Cromax a écrit:
La course effrénée finit par ralentir. Les orcs sont loin maintenant et ne semblent pas nous avoir suivis. Chacun ralentit le pas. Je pose la petite créature à terre, la libérant de mon étreinte protectrice avec un regard souriant. Les premières lueurs de l’aube arrivent à l’horizon, au dessus des arbres, sous le couvert desquels nous sommes toujours. Nous nous arrêtons un instant pour nous reposer, et c’est à ce moment que je me rends compte que notre groupe est fortement diminué. Cheylas, Bogast, Lillith, De, Fizold et Lelma ont disparu ! Et les autres sont là, auprès de moi, mais semblent en piteux état après ce rude combat. Et c’est alors que, la peur et la rage de la bataille ayant disparu, je ressens les douleurs du combat. Ce puissant coup de massue qui m’a frappé à l’abdomen m’a laissé des séquelles, et je ressens une forte douleur dans ma poitrine, et près de mon estomac. Un hématome naît sur ma peau, la fonçant à l’endroit du choc. Je me tourne vers Lothindil, mais n’ose lui demander de me soigner, car elle semble elle aussi épuisée. Je suis étonné de voir Arevoès, qui apparemment n’a pas suivi Bogast cette fois. Andelys et Seldell ont tout deux un regard sombre. Je décide de m’occuper tout seul de mon sort.
Je farfouille dans mon sac et trouve une gourde de soin qui m’avait été confiée…J’en prend une gorgée et laisse le liquide parcourir mon organisme, répandant ses bienfaits dans mon corps. La douleur, bien que encore présente, se fait moins vive, et nous reprenons la route en suivant une rivière assez large, vers le Sud-Ouest.
Au milieu de la journée, nous sommes toujours en forêt, à marcher inlassablement vers notre destin. Jamais nous ne pourrons retrouver les autres…
(Si, moi je le pourrais…)
(Vraiment ? Vole donc à leur recherche ! Et ramène moi de leurs nouvelles si tu les vois…)
Ma faera part à la recherche de l’autre groupe perdu. Je compte bien sur le fait qu’elle perçoive la faera du milicien kendran, Lelma, et suis presque sûr qu’elle me rapportera bien vite des nouvelles des égarés.
Nous poursuivons toujours notre chemin, dans la forêt luxuriante et tropicale. La fin de la journée approche, et nous marchons toujours en suivant le fleuve. Des bruits se font entendre autour de nous, dans les arbres. Je jette rapidement des coups d’oeils pour apercevoir l’origine de ces sons, mais je ne vois rien, quand soudain, un énorme singe poilu apparaît devant nous. Surpris, je fais un bond en arrière, bousculant Andelys, en criant :
« Bwaaah ! Qu’est-ce que c’est que ça ! »
Remis de ma surprise, je reprends mon sérieux, et suis soudainement heureux que Cheylas n’ait pas assisté à cette scène mettant en doute ma virilité…Le grand singe nous regarde d’un air curieux. Il n’a pas l’air agressif, et c’est alors que je me rends compte que nous sommes cernés par une compagnie de ces grands singes musclés. Ils sont curieux et nous approchent prudemment. Je me laisse renifler par un gros mâle, la main sur la garde de mes armes, on ne sait jamais…Mais ils n’ont pas l’air méchant…
Cette île, si l’on excepte une armée entière d’orcs cruels et sanguinaires, est beaucoup plus accueillante que l’autre…Avec ses dragons et ses volcans en furies…