L'Univers de Yuimen déménage !


Nouvelle adresse : https://univers.yuimen.net/




Poster un nouveau sujet Ce sujet est verrouillé, vous ne pouvez pas éditer de messages ou poster d’autres réponses.  [ 32 messages ]  Aller à la page Précédente  1, 2, 3  Suivante
Auteur Message
 Sujet du message: Re: Chapitre 4: L'Echangeur
MessagePosté: Mer 12 Aoû 2009 16:02 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Dim 26 Oct 2008 16:27
Messages: 39606
Jets :
Mathis :
Jet d’habileté sous-marine : réussite.
Anarazel :
Jet d’habileté marine : réussite (nœuds)
Jet d’habileté sous-marine : réussite. (descente)


Les ordres conjugués de Mathis et d’Anarazel semblent redonner une fougue presque animale à Hallena, qui, après avoir fait au premier un signe d’assentiment, se tourne vers le second pour lui répondre d’une voix farouche :

« Il en aura… »

Aussitôt, alors qu’elle se tourne vers la baliste pour exécuter le plan de Mathis, l’aigle se saisit de la corde munie d’un grappin pour prendre son envol/nage vers le monstre, sans hésitation ni témoignage de crainte envers ce monstre des profondeurs. Il vole/nage jusqu’au dessus de la tête de l’horreur gigantesque, qui ne semble même pas le voir tant il est attiré par le navire qu’il s’apprête à dévorer en une bouchée, et largue le grappin à l’intérieur du gouffre de son immense bouche, au même instant où une lance vient percuter la matière visqueuse de son œil droit, qui semble presque exploser sous le coup. Hallena a brillamment réussi son coup, et c’est désormais un monstre borgne qu’il vous faudra affronter. Borgne et en rogne… Quant au grappin muni d’une corde largué dans la gueule de l’animal, il ricoche un instant sur une des dents immense de la créature avant de disparaître dans l’obscurité de sa gorge.

Sur le pont, Ruméus met à nouveau en joue l’immonde apparition qui va vous percuter dans quelques instants, et tire une nouvelle lance, qui vient se ficher dans le cuir épais de la bête, sans sembler lui causer trop de difficulté.

Le Shrez-Zarth et Rosie, armés de bric et de broc pointus ramassés sur le pont, s’élancent à la nage le long du cordage reliant la créature à Anarazel, et commencent à le pourvoir lentement de ces armes improvisées…

De son côté, au fond de l’océan, Anarazel trouve du regard ce qu’il cherche, une protubérance rocheuse assez imposante pour pouvoir retenir le monstre…
Mathis, lui, parvient à nager jusqu’à la hauteur de la créature, contournant celle-ci pour ne pas se faire voir, mais ne parvient pas pour l’instant à jeter son grappin… trop éloigné encore pour tenter quoi que ce soit…

_________________
Image
Image
Image



Haut
 

 Sujet du message: Re: Chapitre 4: L'Echangeur
MessagePosté: Mer 12 Aoû 2009 18:47 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Site Internet  Profil

Inscription: Mer 26 Nov 2008 21:22
Messages: 928
Localisation: Kendra Kâr
Mes pieds amortirent ma chute en un sinistre soulèvement de sable et de poussière : le fond de l'océan semblait se rebeller de ma présence intruse, enveloppant les pans flottants de ma sombre toge avec l'aura sale de ses déchets décomposés. La lumière du navire déchirait le silence et les ténèbres comme une lame dans un tissus mince, montrant aux regards de mon être de l'atmosphère les élancements de pierre, les roches rondes et rongées par les courants, violées dans leur torpeur par ma seule présence, et par l'éclat de deux joyaux rougeoyants encastrés dans des orbites profondes, sous un masque en os.

Un coup d'œil, rapide et efficace : droit devant moi, en diagonale du navire et du monstre gigantesque, se dressait un piton au teint gris et lissé. Je lâchai l'ancienne chaudière, dont le métal vint heurter les pierres avec un grincement sinistre, qui faisait trembler l'eau dans mes oreilles effilées.

Tout ce poids, toute cette masse aquatique au dessus de ma tête, semblait m'oppresser de la lourdeur du danger, comme m'écrasant contre le fond de l'océan; océan où seul l'homme était intru. Pourtant, j'étais là, bête cupide emportée dans l'enfer des abysses au seul bon vouloir d'un magicien jouant avec la chair comme un enfant avec la nourriture, se barbouillant avec plaisir du sang frais de ses victimes, se délectant leur mort. Je ne pouvais lui en vouloir: à sa place, j'aurais fait exactement la même chose...

Comme si ses trente mètres avaient suffis à me couler en entier, je ne ressentais plus ma haine, qui s'était tue. Le battement de Thàran vibrait toujours au sein de mon esprit, mais mes pensées avaient prises une tournure macabre, se délectant de l'horreur, de la triste horreur qui s'en prenait au navire. Et mes pensées me ramenèrent à mes interrogations de toujours.

Moi qui avait tué l'espoir, car ma cause de vengeance était impossible et irréalisable, je ressentais comme un étrange plaisir au goût vicié face à cette lame de peur, à ces lames dans la bouche d'un monstre marin sortit des ténèbres pour se venger du viol de ces lieux; viol dont tous nous étions coupables. Un goût amer, alimenté d'un rire sans joie, menant à la dérision sans condition.
Une seule, et même question : ressentais-je assez de désespoir pour reconnaître l'espoir, lorsqu'il me prenait, loin des battements sombres qui me guidaient chaque jour, et dont le but n'était qu'une chimère lointaine sur le millénaire à venir?

Image


Dans sa chute, le démon semblait avoir transformé ses pensées en une danse macabre. Sa folie renaissait, comme si elle avait ressurgi en son cœur écrasé par le poids qu'il sentait sans vraiment le ressentir, le poids de l'eau et de ses habitants inconnus.

Tout en suivant le fil tortueux de ses pensées, l'être sans nez s'était dirigé vers le piton de roche qu'il avait découvert, non loin du navire mais suffisamment pour retenir le monstre à quelque distance du pont en bois sombre. L'Echangeur portait sur le fond marin une ombre diffuse, faite de lumière, et dont l'aura s'étendait dans l'eau cristalline jusqu'à être happée par les ombres qui habitaient la plaine noyée.

Le sable volait sous les pieds du démon. A sa main gauche brillaient les quatre griffes de sa nouvelle arme, tandis que l'autre tenait toujours les extrémités des écoutes, enroulées autour de sa poigne blanche.

Quelques flammes de son regard égarées en arrière, et il vit très clairement le grappin disparaître dans l'énorme gueule de leur ennemi commun. Dans l'oermbre lumineuse du navire, deux silhouettes s'affairaient le long des cordages, accrochant d'anciens grappins et armes, vestiges du combat passé.

Voyant qu'un seul des deux qu'il avait réparés était lancé, le sang-mêlé passa la corde autour de la roche, la faisant gliss, puis la tendit légèrement, en laissant du mou : c'était la pierre qui devait ramasser le choc. Il entreprit de faire un nœud de cabestan avec l'extrémité autour de la corde tendue.

C'était le nœud crucial. Le nœud sur lequel tout reposait: si la corde se tendait et retenait le monstre, le grappin lui déchirerait sans doute la gorge, s'enfonçant plus profondément dans ses chairs, comme l'hameçon des pêcheurs. C'était une arme faite pour ne pas être enlevée dans la précipitation d'un combat : ses pointes en flèche ne ressortaient pas.

Pour s'assurer la réussite de son entreprise, Anarazel vérifia son nœud, l'assurant avec autant de boucles qu'il lui fut possible. Peut lui importait de se blesser les mains sur la roche rugueuse : pourvu que la corde tienne. Pourvu qu'elle repose sur la chair molle du monstre, et non sur ses dents...

(Agilité 1 : noeud / Agilité 2 : vérification. Je préfère être sûr! )

_________________
Image
Ecrire, c'est tuer, prier, délirer. Pour combler l'écart. Abolir l'Entre. Et n'y parvenir jamais. [Michèle Mailhot]


Dernière édition par Anarazel le Lun 17 Aoû 2009 08:06, édité 1 fois.

Haut
 

 Sujet du message: Re: Chapitre 4: L'Echangeur
MessagePosté: Dim 16 Aoû 2009 12:05 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Dim 26 Oct 2008 16:27
Messages: 39606
Jets :
Jet d’habileté sous-marine : échec
Jet d’habileté sous-marine : réussite (comme quoi, on n’est jamais trop prudent)


Lors de sa manœuvre, Anarazel doit être submergé par le stress, puisque son nœud, à peine finalisé, commence déjà à se détendre et à lâcher. Fort heureusement, il est attentif à son travail, et peut in extremis rattraper sa bourde en corrigeant le tir et en raffermissant le nœud sur le piton rocheux des fonds océans.

Près de 30mètres au dessus de lui, au dessus du monstre énorme, Mathis largue son grappin sur le monstre de toutes ses forces. Il y parvient, et son arme improvisée vient se ficher dans la nageoire dorsale de la créature, qui a une réaction fort haineuse face à cette blessure : elle se tourne immédiatement dans la direction du voleur blond, qui s’est déjà mis à nager à toute vitesse en sens inverse, contournant la bestiole par le côté éborgné, ce qui n’aide pas le monstre l’apercevoir… Sur le pont, Ruméus et Hallena profitent d’avoir face à eux la chair tendre du ventre et de la gorge de l’animal pour décocher une nouvelle salve de lances : Les deux viennent se ficher dans la chair du monstre, alors qu’il gémit sourdement dans un grondement inquiétant, ne sachant plus où donner de la tête.

Prudents, Rosie et Shrez’Zarth abandonnent leur tâche face à l’énervement remueur du monstre, et retourne à toute vitesse sur le pont du bateau, laissant derrière eux une corde déjà bien chargée de bric et de broc pointu et coupant.

Dans son mouvement, la créature tend violemment la corde, qui manque de céder sous le choc. Mais sa solidité est à louer, puisqu’elle résiste, et blesse le monstre de manière assez conséquente : le grappin fiché dans al chair de son palais s’enfonce plus encore, et laisse un filet noirâtre sortir de la bouche béante et hurlante de l’atrocité, qui tente de se débattre dans tous les sens, tirant et remuant avec la corde de manière effrénée.

Au moins a-t-il arrêté pour un instant sa course vers l’Echangeur…

_________________
Image
Image
Image



Haut
 

 Sujet du message: Re: Chapitre 4: L'Echangeur
MessagePosté: Mar 18 Aoû 2009 15:36 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Site Internet  Profil

Inscription: Mer 26 Nov 2008 21:22
Messages: 928
Localisation: Kendra Kâr
Un cri rauque fit vibrer l'eau, tel le hurlement dans une nuit sans lune d'une meute de loup, longue plainte aux pics acérés. Un fluide noirâtre s'épandit dans l'océan depuis la gorge du monstre blessé, qui tirait sur le cordage que le démon avait attaché au piton rocheux avec autant de force qu'il semblait souffrir, enfonçant encore plus profondément le grappin. Le long de la corde, lames, pics, et autres objets pointus bougeaient dans tous les sens, lacérant superficiellement le dos de la créature.

Au fond de l'océan et trois dizaines de mètres plus bas, Anarazel sentit un plaisir reconstitué étreinte son ventre. Son plan avait marché, dû moins pour l'instant. La créature des abysses ne semblait plus s'intéresser à l'Echangeur, ni aux aventuriers.

Derrière elle, la silhouette à peine visible de Mathis nageait à toute allure, fuyant le déchaînement de fureur de l'énorme masse de dents et de griffes. Sur le pont, Ruméus et Hellana étaient toujours affairés aux balistes, rejoints par Rosie et le shaakt, qui se repliaient précipitamment.

Le démon se renfrogna. Qu'avait-il à sa disposition? Dans sa main gauche, les quatre griffes de Thàran émettaient toujours leurs lueurs rouge, et l'acier chauffé à blanc créait un cercle d'ondulations dans l'eau sombre. Sa main droite tenait la corde réparée du second grappin, dont le bout en métal reposait sans doute sur la coque du navire : l'aigle ne s'en était pas servit. Il pouvait sans doute l'utiliser pour remonter à bord, mais quelque chose lui disait qu'il avait mieux à faire.
Les yeux de braises, voilés par le masque en os, brûlèrent un instant le nœud qui retenait le monstre au fond de l'océan.

Le sang du démon battait à tout rompre sous ses tempes, et il avait l'impression que son cœur était remonté de sa poitrine pour se nicher dans son cerveaux. Croyant ressentir la pression de l'eau, ce n'était en réalité que la peur et la concentration empourprée de sa folle raison qui écrasaient ses pensées. Que pouvaient-ils réellement escompter faire, face à une bête des abysses dont la taille et la corpulence permettait à ses mâchoires de les avaler tous, et à tour de rôle sans être rassasié?

Il était tout d'abord clair que, tous réunis sur le pont de l'Echangeur, ils devenaient des cibles faciles. Dispersés, le monstre marin ne saurait peut-être plus ou donner de la tête. Peut-être le sang-mêlé pouvait-il monter le long de l'écoute attachée à la créature, nager la courte distance où celle-ci était parée de sa couronne d'objets coupants, et atteindre le monstre par derrière, pour enfin mettre à l'épreuve la confiance étrange qui le reliait aux griffes en feu de Thàran?

Le démon soupira, laissant quelques bulles d'air s'échapper du masque, et remonter lentement dans le nuage de poussière tombante qui l'entourait comme une auréole vengeresse.

"- À indécision, impulsion," souffla-t-il tristement.

Image


Sans réfléchir et incapable de le faire dans la glace de mes pensées, je fis ce qui me paraissait le plus insensé et le plus téméraire, mû par la folie haineuse de ma Sobre Déesse, dont le masque de volontés tissées reprenait petit à petit ses droits sur mon être agenouillé devant la puissance de son propre passé.

Je pris la corde non tendue de l'autre grappin entre mes dents, et me propulsai à la nage jusqu'à l'écoute attachée au rocher. En haut, le monstre marin ne bougeait pas suffisamment pour m'inquiéter sur les dix premiers mètres, mais je dû lâcher prise devant les secousses rageuses qui animaient le cordage du grappin, et m'en éloigner de peur d'être blessé par la panoplie hétéroclite d'objets coupants et des vieilles armes de sièges.

Un gros nuage noirâtre enveloppait petit à petit l'eau des abysses, se mêlant à la lumière étrange du navire en un jeu sinistre de gris et de blancs. Avec un peu de chance, la bête de Moura serait trop déstabilisée pour se rendre compte qu'elle était approchée par derrière. D'un rapide coup d'œil, je vis le grappin à la corde tranchée de Mathis, planté dans sa nageoire dorsale. Au loin, la silhouette de l'homme blond disparaissait légèrement, étouffée par le fond noirâtre de la mer.

"- Vous deux", criai-je soudain à l'attention de Ruméus et de Hellana, comptant sur la propagation du son dans l'eau pour être entendu, "profitez de sa confusion pour aller chercher vos nouvelles armes!"

J'étais presque arrivé au niveau de la tête sans cou de la bête, et il s'était quelques peu calmer. Je l'approchai en douce, serrant toujours l'extrémité du second grappin – à l'aide de ma main, cette fois.

Une folie n'en est une que lorsqu'elle est reconnue; et dans la situation présente, être fou prenait des perspectives stupides. Aucune action ne pouvait concrètement être considérée comme démente, la menace sur nos têtes était bien trop grande. Il était temps. Temps de bouger.

"- Hellana, ton aigle avec le second grappin, planté sous sa gorge!" Criai-je de tous mes poumons, tant ma réalité semblait déformée par le danger. "Rosie et Shrez’Zarth, détachez la grand-voile, nous allons nous en servir pour l'aveugler et l'étouffer!"

Puis, avec toute la force de mes muscles, je tentai de planter les quatre griffes de Thàran dans la chair molle de la bête, entre son crâne et le début de sa colonne. Mon autre main agrippait toujours l'écoute reliée au second grappin. Si celui-ci était correctement planté, j'aurais ainsi deux attaches pour me tenir face aux embardées du monstre. Pour l'avoir observé depuis le fond de l'océan, je m'imaginais en réalité fort mal sa tête pivoter assez pour m'atteindre. Quand à ses doigts terminés par autant de poignards qu'il avait de dents dans la bouche, ils me semblaient ne pas être fais pour se débarrasser d'un intrus couché sur son dos.

Mon plan, enfin, prenait une position plus claire dans le chaos de mon esprit, traçant ses lignes de possibilités. Si nous arrivions à déployer la voile sur sa tête de manière à ce que ce poisson dénaturé ne puisse plus rien voir, nous aurions éventuellement une chance pour qu'il l'aspire avec l'eau qui devait lui être nécessaire pour respirer. La toile étant étanche, il s'étoufferait de ne pouvoir avaler l'énorme surface...
Muni des cordages et sur le dos du monstre, je serais alors en très bonne position pour aider à la déployer...

(Agilité 1 : remonté & approche / Agilité 2 : planter Thàran. Idée farfelue, s'il en est... )

_________________
Image
Ecrire, c'est tuer, prier, délirer. Pour combler l'écart. Abolir l'Entre. Et n'y parvenir jamais. [Michèle Mailhot]


Haut
 

 Sujet du message: Re: Chapitre 4: L'Echangeur
MessagePosté: Jeu 20 Aoû 2009 10:08 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Dim 26 Oct 2008 16:27
Messages: 39606
Jets :
Anarazel :
Jet d’habileté sous-marine : réussite.
Jet de maîtrise mains nues : réussite.

Conformément aux ordres de leur nouveau capitaine, les deux archers-balistes se précipitent à l’intérieur de la cabine du capitaine pour se pourvoir des armes qui les attendent toujours. Ils disparaissent donc à deux, et ne reparaissent plus pour le moment… D’autant que tous sont trop occupés pour se rendre compte de quoi que ce soit : Mathis continue de décrire un large cercle pour contourner la bête, alors qu’Anarazel, plus rapide et plus fou, se pointe en ligne droite vers le monstre marin. Autant le voleur est resté prudent dans son approche, autant Anarazel démontre une témérité suicidaire impressionnante.

Le drow et la semi-elfe s’acharnent, nouvelle équipe nouvellement créée, visiblement, à détacher la voile immense du navire, retenue par de nombreux cordages. Ils n’en sont qu’à la moitié lorsqu’Anarazel arrive à portée du monstre géant. Mais tous n’ont pas obéi aux ordres du Démon : L’aigle D’Hallena ne bouge pas d’une plume, jugeant sans doute trop dangereux un second voyage vers cette créature des profondeurs. À moins bien sûr que ce ne soit la jeune femme tatouée qui n’ait pas transmis l’ordre, ou qui l’a jugé trop dangereux.

Quoi qu’il en soit, lorsque l’elfe mixte se poste sur la nuque du monstre, celui-ci semble au paroxysme de son énervement. Il remue vivement pour se débarrasser de ce gêneur, et Anarazel ne doit qu’à la chance le fait de se maintenir sur la bête, qui se blesse davantage encore à son lien de corde, le sang refluant davantage encore de son énorme gueule.

Mais lorsque Thàran est planté dans sa peau épaisse et sombre, ça n’est plus de la colère, mais de la douleur qui fait crier l’animal dans une plainte sonore qui fait vibrer l’eau alentour. Et la douleur est suivie d’une haine sans merci. D’un nouveau soubresaut, la bête envoie balader littéralement Anarazel dans les cieux aquatiques, tournoyant comme une vulgaire poupée de chiffon. Mais ce remuement libère aussi la créature de son entrave de cordage : la corde cède sous les mouvements violents et répétés, et même si le grappin est toujours enfoui dans la chair de sa gorge, il n’est désormais plus prisonnier, et s’apprête à déchaîner toute sa fureur. Délaissant le Démon aux yeux de braise, il fonce avec fureur vers l’Echangeur… Il l’atteindra bien vite, le temps est compté…

_________________
Image
Image
Image



Haut
 

 Sujet du message: Re: Chapitre 4: L'Echangeur
MessagePosté: Sam 22 Aoû 2009 14:29 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Jeu 18 Déc 2008 03:51
Messages: 3454
Localisation: Quête 34
Pendant que j’exposais mes idées à Hallena, Anarazel s’est approché de nous apparemment attentif à mes propos. En fait, c’est ce que me laisse présumer son silence, puisque ce masque tout de même moins hideux que la figure qu’il cache m’empêche de discerner l’expression sur le visage de l’elfe au sang mêlé.
Finalement, Hallena me signifie par un signe de la tête qu'elle consent à dévier son tir vers l’œil de la bête. Je suis rassuré : cette femme presqu’animal n'éprouve pas une grande estime envers les humains : j’ai craint un instant qu’elle refuse de malmener le gros poisson à pattes, malgré la menace que ce dernier constitue pour notre survie.

Sur le point de quitter mes deux comparses pour traverser le pont, j’hésite quelques secondes, prenant enfin conscience de la bévue que je viens de commettre : Je n’ai pas respecté la hiérarchie omettant de consulter d’abord Anarazel avant de donner des directives à la dame tatouée.
De second, il est maintenant promu au rang de capitaine. Bien qu’il se soit lui-même attribué ce poste, ses connaissances maritimes et sa position de second lui conférait d’office cette fonction. De plus, personne ne s’est opposé à cette nomination.
J’aurais dû le consulter et je l’aurais sûrement fait s’il ne s’était s’agit d’une urgence. L’immense monstre aux mâchoires tranchantes n’attendra pas la fin des consultations pour nous attaquer. Et puis, je n’ai pas vraiment outrepassé son titre puisqu’il avait déjà ordonné à la femme archer de lancer un projectile vers notre assaillant. Ma seule initiative a consisté à lui avoir proposé un endroit stratégique où viser. Quant à moi, n’ayant reçu aucun commandement, je suis libre de faire ce qu’il me plaît.
C’est donc avec l’esprit libéré de tout remord que je passe enfin à l’acte.

(Et puis, je n’ai que faire de son amour-propre !)

Grappin sous le bras, je me dirige vers le bastingage opposé. Ce faisant, je croise Rosie et le drow d’ordinaire enragé.

(Shrez-Zarth)

Son nom, je le connais enfin; un peu plus tôt, cherchant la boîte m’étant destinée, j’ai par curiosité lu l’inscription sur la sienne.
Tandis que cet objet osseux donne à cet elfe hargneux une apparence calme, il camoufle malheureusement le ravissant visage de Rosie et me rappelle par conséquent que ma beauté est aussi temporairement reléguée à l’anonymat ! Ces masques nous enlèvent notre individualité, ils nous empêchent de dévoiler notre splendeur au monde sous-marin.
(Vivement qu’on atteigne cette mystérieuse cité immergée pour qu’on puisse enfin se libérer de ce fardeau facial.)

Sans aucune hésitation, je saute pieds joints sur le rempart pour ensuite m’en servir comme appui pour me propulser vers l’avant. Le grappin contre ma poitrine tenu si fermement par mes deux mains que les jointures deviennent livides, la corde coupée flottant librement entre mes deux jambes suffisamment musclées, je nage le long de la coque de l’Échangeur. Bien qu'un peu dépourvu de technique, j’avance assez rapidement et je ne tarde pas à me retrouver à l’extrémité antérieure du bateau.

_________________
Image


Dernière édition par Mathis le Sam 3 Oct 2009 03:59, édité 6 fois.

Haut
 

 Sujet du message: Re: Chapitre 4: L'Echangeur
MessagePosté: Dim 23 Aoû 2009 03:00 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Jeu 18 Déc 2008 03:51
Messages: 3454
Localisation: Quête 34
La main droite appuyée contre la proue de l’Échangeur, j’analyse hâtivement la situation. L’énorme poisson semble entièrement préoccupé par les lances de Ruméus, ce serait donc le moment de m’approcher de lui, prudemment toutefois.

Alors que je m’apprête à avancer, un banc de poissons plats, constitué de milliers d’individus dont chaque spécimen n’est pas plus gros que mon poing, me coupe le chemin. Je les laisse passer; mon intrusion parmi ces petits poissons rouges aux yeux bien ronds nuirait à la cohésion de cet attroupement et le chaos provoqué par ma présence pourrait attirer l’attention de notre prédateur. Lorsque mon tour de passage arrive, furtivement je nage à vive allure gagnant de la hauteur afin de surplomber la bête aux crocs acérés.

Mon action peut sembler téméraire, mais ce n’est pourtant qu’une apparence. Loin du bateau, je me considère moins en danger que ceux qui s’y trouvent. Je tiens à ma vie d’abord, je n’ai aucunement l’intention de me sacrifier pour protéger les autres aventuriers. Par contre, si la situation laisse croire le contraire, et bien c’est tant mieux pour mon image.

Maintenant au-dessus du gigantesque mastodonte, je conserve une prudente distance et j’attends l’instant approprié pour agir. De ma position, je peux facilement apercevoir l’aigle majestueux contourner notre assaillant et lui jeter un grappin dans la gueule. Suite au geste de son fidèle acolyte, Hallena effectue son tir et le projectile file tout droit sur sa cible, l’œil globuleux, qui explose en répandant une matière visqueuse dans l’eau. La victime en rogne devenue borgne s’élance vers le navire.

C’est le moment idéal pour larguer le grappin. Je fais par contre face à un problème que je n’avais pas prévu : la résistance de l’eau. Même si j’essayais, je ne serais par capable de prendre l’élan nécessaire avec mes bras pour propulser le crochet d’abordage avec assez de force pour provoquer un impact suffisant sur la bête. Ce n’est pas aussi facile que si j’étais dans l’air.

(Comment m’y prendre alors ? Que faire ?)

Je ne peux fuir et laisser la bête attaquer le bateau et tuer mes compagnons de route. Seul je ne m’en sortirai pas, j’ai besoin des autres aventuriers pour rester en vie.

(Réfléchis vite Mathis, tu en es capable !)

Quelques secondes passent, secondes qui me paraissent des minutes, mais qui me sont utiles pour trouver une solution.

(J’ai trouvé !)

Idée en tête, sans lâcher le grappin, je me dirige à toute allure vers le dos de l’animal. C’est mon corps tout entier qui fournira la vitesse nécessaire pour augmenter le choc de la collision. Au dernier instant, je libère l’arme qui descend rapidement et qui s’accroche à la nageoire dorsale de la bête. Il était temps que je lâche prise, sans que je ne puisse l’expliquer, cette descente trop rapide m’a causé une immense douleur aux oreilles.
Je ne suis pas le seul à souffrir; le poisson qui venait de subir une blessure à l’œil, se retourne brusquement vers l'espèce d'ancre à quatre pointes recourbées qui lui cause une nouvelle lésion, sur son dos cette fois. Comme si ce n’était pas suffisant, ce retournement brusque expose son ventre qui sert de cible aux lances de nos deux archers.
N’ayant pas le temps de savourer le désarroi de l’affreuse bestiole, je contourne celle-ci choisissant naturellement le côté où elle n’y voit rien. À l’aide des mes jambes et de mes bras maintenant disponibles, je déguerpis, essayant de me rendre sur le pont de l’Échangeur.

_________________
Image


Dernière édition par Mathis le Sam 3 Oct 2009 03:56, édité 3 fois.

Haut
 

 Sujet du message: Re: Chapitre 4: L'Echangeur
MessagePosté: Dim 23 Aoû 2009 22:09 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Site Internet  Profil

Inscription: Mer 26 Nov 2008 21:22
Messages: 928
Localisation: Kendra Kâr
Je sentais l'eau vibrer autour de moi, incapable de faire un seul mouvement, les membres comme autant de brindilles emportées par les tumultes des flots rugissant d'une rivière colérique. Or, la colère était morte, mais le rugissement encore plus présent : la rage et la douleur se déversaient dans les ténèbres de l'eau avec l'étreinte sinistre d'autant de lames tranchant les ombres violées. Un cri, long et terrifiant, provenant d'une gorge d'où s'évadait un sang sombre, qui se dissipaient dans l'eau transparente avec la noirceur de leur habituelle torpeur, fit s'éveiller toute la plaine sous-marine.

Il n'y avait pas de rivière, seul les profondeurs de l'Aeronland, ses mystères aux dangereux pouvoirs...
Et je sentais l'eau vibrer autour de moi.

Éjecté, je me stabilisais, les quatre griffes dissipant une aura noirâtre dans l'eau comme une vieille lame souillée, à quelques distances du pont du navire noyé et de son assaillant terrifiant que j'avais par deux fois blessé. La corde, je ne le vis que trop bien, avait cédé, permettant au poisson dénaturé de reprendre sa chasse de mort vers les aventuriers de l'Echangeur, qu'il ne manquerait pas de manger, de réduire à néant avec autant d'énergie qu'un être dont la faim valait le prix du suicide.

Je ne perdis pas un instant, je ne voulu pas laisser une goutte de l'énorme réservoir du temps s'écouler dans l'abîme sans que j'agisse. Et, croyez moi, vous, démons de l'indécision, je nageais d'une brasse rapide avec l'énergie de celui qui sait ce qu'il veut. Or, la seule chose que je voulais, c'était agir avec autant d'impulsion que mes instincts mêmes en sortiraient renforcés, et que l'animal qui couvait dans les tréfonds nauséeux de mon être sans nez brandirait le glaive de ma haine.
J'avais lors de cette chasse au trésor perdu trop de mon habituelle civilité, mes métaphores n'étaient plus aussi nettes et le fil de mes paroles ne tranchait plus aussi bien. Ma Sombre Déesse s'était transformée, s'associant avec les instincts primitifs, repoussant toute civilisation.

J'atteignis le nid-de-pie à la nage, puis en me tenant aux haubans, j'entrepris de défaire une vergue du mât, long pic de quelques quatre mètres de long. En-dessous de moi, je voyais toujours l'énorme masse du monstre s'approcher, près à lacérer le bois de notre Echangeur bien-aimé, seul navire que je n'eus jamais commandé. Le seul, et il était déjà coulé...
L'impact était presque palpable, comme si l'onde qui suivrait vibrait déjà dans l'eau, en un sinistre présage. la bête heurterait la coque, son énorme gueule ensanglantée à la recherche de la chair tendre.

J'essayais de déchirer les dernières cordes de la vergue avec Thàran. Il nous fallait un plan, mais un plan ne peut être dicté par la raison lorsque le danger dépasse l'entendement même de toute logique... Il ne me restait que la folie qui coulait dans les veines consanguines de mon passé.

"- Il nous faut bien quelque chose d'assez solide et d'assez fin, pour lui enfoncer cette voile dans la gorge, avec l'un des balistes," soufflai-je, sans même m'en rendre compte. Puis : "Ruméus, Hellana, pressez-vous bon sang!"

_________________
Image
Ecrire, c'est tuer, prier, délirer. Pour combler l'écart. Abolir l'Entre. Et n'y parvenir jamais. [Michèle Mailhot]


Dernière édition par Anarazel le Lun 24 Aoû 2009 20:59, édité 5 fois.

Haut
 

 Sujet du message: Re: Chapitre 4: L'Echangeur
MessagePosté: Lun 24 Aoû 2009 06:49 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Dim 23 Nov 2008 21:04
Messages: 519
Espérance. Mot à la consonance douce et encourageante qui inspire chez les hommes force, foi et courage… parfois folie. Pour certain, le sentiment des faibles, pour d’autre, l’émotion de la conviction, pour Rosie Skufita, une arme. Après avoir offert ce nom au présent qu’elle avait reçu, imitant ceux qui l’entouraient, la semi-elfe avait plongé les mains dans la boîte qui lui était destiné. Les yeux toujours fermé, alors que dans un écho lointain et étouffé retentit le cri monstrueux d’une bête affamé, elle sentit sous ses doigts fins un métal froid et légèrement rugueux. Doucement, elle ouvrit les yeux sur une arme lui étant complètement inconnue. Le cœur battant, elle l’extirpa de la boîte avec délicatesse comme si un joyau valant tout l’or du monde reposait dans ses mains, comme si elle avait peur de le brisé où de le salir. Ébahie, elle contempla la lame aux courbes gracieuse, aussi noire qu’une nuit sans lune, la bouche légèrement entrouverte, les yeux ronds d’admiration, mais aussi de crainte. Dans le manche, assez petit, un orifice suspect criait au désespoir par le vide qui l’encombrait. Alors que l’adolescente allait caresser l’embrassure, une pierre d’un vert miroitant se cristallisa dans l’espace auparavant vide de l’arme, sous le regard affolé de la demi-elfe. Soudainement, une étrange sensation envahi sournoisement le corps de l’adolescente. Elle n’aurait su dire si elle aimait ça ou pas, mais elle en était sûre, c’était cette lame noire qui lui prodiguait toute cette énergie pour le moins bizarre.

« Rosie Skufita… »

Dans un hoquet de surprise, cette dernière sursauta, passant à deux cheveux de laisser tomber l’arme aussi inestimable que mystérieuse, qui reposait entre ses mains blanche.

( Qui a dit ça ? )

Elle aurait voulut prononcer ces mots à haute voix, mais ceux-ci restèrent coincé dans sa gorge. La jeune fille savait parfaitement, que ceci était loin d’être la voix d’un des trois autres hommes qui se trouvait avec elle. Non, c’était plutôt une voix éteinte et sifflante, une voix qui donne froid dans le dos, une voix qui fait frémir chacun de nos muscle, une voix qu’on ne sous estime pas. Les yeux d’émeraude posé sur l’arme, Rosie respira profondément, question de ne pas céder à la panique. Était-ce l’arme qui avait prononcé son nom ? D’ailleurs, comment avait-on su son nom? Cet objet était-il un cadeau empoisonné ? Malheureusement, la semi-elfe n’avait pas la réponse à toute ces questions. Pour l’instant, elle se devait d’accorder sa confiance à l’être qui leur avait offert ces présents. D’ailleurs, peut-être était ce le même qui, plus tôt leur offrait ces masques curieux. Masque qui en plus de leur permettre de vivre sous l’eau, avait en plus la simple propriété de camoufler les expressions faciales de ses propriétaire. En toute sincérité, Rosie s’en trouvais soulager, gêné à l’idée que les autres aille put voir sa réaction. Après tout elle paniquait peut-être pour rien. Elle ne devait pas constamment se méfier de tout.

Des grondements résonnèrent soudainement à l’extérieure, ramenant la jeune fille à la pénible réalité : Un monstre aux regards hagard et aux dents tranchante, se trouvait toujours là, dehors, le ventre horriblement vide. La demi-elfe leva les yeux juste à temps pour voir Anarazel, le capitaine autoproclamé, franchir la porte qui menait au pont. Mathis, lui, avait déjà déserté les lieux. Il ne restait plus que le drow, sabre aussi sombre que le voile des ténèbres en main, l’air fébrile. Elle l’observa un instant. Pour une fois, il n’avait pas cet air frustré et cette énergie négative qui l’entourait. Non. Là il avait l’air plutôt satisfait et ça lui allait mieux que la colère. Cet elfe noir, n’était pas si borné après tout, ses convictions et ses priorités se trouvaient tout simplement ailleurs, dans l’art de la guerre par exemple. Quoi que dans son cas art n’est peut être pas le mot le plus approprié.

De peur de se faire surprendre à le dévisager de la sorte, Rosie s’avança vers la sortie à son tour, se désintéressant de l’elfe. Pourtant juste avant de poser un pied à l’extérieure, elle lui jeta un dernier coup d’œil et remarqua son coffret. Elle inclina la tête un peu sur le côté et plissa les yeux, alors que ses lèvres bougeaient au rythme des syllabes qu’elle lisait.


« Shrez’Zarth »

Elle l’avait murmuré par inadvertance et l’intéressé tourna la tête vers elle, prouvant que c’était bel et bien son nom. Elle détourna les yeux et sortit rapidement. Il y avait, en ce moment, mieux à faire que de se tourner les pouces dans une cabine de capitaine. Un monstre repoussant menaçait toujours de gober le navire et la dernière chose que Rosie souhaitait c’était bien de se faire digérer. Elle ne prévoyait pas finir ainsi.

Une fois à l’extérieur, suivit du drow, Rosie ne put que constater tout le chemin que le monstre avait franchit depuis. Elle pouvait désormais voir reluire toute les petites écailles argenté qui tapissait le poisson humanoïde géant. Que pouvaient-ils donc faire contre cette bête affamée avide d’un repas de bois, de tissus, d’os, de chair et de sang. Cette créature était trop énorme pour qu’ils puissent en venir à bout avec leur arme. Ce serait comme essayer de tuer un humain à coup d’aiguille. Peut-être douloureux, mais au combien inutile. Pourtant, malgré le fait que tout semblait perdu, des gens s’activaient autour d’elle. Ruméus et Hallena étaient toujours au baliste, Anarazel non loin de ceux-ci et Mathis qui...

Rosie fronça les sourcils.


« Mathis? Mais qu’est ce qu’il fabrique? »

Ce dernier avait quitté le bateau à la nage et il était apparemment fort déterminé. Toutefois, il s’approchait davantage de la bête, risquant sa peau. Le poisson ne se gênerait certainement pas de le happer au passage

( Il est devenu fou, ça y est. )

Il changea soudain de direction. Finalement, il avait peut être plus l’intention de contourné le monstre. Rosie n’y pas le temps de vérifier ses dire, l’elfe sans nez s’était retourné vers elle et le drow. Il ne semblait pas être dans son état normal. Son être dégageait une sombre énergie.

«Je vais passer ces cordages autour d'un piton rocheux du fond de l'océan, pour essayer de le brider et de le retenir. Attachez le long de ces écoutes le plus d'objets susceptibles de le blesser sans risquer de sectionner le cordage. Plus il tirera dessus, plus il se blessera.»

( Bien oui… comme si c’est des cordes qui vont réussir à tenir ce géant. )

L’adolescente s’abstint par contre de le dire à voix haute, premièrement parce qu’elle n’avait pas de meilleur idée, deuxièmement parce qu’elle craignait de le contrarier. Ce personnage recommençait à lui faire peur, un peu comme à leur première rencontre, dans les rues de Kendra Kâr. Finalement, était-il un elfe… ou un démon?

( Pour l’instant ce n’est pas important. )

Non, effectivement, ce n’était pas le temps de se questionner sur le comment du pourquoi, sur le qui du où. Le shaakt devenu docile avait déjà commencé à s’exécuter, alors elle fit de même, déplaçant des vieux cordages, éventrant des caisses, défonçant des tonneaux, tout pour trouver quoi que ce soit pouvant être coupant ou pointu. N’importe quoi, tant que cela puisse faire mal. N’importe quoi n’aillant aucune valeur bien sûr. À bien chercher, elle parvint à trouver des reste de lances aux manches brisés dans une caisse, des éclats de miroir, de bois et de verre, des couteaux de tout genre et de toute les grosseurs dans les cuisines, ainsi que des armes aux lames un peu émousser dans le fond des dortoirs ainsi que sur le pont, des grappins dont les pirates c’était servit, ainsi que tout autre objet susceptible de blesser. Il fallait faire avec ce qu’on avait sous la main c'est-à-dire, avec très peu.

Bien que cette tâche n’était en rien aisé, le plus dure demeurait être à faire : Attacher tout cet arsenal sur la corde qui se perdait dans les abysses d’une gorge profonde. La jeune fille ignorait d’ailleurs complètement comment Anarazel avait fait pour que cette corde se rende jusque là. Pendant un instant, elle crut bien qu’il avait lui-même plonger dans la gueule de l’animal, avalé par un tunnel élastique. Mais, la semi-elfe chassa assez rapidement cette idée saugrenu de sa tête, se préoccupant plutôt de la technique à employer pour emmener avec eux tout le matériel qu’ils avait amassé. Ce n’était pas évident de transporter tout sans des les bras, surtout que tout avait été choisir pour couper, piquer, érafler. Après un rapide coup d’œil sur le pont, elle trouva la solution et transmis son idée au drow.


« Il y avait des toiles sur certaine caisse. Utilisons-les pour transporter tout ça. »

Et c’est ce qu’ils firent. Tout deux étendirent la toile de tissus sur le pont et y déposèrent le fruit de leur recherche aussi rapidement que possible, se coupant parfois au passage. Une fois tout cela fait, ils s’élancèrent tout deux à nage, tenant chacun un bout du morceau de tissus. C’était terriblement lourd et pénible à transporter. Rosie battait des jambes du mieux qu’elle pouvant, affolée à la perspective de s’approcher de la créature sous-marine un peu plus. Ils avaient enfin presque atteint leur but lorsque retentit derrière eux un léger déchirement. Certains objets étaient en train de transpercer leur sac de fortune. Rosie baissa les yeux et vit un éclat de verre énorme et inestimable tomber dans les profondeurs de l’océan.

« On perd du matériel! »

S’exclama Rosie, contrarié. La brèche était encore mince retenant les plus gros morceau, mais ils perdirent quelques éclats de verre et de miroir.

( Vite! )

Ils atteignirent enfin leur destination et entamèrent immédiatement les opérations avant qu’ils perdent tout ce qu’ils avaient réussit à trouver. Alors que le Drow tenait le sois disant sac, luttant de toute ses forces pour ne pas se faire entrainer vers le fond par son lourd fardeau, Rosie retirait les armes improvisé et les attachait solidement au cordage, les plaçant de façon à maximiser leur chance. Le processus était terriblement lent, trop lent.

Soudainement, le monstre se met à gigoter frénétiquement et se retourna. Elle semblait alors hors d’elle, encore plus en furie. Cela n’en devenait que plus dangereux. Rosie et Shrez’Zarth n’eurent d’autre choix que d’abandonné les opérations qui était alors presque finalisé, pour leur propre sécurité. Le Drow laissa tomber la toile ainsi que ce qui restait à l’intérieure, ne voyant certainement pas l’avantage à garder ce poids contraignant. Ils nagèrent tout deux vers l’Échangeur, beaucoup plus rapidement maintenant qu’ils n’avaient plus rien à trainer avec eux. La demi-elfe avait d’ailleurs presque atteint le navire lorsqu’un hurlement effroyable déchira ses tympans. Elle se retourna et vit la créature se débattre prisonnier du cordage piégé. La bête ainsi agitée, la jeune fille se refusa de trainer la plus longtemps et continua sa pénible route en direction du bateau, afin de rejoindre l’elfe à la crête de coq qui y était déjà. À peine fut-elle arrivé, qu’elle remarqua que ce dernier semblait préoccuper a regarder quelque chose. Peut-être tout simplement la créature, mais lorsque l’adolescente se tourna pour suivre le regard du drow, c’est un suicidaire qu’elle vit. Un capitaine improvisé qui se jetait carrément sur un monstre trop grand pour lui. Il s’époumona, hurlant des ordres, n’oubliant surtout pas Rosie et Shrez’Zarth.


« Rosie et Shrez’Zarth, détachez la grand-voile, nous allons nous en servir pour l'aveugler et l'étouffer! »

Encore une fois, elle devait faire équipe avec l’elfe noir, quoi que cela ne lui déplu pas du tout. En fait, dans le danger et sous des ordres, ce personnage s’avérait être plus accommodant, surement trop concentré par ce qu’il faisait. De plus, il était extrêmement efficace. Un allié à ne pas négliger.

Ils s’élancèrent donc tout deux à nouveau et commencèrent à détacher les voiles du mieux qu’ils pouvaient. La tâche était loin d’être facile. C’est alors qu’un nouveau hurlement retentit, pire encore que les précédents, faisait vibrer l’eau qui les entouraient. Par réflexe, la jeune fille agrippa la première chose qui lui tomba sous la main comme si elle craignait de se faire emporter par le courant. Ce qui suivit ensuite la plongea dans le sombre néant du désespoir. Anarazel fut projeter au loin, propulser par la bête enragé qui par la même occasion se libéra de la corde armé sur laquelle Rosie et le Shaakt avait mis tant d’effort. S’en était décourageant. Le poisson géant était maintenant plus que déterminer à ne faire qu’une seule bouché amas de bois qu’était le bateau et de ceux qui s’y abrite. Anarazel finit par revenir vers eux, mais Rosie ne lui prêta pas d’attention, plutôt préoccuper par le monstre aveugle.


« Pour s’en sortir faudrait lui faire exploser la tête! »

Ce qu’elle venait de dire n’aurait pas parut stupide si ils avaient eu en leur possession quelqu’un maitrisant la magie ou quoi que ce soit qui explose. Mais malheureusement, cela parut stupide.

_________________
Rosie Skufita
Une Coureuse des plaines semi-elfique accompagnée par l'ours Mérové
Image
Lvl 12


Haut
 

 Sujet du message: Re: Chapitre 4: L'Echangeur
MessagePosté: Lun 24 Aoû 2009 15:45 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Jeu 18 Déc 2008 03:51
Messages: 3454
Localisation: Quête 34
C’est surprenant comme la peur peut nous donner des ailes, enfin ici il serait plus approprié de dire des nageoires. Bref, en peu de temps, j’ai rejoint Rosie et Shrez sur le pont, poussé par l'énergie insufflé par l’instinct de survie.
Suivant les ordres du nouveau capitaine, les deux aventuriers se démènent à détacher la plus grande voile du mât, cette dernière devant servir à étouffer la bête. Je me demande comment Anarazel pense y parvenir, mais le temps est compté et les explications viendront bien, plus tard.
Je m'apprête à donner un coup de main pour défaire les noeuds alors que soudain une plainte horrible et sauvage retentit dans les profondeurs de l’océan et me fait sursauter . Instinctivement, ma tête se tourne vers l’origine de la lamentation, pour apercevoir le démon sans nez à califourchon sur l’horrible créature. Anarazel tel un fier chevalier sur sa monture sauvage a éperonné cette dernière à l’aide de son arme nouvellement acquise. Je ne comprendrai jamais l’attitude suicidaire de ce personnage singulier. Au lieu de fuir le danger, il s'y jette tête première comme si la violence et le sang était sa nourriture. La bête indomptée expédie, sans préambule, son malfaisant locataire à quelques mètres du vaisseau. L’atroce monstre plus en colère que jamais ne cesse de se débattre afin de se dégager de ses entraves.
Plus près de moi, j’entends Rosie :

« Pour s’en sortir faudrait lui faire exploser la tête! »

Son idée pourrait être qualifié de bonne, voire même excellente, si on avait les moyens pour y arriver. Hélas, ce n’est pas le cas. Comment faire pour provoquer une explosion en plein océan ? Et même si on connaissait la réponse, comment ferait-on pour enfourner ce soi-disant explosif dans la bouche du gros poisson?

(Que font Ruméus et Hallena?)

Deux cerveaux supplémentaires pour trouver une idée salvatrice ne seraient pas superflus.
Rosie et le drow viennent à peine de terminer leur besogne lorsque je vois notre capitaine surgir près de l’un des mâts du bateau. Il semble occupé auprès d’une des vergues. Il l’a détaché et s’apprête maintenant à la soulever. Sans hésiter, je m’élance à la rencontre de l'être sans nez. Arrivé à destination, j’empoigne l’autre extrémité de la vergue afin de faciliter son déplacement et je m’écrie à l’intention d’Anarazel :

« À vos ordres mon capitaine !»

Une affreuse lamentation gutturale reporte mon attention sur le prédateur qui s’est défait des cordes qui le maintenaient prisonnier. Les jambes tremblantes, désemparé, je fais mon possible pour aider mon supérieur dans sa manoeuvre, espérant ainsi oublier le danger qui nous menace.

_________________
Image


Dernière édition par Mathis le Sam 3 Oct 2009 03:54, édité 4 fois.

Haut
 

 Sujet du message: Re: Chapitre 4: L'Echangeur
MessagePosté: Lun 24 Aoû 2009 20:07 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Dim 26 Oct 2008 16:27
Messages: 39606
Jets :
Anarazel : Jet d’habileté sous-marine : réussite critique.
Mathis : Jet d’habileté sous-marine : réussite.


Au cri d’Anarazel, Ruméus se précipita vers les vergues pour aider le sans-nez et l’homme blond à en détacher une. Hallena, elle, ne répondit pas à l’appel, et scrutait avec inquiétude la progression du monstre. Son attitude ne témoignait pas de la peur, mais plutôt de la prudence, de l’observation, comme une proie analyserait les mouvements du prédateur afin de lui échapper plus facilement.

Et ce monstre, ce monstre qui zigzagua dangereusement tout en se précipitant vers l’Echangeur, et qui s’approchait de plus en plus, pouvait-il seulement être vaincu par les aventuriers du bord de Tulorim, seuls rescapés de tout un équipage ?

Un cri stoppa toute activité sur le pont : celui d’Hallena. Sa voix était désormais emprunte d’une peur terrible.

« Abandonnez le navire ! Il va attaquer par en dessous, abandonnez le navire !! »

Et, suivant son propre conseil, elle donna un coup de talon sur le pont qui la fit monter dans les eaux alors que le monstre disparaissait, comme elle l’avait observé à l’avance dans son comportement, sous la coque du navire, intouchable par une quelconque arme. Et le choc ne se fit pas attendre.
Brutal, déstabilisant, tous pouvaient dès lors sentir les planches de bois constituant le navire craquer comme des allumettes sous les assauts de la gueule du géant de mers.

Shrez’Zarth jura entre ses dents, dans sa langue originelle, avant de marmonner :

« Cette saleté va nous bouffer, cassons-nous ! »

Et il abandonna sa tâche pour rejoindre Hallena dans sa nage éperdue vers la cité mystérieuse qui vous attendait. Le monstre aurait le temps de vous rattraper, très certainement, s’il vous voyait… mais c’était la seule échappatoire possible… Il ne vous restait plus que l’espoir.

Ruméus regardait Anarazel dans l’attente d’un ordre… Alors que déjà, les planches du pont cédaient sous les assauts du monstre. Seule consolation, la vergue était libérée, et la voile détachée… Maigre consolation, face au danger qui arrivait…

_________________
Image
Image
Image



Haut
 

 Sujet du message: Re: Chapitre 4: L'Echangeur
MessagePosté: Mer 26 Aoû 2009 21:19 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Site Internet  Profil

Inscription: Mer 26 Nov 2008 21:22
Messages: 928
Localisation: Kendra Kâr
Aux cris de la jeune femme à l'aigle, Anarazel sentit toute sa haine démoniaque s'éprendre dans son sang, comme s'il s'était agit d'un cercueil de mercure vibrant à l'unisson avec la sombre aura de ses désirs. Désirs, qu'en d'autres circonstances il eut suivis avec le sourire carnassier et sans joie qui habitait ses traits.
Si le Sang-mêlé l'avait pu, il aurait brandit Thàran, et s'en serait servi contre Hellana, dont les paroles détruisaient tous ses plans, et bafouaient l'ordre hiérarchique qu'il s'était donné tant de mal à cueillir.

"- Il va attaquer par en dessous, abandonnez le navire !!" Criait-elle, tout en s'élançant sans demander son reste vers la citadelle lumineuse qui brillait parmi les ombres mécontentes.

Elle fut immédiatement suivie par l'elfe noir, qui éveilla chez le démon une véritable envie de meurtre, omniprésente, inaliénable; et si Shrez’Zarth ne s'était aussi vite précipité dans les ténèbres de l'eau, il n'aurait pas hésité une seconde. Et comme si cela n'avait suffis, ce fut au tour de Mathis de déguerpir.

Dans son cœur au sang mauvais, une telle pression sévissait que s'il n'y avait été préparé par tant d'années d'enfermement et de lamentations dans les froideurs de sa propre inaction, il aurait sans doute définitivement perdu la raison, explosé en s'embrasant comme une lampe à huile mal dosée.

Sur les restes lamentables qu'il devait supporter, résidus inconcevables d'un équipage, il ne pouvait compter que sur deux guerriers. deux, et aucun magicien. deux, et un archer. Pour combattre quoi? Un démon pire que lui, une bête de Moura, incroyable et terrifiante. Les éclats de bois ne tarderaient pas à voler, et le seul navire qu'il n'eut jamais commandé, déjà coulé, s'en irait rejoindre le fond marin en lambeaux de bois et déchirures de voiles, comme un vulgaire jouet éclaté.

Entre les deux parois de ses tempes, le Sang-mêlé n'entendait plus que les battements de sa haine se déverser dans ses veines; ses yeux offraient une flamme anormalement écarlate. Ce fut sans même s'en rendre compte qu'il se tourna vers les deux aventuriers qui n'avaient pris le large, un rictus mauvais tellement marqué que même sous le masque il devait être visible. Mais ce fut sa voix, d'un dédain et d'un dégoût si terrible qu'il semblait s'adresser à l'incarnation de l'échec même, qui brisa le silence, juste avant le fracas :

"- Ces deux-là cèlent notre destin à tous," siffla-t-il avec toute sa haine dans les danses de sa gorge. "Sans eux, nous ne pourrons en réchapper. Mais aidez-moi à leur faire payer leur peur, lorsque nous les rattraperons. Il ne seront plus jamais nos égaux. Ce sont des bêtes pire que les orcs et les goblins, des rats portant une peste bien plus virulente : l'égoïsme malin."

Totalement aveuglé, fou de sa Sombre Déesse, le démon s'avança vers la proue en abandonnant voile, vergues et compagnons, trancha le bout qui retenait l'ancre, en espérant follement que le monstre marin s'y emmêle lorsqu'elle chuterait vers les roches et le sable, ou reste accroché au solide bois de la carène du galion, dont les planches explosèrent alors en un fracas monumental.

Sans demander son reste et des larmes de honte à l'œil, ainsi que les griffes hurlant dans l'eau froide, le sang-mêlé s'élança à la nage, poursuivant ceux qu'il appellerait à jamais mutins, et dont il taillerait les chairs de toutes les manières possibles, le Shaakt en premier. En particulier lui, car il était une preuve vivante de la médiocrité de sa race, de cette race dont le sang coulait également sous sa peau blafarde de cet être immonde et sans nez...

_________________
Image
Ecrire, c'est tuer, prier, délirer. Pour combler l'écart. Abolir l'Entre. Et n'y parvenir jamais. [Michèle Mailhot]


Dernière édition par Anarazel le Jeu 10 Sep 2009 18:30, édité 4 fois.

Haut
 

 Sujet du message: Re: Chapitre 4: L'Echangeur
MessagePosté: Mer 26 Aoû 2009 22:50 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Jeu 18 Déc 2008 03:51
Messages: 3454
Localisation: Quête 34
J’ai peur, affreusement peur, du bout de mes orteils jusqu’à la racine de mes cheveux, j’ai peur : Mes mains, mes jambes, en fait mon corps entier ne cesse de trembler et ce n’est pas la vieillesse qui m’a prématurément envahi; mon cœur bat à tout rompre dans ma poitrine, mais c’est à ma tempe que je ressens sa forte pulsation qui m’étourdit. La sueur perlerait sûrement sur mon front si ce n’était de l’eau dans laquelle nous baignons.
La bête approche, bien décidée à nous dévorer et je crains que rien ne puisse plus l’arrêter. Et nous, pauvres aventuriers, pendant ce temps n’écoutant que notre capitaine, nous nous débattons à détacher cette vergue. À quoi va-t-elle servir ? Je n’en ai aucune idée. Et lui, en a-t-il une moins suicidaire pour changer ? Bien que sceptique quant à l’efficacité des plans de l’ancien second, je ne cesse pourtant d’exécuter ses ordres. Quoi faire d’autre? Je n’ai pas de solutions à apporter, alors aussi bien suivre celle proposée.

Contrairement à moi, Ruméus, à présent à mes côtés puisqu’il a accouru dès qu’Anarazel l’a appelé, semble doté d’un calme désarmant, d’un courage déroutant et d’une perfection irritante. Toujours à sa droite et à bout de nerfs, j’effectue les manœuvres demandées tout en jetant fréquemment un coup d’œil furtif à Hallena. Celle-ci, moins docile que ce toutou fidèle de guerrier cornu, copiant l’indépendance d’un chat, demeure là où elle est. Concentrée, elle guette la progression de l’horrible énergumène déchaîné.

Et puis soudain, alors que rien ne le laissait présager, elle se mit à crier. Ce cri déchirant jaillit du plus profond de son être est amplement suffisant pour me faire comprendre l’urgence de fuir. Elle s’époumone pourtant à nous expliquer :

« Abandonnez le navire, Il va attaquer par en-dessous, abandonnez le navire »

(Nous attaquer par en-dessous ?)

Le monstre est encore face à nous, mais je ne prends pas le risque de douter des paroles de cette femme qui connaît le comportement animal mieux que quiconque ici. Son instinct me suffit pour prendre vite la décision de lâcher la vergue et de la rejoindre sur le pont.

Imitant la dame à demi vêtue, je donne un coup de pied sur le plancher de bois pour m’élancer et me propulser à sa suite.Je vois alors le poisson éclopé disparaître sous la coque du navire, Hallena avait correctement anticipé sa manigance.

Maintenant borgne, alors qu’il aurait dû être aveugle, la bête nous attaque. Pourquoi Anarazel n’a-t-il pas commandé à Ruméus d’envoyer une lance dans l’autre œil? Atteint de cécité, il n’aurait pu se diriger de la sorte, il aurait été complètement désorienté. L’action avait moins d’éclat, mais elle aurait été plus efficace, alors que jusqu’ici, tout ce qu’on a réussi à faire, c’est de blesser la bête qui à présent enragée est deux fois plus dangereuse.

La calamité s’en prend effectivement à notre vaisseau qui se casse comme un vulgaire jouet d’enfant. Le choc est si violent qu’un éclat de bois heurte ma cheville sans pour autant m’écorcher.
Je file sans me retourner, mais j’entends derrière moi le drow jurer.

« Cette saleté va nous bouffer, cassons-nous ! »

Quant à Rosie, Ruméus et Anarazel, j’espère qu’ils auront la lucidité de s’enfuir à leur tour. Pour l’être sans nez, rien n’est sûr. Si la folie s’empare encore de lui, seul Gaïa sait ce qu’il peut faire.

Je ne sais pas ce qui nous attend à la citadelle, je me contente de suivre la femme, de battre des jambes et de ramer de toutes mes forces avec mes bras.

_________________
Image


Dernière édition par Mathis le Sam 3 Oct 2009 03:51, édité 5 fois.

Haut
 

 Sujet du message: Re: Chapitre 4: L'Echangeur
MessagePosté: Jeu 27 Aoû 2009 02:28 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Dim 23 Nov 2008 21:04
Messages: 519
Les choses empiraient frénétiquement. Le capitaine sans nez c’était lancé dans une tâche insolite, et voilà qu’un cri retentit. Un cri apeuré.

« Abandonnez le navire ! Il va attaquer par en dessous, abandonnez le navire !! »

Effectivement, le poisson avait complètement disparut sous eux.


« Oh non… »

Murmura Rosie les yeux ronds justes avant qu’un craquement sinistre et sonore retentisse. Le navre s’ébranla violement, attaqué par les couteaux d’une gueule de poisson géant, aveugle, affamé et plus que tout, enragé. Mathis était déjà parti à la suite d’Hallena et ils furent rapidement imité par Shrez’Zarth juste après la première attaque de l’horrible créature. Rosie les aurait bien imités, mais quelque chose la retint : Une voix obscur et haineuse. Assez sombre pour refroidir une âme. Cette voix n’appartenait à nul autre qu’à Anarazel lui-même. La semi-elfe déglutit, prise de peur alors que lentement, elle tournait la tête vers lui.

« Ces deux là cèlent notre destin à tous. Sans eux, nous ne pourrons en réchapper. Mais aidez-moi à leur faire payer leur peur, lorsque nous les rattraperons. Ils ne seront plus jamais nos égaux. Ce sont des bêtes pire que les orcs et les goblins, des rats portant une peste bien plus virulente : l'égoïsme malin.»

Rosie sentit son cœur s’assombrir un peu plus à chaque syllabe qui sortait de la bouche du de l’être qui leur servait de capitaine remplaçant. Les larmes aux yeux, Rosie l’écouta finir son discours. Comment pouvaient-ils dirent des choses pareilles sur ceux qui étaient des leurs, sur ceux qui avaient décidé de ne pas mourir, de survivre. Elle n’arrivait pas à croire que cet être sans nez puisse éprouver autant de haine et se montrer aussi rancunier envers des gens qui lui obéissaient depuis le début. Ces paroles vinrent détruire complètement tout ce que l’adolescente pensait de bien chez lui. Elle qui avait fait les efforts pour passé par-dessus les apparences douteuse de cet homme. La peur entraine les gens à faire des choses sans y réfléchir. Lorsque l’on veut sauver sa vie, le corps prend parfois les moyens à notre place et nous dirige. Certes, cela ne se fait pas d’abandonner les gens, mais Hallena n’avait pas prit la poudre d’escampette en secret. Elle avait prévenu tout le monde, elle avait veillé à ce qu’on la suive et plus Rosie y pensait, plus elle se disait que c’était sûrement la chose à faire. Ils avaient fort à parier que si c’était Anarazel plutôt qu’elle qui avait crié de prendre la fuite, il ne se serait jamais lui-même traité d’égoïste malin. Il n’aurait jamais lui-même avoué sa peur. Mais parce que l’idée ne venait pas de lui, c’était qualifier comme étant de la peur.

Soudain, la semi-elfe le vit se jeter en direction du drow qui prenait la fuite avec les autres. Décidemment, ce nouveau capitaine avait bel et bien l’intention de leur faire payer leur affront et tout de suite. La jeune fille ne le supporta pas, après ses paroles, s’en était trop. Depuis qu’elle avait été enfermée dans la cale du bateau pirate, elle avait dû à mainte reprise travailler avec le shaakt. À chaque fois, il avait exécuté tout ce qu’on lui demandait et efficacement en plus. Grognon mais fidèle. Anarazel n’avait pas le droit de faire une telle chose.


( Ce n’est qu’un imbécile. )

Sans même réfléchir à ce qu’elle faisait, ce qui n’était pas du tout son habitude, l’adolescente s’élança à la suite de l’ancien second, avant de lui agripper le col par derrière à deux mains et de le tirer brusquement vers elle afin qu’il stoppe sa route.

« Arrête! » S’écria-t-elle toujours inconsciente de ce qu’elle faisait.

Lorsqu’il se tourna vers elle, elle s’éloigna prudemment, laissant une distance raisonnable entre elle et l’homme qui était devenu un monstre.

« Dis-moi Anarazel ? Est-ce qu’on t’a tué parce que tu avais choisit le clan des pirates? Non. Non, mais finalement a te voir on aurait peut-être dû. Tu ne vaux pas mieux en ce moment, que ces pilleurs des mers.» Lui crachat-elle au visage «Je ne me battrai pas au coté d’un homme qui n’accorde aucune valeur à la vie et qui n’a qu’un trou à la place du cœur! Sache que ce n’est pas en tuant tes alliés que tu vas survivre, imbécile. »

Elle sera les dents.

« Je ne te laisserai pas touché à cet elfe ni a personne d’autre tu entends? Tu ne me fais pas peur… Anarazel! »

Ce qui était complètement faux, car elle était morte de peur. Néanmoins elle tentait tout de même de rester ferme et pour une fois de se montrer imposante afin de paraître plus forte, mais lorsqu’elle dit le nom de l’elfe, sa voix tressaillis. D’instinct, elle posa sa main sur le manche de l’arme qu’elle venait de recevoir en cadeau.

« Dire que je te faisais confiance. »

Elle avait dit cette dernière phrase d’une voix éteinte et tremblante alors que derrière son masque, des larmes roulaient doucement sur ses joues, perle de tristesse et de colère qui se perdirent dans l’océan parmi tant d’autre larme. Il était maintenant trop tard pour regretter les mots jeter sur le coup. Rosie se prépara à accepter les conséquences, guettant les moindres mouvements de l’elfe furieux. Elle appréhendait ce qui allait suivre, elle craignait ce qu’allait faire Anarazel, elle redoutait l’attaque du poisson, elle pleurait en voyant la tournure que prenait les choses. Pourquoi cet elfe était aussi haineux? Pourquoi maintenant? Pourquoi réagir ainsi alors que leur vie est menacée.

Il fallait partir. Tout de suite.

_________________
Rosie Skufita
Une Coureuse des plaines semi-elfique accompagnée par l'ours Mérové
Image
Lvl 12


Dernière édition par Rosie le Dim 30 Aoû 2009 07:13, édité 1 fois.

Haut
 

 Sujet du message: Re: Chapitre 4: L'Echangeur
MessagePosté: Jeu 27 Aoû 2009 13:51 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Dim 26 Oct 2008 16:27
Messages: 39606
Alors que les aventurier de l’Echangeur nageaient frénétiquement pour sauver leur vie, le monstre s’acharnait de plus en plus brusquement contre ce qui fut leur navire à tous, et qui devint bien vite un tas de planches brisées, de mâts tombés, de voiles déchirées dans la moins logique, le tout à peine retenu par les nombreux cordages du bord, sans compter les morceaux de cette carcasse de navire désormais vide de tout espoir de reconstruction. L’Echangeur n’était plus, et ils ne devaient pas à grand-chose le fait d’être en vie…

Pour l’instant du moins… Car la menace du monstre n’était pas effacée, et si pour l’instant, l’horreur des profondeurs ne les avait pas vus filer, il pouvait toujours les apercevoir dans sa frénésie destructrice. Mais pour le moment, il poursuivait sa lutte acharnée et haineuse contre le bois qui fut beau, qui flottait autrefois sur les flots… l’Echangeur n’aura pas survécu longtemps à la mort de son capitaine originel, le brave et dévoué Khamsin.

Hallena, en tête de groupe, nageait avec souplesse et rapidité. Elle fut la première à atteindre le couvert de cette citadelle des profondeurs, devant ce qui semblait être une des entrées principales de ce palais océanique. Une énorme lanterne suspendue à une voute gigantesque éclairait d’une lueur blafarde une grande porte, elle aussi voûtée, et close. Mathis ne tarda pas à la rejoindre, puis Shrez’Zarth. Plus loin, Ruméus avait entrepris de séparer Rosie d’Anarazel.

« Ce n’est pas le moment pour ça, allons-y ! »

Il les avait tous les deux entraînés en les prenant par les bras, empoignant un habit pour les emmener dans sa nage… jusqu’à cette fameuse porte.

Image

_________________
Image
Image
Image



Haut
 

Afficher les messages postés depuis:  Trier par  
Poster un nouveau sujet Ce sujet est verrouillé, vous ne pouvez pas éditer de messages ou poster d’autres réponses.  [ 32 messages ]  Aller à la page Précédente  1, 2, 3  Suivante


Qui est en ligne

Utilisateurs parcourant ce forum: Aucun utilisateur enregistré et 0 invités


Vous ne pouvez pas poster de nouveaux sujets
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets
Vous ne pouvez pas éditer vos messages
Vous ne pouvez pas supprimer vos messages

Aller à:  
Powered by phpBB © 2000, 2002, 2005, 2007 phpBB Group  

Traduction par: phpBB-fr.com
phpBB SEO

L'Univers de Yuimen © 2004 - 2016