de l’autre côté. L’adolescente était heureuse qu’il soit venu pour eux, mais ce qu’il entreprenait ne les avancerait en rien. Même s’ils sortent tous, ils se retrouveraient tout de même à être peu nombreux face à tout un équipage pirate. Elle allait lui dire d’arrêter et d’attendre un meilleur moment, mais une silhouette apparut dans le dos de l’humain blond.

« Ne bougez plus »

Ce n’était pas la première fois que Rosie entendait cette voix. Il s’agissait de celle de la femme tatouée.

( Elle s’en est sorti finalement. )

Rosie la détailla du regard.

( Très bien je dirais… trop bien même. )

Apparemment, celle là s’était ralliée aux pirates et c’est sans scrupule apparent qu’elle dénonça Mathis et appela les gardes. Rosie se rapprocha des barreaux de nouveau tout en serrant les dents en voyant les petits copains de la femme à l’aigle arrivé. Rosie n’écouta que d’une oreille le discours colérique de l’homme blond, se concentrant plutôt sur les mouvements des gardes, guettant une attaque imminente. La jeune fille, se sentant impuissante, se tourna vers l’humain cornu. Il était toujours aussi calme.

( Comment fait-il ? )

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 Sujet du message: Re: Chapitre 2: Le Rubis Sanglant
MessagePosté: Dim 5 Juil 2009 14:56 
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Alors que la soirée avance, que la nuit progresse, au-delà encore de tous les événements passés, mésaventures sanglantes et dangereuses où tous ont risqué leur vie, une profonde lassitude vous gagne. Une fatigue puissante qui engourdit aussitôt vos sens et votre esprit, un anéantissement total qui repousse toutes vos forces hors de votre corps, tout comme vos capacités de réflexion. Même si cette fatigue soudaine est tout sauf naturelle, vous n’avez même plus l’esprit de vous poser la question, tant celui-ci est embrumé et recouvert du voile cotonneux de la demande explicite d’un sommeil réparateur. Vous êtes alors tous comme des marionnettes inconscientes, à peine lucides pour sentir l’assoupissement vous gagner, vous laissant juste assez de force pour rejoindre une couche décente…

***


Sur le Rubis Sanglant, la masse de sommeil tombe comme un cheveu dans la soupe en plein milieu de la joute verbale. Le capitaine Pragatt’ ne répond pas aux nouvelles provocations d’Anarazel, et délaisse son équipage pour se rendre dans sa cabine avec un geste de déni.
Les marins ne semblent pas assez vifs pour prendre parti, et s’en vont juste rejoindre le dortoir de l’équipage, pièce interne du navire peuplée de hamacs suspendus. Burgh, sorti momentanément de sa léthargie, brandit sa hache tout en baillant et l’abat avec violence sur les chaînes qui retiennent ‘son’ capitaine prisonnier. Anarazel est donc libre, mais lui aussi fourbu. L’orque, aussitôt cela fait, s’effondre comme une masse aux pieds du sang-mêlé, emportant sa conscience dans de terribles ronflements…
La fouille de l’Echangeur est abandonnée, tout comme la recherche de l’assassin.
Leena s’accroche au bras de Draast pour lui murmurer doucement :

« Emmène-moi dans tes rêves… »

Elle se laissera guider jusqu’à la couche du semi-shaakt, où elle s’endormira tout contre lui.
Il en est de même pour Glenor, qui s’en va rejoindre une paillasse de la salle réservée au sommeil des aventuriers engagés sur le Rubis-Sanglant.

Dans la cale, Ruméus finit par s’asseoir sur le sol de la cage, et s’endort lentement sans prêter attention ni à Mathis qui tente de les sauver, ni à Rosie ou au shaakt, ni à Hallena et son aigle… Le drow, lui, s’installe aussi sur le sol de la cage, après avoir pesté dans une dernier juron sur le manque de place de son lieu de repos.
Pendant que Mathis criait, les pirates se sont approchés de lui et ont commencé à l’emporter, bras dessus bras dessous, vers la sortie de la cale… Mais ils abandonnent leur tâche en plein milieu et avec des mouvements de la main, s’en vont à leur tour rejoindre le dortoir de l’équipage. Hallena, elle, s’approche de Mathis en titubant sous la fatigue. Son aigle va se poser sur une caisse de la cale alors qu’elle s’adresse en un souffle suave à l’humain :

« Ils ne peuvent attenter à nos vie, grâce au rubis… Mais ils le peuvent pour les prisonniers… Ne soyez pas stupide, il importe peu d’être d’un côté ou de l’autre, du moment que l’on préserve sa conscience intacte… »

Et dans un souffle, elle tombe endormie dans les bras du voleur, laissant les mains de l’humain caresser sa peau dénudée et chaude, alors que sa respiration ralentit doucement…


Alors que le sommeil vous gagne, d’étranges rêves viennent peupler vos pensées…

(RP ici jusqu’à ce que vous soyez arrivé à un endroit pour dormir. Vous avez la force de vous rendre jusqu’à une couche. Si vous faites une action de plus qui demande un tant soit peu de force ou de concentration, vous tomberez endormi à l’endroit même où vous avez commis cette action…Ceci est le dernier RP demandé pour le chapitre 2. Le chapitre 3 commencera donc à votre réveil… Et ce sera chose précisée dans le sujet adéquat…)

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 Sujet du message: Re: Chapitre 2: Le Rubis Sanglant
MessagePosté: Dim 5 Juil 2009 20:16 
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« Visiblement, lui aussi aime se mettre en danger… Plaisant… Tu me montreras que tu es capable de pire que lui ? Hmm ? »

Un haussement d'épaule dédaigneux vint répondre à cette question, après tout se mettre en danger ne voulant pas dire s'automutiler avec la ferveur d'un fanatique. Ce à quoi cet être ressemblait fortement, Draast avait beau prier les dieux noirs il ne c'était jamais considéré comme un fanatique et encore moins comme suicidaire. La mort venait en sont temps et il ne fallait pas la ralentir mais l'accélérer n'était pas forcément la meilleure chose à faire. Aussi son visage se ferma-t-il complètement lorsque Leena le compara à cet être dont il ne pouvait dire ni l'origine ni la race. Il répondit à sa belle rousse d'un silence qui pouvait sembler poli et attentif mais qui pour lui signifiait que son centre d'attention c'était modifié. En effet, le rubis que l'être avait jeté s'anima pour se ficher profondément dans son épaule comme pour le faire regretter d'avoir oser le jeter. Alors que le capitaine pirate éclate de rire il livre aussi le secret des rubis de l'équipage.

« Hahahaa ! En acceptant mon marché, tu t’es toi-même engagé à respecter la fidélité à ce navire dont je suis le capitaine. Nulle contrainte ne t’a forcé à prononcer cet engagement, et tu es lié désormais au Rubis-Sanglant par cette pierre. Si tu tentes de te soustraire à cet engagement, le rubis te tuera ! Hahaha !!! »

(Et je suppose que tout le monde est lié de la même manière...)
(Mais non voyons! Il a fait une exception pour moi et mes beaux yeux c'est évident.)
Alors que Burgh recevait l'ordre d'enchainer le "rebelle" au mât Draast réfléchissait aux implications que pouvaient avoir ce lien. Non qu'il eut l'idée saugrenue de trahir son engagement mais devoir le respecter à moins de voir sa vie s'achever ne lui plaisait que moyennement. Seulement au moment où le "rebelle" informe était saisi par le colosse il retentit un bruit de verre brisé, comme si les os de celui qui devait être enchaîné au mâts c'étaient brisés dans l'étreinte. Sauf qu'après un éternuement digne d'un barrissement de trompe Burgh s'élança vers le capitaine Pragatt’ -dont le nom était ENFIN révélé- toute hache dehors avec l'intention évidente d'en découdre.
(Quel charme cet être a-t-il pu utiliser pour le rendre à ce point confus?)
(Il lui a sûrement proposé un sandwich au jambon...)
Le mastodonte n'a pas le temps de parcourir la moitié du chemin que Draast sent Leena se raidir et voit le bras de la demoiselle se tendre brusquement pour cueillir Burgh dans sa course d'un violent jet d'eau qui -toujours aussi efficace- le déstabilise et le jette au sol. Cela résonne comme l'appel aux armes, chaque pirate dégaine son arme. Le capitaine lui-même a sortit la sienne tout en assenant à Burgh un dilemme qui devait être trop compliqué pour son cerveau en coquille de noix.

« Sorcellerie, traitre ! Vois donc ta mort si tu t’attaque à moi ! Et ce parjure ne pourra être ton capitaine, si tu n’es plus que charpie, abruti ! Rends-toi et fais honneur à ton capitaine-élu si ‘honorable’ ! »

Ce à quoi le "rebelle" répondit par un discours évident de propagande de fanatique, rayonnant d'un charisme dans l'équilibre de son élocution il aurait même pu embrigader Draast si ce drôle d'être n'avait pas été dans une situation si défavorable et si il avait pu ressembler à autre chose qu'un fanatique défiguré par sa foi et les actes qu'il a sûrement perpétré pour elle. Et ce qui n'était au départ que les braiment d'un prisonnier devinrent, par un douteux artifice, une joute pour savoir qui serait le Capitaine du navire.
(Je ne vois pas l'intérêt d'échanger Pragatt contre un soi-disant "élu" qui a plus l'air d'halluciner qu'autre chose.)
(Mais si voyons, être aux ordres d'un fanatique qui déblatère si bien c'est une situation dont j'ai rêvé toute ma vie!)
D'autant que Leena s'interpose avec une inclinaison évidente pour le Capitaine légitime du navire, à savoir le borgne, manchot et unijambiste, aussi se sentit-il affirmé dans son choix. Après il s'intéressa bien plus à la réaction des marins qu'aux arguments des deux partis, qui devrait-il affronté si la rébellion embrasait le Rubis-Sanglant? Qui aurait-il le plaisir de voir mourir grâce à ce retournement de situation? Mais alors que la tension atteint son paroxysme et que tout les nerfs sont tendus à bloc, une vague de fatigue balaye toute la volonté de Draast... Et il ne semble pas être le seul à qui cela arrive, toute la tension est désamorcée par un épuisement qui les écrasent tel une chape de plomb, et lorsque Leena se colla à lui en lui murmurant doucement au creux de l'oreille.

« Emmène-moi dans tes rêves… »

Il ne peut lui résister et se dirige vers l'endroit qu'on avait désigné comme les couches de l'équipage dans une espèce de brouillard engourdi où ses désirs flottent en couleur de fond et la dure fatigue les empêchant de l'emplir complètement. aussi finit-il par s'écrouler sur une couchette, abruti de sommeil, un mince demi-sourire aux lèvres alors qu'il sent sa rose rousse se musser contre lui.


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"Il est mort!"
A ce cri désespéré je ne pus que répondre avec simplicité, de ma voix dont la neutralité tranchais de manière criante avec l'affolement de la jeune femme.
"La Mort c'est la vie..."



Dernière édition par Abeausir le Dim 19 Juil 2009 17:54, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Chapitre 2: Le Rubis Sanglant
MessagePosté: Dim 5 Juil 2009 21:23 
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Les gardes pirates, deux hommes de grande taille, m’empoignent fermement chacun de leur côté par mes épaules qui paraissent, comparées aux leurs, à de simples petits bras chétifs. Ils se ressemblent à s’y méprendre, de même taille, bien que dans la fleur de l’âge leurs cheveux raides sont blancs. Leur peau est également d’une blancheur à faire peur. Le seul élément de couleur se retrouve dans leurs yeux d'un rouge pâle. Pour finir, ils partagent la même odeur de sueur répugnante; ce sont des frères sans aucun doute, peut-être même des jumeaux.

Je ne fais rien pour leur résister, ces hommes sont costauds, robustes et sans pitié, ils useraient volontiers de violence pour me maîtriser. En fait, un seul de ces fantômes aurait été amplement suffisant pour m'escorter: je me sens si las soudainement.

Ils devaient apparemment m’emporter hors de la cale dans le but probable de m’enchaîner à mon tour au mat du navire. Et pourtant, à peine rendus au bas de l’escalier qui mène au pont, ils me relâchent pour se diriger ensuite vers un autre couloir, titubant et se soutenant l’un l’autre.

Pris d’une fatigue soudaine, j’observe les marches et me demande si je possède la force nécessaire pour les gravir. Pourquoi me rendre là-haut alors que mon un seul désir se résume à m’étendre sur un paillasson quelconque et d’y dormir tout mon saoul?

Hallena s’approche alors de moi d’une démarche vacillante, son aigle en retrait sur une caisse un peu plus loin. Dans un souffle, presque un murmure, elle m’adresse la parole d’une voix lasse :

« Ils ne peuvent attenter à nos vies, grâce au rubis… Mais ils le peuvent pour les prisonniers… Ne soyez pas stupide, il importe peu d’être d’un côté ou de l’autre, du moment que l’on préserve sa conscience intacte… »

Je constate mon erreur de jugement : je réalise enfin le risque que j’aurais fait courir à Rosie si j’avais réussi à ouvrir la cage. Le rubis m’enchaîne certes au navire, mais il me préserve aussi contre l’attaque de tous ceux qui possèdent aussi ce joyau. Ainsi la semi-elfe et les deux guerriers sont plus en sécurité dans leur cellule d’acier. Syllie m’avait conseillé la patience et la prudence, j’avais ignoré ses recommandations croyant qu’elle parlait, d’abord et avant tout, au nom des pirates et que ses dires n’avaient que pour but de mener ces bandits à la victoire.

N’attendant pas de réponses de ma part, la femme tatouée appuie sa tête contre mon épaule, s’abandonnant ainsi dans mes bras pour tomber immédiatement endormie. La chaleur de son corps est agréable et son odeur enivrante; pour clore cette journée éreintante, j’ai la chance, une fois de plus, de profiter de cette chaleur féminine si réconfortante. Délicatement, je la soulève avec l’intention de l’emmener vers une couche décente. Ainsi chargée de la femme tatouée, je parcours une vingtaine de pas seulement. Somnolent, je m’adosse à un mur, afin de récupérer quelques instants :

(Une halte, juste une petite halte, puis je lui trouve un lit pour qu’elle se repose!)

Pris d’une somnolence inexpliquée, je me laisse glisser le long de la cloison en fléchissant doucement mes jambes. Assis au sol, Hallena dans mes bras, je lui murmure tout bas :

« Je me sens trop faible pour aller plus loin, mais n’ayez crainte, de votre corps je n’abuserai »

J’incline la tête et l’appuie contre la sienne. Ainsi enveloppé de son accueillante fragrance, je m’endors.

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Dernière édition par Mathis le Ven 10 Juil 2009 13:11, édité 4 fois.

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 Sujet du message: Re: Chapitre 2: Le Rubis Sanglant
MessagePosté: Dim 5 Juil 2009 21:33 
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Le sang-mêlé garda ses yeux pointés sur le capitaine, tels deux ponts de pierre, incassables et puissants entre leurs présences. Il y avait dans l'air lourd comme une charge électrisée qui n'attendait que l'éclat d'un seul pour se décharger, et perpétuer les tempêtes immortelles des combats d'une vie bafouée.

Lui, démon des profondeurs des sables, se sentit alors comme sous le ciel sec d'un lieu qu'il connaissait si bien, transpirant, accablé de ses tourments, sous le soleil inaliénable. Son cœur se crut un instant comme retourné dans le désert, écrasé par la fournaise de la pierre rongée par les vents, terrassé par la toute-puissance du regard rougeoyant de mille feux qui loin au-dessus de sa tête dressait en un temps lointain son joug immortel.

Lourde; très lourde - trop. La nuit sur le Rubis-Sanglant l'écrasait de fatigue - il se crut quelques secondes la proie d'un maléfice du capitaine. Mais ses sens exacerbés - par le manque de sommeil, il était vrai - lui confirmèrent le contraire.
Les yeux féroces des pirates, les attentions figées sur ses mots et sur ses lèvres blanches n'étaient plus que de minces étreintes mourantes. Tous ressentaient les mêmes effets d'une enclume invisible qui les écrasait sous le poids d'une fatigue décuplée en bâillements impolis et clignements lents.

Il comprit - le soleil qu'il avait crut sentir en son cœur n'était que la lourdeur d'un maléfice aux proportions énormes qui prenait tout le navire... Quelle autre explication y avait-il?

Pragatt' lui-même laissa échapper un long soupir, qui se termina en un regard presque devenu indifférent vers les yeux rougeoyant d'un éclat terni d'Anarazel. Puis le capitaine, contesté par un inconnu, se retourna, et rejoignit sa cabine.
Beaucoup suivirent son exemple : les pirates descendirent vers leurs hamacs, laissant à la lune, à l'orc et au sang-mêlé la garde du pont ensanglanté.

Le barbare hébété leva alors sa hache, et l'abattit sur le mât, coupant cordages et chaînes d'un seul coup imprécis qu'Anarazel eut peur de reprendre sur le dos. Il fut soulagé lorsqu'il sentit ses membres libérés, mais son attitude fut vite terrassée sous l'étonnement. Un ronflement tonitruant venait du sol. L'énorme bête guerrière venait de s'effondrer, et dormait à ses pieds.

Le démon cligna de l'œil, humidifiant ses yeux devenus pourpre délavé. Il avait sommeil, terriblement sommeil...
Il se rendit alors compte qu'il n'avait pas dormi depuis la mort d'Émeline, que les derniers évènements s'étaient succédés dans une telle précipitation qu'un siècle entier semblait s'être écoulé. Était-ce cela qui le poussait à s'allonger? Non... Ce... Cela ne pouvait être.

Il décida de se reprendre, secouant sa tête immonde, presque reptilienne. Puis d'un pas vacillant où les cliquetis de verre de la lanterne brisée s'érigeaient en rythme chaotique, son corps monta le gaillard d'arrière.

La barre se dressait là, comme trophée de sa victoire. Anarazel se devait de la prendre - montrer à Pragatt' et à l'équipage qu'il ne reculait devant rien...

Mais il n'en eut pas la force. Devant la grande roue, il s'arrêta... Puis tomba, ne pouvant lever la main que des chaînes bien plus lourdes que l'acier semblaient retenir.

Couché sur la dunette du Rubis-Sanglant, seules les étoiles fugitives qui ornaient le ciel en mille scintillements le regardèrent s'endormir.

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Ecrire, c'est tuer, prier, délirer. Pour combler l'écart. Abolir l'Entre. Et n'y parvenir jamais. [Michèle Mailhot]


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 Sujet du message: Re: Chapitre 2: Le Rubis Sanglant
MessagePosté: Dim 5 Juil 2009 22:31 
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Qu’il était vain de polémiquer, la solution de tuer tout le monde nous aurait au moins évité ces moments futiles où chacun démontre qu’il est plus intransigeant que l’autre. Sa réaction à la défaite avait cependant quelque chose de distrayant, mais ces propos me donnait l’impression d’avoir en face un illuminé qui pensait tenir son auditoire par de simples mots.

Aussi prolixe qu’il fut, l’être sans nez perdit mon intérêt en une seule phrase, quelques mots qui détournèrent mon attention vers Glenor. Lui qui s’était levé entre les deux lutteurs et avait prouvé qu’on pouvait appartenir au Rubis sans pour autant perdre toute conscience et liberté d’opinion, lui qui avait soigné la plus blessée d’entre tous avant que le capitaine ne sacrifie les autres … se retrouvait à n’être qu’une ombre dans la folie de celui qui se voulait l’envoyé d’un Dieu.
Je ne comprenais déjà pas comment on pouvait se précipiter pour soigner l’ennemi, mais comment subir un affront comme celui-ci. Toute cette énergie passée à soigner les autres, pour que tout cela ne soit qu’un élément bafoué dans une guerre pour le pouvoir.


……..


L’atmosphère tendue des dernières minutes fut soudain comme étouffé dans un cocon de fatigue. C’est l’esprit embrumé que je ne m’inquiétais plus que de trouver un espace où dormir. Le hasard d’un vertige me fit chuter du coté Tulorain des parapets, et tel un animal je me glissais vers le lit le plus proche de moi. Je sentis mes paupières se fermer d’elle-même … le sommeil s’était offert à moi avant que je ne puisse me vanter de dormir à la place d’un capitaine.

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Madoka


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 Sujet du message: Re: Chapitre 2: Le Rubis Sanglant
MessagePosté: Mar 7 Juil 2009 09:17 
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Alors que la jeune fille continuait d’observer la scène impuissante, Ruméus s’assit au sol ne se souciant pas plus de ce qui se passait autour de lui. La semi-elfe le regarda, déconcertée. C’est qu’il était en train de s’endormir là. Alors qu’elle le regardait, ses yeux commencèrent à picoter légèrement. Elle les frottas et se tourna vers Mathis. Il semblait être si loin désormais. Ses mouvements ainsi que ceux des gardes et de la femme à l’aigle devinrent affreusement flous et ralentit.


La semi-elfe cligna des yeux plusieurs fois et secoua la tête légèrement afin d’éclaircir le brouillard qui se formait dans sa tête. La fatigue la submergeait d’un seul coup menaçant de l’entrainer à tout moment dans le pays des rêves. La jeune fille n’avais ni la force ni le gout de lutter plus longtemps contre l’envie de s’étendre et sombrer dans un sommeil profond. Résignée, elle agrippa de nouveau d’un geste lasse les barreaux, d’une poigne moins ferme cette fois, tout en appuyant sa tête contre le métal froid. Sa vision se troubla un instant faisant valser les formes autour d’elle dans une parade de couleur virevoltante alors que le moindre son devint écho et lointain comme si elle s’enfonçait dans l’océan. Ses paupières devinrent insupportablement lourdes réclamant la noirceur et le repos.


Derrière, le drow avait lui aussi déjà abandonné la partie sombrant dans l’inconscience. Rosie ne se fit pas prier longtemps, elle avait le gout irrésistible de faire comme eux. Ils avaient l’air si bien dans le sommeil. Sans même pensé à Mathis ni à la cage qui la tenait prisonnière, la demi-elfe se roula en boule sur le sol dur et humide et s’enveloppa de sa cape avant de fermer les yeux une bonne fois pour toute sans même se poser de question. Ce n’était peut être pas ni le lit ni la position la plus agréable mais Rosie ne s’en soucia aucunement.


Tout ce qu’elle voulait c’était dormir.

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