Lothindil a écrit:
(((coma...post 3... la fin... )))
La pièce, si on peut appeller un endroit sans mur, ni plafond, ni sol visible une pièce, est d'un noir profond. Rien ne se voit, rien ne se détache de rien. Juste du noir. J'avance, me demandant si c'est dans le vide ou sur un sol. J'ai l'impression en réalité d'être privée de tout mes sens. Aucun son, aucune odeur, aucune couleur ne me parvient. Je ne parvient même pas, même les pieds nus, à sentir le sol, si sol il y a. Cependant j'avance tant bien que mal.
A défaut d'être totalement aveugle, une chose est visible en fait: moi. Je me vois comme source de lumière légère avançant dans le noir profond. Je n'éclaire rien, pas même le sol, mais je me vois. Ma peau a des chatoiements brun-vert dans ses contours argentées, je ne m'en soucie guère, n'étant plus surprise de grand chose en ces lieux bénis par Yuimen.
"A trop chercher, tu pourrais te perdre..."
Je continue à avancer, n'ayant rien d'autres à faire, me demandant où aller, si cela à un sens. Malgré la certitude d'avancer, je ne vois rien qui change. Quel est donc le mystère de ce lieu et de cette obscurité que mes yeux ne parviennent pas à traverser? Je continue à fouiller, à chercher après une solution, une sortie, un chemin au moins.
Je continue à avancer inlassablement vers nulle part ou vers quelque part. Est-ce une impression? Non, de plus j'avance, de plus le gris de mon corps disparait et de plus le brun-vert paraît brillant.
"Non... ce n'est pas possible... je me perds, je disparais..."
Je ne comprends plus ce que je dois faire, bouger le moins possible certainement, sous peine de me dissiper totalement. Je n'ose pas douter que le gris représente ma peau réelle et dans ce cas le vert doit être les fluides. Où aller? Je n'ose plus bouger, tremblante de peur à l'idée de ce qui m'arriverait si j'échoue.
"En ces lieux où la magie est inépuisable, elle seule trace les chemins."
Je réfléchis aux paroles de Yuimen, n'y comprenant rien... Comme pourrais-je éclairer mon chemin avec mes propres sorts? Je ne suis même pas certaine qu'un sort de lumière puisse percer cette obscurité. Je commence à désespérer de trouver un jour la sortie et de trouver la fin de cette épreuve finalement éprouvante par sa complexité...
J'ai l'impression qu'un temps immensément long passe, sans que rien ne bouge ni ne change. Je finis par me relever, il faut bien tenter quelque chose puisque l'attente ne sert à rien.
"Si la magie seule trace les chemins, il ne reste plus qu'à tenter de lancer un sort... on verra ce qu'on trouvera!"
Me concentrant au maximum ma magie, je ferme les yeux. N'ayant aucune idée de où je dois chercher, il ne me reste plus qu'à lancer ma magie dans toute les directions. Je me mets un genou à terre et pose ma main sur ce que je pense être le sol. Les yeux ouverts, je concentre ma magie sur ce point unique qui est cette paume. C'est avec un réel amusement que je vois mes fluides se rassembler et briller d'un éclat vert dans ma main. Sur le rythme d'un coeur battant, je fais monter et descendre ma main, lâchant mon énergie.
Non, sans surprise, je vois le sol se couvrir de veines vertes, celles-ci partent dans huit directions différentes, brillants plus que de l'émeraude en plein soleil. La pièce semble se remplir d'un coup, la limite entre le sol, les murs et le plafond se dessine de cette même couleur. Comme activées par les fluides s'échappant dans mon sort, huit portes se dessinent autour de moi. Chacune ayant sa couleur: une bleu, une blanche, une noire, une mauve, une rouge, une bleu très clair, une transparente et une verte. Chacune brille donnant de la lumière à la pièce qui teinter de ces couleurs devient magnifique.
Tels des traits de lumière, les huit couleurs fondent sur moi et se regroupe au niveau de ma tête. Tous semblent se diriger vers un même point, plus par curiosité que par autre chose, je porte la main au point de rencontre. Qu'elle n'est pas ma surprise d'y sentir mon diadème. Doucement, je l'ôte, pour être certaine que c'est bien lui et non une illusion ou autre chose. Je manque de le lâcher quand je me rends compte que c'est lui qui attire les lumières. Il semble briller d'un éclat que je lui connaissais pas, lui qui était aussi noir que la nuit. Un à un, les traits se brisent en milles éclats de cristal, emplissant l'air de multiples couleurs, toutes plus nouvelles les unes que les autres. Mon diadème en revanche garde sa couleur argentée si jolie.
"Pourquoi?"
"Tu as réveillé par ta magie les 8 éléments! Continue, le temps presse pour toi si tu ne veux pas te perdre."
Constatant qu'effectivement ma peau grise disparaît de plus en plus, je me mets à courir vers la porte verte, symbole de la terre, ne doutant pas que c'est ma destination. Au moment où je passe l'arche verte, un frisson me parcours tout le corps. J'ai l'impression d'être bloquée, tirée en arrière. Je me retourne, prête à lutter quand je vois derrière moi qui se tisse ma cape, celle du prêtre de Yuimen, remise à neuf, les symboles brillant comme jamais.
"Que fait-elle là?"
Je comprends de moins en moins ce qui m'arrive, mais me doute bien que le temps passe, dangereux pour moi.
"Tissée par un prêtre, cette cape est de mon élément... Tu as décidé d'en faire le tien."
Ne cessant de courir le long du couloir de pierre verte, je vois ma peau se dissiper encore, inquiète, je tente d'accéler. Le couloir est d'une longueur effrayant, je n'en vois pas le bout, mais je sais que je ne dois sous aucun pretexte arrêter. J'ignore ce que je deviendrais si le gris de ma peau venait à disparaître totalement... et c'est sans doute bien mieux ainsi. J'arrive à soudain à trois pierres dressées et plus rien derrière.
Je tourne autour à la recherche d'un indice, elles sont hautes, un peu plus large qu'une porte, gris pierre... Rien de surprenant ou d'anormal quoi... Pas le temps de réfléchir, il me faut les forcer à s'ouvrir, je suis certaine d'y trouver la suite derrière l'une d'elle.
Sans attendre, je concentre mon énergie une nouvelle fois, jusqu'à avoir ma main d'un vert brillant. Posant ma main au sol, je dirige mon sort, une fois, deux fois, trois fois. Trois lignes vertes partent tandis que le sol tremble. Je m'attends à briser les pierres, mais celles-ci se mettent à briller intensément avant de s'ouvrir sur trois escaliers. L'intérieur de chaque pierre est différentes, une rouge et verte, une blanche et verte, la dernière brun et vert. J'hésite une poussière de seconde avant de me ruer sur la dernière. A peine ai-je mis le pied sur la première marche qu'un vent coloré comme la pierre souffle, venant m'ébbouriffer les cheveux. Sans chercher à comprendre, je descends les marches quatre par quatre.
Arrivée en bas, je me retrouve face à un miroir, rendant un reflet un peu particulier de moi. Je suis d'un gris tenu mais brillant, délimitant mon corps souple et gracile, à l'intérieur, je semble habitée de fluide, brillant de vert. Je manque de crier et me recule de plusieurs pas, trébuchant et me retrouvant à terre. Même si c'est la vision que j'ai de mes mains depuis que je suis entrée dans cette pièce, le fait de me voir dans un miroir ainsi me boulverse totalement...
"Que suis-je devenue?"
"Toi... toi telle que je te connais. Une enveloppe grise et ton corps entier consacré à ma magie et à moi."
Je tremble, subjuguée par cette vision et par l'explication. Des larmes coulent, on les voit sur le reflet, je souris en les voyant, pensant à ces petits bouts de mon âme qui s'écoulent.
"Pourquoi ne sont-elles pas vertes? Mon âme t'appartient!"
"Ton âme peut-être... tes larmes n'appartiennent qu'à toi, druidesse."
J'essuie la larme qui coule de mon oeil et regarde le gris qui continue à disparaître.
"Que se passera-t-il si je ne finis pas avant que le gris de ma peau soit évaporée?"
"Tu resterais prisonnière ici. Cette enveloppe grise est le seul lien entre ton corps qui se meurt sur Yuimen et toi."
"Il me faut continuer alors."
Je constate en souriant que ma cordelette est de retour sur mes cheveux. Ainsi c'est elle que le vent de la pierre m'a rendue.
"Elle est le symbole du serment que tu as posé. Tu as choisi de n'être qu'à moi et à la nature..."
"Le brun et le vert."
Je regarde le miroir qui semble être la seule sortie, ou du moins le seul endroit pouvant être une sortie. Sans attendre, je me protège contre les éclats de vert, un fin bouclier tissé d'herbe entourant mon corps en entier, je me jette dans le miroir, tête la première. Celui-ci explose en millier de petits cristaux qui viennent se glisser dans bouclier sans pour autant me blesser.
Je me retrouve visiblement dans une forêt et c'est avec surprise que je découvre que mon bouclier vert intégral s'est changé en mon armure argentée aux chatoiements verts. Le miroir en se fondant dedans lui a donné l'apparence et la texture de l'acier qui me couvre d'ordinaire le corps contre les blessures.
Heureuse d'avoir retrouver une pièce d'équipement supplémentaire, je fonce à travers bois, sautant d'arbre en arbre ou évitant les troncs sans cesser de courir. Les lianes et ronces s'écartent sur mon passage ne me blessant pas. Je continue la course toujours plus loin, ne cessant pas de respirer les effluves de cette forêt bénie. Soudain, des cris attirent mon attention, traçant, je me détourne de mon chemin imaginaire pour me diriger vers le bête, visiblement en danger. Je finis par arriver devant un magnifique cerf blanc, celui de mon rêve.
Sa croupe est méchamment blessée par ce qui semble être une lance. Sans attendre, je prends une feuille de l'arbre le plus proche et y lance mon sort de guérison. La feuille se met à briller d'un éclat doré intense et durable. Je souris puis rejoins l'animal effrayé. Doucement, je m'approche de lui et pose les feuilles sur sa croupe. Il est trop blessé pour partir mais n'est visiblement pas à l'aise. Je laisse mes feuilles commencées à agir avant de retirer la lance et la déposer à mes pieds. Je décale alors les feuilles, pour mieux soigner sa plaie. Dès qu'il est capable de se remettre sur ses pattes, le cerf détalle au galop.
Par reflexe, je ramasse l'arme et me mets à tracer derrière l'animal qui semble vouloir me conduire quelque part, je le surprends à m'attendre par moment. Surprise, mais certaine de moi, je continue à le suivre à travers le bois sinueux jusqu'à perdre totalement sa trace dans une clairière.
Je reprends mon souffle, me reposant sur ma nouvelle arme. Il me faut quelques secondes pour comprendre que ce n'est pas une lance, mais mon bâton de druide que je tiens en main. Je souris, consciente d'avoir fait le bon choix. Il me faut à peu près autant de temps pour réaliser que la clairière n'est pas traditionnelle et que, d'ailleurs, la forêt a disparu, à l'exception de quatre arbres au pied des quels se trouvent quatre statues de monstrueux bûcherons.
Sans attendre, je concentre mon énergie sur la main tenant le bâton. Celui-ci se met à briller du même éclat vert que mon propre corps jusqu'au moment où je le frappe au sol. Le résultat est immédiat, la terre semble se liquéfier au pied même des statues avant de les absorber et de les recracher vers le centre de la clarière où elles se brisent en cent mille émeraudes. Celles-ci s'envolent, devenant poussière au vent.
Autour de moi, les cristaux me cachent la vue, brillant et enchantant mon regard par leur beauté. Je parviens à deviner que la clairière disparait derrière ce mur de pierres. Celles-ci viennent entourer mon bras gauche puis tout éclate d'un coup.
"Lothindil?"
....
"Druide?"
....
"Lothindil?"
....
"Druide?"
....
"Lothindil réveille-toi!"
Doux ton de la voix de mon Dieu m'appellant. J'ouvre les yeux comme après un long sommeil et souris.
"Druide lève-toi!"
Je sens en moi les fluides et la magie qui a fait de moi une druide s'agiter. Je parviens à me redresser, recouvrant peu à peu des forces. Ma vue devient plus nette. Je suis de retour dans la salle du trône.
"Gardienne de Yuimen, approche!"
"J'arrive Ô Yuimen."
En effet, me tenant sur mon bâton, je m'approche, allant assez vite mieux. Je souris heureuse, j'ai réussi l'épreuve.
"Gardienne, il va être temps pour toi de t'éveiller à la vie. Avant, confie-moi ta cordelette de druide..."
Ne comprenant pas, mais ne voulant ni discuter, ni désobéir, j'ôte ma cordelette et lui tend.
"Comme Nuilë, ton maître, tu es une druide accomplie désormais. Mais plus que tout autre, je t'ai choisie. Tu ne seras plus une druide, mais la Première des Quatre. Tu as encore beaucoup de chose à apprendre et à faire. Désormais, il te sera impossible de te tourner vers un autre Dieu ou une autre magie. Tu m'as donné ton corps pour y déposer mes pouvoirs. Es-tu prête à me donner ton âme pour me servir."
"Que mon âme soit tienne, Ô Yuimen."
"Je l'accepte. Cet attachement envers moi se verra dans tes yeux, ils seront les fenêtres de ton âme, dirigées vers moi."
Il pose ses mains sur mes yeux, je sens une douce chaleur me parcourir et souris de bonheur.
"Désormais, si tu te sens prête, tu seras voué à la terre, à la pierre, à l'animal et au végétal. Ceci sera marqué sur toi et tu ne pourras jamais me renier ou renier ton attachement. Tu ne pourras te tourner vers aucun autre dieu quelqu'il soit, y compris Gaïa ma soeur. Tu combattras les fils de Thimoros et luttera pour le bien, toute ta vie. Te sens-tu prête pour cette mission, Druide?"
"Sois mon unique Dieu, Ô Yuimen. Que ma vie dépende de toi, que mon âme dépende de toi et que nul, mortel ou immortel ne puisse me détourner de ta voie."
"Qu'il en soit ainsi. Finis ce que tu as à faire, Gardienne de Yuimen puis cherche Nyr Tel Ermansi."
"Je ferais selon tes ordres, Ô mon Dieu."
"Va... Eveille-toi, Gardienne de Yuimen... Eveille-toi, Première parmi les Quatre!"
Une lumière aveuglante me force alors à fermer les yeux. Je me sens tomber....
(((tout ça pour expliquer mon changement de classe ainsi que mon gain de 30% en magie...)))