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 Sujet du message: Re: Chapitre 4 : Le Vaisseau-Lune
MessagePosté: Sam 29 Aoû 2009 16:36 
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Inscription: Mar 23 Déc 2008 19:03
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Tel un oiseau de proie, je fondis sur la créature ailée dans l'unique but de l'immobiliser au sol et de regarder qui se cachait derrière cette armure inoxydable. Nos ennemis n'étaient plus très loin de nous, d'ailleurs, ils commençaient même à nous envoyer des hordes de bestioles irréalistes dans l'espoir de nous faire flancher... Mais, cela était sans compter sur notre persévérance et la grâce légendaire des elfes qui avaient la réelle possibilité de transformer des harpies de métal en limaille de fer... Mon pied vint appuyer sur le torse de ma tendre adversaire qui se trouvait dans la ligne de mire de Maelan... Franchement, il aurait pu venir m'aider comme je le lui avais demandé, mais, apparemment cela l'effrayer un peu et il préféra rester à distance, visant à l'aide de son arc. Heureusement pour moi, que l'Humain vint à la rescousse, tranchant les ailes et les bras avec sa lame, envoyant le monstre vers de nouveaux horizons... Bien ! Nous étions sains et saufs, sur le pont du navire, les autres aventuriers finissaient de nettoyer les harpies à coups de hache ou de massue. D'ailleurs, on ne pouvait pas dire que le nain tuait dans la délicatesse... Son arme s'abaissait et remontait en boucle, écrabouillant la demoiselle des océans, la changeant en véritable pâté...

(Hé bien ! C'est fini...)

Toutes nos ennemies se trouvaient en miettes, allongées sur le sol, ce n'étaient plus que des tas de ferraille sans grande utilité... Mais, un contre-coup s'abattit rapidement sur moi, flanchant presque en repensant à la mort à laquelle je venais d'échapper de justesse... Cela était si terrible, je venais de me rendre compte que j'étais aussi vulnérable qu'une simple tige de roseau, ma vie ne tenait qu'à un fil, le fil du destin que tissait les Dieux dans leurs hautes sphères. Je devais les remercier, ils venaient de me sauver d'une mort douloureuse, d'un trépas sans fin qui m'aurait directement renvoyé dans les enfers... Mon corps tremblait à cette idée, j'étais littéralement bouleversé, il n'y avait qu'à voir les dommages dus aux deux coups de poing que j'avais pris en pleine tête... D'ailleurs, un filet de sang continuait toujours de nimbait l'eau environnante d'une brume écarlate... Tout ce que j'espérais, c'était que ce sang n'attire pas des poissons carnivores, je n'étais plus en état de me battre, je n'en avais plus la force... Une lassitude incroyable me prit les entrailles, un poids m'attirait vers le pont du navire, m'incitant à m'écrouler comme un château de cartes. Pourtant, mon esprit m'ordonnait de rester debout, de ne pas flancher, de combattre ces ténèbres ! Oui ! Je devais attirer la lumière, cette étincelante lueur de bonheur, cette flamme vivifiante qui me permettrait de reprendre le contrôle sur mes pensées évanescentes.

Cependant, la voix d'Aëlwinn me rappela à l'ordre, me jetant hors de mon trouble et me ramenant à la réalité. Sa stupeur me fit trembler de crainte, elle nous appelait, ayant apparemment trouvé quelque chose de vraiment insolite. Récupérant peu à peu mes moyens, je me dirigeai vers la Capitaine qui nous attendait tous, ses mains tenaient le faciès d'une de nos ennemis, laissant à découvert l'intérieur de l'armure. À la surprise commune, nous pûmes apercevoir un être frêle, ne dépassant même pas les vingt centimètres... C'était une aldryde, certainement une des consœurs de Silmeï qui avait osé fondre sur nous comme si nous n'étions que de vulgaires étrangers... Oh ! J'en restais coi, comment allait réagir notre viril Aldryde ?

(Alors ça ! C'est fou... Comment une aussi petite chose a failli me découper en rondelles ?)

J'avançais ma tête pour pouvoir examiner de plus près l'intérieur de la carapace de métal, apercevant ainsi des petites sangles attachées aux membres de l'aldryde... Nom d'une noix sans coquille ! Cette minuscule créature se servait de ces attaches pour contrôler son enveloppe métallique ! Je n'en revenais pas... À la fois partagé entre la stupeur et l'effroi, je réfléchissais à mon utilité sur ce bateau... À vrai dire, je n'arrivais pas à saisir la partie infinitésimale de mon être qui m'avait permis de survivre lors de cette attaque. Tout ceci commençait vraiment à me donner des maux de crâne, je n'étais même pas suffisamment fort pour écraser cet espèce de moustique ! Non, mais ça en devenait ridicule... Même si elle portait une carapace de métal, je devais bien avouer que j'aurais pu en finir seul avec mon adversaire. Enfin ! Je ne préférais pas me perdre dans ce genre d'obscures pensées, pour l'instant nous avions mieux à faire... D'ailleurs, Valor ne put s'insurger une nouvelle fois contre Silmeï, tentant de le faire accuser à sa place. Cela commençait à bien faire ! Tout le monde savait que ce crétin était parmi nous dans l'unique but de nous tuer, je ne comprenais pas pour quelle raison il s'acharnait à essayer de faire accuser n'importe qui...

(Il me désespère.)

Puis, le sol sembla trembler, comme si un séisme tentait de mettre en branle la terre... Pourtant, cela me paraissait complètement improbable vu que nous nous trouvions sous l'eau. Mais, je m'aperçus promptement que le vaisseau-lune reprenait sa lente progression vers la citadelle. Avançant tout d'abord lentement, il se mit à accélérer, fonçant droit sur la cité sous-marine qui s'approchait dangereusement de nous... Enfin ! NOUS nous dirigions droit sur elle ! En réalisant que nous étions condamnés, le joli minois de Santias traversa mon esprit ! Ce fut un éclair, un véritable électrochoc qui me tétanisa, me pétrifia sur le pont du navire... Je ne pouvais plus bouger, je devais le sauver avant de sauter du Vaisseau-lune ! Secouant ma tête pour me remettre les idées en place, je me jetai sur la bassine sous laquelle se trouvait le chat. Comment avais-je pu l'oublier, lui, la seule famille qu'il me restait ?! Je devais absolument faire quelque chose ! Non ! Je devais faire tout ce que je pouvais pour le sauver de ce désastre, il comptait bien trop à mes yeux pour l'oublier sur le pont du navire et le laisser mourir dans ces eaux inconnues.
«Santias ! Oh Santias ! Pourquoi m'as-tu suivi lorsque je suis parti de la Cité !»

Je déposai ma main sur la bassine, prêt à la soulever pour récupérer le chat, mais, une lueur d'esprit me retint, m'empêchant de commettre un acte inconsidéré alors que l'animal ne pouvait respirer sous l'eau. Une tension émergea, j'étais pressé, le bateau continuait sa longue descente vers les fonds marins, cependant, j'avais bien trop à faire pour me soucier de ça pour l'instant ! Il fallait que je trouve un moyen pour permettre au chat de survivre, il lui fallait de l'air ! Réfléchissant aux possibilités que j'avais, je voyais la citadelle se rapprochait inexorablement, les autres aventuriers commençant à s'en aller du navire, plongeant pour se diriger je ne savais exactement où. Mes mains tremblaient, je n'arrivais plus à contrôler mes membres, la peur était en train de me submerger, de me pousser vers des profondeurs sous-marines, un lieu inconnu, un abîme sombre et terrifiant dans mon cœur palpitant.
«Santias, je ne veux pas te perdre !» me mis-je à hurler, frappant contre la bassine.

Le temps s'égrainait à une allure folle, le sang frappait à mes tempes, résonnant dans ma tête tel un tambour. Chaque coup était une seconde partie en fumée, une seconde en moins, une seconde qui me rapprochait de la mort. STOP ! Je devais agir, je n'allais tout de même pas entrer dans la maison de Phaïtos après le combat acharné que je venais de mener contre les harpies des mers. Toutefois, malgré toute la force de volonté dont je faisais preuve des larmes se mirent à sortir de mes orifices oculaires, disparaissant aussitôt dans l'immensité de l'océan. Ce n'était pas la peur, ni la peine qui me permirent de pleurer, mais tout simplement, l'incapacité à annihiler toute cette effroyable tension. Je jetai un coup d'œil autour de moi, cherchant un objet qui me permettrait de sauver l'animal... Puis, une idée me vint à l'esprit, ces aldrydes n'étaient pas des créatures des profondeurs, mais vivaient bel et bien sur la terre ferme ! D'ailleurs, il n'y avait qu'à voir Silmeï qui revêtait un masque tout comme moi pour ne pas mourir. Oui ! Nos adversaires devaient certainement posséder un ustensile magique qui les aidait à extraire l'air de l'océan pour respirer !
«Tiens bon Santias ! Je vais te sortir de là !»

Je courus directement vers mon adversaire, celle que j'avais immobilisé au sol et que Léonid avait délesté de ses ailes. Je n'avais plus de temps à perdre, il fallait agir et vite ! Laissant tombé toute délicatesse, je posai mon pied sur le torse de la créature de métal et arrachai le visage de la harpie. Jetant le masque de fer à côté de la dépouille de la bestiole, je pus voir l'aldryde sans vie, ensanglantée par la flèche de Maelan... Tout ceci était immonde et le pire était que j'avais contribué à cette tuerie, frappant la créature pour ma propre survie... Mais, je ne pouvais pas m'attendrir ! Non, Santias et moi étions en danger, le temps filait à une allure considérable ! La minuscule créature ailée portait un masque tout comme ses consœurs sans aucun doute. Faisant abstraction de mon dégoût, je retirai son second visage, en espérant ne pas lui avoir endommagé les os... Enfin, de toute manière, elle était morte alors un peu plus ou peu moins, ça ne changerait pas grand chose...

(Vite ! Vite et vite !)

Me dirigeant vers la bassine encore retournée, je gardais précieusement le masque magique. Puis, rapidement, j'attrapai le récipient et le retirai pour pouvoir m'occuper de mon chat tigré, de mon inconditionnel ami, le seul que je possédais encore. Tout de suite, mes yeux s'écarquillèrent en voyant le chat inconscient qui flottait à quelques centimètres du pont. Ses poils fins voletaient tout autour de son frêle corps... Il était trop tard, il devait certainement être mort;de nouvelles larmes commencèrent à surgir, noyant mon âme dans un océan de chagrin et d'émoi. Après tout ce que nous avions vécu ensemble, je ne pouvais me contraindre à le laisser dans cet état ! Je devais tout tenter, il fallait que je le sorte de ce coma quitte à m'écraser contre la citadelle !
«Non ! Non ! Et non ! Je n'ai pas fait tout ça pour te voir mort à présent Santias ! Je t'aime et il est hors de question que tu meures devant mes yeux !»

Je déposai le masque sur son minois qui s'adapta en quelques secondes à son si joli visage. Maintenant, qu'il pouvait respirer de nouveau, je devais l'aider à reprendre connaissance... Cependant, je n'avais jamais sauvé un chat, cela était pour moi une première et j'avais vraiment peur de faire une erreur irréparable. Pourtant, ne rien faire causerait sa perte et cela était complètement impensable, mon compagnon de toujours allait survivre foi de Dôraliës ! L'anatomie d'un chat ne devait pas être si différente de celle des humanoïdes, au fond nous nous ressemblions tous tellement. Je me remémorai donc les techniques à utiliser lorsque un elfe perdait connaissance, il fallait appuyer sur le sternum vigoureusement trois fois ou peut-être deux ? Oh ! Je ne me rappelais plus, c'était si loin, ça devait faire au moins une cinquantaine d'années que j'avais lu ça dans un bouquin, depuis de l'eau avait coulé sous les ponts ! Enfin ! Gardant mon calme pour ne pas sombrer dans une névrose incontrôlable, je me perdis dans le passé pour tenter de résoudre le puzzle dont les morceaux étaient éparpillés aux quatre coins de mon esprit.
«Tout d'abord, il faut allonger l'elfe sur le côté ça c'est sûr ! Ensuite, le massage sur le sternum... Trois fois ? Oui, ce devait être trois ! Pour finir le bouche-à-bouche... Ah ! Sur un chat, ça risque d'être moins simple...»

Respectant les mesures à prendre, j'allongeai Santias sur le dos et mis la tête sur le côté, certainement pour dégager la trachée. Puis, je donnai trois coups secs sur ce qui ressemblait le plus au sternum, espérant de tout mon cœur que cela redonne vie à l'animal. Mais, rien... Je me mis donc au bouche-à-bouche, insufflant, de l'oxygène dans la bouche du chat, qui ressortit aussitôt en de fines bulles par ses naseaux... L'air n'était donc pas allé dans les poumons de l'animal ! Il fallait que je me débrouille pour lui obstruer le passage, mais, cela aurait pu être bien trop dangereux pour Santias, lui causant sans doute la mort... Non ! Le plus simple était de fermer sa bouche et de lui souffler dans le nez, de cette manière, l'air ne pourrait s'échapper ! Je recommençai une nouvelle fois, appuyant sur le sternum trois fois et me mis tout de suite après à souffler dans les naseaux de Santias. Mais, rien, toujours aucun signe !

(C'est pas vrai ! Reviens à moi ! S'il te plaît.)

Nous nous approchions dangereusement de la citadelle, mais je préférais mourir plutôt que de laisser mon chat seul ici ! Des larmes de détresse s'étaient mises à couler, elle étaient intarissables, représentant toute ma peine et ma douleur. Pourtant, pris dans un engrenage que je ne pouvais maîtriser, je persistais dans cette lutte, faisant tout mon possible pour sauver mon unique ami. Autour de moi, l'océan s'effaça, tout ce que je voyais c'était la frimousse de Santias, de cet animal qui m'avait parfois fait crier mais que j'aimais pourtant comme le frère que je n'avais eu.

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Maître musicien pour vous servir...


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 Sujet du message: Re: Chapitre 4 : Le Vaisseau-Lune
MessagePosté: Dim 30 Aoû 2009 06:02 
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Inscription: Jeu 27 Nov 2008 00:40
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Avec une frénésie des derniers instants de la lutte échevelée, je tombe à bras raccourcis sur mon adversaire, plus précisément sur ses ailes, le glaive levé en la préparation d’une attaque rendue puissante par l’adrénaline qui me donne encore maintenant des forces dont je n’aurais jamais soupçonné la portée : qui aurait pu se douter que ce jeune Ynorien tout juste majeur aurait la capacité de trancher des monceaux de métal, qui plus est au moyen d’une arme sacrée, et tout cela à des kilomètres et des kilomètres au plus profond de la mer, loin de tout spectateur pensant autre que ses compagnons, le tout résultant en une scène si incroyable ? Certainement pas moi étant donné les capacités plus que modestes dont je savais faire montre lors de mon départ, la façon dont j’ai gagné en puissance depuis mon départ relevant tout bonnement du surhumain pour que je sois passé du statut d’archer tout de même bien inexpérimenté à celui de combattant plus qu’apte à tirer son épingle du jeu.
En fait, tout cela, je m’en fiche complètement pour la simple et bonne raison que je n’y pense même pas, me préoccupant avant tout de mener à bien ma tâche de démembrement et d’éviter à l’eariön de se faire cisailler, si obnubilé par ma tâche qu’un régiment de garzoks pourrait me passer sous le nez sans que je le remarque, tout entier à mon office dans l’exécution duquel je réussit fort bien avec une facilité déconcertante : prise au dépourvue par la manœuvre téméraire de Dôraliës, la harpie se retrouve mise à terre et, avant d’avoir pu se servir de ses ailes pour repousser son assaillant, voilà qu’elle s’en retrouve dépourvue, deux frappes assénées avec vigueur ayant réduit les beaux appendices à l’état de tristes morceaux de métal inertes. Cédant manifestement pleinement à la panique, la bougresse essaie alors de faire usage de ses bras et de ses jambes pour se redresser et envoyer bouler son adversaire, mais en deux temps trois mouvements, ses appendices brachiaux subissent le même sort que ceux dorsaux, la femme-oiseau se retrouvant de la sorte réduite à l’impuissance comme je l’avais espéré, se renfermant alors dans une immobilité de statue mise à bas.

C’est à ce moment, alors que j’observe une relative immobilité, l’épée toujours brandie au cas où il s’agirait d’une ruse de notre ennemie, que je m’aperçois que le lourd silence qui suit les grandes batailles n’est pas qu’un mythe utilisé dans les récits épiques pour mettre en relief l’ampleur d’un affrontement : plus ou moins sauvagement, tous les membres de l’offensive ont été éliminés par le fer et par le feu (cette expression est réellement des plus adéquate pour la circonstance), et maintenant qu’il n’y a plus lieu de se castagner, les derniers bruits de lutte ayant disparu lorsque Gleol a fini de massacrer la dame-oiselle qui avait commis l’imprudence de se confronter directement à lui, c’est vrai qu’hormis le bourdonnement du sang qui vibre à mes tympans et les halètements d’effort que je pousse, je n’entends plus aucun bruit. C’est la première fois que je vis une chose pareille, et comme devant bien des éléments qui nous prennent au dépourvu d’un grand choc soudain, je reste les bras ballants devant ma victime inanimée, l’Ongle de Rana pendant désormais au bout de mon bras, n’émettant plus qu’un chuintement tranquille qui divulgue une étrange sensation de sérénité, comme si cet artefact des vents goûtait calmement la satisfaction du devoir accompli.
Cependant, ce presque-silence est plutôt rapidement rompu par une interjection de notre vaillante capitaine qui nous appelle à nous rassembler autour d’elle, l’hiniön se tenant agenouillée devant la carcasse d’une des femmes-oiseaux avec entre les mains quelque chose dont je ne peux distinguer la nature à cette distance. Avant de suivre le mouvement général d’attroupement, je jette toutefois un dernier regard à ma dernière ennemie, étouffant un juron en voyant que la flèche de Maelan lui a davantage porté atteinte qu’il ne le semblait au premier abord, le projectile s’étant fiché plus profondément que je ne l’aurais cru dans l’oreille de l’armure de métal d’où suinte désormais un sang qui laisse peu de doutes sur l’état de santé de la créature : elle n’est plus, ou en tout cas est en phase de l’être, ce qui signifie sans conteste que pour une capture et un interrogatoire, on peut oublier.

Poussant un juron que personne ne peut de toute façon entendre, je remets mon arme à ma ceinture dans un dernier sifflement définitif, suivant ensuite le mouvement d’un pas rendu mécanique par la nervosité, me dressant sur la pointe des pieds pour parvenir à y voir quelque chose au milieu de tous ces elfes de grande taille, mes yeux s’écarquillant de stupeur lorsque, suivant la direction dans laquelle tous les regards convergent, je m’aperçois avec ébahissement que le crâne de la harpie contient… une petite harpie ! Celle-ci, manifestement dans les vapes, arbore exactement la même posture que son homologue d’acier dans laquelle elle est logée, la raison s’avérant en être tout un système de fil et de courroies qui, aussi difficile que cela puisse être à concevoir, sert de toute évidence à commander les mouvements de la massive machinerie.
Nom de Rana, si je n’avais pas un tel prodige devant les yeux, je ne pourrais pas y croire tant un appareillage aussi minutieux et d’une efficacité aussi redoutable doit requérir une expertise manuelle digne d’un horloger, ainsi qu’un entraînement de fort longue haleine pour que la coordination se fasse aussi bien. Non, en fait, le terme le plus adéquat pour décrire tous ces câblages qui partent dans toutes les directions ne serait pas celui d’horloger, mais de marionnettiste, la profession s’appliquant fort bien à ce que ces petites humanoïdes ont été en manipulant ces machines de combat géantes pour elles… et je ne sais pas pourquoi, mais l’évocation d’un tel mot a quelque chose de funeste en la circonstance qui me donne des frissons auxquels je m’efforce de ne pas prêter attention, concentrant celle-ci sur l’espèce de petite fée.

D’ailleurs, plutôt qu’une fée, elle me rappelle quelque chose sur lequel je n’arrive pas à mettre le doigt : une vingtaine de centimètres, un physique d’apparence tout à fait humaine bien que légèrement anormalement gracile, une paire d’ailes duveteuses, un masque identique au nôtre (ça ne fait pas intrinsèquement partie de sa physionomie, mais est tout de même pertinent à mentionner)… tout cela ressemble bien à… oh, Rana ! Silmeï !
Comme l’indique sa réflexion, Aëlwinn en est arrivée à la même conclusion que moi, portant son regard vers le petit cryomancien complètement affalé sur le pont ; et, suivant son mouvement, je me rends compte avec un mélange de crainte et de compassion qu'à moins que cette vision ne soit un effet de ma grande nervosité et du flou induit par l'environnement aqueux, l’aldryde est tout tremblant. Tremblant de peur, de honte, de dégoût, de rage, de haine ? Je n'en sais rien, je n'en sais fichtrement, résolument rien, je ne sais plus trop... mes pensées se bousculent dans ma tête et dans ma gorge, emplissant celle-ci d'une boule qui me donne l'impression que toute la tension de la lutte que j'aurais pu croire dissipée avec la fin de celle-ci s'est accumulée dans ma trachée et m'enserre le cou d'un étau de culpabilité glaçante. Que n’avons-nous pas fait là ? Nous avons massacré sans sourciller des représentantes du peuple du petit être ailé, et je n’ose imaginer ce que celui-ci va penser de nous pour avoir perpétré un pareil forfait, encore moins ce qu’il va penser de lui-même qui a pris tout autant part au combat que n’importe lequel d’entre nous. Sans doute blanc comme un linge sous mon masque, je reste planté là avec un air idiot, commençant machinalement à formuler des débuts de phrase sans qu’aucun d’entre eux ne puisse former quoi que ce soit de cohérent, stupéfié par notre découverte et par tout ce qu’elle implique : nous avons tué des êtres vivants, le Visage est allié à des aldrydes, le Visage a des moyens techniques aussi considérables… j’en reste coi.

Venant briser cette atmosphère de triste recueillement à l’allure sordide, voilà que Fein juge bon d’ouvrir une fois de plus sa trappe, me sortant de ma torpeur, m’incitant à porter par réflexe la main à l’Ongle de Rana déjà doucement bourdonnant, comme en réaction à ma propre attitude, paré que je suis à croiser le fer avec lui si jamais il ose porter la main sur celui que je considère comme au-dessus de tout soupçon en dépit de ce que les apparences peuvent faire penser de lui. La Capitaine, elle, n’arbore ni arme ni même le début d’un sortilège offensif (en apparence en tout cas), mais son attitude n’en est pas moins redoutable, ses yeux s’étant mis à briller de cette même lueur que celle qui avait empli ses pupilles lorsqu’elle avait menacé d’incinérer le coffre aux masques à la moindre approche.
Ses paroles ont cloué le bec à l’oiseau blanc de mauvais augure, mais je n’ai en rien de quoi jubiler devant cela, étant trop frappé par ce que je viens d’apprendre pour me préoccuper d’autre chose : « n’existent que pour la reproduction », ce mot sonne et résonne dans ma tête en une horrifiante litanie qui me fait d’autant plus d’effet que l’attitude de Silmeï s’est maintenant faite redoutable, l’aldryde ayant l’air de vibrer de toute la puissance qui lui reste pour la déchaîner contre l’une de celles qui ont sans doute été ses persécutrices pendant… pendant combien de temps au juste ? Des mois ? Des années ? Des… décennies ? Tout cela est si difficilement concevable ; et pourtant, impossible de remettre la moindre parcelle des informations qui m’ont été mises à disposition en doute…

Secoué, je le suis, et doublement puisque, sans prévenir, comme si l’odieux visage avait tout à coup redonné une bonne tape sur la croupe du Vaisseau-Lune, celui-ci se remet en mouvement, manquant de me précipiter au plancher, mon équilibre ne devant son salut qu’à un réflexe qui me fait me saisir du bras d’Ergoth qui lui n’a pas bougé d’un pouce avant de le lâcher aussitôt, craignant d’avoir incommodé le mastodonte qui ne paraît de toute façon même pas m’avoir remarqué.
Toutefois, je peux m’apercevoir que nous nous dirigions probablement depuis le début en direction d’une forme massive se détachant nettement de l’immensité des étendues marines, une immense et large tour à la taille si considérable que je manque à nouveau d’en tomber le cul par terre à la parcourir de bas en haut du regard, la bouche figée en un o de saisissement. A la base de la construction marine surréaliste (normalement, j’aurais sans doute à moitié perdu l’esprit devant quelque chose de pareil, mais maintenant, après tout ce qui s’est passé…), une entrée se distingue avec au milieu de la sorte de petite cour qui la précède la statue d’un homme au bras levé qui, étrangement, m’apparaît davantage comme une mesquinerie, comme une perversion de culte de Moura que comme une célébration triomphante, cette sculpture suscitant chez moi une étrange animosité.

Mais à nouveau, ma concentration presque rêveuse est brisée par un cri strident émanant de l’archer elfique, le timbre de sa voix ne faisant pas honneur à sa masculinité, Aëlwinn s’avérant plus virile que lui lorsqu’elle donne l’ordre d’une fuite précipitée, ordre auquel personne ne rechigne à obéir, même Gleol qui n’en finit pas de jurer comme un charretier alors qu’il se précipite par-dessus bord, râlant d’effort pour transporter son lourd corps caparaçonné par-dessus la rambarde. Fein part les mains vides, étant d’ailleurs le plus prompte à l’escapade, mais la pyromancienne et le colosse emportent chacun un souvenir de l’assaut que nous avons subi, se partageant les restes de la dépouille de cet ennemi en fin de compte pas si décédé que ça on dirait. Pour ma part, je ne fais ni une ni deux et, bien évidemment, avant que de penser à sauver ma peau, je me préoccupe de protéger celle de mon ami aldryde, me saisissant sans autre forme de procès du pauvre être à moitié inanimé pour le loger dans la poche avant de ma chemise afin d’avoir les mains libres, moyen de transport plutôt cavalier dont il me pardonnera certainement le recours.
Ainsi paré, je m’apprête à mettre les voiles (sans mauvais jeu de mots pour le navire désormais définitivement perdu), mais un son incongru m’arrête dans mon élan, celui-ci consistant en un sanglot poussé par nul autre que le musicien penché sur le corps de son félin qu’il a revêtu d’un masque tiré de je ne sais où, certainement afin de le sauver comme le confirment les gestes de premiers secours qu’il exécute en une scène à la fois déchirante et presque comique. Presque, car en comparant la situation avec ce qu’elle aurait pu être si le dénommé Santias avait été Hachi, je ne peux que comprendre et partager la douleur de cet eariön : que je ne l’apprécie pas ne veut pas dire que je lui souhaite du malheur, et je ne vais pas le laisser se faire broyer au même titre que le bateau sur lequel il reste figé, trop accablé par son malheur pour se préoccuper de ce qui l’entoure.

Ah, mais c’est qu’il est véritablement énervant à la fin : quelle idée d’emmener un chat dans une chasse au trésor, alors que c’était couru d’avance que cela susciterait des complications de ce genre ! Je lui ferai des remontrances plus tard, pour l’instant, c’est à la guerre comme à la guerre, et je le sauverai, même si je dois le faire malgré lui !

« Vous m’excuserez. » Dis-je d’un ton catégorique en venant à ses côtés pour lui fourrer son matou dans les bras et me saisir ensuite de lui par la taille d’un bras.

Puis, avec un grognement rageur, je bondis de toute la force que mes jambes peuvent encore mobiliser après un si considérable remue-ménage, la bouche déformée par un rictus d’effort alors que je bats frénétiquement des jambes et de ma main libre, bénissant avec plus de conviction que jamais Anaal pour ses méthodes d’enseignement musclées mais efficaces en matière de natation qui me donnent en ce moment même une chance de me sortir de ce que l’on peut appeler à juste titre « une merde noire » tout en en sortant deux de mes compagnons. Je suis sûr que la posture dans laquelle on peut me capturer en immortalisant l’instant, propulsé vers l’avant, Silmeï et Dôraliës contre moi, magnifique et salvateur, serait superbe à voir, mais ce qui l’est beaucoup moins, ce sont les jurons que je grommelle les dents serrés, garnissant mon répertoire de mots empruntés à celui de Gleol (il a vraiment déteint sur moi celui-là), ainsi que mes mouvements acharnés que je devine ridicules.

Ils auront intérêt à être reconnaissants ces deux-là tiens…

_________________
Léonid Archevent, fier Soldat niveau 11 d'Oranan et fervent adorateur de Rana. En ce moment en train de batailler follement en compagnie d'une vingtaine d'autres aventuriers dans une gigantesque salle contre une humanoïde reptilienne géante au service d'Oaxaca, conclusion d'une rocambolesque quête.

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 Sujet du message: Re: Chapitre 4 : Le Vaisseau-Lune
MessagePosté: Dim 30 Aoû 2009 11:58 
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C'est la respiration sifflante que je me laisse aller contre le bois du pont, qui se transforme pour l'occasion en matelas molletonné des plus confortables. Je suis tellement... crevé que je ne fais plus vraiment attention à ce qu'il se passe autour de moi. C'est à peine si je remarque le fracas sinistre de la massue d'Ergoth s'abattant sur le dos de la dernière harpie, c'est à peine si je grince des dents à l'écoute des assauts barbares de Gleol, c'est à peine si je sourcille quand j'aperçois du coin de l'oeil un filet de sang s'échapper de la carcasse mutilée. Le combat était déjà terminé pour moi, et ce avant même la mise à mort des deux dernières dames de fer.

Je m'attache à présent à retrouver un peu d'énergie. C'est la première fois que j'utilise autant mes pouvoirs, et dans des conditions aussi pressantes et stressantes. Je me sens creux, à l'intérieur, maintenant que les fluides ne sont plus là pour tenir ma carcasse debout. Ah, le grand Silmeï a l'air bien beau, à moitié affalé par terre, à tenter de reprendre un souffle douloureux, les bras et les jambes flageolants! Petit et puissant, peut-être, mais à cet instant, petit est suffisant pour me décrire. Un petit tas de chair compressé de lassitude, voilà le piètre spectacle que j'offre.

Cependant, je suis tout de même assez satisfait: le combat aura été une réussite. Personne ou presque n'a été blessé (un élan de culpabilité de transperce brièvement quand je songe à la nouvelle balafre d'Ergoth), et ceci probablement en grande partie grâce à mes talents de stratège hors pair.

( Ou alors, les aventuriers du Vaisseau-Lune sont des bêtes de combat.)
( Hum. Non non, ceci est mon oeuvre. Na.)
(Cause toujours, le bouloum tremblant!)
Gnagnagna. Bon d'accord, ça fait tout de même du bien de l'entendre dire autre chose que "Courage Sil', bats-toi!" en boucle. Mais jamais vous ne m'entendrez dire que ses sarcasmes adorables m'ont manqué!
(Dommage, tu viens de le faire!)
(Je ne parle pas aux boules de fluides.)
Et toc! Mais mettons ici un terme à la bienheureuse parenthèse que constitue ma conversation avec Aurore pour revenir à l'action, dramatique, sanglante, palpitante du pont du Vaisseau-Lune.

La plupart des aventuriers sont à présent réunis autour de la carcasse, et au travers du bosquet de longues jambes des géants, j'aperçois quelques mèches de feu, signalant que la capitaine est en train d'inspecter la carapace de l'ennemie que nous avons épargnée, dans notre grande mansuétude miséricordieuse. Je me fais la réflexion qu'il serait peut-être judicieux d'aller jeter un coup d'oeil, quand la voix d'Aëlwinn retentit, pleine de stupeur, et ameute les occupants du pont. Je mets donc en branle mon pauvre petit corps, et me traîne plus que marche en direction de l'attroupement elfique, la curiosité comme moteur, la fatigue comme un boulet attaché à ma cheville. Parcourir les premiers mètres se révèle éprouvant, et je ne sais pas par quel miracle je ne m'effondre pas purement et simplement. Encore quelques douloureux mètres, et j'arrive à proximité du petit groupe. C'est à ce moment qu'Aëlwinn prononce le mot "consoeur" à mon adresse. La théâtralité de l'instant fait qu'au même moment, Ergoth et Gleol se décalent, et mon regard tombe sur l'être qui se tient au creux du crâne de fer.

Je tombe à genoux. Mes yeux restent cloués au petit corps similaire au mien, à ces oreilles identiques, à ces ailes, répliques des miennes. Et quand je dis "cloué", c'est presque au sens littéral: l'apparition soudaine d'une Aldryde me transperce aussi douloureusement que mes épieux de glace ont transpercé leurs carapaces de folles, pour les anéantir. Pour le coup, c'est tout d'abord la surprise qui m'assomme, et qui me fait choir. Comment aurais-je seulement pu imaginer retrouver l'une de ces dégénérées au beau milieu de l'océan, sous des tonnes d'eau? Que dis-je, une?! Dix d'entre elles étaient là! Dix! En plein milieu de nulle part. A coup sûr, notre Visage a un sens de l'humour des plus dévastateurs.
Puis la détresse m'enserre. La soudaine apparition des Aldrydes fait ressurgir en moi tout ce que je m'étais efforcé d'enfouir. Le spectre de cette nuit, où ces folles ont dansé avec les loups. La fuite, paniquée, éperdue, euphorisante. Et le meurtre de cette Aldryde, dont je garde encore les traces sur mes avant-bras... Oui, la détresse m'étouffe brusquement. Ces folles sont capables de venir me trouver ici. Elles m'ont retrouvé! Elles doivent mourir, c'est ma seule chance.
Et la fureur. La soif de vengeance. Explosent. La rage reprend possession de moi, et fait voler en éclats mortels la panique qui avait tenté de me paralyser. Ces immondes Akrillas osent venir me pourchasser... Elles mourront! Toutes! Elles osent venir revendiquer jusqu'ici ma torture, elles osent se montrer! Elles sont mortes.
Mon corps, parcouru de tremblements incontrôlables, est à présent secoué d'éclats de rire hystériques, tandis que les larmes coulent sans tarir de mes yeux fous. C'en est trop pour moi, pour ma résistance. L'immonde blessure, l'immonde mutilation que les Akrillas de Cuilnen m'ont infligée s'est profondément rouverte. Elle bée à présent comme la mâchoire pendante d'un cadavre pendu, elle suinte de pus et de poison qui me soulève le coeur.

Car mon coeur brûle de la mort de ces geôlières, et pleure au génocide. Les savoir mortes, et ce de mon initiative, m'emplit d'une joie cannibale et atrocement, immondément douloureuse. Chaque nouvelle Aldryde tuée sera une torture de soulagement. Une torture de réjouissement fou. Je serai capable de boire leur sang pour apaiser ma soif tout en pleurant pour leur mort. Oh oui, elles ont fait de moi un fou.

Un fou mutilé.

Je suis une nouvelle fois parcouru de sanglotements amusés, lorsque je songe à la plume qui se trouve dans mon sac. Relique porte-bonheur de la mort de dix folles, assassinées par un fou.
L'image de cette Aldryde m'a fait complètement perdre pied. Comme si un voile rouge et noir était tombé sur mes yeux, occultant tout à part ma vengeance. Si je n'avais pas été aussi vidé, l'Aldryde serait déjà transpercée d'une flèche de glace.
Aurore, pendant mes divagations qui montrent toute l'ampleur de ma mutilation, est restée silencieuse, m'envoyant des ondes de compassion, montrant qu'elle était peinée pour moi, qu'elle me soutenait. Dieu merci, elle est là.

Mes éclats de rire finissent par se tarir, de même que mes larmes. Je ne me suis même pas rendu compte de la petite altercation entre Fein et Aëlwinn sur mon cas. C'est alors que Dôraliës se précipite sur ma chère amie pour lui arracher son masque, image de la douleur folle transfigurée. Une petite partie de moi reste perplexe devant une telle réaction: qu'avait-il à reprocher aux Aldrydes, lui? Puis soudain, ma raison tonne dans mon esprit : il vient de tuer notre seule source d'informations!

La nouvelle claque dans mon esprit, et chasse un peu tous les spectres qui l'encombrent de toiles d'araignées venimeuses. Je reprends une contenance toute relative, tentant de reléguer soigneusement au second plan ma folie.

Puis tout s'accélère. Le Vaisseau-Lune se met brusquement en mouvement, et m'envoie rouler par terre. Un coup d'oeil affolé m'apprend que nous nous approchons à vitesse grand "V" d'une construction tout simplement indescriptible pour moi, fichée sous l'eau. Quelques secondes plus tard, Aëlwinn nous ordonne de sauter hors du bateau. Hébété, je me rends compte que nous filons droit sur un rocher. Je tente d'activer mes ailes pour sauver ma peau, mais l'épisode de l'Alrdryde m'a achevé...

Puis Léonid arrive, ô mon bienfaiteur, me fourre dans sa poche, et me sauve. Je me laisse aller, définitivement terminé par cette dernière péripétie.


A corriger

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