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 Sujet du message: Re: Chapitre 4: L'Echangeur
MessagePosté: Sam 29 Aoû 2009 14:00 
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Inscription: Jeu 18 Déc 2008 03:51
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Alors que je nage sans relâche gardant un rythme effréné afin de ne pas perdre de vue la ravissante dame dont les mouvements d’ondulations dans le liquide salé rappelle la grâce de la sirène et l’agilité du dauphin, j’entends l’énorme mâchoire du non moins gigantesque monstre se refermer sur la coque du bateau qui bien que coulé, sans doute par les mains de l’assassin, nous a conduit jusqu’ici.
Le claquement sonore ainsi provoqué se répand rapidement dans cette profondeur océanique et me glace le sang.

Malgré les centaines de mètres que je viens de franchir, je ne ressens pas la fatigue, probablement propulsé par l’énergie du désespoir. Enfin, pour l’instant, je persévère à avancer espérant que chaque coup de bras m’éloigne de l’affreux prédateur aux dents d’acier.

Nonobstant la peur qui m’habite, je me tourne la tête pour jeter un œil sur le monstre. Celui-ci, sans retenue s’acharne sur le bateau, broyant les planches, déchirant les voiles, cassant les mats, les vergues et les haubans, faisant valser dans l’eau tout ce qui avait pu servir de mobilier.
Poulie, mousqueton, palan: tout dérive à présent. De ce sobre vaisseau aux voiles noires et blanches et à la coque sombre qu’était l’Échangeur, il ne reste plus que des débris qui seront bientôt dissipés dans l’océan.

L’Échangeur n’est plus, mais je n’oublierai pas la journée où je l’ai visité en compagnie d’Anarazel et du matelot. Encore moins, l’après-midi où sur le pont j’ai combattu avec Syllie. Je m’en voudrais de ne pas mentionner le matin où je me suis réveillé assis dans le corridor, tenant dans mes bras la femme tatouée. Cette bête blessée s’est vengée en détruisant notre moyen de locomotion, mais elle ne peut agir sur le passé et m’enlever ces délicieux souvenirs qui seront à jamais gravés dans ma mémoire.

Sans perdre de la vigueur dans mes mouvements, je risque encore un coup d’œil vers l’arrière. Du nuage opaque formés par les débris épars de l’Échangeur, surpris, je vois surgir le démon armé de ses griffes d’acier enflammées, suivi de près de Rosie. Ahuri, j’observe celle-ci agripper durement son capitaine par le col, le ralentissant dans sa course. Ce dernier semblait en effet se diriger à toute vitesse dans notre direction.

(Nous en veux-t-il d’avoir fui ? Non, il ne peut être débile à ce point !)

Intrigué et absorbé par cette scène, je cesse cette fois ma progression pour les regarder. Consterné, je ne peux comprendre le comportement soudainement violent de la jeune demi-elfe. Cette adolescente, d’ordinaire si douce et réservée, semble envahie d’une rage incontrôlée, ne mesurant sans doute pas le danger de s’en prendre à un être démoniaque totalement dénué de scrupules.

Alors que je me questionne sur l’action à accomplir, sachant pertinemment que je n’irai pas jusqu’à prendre l’initiative de rebrousser chemin et de risquer de me faire happer par le poisson à pattes pour les séparer. Et bien, c’est à ce moment précis qu’apparaît Ruméus, tel un héros, beau, fort et charmant sorti tout droit des histoires qu’on raconte aux petites filles avant de se coucher. Affectant toujours cette même impassibilité, il leur adresse quelques mots que je ne peux comprendre, vu la distance entre nous, puis se saisit, sans effort apparent, d'un bras de chacun des deux combattants et les ramène avec lui.
Un être comme lui ne devrait pas exister, sa présence parmi nous m’est néfaste. Lorsqu’il est à mes côtés, je me sens alors comme la lune qui lorsque le soleil fait son apparition perd son éclat, sa brillance et tout attrait.

Ce n’est que lorsque le drow arrive à ma hauteur que je prends réellement conscience de mon arrêt. Je m’empresse donc de reporter mon attention vers Hallena qui a pris quelques longueurs d’avance, mais que je peux discerner tout de même sans difficulté. Avec quelques coups de brasse, je rattrape rapidement mon retard.

Nous sommes enfin arrivés à destination : l’entrée de la citadelle. D’immenses portes surplombées de voûtes encore plus grandes nous attendent. Une lanterne en éclaire l'une d’elle semblant nous inviter à y entrer.

Nous l’avons échappé de peu. Si ne n’était d'Hallena, l’aventure serait désormais terminée pour nous. Je lui dois la vie et je ne peux garder sous silence mon appréciation envers sa salvatrice lucidité.

Maintenant près d’elle, sans me justifier, je m’empare de sa délicate main droite et l’enferme délicatement dans les miennes plus viriles. Ma tête légèrement incliné, mes yeux plongés dans son regard, sans préambule, ni préparation, je lui cite ces quelques vers qui me sont venus ainsi :

« Les années auront beau s’écouler,
Je ne saurai oublier
Que votre œil exercé
Nous a avisés
Du grave danger.

Si ce n’était de vous
parmi nous
Je ne serais pas ici,
Pour vous dire merci »


Sitôt terminé, je me penche sur sa main et lui dépose un délicat baiser. Ce ne sont malheureusement pas mes lèvres qui ont l’honneur de toucher sa douce peau, mais celles féminines de ce masque dont je suis affublé. Je la libère de ma tendre emprise, et me retourne sans aucun embarras, plutôt fier du geste posé pour constater que nos autres compagnons sont arrivés.

J’empoigne le heurtoir, puis le relâche presqu’immédiatement, m’assurant qu’il ne produit aucun bruit, préférant d’abord consulter les autres aventuriers. Je ne peux décider sur un coup de tête l’avenir de mes autres compagnons de route, et je peux encore moins me payer le luxe de me les mettre à dos. Sans navire, nous n’avons désormais plus besoin de capitaine. Un peu soulagé de ne plus avoir à exécuter les ordres d'un être sans pitié comme Pragatt, ou inexpérimenté de la trempe d’Anarazel, prêts à sacrifier leur équipage pour leurs entreprises trop risquées. Nous ne sommes plus cinq matelots au service d’un capitaine, mais six aventuriers indépendants sans moyen, pour l’instant, de retour. La consultation entre nous est cruciale si l’on veut garder une certaine unité dans notre double but commun : trouver le trésor et sortir vivant de cette aventure.

« Et si nous demandions l’hospitalité ? »

_________________
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Dernière édition par Mathis le Sam 3 Oct 2009 03:49, édité 4 fois.

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 Sujet du message: Re: Chapitre 4: L'Echangeur
MessagePosté: Dim 30 Aoû 2009 08:31 
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Inscription: Dim 23 Nov 2008 21:04
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Seule face à Anarazel, Rosie était sûre que son cœur allait exploser tellement il battait vite. La peur, son ennemi le plus redoutable, avait pris possession de son corps et de son esprit juste après qu’elle eut confronté l’elfe. Maintenant, elle ignorait ce qui ce produisait dans la tête de ce dernier et aussi étrange que cela puisse paraître, elle aurait souhaité par-dessus tout être en mesure de lire les pensés de celui-ci juste savoir ou comprendre ce qui pouvait bien défiler dans cet esprit tourmenté. Malheureusement ce n’était pas le cas et l’adolescente ce trouvait désormais devant une créature peut être plus monstrueuse que la bête qui était affairé à dévorer l’Échangeur à grande bouché et ce, sans savoir ce qui se tramait dans le fond de son crâne. Elle aurait bien voulut fuir, mais d’un côté il y avait un poisson géant et de l’autre une âme sombre qui devait désormais affreusement lui en vouloir. Après ce qu’il avait menacé de faire à ceux qui avaient osé fuir sans sa permission, la jeune fille n’osait imaginer ce qu’il lui réserverait à elle, elle qui l’avait retenu dans son élan meurtrier.

Des morceaux de bois flottèrent lentement autour d’eux, ralentit par l’eau. Le gros prédateur à écaille était en train de mettre en miette le navire qui, il y a quelque temps à peine, naviguait sur les océans, affichant fièrement ces couleurs. Maintenant, il n’était plus qu’un tas de pièce détaché, broyer par une mâchoire aux dents acéré. Ce bateau avait eut une bien triste fin. Après s’être fait brûler et coulé à coup de hache, il finissait dévoré par un monstre marin. C’était affligeant certes, mais Rosie, elle, n’y porta pas du tout attention, trop occupée à trouver une échappatoire pour rejoindre les autres, vivante.

C’est alors que surgit quelqu’un qu’elle avait complètement oublié, Ruméus. Ce dernier, plus préoccuper par la bête géante qui se régalait que par une dispute entre coéquipier apparut dans le décor et les agrippa tout les deux afin de les entraîner avec lui.

« Ce n’est pas le moment pour ça, allons-y ! »

Au loin, une citadelle s’érigeait telle une intruse entre les profondeurs inviolées de l’océan. La pensé d’atteindre ce lieu aurait dû réjouir la jeune fille, mais ce n’était pas le cas. Tout ce voyage n’avait apparemment que pour but de les amener là, à un cet endroit reculer, coupé du reste du monde. La question ne se posait même pas, celui qui avait monté cette aventure sanglante, voulait qu’ils atteignent cette tour aussi imposante qu’impressionnante. Il n’y avait donc pas de quoi être rassuré de ce retrouvé là. On se jouait d’eux, on s’amusait à les attirer où bon leur semble, tel des vulgaires figurines de bois avec lesquelles un enfant aurait joué. À chaque fois qu’ils franchissaient un nouvel obstacle, la semi-elfe avait l’impression qu’un piège se resserrait de plus en plus autour d’eux et eux, comme de petite marionnette sans cervelle, ils suivaient les directives sans se poser la moindre question, sans songer un seul instant qu’on pouvait bien s’amuser à leur dépend.

( Dans quoi nous sommes nous tous embarqué ? )

Tous trois rejoignirent enfin les autres devant ce qui semblait bien être un entré. Une lanterne gigantesque éclairait péniblement les lieux d’une lueur blafarde et triste. Rosie ne savait pas si elle voulait vraiment entré là dedans, elle n’y voyait rien qui vaille malgré l’aire presque majestueuse des lieux. D’énormes voûtes étaient à l’honneur, se dressant sinistrement au dessus d’eux, les accueillant de leur long bras. Un porte tout aussi imposante les appelait à l’ouvrir.

( On n’a pas vraiment le choix j’ai l’impression. Il va falloir entrer. )

La demi-elfe jeta un œil vers Anarazel, le guettant. Il pourrait à ce moment tout aussi bien vouloir reprendre son assaut. Rien ne prouvait que son esprit agité ait cessé de bouillir.

« Et si nous demandions l’hospitalité ? »

Rosie soupira.

« Rien ne prouve que ce qui se trouve à l’intérieur n’est pas hostile Mathis. »

_________________
Rosie Skufita
Une Coureuse des plaines semi-elfique accompagnée par l'ours Mérové
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Lvl 12


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