Lillith a écrit:
De me rassure sur le sort de nos compagnons, sûr de lui. J’essaye de reprendre contenance, mais ce n’est pas facile. Je finis par me relever, masquant un gémissement de douleur par une grimace, à cause de la douleur dans mon épaule.
« Finalement, je n’ai peut-être pas rien. »
Je demande à Bogast si il sait comment soigner une épaule démise sans guérisseur ou médecin à proximité. Il va chercher Cheylas et me fait allonger au sol. Un peu inquiet, je m’exécute et les regardant, interrogatif.
« Tu vas lui tenir le buste et l’empêcher de bouger. Lillith, ça va faire mal sur le coup, mais il ne faut surtout pas que tu fasse un mouvement, sinon elle sera mal replacée. Bien sûr, Avéroès soignera tout ça après, mais il faut qu’elle soit bien remise avant qu’on puisse le rejoindre.»
Il tient mon bras avec ses deux mains, et tâte mes muscles au niveau de l’épaule pour avoir un aperçu des dégâts. J’attends avec appréhension la douleur qu’il va faire surgir, mais ça ne vient pas.
« Alors Lillith, toujours vexé de n’avoir pas été au courant pour les dragons tout de suite ? »
« Quoi ?! C’est une plaisanterie ! Et je suppose que c’est pareil pour les… AAAAAAIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEE ! »
Pendant que je m’époumonais contre lui, Bogast a tiré d’un coup sec mon bras. J’ai senti les os se frotter, les muscles s’étendre et les cartilages craquer. Puis malgré une douleur lancinante, j’ai l’impression d’aller mieux. Je bouge lentement mon bras. La souffrance est bien moindre et je peux avoir des mouvements amples.
Je souris à Bogast et Cheylas, comprenant la feinte et la diversion, puis les remercie chaleureusement. Nous reprenons la route pour s’éloigner des orcs et éventuellement trouver les autres. La marche est longue, tout comme la nuit qui nous entoure. Au petit matin, Lelma nous préviens que deux orcs sont au loin. Bogast aimerait les capturer pour les interroger.
(C’est vrai que c’est le premier peuple, aussi barbare qu’il soit, que l’on rencontre et on pourrait en apprendre plus sur Verloa. Bien sûr il y a les dragons, mais ils n’ont pas vraiment voulu répondre à nos questions.)
Tout se passe très vite, par l’action de Lelma qui les prend par surprise et de Bogast qui les bloque par du vent. Nous les ligotons et Lelma commence à les interroger, en parlant dans leur langue gutturale et étrange. Je regarde la scène de loin, assis sur une souche, mais je dois me décaler car Cheylas se place devant moi pour rejoindre Bogast.
A ce moment là, l’un d’eux arrive à se défaire de ses cordes et prends la fuite, traçant entre les arbres. Tout le monde se met à courir pour le rattraper. Avec mon bras encore un peu groggy et les efforts de la nuit, je peine à tenir le rythme de la course. J’atteints les autres un peu plus tard, alors qu’ils se sont arrêtés. Reprenant mon souffle à grandes bouffées d’air, je regard la scène. L’orc est au sol, avec un poignard mortellement enfoncé dans la nuque. Mais le plus étrange est l’air surpris de chacun. Visiblement, personne n’est l’instigateur de ce coup de poignard. Je regarde autour de nous l’air suspicieux.
(Personne ne n’est dans le coin. Où alors il est bien caché… Où quelqu’un du groupe aurait fait un acte prodigieux et sadique…)
Nous remarcherons vers le premier orc, toujours ligoté, pour pouvoir l’interroger. Mais la encore, la surprise nous bloque. Sa gorge est fendue d’une large entaille d’où coule encore un sang chaud et putride.
« Non !! »
Je m’étonne d’autant de fureur, mais ce n’est pas juste la bête immonde qui s’éteint, mais aussi nos espoirs de découvrir ce qu’il se passe, lors qu’apparaît une autre interrogation inquiétante : soit quelqu’un de discret et dangereux nous suit, soit il y a un traître parmi nous.
(Qui a quitté le prisonnier en dernier ? C’est Bogast… Il nous cache d’autres choses ? et le poignard… Seule Cheylas les utilise pour se battre…)
Je frissonne de penser que mes deux « soigneurs » peuvent travailler dans notre dos pour comploter. Je suis comme déconnecté de la réalité essayant de comprendre tout cela. Au bout d’un moment, je sais que l’on reprend la marche, nous éloignant encore. Nous finissons par faire un campement. Epuisé, je ne relève pas qu'on atteint un lac, ni l’absence de feu de camp, ni si il y a une quelconque garde de nuit. Par chance, on état de fatigue aussi bien physique, que magique que mental m’empêche tout cauchemar.