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 Sujet du message: Re: Chapitre 2: Le Rubis Sanglant
MessagePosté: Mer 27 Mai 2009 01:47 
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Alors même qu'il s'attendait à des paroles, soit pour refuser de dévoiler son passer soit pour accepter et narrer celui-ci, son auditrice eu recours à la plus fourbe de tactiques féminines. En effet, qu'elle soit consciente ou non de l'effet qu'elle produisait sur sa moitié humaine, elle n'hésita pas à en profiter honteusement en effleurant la joue de Draast avec ses lèvres et en posant sa main à plat sur son torse. Pour ensuite s'écarter et laisser le mystère planer sur elle, le doute mordre profondément la moitié de son esprit et l'émotion aveugler son autre moitié. Aussi lorsque la pirate mutine s'adressa à lui il fut déchiré entre la contemplation béate et le sombre soupçon qu'elle ne le laissait pas dans le doute par hasard.

« Nous aurons toute l’occasion de faire connaissance en…profondeur, une fois la nuit tombée… »

Ce ne fut guère mieux lorsqu'elle se fut écarté, au contraire, la frustration de sa moitié humaine semblait proprement l'empêcher de formuler d'autre pensées cohérentes que :
(Une fois la nuit tombée... Une fois la nuit tombée... Une fois la nuit tombée...)
Aussi lorsqu'elle lui lança un regard brulant avant de disparaitre vers les entrailles du navire une impulsion de désir le fit avancer d'un pas en direction de celle qui avait planté un hameçon redoutable en lui. Seulement ce ne fut qu'un pas fort heureusement, il n'était qu'à moitié attiré par elle et son autre moitié faisait clairement sentir que cette humaine qui avait l'air de n'avoir rien dans le crâne avait très habillement esquivé sa seule question.
(D'ailleurs j'aurais dût moins enjoliver et plus questionner, un récit banal aurait sûrement suffit à ce résultat et j'aurais pu poser plus de question.)
(Non... Elle a dit qu'une fois la nuit tombée...)
(Elle me connaitra plus profondément, ce dont je ne doute pas, elle connaitra sûrement mes viscères en profondeur si je continue à me laisser ferrer comme un poisson.)
(Elle ne ferait pas ça!)
(Oh son crochet est sûrement décoratif, je n'en doute pas.)
(C'est parce que c'est une humaine?)
(Une humaine, une femme, une étrangère, une borgne, une manchote, vraisemblablement une masochiste et toute une flopée de raisons de ne pas lui faire confiance si tant est que quelqu'un puisse mériter ma confiance.)
Afin de se sortir de la tête tout ce qui obsédait sa moitié humaine, le velouté de la peau, la courbure des lignes oranges et blanche et la sensation qu'il pouvait encore sentir les lèvres de Leena sur sa joue, il effectua un exercice de relaxation qu'il employait en général pour résoudre -ou plutôt écarter temporairement- ses dilemmes intérieurs. En une prière mentale, il acceptait le fait que son existence s'égrène lentement vers sa fin, louait la mort qui l'emportait un peu plus à chaque instant et souhaitait que le chaos de la vie ne le poursuive pas dans sa mort. Le temps ne semblait plus s'écouler alors que son esprit dansait sur cette litanie cyclique, s'appuyant un peu plus contre le bastingage son regard se perdit réellement dans le bleu de l'océan comme en proie à une contemplation qui absorbait son être. Son visage semblait figé dans l'onyx d'une expression méditative de même que son corps ne semblait ne plus faire qu'inspirer et expirer l'air marin. Il ne sortit de cette étrange transe que lorsqu'il entendit le capitaine -dont il ne savait toujours pas le nom- appeler les membres de l'équipage sur le ton de quelqu'un préparant une bonne blague, sanglante à n'en point douter vu le gaillard.

« Yoohohooo, les gars, écoutez-moi tous ! Vous vous êtes inscrits chez les pirates, et c’est pas pour rien ! J’trouve qu’on a trop d’concurrents, il est temps d’en éliminer ! Vous voyez le navire de Tulorim ? Son équipage s’est fait réduire en charpie sur les quais, il ne nous résistera pas longtemps ! Branle-bas de combat, sortez vos armes et vos grappins ! Ce soir, on coule un navire ! Hahahaaaa ! »

(C'est un mystère pour savoir comment il n'enfonce pas son crochet dans la barre à la vitesse où il la déplace!)
(Tiens, je ne rumine plus ma frustration?)
(Oh c'est bon... Je préfère me concentrer sur l'abordage, quitte à en rester vivant.)
(L'instinct de survie prime sur l'instinct de reproduction chez le mâle humain, à noter.)
Question grappin et arme Draast se trouvait fort mal loti, il ne possédait rien d'extraordinairement impressionnant contrairement à la plupart des membres de l'équipage. Il est vrai qu'entre la hache de Burgh, le marteau de Glenor, l'étrange engin de Fino et le sabre de Leena...
(LEENA?)
En effet, la demoiselle avait jaillit comme par magie, prête à en découdre et visiblement excitée par cette perspective.
(Plus que par celle de cette nuit apparemment.)
Toujours est-il qu'il n'avait rien d'impressionnant sous la main, aussi se contenta-t-il de tirer l'orbe qu'il avait découvert dans les vêtements de la prison et de s'approcher discrètement du bastingage en se concentrant sur cet objet irrémédiablement vecteur de magie. Cette concentration fut légèrement perturbée par le mouvement du navire et le fait qu'en se rapprochant de l'endroit le plus apte à passer sur l'Echangeur il se rapprochait aussi de...
(Leena!)
(On va finir par savoir comment elle s'appelle hein.)
... la pirate ce qui augmentait passablement son trouble. Et ce jusqu'à ce que sa partie Shaakt ai une idée, fourbe, sournoise, diabolique... Enfin une idée Shaakt quoi.
(Si je ne me concentre pas de suite sur le combat, l'humaine... Risque non seulement d'être déçue de ma piètre performance... Mais risque en plus de mourir de la main de ceux que l'on aborde.)
Nouvelle douche froide pour les instincts de sa moitié humaine, mais de cette douche naquit une sérénité qu'il n'avait pas acquis depuis longtemps. Pour une fois ses deux moitié, les deux être qui le composait étaient d'accord avec ce qu'il allait faire. Il allait donner la mort, il allait abréger les souffrances de ces êtres. Pour protéger Leena, pour survivre et parce que faire fluctuer les âmes perturbées étaient sa vocation. Sa volonté nouvelle se porta sur l'orbe, l'englobant, l'incluant aux courant sombre qui couraient dans son être et ses yeux d'émeraude qui scintillaient d'une résolution froide et chirurgicale se portèrent sur l'Echangeur qui approchait.


_________________
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"Il est mort!"
A ce cri désespéré je ne pus que répondre avec simplicité, de ma voix dont la neutralité tranchais de manière criante avec l'affolement de la jeune femme.
"La Mort c'est la vie..."



Dernière édition par Abeausir le Mar 2 Juin 2009 03:16, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Chapitre 2: Le Rubis Sanglant
MessagePosté: Ven 29 Mai 2009 10:19 
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«mon expérience sur les mers ne soit plus à prouver. »

De nous deux j’étais bien la seule à devoir prouver quelque chose, ou pas. Une fois embarquée, je doutais de n’avoir d’autre preuve à apporter que ma capacité à rester en vie ou au pire estropiée comme tous les vétérans notables de ce navire. Je lui étais cependant gréé de ne pas me retourner les questions que je lui posais et lui rendis son sourire en rajoutant à ma mine déjà naturellement saisie par ces propos une note intimidée et impressionnée.
Ce n’était cependant pas lui qui me donnerait accès au capitaine, ni à ce qui se trame autour de lui. Je n’arrivais pas à m’ôter de la tête le fait qu’il avait eu vent des événements du port avant que le son n’annihile toute conscience.
Une petite voix à l’intérieur de moi ne cessait pourtant de me souffler que je me trompais de cible, qu’il était celui qui donnait les ordres, auxquels j’avais acceptés de répondre, et non celui que je devais espionner pour le compte d’un autre pouvoir. Mais cette petite voix n’était plus qu’une réminiscence d’un passé, lorsque qu’enfant nous nous posons bien moins de questions sur ce qui nous entoure, et nous nous contentons de vivre dans ce qui nous intrigue, au lieu de s’immerger complètement, de prendre part et comprendre les combinaisons d’un tout mystérieux.

(Mystérieux, intriguant, inquiétant … et je reste là à rêvasser ?)

Je regardais autour de moi pour vérifier si nous étions sous le coup d’une surveillance particulière, et d’un signe de tête demandai au Lykor qu’elle direction prendre en premier. Il désigna l’avant en claquant la mâchoire à sa manière et je lui emboitais le pas en jetant un dernier coup d’œil aux navires proches. Trois des cinq concurrents étaient déjà trop loin devant ou derrière pour les voir, mais ces deux là … on pouvait presque y distinguer les vas et viens des marins à bord, pourquoi rester si proches ?
Plusieurs marins nous suivirent du regard lorsque nous longeâmes le pont, ils ne semblaient pas méfiants et sans doute ne faisaient-ils qu’observer les nouveaux, je me contentais donc de les saluer poliment et de continuer à suivre le Lykor.


Quelques marches donnaient sur une estrade où étaient entreposées au centre des caisses et tonneaux, des cordes et divers objets en métal que je n’identifiais pas. Certaines caisses étaient en parti ouvertes et des armes dépassaient du couvercle, prêtes à servir en cas de besoin. On contourna l’endroit pour trouver une entrée sans porte, donnant sur un escalier. On emprunta la volée de marches et arriva dans une grande salle, froide et pleine de courant d’air.
Derrière nous se trouvait deux portes de chaque coté de l’escalier. Fino m’apprit que celle de droite était habituellement une cale où était entreposés les voiles et autre outils de rechange. La seconde était entrouverte sur une pièce éclairée par une ou deux ouvertures de fortune dans la coque, j’avais dans l’idée que les ouvertures étaient plus le résultat du hasard d’un combat entre navires que d’une volonté d’éclairer l’endroit. La salle n’était pas très grande, le sol crasseux et collant et des barreaux la traversait de part en part en plusieurs cellules. Aucun prisonnier n’occupait les lieux, ce qui était logique vu l’absence de garde, ou de cris.
Je ressortis vite de cette pièce qui me donnait la nausée à cause des odeurs, mélange de déjections et de pourriture. Je fermai la porte derrière moi et remarquai l’air peu surprit du Lykor, que ce soit face aux cages ou face au reste de la grande salle face à nous. J’apercevais plusieurs couches faites de simples draps jaunis par l’usure et accrochés entre deux piliers, des paillasses posées pêle-mêle au milieu de rien et des tables et chaises abîmées. Plusieurs lampes à huile étaient suspendues à la coque, près des meurtrières. Je m’approchais de l’une d’elle et regarda au dehors, comme pour m’approprier une vue et l’enregistrer comme étant celle de ma nouvelle place dans ce monde.

Je sentis la patte de Fino sur mon épaule et me redressai. Il désigna un couloir au fond du dortoir commun que nous empruntâmes sur à peine deux ou trois mètres mètres avant d’être surpris par une masse énorme qui se relevait de sa chaise. Il leva lentement ses bras pour nous laisser voir son sabre et les croisa ensuite sur sa poitrine en grognant.
- On n’entre pas !
- Même si on ne fait que regarder ? demandais-je d’une voix innocente.
- On n’entre pas, j’ai dit ! dit-il avant de me regarder en plissant les yeux.
Je fis un pas en arrière et levai une main en guise de, ok j’ai compris, et aucune bouteille au monde ne saurait être assez engageante selon moi pour risquer une altercation avec ce géant armé.

Je me retournais vers Fino en faisant les gros yeux et regagnais le dortoir.
- Dois pas y avoir que le rhum là dedans !

De là où nous étions, on ne pouvait que rejoindre l’entrée d’où nous venions. Fino devina visiblement mon trouble, car il m’expliqua que la réserve gardée ne faisait pas toute la longueur du navire, que la cabine du capitaine se trouvait en poupe sous le gaillard et qu’une autre réserve se trouvait probablement sous la cabine elle-même. Ses mots n’avaient pour moi aucun sens propre en soi pour moi, mais je fis avec et me contenta de comprendre par une logique purement physique. La cabine du capitaine se trouvait derrière la porte que j’avais aperçus à l’arrière du bateau, et le gaillard devait être le pont surélevé où se trouvait la barre.
Nous remontâmes les escaliers pour rejoindre le pont supérieur. L’après midi était déjà bien entamé et les reflets sur l’océan du soleil couchant promettaient d’être une merveille de plus à découvrir, mais j’avais dans l’idée que ce n’était pas pour apprécier le décor marin qu’on s’était tous aventurés dans cette chasse au trésor étrange.
Fino continua à répondre à mes questions, remplissant mon manque de connaissances maritimes par un flot de mots tous plus inconnus les uns que les autres que j’eus le plus grand mal à retenir et surtout à transposer dans un schéma plus pragmatique.

Nous venions de revenir sur le pont central lorsque la nuit pointait le bout de son nez. J’en étais encore à me demander ce qui se passerait ensuite, comment allait être organisé la nuit, les tours de garde ou je ne sais comment nommer ça ici ; quand le capitaine hurla.
Le brusque changement de cap failli me faire perdre l’équilibre, je m’accrochais à une corde enroulée autour du mat central le temps de retrouver mes marques. Mon regard s’attarda un instant sur cette corde et le trajet qu’elle empruntait, d’abord contre le mat pour aller se perdre au dessus d’une sorte de grande toile d’araignée de corde où j’avais vu quelques marins y grimper dans la journée.

Je reconnus le navire de vue et tenta de masquer mon sourire lorsque je me souvins qu’en cas de refus du capitaine, je me serrais retrouvée parmi eux.
Fallait-il être sot ou inconscient pour avoir navigué si proche d’un navire pirate alors que son équipage avait eu à subir d’avantage de combat sur les quais. Son capitaine était-il si naïf de penser que cet équipage de pirate ne l’était que de nom. Au moins, maintenant, ils allaient savoir ce qu’il en coute de manquer de méfiance.

L’ombre de l’orque passant devant moi me tira de mes pensées, il tenait sa hache et avait la même grimace que sur le port lorsqu’il se faisait un chemin parmi les humains. L’aura autour de Glenor m’intrigua mais une autre ombre s’approcha de moi. Fino, et son arme que je verrais fonctionner plus tôt que prévu.

"On va les avoir..."
- Bien sur qu’on va les avoir.

Je n’étais ni habituée à ce genre de combat, ni adepte de magie ou équipée d’une arme pour les tenir à distance. J’étais au contraire habituée à attendre, on m’avait apprit à surprendre et non à rester fière face à l’ennemi et savoir comment survivre avant de pouvoir l’atteindre.
En observant la toile de corde de plus près, j’aperçus des nœuds qui se croisaient et tentais de suivre le cheminement de certains morceaux pour finalement les voir attacher en bout de poutre. Je n’avais plus le temps de visiter le bateau à la recherche d’un grappin et au pire, la largeur des poutres transversales serraient un atout, et j’étais d’avis de penser que toutes ces cordes n’étaient pas attachées là pour la décoration.

Je lançais un regard amusé au renard.
- On se revoit plus tard, dis-je sur un ton léger mais où perçait l’envie de me rassurer moi-même su l’issue du combat.
Puis, sans attendre, je partis en courant vers l’échelle de cordage bien contente d’avoir enfin l’occasion de bouger. Je mis à mon service toute l’agilité dont j’étais capable pour sauter, grimper et m’élever dans ce désordre de corde et enfin atteindre le mat transversal où j’avais repéré les cordes attachées en son bout.

(C’est comme un toit, respire, un toit, ou un arbre c’est au choix … un arbre qui bouge, ok)

Le détail mêlant hauteur et mouvement du navire m’avait échappé, du moins jusqu’à ce que je me redresse sur mes jambes et regarde en bas. Je m’accroupis avec précaution, tenant fermement d’une main la poutre sous moi et posai l’autre autour de la poignée de mon arme, mon porte bonheur dont le seul contact m’aidait à garder les pieds sur terre.

_________________
Madoka


Dernière édition par Madoka le Sam 18 Juil 2009 21:20, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Chapitre 2: Le Rubis Sanglant
MessagePosté: Mer 24 Juin 2009 15:46 
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Tout était fini pour Tulorim. Rosie avait été attirée avec les autres afin de formé une ligne sur le pont du navire pirate. Tous à genoux, une lame froide contre la gorge, ils attendaient tous leur fin avec crainte, la semi-elfe la première. En bout de ligne, elle ne voyait pas vraiment les autres, seul Mathis lui était perceptible du coin de l’œil et même là, elle ne pouvait même pas être sûre qu’il s’agisse de lui. En attente de son heure Rosie dévisagea chacun des pirates présents, mémorisant chacun de leur visage. Elle regretta de ne pas connaître leur nom de manière à tous les maudire.


« Cui là s’cachait dans la soute ! »

Un homme fut agenouillé à ses côté. Rosie le reconnu immédiatement. C’est lui, c’est l’assassin qui les avait empêchés de bruler le bateau. Avoir su que le combat les mènerait là, ils auraient pu tenter leur chance et risquer de flamber aussi. Malgré le fait qu’elle ne pouvait pas le regarder, le couteau limitant ses mouvements, la semi-elfe le dévisagea tout de même du coin de l’œil.

(Alors comme ça, monsieur l’assassin on se cachait. Hum ? )

Elle aurait voulu le traite de lâche mais elle s’en retint se limitant à le dévisager.


« Hahahaaa ! Fiers marins de Tulorim, vous voici vaincus ! Quelle folie d’avoir tant résisté alors que notre victoire était évidente ! Vous ne faisiez pas le poids, mauviettes ! Voici donc ce que Tulorim a envoyé pour cette chasse ! …»


L’adolescente comprit en voyant la tête de leur cher capitaine que c’était réellement la fin et aussi pourquoi tout s’était arrêter.

«…Ha ! Trop peu d’entre vous me seront utiles, désormais… mais certains pourraient l’être.»

Rosie ferma les yeux alors que des larmes roulaient le long de ses joues. Elle ne voulait pas voir le sang, ni la mort en face. Elle attendait son heure comme tout le monde mais ne regretta pas une seconde de s’être embarqué dans cette aventure. La seule chose qui l’attristait c’est de ne jamais avoir pu retrouver sa mémoire où du moins, de n’avoir jamais tout tenté pour la retrouver.

Un son désagréable retentit tout autour d’elle, celui de la mort entaillant la gorge des marins. La jeune fille était toujours vivante, mais elle garda les yeux fermés : des gens venaient de mourir, ils n’avaient pas tous eu cette chance. Des larmes se mirent à couler plus abondamment sur ses joues.

« Vous, aventuriers, je vous donne le privilège de la vie sauve. À vous de voir ce que vous en ferez ! Je vous offre un choix : Soit vous me rejoignez, soit vous allez croupir dans les cales du Rubis Sanglant jusqu’à ce qu’on décide de votre sort… Choisissez, mais choisissez bien ! Haha !!! »

Rosie ouvrit les yeux et fixa un regard meurtrier sur le capitaine, la vision troublé par les larmes. Elle siffla entre ses dents :

« La cale. »

Elle aurait voulut cracher du même coup le sang qui s’accumulait dans sa bouche mais la menace de la lame qui la maintenait l’en dissuada.

« Je ne servirai pas des gens comme vous.»

La semi-elfe ignorait complètement pourquoi elle avait dit ça, pourquoi elle n’avait pas choisit le chemin facile, celui de la liberté. Était-ce l’orgueil où l’honneur ?

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Rosie Skufita
Une Coureuse des plaines semi-elfique accompagnée par l'ours Mérové
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Lvl 12


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 Sujet du message: Re: Chapitre 2: Le Rubis Sanglant
MessagePosté: Mer 24 Juin 2009 20:11 
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Alors que je suis désarmé, il en est autrement pour la ravissante pirate aux cheveux noirs. Elle se dégage une main pour se munir de son poignard qu’elle me pointe à la gorge pour m’intimer de me lever. J’obéis docilement et me laisse conduire sur le pont de l’autre navire. Le massacre est terminé, les pirates ont remporté la bataille et je suis encore en vie.

J’avoue que quelques instants plus tôt, j’ai souhaité la mort. Je n’en pouvais plus de lutter à chaque instant pour ma survie. Je me sens maintenant soulagé. Nous sommes vaincus, mais vivants. Amochés, mais vivants. J’aurais certes préféré un dénouement différent dans lequel nous aurions été les vainqueurs, mais pour l’instant tout ce qui m’importe c’est que je sois vivant.

(Vivant, vivant, vivant!)

Je n’y croyais plus, je croyais que c’était vraiment la fin. Quoi que nous ne sommes pas entre les mains de militaires, mais entre ceux de pirates; ces derniers n’ont aucuns scrupules, les dieux seuls connaissent le sort qui nous est réservé.

Alignés sur le pont du bateau, une lame sous la gorge, nous attendons notre sentence. Nous sommes tous silencieux à l’exception du drow qui se débat comme un forcené. Curieusement et à ma surprise, j’éprouve de l’admiration pour cet elfe noir, je ne peux l’expliquer, mais je suis fier qu’un membre de notre équipage agisse de la sorte.
C’est par contre du dégoût que je ressens pour le soi-disant assassin. En lâche, il se cachait dans la soute. J’ai bien pensé en faire autant, mais je ne me prétends pas guerrier et encore moins assassin. À la réflexion, je me demande même s’il n’est pas un allié des pirates infiltré parmi les membres de l’échangeur afin d’éviter toute action dévastatrice de notre côté. Je suis encore plus persuadé que le plan que j’avais improvisé avec les flèches enflammées aurait pu nous éviter bien des ennuis. Si cet homme n’était pas intervenu, nous serions probablement encore sur l’échangeur sans une seule égratignure. J’ai beaucoup de rancune envers cet homme et s’il n’est pas décapité par un pirate, je vais m’arranger pour le faire moi-même ou encore mieux, je vais convaincre le drow de s’en occuper.

« Alors comme ça tu voulais être proche… »

J’avais momentanément oublié que le poignard était manié par ce pirate à la douce voix légèrement enrouée. Le contact de l’acier froid sur ma gorge par contre ne peut être ignoré. Joignant les paroles aux actes, elle se colle à mon dos, à tel point que je peux sentir son souffle.
Presque dans un murmure, je lui réponds :

« Je n’éprouve aucune honte à apprécier la beauté et à désirer m’en approcher. Et n’ayez crainte, je ne vous infligerez aucune morsure! »

(…. et puis j’adore votre parfum.)


En face de moi, se tient une autre femme pirate, rousse cette fois. Elle tient par son crochet un demi-elfe blond le torse nu recouvert de peinture. Ils semblent former un couple si j’en crois l’expression dans les yeux de la femme.

Le capitaine pirate se promène en pavanant comme trophée de guerre la tête du capitaine de l’échangeur. Fier de sa victoire, il déblatère sur la bataille, nous traitant de faibles et vantant leur supériorité. Il termine son discours par un mouvement sec de haut en bas de son bras handicapé. À ce signal, tous les marins de Tulorim tombent par terre; ils ont été égorgés comme de minables porcelets par les pirates qui les tenaient. Tout s’est passé trop vite, ils n’ont pas eu le temps de réagir, ni de crier. Le sang par contre a giclé et ma chemise n’a pas été épargnée. Horrifié par le spectacle, je suis pris de nausée. Suite à ce léger malaise, involontairement, ma tête s’est légèrement déplacée vers l’avant. Geste fortuit qui aurait pu me causer une entaille au cou. Heureusement il n’en est rien.

Je ne comprends pas ces excès de violence.

( Et puis, pourquoi la vie sauve pour nous et la mort pour les marins? )

Au fond, je connais la réponse. Engagé que depuis ce matin, il se doute bien que nous nous battions plus pour notre survie que par loyauté envers Tulorim. Et puis, ils doivent avoir besoin d’effectif pour compenser la perte de pirates.

« Vous, aventuriers, je vous donne le privilège de la vie sauve. À vous de voir ce que vous en ferez ! Je vous offre un choix : Soit vous me rejoignez, soit vous allez croupir dans les cales du Rubis Sanglant jusqu’à ce qu’on décide de votre sort… Choisissez, mais choisissez bien ! Haha !!! »

C’est alors que je perçois, non loin de moi, la voix de Rosie :

« La cale »

D’abord heureux d’entendre sa voix, je suis un peu déçu de sa décision. Pourquoi se sacrifie-t-elle ainsi? Pour ma part, ce n’est pas un choix, mais une question de survie.
Je me rallierai à ces bandits jusqu’à ce que j’aie l’occasion de m’échapper. D’ici là, j’aurai peut-être l’opportunité de raisonner Rosie ou du moins lui venir en aide.

« Je me joins à vous par nécessité et non par plaisir. Je n’approuve pas vos agissements, mais je tiens à la vie. »

Suite à ces paroles prononcées avec fierté, je tente de décoller mon dos de la petite femme pirate, en prenant toutefois soin de ne pas me faire égorger.

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Dernière édition par Mathis le Sam 4 Juil 2009 01:57, édité 5 fois.

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 Sujet du message: Re: Chapitre 2: Le Rubis Sanglant
MessagePosté: Sam 27 Juin 2009 20:01 
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Le dernier des deux matelots venait de rendre l’âme. La jeune fille avait défendue sa vie, mais sa liberté ne s’en était pas pour autant accrue, bien au contraire. Je restais adossée à la baliste dans l’ombre et continuais à l’observer. Il n’y avait en elle aucun plaisir apparent à avoir fait ce qu’elle avait fait, même pas celui infime d’avoir eu le mérite de rester en vie par ses seuls moyens, quel gâchis de voir des gens se soumettre plus facilement au tragique d’une situation plutôt que d’y chercher une apparence profitable.
Elle fut emmenée par d’autres pirates mais cette fois, nul espoir de fuite ou de victoire n’était au bout du chemin. Elle qui soupirait il y a peu devant le spectacle d’un navire en feu, aurait-elle tué ces deux jeunots, si elle avait connu la suite et le caractère dérisoire de ses meurtres.

Je restais à l’écart pendant que chaque survivant était embarqué sur le Rubis sanglant. Le Capitaine n’ayant pas fait appel à moi, je retournais vers Fino, toujours seul à coté de son mât. En m’agenouillant, je jetais un coup d’œil dans mon dos et suivis des yeux la silhouette de Glenor qui se dirigeait vers la responsable. Quel genre d’apprentissage pouvaient suivre les guérisseurs pour que plus tard, en s’embarquant dans une guerre ils se mettent à soigner ennemis comme alliés … et cela avant même de savoir si son acte servirait à quelque chose au final. Après tout, lui sauver la vie pour devoir la tuer si elle ne collaborait pas était un gâchis d’énergie bien superflu. Mais bon, tout dépendra de ce que le Capitaine ferait d’eux de toute manière. Je l’entendais d’ailleurs rire en faisant les cent pas pendant qu’on ramenait les derniers marins.

L’obscurité aidant, j’entrepris de fouiller le sac et les poches de Fino à la recherche d’objets précis. J’avais longtemps envisagé tous les tenants du coté irrespectueux de mon acte, mais son arme et ce qui en découlait avait plus qu’ouvert les vannes du moulin de ma curiosité, et ce dernier découvrait à peine qu’il pouvait tourner et alimenter mes sens, alors il n’allait pas s’arrêter en si bon chemin.
J’ouvris son sac et récupérai les objets qui m’étaient complètement inconnus, j’y laissais l’argent, le rubis et tous ses effets personnels sans lien, si ce n’est avec sa vie d’avant et sur lesquels je ne m’attardais pas par respect pour lui. Je dépliais sa main pour lui remettre son sabre et en entourais fermement ses doigts pour qu’il ne tombe pas, je plaçais son sac sous sa chemise afin de le cacher et lui enlevais sa veste pour recouvrir son visage.
Son arme mystérieuse et le reste était maintenant empaqueté pêle-mêle dans un bout de toile à moitié brûlé, sûrement entrainé par le vent depuis le pont de l’échangeur.

(L’échangeur !) Un navire complet à disposition, il devait regorger d’articles sans propriétaires. Il faudrait arranger ça au plus vite.

Je trouvais derrière des caisses une cachette improvisée pour mon trésor personnel et éducatif et retournais sur le devant de la scène au moment où le capitaine avait ordonné, d’un mouvement de crochet, l’exécution de tous les marins. Ne survirèrent que quelques personnes, sans doute ceux qui au même titre que moi furent candidats pour la grande chasse au trésor.
Je les observais un à un pendant qu’ils se voyaient expliquer les nouvelles règles en vigueur. A l’extrémité, un homme sous son capuchon noir essuyait des œillades noires de la part de deux de ces camarades et devait probablement être celui retrouvé caché. A défaut d’être dangereux à cause de son agressivité à l’instar du Drow en face de moi, j’espérais que personne ne ferait l’erreur de le prendre pour un pleutre, même s’il n’était que ça au final.
Le choix du capitaine était à double tranchant, pour un nouvel allié docile, nous pourrions tout aussi bien nous retrouver avec une vipère attendant son heure.
Les deux jeunes gens suivant furent les plus rapides à parler. La jeune fille choisit la cale, ce qui pouvait lui valoir une mort lente ou une deuxième occasion de finir sa vie autrement qu’entourée d’excréments. L’autre ne suivit pas son choix, malgré la toile d’expression que ses traits peignaient sur son visage qui donnait à penser qu’ils se connaissaient.
Des trois restants, il y avait la jeune fille que Glenor soignait, un guerrier qui dans d’autres circonstances devait avoir meilleure allure et un mâle, lui aussi en noir. Depuis la découverte de personnes comme Fino, j’avais plus d’hésitation à nommer homme un truc qui n’y ressemblait qu’aux nombres de membres accrochés à son tronc. L’éclairage au dessus de lui laissait entrevoir de graves brûlures au niveau des bras et son visage n’en était à priori pas à ses premières cicatrices. Un mince sourire devait se dessiner sur le mien car cet être torturé physiquement l’était peut être aussi à l’intérieur, soit parce qu’il fut la proie d’un fou ayant voulu jouer avec le feu, soit d’avoir été victime de son propre armement et de causer tant de trouble dans la bataille.

Je profitais d’un instant où personne ne répondait pour m’approcher du capitaine et lui murmurer deux mots sans interrompre l’ambiance.

- Capitaine, si on a quelques minutes devant nous pour fouiller leur navire, j’en suis.

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 Sujet du message: Re: Chapitre 2: Le Rubis Sanglant
MessagePosté: Dim 28 Juin 2009 19:22 
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Les étoiles du ciel avaient laissé place aux lueurs de triomphe dans les yeux des pirates, aux flammes mourantes d'un lancé fructueux. La nuit avait pris les ponts d'un voile percé de rouge grésillant; et les marins avaient emporté un démon dans les filets de son engagement.

Il avait été là, sur le pont, la tête levée, le sang suintant de ses mains déchirées d'un pourpre terne à l'image de ses yeux. L'esprit vague, il avait senti plus que regardé l'univers soupirer autour de lui - lui, qui sous peu devrait sans doute rendre son dernier souffle à un capitaine pirate.

Et ses sens l'avaient abandonné : on l'avait agrippé, il s'était laissé aller...

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Il n'y avait eu tout d'abord que le flou impalpable de mes pensées ombragées, transformées par ma Sombre Déesse gémissante en râle chaotique de rage et d'apitoiement. Je ne sentais pas le pont sous mes pieds, mes cheveux ne semblaient plus onduler dans le vent du couchant, comme mis en tombe. Une croix avait été disposée sur celle-ci; une croix rouge confectionnée de la chair des tulorains vaincus.
J'étais vaincu... Mais pas encore mort.

La vie n'est rien tant que nous ne sommes pas prêts à jouer jusqu'à notre équilibre dans le jugement de l'existence; et j'estimais avoir amplement gagné le droit d'une mort digne.
Mon âme, aux yeux de ses pirates, devait être un trésor à savourer.

On me fit m'abaisser de manière violente; le contact de mes genoux avec le pont du Rubis-Sanglant me fit revenir à la réalité. Rage ou apitoiement? Allais-je sangloter sur les cendres de mon avenir voilé du rire carnassier de la mort ?

Le bruit de l'acier dans la chair - les marins mouraient de s'être battus pour leur ville. Des fils tissés de ma volonté haineuse renaquit mon attention - il fallait que j'affronte la mort, malgré mon état, dans toute ma noble grandeur. Je pressentais que le fil d'une lame n'allait pas tarder à ouvrir la peau blafarde de mon cou...

"- Vous aventuriers," dit une voix triomphante dans les affres de mon étourdissement mourant, "je vous donne le privilège de la vie sauve. Je vous offre un choix : Soit vous me rejoignez, soit vous allez croupir dans les cales du Rubis Sanglant jusqu’à ce qu’on décide de votre sort…"

C'était le capitaine, tenant entre ses doigts la tête sanglante de Khamsin en symbole de sa puissance sur la vie et la mort de nous tous, les aventuriers malchanceux d'un galion saigné. Le baisé de la mort était terminé - l'un des amants était décédé dans les bras d'acier de l'autre; et le sang de sa défaite suintait sur son corps de bois.

Près de moi, il y avait la demoiselle tatouée aux formes saillantes, cruellement blessée au ventre. Un nain s'en occupait de ses doigts experts en gestes sûrs et clairs - c'était donc un guérisseur.
Alors je senti la lame. Il y avait un contact froid sur mon cou, le contact glacé d'un puissant symbole. Tous, nous étions en rang. Tout les aventuriers...

"- La cale," dit Rosie au loin. La belle demi-elfe habillée de rouge, au visage doux et plaisant, venait donc de prendre le parti de l'enfermement volontaire.

Au loin se tenait l'assassin tout de noir, rendu à l'impuissance. Lui que j'avais écouté ne méritait plus mon noble respect. J'aurais dû déchaîner les flammes beaucoup plus vite, faire rendre l'âme au navire ennemi malgré le danger.

Mourir, oui. Mais mourir avec mon univers. Le grimoire d'Ellhar, quatrièmes fleurs de mon sermon de vengeance.
Le grimoire enfermé dans un désert, la bible de mes actes. Et on m'offrait la vie, les chances de l'avenir sans fond qui planait sur le temps immortel des elfes intemporels.

Puis ce fut à Mathis de choisir son bord :
"- Je me joins à vous par nécessité et non par plaisir," siffla-t-il. "Je n’approuve pas vos agissements, mais je tiens à la vie. "

En face de lui, un demi elfe noir aux yeux émeraudes se tenait près de la ravissante pirate maitrisant les flots. Les cheveux roux de cette dernière encadraient son visage borgne et fin en une plaisante cascade de feu orangé.

De feu, en moi, il n'y en avait qu'un : une volonté de vengeance au nom de ma face immonde, et de ma dynastie de prisonniers dont j'étais le dernier consanguin. Et ce furent les flammèches de mon coeur qui sortirent de ma bouche en paroles crachées et nobles :

"- Mon dernier engagement est mort," dis-je en montrant des yeux la tête de Khamsin. "Je peux en faire un avec vous." Puis, d'une voix plus grave, j'augmentai d'un ton : "j'ai déversé le feu sur les vôtres; vous en avez vu les dégâts. Soignez-moi, et je pourrai le faire pour vous."

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 Sujet du message: Re: Chapitre 2: Le Rubis Sanglant
MessagePosté: Dim 28 Juin 2009 22:55 
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Lorsque Rosie renonce à l’offre du capitaine pirate, celui-ci lui jette un coup d’œil de travers tout en faisant un signe de la tête au pirate qui la maintient. Celui-ci se met rapidement en mouvement pour pousser sa prisonnière vers l’avant afin de la faire avancer vers la porte menant vers l’intérieur du navire, et par extension, vers la cale… Mais la voix du puissant guerrier tulorain, Ruméus le Cornu, retentit.

« Attendez, je ne la laisserai pas seule dans cette cale ! Mon cœur reste fidèle à Tulorim, et je ne servirai pas sous les ordres de l’ennemi de ma ville ! »

Le capitaine pirate lui jette le même regard qu’à Rosie, sévère et cruel, teinté de sadisme, puis ajoute :

« Et je suppose que votre ami le drow survolté va vous y rejoindre aussi ! Haha ! »

Pour toute réponse, le shaakt en question crache sur le pont du navire rougi du sang de l’équipage tulorain. Les chaînes qui entravent son corps ne semblent pas affecter plus que ça sa détermination colérique… Les deux hommes sont menés à la suite de Rosie vers la porte, alors que le capitaine borgne se tourne vers les aventuriers restants pour écouter leurs dires.

D’abord Mathis, puis Anarazel. Il s’approche de chacun d’eux tour à tour après leurs paroles. Mathis en premier.

« Tu fais l’bon choix ! Si t’aime tant qu’ça ta vie, tu vas apprécier celle en not’ compagnie ! Bienvenue sur le Rubis Sanglant ! »

Alors que la demoiselle qui retenait le jeune homme blond le relâche en soupirant d’aise, le capitaine s’empare de la main du voleur pour refourguer un rubis au creux de celle-ci.

« T’es des nôtres maintenant, et ce rubis en est la preuve ! »

Il se déplace alors vers Anarazel en faisant cogner sa jambe de bois contre le bois de son pont. La jeune pirate qui retenait Mathis se tourne vers ce dernier et lui affirme avec un air mutin :

« Tu vas pas l’regretter, beau blond… »

Le capitaine quant à lui est arrivé près d’Anarazel et le regarde droit dans les yeux, sans ciller sur son physique disgracieux.

« T’étais le second de l’Echangeur, et tu veux venir dans mon équipage. T’as fait des morts chez mes pirates et des blessés dans les deux camps, tu t’es toi-même blessé grièvement. T’es barge, sans foi ni loi, ni honneur… Bienvenue chez les pirates, mon gars ! Hahhah !!! »

Il lui tend aussi un rubis avant de se tourner vers Madoka.

« Tu m’plais toi fillette ! J’ai déjà des hommes en train de piller leur navire ! Vas-donc les rejoindre et remplis toi les poches ! Tout ce que tu trouves, tu peux le garder pour toi ! Enfin… Sauf si je te le demande. Ha ! »

Glenor, lui, après avoir examiné les plaies de la guerrière à l’aigle, se relève pour parler d’une voix forte :

« Oh les blessés, ceux qui veulent être soignés, regroupez-vous autours de moi ! »

Aussitôt que tous les blessés nécessitant des soins sont autours de lui, il incante dans un langage rocailleux, et une vive lumière exhale de son corps pour pénétrer les blessures et les refermer entièrement…

C’est alors, et seulement à ce moment, que vous vous rendez compte de la disparition de l’assassin. Le pirate qui le maintenait gît dans son sang, la gorge tranchée par sa propre lame, et l’humain encapé de noir semble avoir disparu… Il a su se faire oublier et agir au bon moment… un maître dans sa discipline…

Le capitaine semble furieux de cette disparition, et le fait savoir à son équipage :

« Par les fesses de Moura, retrouvez-moi ce crétin avant que je vous tranche la gorge à mon tour !! »

Rosie, le Drow et Ruméus, quant à eux, se retrouvent enfermés à trois dans une cage exigüe ne laissant guère beaucoup de place à l’aisance. Les chaines du drow lui sont enlevées, et il tourne en rond nerveusement, alors que Ruméus se tient aux barreaux, silencieux et digne, droit, les cornes contre le métal de la cage…

(Madoka, je upperai l'arme de Fino en même temps que le reste de tes trouvailles en fin de chapitre ;) )

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 Sujet du message: Re: Chapitre 2: Le Rubis Sanglant
MessagePosté: Dim 28 Juin 2009 23:48 
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Un sourire renaquit sur un des visages des aventuriers ayant décidés de s'allier à l'équipage; un sourire sombre sur une peau blafarde et inhumaine. Il y avait dans la file un être sans nez, qui ne sentait plus que la douleur de ses paumes brûlées, et de cet être au teint de mort émanait un regard rouge. Deux braises sur un rubis sanglant : le feu, la pierre et la mer réunis en un seul point, une seule vie.

On le libéra de la lame qui faisait pression sur son cou, et le capitaine répondit à ses déclarations :
"- T’étais le second de l’Echangeur, et tu veux venir dans mon équipage," commença-t-il en lui tendant un diamant qu'il prit de ses doigts valides sans pour autant le toucher, entourés qu'ils étaient de l'étoffe de sa toge déchirée. "T’as fait des morts chez mes pirates et des blessés dans les deux camps, tu t’es toi-même blessé grièvement. T’es barge, sans foi ni loi, ni honneur… Bienvenue chez les pirates, mon gars !"

Et le sourire sur le visage d'Anarazel grandit un peu plus, sous les coups de marteaux de la souffrance. La douleur le prenait à chaque mouvement de ses mains déchirées, elle lui lavait l'esprit des souillures qu'étaient le déshonneur et la peur de la mort - peur dont il se délectait, peur qu'il aimait sentir près de lui. La mort, cette douce libération qui le laisserait pourtant sans existence propre aux yeux du monde...

"- Oh les blessés," ordonna le nain qui venait de quitter la demoiselle à l'aigle. "Ceux qui veulent être soignés, regroupez-vous autours de moi !"

En silence, Anarazel se redressa, les mains toujours tremblantes. Puis d'un pas vacillant et non sur, il s'approcha du guérisseur.
Et l'aura apaisante du sort de soin l'atteignit, irradia dans ses plaies et dans son ventre meurtri comme un semblant de plaisir. Ce fut fait : ses mains venaient de retrouver leur état blafard; seules de larges cicatrices marquaient son action téméraire. Lui, le démon de sang-mêlé qui avait presque brûlé un navire. Lui, le dernier d'une dynastie de rebelles à la noblesse inestimable.

Ses sens reprirent le dessus de sa douleur mourante, qui ne survivait plus qu'en fil ténu vibrant sur la brèche du passé. Un calme plaisant lui emplit la poitrine; une de ses paix qu'il ne recherchait plus. C'était comme un couronnement, le calme après la tempête du déchaînement. Il avait façonné la soupe universelle. Son action devait rester gravée dans les mémoires. Il le voulait.

Au prise avec sa Sombre Déesse, il pensa à son passé, à cet étrange calme qu'il n'osait espérer, à cet espoir qu'il avait tué. Son regard intérieur l'amena à Émeline, morte dans les catacombes d'un temple maudit - il la vit couchée, belle. Il l'avait tuée. Elle, et un petit garçon dans le port de Kendra Kâr.

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Vous, démons de la paix intérieure, je vous envie et vous hais. Vous êtes l'incarnation de mon désir - et l'antithèse de ma volonté. J'étais coupable, coupable d'être né : et de ma naissance oubliée seuls d'anciens sages décédés pouvaient répondre. Après eux, deux races entières. Deux races que je m'étais juré d'éradiquer.

Mais avant de parler avec ma raison, je parle avec mon cœur. Je préfère les braises rougeoyantes à toute fluorescence - elles sont bien plus pratiques pour enflammer les terres.
Soigné, je me tournai vers le capitaine. Et ce fut mon cœur qui parla, déployant l'étendard de ma folie et de mon calme...

"- Mon honneur est immense et sans borne, capitaine. Vous venez de respecter le vôtre en me soignant de la sorte - je vous y ai forcé."

De ma main gauche où demeuraient les traces de mes chaînes brulantes en cicatrices ineffaçables, je lui lançai le rubis, toujours en contact qu'avec le pan de la toge.

"- Je demande à rejoindre mes aventuriers."

Il n'y avait qu'un seul cycle à ma vie : Tempête de sang. Calme intérieur. Tempête à venir...

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Dernière édition par Anarazel le Jeu 9 Juil 2009 12:04, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Chapitre 2: Le Rubis Sanglant
MessagePosté: Mar 30 Juin 2009 16:32 
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D’un regard torve, le chef des pirates fait signe à son subalterne d’entraîner la semi-elfe dans la cale du vaisseau. Le drow et le guerrier cornu font le même choix que Rosie et subissent le même sort. Si la décision du premier ne me surprend guère, celle du second me rassure, Ruméus veillera sur cette jeune hybride. Quant à moi, je serai plus utile dans le camp ennemi.

Ce capitaine n’a rien à voir avec Khamsin. Mes paroles au lieu de l’insulter l’ont réjoui. S’approchant de moi, de sa main crasseuse il agrippe mon poignet et de l’autre laisse tomber un rubis dans ma paume.

« Tu es des nôtres maintenant et ce rubis en est le preuve »

Ce rubis m’intrique. S’agit-il d’une simple pierre précieuse symbolisant le navire qui porte le même nom? Ou bien renferme t-il des pouvoirs qui nous contraignent à servir le capitaine une fois ce joyau rouge en notre possession? En acceptant de me joindre à eux, ai-je remis mon âme à des démons? D’un frémissement non contenu, je chasse cette idée lugubre de ma tête. Je n'ai pas trahi Tulorim, je me suis associé aux pirates pour sauver ma peau. Dès que j’aurai l’occasion de m’échapper sans trop de dégâts, et bien je les trahirai et libérerai Rosie. Je garderai tout de même ce bijou, le considérant comme une compensation bien méritée.

M’arrivant à peine à l’épaule, ma geôlière retire sa lame en laissant échapper un soupir de soulagement. Cette expiration est révélatrice :

(Je lui plais, reste à savoir jusqu’à quel point!)

« Tu ne vas pas le regretter beau blond »

Je me retourne vers elle et l’observe sans gêne un moment avant de lui répondre. Elle est aussi jolie que dans le feu de l’action. Je ne sais pas pourquoi, mais elle me fait penser à ma douce Angélie. Et pourtant, alors que cette dernière est blonde, frêle et très mince, ce petit bout de femme qui me fait face possède des épaules carrées, une fine taille, mais des hanches prédominantes qui assureront sa facilité à enfanter. Je remarque enfin que dans sa main droite elle tient une épée, mon épée. Je lui adresse enfin la parole :

« Pour vous… » Je suspends mon discours, m’approche un peu d’elle, mais pas trop, laissant une certaine distance entre nous. Je lui dis d’une voix qui se veut douce, mais non enjôleuse :

« Pour toi, et pour toi seulement, ce sera Mathis… Tu as mon épée, est-ce que je peux la récupérer maintenant que nous ne sommes plus des ennemis? »

Je lui fais un sourire ponctué d’un imperceptible clin d’œil, si discret que seule une femme peut le remarquer.

Sans lui laisser le temps de répondre, j’enchaîne :

« Je regrette déjà d’être parmi les pirates, seule ta présence risque de me réconforter. »

Je dois me montrer prudent dans mes agissements et mes propos envers cette jeune femme. Si je deviens trop distant et que par malheur je la blesse, sa fierté sera bafouée et elle sera impitoyable et drôlement plus dangereuse et sournoise que le drow à la crête.
Dans le cas contraire, si je ressemble trop à un petit chien soumis, elle se lassera bien vite de ma présence, et se débarrassera de moi au premier moment venu. C’est une joute délicate, mais dans laquelle je me sens tout à fait à l’aise. Séduire les femmes s’avère un jeu stratégique et dangereux qui me plaît bien.

Le nain de sa voix rocailleuse demande aux blessés de se rapprocher de lui, afin qu’ils les guérissent tous en une seule fois. J’ai vu des mages, ou des gens qui prétendaient l’être, à quelques reprises à Kendra Kâr, mais aucun d’eux n’avaient assez de pouvoir pour venir à bout de tant de blessures à la fois.
À ces paroles, je recule de quelques pas pour m’éloigner de ce nain et par le fait même de ses rayons guérisseurs. J’ai déjà deux dettes à acquitter, je ne veux à aucun prix en contracter une troisième. Et puis, mon visage est intact, mes blessures sont mineures et se cicatriseront assez vite d’elles-mêmes. Ces cicatrices seront le souvenir, quoi qu’amer, de cette journée sanglante. Et si je ressors vivant de cette aventure et que je veux me lancer dans une autre, ces marques sur ma peau me rappelleront à la prudence.

Un fois remis en forme par les pouvoirs de l’être magique, Anarazel lance le rubis au capitaine et demande à être fait prisonnier. Je ne peux cacher ma déception face au changement de position d’Anarazel. Seul, la tâche me sera plus difficile, un allié m’aurait été utile, voire même nécessaire.

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Dernière édition par Mathis le Dim 5 Juil 2009 14:57, édité 6 fois.

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 Sujet du message: Re: Chapitre 2: Le Rubis Sanglant
MessagePosté: Mar 30 Juin 2009 19:59 
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Alors que la bataille prenais fin les pirates sont rappelés à bord de leur navire et enjoignais à amener tout les prisonniers à bord. Leena et lui se rendirent tranquillement sur le pont et observèrent la file de proie qu'ils avaient réussit à capturer vivant. Un sacré lot malgré tout, il devait bien y avoir une vingtaine de marins qui étaient à genoux avec une lame plantée sous la gorge. Seulement un autre spectacle semblait ravir la flamboyante rousse, car après un simple coup d'œil pour la forme aux prisonniers elle recommença à dévorer du regard Draast en lui demandant d'une voix aguicheuse :

« Alors, ce combat n’était-il pas grisant, mon beau ? »

(Grisant je ne sais pas, sanglant à souhait ça c'est sûr!)
(Toutefois certaines morts étaient particulièrement instructives.)
Lorsqu'elle s'adressa à lui il s'arracha du spectacle des prisonniers pour contempler le spectacle tentateur qu'était la silhouette de la jeune femme, son sang humain bouillait de la sentir si proche de lui et pourtant inaccessible, son sang Shaakt bouillait encore de sa virtuosité dans la bataille. Aimer une rose c'est aimer ses pétales et ces épines...
(A moi les épines, afin de déchirer les autres!)
(A moi les pétales, que leur douceur m'emporte...)
Après l'avoir admiré de haut en bas une fois de plus il croisa son regard et acquiesça d'un léger hochement de tête en serrant avec douceur le bras de l'humaine et en lui répondant.

"Vous dansez admirablement bien, faire corps avec vous fut un véritable plaisir... En espérant que nous auront un peu de temps et d'espace à nous pour faire quelques pas d'une autre sorte de danse..."

Il lui glissa un clin d'œil appuyé et l'ébauche d'un sourire en coin se dessinant sur son visage puis il entendit le capitaine ordonner l'exécution sommaire de la plus grosse partie de l'équipage aussi s'arracha-t-il difficilement à la contemplation de la jeune femme pour étudier la façon et la rapidité dont les fluides vitaux emportent la vie en dehors des carcasses de ces marins. Un frisson lui parcourait l'échine alors qu'il admirait la mort orchestrée d'une main de maître, son respect pour le Capitaine sans-nom ne s'en accrut que davantage. Mais il restait quelques survivants, dont deux acceptèrent de rejoindre l'équipage et alors que la jeune fille habillée de rouge qu'il n'avait pas vu autrement que dans la file, le Shaakt ignoble et son adversaire cornu furent mené à la cale le Capitaine offrit les rubis à ses nouveaux membres d'équipages. Draast doutait sérieusement de la valeur de ces deux "recrues".
(Entre un kamikaze qui ressemble à rien et un mioche qui tremble pour sa vie on est pas arrivé...)
("Mioche"? Et c'est moi qui dit ça?)
(Ce n'est pas parce que je ne suis pas sortit de l'adolescence que je ne peux pas reconnaitre un faible humain qui n'a qu'une vingtaine d'année entre les jambes.)
Sceptique sur le moyen de recrutement il se dit que de toute façon il finirait par mourir prématurément si ils ne convenait pas, l'écrémage était rapidement fait sur ce genre de navire. Alors que le nain braillait pour requérir les blessés il ne s'approcha pas, sa philosophie étant que la mort arrivait à son heure il lui semblait ridicule de la retarder en se soignant. Mais alors qu'il allait demander à Leena si elle voulait parier sur lequel craquerait en premier il entendit l'être informe rendre honteusement le rubis qu'il n'avait prit que pour se faire soigner... Se faire trainer par le navire au bout d'une corde paraissait un châtiment adapté à ce genre de revirement à son avis, mais il était curieux de savoir la manière dont le Capitaine utiliserait pour dissuader quiconque voudrait faire la même chose. Aussi préféra-t-il s'enquérir de cela auprès de sa blonde... Euh sa rousse.

"A votre avis ma chère? Passera-t-il par la planche ou sera-t-il attaché à une corde et trainé par le navire?"


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"Il est mort!"
A ce cri désespéré je ne pus que répondre avec simplicité, de ma voix dont la neutralité tranchais de manière criante avec l'affolement de la jeune femme.
"La Mort c'est la vie..."



Dernière édition par Abeausir le Dim 19 Juil 2009 17:55, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Chapitre 2: Le Rubis Sanglant
MessagePosté: Mar 30 Juin 2009 22:37 
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Le nain guérisseur fait son office avec zèle, et l’espace d’un instant, toute la partie du pont qui l’entoure est teintée d’une lumière vive et revigorante. La demoiselle à l’aigle se relève, et jauge silencieusement la scène, tentant de comprendre ce qui l’a amenée là. Lorsqu’elle comprend, son oiseau vient se poser sur son épaule, et elle s’adresse au capitaine des pirates :

« Hallena, pour vous servir. »

Visiblement, sa fidélité envers Tulorim n’est pas très vive, et elle prend donc sa place sur le Rubis Sanglant en recevant une pierre rouge de la part du capitaine, pendant que plusieurs pirates s’engagent sur le navire tulorain voisin avec Madoka pour piller celui-ci, pendant que d’autres cherchent activement l’assassin disparu…

Lorsqu’Anarazel lance son rubis sur le sol, l’orque puissant serre son étreinte sur le manche de sa hache, prêt à intervenir. Mais le capitaine ne lui dégaine qu’un sourire sadique et mauvais, dévoilant ses dents cariées et noires.

Leena répond à ce moment au semi-elfe noir :

« Visiblement, lui aussi aime se mettre en danger… Plaisant… Tu me montreras que tu es capable de pire que lui ? Hmm ? »

C’est alors que le rubis jeté sur le pont commence à luire d’une lueur rougeâtre étrange, puis se met à vibrer lentement, avant d’être projeté à une vitesse folle vers le Sang-Mêlé aux yeux rouges… La pierre précieuse lui percute l’épaule et lui transperce la peau, se logeant dans sa chair, alors que le capitaine entame un rire machiavélique.

« Hahahaa ! En acceptant mon marché, tu t’es toi-même engagé à respecter la fidélité à ce navire dont je suis le capitaine. Nulle contrainte ne t’a forcé à prononcer cet engagement, et tu es lié désormais au Rubis-Sanglant par cette pierre. Si tu tentes de te soustraire à cet engagement, le rubis te tuera ! Hahaha !!! »

Il se tourne alors vers l’orque barbare et lui donne un ordre sec, sans pitié…

« Enchaine-le au mât ! »

Suivant l’ordre qui lui a été donné, le mastodonte s’approche d’Anarazel sans lui laisser la moindre chance de s’échapper et s’empare de lui en le maîtrisant par la force. Deux autres pirates ont déjà préparé les entraves de l’ex-second de l’Echangeur sur le mat, et il y est attaché fermement…

La demoiselle pirate près de Mathis ne semble pas se soucier de tout cela. Elle connait visiblement le prix d’un engagement sur le Rubis-Sanglant…

« Ne regrette pas ton choix, ou tu finiras comme lui… Cette précaution est nécessaire à la liberté d’esprit des marins de ce bateau. Si tu y es bien, il ne t’arrivera rien… Je suis Syllie. »


(à Mathis : Etant donné que la demoiselle pirate est un pnj que tu as inventé, tu as le droit de la faire répondre par toi-même, de la jouer comme un pnj qui t’accompagne. Mais bien entendu, si tu le désires, je peux la faire parler et agir comme j’ai fait ici… A toi de choisir, donc.)

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 Sujet du message: Re: Chapitre 2: Le Rubis Sanglant
MessagePosté: Mer 1 Juil 2009 16:10 
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La situation ne fait que s’aggraver. Mes craintes se sont confirmées, le rubis est lié au navire et à la personne qui le détient. Peu de temps après son atterrissage sur le pont de bois, le rubis devient lumineux puis est projeté par une force invisible vers l’envoyeur. La pierre précieuse atteint l’épaule d’Anarazel et s’unit violemment à lui. J’observe la scène avec stupeur, immobile, je ne suis qu’un spectateur. Sur l’ordre du capitaine, cet être immonde dépourvu de moralité, la grosse bête à tête de sanglier s’empare de l’être sans nez.

Je ne regarde pas la suite, la fin du second me semble inévitable. J’ai intérêt à me concentrer plutôt sur ma précieuse personne et le sort qui sera le mien si je tente de sauver Rosie.

(Je dois donc fidélité à ce navire. Moi, fidèle, ça va être une expérience nouvelle!)

C’est alors que la femme aux cheveux très courts s’adresse à moi, elle me conseille la prudence puis daigne se nommer.

(Syllie, ce nom me plaît!)

Tourné vers elle, je lui explique mon malaise.


« Ma vie est sauve et j’en suis soulagée. Si je regrette, c’est pour Rosie. J’ai une dette envers elle, je ne peux la laisser croupir dans la cale du navire. »

Jusqu’ici j’ai dit la vérité. Je vais cependant devoir mentir, ce qui ne m’indispose pas le moindre du monde, pour protéger Rosie de l’éventuelle jalousie de Syllie.

« Rosie est en quelque sorte ma demi-sœur. Je t’épargne les détails pour le moment, je t’expliquerai plus tard, si je suis encore en vie. »

Ça va me donner le temps d’échafauder une histoire. Par expérience, je sais qu’il faut être prudent dans les mensonges, mieux vaut être flou et de n’inventer que le nécessaire, avoir un fond de vérité sur laquelle s’appuyer est toujours une bonne chose.

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Dernière édition par Mathis le Jeu 2 Juil 2009 13:58, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Chapitre 2: Le Rubis Sanglant
MessagePosté: Mer 1 Juil 2009 16:52 
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La surprise n'avait duré que quelques instants silencieux, comme à nouveau figés : douleur... Le rubis s'était encastré dans mon épaule, pénétrant mes chairs. J'étais dès lors lié à ce navire au nom si violent, comme reflet de mes deux yeux. J'avais trois rubis sanglants dans le corps - une pierre, et deux iris rougeoyants lançant des éclairs de haine.
Mais cette douleur ne valait rien face au déchirement que je venais de connaître.

Il n'y avait qu'un seul cycle à ma vie : tempête de sang. Calme intérieur. Tempête à venir - tempête de sang...

Il était temps de mettre mon plan final à exécution. Agir vite, sans penser. Sans respirer...
La soupe universelle ne s'arrêtait jamais de façonner l'homme qui essayait de bâtir une montagne de puissance ; elle le rongeait continuellement, combattait sa hauteur de son écume informe, des bouillons répugnant de la fange des mondes.

Il fallait réussir. Sinon la mer risquait de se repaître de mon cadavre...

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"- Hahahaa ! En acceptant mon marché, tu t’es toi-même engagé à respecter la fidélité à ce navire," braillait le capitaine pirate en un doux équilibre coulant de rires gras et de jubilation.

Les deux fentes rouges des yeux d'Anarazel le fixaient toujours, mais son attention semblait ailleurs, perdue dans les replis de sa toge que ses mains fouillaient frénétiquement. Que cherchait-il ? Un vieux souvenir... Un souvenir dont il ignorait la provenance mais dont il connaissait bien le pouvoir.

"- Enchaine-le au mât !" Cria une voix sèche et impérieuse, métamorphose de l'ancien gloussement du capitaine en ordre direct et cinglant.

Le grand orc s'avança vers le sans-mêlé, masse énorme de muscles à la carrure monstrueuse. Que pouvait-on faire contre une telle bête? absolument rien... Sauf...

Le démon se figea : il avait trouvé ce qu'il cherchait, mais ne put l'extraire des replis de sa toge avant que l'immense dos du guerrier ne vint le masquer à la vue de l'équipage, et particulièrement du capitaine.

L'objet qu'il tenait à la mains se brisa sur ses côte lorsque l'orc énorme l'empoigna comme une mince brindille secouée par le vent, l'emportant vers la prison de cordes et de chaînes du grand-mât, que quelques marins s'affairaient déjà à préparer.

Il y eut un bruit de verre brisé - Anarazel étouffa un cri. Les carreaux avaient éclatés sur sa chemise intérieure, et il sentait quelques petits débris perdus pénétrer ses côtes sous l'énorme pression du guerrier. Mais il garda la tête froide - il n'avait mieux à faire, et sa résistance à la douleur venait d'être quasiment sevrée.

Une étrange lumière prit forme devant la tête du démon. Se découpait en elle une petite silhouette, pas plus grande qu'un pouce. Elle battait frénétiquement des ailes, tel un insecte insignifiant béni d'une aura de puissance.
L'orc se contentait de le tirer en avant, les yeux fixés sur les pirates proches du mât. Il n'avait pas remarqué la minuscule lueur dorée - c'était une chance inespérée.

"- Sur lui, sur lui... " Souffla Anarazel d'une voix à peine audible, qui se perdit dans la bruyante respiration de la masse de muscle qu'était le guerrier.

Rien. Une seconde s'écoula, une longue seconde durant laquelle l'orc traîna inexorablement le démon vers sa futur prison de chaînes. Anarazel faillit perdre toute contenance, mais alors qu'il allait baisser la tête en signe de soumission, quelque chose se produisit. Son visage retrouva son sourire sans joie de concentration mauvaise, ses yeux leurs lueurs de haine.

Une petite poudre tombait dans l'air devant l'immense nez de l'orc qui respirait comme un minotaure assoiffé de sang. La fée avait disparue, laissant derrière elle qu'une mince aura.

"- Merci", crut entendre le démon avant que celle-ci ne se dissolve totalement.

L'orc devait avoir respiré la poudre magique. Anarazel sentait toujours la lenterne contre ses côtes, le verre fracassé le heurter dans les replis de sa toge.

Dans la précipitation de l'action, la petite fée avait-elle réussi? Qu'importait! Soit on le prendrait pour un fou définitif, soit pour un génie... Sans doute des deux. Et il dit d'une voix forte qui ne tremblait pas ce qu'il devait dire :

"- Cher et précieux ami orc! Tu as juré fidélité à ce navire : désigne-moi moi, ton meilleur ami, comme capitaine! Sois-moi fidèle, et tue cet usurpateur sans jambe ni main!"

Le regard à l'éclat aussi rouge que le rubis encastré dans sa chair, le démon au sang mêlé avait les yeux fixés sur le pirate qui, sur ce navire et jusqu'alors, avait donné les ordres...
Capitaine? Aux yeux d'un orc qui le trouvait merveilleux - il l'espérait sans oser se le révéler - il voulait qu ce soit lui...

Quoiqu'il en soit, il était maintenant attaché.

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Ecrire, c'est tuer, prier, délirer. Pour combler l'écart. Abolir l'Entre. Et n'y parvenir jamais. [Michèle Mailhot]


Dernière édition par Anarazel le Jeu 9 Juil 2009 12:04, édité 6 fois.

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 Sujet du message: Re: Chapitre 2: Le Rubis Sanglant
MessagePosté: Mer 1 Juil 2009 17:00 
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Inscription: Dim 23 Nov 2008 20:03
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Deux autres aventuriers avaient rejoint la jeune fille, et un deuxième avait accepté le rubis en guise de signature du contrat, moyennant des soins. La dernière à devoir prendre une décision n’était pas encore en état mais selon sa réponse, une moitié d’entre eux rejoindraient nos rangs. Je ne devais visiblement pas être la seule à avoir choisi une embarcation à la dernière minute, car j’imaginais que des aventuriers portant les couleurs d’une ville lors d’une chasse de ce genre avaient plus de patriotisme que cela.
Je me demandais combien de pirates auraient changés leur machette d’épaule et remanier leur opinion en pareil contexte. Et j’imaginais dans quelles situations j’aurais pu renier ou non le contrat signé, lorsque le capitaine me répondit.

Je répliquais d’abord avec un rictus malfaisant dont il s’arrangeait parfois et continuais sur un ton faussement timoré qui relevait plus d’un jeu dans lequel je plongeais l’âme la première.

- J’m’adapte au mieux ! … C’est vous l’patron, criais-je pendant que je sautais par-dessus les bastingages en réponse à ses derniers mots.

Arrivée sur le pont, plusieurs pirates allaient et venaient avec de la marchandise qu’ils déposaient dans des tonneaux que d’autres soulevaient à l’aide des cordes. Même lorsqu’il s’agissait de piller, ils démontraient une certain expérience et habileté naturelle. J’en voyais aussi sortir des objets de leur bouche et rire à tue tête en retournant dans les soutes.

Un rapide coup d’œil autour de moi, et j’optais pour la cabine de feu le capitaine pour y trouver autre chose que des bourses de Yus ou des armes pour lesquelles je n’aurais aucune aptitude. La porte était entrouverte et j’y posais le bout des doigts lorsqu’un cri déchira celui des vagues qui claquaient sur les coques.

(Et …)
Une minute plus tard, les murs autour de moi auraient filtrés l’ordre et je ne me serais pas retrouvée à hésiter. Un homme seul était rarement fatal à toute une troupe, mais nous n’étions pas dans une ville ou une campagne où les possibilités étaient infinies, tant du coté de celui qui sabote que ceux qui subissent. Faire en sorte d’éclipser la présence d’un ordre même indirect m’était impossible, mais faire me trouver les raisons de faire d’une pierre deux coups était envisageable.

(Petit soldat aux priorités mouvantes)

L’homme recherché s’était déjà caché une première foi dans les soutes, la question était de savoir s’il n’était qu’un pleutre aux jambes flageolantes à l’approche d’une défaite ou s’il y avait là bas une chose importante.
La cabine du capitaine était peut être rattachée aux soutes par un couloir, il ne me restait plus qu’à suivre ma première idée et advienne que pourra.
Je sortais mon sifflet de sous ma veste et souris un instant en pensant au sifflement strident digne d’une jeune fille en détresse que je m’infligerais en cas de rencontre, mais tant pis pour ma fierté, je ne connaissais pas plus bruyant comme alerte.
Je jetais un coup d’œil dans la cabine en restant baissée et m’habituais à la légère lueur des veilleuses. A priori, il n’y avait personne, j’entrais sans faire de bruit.
Personne à cet instant certes, mais au vu du bazar, quelqu’un était déjà passé par là. Je tentais quand même ma chance et fouillais un à un les tiroirs et compartiments des différents meubles.

Le profit et la distraction de cette visite n’était pas à prouver mais quelque part au fond de moi, l’impression d’œuvrer pour mon propre chef alors qu’un ordre avait été donné commençait à me ronger. Faire passer mon intérêt personnel avant la stabilité d’un tout m’était plus difficile que mentir et tromper.
Quelque part, dans l’un des deux navires, un ennemi rodait et s’il réussissait à ouvrer dans celui-ci ou libérer ses alliés dans l’autre, cela nous ralentirait encore plus.

_________________
Madoka


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 Sujet du message: Re: Chapitre 2: Le Rubis Sanglant
MessagePosté: Mer 1 Juil 2009 22:14 
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Inscription: Dim 26 Oct 2008 16:27
Messages: 39606
Mathis :

Syllie ne semble pas mal prendre le fait que tu veuilles sauver ton ex-coéquipière de la cale sans doute terrible de ce navire pirate. Elle te prodigue même un conseil, à voix basse, se penchant vers toi dans un souffle suave.

« Ne sois pas trop hâtif alors, Mathis. Préviens ton amie de ton soutien et soumets-lui de la patience. Tu ne peux la libérer en allant contre le capitaine, ça serait la mort assurée pour toi comme pour elle. Le seul moyen serait de prouver ta valeur auprès du capitaine pour le convaincre de la relâcher et de lui reproposer d’intégrer l’équipage. Mais ça peut prendre du temps… »

Ce disant, elle glisse entre tes doigts ton épée…

Anarazel :

Après que tu ais parlé, l’orque te regarde avec un air abruti, puis éternue un bon coup, répandant sa morve infecte sur les pans de ta toge, chassant la poussière féérique de son tarin proéminent et grossier. Lorsqu’il lève à nouveau le regard vers toi, tu peux y lire toujours autant de bêtise, mais également une soudaine lueur de crainte, de respect, de…soumission. Il hoche sauvagement la tête avant de se tourner vers le capitaine pirate, l’air hargneux.

« Pragatt’, toi mourir maintenant ! Lui nouveau capitaine ! Rhaaaa ! »

Et il s’élance, hache immense au clair, la bouche écumant de rage, vers le capitaine dont vous venez d’apprendre le nom. Mais il n’a pas le temps de l’atteindre qu’un puissant jet d’eau se met en travers de son chemin et le bouscule dans sa course effrénée. Il trébuche et s’effondre sur le côté alors que Leena, soudainement intervenue, cesse son sort avec un regard illuminé. Autour, les pirates présents ont tiré leur arme, tout comme le capitaine Pragatt’, alors que l’orc se relève péniblement, serrant le manche de sa hache. La voix du capitaine résonne cruellement…

« Sorcellerie, traitre ! Vois donc ta mort si tu t’attaque à moi ! Et ce parjure ne pourra être ton capitaine, si tu n’es plus que charpie, abruti ! Rends-toi et fais honneur à ton capitaine-élu si ‘honorable’ ! »

L’orc semble hésiter, et jette un coup d’œil vers Anarazel, qui est maintenant menacé de deux lames de sabre. L’orc ne sait visiblement pas que faire, perdu entre la décision de perdre son nouveau chef et sa vie, et celle de se rendre…

(Madoka, plus le courage pour toi aujourd’hui, je devrais faire ça vendredi soir ! Désolé…)

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