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 Sujet du message: Chapitre 4: Le Rubis Sanglant
MessagePosté: Lun 3 Aoû 2009 21:46 
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Les aventuriers de l’Echangeur sont désormais hors de portée, et l’équipage pirate s’approche avec un air menaçant du capitaine Pragatt’ muni de son masque diabolique. Celui-ci pousse un grognement affable et hurle à l’intention de son équipage :

« Reculez, tous ! Vous êtes impuissants face à la magie du Rubis-Sanglant ! Le premier qui lèvera la main sur moi se verra occis par les forces démoniaques peuplant cette coque ! Aventuriers, venez chercher votre dû, ce masque, et répétez votre allégeance envers ce navire ! Prouvez que vous avez toujours le Rubis en votre cœur ! »

Chaque aventurier s’avance alors vers lui, s’approchant par là même de Madoka qui vient de revêtir son masque. Chacun sait qu’il manquera un masque. Glenor s’empare du troisième et l’enfile aussitôt. Leena et Draast font alors leur apparition sur le navire, et accourent pour se munir également d’un visage artificiel et écarlate. Quand Burgh arrive à son tour, il n’y a plus guère de masque pour lui, et il regarde le capitaine avec un air colérique. Mais Pragatt’ ne se laisse pas démonter, et réplique avant toute intervention :

« Toi, l’orque ! Ton maître m’a donné un dernier ordre : Coule le Rubis-Sanglant de ta propre hache ! »

L’orque semble perturbé, et hésite… Mais finit par se détourner du coffre noir pour se diriger vers les cales du Rubis Sanglant. Les pirates ouvrent l’évent du pont pour l’observer dans sa tâche. Il lui suffit d’un seul coup de son impressionnante hache pour fendre la coque du navire, libérant des flots torrentiels d’eau salée… Et par le même geste, un Rubis gisant dans une poche de son pagne de peau commence à vibrer d’une lueur rougeâtre : il s’élève doucement au dessus de l’orque avant de filer droit sur son crâne... Lorsqu’il percute celui-ci, Burgh Erh s’effondre, mort, et disparait bien vite sous l’eau qui envahit la cale, puis le pont…

Les pirates non-munis de masque commencent alors à comprendre que leur heure est venue, et chacun tente, dans un chaos sans nom, de s’emparer des chaloupes de sauvetage, ou de tout objet pouvant servir de barque, ou d’embarcation sommaire… Illusion fantasque de survie au cœur d’une tempête infernale…


Quoi qu’il en soit, une fois submergé, le Rubis Sanglant semble vouloir se mouvoir de sa volonté propre, ne suivant pas une trajectoire verticale comme tout bateau qui coule, mais se penchant vers l’avant, et avançant vivement, comme propulsé par une force invisible faisant gonfler ses voiles vers une destination inconnue…

Le voyage dure longtemps, un temps qui ne peut se mesurer, mais qui, selon vos sens, durerait entre 6 et 12 heures… et qui vous entraîne dans les profondeurs abyssales de l’océan, suivant une trajectoire rectiligne qui ne souffre pas de la moindre déviance. Animaux marins et autres plantes aquatiques, méduses et poissons, croisent votre route avec surprise… Mais le plus surprenant dans tout ça, c’est que, même lorsqu’aucune lumière n’est visible de la surface, les alentours du bateau semblent éclairés par une faible lueur blanchâtre, suffisante pour voir clair tout autour, à vue humaine.

Au terme de ce long et paisible voyage sans le moindre incident, une vision spectaculaire s’offre à la vue de tous : Une ville, une citadelle sous-marine, immense et inquiétante, qui semble être le point d’arrivée de votre voyage sous les mers…

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(Le voyage se fait en libre total, et vous pouvez pendant ce temps faire ce que bon vous semble pour la suite de l’aventure : Repos, entraînements, discussions avec les pnjs survivants, repas, observation de la faune et flore marine, affutage des armes, etc… Je m’occupe des réponses des PNJ. Vous avez jusqu’au vendredi 07/08, idéalement, pour faire tout ça.)

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 Sujet du message: Re: Chapitre 4: Le Rubis Sanglant
MessagePosté: Jeu 6 Aoû 2009 19:27 
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Ce masque ressemblait à ceux que nos ménestrels utilisaient dans leurs pièces aux fêtes des nouvelles saisons, symbolisant nos démons intérieurs que nous combattons nos vies durant.
Je passais mes doigts sur les cornes comme pour les apprivoiser, tandis que son rictus carnassier me séduisait autant qu’il m’effrayait.

J’imaginais soudain l’être s’amuser de nos agissements, percevoir nos craintes mêlées d’une confiance immérité pour mettre nos vies sous son pouvoir. Et encore une fois, je faisais le rapprochement avec mes propres motivations ; face au choix de Pragatt’ de garder les aventuriers en vie j’aurais probablement décidée de faire égorger tout le monde. A bien des égards, il nous léguait plus chance de le vaincre que j’en aurais laissée à mes ennemis.

Je m’accrochais fermement à cette idée pour me relever de la défaite et accepter le fait qu’il avait eu ce qu’il voulait, que nous avions finalement accéder à ses requêtes, comme des pions qu’on manipule à faire telle ou telle action, aussi suicidaire soient-elles.
Le cri du capitaine me fit sursauter et je réalisais que j’étais en train de regarder l’intérieur du masque depuis quelques minutes sans faire attention à ce qui se passait autour de moi. La situation ne prêtait pourtant pas à ce genre d’introspection. Les marins sentaient qu’il se tramait quelque chose d’anormal, et le capitaine se servait de sa dernière arme pour les dissuader d’une mutinerie. Une fois le masque en main, je profitais de ma relative invisibilité aux yeux de tous pour atteindre un endroit plus à l’abri où je ne risquais pas de perdre ma chance de survie.
Lorsque je mis le masque, je me rendis compte qu’il n’était finalement pas différent d’un masque ordinaire. Je m’étais attendue à l’activation d’une sorte de pouvoir, un mouvement pour prendre les traits de mon visage ou encore sentir qu’il s’entourait autour de ma tête et en devenir quasiment prisonnière.
Le soulagement de ne pas me retrouver agressée par lui se mélangeait avec l’idée subite que tout n’était peut être qu’un dernier coup sadique de la part de cet être … de faire croire à une petite partie qu’ils pourront sauver leur peau en sacrifiant les autres. Perdue dans mes pensées, je ne sentais plus le ballotement du navire sous la tempête, je ne m’intéressais pas à la fin de l’orc même s’il était celui d’entre tous que j’espérais voir partir en premier, m’évitant d’avoir à m’obliger une attitude cordiale envers sa race, celle qui avait par sa seule existence détruit ma vie … aidé par des traîtres.
Je ne croyais toujours pas en la prédiction de nos rêves, il ne s’agissait que d’une manière de nous voir nous entretuer pour son plaisir, ou au mieux de l’espoir de se débarrasser d’un ennemi vraiment encombrant. Mais de savoir que Brugh’ était celui qu’on sacrifiait me procurait un certain réconfort que je mettais sur le compte d’avoir fait d’une pierre deux coups, plutôt que le plaisir d’une vengeance refoulée et inconsciente.

J’entendis plus que je ne vis l’eau jaillir du dessous et nous engloutir petit à petit, tandis que les marins tentaient de sauver leur vie, oubliant Pragatt’ et leur volonté d’en découdre avec lui. Mon regard restait centré sur les nuages d’une noirceur éblouissante, les cris de détresse des condamnés faisant écho aux grondements puissants du ciel, et dans mon coin je m’accrochais à ce que je pouvais pour ne pas chavirer.
L’eau m’arrivait maintenant aux mollets et un souci purement matériel vint se placer en tête de mes priorités. Si tant est que le masque fonctionne vraiment, je ferais mieux de préserver mes outils et réserves de ce satané sel.
Le pont du navire avait déjà le cachet certifié d’une future épave, son ventre n’était plus qu’un trou béant d’où remontait une eau tourmentée, tout ce qui n’était pas suffisamment fixé devenait un obstacle et un danger pour ceux qui tentaient de se déplacer. Il ne restait guère plus de quelques minutes avant que l’océan ne nous ait engloutis. Je me souvenais avoir aperçus de nombreux tonneaux vers l’avant pendant ma visite du navire, l’autre alternative étant de fouiller la cabine du capitaine. J’avais misé sur la proue, voie de prudence dans l’espoir d’une providence …
Le temps d’arriver là bas et l’eau atteignait déjà mes hanches ; le chaos des premiers instants avait fait place à un quasi silence où ceux qui se résignaient côtoyaient ceux qui œuvraient encore pour leur salut. Je grimpais sur des bouts de bois, m’aidais des cordes pour atteindre le plancher de l’estrade. Les plus grandes planches étaient à la mer, devenant le dernier espoir des moins soumis, mais il restait plusieurs caisses toutes en bois, sans couvercle et quelques coffres en métal dont l’un de taille moyenne me suffirait amplement. J’en visais le contenu sans faire l’inventaire de ce qui s’y trouvait et y enfouit mon sac avant de le refermer et de le serrer dans mes bras.

L’eau m’arrivait jusqu’à la poitrine à présent et malgré la pénombre je sursautai en y voyant mon reflet. Ce ne fut qu’en remarquant mes longs cheveux noirs flotter au dessus de l’eau que je réussis à me convaincre que le reflet était le mien et non une forme venant d’en dessous qui remontait pour m’attaquer. L’image déformée par le mouvement de l’eau me toisait pourtant de son regard fixe et sans émotion, son sourire carnassier avait perdu son coté effrayant et je sentis mes lèvres s’étirer d’elles-mêmes pour l’imiter et le défier. Il avançait vers moi à mesure que le navire coulait et à l’instant où je sentis l’eau sur ma gorge, une vague de frisson remonta le long de mon dos.

Je retenais ma respiration plus par reflexe que par peur d’avoir été dupé. Mais soudain, le navire se mit à piquer du nez dans une trajectoire complètement hors norme. Je trébuchai en arrière et évitai la chute en me cognant contre la cloison derrière moi. Sous le choc, j’expulsais bien malgré moi l’air de mes poumons, mais au lieu d’une douleur et d’une gêne, je respirais finalement normalement. Face à moi, la surface de l’eau s’éloignait et je remarquais les ombres de la chaloupe et des quelques planches de secours, mais aussi celles plus petites des corps qui coulaient doucement.
Malgré la violence des vents et la force des vagues qui, l’instant d’avant, nous ballotaient comme une feuille au vent, il suivait maintenant sa route comme guidé par un courant qui n’avait à répondre d’aucun autre éléments que sa seule volonté. La lumière du jour s’étiolait peu à peu mais une lueur blanche restait autour du navire, nous évitant du coup la folie que pouvait entraîner l’obscurité et l’aveuglement, tant physiquement que de notre raison face à un danger invisible.

Quand la surface fut trop loin pour la deviner je baissai enfin mon regard vers l’univers sous-marin qui m’entourait. Mais il n’y avait rien de bien attirant là-dessous, l’eau restait de l’eau et même les quelques reflets du jour et de la tempête ne lui donnait pas assez de couleurs pour la rendre belle. Les bans de poissons qui nageaient avec une sorte de rythme inné ne m’intéressèrent que quelques minutes avant de n’y voir que le même mouvement, inlassablement répété jusqu’à ce qu’un prédateur viennent les provoquer.

A cet instant, je me souvins d’une chose que faisaient souvent mes parents dans ce genre de situation. Ils disaient toujours qu’en cas d’attente, peu importait le nombre d’heures que cela durerait, s’il n’y avait rien à exécuter … mieux valait se reposer. Un guerrier n’a jamais droit à un vrai repos pendant une mission, il doit cependant se reposer pour rester vigilant quand vient le moment de sa garde.
Je contournais la cloison de la cabine d’où on accédait aux cales du navire, m’étonnant du naturel avec lequel je pouvais avancer. Quel dommage de découvrir tant de puissance et de savoir-faire dans de pareilles conditions, mais tout cet étalage de pouvoir n’enrayait en rien ma volonté. Mes pas m’amenèrent à l’extrémité du navire, j’enlevais mon manteau pour en faire un oreiller acceptable et m’allongeais en serrant le coffre contre moi.


Quand j’ouvris les yeux, la sensation étrange qui m’habitait ne me laissa pas le moindre doute quant à l’endroit où je me trouvais, m’évitant au moins la déception de m’apercevoir que tout n’était pas qu’un rêve. J’avais perdu cependant toute notion de temps, mais au point où nous en étions, le temps n’était plus un problème. Je me relevai, reposée mais le corps engourdi. Trop de luxe pendant ces dernières années m’avait faire perdre l’habitude de dormir à même le sol mais qu’importe, le sommeil gagné était un cadeau et les courbatures partiraient en marchant un peu.

J’hésitais encore à rejoindre le reste des survivants lorsque qu’une ombre au loin attira mon attention. La forme semblait se rétrécir en son sommet et je crus d’abord à une sorte de monstre marin, cadeau de bienvenue de la part de nos hôtes improvisés. Mais il était trop immobile pour être vivant et peu à peu je crus déceler des aspérités, des colonnes qui dépassaient se finissant presque en pointe. Ce n’était peut être finalement qu’un rocher, une sorte de montagne sous les mers, un reste de volcan éteint … mais quand enfin le bateau fut assez prêt, je restai le souffle coupé devant la beauté de ce qui se présentait à nous. Les yeux écarquillés, j’observais les dizaines de tours sans parvenir à les dénombrer, la roche dans laquelle la citadelle était construite ne ressemblait à rien de connu mais le tout donnait un caractère lugubre qui n’était pas sans attrait. C’était comme si elle avait était construite morceaux par morceaux, sans plans ou logique architecturale stricte, un labyrinthe construit par des êtres dont l’origine m’était inconnue.

Aussi impressionnante fut-elle, la citadelle n’en n’était pas moins le lieu choisi par notre ennemi. Je décidais de m’éloigner du bord et de rejoindre le reste du groupe.


(correction un peu plus tard)

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 Sujet du message: Re: Chapitre 4: Le Rubis Sanglant
MessagePosté: Ven 7 Aoû 2009 19:35 
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Alors que le Rubis sanglant arrive à vue de la citadelle, celui-ci ralentit la cadence effrénée de sa descente aux abysses, et finit par stopper totalement sa course, pourtant encore loin de la ville sous-marine. Chacun est sur ses gardes, et la nervosité est presque palpable sur le navire.
Pragatt’, en bon capitaine, est près de la barre, secondé par Leena et Draast, qui restent à deux non loin de la poupe. Glenor, lui, est sur le pont principal, tenant son marteau des deux mains, dans l’expectative d’un danger potentiel… C’est le capitaine qui brise le lourd silence, empruntant sa voix railleuse et rauque pour s’écrier avec colère :

« Et quoi ? Pourquoi s’arrête-t-on, par les harengs saurs qui m’servent de parents ! »

La réponse vient, sans doute un peu trop claire, lorsqu’une espèce d’étrange lance à deux embouts vient se ficher non loin de Madoka, sur le pont. La source en est clairement identifiable, puisqu’elle ne tarde pas à se manifester, filant à travers le pont pour récupérer son arme avec vitesse et souplesse. Cinq autres créatures semblables vous font alors face, dans toute leur terrible beauté : Il s’agit de sirène, à la peau légèrement bleutée, et à la queue d’un bleu plus marqu », se terminant par des nageoires volatiles et souples. Leur tête est protégée par un grand casque bleu rappelant une crinière équestre, et protège leur logue chevelure bleutée. Toutes les six sont donc munies de cette arme décorée d’un ruban, bleu, lui aussi.

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Les sirènes n’attendent pas pour passer à l’action, et semblent fomenter une stratégie visant à vous assaillir du dessus, nageant au dessus du pont du Rubis Sanglant pour faire des piqués meurtriers…

(C’est donc, vous l’aurez compris, un petit combat qui s’engage ici, et que j’espère rendre original de par sa nature sous-marine. Je vous demande donc, dans vos actions, de tenir compte de l’élément dans lequel vous vous trouvez et de ses diverses et nombreuses possibilités. On commence le combat en dirigé, le nombre d’action par tour est déterminé par votre agilité… et un tour dure 3jours (et pas un de plus, je serai intransigeant ! En avant !)

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 Sujet du message: Re: Chapitre 4: Le Rubis Sanglant
MessagePosté: Sam 8 Aoû 2009 23:36 
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Fin du voyage, le navire ralentissait de lui-même jusqu’à s’arrêter complètement, les voiles ne bougeaient plus et le grondement incessant de l’eau en mouvement avait lui aussi quasiment cessé, ne laissant que son empreinte à l’intérieur de ma tête, comme un tambour de guerre qu’on ressent plus qu’on entend.
Nous étions trop loin de la citadelle pour se savoir au terme du voyage, et je n’étais pas la seule à sentir le piège doucement se refermer autour de nous. L’heure du repos touchait à sa fin.

Je marchais à reculons vers Glenor en observant l’obscurité de l’océan, de l’autre coté du mur de lumière qu’était notre navire. Nous étions comme un phare au milieu de rien, mais ceux qui suivaient le chemin de la lumière ne venaient surement pas en ami.
Le capitaine rompit le premier le silence oppressant qui s’était installé sur le Rubis sanglant, de sa voix rauque et ses manières brusques il faisait comprendre à nos ennemis que la peur du danger lui était inconnue.

Un sifflement étrange suivit et lorsque que je me retournais, une ombre avançait vers nous à toute vitesse. L’objet se planta non loin, à l’endroit où je me trouvais un pas avant et je bondis en arrière pour m’éloigner du suivant … mais seul le propriétaire de l’arme s’approcha avec une agilité qui frôlait l’insulte. Le saut m’avait projeté plus loin que je n’espérais mais plus lentement qu’à l’air libre ; et c’est à ce moment seulement que je réalisais les réels attributs de notre nouvel environnement.
Cinq autres créatures avaient rejoint la première et tournaient à présent au dessus de nous, tels des prédateurs qui attendent de repérer l’isolé ou le faible avant de foncer dessus. Elles avaient toute la même arme et se ressemblaient entre elles à un point que je les imaginais mal être les représentants d’une race à part entière, mais plutôt les armes d’une force plus grande encore.

Ces humanoïdes avaient à la fois l’avantage du nombre et du lieu … et avant de penser à les combattre il nous faudrait réduire cette supériorité. Tout un engrenage se mit en branle, une usine à idée qui n’avait qu’une utilité … trouver un moyen de nous protéger et de les piéger à notre tour. Ils n’étaient que deux sur les cinq survivants à pouvoir les atteindre à distance, dont l’une allait peut-être devenir notre atout majeur ; mais le capitaine, Glenor et moi devions trouver un moyen de nous rendre utile le temps de les rapprocher de nos armes.
D’un coup de pied brusque sur le sol je m’élançais vers le trio, cherchant à découvrir le moyen le plus rapide de me déplacer, un mélange de course et de nage qui ne devait pas avoir la grâce des mégères du dessus.

- Capitaine !, criais-je afin de capter l’attention de tous quelques secondes. Faut qu’on se serve de ces espèces de filets - montrant du doigt les différents haubans et les toiles de cordes que j’avais aperçus un peu partout sur le bateau - on va les accrocher au bout des lances des balistes et s’en servir pour les attraper. Glenor vous nous aider, le temps qu’on ramène de quoi les prendre au piège, vous leur montrer que nos pieux aussi peuvent faire mal.
Draast, Leena, faites en sorte de les gêner dans leur mouvement. Ta magie d’eau va surement pas pouvoir blesser des créatures comme ça, mais vu la force que t’auras grâce à toute cette flotte, t’es notre arme la plus puissante. Si l’une d’elle s’approche de trop près, tu nous l’envoies se fracasser contre du bois … Et faites gaffe s’il se met à pleuvoir des lances !!

D’un bond je me déplaçais maintenant vers le mât derrière la barre pour commencer à détacher l’un des filets de cordes dont je m’étais servir pour grimper sur les poutres transversales, quitte à devoir les découper.


(file d'attente pour correction)

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 Sujet du message: Re: Chapitre 4: Le Rubis Sanglant
MessagePosté: Dim 9 Aoû 2009 16:07 
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Madoka : Jet d’habileté sous-marine : Réussite.


Sur le pont immobile du Rubis-Sanglant, c’est le branle-bas de combat : tes ordres sont suivis à la lettre, et chacun s’active pour mener à bien le premier plan qui leur a été proposé : le tien. Aussitôt tes paroles prononcées, Glenor s’acharne à orienter la baliste vers les sirènes, qui ondoient pernicieusement comme pour provoquer la colère du nain. Une fois en place sur l’engin, il charge un lot de lances, prêt à canarder vos ennemies, désormais…

Leena et Draast, eux, s’approchent de la proue du navire pour s’y poster en gardiens du bateau, le semi-elfe noir arborant un sombre orbe dans la main, et la jeune rousse se préparant à faire face à tout assaut avec sa magie d’eau, qui dans cet environnement équivaudrait presque à une magie de l’air à la surface…

Le capitaine, lui aussi, semble adopter ta stratégie, et c’est avec une souplesse insoupçonnée pour ce vieux loup de mer qu’il bondit en nageant à moitié vers l’autre côté du filet que tu t’échine à détacher, sans grande difficulté au final. Toi et Pragatt’ avez donc tous les deux un pan du filet de corde lorsque quatre des six sirènes se dirigent vers vous en pointant leurs lances de manière offensives. Deux pour le capitaine, deux pour toi… Les deux dernières semblent pour le moment rester en vol stationnaire au dessus du navire, observant Leena et Draast avec animosité…

La première sirène qui s’approche de toi essaie de t’envoyer un coup de lance dans le torse, mais tu parviens à éviter le coup. La seconde, en revanche, réussit avec un coup en oblique à te toucher l’épaule, dans un choc pas très conséquent, qui ne te blesse pas, mais a le désavantage de te déséquilibrer de ton poste… De son côté, Pragatt’ s’en sort un peu mieux, et pare habilement les deux coups portés à l’aide de son sabre, tout en maintenant le filet avec son crochet…

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 Sujet du message: Re: Chapitre 4: Le Rubis Sanglant
MessagePosté: Mar 11 Aoû 2009 23:29 
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Tous avaient suivis les ordres en silence, et l’espace d’une seconde j’eus l’impression d’être à la place de mon cher Keyoke, me regardant m’activer pour lui obéir sans discuter de telle ou telle priorité. Mais je n’avais ni son talent, ni son expérience et l’urgence de notre situation ne nous permettrait pas d’envisager les contrecoups d’une action irréfléchie. Les idées défilaient dans ma tête et non sans mal je tentais d’en faire le tri tout en essayant de garder un œil sur les créatures au dessus de nous.

Pragatt’ me rejoint la seconde suivante mais le masque m’empêcha d’apercevoir son expression et ; ne sachant comment répondre face à tant d’inconnu ; je profitais de mon propre anonymat pour ne pas avoir à réfléchir sur mon attitude.

Au final, mon arme ne me servis pas pour couper les liens. Le filet était fixé de manière à pouvoir être retiré sans l’abîmer, des crochets en métal tournés vers le haut retenaient des grosses boucles en corde. Cela accéléra grandement l’opération d’extraction, ce qui ne fut pas sans me déplaire. Le filet en main, nous nous apprêtions à rejoindre les balistes lorsque j’aperçus quatre de ces créatures fondre sur nous, arme en avant pour nous embrocher comme du vulgaire gibier.
Je sentis le lien entre Pragatt’ et moi se tendre lorsqu’il changea de position afin de les accueillir.
De mon coté je resserrais l’étreinte de mes doigts sur la corde et mon arme … il était trop tard pour avoir l’aide de Glenor sans risquer nos vies et je n’eus guère plus de temps de désigner une cible précise pour les deux mages qui se tenaient derrière nous.

Il existait un gouffre entre le fait d’observer leur agilité lorsqu’elles nageaient et d’avoir à la gérer quand l’une d’elle attaquait de front. Je ne pouvais pas me permettre de lâcher le filet, les secondes perdues à devoir le ramasser ou pire le rattraper serrait pire que d’attendre patiemment qu’elles ne nous éventrent les uns après les autres.
Je reculais mon pied droit d’un pas et me servis de cet appui pour pivoter, me permettant d’éviter de justesse l’arme et le bras qui le tenait, je continuais à tourner sur moi-même et me retrouvai dos à la créature que je poussai violemment d’un coup d’épaule pour l’éloigner … mais la deuxième était sur moi, m’assénant un coup sur le coté que je ne parvins pas esquiver. Le choc me fit trébucher, mais la douleur ne suivit pas mes craintes. L’esquive de la première attaque m’avait fait changer d’orientation, une chance pour moi au final et je rebondis sur cet avantage.
Je me servis de la force avec laquelle Pragatt’ retenait l’autre bout du filet pour restaurer mon équilibre, finissant ma chute sur un genou mais prête à rebondir vers mon ennemie avant qu’elle ne file rejoindre la première.

- Celle-là !! Hurlais-je à l’attention des mages et du capitaine en désignant la sirène sur qui je me précipitai. D’un bond je pris appui sur un objet posé au sol pour m’élever un peu plus et placer le filet sur sa trajectoire.
Je fis tourner mon arme dans ma main pour la placer le long de mon avant-bras pour la frapper au ventre dès qu’elle serrait à portée d’attaque.

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Madoka


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 Sujet du message: Re: Chapitre 4: Le Rubis Sanglant
MessagePosté: Mer 12 Aoû 2009 16:40 
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Jets :
Madoka :
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Jet de maîtrise arme : échec.


Tu bondis sur ton ennemie, et Pragatt’ en fait autant, amenant avec lui le filet. Votre plan et initiative marche à merveille puisque la sirène se retrouver bientôt prisonnière du filet, se débattant furieusement. C’est d’ailleurs à cause de ce débattement que tu ne parviens pas à lui planter ton arme dans le ventre. Pragatt’ manque de tomber, lui aussi, mais après s’être rééquilibré sur sa patte de bois, plante son sabre d’abordage dans la queue de la sirène, répandant un sang bleuté et sombre aux alentours, alors que la prisonnière se débat toujours.

De son côté, Glenor a enfin pris les rennes de l’arme de siège, et décoche deux lances vers les deux sirènes observant les magiciens. La première manque son but, mais la seconde transperce littéralement le ventre de l’une d’elle, qui descend lentement vers le pont, blessée, répandant derrière elle son sang sombre… Celle qui n’est pas blessée rejoint vite la première qui a attaqué Madoka, et à deux, elles se ruent sur le couple d’arcanistes. Mais c’est sans compter la magie de Leena, qui, d’un courant fort, parvient à balayer les deux ennemies qui les assaillent, alors qu’un projectile sombre vient toucher l’une d’elles.

Les deux qui attaquaient Pragatt’ se retrouvent bientôt au corps à corps avec ce dernier, et tentent de le frapper à nouveau, tout près de Madoka. Il parvient à éviter, une nouvelle fois, les deux coups…

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 Sujet du message: Re: Chapitre 4: Le Rubis Sanglant
MessagePosté: Ven 14 Aoû 2009 18:28 
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Le plan fonctionna, Pragatt’ leva au même moment son coté du filet et la sirène se retrouva prisonnière. Mais elle ne perdit pas pour autant sa combativité, et son agilité devint plus un problème maintenant qu’elle se débâtait. Elle ondulait littéralement sous la corde, réduisant du fait les ouvertures possibles à une attaque directe, mais on se savait en retour suffisamment à l’abri d’une contre-attaque pour tenter l’impossible.
Le temps en revanche jouait contre nous, on ne pouvait pas attendre qu’elle se calme pour placer un coup fatal … au risque de recevoir une lance dans le dos de la part d’une de celles qui se trouvait proche de Pragatt’.
Je tentai ma chance et aperçus Pragatt’ faire de même, mais la créature se cabra furieusement réussissant à déséquilibrer le capitaine et à condamner ma lame à ne rencontrer que du vide. J’étouffais un juron à devoir mettre tant d’énergie en vain pour chaque mouvement, toute cette eau et cette force à dompter afin de pouvoir faire un geste précis. Mais Pragatt’ n’avait pas perdu de temps, récupérant suffisamment d'équilibre pour contre-attaquer, il perça la défense de la piégée et la blessa à la queue. Mais presque aussitôt, il se retrouva à nouveau harcelé par les deux autres, harcèlement qu’il gérait heureusement pour l’instant plutôt bien.

La sirène blessée était immobilisée sous le filet, s’entravant elle-même un peu plus à chaque mouvement, son espèce de nageoire aux fesses et les pics de son casque s’accrochaient partout.
Les deux attaquant Pragatt’ passaient au premier plan des dangers immédiats ; je subtilisai l’arme de celle au sol, réduisant à presque rien son potentiel de représailles et m’engagea dans le combat avec le capitaine.
La sirène de gauche armait son bras pour l’attaquer à nouveau tandis qu’il tentait de tenir la deuxième à bonne distance avec son sabre.
L’idée de lui balancer la lance en travers de la poitrine me traversa l’esprit, mais mieux valait commencer par quelque chose que je maitrisais mieux qu’expédier une arme inconnue à quelques centimètre de celui que j’assistais. Je lui envoyai un coup de pied pour la déstabiliser avant qu’elle n’abaisse son arme.

(1pt d’agi : ramasse l’arme ; 2ème pt d’agi ; CC coup de pied)

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Madoka


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 Sujet du message: Re: Chapitre 4: Le Rubis Sanglant
MessagePosté: Dim 16 Aoû 2009 12:23 
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Jet de corps à corps : réussite.


Une ennemie prisonnière sous un filet improvisé, et blessée à la queue, une autre, blessée au ventre, n’ayant visiblement plus de force pour nager, sur le pont, deux sirènes balayées par un courant marin qui tentent de se stabiliser, dont une a reçu une décharge de Thimoros dans la poitrine, et les deux dernières au corps à corps avec toi et Pragatt’, voilà la situation actuelle du Rubis-Sanglant.

Lance en main, tu parviens à donner l’impulsion nécessaire à ton pied pour qu’il vole frapper la sirène dans le ventre. Le souffle coupé, elle ne peut te toucher de sa lance, et recule un peu sous le choc, à portée de ton arme. Pragatt’ s’en sort pas mal non plus, puisqu’il parvient à bloquer la lance de sa rivale avec son crochet et à lui asséner un coup de sabre dans la poitrine, qui saigne aussitôt abondamment de ce même sang bleu qui s’échappe de cette sous son filet.

Glenor, lui, met en joue son ancienne cible, descendue impuissante sur le navire, et tire dessus une lance fatidique, qui achève la première sirène, qui s’effondre doucement sur le pont du Rubis-Sanglant, une lance plantée dans la gorge, une autre dans le ventre…

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 Sujet du message: Re: Chapitre 4: Le Rubis Sanglant
MessagePosté: Jeu 20 Aoû 2009 01:17 
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La densité de l’eau exigeait chaque fois un peu plus de force pour égaler au mieux l’agilité de ces crustacés. Jusque là on ne s’en tirait pas trop mal mais la différence entre une victoire et la défaite ne tient parfois qu’à un excès de confiance.
Au dernier moment, je plantais la lance dans le bois pour m’en servir d’appui et gagner en stabilité ; je contractai chaque muscle de mon corps et ne me concentrai plus que sur ma jambe, l’accompagnant presque mentalement à toucher ma cible avant qu’elle ne finisse son attaque. La seconde où mon pied toucha son corps mou me rappela celle du dernier combat, où la mâchoire d’un marin rencontra le cuir de mes bottines. La même sensation de plaisir interdit remonta le long de ma colonne pour se perdre dans les méandres malsains d’un corps ne s’évadant réellement que lorsqu’il se battait.

Je me coupai du reste du bateau pendant les secondes qui suivirent, le capitaine ne devint plus qu’une forme sinueuse et son adversaire n’était qu’un prolongement bleuté de ce dernier. Il me sembla que même le monde autour de moi changea de ton pour m’accompagner dans le jeu. Des filets et spirales d’un bleu plus prononcé nous entouraient, s’écoulant au gré du courant comme un nuage de pollen au printemps. Peu importe d’où pouvait provenir ce phénomène, réel ou imaginaire il n’était pour l’instant qu’un décor pour l’acte suivant d’un combat.
Je ne voulais plus laisser à mon crustacé le temps d’une autre initiative, profiter de l’effet de surprise pour l’assaillir plus violemment.
Je me jetai sur elle pour éviter qu’elle ne se ressaisît ou s’enfuît, lança une attaque ample avec l’une des lances jumelles contre son bras armé pour attirer son attention, tandis que je remontais discrètement mon autre main vers son buste, ma dague toujours le long de mon avant-bras pour lui trancher la gorge.

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 Sujet du message: Re: Chapitre 4: Le Rubis Sanglant
MessagePosté: Jeu 20 Aoû 2009 10:18 
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Jets :
Madoka :
Jet de maîtrise arme : échec.
Jet de maîtrise mains nues : réussite.


La sirène parvient, malgré son étourdissement, à parer ton coup avec son arme d’hast, mais ne voit pas venir le second, qui la percute de plein fouet, juste sous la gorge. Le sang bleuté qui les caractérise jaillit de la plaie, alors que ses yeux s’ouvrent dans une lueur de crainte. En elle, elle sait qu’elle va mourir, que la jugulaire est tranchée et qu’elle n’en a plus que pour quelques secondes… Ainsi, c’est avec l’énergie du désespoir qu’elle envoie vers toi un coup de lance, qui atterrit dans ton bras (-5pv) et t’oblige à lâcher la lance de sa consœur, toujours remuante dans son filet. Elle lâche alors à son tour sa propre arme, et sombre dans la paix létale, effondrée sur le pont.

Pragatt’ aussi réussit à se débarrasser de sa sirène, lui décochant un terrible coup de sabre dans le ventre, et l’achevant en lui lacérant la gorge de son crochet.

Trois ennemies mortes, une toujours prisonnière. Et les deux balayées qui reviennent farouchement à l’assaut. Glenor n’a pas le temps de viser avec sa baliste que les deux offensantes sont sur les magiciens, qui n’ont le temps que d’éviter les coups qui leur sont donnés. Leena parvient à échapper à la lance de son adversaire, mais ça n’est hélas pas le cas de Draast, qui se la prend en plein ventre, tombant à genoux sur le pont, impuissant, alors que la sirène ôte son arme de la blessure, prête à frapper à nouveau…

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 Sujet du message: Re: Chapitre 4: Le Rubis Sanglant
MessagePosté: Sam 22 Aoû 2009 21:42 
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La créature n’en était pas à ses débuts et se remit rapidement du coup, suffisamment du moins pour parer la première attaque. Mais il lui faudrait plus que du savoir-faire et d’un peu de concentration pour éviter la suite. La diversion fonctionna à merveille et derrière mon masque se dissimula un sourire railleur quand je sentis ma lame frôler sa gorge. Inutile même d’insister sur l’effort, sa peau s’écartait doucement sous la lame, laissant s’écouler un léger filet de sang bleu. La mort était au rendez-vous, mais la bête n’était pas de celles qui perdent toute détermination face à la défaite. Son visage reflétait un mélange de défaitisme et de désespoir mais son corps était prêt à se jeter à l’attaque, un dernier spasme où se jouait la chance de ne pas partir seule. Je vis son bras armé se détendre avec une rapidité étonnante et je ne pus bouger assez pour l’éviter. La lance ne se planta heureusement que dans le bras, à quelques centimètres de la brûlure faite la veille. Je fus tirailler entre la douleur et l’excitation, je me sentis grimacer pour enrayer le feu qui remontait le long de mon bras et sentis ma main lâcher prise, mais c’était comme une scène de théâtre incroyablement réaliste, où l’on ressent la douleur pour l’autre en mettant soi-même une main sur l’endroit de la blessure, mais l’exaltation du moment me transportait dans un autre monde et je regardais la plaie légère comme l’œuvre d’un honorable adversaire.

La couleur de mon sang fut cependant synonyme d’éveil, tout ce bleu autour de moi n’était finalement pas une impression inconsciente mais bel et bien leur propre fluide vital … et il y en avait de plus en plus qui s’entremêlait comme les rubans d’un jongleur ou d’un saltimbanque.
Je me retournais alors vers Pragatt’qui lui aussi venait d’en finir avec sa sirène avec une violence à me faire frissonner d’envie. Je souriais derrière mon masque quand je lui dis d’une voix plus essoufflée que je ne l’aurais cru.

- Je vous laisse l’honneur de finir celle là. Marchant sur la queue de la bête emprisonnée avant de détourner mon regard vers Glenor, qui braquait la baliste en direction des mages.
Je fis volte-face pour observer la scène à mon tour et déterminer la marche à suivre … Draast tombait à terre à ce moment, sa meurtrière devant lui, arrachant la lance de son ventre comme un bucheron sort sa hache d’un tronc d’arbre.

Il était trop tard pour lui, et il n’était pas question de risquer la vie du nain pour aller soigner un mourant. J’attrapais à nouveau une des lances à terre …

- Leena !! hurlais-je en lançant la lance vers la sirène la plus proche d’elle pour détourner son attention, sors-toi de là, vas rejoindre Glenor sur le pont !

Je reculais d’un pas vers le capitaine, arme en main prête à l’aider à finir la blessée au cas où, gardant un œil sur les deux dernières sirènes.
- Capitaine, on bouge aussi et on prend le filet avec nous.

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Madoka


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 Sujet du message: Re: Chapitre 4: Le Rubis Sanglant
MessagePosté: Lun 24 Aoû 2009 13:38 
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La prisonnière avait un regard mêlé de haine et de peur. Et ce regard était presque uniquement destiné à Madoka, qui sans l’ombre d’un remords, venait de condamner à mort une ennemie à terre, impuissante, marchant sans vergogne sur sa queue déjà meurtrie. La sirène se débattit de plus belle, désarmée, et vainement. Le sabre de Pragatt’ approchait dangereusement, et accompagné du rire sadique et mauvais du capitaine pirate, un rire qui n’était pas aux éclats, mais qui reflétait la nature cruelle du vieux loup de mer. La sirène voulut crier, mais son souffle fut coupé alors que la lame courbe tranchait sa gorge féminine. Un voile opaque masqua son regard, alors qu’elle abandonnait ce monde, ne laissant d’elle qu’un cadavre sans vie se vidant d’un sang bleu profond.

Mais à l’avant du navire, le scénario était échangé : Draast, en proie à une des deux dernières survivantes des belligérantes, n’avait plus que l’énergie du désespoir pour tenter de se tirer de cette mauvaise passe. Sous les ordres clairs de Madoka, stratège du navire, elle s’était rapidement repliée vers Glenor, non sans octroyer un regard plein d’une compassion jusqu’ici inexistante chez elle pour son amant de la première partie de cette sanglante aventure. Son adversaire se concentra sur le semi-elfe noir, et à deux, sans pitié aucune, elles lui assénèrent des coups de lances jusqu’à ce qu’il ne reste plus qu’un cadavre exsangue sur la proue… un mort de plus dans cette chasse funèbre. Draast le noir, brave aventurier à la magie sombre, n’était plus.

Pendant ce temps, Pragatt’ avait imité Madoka en s’emparant du filet pour se rendre vers les deux dernières ennemis, qui pointaient leur lance dans votre direction. Les deux dernières sirènes contre quatre aventuriers aguerris. Une baliste pointée sur elles, Leena qui préparait ses fluides aquatiques, et un filet menaçant tenu par deux farouches combattants.

Les deux sirènes semblèrent se jauger un instant, puis elles jetèrent sur le pont leur lance, en signe de soumission. L’une des deux, tête baissée, prit alors la parole.

« Vous avez gagné, envahisseurs. Laissez-nous la vie sauve et nous vous servirons de guides dans le dédale de la cité où vous voulez accoster… »

Tout dans leur attitude respirait la soumission, et c’était une proposition désespérée qu’elles tentaient là. Le capitaine répondit laconiquement de sa voix rauque et cruelle :

« Combien de sirène sont nécessaires pour indiquer un chemin ? »

Leena et Glenor répondirent d’une voix :

« Une… »

Et le nain guérisseur décocha sans pitié une lance sur la sirène qui était restée muette, et dont les yeux semblèrent s’exorbiter lorsque le projectile géant la transperça de part en part au niveau de la poitrine. Elle s’effondra sous les yeux baissés de sa consœur, qui crispait la mâchoire, mais ne réagissait pas à ce meurtre de sang froid…

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 Sujet du message: Re: Chapitre 4: Le Rubis Sanglant
MessagePosté: Jeu 27 Aoû 2009 00:25 
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… Mais il n'avait guère besoin d'un soutien de ma part pour achever la blessée. Il accompagnait son geste de son rire mauvais qui le caractérisait le plus et me donnait l'impression qu'aucune contrainte ne pourrait jamais s'instaurer dans son métier, qu'il ne faisait que ce qui lui plaisait, quitte à égorger ceux que ça mécontentait. Cette liberté me fascinait autant qu'elle m'effrayait, je m'étais jusqu'à maintenant éloignée de toute espèce de responsabilités quant à mes actes, ne faisant que répondre aux besoins de personnes évoluant dans des sphères trop hautes pour m'être seulement accessibles en rêve … mais de m'imaginer à sa place, apte à comprendre où placer mes pions et participer à l'intrigue !! Aurais-je seulement la capacité de ressentir ce qu'il faut pour garder un cap qui protègerait mon pays ?

A moitié perdue dans mes pensées, je sentis sur moi le regard de la créature. Je ne m'étonnais plus depuis longtemps de mon absence d'émotion face à la haine d'un être vivant, mais la crainte qui se dessinait sur les traits de son visage remonta en moi une sorte de sévérité dont je ne m'expliquais pas l'origine.
Accompagnant Pragatt', je m'accroupis au dessus de la créature pour attraper le filet, et d'une voix la plus indifférente possible, murmura à son attention

- Tu sentiras presque rien, alors enlève cet air ahuri de ce visage.
Je regardais le sang s'écouler de sa gorge comme une enfant regarderait un bousier faire rouler un petit tas d'excrément, de savoir qu'il ne faudrait pas mais d'y trouver une sorte de distraction.

Pragatt' attrapa l'autre extrémité du filet et nous sautâmes au dessus du cadavre pour rejoindre a plus vite Glenor. Leena était parvenue jusqu'à lui mais les deux sirènes à l'avant étaient encore là bas, penchées sur le corps de Draast, lui assénant plus de coup de lance qu'il n'était nécessaire pour le tuer. Elles en faisaient de la charpie alors que l'une des leurs nous aurait joué la carte de la pitié si nous lui avions laissé le temps.
Quelques seconde et brasses semi-contrôlées plus tard, nous étions tous ensemble sur le pont ; face aux deux dernières sirènes qui avaient délaissé leur proie pour se jeter sous nos lames et magie. Peu importait la technique, elles n'étaient plus en majorité et nous allions simplement les démembrer … l'idée me trottait encore dans la tête quand elles jetèrent leur lance sur le pont.

Je me retrouvai clouée sur place aussi surement si j'avais marché dans un piège à loup. Les voilà en train d'abandonner aussi promptement qu'elles nous avaient attaqués, l'une avait la tête tellement baissée qu'il ne lui manquait que les oreilles tombantes pour avoir l'air d'un chiot sans crocs. Mais heureusement, le capitaine reprit les choses en main et avant que je ne puisse chasser de ma tête mon incompréhension, Glenor abattait l'inutile du groupe des survivantes.

La beauté de la scène, additionnée à la brusquerie de la fin de ce combat eurent raison de mon silence. Je n'eus même pas le courage de retenir l'espèce de fou-rire qui me venait soudainement ; et l'idée que cela puisse un peu plus dévaster l'état d'âme de la créature nous faciliterait surement certains choix à faire plus tard.

Entre hoquets et respirations saccadées, je retrouvais doucement mon calme et essayant de construire une phrase correcte.

- Désolée … mais c'était grandiose. Ça fait presque passer la déception de pas pouvoir toutes les embrocher.
Et sinon toi
- désignant avec ma dague la survivante - y'a une chose qui me chiffonne. Pourquoi en plus de capituler, tu nous guiderais jusque là bas ?

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 Sujet du message: Re: Chapitre 4: Le Rubis Sanglant
MessagePosté: Jeu 27 Aoû 2009 11:59 
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Tout le monde te regarde te fendre la poire avec une certaine perplexité, mis à part Pragatt’, habitué à lui-même rire aux éclats dans ce genre de situation, et ce de manière bien plus tonitruante que toi. Lorsque tu pose la question à votre guide-prisonnière, chacun porte son attention sur la créature de la mer, qui relève les yeux vers toi, un sourire léger en coin ornant son visage féminin agréable et séduisant.

« Parce que c’est ma seule chance de survie. M’auriez-vous gardée en vie, si je n’avais pas pu vous être utile ? Nous sommes désormais nécessaires l’un à l’autre. Vous me préservez en vie, et vous gagnerez en vitesse dans cette cité qui vous est inconnue. »

Leena s’emporte alors, et approche dangereusement du visage de la sirène avec son crochet.

« Je t’ai à l’œil ! Si tu nous double, je te ferai subir le sort de notre compagnon. Il ne restera de ton corps que de quoi nourrir le plancton ! »

De telles paroles sont étonnantes de la part d’une si frêle et jeune demoiselle, mais la bougresse semble habituée aux mœurs pirates… C’est alors que Glenor intervient :

« Je sens quelque chose ! »

En effet, comme de par magie, dès qu’il a fini de parler, le bateau tremble légèrement, et finit par se mettre en mouvement, direction la cité sous-marine. Il la rejoint en moins de trois minutes, avec une vitesse un peu décoiffante…

Au terme du voyage, il se plante tout bonnement dans un banc de sable mou, s’enfonçant à moitié dans le fond de la mer dans un choc qui vous propulse tous, sirène à part, dans les flots bleus.

Il ne semble pas y avoir d’entrée de cette citadelle des profondeurs là où vous vous êtes arrêtés, mais bien vite, votre nouvelle alliée intervient.

« Par ici, venez… »

Sans que vous ayez le temps de réagir, elle s’en va vers une petite cavité dans la roche bleutée de ce fond océanique, et lorsque vous la suivez, vous pouvez voir… une porte. Une simple porte qui semble délaissée de toute garde, de toute défense… Elle parait juste fermée, bien que son bois ne semble plus de très bonne qualité.

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