L'Univers de Yuimen déménage !


Nouvelle adresse : https://univers.yuimen.net/




Poster un nouveau sujet Répondre au sujet  [ 29 messages ]  Aller à la page 1, 2  Suivante
Auteur Message
 Sujet du message: Chapitre 9 : Destination finale
MessagePosté: Sam 17 Sep 2011 16:39 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Dim 26 Oct 2008 16:27
Messages: 39606
GM13 a écrit:
L'air autour du mur de feu a une si haute température que des vagues de chaleurs sont visibles, masquant par endroit les contours réelles des flammes sur un ou deux mètres.

Alors que chacun d'entre vous s'approche (ou est déjà proche du cerlce pour le groupe de De), le cercle de feu disparait subitement, faisant chuter en une fraction de seconde la température significativement.

Au centre, un pentacle d'un mètre de diamètre a encore les contours rougis.

Vous vous apercevez tous les uns et les autres d'un coup, lorsque soudain, du feu s'échappe du pentacle ! Et un instant, un mur de flamme s'étend telle une onde autour de ce centre qu'est le symbole et vous recouvre. Bizarrement, vous ne sentez qu'à peine la chaleur mais vous êtes éblouis.



Lorsque vous rouvrez les yeux, vous avez changé de lieu clairement. Vous entendez une foule hurler. Un gigantesque colisée vous encercle totalement, avec pour spectateurs des sortes de momies, assises, totalement inertes.

Image

Les cris d'une assistance endiablée ressort pourtant, contrastant avec la situation. De chaque coté du colisé, deux grandes portes semblant être en granit sont fermées. Sur votre gauche, une tribune semble être aménagée avec un trône où siège un étrange personnage que seul les elfes peuvent réellement détailler. Il est très pâle, de longs cheveux noirs crépus semblant continuer derrière ses épaules. Il a un visage dur, et est vêtue d'une robe noire avec à la taille un centure où sont accrochés deux crânes.

Image

Il vous observe d'un regard sévère. Derrière lui, deux êtres ressemblant à des prêtres sont postés, immobiles, sur ses cotés.

Image

La tête dans le ciel semble être paradoxalement aux anges devant cette dernière épreuve...

Lorsque vous regardez vos compagnons, n'ayant même pas réellement eu le temps de dire quoi que ce soit, vous apercevez Cheylas, elle aussi là. Elle semble être dans un sale état. De nombres blessures et morsures lui parcourent le corps. Elle tient dans chaque main une dague comme celle que Sawen a trouvé.

Elle est aussi surprise que vous d'être ici, et l'est peut être encore plus de vous voir tous réunis avec elle !



Alors que la foule semble vous acclamer, toujours immobile, un grondement retentit des deux cotés. Les grandes portes de granit, rougies par du sang, s'ouvrent lentement, sous les encouragements des spectateurs.

D'un coté sort une créature humanoïde, mais clairement morte, étant donné son visage ressemble à un crane avec quelques chairs. Elle est équipée d'une armure, d'une énorme faux et mesure facilement dans les deux mètres !

Image

De l'autre, sort un personnage que vous connaissez malheureusement bien quoi qu'équipé d'une paire d'ailes, dans un rire agaçant. Il semble très heureux de vous revoir !

Image

Le premier monstre lance un grognement avant de fondre sur vous, tandis que Daulandi vous sourit malicieusement en engageant le combat...

Cheylas combattra avant tout pour sauver sa peau, ce qui en l'occurence ici, sera de butter ces adversaires là et non vous !

[Hrp : le monstre à la faux est de niveau 20, de type guerrier quoi qu'un peu plus lent à cause de la faux, mais plus fort par contre. Daulandi lui peut se protéger avec ses ailes et est beaucoup plus rapide. Il est près du niveau 15. Il se sert d'un katana. Cheylas est au niveau 12 et combattra le monstre à la faux. Arevoès lui rempera loin du combat. Amusez vous biennnn ^^ ]

_________________
Image
Image
Image



Haut
 

 Sujet du message: Re: Chapitre 9 : Destination finale
MessagePosté: Sam 17 Sep 2011 16:40 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Dim 26 Oct 2008 16:27
Messages: 39606
Cromax a écrit:
J’ai besoin d’air et mon amant me rejoint, tout proche des flammes terribles qui s’élèvent devant nous. Il m’enlace de ces bras, comme si c’était la dernière fois que nous pouvions le faire, comme si cet endroit enflammé marquerait à jamais nos vies d’un signe de non-retour, comme si nous allions mourir en essayant de vivre. Il me demande mon épée supplémentaire, accrochée à mon sac, et je la lui donne sans la moindre parole en plus. Elle lui servira plus qu’à moi, je suis déjà suffisamment chargé pour m’encombrer de toutes ces armes. Mais alors qu’il me dit ses sentiments, une pointe de vague à l’âme transperce mon esprit, et je me jette à nouveau contre lui, l’enserrant de mes bras pour l’embrasser avec fougue, une dernière fois peut-être… Puis je me dégage, et je dégaine le sabre du pyromancien en m’approchant des flammes que Daïo a déjà rejointes avec son arme à la main.

Comme en honneur au traître défunt, je plonge un instant son arme dans le mur incandescent, et le fer rougeoie maintenant d’une lueur brûlante. La chaleur est accablante, harassante, et ce feu se projette dans les airs comme si jamais il n’allait s’éteindre ni ternir. Nous en sommes proches, très proches, et la chaleur me brule les doigts, les lèvres, le nez. Mes cheveux se soulèvent même à cause de l’air torride qui s’échappe de ce cercle infernal…

Puis, soudain, tout s’éteint, alors que De saute dans les flammes. Le feu disparait, s’annule, tout d’un coup, sans raison apparente. Je n’ai même pas le réflexe de voir autour de moi mes anciens compagnons perdus se masser autour de nous. Ils sont tous là, mais je ne les vois pas. La seule chose qui je suis capable d’observer, avec effroi, est la forme tracée en cendres incandescentes dans le sol : un pentacle rougeoyant encore de la chaleur qui l’accablait de son feu puissant et infini. Il fait un mètre de diamètre, et je m’en approche, doucement, sur mes gardes, le sabre à la main, et la hache dans l’autre, me servant d’appuis. Nous nous en approchons tous, nous sommes comme attirés par ce symbole, ce signe. Est-ce là notre porte de sortie de ce monde maudit ? Il faut le croire, il faut l’espérer. Nous n’avons plus le choix désormais, nous ne pouvons plus revenir en arrière. Seule cette voie peut nous sauver, et c’est cette voie que nous allons emprunter.

Nous formons maintenant presque un cercle autour du pentacle, comme si nous attendions un nouveau signe, un nouvel événement. Et soudain, celui-ci arrive. Le feu sort en une gerbe vive et inévitable de ce pentacle éteint. Le mur de feu se reconstitue autour de nous, mais je ne suis pas capable de sentir la moindre brûlure, la moindre douleur. Je ne sens pas la mort me traverser les chairs et me carboniser les os. Je ne sens rien de tout ça, je ne me sens même plus moi… Je hurle de terreur et de colère… Un mort peut-il hurler ?

« NAAAAAAAAAAAN ! »

(Non, non, mon amour, la mort n’est pas pour ce jour, laisse le feu purifier ton corps, laisse le t’embarquer en son sein, il te conduit vers la vie, il te conduit vers la liberté. Laisse-le te porter, fais-lui confiance. C’est le feu que tu dois suivre, comme toi il est indomptable…)

Puis je me tais. Cette voix dans ma tête, Lysis, elle me rassure et m’apaise, tout en laissant en moi cette rage de vaincre la mort, cette hargne de vivre. Je ferme les yeux, ébloui, mais mon corps reste vif et ardent. Je ne fais qu’un avec le feu qui me cerne, et je le laisse m’emporter…

Puis plus rien…

Un cri, un autre cri, une foule de cris, de hurlement, d’applaudissements. Une multitude nous entoure, et je la perçois sans avoir à ouvrir à nouveau les yeux. Partout, les beuglements de ce public invisible à ma vue retentissent comme d’un seul homme, puissant et pluriel, ne formant pourtant qu’une unité indivisible de supporters inconnus. Mes paupières s’ouvrent presque de manière mécanique, poussées par la curiosité qui dévore mon esprit de connaître l’origine de ces cris. Je suis alors frappé de stupeur en voyant le spectacle qui s’offre à moi.

Toute la compagnie se retrouve maintenant au centre d’une piste, d’un théâtre en cercle dont les spectateurs inertes et immobiles ne sont que des milliers de momies fixes et toutes identiques, qui semble nous regarder par leurs bandelettes grises et sans vie. Pourtant, les cris sont toujours présents, sans que je puisse en reconnaître la provenance. Mes sens me trompent et me donnent le tournis. Mon oreille entend une foule en délire, mon œil ne voit qu’un tas de vieilles momies entassées là sans vie.

Je remarque alors sur ma gauche une tribune importante, dont les occupants semblent plus vivants que ces êtres grisâtres et inquiétants. L’un d’eux, le maître de cette cérémonie à laquelle nous sommes conviés un peu malgré nous, est assis sur un majestueux siège et semble vêtu d’ombre. Sa peau est pâle et son visage inquiétant. Sa longue chevelure noire et crépue vole au vent alors que les deux crânes à sa ceinture semblent offrir un rappel de sa face mortuaire et sévère. Il semble nous regarder, muet etsombre, alors que deux de ses acolytes totalement immobiles, le veillent de part et d’autre de son trône.

Ceux là sont vêtus comme des religieux, arborant de longues chasubles aux teintes terreuses et rougeâtres. Ils semblent masqués, et leur coiffe est longue, ne dévoilant rien de l’horreur de leur être. Ils sont là tout aussi flegmatiques que les momies, et ne bougent pas d’un pouce. Je les toise de loin, sans savoir s’ils me voient réellement, où s’ils ne sont qu’illusions.

(Que faisons-nous ici…)

Mais la réponse me vient presque automatiquement, lorsque mon regard se pose à nouveau sur mes compagnons. C’est la dernière épreuve, l’ultime test, qui va nous être soumis dans cet endroit. Nous allons être donnés en spectacle, comme des gladiateurs, comme des esclaves jetés aux fauves. Qui seront nos ennemis dans un tel combat acharnés. Je regarde tour à tour mes camarades…

(Ce sont eux ? Devons-nous nous entretuer jusqu’à ce qu’il n’en reste qu’un ?)

Mais encore une fois, mon idée, ma crainte, ne semble pas être fondée. Mon regard passe sur Cheylas, que je ne suis presque pas étonné de voir parmi nous, blessée et fourbue, armée de deux dagues. Son passage aux Enfers lui a laissé quelques séquelles, visiblement, mais la traîtresse est toujours vivante, et dans ma main droite, le sabre de Fizold, flamboyant, se met à frémir sous la rumeur qui parcoure l’assemblée placide.

Je lâche la lourde et grande hache dorée sur le sol en dégainant ma rapière, bien plus adaptée à mon style de combat. Car nous devrons combattre, ça ne fait aucun doute… Même si nous ne savons pas encore quoi. Puis, un bruit sourd se fait entendre, et moi et mon groupe nous tournons tous avec instinct vers les deux lourdes porte de granit placées de part et d’autre du colisée. Elles semblent peintes de sang, funeste et macabre détail qui n’est pas fait pour me plaire. Ainsi, la mort a déjà coulé ici, de nombreuse fois. Elle est partout autour de nous, et c’est avec avidité que je regarde les ennemis qui vont nous être présentés.

Le premier à sortir est un monstre hideux à forme lointainement humaine de par sa constitution, mais qui n’a aucune caractéristique d’un réel être de chair, plein de vie. C’est une créature morte qui s’avance hors de l’entrée, parée d’une armure impressionnante aux couleurs du sang. Son visage est morcelé par la chair qui lui manque, et la mort est sur les traits de cette horreur sur pattes. Cet individu de deux mètres au regard torve et à la longue chevelure décoiffée et sans couleur tient à la main une grande faux aux proportions inquiétantes, qui sont loin de me rassurer quand à ce qu’il nous réserve de celle-ci.

Mon regard passe alors sur l’autre porte, imaginant mal ce qui pourrait sortir de pire que ce monstre infect, parjure à la beauté, à la vie et à l’espoir. Et pourtant, ce qui sort est peut-être bien pire, puisque c’est Daulandi qui se présente, affublé d’une paire d’ailes démoniaques, et d’un sourire ténébreux. Le tas de viande et de chairs infâmes que nous avions formé devant cette grande porte semble d’être parfaitement reconstitué, et la soif de vengeance du traître en chef dévore son regard sadique et rieur.

C’est la fin, et le début. La fin de la paix, le début de la violence. La mort frappera, jusqu’à ce qu’un des deux camps remporte la victoire. Aucune pitié n’est à attendre de ces deux champions du Chaos, et nous ne devons pas hésiter une seconde à les pourrir dignement, car eux n’auront pas de complaisance. Ils sont là pour notre mort, et nous devons donc les tuer…

J’inspire, j’expire, alors d’un grognement tonitruant sort du premier monstre, alors qu’un rire sadique émane du démon Daulandi… Le combat a déjà commencé…

Presque naturellement, des groupes se forment d’instinct, et c’est ainsi que je me retrouve entre Cheylas et Lothindil, face au démon à gueule de mort. Les trois Sindels contre le bourrin du Chaos, alors qu’à côté de notre petit groupe, s’en crée un autre : De, Lelma et sa fille, ainsi que Bogast. Ils semblent se diriger vers un Daulandi prêt à se venger de la boucherie de sa mort. Derrière nous, un troisième groupe se forme, celui des plus faibles, celui de ceux qui sans magie ne peuvent pas se battre. Celui de ceux qu’il faut défendre, et qui est mené par mon amant, Lillith, armé de mon épée.

Je laisse choir au sol tout ce qui ne m’est pas utile. Ainsi, mon sac rejoint vite la hache du barbare, juste avant que mon regard ne croise la druide à côté de moi. Elle est blessée, déjà. Son armure est couverte de sang et une longue griffe semble lui entailler le bras, et une autre le visage. Quelle horreur a-t-elle bien pu rencontrer dans ce pays dévasté… Mais tout ça est bien loin, désormais. Maintenant, nous sommes à la sortie, et pourtant, nous sommes loin d’être saufs. Le combat qui arrive s’annonce rude, bien plus que tous ceux que nous avons déjà menés...

Mais nous n’avons pas le temps de réfléchir. Déjà, le démon fonce sur nous comme une brute, avec sa faux levée, prête à frapper. Pas de plan à établir, sur ce coup, juste la vie à sauver. Visiblement, le choix de notre ennemi se porte sur Lothindil, qui évite habilement son premier coup en commençant à courir dans la direction opposée. Aussitôt, le monstre se tourne vers elle et semble paré à lui coller au train, visiblement vexé d’avoir foiré son premier coup. C’est alors que Lysis retentit comme une alarme dans ma tête. Elle a un message à me faire passer, et celui-ci provient de Lirelan, la faera de Lothindil…

(Cromax, Lothindil va échapper du mieux possible à cette brute sur pattes, pendant ce temps, essaie de le frapper, elle maintiendra son attention en éveil.)

Comme pour signaler que j’ai compris, je hoche du chef avant de m’en aller à la poursuite du couple qui fuit, les armes au clair. Je ne mets pas longtemps avant de les rattraper. Le monstre est plutôt lent, avec son arme dévastatrice, et pour l’instant, la druide semble assez douée pour éviter ses coups avec habileté. C’est donc sans qu’elle ait eu le moindre dégât que je rejoints la poursuite à trois, qui de loin, et pour un bigleux, pourrait presque faire penser au jeu du chat et de la souris auquel tout le monde a déjà joué lorsqu’il était jeune. En effet, le gros bourrin en armure poursuit la druide qui se défend tant bien que mal, alors que moi, j’essaie de frapper le poursuivant de mes armes dégainées, sans réellement en parvenir.

Mes deux premiers coups, donnés dans ma course sans la moindre précision, glisse le long de l’armure du démon et finissent dans le vide. Ses défenses ne sont pas factices, et sont de bonne facture. Si bien que je sens qu’il va être dur de percer à jour ce mort ressuscité pour l’occasion et paré de cet équipement impressionnant. Et la poursuite continue, encore et encore. Le monstre frappe, Lothindil esquive avec agilité, et moi je tente à nouveau vainement ma chance contre cette armure increvable. Il faut que j’en trouve le point faible, il faut que je l’analyse petit à petit et avec précision. Et cela bien sûr, tout en courant, et en évitant désormais un nouvel obstacle : des lianes qui poussent de partout sous l’impulsion de la druide pour parer les coups de plus en plus puissants et précis de notre ennemi désormais échauffé.

Je zigzague donc ainsi en essayant de voir la faille de son armure. J’en aperçois plusieurs, plus ou moins bien dissimulées. Ainsi, j’arriverais à atteindre sa nuque, s’il n’avait pas une couronne de cornes diaboliques cernant sa tête décharnée. Son plastron a lui aussi quelques défauts, et on pourrait aisément glisser une lame sous celui-ci pour le blesser, mais il faudrait pour ça qu’il soit immobilisé, sous peine de briser mon arme dans la fente. Il y a également les évidents points faibles de ces armures lourdes : les articulations. Autant aux jambes qu’aux bras, c’est là qu’il faut frapper. À l’aine, aux genoux, aux coudes ou aux aisselles. C’est là que mes lames doivent trouver la chair putréfiée de cet ennemi impossible à vaincre au premier abord.

Par chance, il reste concentré sur les railleries de Lothindil, et ne tient cure à mes assauts de moustique derrière lui. La druide, de son côté, tente également quelques coups quand la lenteur de notre adversaire lui fait trop défauts. Elle et moi sommes beaucoup plus raides que lui. Du sang elfique coule dans nos veines, du sang Sindel. Mes coups sont de plus en plus précis, et mes lames rencontrent bientôt la chair du monstre. À deux reprises au niveau du coude, je sens ma rapière s’enfoncer dans un petit interstice, déchirant la chair pourrie de ce mort trop fort.

Et c’est alors que notre plan commence à bien fonctionner, que nous parvenons Lothi et moi à nous rôder, que Cheylas intervient en s’interposant entre la druide et son poursuivant, inconsciente du danger qu’elle encourt à se poser de la sorte devant cette ennemi qui pourrait sans mal la couper en deux en un coup bien placé. En un éclair d’ailleurs, le monstre semble changer de cible, et arme sa faux pour frapper mon ancienne compagne, cette traîtresse dont je voudrais voir le sang sur mes lames. De voir que c’est cette pourriture qui risque de la tuer, j’enrage. Aussitôt, je bondis, en criant, sur l’elfe grise. Je l’entraîne dans ma chute qui lui évite le coup de faux qui nous passe juste au dessus de la tête, et nous finissons par tomber sur le sol, elle sous moi, moi sur elle. Le choc est rude, et le bruit de la tête de la traîtresse sur le sol n’augure rien de bon. Je l’ai visiblement bien sonnée, là, et elle est toute groggy, incapable d’esquisser le moindre mouvement cohérent.

Mais je n’ai pas le temps de m’apitoyer sur son sort, même si de me retrouver comme ça sur elle fait remonter en moi des souvenirs perdus, comme un éclair douloureux remonterait un courant ravageur. Je sens son corps, je sens ses formes. J’ai les nerfs à fleur de peau et je lui en veux de nous avoir trahi de la sorte, de m’avoir abandonné. Mais je n’ai pas le temps de réfléchir. Au dessus de nous, le démon grogne horriblement en levant son arme au ciel, prêt à en finir avec nous deux, d’un coup. Ainsi nous serions morts embrochés l’un avec l’autre, nos sangs se mêlant sur le sol, coulant ensemble, du même rouge. Oui, ça serait arrivé, et je n’aurais rien pu y faire, si par bonheur, la druide n’avait pas surgi en hurlant, bondissant à son tour sur notre ennemi commun. Le poids de la Lothindil combiné à la force et à la fougue de son geste renverse notre adversaire, qui choit lourdement sur le sol, entraînant l’elfe grise avec lui dans sa chute.

Ainsi, à ce moment, nous sommes étalés à quatre sur le sol, comme deux couples se grimpant dessus l’un à côté de l’autre. L’image est assez curieuse d’ailleurs quand on sait les positions de la druide sur les plaisirs charnels. Elle semble désormais apte à monter notre ennemi comme seule une vraie femme sait le faire.

Hélas, ça n’a as l’air de plaire au monsieur, qui se rebelle plutôt agressivement, en projetant littéralement la druide loin de lui afin de se relever. Après un court vol plané, Lothindil se fait réceptionner par les liens amicaux d’une liane débarqué là comme par magie, mais semble légèrement sonnée, ou du moins surprise de cette réception improvisée, bien que bien pensée.

Mais le monstre est maintenant debout, et visiblement, il compte changer de victime. Furieux, il se dirige vers le groupe mené par Lillith qui agite vainement mon épée pour dissuader le démon de partir. Seldell s’est emparé de l’arc de Lothindil, mais semble tétanisé en voyant cette horreur s’approcher d’eux pour leur déchirer la panse. Mon sang ne fait qu’un tour, et je ne peux admettre en mon fort intérieur que cette brute épaisse approche mon lillith chéri. D’un bond rageur, je me relève, laissant négligemment Cheylas à ses gémissements de douleur à moitié conscients. Je n’ai que faire de ses plaintes de traîtresse quand je vois celui que j’aime se faire assaillir par un gros démon pas beau armé d’une arme tranchante et potentiellement dangereuse pour sa vie à laquelle je tiens tant.

(Ça en deviendrait presque pathétique…)

Aussitôt sur pieds, je me mets à courir comme un dératé vers le mort en armure, les armes levées pour le frapper de toutes mes forces, le visage déformé par la haine qui me traverse. Hélas, trois fois hélas, mon ennemi me sent venir, et je n’ai pas le temps de le frapper qu’il se retourne vers moi en me décochant un puissant coup du revers de son arme sur ma poitrine. J’accuse le choc avec douleur. Je suis stoppé net dans mon élan, et ma respiration s’arrête un instant, bloquée sous la puissance du coup. Pourtant, ce n’est pas fini. Après un soupir fumeux, le monstre me décoche un nouveau cou puissant du plat de sa main griffue sur la cage thoracique, ce qui me projette vivement en arrière, inévitablement.

Je vole un instant sans savoir où je vais retomber, à quelques centimètres du sol, mais la druide derrière moi semble préparer mon atterrissage. Elle fait pousser une liane à la vitesse de l’éclair, et je me réceptionne dedans, ce qui freine fortement ma course. Hélas, elle ne semble pas douée plus que ça en mathématiques, puisqu’elle a mal calculé ma trajectoire, et après avoir été dévié par le végétal, je finis ma chute sur elle, dans ses bras. Il y a alors un moment de flottement, où je sens ses bras fins étreindre mon corps de guerrier elfique, où je sens ses doigts presser mon armure, ma peau, pour que je reste debout et ne ploie pas. Je tourne un peu la tête vers elle. Nos visages sont proches, proches comme ils ne l’ont jamais étés, et nos regards se croisent l’espace d’un instant, très court, où je crois me perdre dans le bleu de ses yeux. Je ne saurais décrire cet ultime instant de flottement, où même la vie semble avoir marqué un temps d’arrêt.

Mais dans le reflets de ses yeux, un spectacle atroce se fait voir, et le son qui me parvient aux oreilles n’est pas plus rassurant. Je me retourne vers le combat, l’œil rageur. La douleur revient, et la colère aussi. Je vois le mort rugissant poursuivre le chemin qui le sépare de Lillith, et lever sa faux pour l’occire. Mon sang ne fait qu’un tour, et je ne peux plus me contrôler. De voir ainsi ce monstre ignoble mettre en danger la vie de mon amant me met hors de moi. Un voile rouge se substitue au noir ténébreux de mes yeux, alors que mes doigts se resserrent sur mes lames. Je suis en colère, et ce démon va regretter de s’être un jour trouvé sur le chemin d’un Cromax énervé. Le sang de cet être coulera pour noyer la haine qui m’envahit à l’instant. Je ne la retient pas, je la laisse m’envahir, me parcourir les veines, affluer dans mon sang, et dans chacun de mes membres, de mes organes. Elle est douloureuses et agréable à la fois. Elle produit des décharges dans tout mon corps, que je n’ai plus l’impression de maîtriser.

Je perds le contrôle…

Rugissant à mon tour, je bondis vers le monstre avec mes deux lames en avant, bientôt suivi par la druide qui semble aussi rageuse que moi, pour une fois. Aucune pitié ne sortira de cet ultime assaut. Que du sang, que des tripes, des lambeaux de chair arrachés.

Et c’est ce qui se passe.

Bientôt, nous rattrapons le démon à l’instant où il levait son arme pour l’abattre sur Lillith. Avant qu’il ait eu le temps d’effectuer son geste, j’envoie d’un coup puissant le sabre bouillant sous le bras de notre ennemi, et la lame en fusion perce la faible protection qui recouvre sa peau à cet endroit. Un léger bruit de chair frite parvient aux oreilles, alors qu’une odeur pestilentielle de charnier en crémation envahit l’atmosphère. Le mort hurle de douleur ou de rage, et se tourne violemment vers moi, avant de subir le joug de la colère de Lothindil, qui a rattrapé son retard. S’en suit alors une suite de coups puissants, d’esquives plus ou moins réussies, qui frappent les armures, font crisser les lames, font saigner les plaies.

Bientôt, je suis couvert de sang. Du mien, qui sort des blessures à mes mains, à mes bras, de celui de Lothindil, blessée à côté de moi, se battant toujours férocement, et de celui de cet être qui a cru pouvoir nous tuer. Il est affaibli, et son bras armé est sérieusement endommagé par nos attaques farouches et hargneuses. La colère ne s’est toujours pas calmée, elle m’enveloppe toujours de son drap terrible. Les quelques courageux du groupe des opprimés se sont aussi rué sur cet adversaire désormais désarmé, mais encore dangereux. Il hurle, grogne, griffe et frappe avec une puissance excessive, mais la plupart de ses coups sont arrêté par les lames qui se dressent comme des remparts devant ses assauts. L’ivresse de la bataille ne passe pas. Mes yeux couverts de rouge luisent sadiquement en voyant le sang gicler de cet être infect à chacun des coups qu’il essaie de nous porter.

Nous répondons à ses coups, et bientôt, il est pris sous le nombre. Mes deux lames, celle de Lothindil, plus les quelques bras volontaires. Il ploie, doucement, trop lentement, et ma haine ne cesse d’augmenter. Je frappe, je frappe, je m’acharne. Je ressens la douleur ma parcourir. Je sais que je suis blessé, mais j’en tire ma force. Une force malsaine, faite de vengeance et de haine. Les ossements du visage affreux cèdent, ses cornes sont coupées, malmenées, son armure est trouée, sa gorge béante. Ses mains ne sont plus que des moignons informes, et il ne reste plus rien de ses longs doigts crochus aux griffes acérées, dont ma joue droite garde une triple marque qui fait couler mon sang jusque dans mon coup, glissant le long de ma poitrine, sous mes habits, et le long de mon dos. Cette odeur me fait du bien…

Finalement, la mort emporte cet ennemi trop fort, et je lui plante mes deux armes au milieu de ce qui lui reste de visage, alors que les autres frappent encore cette carcasse sans vie. Puis, je sors mes lames, et je m’écarte vivement du cadavre en les levant au ciel, criant de toute mes forces pour aller plus haut, plus fort que les hurlements de la foule.

« HAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA !!! »

Le sang sur mes lames coule sur mes mains, entre mes doigts, mais je ne les lâche pas. Je crie encore, et encore, reprenant ma respiration uniquement quand ma voix s’éteint d’elle-même. C’en est fini, le monstre est mort…

Alors que l’ardeur du combat tombe un peu, je ne peux m’empêcher, lames encore dégainer, de saisir entre mes bras le corps tuméfié de la druide qui a été ma partenaire durant le combat. Alors, Lothindil se met à me parler, à réciter des paroles dont je ne comprends pas le sens, dont je ne suis pas apte à comprendre tous les détours sinueux, de par la folie qui émane de ses mots. Mais je ne m'en effraie pas. Je sais pertinemment que je ne vaux pas mieux qu'elle, très certainement, dans ce domaine de la folie. Ce monde maudit nous a pris dans son piège mortel, celui qui fend l'âme d'une déraison impitoyable. Elle pleure, et je la laisse pleurer contre mon corps, je la serre dans mes bras, vain réconfort. Je l’étreints une minute, avant de la lâcher en la regardant dans les yeux, m’écartant. C’est à ce moment que le rouge de mes iris repasse au noir, d’un coup, afin qu’elle le voit, même si c’est inconscient…

Elle s'effondre alors devant moi, mais je n'ai pas la force de la relever. Je la regarde, toujours, mais je n'agis pas.

Et puis je sens ma tête tourner, et je dois m’appuyer sur ma rapière pour ne pas choir sur le sol rempli de sang. Mon regard se lève sur l’homme en noir, qui a regardé le combat. Je veux voir sa réaction, je veux voir la haine dans ses yeux, ou l’admiration… Je serre les dents pour ne pas crouler sous la douleur de mes plaies. Le médecin serait bien utile, tiens…

_________________
Image
Image
Image



Haut
 

 Sujet du message: Re: Chapitre 9 : Destination finale
MessagePosté: Sam 17 Sep 2011 16:40 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Dim 26 Oct 2008 16:27
Messages: 39606
Lothindil a écrit:
Nous avançons vers le cercle, Bogast s'appuyant toujours sur mon bâton, l'enfant près de lui. Epuisée et inquiète, je cherche du regard quelle sera la menace suivante. Je vois des silhouettes vers le cercle de feu, la chaleur intense qui s'en dégage rend les contours flous et même ma vision d'elfe ne me permet pas de savoir ce qui nous attend précisément.

"Quelque chose me dit qu'on est pas au bout de nos peines. Je vois des silhouettes là-bas!"

Bogast soupire tandis que l'enfant s'agrippe à lui.

"Lirelan, va voir, je voudrais savoir ce qui nous attend."

Tandis que ma faera part, je ferme les yeux et me concentre sur mon lien entre elle et moi. Peu à peu, je change à nouveau et manque d'en avoir la nausée tellement que tout va si vite. Puis tout s'arrête de bouger brusquement. Je vois alors non pas un mais deux groupes de personnes, qui, pour une fois, ont l'air bien vivant. C'est avec une exclamation que je reconnais mes compagnons de voyage. Je brise le lien avec Lirelan et revient dans mon propre esprit en riant de bonheur.

"Que se passe-t-il?"
"Ce sont les membres de notre groupe! Ils sont en vie, et peut-être en meilleurs états que nous..."
"Enfin une bonne nouvelle en ces terres, rejoignons-les!"

Tandis que nous avançons, la chaleur se fait plus forte, contrastant avec ce que nous avions connus de ces terres mortes. Soudain, un grand froid, et une baisse de luminosité. Il me faut quelques poussières de seconde pour m'habituer et à peine plus pour comprendre ce qui s'est passé.
Nous nous avançons cependant là où étaient les flammes, là où un pentacle brille encore d'une lumière rouge. Nous nous regardons tous, hésitant à ce parler, hésitant peut-être à savoir si c'est bien nous.
Cromax tient le sabre de Fizold enflammé tandis que De et Lillith soutiennent Arévoès. Lelma est dans un mauvais état, mais pour le reste, tout semble aller bien. Que leur est-il arrivé à tous dans ce monde fou et surtout que faisons-nous ici dans ce lieu précis?

Le temps n'est plus au question, du pentacle s'échappe des flammes soudaines nous recouvrant. Dans un réflexe de protection, je me couvre le visage, mais aucune chaleur ne vient nous brûler, cela ne ressemble en rien à ce que je m'étais attendue, ni à la sensation vécue lors de l'attaque du campement orque quand les flammes de Fizold me recouvraient. Non, c'est si différent, tellement indescriptible... Une lumière intense me force à fermer les yeux, me rappelant avec inquiétude la lumière qui nous a accueillie avant d'arriver dans ce monde. Je sers plus fort mon arme, attendant la suite.

La lumière s'arrête brusquement, et je m'attends à sentir à nouveau un sol dur et froid et un vide, un noir sidéral. Mais rien de tout ça se passe, j'ouvre les yeux et découvre ce qui semble être... une arène. Instinctivement je me prépare au combat et ce n'est pas les bruits de foule en délire qui vont me rassurer le moins du monde. Tous les sens aux aguets, je détaille la scène pour mieux m'approprier l'environnement. Aucun arbre, juste du sable au sol. Une foule qui, malgré les bruits, semblent aussi figé que des statues. Une estrade avec un homme en noir assez loin avec des têtes de squelettes à la ceinture, je frisonne en le voyant, il pourrait très bien être Phaïtos. Derrière lui, deux êtres semblable à des prêtres. Au-dessus de nos têtes, la face rouge familière, visiblement heureuse. Une elfe grise au milieu de tout ça, blessée, portant deux poignards... Cheylas...

La foule continue à hurler, comme pour saluer des combattants à l'arène de kendra kâr. Je reste dans l'attente, mon épée geignant à la main, que veut-on de nous?
(Vous entretuez et à chaque fois que quelqu'un perd, la personne à laquelle elle est le plus attachée meurt?)
(Tu rigoles là?)
(Oui... pourtant ça pourrait faire une chouette légende ça...)

Deux portes s'ouvrent dans un grondement de tonnerre, dégageant deux ouvertures, et deux êtres. Celui à gauche, le plus proche de moi est grand, à peu près autant que moi, armuré et armé d'une grande faux. Au niveau du visage, il est à peu près aussi beau que l'orque de le forêt et un sourire sadique s'affiche sur mon visage, ça sera mon adversaire quoiqu'il arrive. De l'autre coté, un démon ailé apparaît, en riant.

"Daulandi?"

(Jolies les ailes...)
(si j'avais su, je l'aurais enterré avec mes sorts après qu'on l'ai tué...)
(Tu n'aurais pas pu... par contre ça confirme, on est chez Phaïtos, en enfers...)

Phaïtos ou pas, j'ai pas envie de finir à l'entrée de ce monde, j'ai bien l'impression que ce n'est pas ici que je verrais ma soeur. Un rapide regard à mes compagnons me signifie une séparation en deux groupes, les sindels d'un coté,les autres de l'autre.
(T'as une idée géniale?)
(Qui dit arène, dit divertissement!)
(Tu veux quoi là?)
(Donne-leur du grand spectacle, des frissons... Arranges-toi pour que le mec à la faux ne voit que toi et fais-moi confiance!)
(Ca je sais faire je pense!)

Il fait à peu près ma taille, mais est plus large que moi. Je ne doute pas de sa force, mais il agit avec une lenteur dues à son arme immense. Je jette mon équipement supplémentaire au loin, mon sac, mon arc, mon carquois me faisant la plus légère possible. Une légère brise souffle, faisant voleter mes cheveux et ma cape. Je tire mon épée ronronnante et la dresse vers mon adversaire. Avant que j'ai eu le temps de faire autre chose, il m'attaque horizontalement, je me baisse alors, évitant la lame puis me retournant rapidement, je m'enfuis en lui criant:

"Et toi, le gros... je parie que tu serais incapable de me frôler avec ton arme!"

Ca a marché, il semble avoir compris quelque chose à mon défi même s'il me répond juste d'un grognement peu engageant. Sans attendre il me fonce dessus, j'esquive sa faux d'un mouvement alerte et rapide, j'avais raison, il est plus lent que moi. Je me mets à courir alors, riant comme une folle.

"C'est tout ce que tu sais faire?"

Il tente à nouveau de me couper la tête tandis que je me jette au sol d'une roulade agile, évitant de près la décapitation. Je continue à courir, l'énervant tel une mouche énerve n'importe qui en lui tournant autour. Avec une aisance démesurée par mon goût des jeux dangereux, je joue avec sa lame et son arme. Il tente à nouveau de frapper, mais loin de m'enfuir, la garde bien tenue dans une main, la lame dans l'autre, je le bloque de mon épée dans une gerbe d'étincelle. Nouveau bond hors de portée suivie d'un demi-tour et d'une nouvelle course avec la mort.

"T'as rien de mieux contre moi?"

Sa frappe est alors plus leste, et manque de me blesser gravement, crissant du bout de la lame contre mon armure qui résiste assez bien, même si le coup s'avère douloureux en lui-même.

(Passe à la vitesse supérieure!)
(Tu veux dire quoi là?)
(Tu es druide, Gardienne du Sanctuaire!)
(Je n'ai pas de magie ici!)
[Ton pouvoir est au fond de toi, nul besoin de fluide pour utiliser le pouvoir le plus profond des druides!)

Si elle le dit, on va la croire. Sortant la petite bourse de la poche de ma cape, je vois les quatre dernières graines. Elles m'auront aidé plus d'une fois celles-là. Sans attendre, je prends la première que je jette au sol sans réfléchir. Je continue à courir, sachant que je plante ainsi la vie au coeur même de la mort, Yuimen triomphera même en ces lieux maudits! Entre esquive et course, quatre plantes poussent alors aux quatre points cardinaux de cette arène, sans doute devant les yeux médusés d'une assistance qui n'a peut-être jamais vu une plante verte de son existence maudite.

Je continue à courir, sautant, me baissant, roulant, me couchant presque pour éviter la lame mortelle qui, j'en suis consciente, pourrait me tuer d'un seul coup ou presque si ce coup venait à frapper au mauvais endroit. Derrière le monstre, je crois apercevoir Cromax frappant du mieux qu'il peut la carapace métallique du monstre.

Une esquive plus courte que prévue me jette au sol, évitant vraiment de justesse la faux adverse. Ma main frôle une des plantes qui réagit à mon contact. Je l'utilise rapidement, l'envoyant s'enrouler sur le manche, jusqu'à frôler la main du mort.

"Tu pensais vraiment pouvoir tuer une gardienne des Sanctuaires de Yuimen avec ton couteau à beurre?"

Quand je vois qu'il se débat trop avec la plante, risquant de l'arracher, je la fais se délier avant de m'enfuir, le monstre est manifestement furieux envers moi, comme je le désirais.

(Continues, Cromax va trouver la faille, j'en suis sûre!)

Une esquive de plus, manifestement je suis nettement plus rapide et agile que lui. Son arme laisse des trous dans le sol tandis qu'il m'attaque de plus en plus violemment. Pour l'énerver encore plus, je cherche à passer la défense que lui confère naturellement son arme et vais l'attaquer légèrement avant de repartir, tentant d'ignorer malgré tout les coups portés et les blessures dues aux chiens avant d'arriver ici. Je ne sais ce qui se passe pour les autres, toute ma concentration étant focalisée sur mon combat mortel.

Plusieurs fois, je joue avec mes plantes, excitant le monstre de plus en plus, mais sans le blesser pour si peu, je sais que pour en faire une arme, il me faudrait mes pouvoirs. Jamais je ne les ai autant regretté qu'en ces lieux de mort. Je regarde par réflexe plus que par autre chose le dos de ma main, espérant au fond de moi y voir à nouveau l'arbre en fleur un jour.

Cette nostalgie est une erreur qui manque de s'avérer mortelle pour moi. Je reçois l'arme dans les cotes, roulant un peu plus loin. Cependant le coup peu précis, bien que puissant, rate son objectif qui était de me tuer. Je me relève alors pour mieux rouler à nouveau, évitant de justesse un deuxième coup qui va se perdre dans le sol. J'en profite pour me redresser et prendre à nouveau un peu de distance. Un rapide regard me signale que l'échec de ce second coup vient d'une attaque bien placée du maître d'arme.

Me reprenant, je m'enfuis à nouveau dans cette course de plus en plus dangereuse. Les esquives se font de plus en plus limites, les coups de plus en plus précis, mais nous sommes rodés, le plan commence à bien marcher. Quelques coups me frôlent et me griffent, mais ma régénération fait toujours effet, me guérissant un peu à chaque pas et un peu plus à chaque coup.

Soudain, un évènement totalement imprévu vient dérégler notre ronde mortelle!

(Lothi! attention!)

J'évite de justesse un coup porté, mais ne peux empêcher l'assassine de se ruer sur le monstre. Tout bascule alors et tout semble se ralentir. Cromax sort de l'ombre du monstre pour se ruer sur Cheylas et la plaquer au sol, leur évitant à tous les deux une décapitation prématurée sous mes yeux abasourdis. La faux se relève alors, bien décidée à épingler ces deux êtres qui se glissent entre lui et sa proie avant d'en finir. L'arme se dresse là prête à unir deux âmes dans la mort la plus atroce.

"Nooon!!!"

Une rage inconnue flamboie en moi, je ne veux pas voir ça, je ne veux même pas le concevoir. Mon arme à la main, je me rue sur le monstre toujours dressé. Me lançant à corps perdu dans cette bataille, je le jette au sol lui empêchant de commettre l'irréparable. Nous nous retrouvons ainsi tous les quatre au sol, Cromax sur Cheylas, moi sur le monstre horrible. L'odeur qui s'en dégage est atroce, il pue la charogne en décomposition. Ma lame en travers de la gorge, je vais pour le tuer, mais il se débat, se blessant tout seul au cou. Sa blessure ne saigne pas , comme le garzok géant ne saignait pas non plus. Elle ne semble pas lui déranger plus que ça, comme s'il ne sentait juste pas la douleur.

(Bonne question ça... est-ce qu'un mort peut avoir mal?)

Lui, je ne sais pas, mais moi en revanche. Mobilisant d'un coup toute sa puissance, il me rejette plus loin m'envoyant m'écraser dans les gradins, au milieu des momies toujours inertes.

(Striikkkkeeee!!!)
(Ah non... tu vas pas recommencer!)

Frappant à grands coups d'épée, je me dégage de la masse toujours inerte bien que criante jusqu'à ressortir du gradin, couverte de poussière, de copeau de bois et surtout de petits morceaux de tissus.

(Lothi, attrape Cromax!)

Je n'ai à ce moment-là aucune idée de la situation précise, à part un Cromax volant dans ma direction et le monstre dressé un peu plus loin. D'un bond agile, je rejoins une des lianes que je fais agir au plus vite, aidée par ma faera, je dévie le maître d'arme qui vient finir sa course dans mes bras. Dans un réflexe, je lâche mon arme et le réceptionne du mieux que je peux.

Le rythme de mon coeur s'accélère brusquement, il est proche, trop proche... ou juste très proche. Je ne sais plus, son odeur est bien plus délicieuse que celle du monstre, il est bien plus beau aussi, plus que je ne l'avais vu. Ses yeux sont emprunt malgré le combat d'une tendresse si agréable et si douce.

(Elle court, elle court, la maladie d'amour...)

Mon visage s'empourpre d'un coup et un rage nouvelle m'emporte, je vois Cromax partir et je me rue à sa poursuite, ne sachant plus si je désire l'étrangler lui ou terrasser le monstre. Dans l'immédiat, étrangler le Sindel pour être trop séduisant me semble le plus raisonnable, mon épée étant restée derrière moi, mais quand je vois que c'est sur le groupe de non-combattant que se rue le monstre, mon sang ne fait qu'un tour.

(La hache d'Andélys!)

L'idée de couper ce monstre comme un gardien des forêts naorienne abats un arbre malade m'est des plus tentante. Faisant un léger détour, je me rue sur la hache dorée, gravée par ma main avant de foncer sur le monstre prête à le découper en morceau. Bien que lourde, la hache est maniable et bien équilibrée. Il est fort différent de manier une hache de guerre qu'une hachette pour couper du bois, mais les deux sont très dangereux pour celui en face.

La rage qui suit est dévastatrice, pire encore que celle dans le camp des orques. La colère nous brouille notre vision du combat, les sangs se mêlent et les coups pleuvent sur le corps en armure. Lentement, le monstre plie et se courbe, même si je me doute que ce n'est pas de douleur. Mes coups portent plus encore que d'habitude, mais j'ai plus de mal à esquiver et la faux me frappe plusieurs fois, la tête me tourne.

Nous finissons par désarmer le monstre, qui n'en reste pas moins un adversaire dangereux. Ce n'est bientôt plus à deux que nous terrassons ce monstre, mais d'autres du groupe des désarmés nous rejoignent. Petit à petit, comme des howbits abattant un vieux chêne centenaire nous gagnons du terrain contre la mort, jusqu'à le faire choir au sol, auprès de sa faux.

Je m'écarte alors en titubant, surprise d'être encore en vie après toutes ces épreuves, mais frôlant la folie, je reste là, abasourdi tandis que Cromax semble hurler sa victoire, passant au-delà des hurlements qui nous entourent. Ma vue se brouille, j'ai un goût de sang désagréable dans ma bouche. Je sais que je ne mourrais pas, mais la mort n'est-elle pas parfois préférable?

(J'ai vraiment du mal à te reconnaître parfois...)
(Vengeances et soutiens sont en moi Lirelan... Les deux étaient là réunis dans le même combat.)

Cromax m'étreint alors, je ne réagis pas plus que ça, murmurant dans ma semi-folie du combat:
"Yuimen avait raison... Le courage, la folie ne font qu'un et peuvent vaincre même la mort... J'ai brisé l'orbe, Cromax... Je suis la vie et la mort... Je suis la protection et la destruction... je suis le mur qui protège du vent, je suis le tremblement qui détruit... Je suis la roche inflexible, mais aussi le peuplier qui subit le vent... Les âmes en moi me protègent et me poussent à la folie..."

Je fonds en larmes toujours dans ses bras, une ferveur faisant briller légèrement mon diadème. Quand il finit par s'écarter, ses yeux à nouveau noirs et si sensuel, je m'effondre à genoux, épuisée, vivante, mais toujours dans un semi-délire...

_________________
Image
Image
Image



Haut
 

 Sujet du message: Re: Chapitre 9 : Destination finale
MessagePosté: Sam 17 Sep 2011 16:41 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Dim 26 Oct 2008 16:27
Messages: 39606
Daio a écrit:
Avant de sauter, je regarde le feu qui entoure le cercle. Les flammes chauffent à une température certainement éloigné de ce que je pourrais supporter. L’air ondule tellement il fait chaud, je ne sais pas ce qu’il pourrait m’arriver si je le touchais. Je laisse un instant ma main se promener au dessus des flammes, je peux ressentir des picotements dans ma main. La chaleur se répand dans mon membre, je commence à sentir une odeur de cochon grillé se dégager.

Je vois Cromax s’approcher du feu y plonger l’arme du pyromancien, le fer rougeoie, une lueur écarlate. Je vois des flammèches s’envoler dans les airs, elles volètent et ne semblent pas s’éteindre, un feu éternel. Je vois les cheveux de Cromax s’envoler dans les airs, je saisi ma capuche et l’enfile. Les barres de métal commencent à capter énormément de chaleur, mon visage commence à me bruler aussi, il faut que je me dépêche à sauter dans le cercle.

Je prends mon élan et saute en direction des flammes mais subitement tout s’éteint comme si on avait un souffle assez fort pour l’éteindre. Je tombe au centre du cercle, la température chute aussitôt, plus de chaleur, plus rien. Le feu a disparu comme par magie.

(En même temps nous sommes immergés dans un monde où la magie règne. Franchement j’en ai marre de ce lieu de fou.)

Je regarde autour de moi, je vois mes compagnons que j’avais perdus durant l’attaque des zombies réapparaître tour à tour. Je sors du cercle doucement quand je regarde le sol, mes yeux s’écarquillent à la vue d’une marque. La terre est marquée d’un pentacle rougeoyant qui dégage de la chaleur mais une chaleur qui n’est pas aussi violente que tout à l’heure. Cromax s’en approche main sur les gardes de ses armes.

(((De, tu as une soif de combat pourquoi trembles-tu ? De, tu as envie de sang, pourquoi as-tu peur ? De, c’est le moment de ta gloire alors avance vers l’inconnu.)))

Jack n’a pas tord, c’est le moment de montrer la puissance des drows, le moment de prouver ma force de combat. Je n’ai plus qu’une unique solution trouvé le moyen de traverser ce truc. Avant même que je regarde quelque chose, je peux voir que tout le monde forme un cercle autour du pentacle. Personne ne bouge, tout le monde attend sans un bruit comme si la mort d’un nouveau compagnon nous menaçait. Puis soudainement le pentacle se met à rougir violement puis le feu sort à nouveau de lui. Le mur de feu nous entoure de nouveau mais cette fois, je ne sens rien pas de chaleur, pas de brulure rien. Serais-je mort sans m’en être rendu compte ? J’aurais traversé le fleuve de la vie par le fond ou suis-je envie mais que ce feu ne brûle pas.

Soudain j’entends hurler un non, long et déchirant le cœur. Un de mes compagnons doit se croire mort mais lequel d’entre eux peut-il le croire. Je n’entends plus rien ensuite, il doit avoir compris que nous commençons juste un voyage mais un voyage vers où et vers quoi. Je serre mes poings sur mes armes prêt à tout, je ne peux pas recommencer une nouvelle attaque contre notre groupe, cette fois, je détruirais tout de façon à ce que tout le monde se rappelle de mon nom jusqu’à leurs morts. Je deviendrais enfin quelqu’un est peut être que je donnerais envie à la révolution de mon peuple et à tisser des liens avec les autres peuples comme je l’ai fait avec mes camarades de combat.

Puis un nouveau cri, puis un autre et encore un, jusqu’à atteindre la foule. Une marée se forme, une horde de hurlement mêlée à des applaudissements. On dirait un public puis soudain tout le flou qu’il y avait devant mes yeux disparait. Quand je peux de nouveau voir, je reste ébahi car devant moi se trouve un colisée et je me trouve au centre de l’arène. Le public qui pousse les hurlements n’est qu’autre que des milliers de momies qui restent là immobiles et assises. Elles sont toutes identiques, il m’est impossible d’en distinguer une de l’autre. Elles hurlent et continueront du moment qu’elles n’auront pas eu leurs soif de sang écouler dans le sable tari.

(Ce ne sera pas la première fois que je combattrais dans une arène, la différence est qu’aujourd’hui mes spectateurs seront des morts.)

Je lève mon arme dans les airs et pousse des hurlements de violence, je crie :

« DEUX GROUPES ENTRENT, UN GROUPE SORT. QUE VOTRE SOIF DE SANG SE TROUVE TARI A JAMAIS. »

Puis je regarde sur ma gauche, une majestueuse tribune domine le sable de l’arène. A l’intérieur se trouve des êtres qui semblent encore pouvoir respirer y trône. Il y a parmi eux leur maître, il est au centre sur un trône qui pourrait faire pâlir la déesse Loth. Celui assis dessus est vêtu de noir, les ténèbres l’entourent. Son visage est aussi blanc qu’un crâne, il a la blancheur cadavérique sur lui mais n’est pas mort pour autant. Il possède de longs cheveux noirs et ondulés qui volettent au vent et à son bassin pendent deux crânes qui semblent rappeler qui est le maître en ce lieu.

(Il serait celui qui a envoyer tout ces squelettes sur nous, alors ses pouvoirs sont puissant mais certainement pas assez par rapport à la force de l’amitié.)

Il nous regarde muet et ténébreux, aucuns sons ne semblent vouloir sortir de sa bouche, il a des yeux à glacer le sang. De part et d’autre de lui se trouve des créatures qui ressemblent à des prêtres des magies obscures. Ils portent de longues soutanes de couleur terre et ocre. Il y a un masque sur leur visage. Ils ne bougent pas, restent impassibles, ils sont entourés d’un mystère qui me déplais au plus au point. Mais je ne pense pas que les attaquer soit la meilleure idée qu’il soit.

Je regarde vers les cieux et vois que la tête écarlate est toujours là mais il y a un énorme sourire sur son visage. Notre ultime épreuve semble la réjouir, elle n’a envie que de ça. Je n’ai plus qu’a rebaissé ma tête et à regarder mes compagnons, tout le monde est là personne ne dit rien car il n’en a pas eu le temps et qu’il ne sait quoi dire. Puis je vois Cheylas, elle est encore en vie malgré la violence qu’ont utilisée les dragons sur elle. Elle a les vêtements emplis de sang, elle a de nombreuses blessures et morsures. Elle tient encore des dagues dans ses mains, elle serait donc encore dans la capacité de ce battre.

Le brou ha de la foule s’intensifie de plus en plus mais personne ne bouge, on a l’impression que le temps c’est arrêté mais que le son persiste. Soudain un grondement éclate de chaque côté de l’arène puis les immenses portes de granit qui sont rouges à cause du sang qui a coulé dessus, s’ouvrent lentement, elles préservent le mystère. Je fais tourner mon arme autour de moi et me place en position de défense face à une porte.

Devant moi, je vois sortir la créature la plus immonde qui m’ai été donné de voir. Il s’agit de Daulandil sauf qu’il est maintenant affublé d’une paire d’ailes et qu’il ricane comme un dindon. Je jette un coup d’œil rapide de l’autre côté et je vois quelque chose d’humanoïde et d’énorme. Puis ce monstre pousse un grognement avant de partir, j’ai juste le temps de me retourner pour voir que Daulandil fond sur nous en souriant malicieusement.

(Tu crois pouvoir nous battre mon petit, ce n’est pas parce que tu as des ailes que tu seras plus fort que nous. Maintenant laisse moi te montrer qu’il m’en faut plus pour être exténué.)

Je m’élance vers lui en poussant un hurlement bestial, mon arme trainant sur le sol soulève un petit nuage de poussière qui me suit. Nous nous fonçons dessus avec Daulandil, je ne lis pas de peur dans son regard, juste de l’amusement. Je sens que ce combat va me plaire, je vais enfin pouvoir transcender l’art de tuer.


La chute du démon noir


Nos épées rentrent dans un choc d’une violence telle que des étincelles sortent de nos lames. Nos yeux flambent ensemble, les flammes sont immenses, elles seraient capables de brûler des millions d’arbres. Je glisse ses mots à Daulandil :

« Coucou toi, alors envie de faire une petite folie avec moi. Tu ne peux pas savoir à quel point tu me fais vibrer. »

A ce moment, je sens sa pression sur son arme augmenter, il me repousse et recule de quelques pas. Son sourire est toujours présent, je n’ai pas encore réussi à l’effacer, il faut que je trouve une solution pour lui retirer. Je m’élance vers lui en laissant mon arme trainer de nouveau sur le sol, je vais lui faire une surprise en lui montrant que mon arme est double. Il va perdre son petit sourire sarcastique pour toujours foi de De.

Une fois à sa hauteur, je démonte mon arme et cherche à le frapper en croisant mes lames comme des ciseaux qui se referme mais soudain ses ailes l’emportent dans les airs. Jamais je n’aurais pensé que ses extensions soient capables de le soulever dans les airs comme ceci, il aurait pu les utiliser comme protection mais non il doit les utiliser pour voler mais quel raclure ce type.

Il me regarde de haut maintenant, il sourit de plus belle. La flamme dans mes yeux se transforme en brasier qui se change en incendie. Mes mains se resserrent encore plus sur la garde de mes armes. Je peux sentir mon sang entrer en ébullition tellement ce type m’énerve mais ne maîtrise pas encore toutes les cartes de notre combat, il vient juste d’abattre une partie de son jeu. Je n’ai plus qu’à en faire autant.

Soudain Daulandil se propulse vers moi, j’ai à peine le temps de me protéger qu’il me fait une entaille superficielle dans le bras car j’ai réussi à me mouvoir à l’extrême limite.(-2pv) Il remonte dans les airs et regarde sa lame puis me dit :

« Je dois laver ma lame maintenant que tu l’as sali avec ton sang de souillon. »

Il accompagne ses paroles par le geste, il ressuie sa lame avec un morceau de son pantalon. J’ai le sang qui a dépassé le stade de bouillonnement, il est arrivé au stade de fusion. Je vais montrer à ce blanc bec de quelle façon on peut casser les ailes à un oiseau.

Je reforme mon épée et me place en position d’attaque puis prononce ses paroles :

« Si monsieur le seigneur de cette puanteur veux bien s’avancer. »

Il se lance sur moi sans perdre une seconde, le sourire toujours présent aux lèvres sauf que cette fois moi aussi je l’ai ce sourire. Il ne réfléchi même pas, il fonce tête baissé dans mon plan. Une fois à ma hauteur il relance la même attaque que tout à l’heure sauf que cette fois je l’évite et pose mon pied sur sa lame. Je le regarde droit dans les yeux, son sourire s’efface rapidement, il ne semble plus s’amuser alors que moi je commence à prendre du plaisir.

Je lève mon arme et l’abat de toutes mes forces sur une aile de mon adversaire. J’entends un bruit de craquement à l’intérieur, je pense l’avoir briser. Puis Daulandil pousse un hurlement de douleur, maintenant je suis sur de lui avoir brisé une aile, une chose est sûr c’est qu’il volera beaucoup moins bien maintenant. (-7pv)

« Alors monsieur, on n’a pas trop mal à l’aile pour s’envoler ou il faut amputer. Car pour l’amputation, je vous la fais gratuitement. »

Son sourire narquois est totalement effacé de son visage. Il semble être dans une colère assez noire maintenant, il commettra des erreurs à moi de garder tout mon discernement. Il se trouve maintenant cloué au sol donc nous sommes à égalité maintenant, seul le plus intelligent survivra.

Je me lance maintenant dans une attaque frontale mais mes lames séparées. Mes deux armes trainant sur le sol, deux nuages de sable se soulèvent derrière moi. Je me rapproche, une fois à mi-hauteur, je donne une impulsion dans mes jambes et pars en tournant sur moi-même sans toucher le sol.

Il ne parvient pas à bloquer mes deux lames, la première est stoppé net alors que la deuxième vient finir son aile. Une aile faite comme celle des dragons mais en beaucoup moins résistante tombe sur le sol. Du sang coule de son membre manquant, il semble souffrir car il se tient le moignon. Des larmes perlent aux bords de ses yeux. Je me retire et passe à côté de Lelma et lui dis ;

« Je te le laisse maintenant il est à toi, le temps que je concentre mon énergie pour un coup final »

_________________
Image
Image
Image



Haut
 

 Sujet du message: Re: Chapitre 9 : Destination finale
MessagePosté: Sam 17 Sep 2011 16:41 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Dim 26 Oct 2008 16:27
Messages: 39606
Lelma a écrit:
La douleur persiste, nous poursuivons notre chemin vers la lueur rouge qui se précise. Nous apercevons enfin nos compagnons d'aventure proche de ce cercle de feu. Nul ne dit mot, chacun se rassemble proche de cette hypothétique sortie, fatigués, exténués, chacun ayant du passer des épreuves terribles. La chaleur est intense, nous empêchant d'avancer plus loin. Soudain les flammes disparaissent, laissant apparaitre au sol un pentacle rougi par la chaleur d'un bon mètre de diamètre. La température tombe rapidement. Nous nous approchons du pentacle pour l'examiner. Du feu s'en échappe subitement puis en un éclair s'étend dans une onde terrifiante. Nous sommes recouvert par la vague, mais curieusement la chaleur ne nous atteint pas. Mais les flammes nous illumines, nous aveuglent presque.

Des cris... Les nôtres ? Non nombreux, bien plus nombreux. C'est une foule qui hurle. Nous sommes dans une grande arène, au centre. Tout autour des milliers de choses assises, ne bougeant pas, comme embobinées dans leur linceuls. Nous sommes tous là, ne sachant pas ce que nous faisons en ce lieu. Seyra ne semble pas inquiètes, elle a repris de l'allure depuis son réveil. Mais moi je suis totalement perturbé, après le combat titanesque que j'ai mené, mes forces m'ont comme abandonnées. La foule exulte, que vas-t-il se passer, j'ai un mauvais pressentiment, ce genre de lieu sert aux combats...

Nous sommes toujours dans ce monde, dans le ciel, la tête rouge semble ravie du spectacle, maudite sois-tu tête de malheur ! Je fais un panoramique et distingue une sorte de tribune avec celui que j'imagine être le maître des lieux, installé sur un trône et entouré par deux créatures aux amples robes. J'ai la surprise de voir Cheylas à nos côté, armées de deux poignards, du même modèle que celui que j'ai récupérée. Elle est salement blessée et visiblement affolée de nous voir ici ou d'être dans ce lieu. Peut-être les deux.

La foule gronde, acclame. Deux grondements terribles retentissent des deux cotés, les immenses portes de granit, à l'opposée l'une de l'autre, rouges de sang, s'ouvrent lentement sous les cris de folies des spectateurs. Qu'un spectacle déroutant. D'une porte sort un mort des plus impressionnant, armée d'une grande faux, il semble représenter le guerrier ultime. De l'autre sort un rire moqueur, terriblement agaçant, il apparait : c'est Daulandil... ! Mais avec des ailes !

Le combat commence quasi immédiatement, le Shaakt par à la rencontre de Daulandil qui fondait sur nous, et l'horrible monstre est pris à parti par les trois Sindels. Un combat de plus, un combat de trop. Je reste là, sans arme, au milieu de l'arêne, alors que le combat a commencé. Je suis pas le seul, Seldell protège l'aniathy du mieux qu'il peut, le fils de Bogast reste avec son père tandis que le médecin essaye de se cacher. Mais nulle cachette dans ce lieux, ou des milliers d'yeux, même morts, nous percent de leurs places rassurantes.

"Papa, on fait quoi ici ?"

Elle n'était pas très rassurée, tout comme moi.

"On va aider nos compagnons, nous devons vaincre ensemble."

Je me débarrasse de mon sac et de tous le superflu. Je prends en main l'épée des squelette puis le poignard... Celui dont je connais désormais l'origine. Seyra a saisit aussi son épée, similaire à la mienne, elle est prête à se battre. Tout autour les deux groupes combattent avec fureur.

"Seldell, gardes le petit, ton amie et le médecin de toutes attaques !" Il acquise de la tête, m'obéissant, ayant totalement confiance en ce que je dis.

Bogast apparait à coté de moi, un bâton à la main, prêt à se battre et en découdre avec son frère, malgré une vilaine blessure à la cuisse.

C'est à ce moment du combat que le Shaakt, ayant brillamment combattu le nouveau démon volant en lui coupant une aile, passe à côté de moi et me préviens que je dois m'occuper de Daulandil le temps qu'il concentre son énergie pour un coup final.

"Bogast, vous m'accompagnerez bien dans une dernière danse ?"

"Et comment ! Mademoiselle Seyra, joignez vous à nous..." Sa voix se fait plus grave. "Pour la seconde mort de mon frère... adoré."

Il part alors à l'assaut, suivit de Seyra. Mes jambes sont dures, douloureuses, j'ai du mal à me déplacer. Daulandil pare sans mal l'attaque de Bogast, peu habile avec ce genre de combat. L'adversaire utilise une arme à simple tranchant, rapide et efficace. Seyra lui porte un coup qu'il pare sans mal tout et réattaquant rapidement par la suite. Il est par contre handicapé par son aile manquante, qui doit le faire autant souffrir qu'un bras coupé. Le sang est abondant sur son dos, un sang noir. Maudit démon, qu'as-tu fais pour obtenir ces ailes ?

Akia et Fuxi voletent autour de nous, déstabilisant l'adversaire, masquant parfois des coups qu'on lui porte. Mes premiers sont totalement inefficaces, je ne passe pas ma garde, et il a aucun mal à nous tenir tous trois à distance. J'ai trop donné sur le combat précédent, et Seyra a encore du mal à cause de sa blessure. Bogast lui est dans un exercice peu habituel, très éloigné de sa spécialité. Mais la magie n'existent pas dans ce lieu, tel nous l'avait expliqué Aakia qui est aussi privé de bon nombre de ses pouvoirs. Daulandil se contente de parer tout en contre attaquant mollement, nous permettant de nous dégager de sa lame.

Soudain un choc bien plus violent, il a porté un coup majeur que j'ai paré du mieux possible de ma lame, mais je me retrouve hors combat au sol, dans un semi-coma. Les pensées défilent... Le bruit, la poussière, la lumière, tout se mélange dans une masse de couleur et de sensations étranges. Je suis ailleurs, au delà de ce monde, plusieurs personnes se tiennent à mes côtés, me regardant, me donnant une épée magnifique. Quatre autres personnes tiennent chacun une épée extraordinaire, chacun tourné vers moi. Il y a deux jeunes femmes, une blonde, et une sorte d'Ynorienne. Les deux autres sont des hommes dont un que je connais de vue... Le plus jeune porte une épée à la lame bleu envoutante. L'autre une épée à la lame blanche, une aura autour, comme si elle gelait l'air qui l'entoure. Je connais aussi les deux jeunes femmes... mais qui ça peut être ? Je ne sais pas ce que je fais ici, je regarde l'épée que l'on m'a donné, une lame rouge, étincelante, brulante, une beauté irréelle. L'homme qui me l'a remis je le connais aussi... Mais... Je ne sais plus, qu'est ce que je fais dans ce temple ? Une sensation de chaleur m'envahis, l'épée et moi nous ne faisons plus qu'un, une chaleur bien plus immense est derrière moi. Je me retourne et aperçoit la merveille des merveilles. Je tombe à genou d'admiration, il est là, le Feu, le fluide vital de Feu...

(Touches)

Non je ne dois pas, je ne suis pas son Gardien !

(Touches-le maintenant !) La voix dans ma tête, était directive malgré le ton féminin.

Je ne pouvais résister à l'appel qui se répète encore et encore dans ma tête et effleure le fluide. Une énergie fabuleuse se déverse en moi...

Je reviens à moi dans la fureur de cette arène. Une nouvelle énergie coulant en moi, ce rêve m'a fait du bien, mais la réalité se rappelle brusquement en moi. Daulandil a de plus en plus de mal à contenir les attaques de Seyra qui a accéléré son rythme et Bogast qui commence à comprendre comment attaquer de concert avec elle. Le combat est impressionnant à voir. Je me relève, le shaakt se concentre toujours, j'ai du rester dans le brouillard juste quelques secondes. Je réattaque à nouveau et surprend Daulandil qui doit reculer de quelques pas sur mon coup très violent qu'il pare avec difficulté. Nous continuons tous trois à harceler ce démon, nouvelle recrue du monde des morts. Il a plus en plus de mal à parer nos attaques, je parviens même à dévier son arme par le seul poignard, comprenant maintenant les leçons d'escrime avec dague que l'on nous a enseigné chez moi... Même si le poignard est loin d'être aussi efficace que la dague dans cet exercice.

Finalement le Shaakt annonce qu'il est prêt, nous nous écartons alors, lui laissant déchainer sa puissance, impressionnés par la lueur rouge qui émane de son corps.

_________________
Image
Image
Image



Haut
 

 Sujet du message: Re: Chapitre 9 : Destination finale
MessagePosté: Sam 17 Sep 2011 16:41 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Dim 26 Oct 2008 16:27
Messages: 39606
Lillith a écrit:
Je vois De se préparer aussi au combat, dégainant sa double épée. Puis sans prendre un temps de réflexion, il nous annonce qu’il saute dans les flammes et adjoint le geste à la parole.

(Nonnnnnnnnnnnnnnnn !)

Je reste paralysé, sans pouvoir faire une tentative de l’en empêcher. Je ferme simplement les yeux, refusant de le voir carboniser en un instant. Je sens alors la température baisser d’un coup, comme si une vague de froid combattait le feu. Quel soulagement, un vrai baume parcourant mon corps !

J’entrouvre les yeux, me demandant brièvement si ma magie est à l’œuvre, mais il n’en est rien. Les flammes se sont simplement évanouies au passage du drow. Plus de flammes, plus de vagues de fumées, plus de chaleur. Je ne sais pas comment il a fait, mais je lui en suis reconnaissant.

Je m’approche prudemment et découvre ce que contenait le cercle de feu : au centre, des traces ésotériques sur le sol rougeoient, comme des braises encore chaudes. Je n’ai aucune idée de sa fonction, mais son lien au feu et son emplacement, lieu de la dernière épreuve de enfers, me font détester automatiquement ce symbole.

J’aperçois alors des silhouettes plus loin. D’autres personnes qui rejoignent ce sommet. Leurs démarches sont différentes des zombies, et les visages sont…

(Lothindil ! Bogast ! Et là, Lelma, et…)

Je n’ai pas le temps de me réjouir, car les flammes reprennent leurs droits, en rafale violente et impromptue. Le feu jaillit du cercle étoilé puis s’étend vers nous, dans une course folle, Plus rapide et puissant qu’une avalanche lors d’un hiver contrariant. Le raz-de-marée de flammes infernales se déverse trop vite, me laissant juste pousser un long hurlement de terreur.

Je suis aveuglé par l’éclat du brasier et le blanc envahit ma rétine. Le feu parcourt mon corps et lèche mes chairs, mais c’est mon pénible que je ne l’aurais pensé. C’est désagréable, mais je supporte les flammes bien mieux que leur proximité en temps normal. Ma vue revient brusquement, et je suis encore en vie. Aucune trace de brûlure, le feu est passé sans dommage.

(Etrange… Ce n’était pas un vrai feu, pas comme l’autre fois)

Je prends alors conscience du monde qui nous entoure. Des bruits, des cris… Une foule énervée ou excitée. J’observe plus précisément les lieux et découvre quelques légers changements pour le moins inquiétants. Des hauts murs nous cernent et des gradins en partent, remplis comme pas possible. Il y a des dizaines de rangées de silhouettes grises, immobiles. En faisant attention, je comprends que ce sont des momies, d’affreuses sépultures qui malgré un immobilisme parfait font autant de bruit que tout le marché de Kendra-kar et une meute orc chargeant réunis. Il y a même un genre de balcon où trône une silhouette humaine vêtue d’une robe sombre entouré de deux personnes masquées. Deux grandes portes massives donnent l’impression illusoire de ne pas être en cage, mais c’est certain, nous sommes dans une arène.

(C’est ça la dernière épreuve, un combat de gladiateur…)

Je regarde vers le ciel pour voir le visage rouge étaler un grand sourire parmi les ondes de plomb liquide dont il émerge. Avant tous les autres, c’est lui le vrai spectateur, celui qui nous donne le droit de vie ou de mort.

(Mais qui est l’adversaire ? Nous ?! On doit s’entretuer ?)

Complètement désemparé, je lâche mon épée qui résonne par terre.

(Jamais… Je ne pourrais jamais toucher aux autres… Cromax, mon amour… Lothindil, à qui je dois tant… Seyra… Oh ! Seyra, il ne faut surtout pas qu’elle meure...)

C’est alors que les portes de granit grincent et s’ouvre lentement, des deux cotés à la fois. Je commence à me réjouir, effaçant le combat royal d’éradication inter-côterie de mon esprit. Mais très vite, je déchante en voyant nos adversaires.

Par la première porte, on peut apercevoir un homme terrifiant. Il dégage une aura de terreur tant tout son physique renvoie à la mort. Sa peau parcheminée semble pourrie par endroit, entre le cadavre en décomposition et la momie desséchée. Sa chevelure est un ensemble de longues mèches filasses grises d’entre lesquelles sortent des cornes étranges et beaucoup trop nombreux. Il tient une énorme faux, arme de la Mort, la faucheuse de tête. Même son armure en métal noire respire le Mal.

Commençant à trembler, je me tourne vers l’autre porte pour voir un visage inattendu. Daulandi ! Il a l’air bien plus vivant qu’à notre dernière rencontre, qui m’a l’air si lointaine maintenant. Deux ailes draconiques lui ont poussé dans le dos, lui offrant une puissance que j’aurais préféré éviter. Il se gausse de nous, comme si sa nouvelle condition était une bénédiction et qu’il allait enfin pouvoir se venger.

Les deux ennemis sont prêts à nous réduire en pièces et foncent sur nous pour le confirmer. La troupe s’anime comme un homme et les combattants se répartissent les deux monstres. J’hésite sur le chemin à suivre, n’étant pas vraiment un grand atout pour les aider.

D’un coté, Cromax accourt vers le faucheur avec Lothindil, qui a visiblement bien guerroyé depuis et exhibe quelques blessures inquiétantes, mais aussi… Cheylas !

(Comment est-elle arrivée là ? Cette traîtresse a survécu… Mais on s’occupera de son cas plus tard, l’important pour l’instant qu’elle affronte à nos cotés les monstres…)

Elle a une démarche féline et tient dans chaque main une dague prête à percer les défenses de l’armure de plate du faucheur.

De l’autre coté, Bogast, De, Lelma et Seyra fonce sur Daulandi. J’entends Lelma intimer à Seldell de protéger Arévoès et Thalian. L’idée n’est pas mauvaise et je m’approche pour faire aussi parti de cette garde des non-combattants. Je gênerais les guerriers du groupe en étant dans leurs pattes, autant être là pour les ralentir si ils foncent sur les sans-défenses.

Arévoès rampe vers un mur du Colisée et Seldell le suit, pressant Thalian de le rejoindre. Je ramasse mon épée puis file les rejoindre, non sans remarquer que Lothindil a laissé ses armes superflues au sol, notamment son arc. Et un coup d’œil à Seldell m’indique qu’il n’a plus.

« Seldell, l’arc, il pourra te servir si l’un des deux s’approche de nous. »

Il court le prendre puis nous rejoins. Nous restons là immobiles, regardant nos compagnons se battre à la mort, sans pouvoir agir, sans rien tenter pour eux. Je me sens de plus en plus mal, et vraiment coupable, les laissant à un triste sort. D’un coté, De tente de venir à bout d’un Daulandi volant bien difficile à atteindre entre deux charges. Et de l’autre, un étrange de jeu de chat et de souris est lancé. Lothindil a même réussit à faire pousser des plantes par magie, mais je ne sais pas comment elle a réussit cet exploit dans ce monde mort.

« Seldell, il faut faire quelque chose, tire sur l’un des deux, fait quelque chose ! Aller ! »

« Arrête ! Ca ne sert à rien. Les combattants sont trop proches, je risque de blessés un de nos amis plus que notre ennemi. »

Me rendant compte de ma stupidité, je reste coït et me calme. Je continus à regarder les deux combats en alternance, surveillant et espérant. Derrière moi, Arévoès tremble de tous ses membres, complètement traumatisé par ce qu’on vit. L’enfant aussi semble dans un mauvais état moral, mais qui dans le groupe ne l’est pas maintenant. Il a les yeux rougis, bouffis par la fatigue et très probablement les larmes. Je le regarde toujours du coin de l’œil, craignant une action stupide et désespérée de sa part pour aider son père. Seldell semble stressé lui aussi, mais a bandé l’arc, prêt à profiter d’une ouverture dans un combat pour tirer.

Au bout d’un moment, De réussit à casser une aile au Daulandi muté, l’empêchant de voler. Le drow s’effondre alors, laissant les autres continuer le combat. J’ai peur un instant qu’il soit gravement blessé, mais en faisant plus attention, je remarque qu’il se concentre ou médite, rassemblant des forces pour repartir au combat. Rassuré, je porte mon attention de l’autre coté. La situation est mauvaise. Cheylas est en fâcheuse posture. La faux fuse, prête à la décapiter, mais Cromax fait un bond rapide pour la plaquer au sol. Ils se retrouvent serrés l’un contre l’eux et une pointe de jalousie refait surface, mais elle ne peut rester très longtemps. Le mort-vivant lève sa faux pour préparer son coup, comptant planter la pointe de la lame dans les deux corps, les embrocher sauvagement.

« NONNNNNNnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnn ! »

Je hurle de toutes mes forces, tendant le bras vers mon bien-aimé. J’ai tellement envie de ma magie pour pouvoir agir, mais je n’y arrive pas. Non seulement la magie ne vient, mais je sens d’un coup le vide, la prise que la magie n’a plus sur moi. Mais je ne peux pas m’y attarder, l’instant est trop grave. Heureusement, le monstre n’a pas agit assez vite, peut-être grâce à mon cri comme diversion, et Lothindil lui saute dessus pour le mettre au sol lui aussi.

Je souffle de soulagement, mais vois l’instant d’après la druide faire un vol plané pour rejoindre les momies spectatrices. Le mort se remet debout et décide de s’attaquer à une nouvelle cible… ‘Grâce’ à mon hurlement, il a remarqué le petit groupe sans défense qu’il serait bon de détruire, comme pour viser le point fable de l’ennemi. Il s’approche de nous, grognant et faisant tournoyer son arme autour de lui.

(Oh non !)

Vainement, j’essaye de me concentrer, de puiser au fond de moi. Mais la magie ne vient pas. J’essaie de creuser plus loin, aller au-delà du fond de mes capacités pour trouver le trou bouché de l’arrivée du fluide, mais ça ne sert à rien. Je sens mentalement mes ongles se retourner en grattant la pierre rigide de mon esprit. Je commence à visualiser la faille qui s’ouvre quand je perds le contrôle. C’est comme un fruit interdit, à la portée de ma main, que je peux enfin cueillir. Mais je n’ose pas. Je ne peux pas le faire, pas après tant d’efforts à lutter pour qu’elle se referme. Je résiste la tentation et reprends pied dans la réalité.

(De toute façon, je ne sentais rien derrière, comme si ça n’aurait servi à rien.)

Le faucheur s’approche inexorablement. Epée en main, je fais de grands gestes pour essayer de l’intimider ou montrer que je saurais me défendre. A coté de moi, Seldell peine à bander l’arc, tremblant. Il est pétrifié par la peur.

« Seldell ? Je t’en prie, tu dois réagir ! »

Puis je m’adresse à Arévoès.

« Prend Thalian et éloigne toi. »

(Ca ne sert à rien de sacrifier le gosse et le médecin en plus)

L’archer roux oscille de plus belle et bafouille des paroles incompréhensibles.

« Tu peux le combattre, tire ! Tire pour sauver ta peau ! »

Rien à faire, il est complètement habité par une terreur incommensurable. Il finit par réussir à tendre l’arc et tirer, mais la peur l’empêche de viser correctement et le trait file loin de la cible, dans les gradins, finissant sa course dans une momie. Je souris vaguement, voyant surtout que Seldell reprend un peu conscience.

Je vois alors mon amour courir à la suite du monstre. Il le rattrape et s’apprête à l’attaquer, mais le guerrier funèbre le remarque et lui assène un coup avec le manche de la faux, l’assommant à moitié. Puis il l’éjecte dans les airs d’un coup de poing. Je n’ai même pas le loisir de m’inquiéter pour mon amour, car le faucheur fonce. Il harangue la foule avec ses grognements inhumains. Seldell tire enfin, et à une bonne cadence, mais chaque flèche ne fait que se planter sans vraiment blesser le monstre increvable. Encore un peu et il est presque sur moi. Il lève son arme d’un air sadique, mais ne finit pas son geste.

Cromax et Lothindil sont là, par derrière, attaquant comme des fous, enragés. Et tout devient flou. Des cris, du sang, des éclats de métal, des mouvements, partout. Je me laisse emporter par la frénésie collective et balance mon bras de toutes mes forces pour taillader toujours plus de chairs. Je me jette parfois dans la mêlée, essayant de profiter des piques de mon armure pour percer les défenses de l’ennemi.

Je ne comprends plus rien, je ne vois quasiment plus rien. Je frappe et j’esquive. On s’acharne sur le faucheur qui nous le rend bien.

A un moment, je sens ses doigts griffus trouver la faille de mon armure. Ses ongles acérées rentrent dans mes muscles et atteignent mes les longs, grattant leur surface. Je hurle de douleur et donne un grand coup avec l’épée de mon amant, tranchant d’un coup trois doigts immondes, encore coincés dans ma blessure.

Le combat prend fin… Ou du moins j’ai l’impression qu’il est mort. J’ai la vue trouble, je ne vais plus très bien. Je suis fatigué, vidé, blessé. J’ai la tête qui tourne et je m’allonge par terre pour éviter une chute idiote.

J’arrache les bouts du faucheur qui raclaient encore mes os, non sans provoquer une souffrance désagréable et malheureusement trop familière.

« Caacrinolas… Même maintenant, tu me hantes… »

J’ai besoin de réconfort... Après tout, si le combat est finit, on a gagné.

(Pour la victoire fait si mal ?...)

Ma vue est un peu brouillée. Je suis si fatigué. Quand est-ce que cela finira ?

_________________
Image
Image
Image



Haut
 

 Sujet du message: Re: Chapitre 9 : Destination finale
MessagePosté: Sam 17 Sep 2011 16:42 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Dim 26 Oct 2008 16:27
Messages: 39606
Daio a écrit:
Je m'éloigne un peu de la zone de combat, je ne suis nullement intéressé de me battre maintenant contre Daulandil car le combat ne serait pas en ma faveur s'il s'éternise. Je préfère me concentrer, capter chaque parcelle d'énergie qui se trouve dans mon corps et la capturer pour ensuite la libérer sur cette ordure.

Je m'assois en tailleur et commence à concentrer ma force. Je ferme lentement les yeux et ne réfléchis à plus rien sauf à ma puissance. Je commence à disparaître dans les profondeurs de mon âme. Il fait tout noir, pas une seule lumière allumée, un monde d'obscurité, de ténèbres et certainement de haine.

Je ne sens rien, même pas l'âme de Jack qui habituellement remplit toujours ce monde triste. Mais là juste le vide, pas une once de vie. Je regarde mes mains et je peux y voir avec stupeur du sang. Je regarde sur tout mon corps, pas une blessure puis je vois le sol enduit de sang. Je relève doucement la tête et je vois qu'il y a du sang tout autour de moi, le sol, les murs et le plafond sont enduit de sang. Je ne comprends ce qui peut se produire ici, j'ai l'impression d'être entrée dans la demeure de la déesse Loth.

Soudain une musique douce, calme mais à glacer les fluides vitaux s'élève. Je suis dans un lieu qui devrait techniquement m'appartenir mais il s'y passe des choses que je ne peux maîtriser. Quelle force peut faire autant de choses ici sans que je m'en rende compte.

Tout à coup, je sursaute car une voix s'élève juste derrière moi. Je pose aussitôt ma main sur une de mes armes mais l'instant d'après je me retrouve avec ma propre arme sur la gorge. Je ne bouge plus mais demande:

« Qui es-tu? »

Pas de bruit, juste le souffle de sa respiration dans mes cheveux puis un rire strident.

« Tu oses me demander qui je suis De, pourtant tu le sais. Voilà maintenant une année que nous sommes ensembles. Je suis toujours le même, je suis Jack. »

Je suis pris d'une secousse dans le corps quand j'apprends qu'il s'agit de Jack.

(Ceci n'est pas possible, il n'a pas cette puissance puis je pourrais le sentir.)

« Tu ne peux être Jack, il n'a pas cette puissance, il ne peux cacher sa présence à mon esprit et il ne peux recouvrir les murs de sang. »

Je sens la pression de la lame sur ma gorge augmenter progressivement. Je ne peux pas bouger car si je me déplace, je me retrouve la gorge tranchée.

« Je suis Jack, tu recherches la puissance pour tuer Daulandil n'est ce pas? Mais tu ne connais rien de la puissance de ton corps. Tu n'en exploite même pas un tiers, si tu utilisais toute ta force, crois moi, l'aile aurait volée en éclat tout à l'heure. Pour le sang, d'après où peut-on trouver le plus de puissance en dehors des torrents, des rivières, des fleuves, des mers ou océans de sang. Ce fluide recèle d'une puissance incommensurable. »

Il commence vraiment à me faire peur, il est en train de me dire que la plus part de mes combats ont été gagnés sans que je me batte au maximum. Je sens mon corps vibrer d'envie rien qu'à cette idée. Il ne semble qu'attendre le combat, il désire ce battre, il souhaite déchirer de la chair et rien d'autre. Je reprend la parole au près de Jack:
« Tu es Jack, moué, de tout façon dans la posture où je suis, je n'ai pas vraiment d'autre choix que te croire. Alors écoute moi bien, montre moi comment utiliser cette puissance et je te promets que ta soif de violence sera largement rassasié. Montre moi comment m'en servir. »

Soudain le silence fait, pas un bruit. La salle baignée dans le sang commence à émettre une lueur rougeâtre. Tout autour de moi commence à émettre une lueur, je peux sentir comme quelque chose voleter dans l'air. Je pourrais presque saisir cette chose immatérielle, elle commence à me traverser. Je commence à paniquer, je ne sais pas quel moyen j'ai réussi à me libérer de l'étreinte de Jack mais je me retrouve maintenant au milieu de la pièce et traversé par des milliers d'étincelles rouges.

Je commence à me convulsionner, à taper sur mes vêtements pour retirer ces choses. Puis Jack me dit:

« Arrête de gesticuler comme un vers de terre car sache que ce qui te traverse, est seulement de l'énergie à l'état la plus pure. Ressens la puissance, fait la tienne, il faut que tu l'accepte, que tu la laisse te parcourir, il faut que le sang de la pièce entre en toi. »

Je le regarde et commence à me calmer, je ne bouge plus d'un poil. Je sens l'énergie me parcourir mais je ne sais pas trop comment la faire mienne. Je tends une main encore tremblante devant moi dans l'espoir qu'il se passe quelque chose. Il ne se passe rien pendant un instant car la seconde suivante, des particules commencent à se concentrer à l'intérieur. L'énergie commence à former une boule mais pas une sphère parfaite, elle n'arrête pas de se déformer puis elle explose avec un petit souffle.

(Je peux contenir l'énergie quelques secondes puis tout ce détruit.)

Cet fois, je tends mes bras de tel manière que mes bras forment une croix avec mon corps. Puis là l'énergie de la salle commence à bouger, la lueur rouge commence à rapprocher de moi. L'énergie s'arrête à environ deux pas de mon corps puis plus de mouvement. La voix de Jack me parvient et dit:

« Apprête toi à revenir dans le monde réel et à souffrir aussi. »

Je le regarde surpris puis l'énergie se dirige violemment vers moi, j'ai l'impression que je vais exploser. Je pousse un hurlement qui serait capable de déchirer les chairs. J'ouvre les yeux et vois que je suis de retour parmi mes compagnons d'armes. Quand je me lève, je vois qu'une lumière rouge émane de mon corps.

(L'énergie de tout à l'heure, elle ressort dans ce monde.)

Je m'avance vers Lelma et lui dis que je suis enfin prêt. Tout le groupe qui combattait Daulandil s'écarte à mon arrivé. Je regarde l'ennemi dans les yeux, il est blessé mais la rage n'a pas quitté ses yeux.

« Daulandil, tu vas disparaître par ma meilleur technique mais avant je vais m'amuser un instant. »

A peine fini ma phrase que j'étais sur lui. Il bloque mon arme avec sa lame, un bruit de métal froissé retentit entre nous deux. Je lui dis:

« Tu vas mourir »

Je défais ma double lame et frappe de toutes mes forces avec la nouvelle lame libérée. Je le tranche du ventre jusqu'au front. Il recule de plusieurs pas, il titube, il hurle de douleur pendant que je le regarde en souriant. Je reprends mon assaut et frappe cette fois en ciseau mais il esquive au dernier moment en s'abaissant. Il lance une attaque direct vers mon torse, je l'évite de justesse mais mon flanc prend quand même un coup.

Je commence à avoir des difficultés pour respirer, je commence à retirer morceau par morceau mon armure. A peine un bras fini que Daulandil m'attaque, j'ai juste le temps de parer son attaque de façon très maladroite car je me retrouve ensuite allongé sur le sol. Je le regarde les yeux brûlants de haine malgré mes difficultés de respiration. Je tire sur les dernières lanières qui tiennent mon armure et la retire. Je me relève et me combats maintenant sans défense corporel.

« Je te jure que tu ne me touchera pas. »

Je m'élance vers lui et laisse maintenant l'énergie m'envahir complètement. Je peux voir que mes deux lames sont elles aussi entourées d'une aura rouge. J'abats mes lames sur Daulandil, il n'arrive qu'à en bloquer une, ce contre provoque une énorme libération d'énergie, il y a une véritable explosion. La deuxième la touche le bras de mon ennemi et le coupe sans aucune difficulté. Le membre tombe sur le sol agité par des convulsions. Je l'entends rugir de douleur.

Je recule et le regarde pour lui dire:

« Maintenant le combat a pris fin. »

Je me tiens droit, je rassemble mon arme et laisse mon énergie se délivrer. L'aura rouge commence à s'intensifier, ma tunique commence à veloter, la poussière sur le sol s'élève doucement. De petits arcs électriques commencent à apparaître, tout bouge autour de moi et capte une grande puissance d'énergie.

Ma cagoule commence à se soulever elle aussi dans les airs libérant ainsi mes cheveux qui ondulent maintenant dans les airs. Je sens mes muscles se raidir de plus en plus, mes yeux ne flamboient plus, ils émettent autant de chaleur que le soleil lui-même.

« Le combat est fini Daulandil. »

Je lève mon arme vers les cieux puis la rabats vers lui. Je hurle comme à mon habitude:

« RANA SLASHHH »

A la différence de d'habitude, l'onde qui part commence fine et s'épaissi à faire la hauteur d'un géant en arrivant sur Daulandil. La scène du combat devient rouge écarlate puis carmin comme le sang. L'ennemi ne peut survivre à une telle attaque, je regarde un nuage de poussière rouge, car encore riche en énergie, se lever dans le ciel. Une fois retombé, je peux voir qu'une partie du colisée a été détruit. Je sens mon corps vaciller, mes paupières se ferment et je m'étale sur le sol complètement exténué.

_________________
Image
Image
Image



Haut
 

 Sujet du message: Re: Chapitre 9 : Destination finale
MessagePosté: Sam 17 Sep 2011 16:42 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Dim 26 Oct 2008 16:27
Messages: 39606
GM13 a écrit:
Les restes du monstre à la faux s'évaporent tels les armes que Lothindil avait eu. Le sol commence à trembler fortement, des morceaux de tailles réduites du colisée chutent. Par sacade, le bâtiment semble s'enfoncer dans le sol, tandis que l'arène elle, ne bouge pas. Petit à petit, le maître des lieux et ses deux prêtres se rapprochent du sol au même rythme que la construction.

Finalement, une vive lueur vous aveugle. Vous vous retrouvez de nouveau sur le pentacle qui était enflammé. Seuls les arbres continuent de brûler. Vous êtes tous réunis, Cheylas comprise, côtes à côtes, salements amochés.

En l'air, la tête rouge semble enragée, les yeux exorbités, la bouche montrant des crocs jaunis. Les deux prêtres s'avancent en même temps que l'Homme. Il lève alors la main soudainement, pointant un doigt sans regarder en direction du visage dans le ciel. Celui-ci lâche un gémissement grave et son visage révèle la plus grande douleur.

Soudain, il explose dans un vacarme assourdissant, telle la destruction d'une montagne. De nombreux rocs ayant aupavant formé la créature chutent vers vous laissant à la place un espace de ciel clair, sans nuages. Mais petit à petit, vous remarquez que les rocs se dirigent vers l'intriguant personnage aux têtes de mort. Ils s'arrêtent net au dessus de son doigt, fusionnant les uns aux autres comme une boule de magma ronde en lévitation. Lorsque l'entièreté des retombées sont réunis, en une sphère parfaite, rouge, de la taille d'un ballon d'enfant, il pointe son doigt vers vous.

Vous sentez soudainement votre mana revenu entièrement !

La sphère se transforme alors en un symbole, celui de Phaïtos et comme des centaines de flèches, ceux-ci sont envoyés vers chacun d'entre vous. Lorsqu'ils rencontrent Lothindil et Bogast, un bouclier de protection transparant se forme autour de chacun d'eux uniquement, les protégeant. Sur chacun, au moment du choc apparait le symbole de leur dieu. Yuimen pour Lothindil, et Rana pour Bogast. Pourtant, sous le choc, ils font un pas en arrière.

Les autres, le symbole de Phaïtos est inscrit dans votre chair, sur votre épaule gauche. Dans un premier temps, la marque vous brûle, puis l'effet s'estompe.

Les deux prêtres claquent des doigts ensembles. Apparaissent alors sous forme fantômatique une lignée de personnage que vous connaissez bien.

Le premièr est un elfe gris fier et droit qui regarde Lothindil tristement. Le second est un vieil elfe vert, que Cromax reconnait. La suivante est une belle femme, naguère connue intimement par Lelma puis à coté, une elfe que De a perdu il y a longtemps. Suivent ensuite un elfe mâle qui ne laisse pas Cheylas indifférente et un haut gradé de l'armée Kendran. Enfin, le dernier personnage est connu de tous. C'est un gros barbare, avec du sable collé sur le corps et le visage.

L'étrange personnage claque des doigts, et les fantômes semblent reprendre vie. Tous crient, peut être de douleur, ou pour vous appeler. Après trois secondes, il recommence, mais cette fois, les personnages remeurent, et retourne dans un calme exemplaire.

Celui qui semble être un Dieu, vous regarde. Sans le vouloir, vos regards se tournent vers le sien. D'un doigt, il vous fait comprendre le chiffre un, puis il pointe chacun des fantômes de façon circulaire.

Au même moment, les prêtres tendent leur deux bras, paumes faces à vous. Vos armes changent et deviennent sombres, sauf celle de Lothi et Bogast.

Phaïtos vous regarde. Il faut apparament faire un choix.

_________________
Image
Image
Image



Haut
 

 Sujet du message: Re: Chapitre 9 : Destination finale
MessagePosté: Sam 17 Sep 2011 16:43 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Dim 26 Oct 2008 16:27
Messages: 39606
Cromax a écrit:
Le combat est terminé, et je suis fourbu, épuisé de cette ultime épreuve pour notre liberté, pour sortir de ce monde maudit où la mort règne en maître, où la vie passe à trépas et la raison à folie. Même dans le pire des cauchemars, je n’aurais pu imaginer un jour qu’un tel endroit existait, avec tant d’horreurs, tant de souffrances physiques et mentales, tant d’épreuves à surmonter. Je suis faible, et mon sang coule de mes nombreuses plaies. Mes longs cheveux ébouriffés encadrent mon visage pour tomber sur mes épaules, mon buste, mon dos, mêlant mèches noires et blanches. Je suis toujours appuyé sur ma rapière, tanguant dangereusement de gauche à droite, sans même m’en rendre compte. C’est tout juste si je remarque mes compagnons, tous vivants, mais aussi faibles que moi. Daïo, allongé au sol, inconscient, Lillith, le bras en charpie, allongé sur le sable sanglant de l’arène, Lothindil, toujours agenouillée devant moi, les yeux mouillés et le regard fou. Cheylas, elle, s’est relevée, blessée et tout aussi fatiguée que nous. Elle reste à l’écart du groupe, tenant toujours ses dagues en main, comme si son combat à elle n’était pas terminé…

Je n’ai pas la force de la regarder, ni même de me soucier de son sort. En ce moment, seule ma propre survie compte, rien d’autre. Je sais que je dois rester debout pour ne pas sombrer dans les ténèbres d’une inconscience d’où je ne sortirais peut-être pas. Toujours, je fixe cet homme à la peau pâle et aux cheveux d’ébène nous regarder avec sévérité du haut de sa tribune. Je n’ai même pas remarqué, dans la fureur du moment, le pan manquant de ce colisée morbide, détruit rageusement par l’attaque puissante du drow. Plus rien ne compte que ma vie, et la seule personne capable de me la rendre est cet homme, cet être sombre et détestable.

Non loin de moi, le cadavre décharné de notre ennemi à la faux se décompose à grande vitesse, et part en poussière, disparaissant en fumée, s’évaporant dans les airs ou rejoignant le sable de l’arène. Je ne le remarque pas non plus. En moi, je lutte indéniablement pour ne pas m’effondrer, pour garder conscient ce regard téméraire et provocateur envers notre geôlier, le maître des lieux, et en même temps, mes yeux sont implorants. Alors que je ne me soucie guère de son identité, puisque seul le fait qu’il peut me sortir de la compte pour moi, Lysis me fait tout de même part de son nom…

(Ne le défie pas, Cromax, mon amour. Tu as devant toi Phaïtos, dieu des morts, et sa puissance ici est infinie…)

(Un dieu ? Phaïtos ? Ainsi donc nous sommes en son domaine ! Crois-moi, Lysis, même devant un dieu je ne courberai pas l’échine, je ne ramperai jamais devant quiconque, même si je sais qu’il ne faut pas le provoquer…)

(Ton esprit libre me plait, mon amour, et il n’en sera que meilleur quand tu sauras réellement qui tu es… Et ta sagesse honore tes origines, tes semblables, ta famille…)

(Ma famille ? Je n’ai plus de famille, tu le sais bien… Elle m’a abandonné et tu m’as toi-même conseillé de la détester. Et puis, tu sais qui je suis, toi, pour m’octroyer ainsi ces qualités ?)

(Je sais beaucoup de choses sur toi, Cromax. Beaucoup de chose que toi-même tu ignores, et que tu apprendras en temps voulu. Tu n’as plus de parents, Cromax, et la haine est le seul lien qui doit te rester envers eux. Mais ta famille existe toujours. Ça aussi tu le sauras en temps voulu…)

Troublé par ces révélations, je cligne plusieurs fois des yeux, comme pour intégrer silencieusement ce qui vient de m’être énoncé, puis, je le digère, rangeant ses pensées dans un coin de mon esprit. Je suis devant Phaïtos, le maître de la mort, ma seule réelle ennemie, et je viens de vaincre son champion, avec mes compagnons. Je n’en reviens pas…

Soudain, le sol se met à vrombir, à trembler, et je désengage mon regard du trio infernal pour m’apercevoir qu’autour de nous, le colisée s’effondre, perdant par-ci par là des blocs, des morceaux, qui tombent sur le sol dans un fracas assourdissant. Bientôt, c’est tout le bâtiment les gradins, qui s’enfoncent dans le sol autours de nous, ensevelissant les momies hurlantes et immobiles sous la terre, d’où elles viennent. J’aperçois alors mon amant allongé sur le sol, et je m’élance vers lui pour me pencher sur son visage et poser mes lèvres contre les siennes, passant ma main sur sa joue. Je m’accroupis ensuite à ses côtés, lui prenant les doigts dans ma main, rengainant mes lames auparavant. Il a besoin de moi, et je suis là pour lui apporter la tendresse qui lui manque.

Au bout de quelques minutes, il ne reste rien que le Dieu et ses deux associés masqués, qui sont désormais à la même hauteur que nous. Tout le reste à disparu. J’ai à peine le temps de les regarder à nouveau, tous les trois, qu’une vive lueur m’assaille la vue et m’éblouis. Je ferme les yeux un instant, et quand je les rouvre, je m’aperçois que nous sommes à nouveau à côté du pentacle incandescent. Je me relève, observant les alentours et lâchant la main de Lillith. Autours de nous, les conifères se consument toujours, crachant vers le ciel mordoré leurs flammes rougeoyantes qui leur font crépiter les branches et le tronc. Ils sont tous autours de moi, Cheylas y compris, et celle-ci s’est rapprochée de moi, toujours armée, toujours blessée, comme nous le sommes tous.

Mais je ne la regarde pas. Mes yeux sont vissés sur Phaïtos, si proche de nous, et qui avance encore dans notre direction. Soudain, sans prévenir, il lève une main inquisitrice vers le ciel. Aussitôt, je suis des yeux le mouvement, et un gémissement plaintif et rauque, grave, envahit la plaine. La grosse tête rouge qui nous a accueilli semble en proie à de terribles douleurs, et je ne peux m’empêcher de sourire narquoisement en pensant quels supplices le dieu des Morts est en train de lui faire vivre. Alors, sans prévenir, la tête explose littéralement dans le ciel, bousculant la course des nuages pour faire apparaître l’espace d’un instant un morceau de ciel clair.

Alors des rochers, vestiges de la créature immonde, tombent à une vitesse folle vers nous. Par réflexe, je recule d’un pas en me protégeant le visage, mais je me rends vite compte que c’est inutile. Les pierres fragmentées se dirigent toutes vers l’être aux crânes, fusionnant entre elles, formant une boule rougeoyante qui lévite au dessus du doigt tendu de la sombre divinité. Bientôt, il ne reste qu’une minuscule sphère rouge au dessus de son index. Avec fureur, il abaisse alors son doigt dans notre direction. Je fixe alors son regard noir, mais aperçois quand même au dessus de lui la sphère se muer en un symbole, son symbole, celui du Dieu des Morts. Alors, sans que nous ne puissions rien faire, il fond sur nous comme une salve de flèches, se précipitant à toute vitesse sur nos êtres meurtris. Voyant cette menace de mort approcher, je crie…

« NON ! Aaaah… »

Ça y est, je suis touché, et la douleur est fulgurante. Je sens une vive brulure me traverser le corps et se concentrer sur l’arrière de mon épaule gauche. J’ai envie d’y porter la main, mais ça ne serait que pire. Je sens ma chair bouillir, ma peau se consumer et adopter à cet endroit la marque de Phaïtos. La douleur, insupportable la première seconde, s’estompe vite, même si la marque reste. J’ignore ce que celle-ci signifie, et Lysis reste muette dans mon esprit, cachée dans mon diadème noir en forme d’araignée.

Ensuite, c’est au tour des deux prêtres de s’activer. Ils claquent simultanément des doigts et aussitôt, une rangée de fantômes nous fait face. Ils semblent tirés d’un lointain passé, et ne laissent pas mes compagnons indifférents. Mais mon regard est directement attiré vers le second esprit. Celui-ci a la forme du vieil elfe vert qui m’a tout appris, avec qui j’ai passé toute ma vie depuis mon enfance, dans la forêt en bordure de Tulorim, après que mes parents m’aient lâchement abandonné. Il est là, face à moi, et son fantôme garde les traces des horribles mutilations que ma haine et ma rage ont commises sur son corps après que je l’ai découvert mort, dans sa cabane solitaire, au milieu des bois. Il m’avait abandonné, et je m’étais emporté. Je le regrettais amèrement, aujourd’hui. J’avais manqué de respect à l’enveloppe charnelle de mon mentor, de celui sans qui je ne serais qu’une bête sauvage, un animal attaquant les passant et les animaux, un esprit vengeur et tourmenté hantant les bois, son seul monde.

Je baisse les yeux, honteux de mes actes passés. Mais je sais qu’en me voyant ainsi, regardant ce que je suis devenu, il serait fier de moi. Alors, je lève à nouveau le regard vers cet esprit du passé, complètement défiguré. Je ne peux réagir face à cette apparition, et mon regard tourne à nouveau sur les autres fantômes, que je ne connais pas, jusqu’à ce que je tombe sur le dernier d’entre eux, un barbare musclé sali de sable, une bonne âme qui s’est sacrifiée pour me sauver la vie, un humain dont j’ai gardé la hache pour honorer sa mémoire : Andelys, notre défunt guide. Mon regard se brouille. Je ne sais pas ce que tout ceci signifie…

Phaïtos claque alors à son tour des doigts, et durant un très court laps de temps, les fantômes reprennent vie. Mon vieil elfe vert me regarde, l’air paniqué, en criant mon nom, que je n’entends pas dans le tumulte de hurlements qui naît à ce moment. Andelys aussi, crie, comme tous les autres. Ils semblent souffrir, ils semblent nous appeler. Ils semblent vouloir sortir de ce monde affreux. Puis, le Dieu claque à nouveau des doigts, et les morts se rendorment, et reprennent leur apparence fantomatique. Lentement, une larme coule sur ma joue. J’ai compris ce que Phaïtos attendait de nous avant même qu’il fasse un signe de la main pour nous demander d’en choisir un, parmi tous, qui retrouvera la vie.

Ce cadeau est le pire qu’il pouvait nous faire. Pour une vie sauvée, nombre d’espoirs détruits. Quelle torture que ce dilemme qui s’offre à nous. Je les regarde, tous, et dans mon cœur, je sais que mon choix est déjà fait.

Le vieil elfe vert qui m’a élevé a lui-même choisi de mourir, après une trop longue vie sur terre. Il désirait rejoindre le repos éternel, après une existence immortelle. Il désirait se reposer. Et il ne veut sans doute pas revenir à la vie, même si de toute mon âme, je souhaite le remercier de tout ce qu’il m’a appris. Non…ça n’est pas lui que je choisirai, mais bien Andelys, notre compagnon mort trop tôt, celui qui s’est injustement sacrifié pour moi, pour nous sauver. À la main, je tiens sa hache dorée dont le métal, d’une impulsion des deux prêtres, s’est teinte de noir, comme chacune de mes armes.

Je regarde les autres. Ils semblent fortement marqués par ces cruelles retrouvailles, et je sais intérieurement que leur choix sera moins aisé que le mien. Alors que je les regarde, mon regard tombe sur Cheylas, qui toise avec envie d’un elfe mort, sans doute un ancien amant, et là, une idée jaillit dans mon esprit. Je m’approche vivement d’elle et la saisit par la nuque, me servant de mes doigts comme d’une pince. Elle gémit sous la douleur que je lui inflige, et profitant de ça, je mets l’impulsion nécessaire dans mon bras pour l’envoyer tomber à genoux devant le maître des Enfers. Gonflant mon torse et prenant mon souffle, je regarde alors Phaïtos droit dans les yeux, avant d’énoncer une voix claire une proposition.

« Seigneur, vous qui avez pouvoir sur tout ici, écoutez le marché que j’ai à vous proposer. J’ai cru remarquer que vous teniez les traîtres et les parjures en honneurs ici. Daulandi en a été la preuve morte-vivante. Et bien en voici une autre que vous pourrez honorer si vous acceptez ma proposition. Vous nous offrez une vie, et nous l’acceptons avec honneur et gratitude, mais permettez moi de vous offrir cette traîtresse, sa vie, son sang, son âme en l’échange de la résurrection d’un autre de ces êtres que vous nous présentez… Acceptez, seigneur, je vous en conjure. »

Puis, je me tourne vers mes compagnons, un peu dépité par ce que j’ai à leur dire.

« Amis, écoutez moi. Nous devons sauver Andelys de cette mort qu’il n’a pas méritée. Nombre sont ceux et celles qui ne l’ont pas méritée, certes, mais lui, on lui a arrachée alors qu’il nous sauvait. Sans lui, nous serions certainement tous morts à l’heure qu’il est. Il est brave et vaillant. C’est un homme de cœur et d’honneur, et il mérite la vie, une seconde chance. Par sa hache, et son souvenir, comprenez-moi. »

Je les regarde tour à tour avant de reporter mon attention sur la divinité, afin d’accueillir sa réponse… Sans que je m’en sois aperçu, mes mains se sont mises à trembler. Cheylas, elle, n’a pas bougé. Elle est toujours agenouillée devant Phaïtos… Après tout, sa mort n’est que méritée, et puis, elle sera sans doute contente de retrouver son elfe chéri, qu’elle semble tant admirer…

_________________
Image
Image
Image



Haut
 

 Sujet du message: Re: Chapitre 9 : Destination finale
MessagePosté: Sam 17 Sep 2011 16:44 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Dim 26 Oct 2008 16:27
Messages: 39606
GM13 a écrit:
Un mince sourire nait sur Ses lèvres alors que Cheylas t'insulte de tous les noms possibles et imaginables. Soudain, elle te colle un violent coup de pied dans le genou gauche alors que tu te retournais vers Phaïtos.

Blessé, tu tombes à genou, aussi bassement que Cheylas. Il vous toise du regard, toujours morbide. Son sourire disparait soudainement, comme excédé.

Les deux prêtres se tournent alors vers les spectres et claquent des doigts. Dans un affreux hurlement, l'elfe vert disparait dans une gerbe de flamme, ainsi que l'elfe que regardait Cheylas.

Se retournant vivement vers toi, elle t'hurle dessus et essaye de te tapper violemment après avoir lâché ses deux dagues. Mais tu retiens ses poignées sans difficultés, elle est à bout de force.

" Salaud, salaud, comment t'as pu me balancer comme ça. Comment... Regarde ce que tu as fais... Mon Fimac. Regarde ce que tu lui as fait ! Ho..."

Elle pleure et se laisse tomber contre toi sans continuer à forcer sur ses poignées.

" Je voulais pas vous tuer. Ni toi ni Sel.."

Tout à coup, le rouquin se jette au sol, près de vous et prend Cheylas dans ses bras. Il la serre contre lui, le visage baissé, posé sur son crâne. Il te porte ensuite un regard haineux. Il n'a visiblement pas apprécié la proposition que tu Lui as faite. Cheylas se laisse faire, totalement désorientée.

Elle reprend alors.
" Si je ramenais une carte, ils épargneraient les habitants de Lebher... Que vaut la vie d'un ami contre celle d'une ville entière ? "

Seldell reste figé, les yeux écarquillés. A demi-voix, il demande :
" Tu m'aurais sacrifié pour... Lebher ? "

Visiblement sous le choc, des larmes commencent à couler, sans qu'il relâche pour autant son étreinte contre Cheylas.

_________________
Image
Image
Image



Haut
 

 Sujet du message: Re: Chapitre 9 : Destination finale
MessagePosté: Sam 17 Sep 2011 16:44 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Dim 26 Oct 2008 16:27
Messages: 39606
Lothindil a écrit:
Le combat s'achève pour tous, je suis toujours prostrée et à moitié délirante de fatigue et de douleur. Je n'en peux plus, pour la première fois depuis que j'ai quitté mon chez-moi, je n'ai plus qu'une seule envie, retrouver la chaleur de mon foyer naorienne, au coeur du domaine royal.

"Yuimen, Yuimen, Pourquoi m'as-tu abandonné?"

Le sol se met alors à trembler, comme répondant à mon appel. Je me redresse difficilement, cherchant à comprendre ce qui se passe. Les corps et la faux s'évaporent avant d'être soufflé comme une brise, me faisant rire comme une démente en songeant à notre "chute" de cheval et au regard du gosse alors.

Autour de nous, les gradins, ou ce qu'il en reste, tremble et semble descendre par à-coup. Le nécromancien et ses deux prêtres se rapprochent du sol et de nous. Je me redresse tant mal et me mets sur mes jambes. Préférant être debout que coucher en ces lieux. Je me traîne jusqu'à mon arme que je sers dans mes poings épuisés. Soudain, une brillante lumière nous aveugle totalement. Quand la vue nous revient, nous sommes à nouveau au lieu de pentacle, les arbres toujours en feu.

Nous sommes tous là, tous ceux qui ont pris pied sur la seconde île, à l'exception d'Andélys, le barbare. La tête en l'air semble vouloir nous maudire ou vouloir nous attaquer. Les deux prêtres et l'homme sont là aussi. Ce dernier lève la main et pointe la tête rouge. La tête rouge, gémis et semble souffrir. Pour ma part je tremble de toute part, mes yeux fixés sur cet être étrange habillé tout de noir.

(Lothi... Vous êtes réellement en enfer.)
(En enfer... Tu veux dire que...)

Je n'ai pas le temps de finir ma pensée qu'un bruit monstrueux me tétanise et me paralyse. La face rouge éclate littéralement et les pierres choient vers nous. Un ciel clair, bleu, et sans nuage apparaît à la place de la tête. Mais mon regard est toujours fixé sur l'être en noir qui semble attiré les bouts de rocher. Une boule de magma se forme en lévitation à coté de son doigt toujours tendu. Dès que tous les rochers l'ont rejoint, il pointe la boule vers nous.

Dans un reflexe aussi fou qu'inconsidéré, je me roule pour me protéger des éclats, un bouclier de plante se forme alors autour de moi avec les branches encore enflammées des arbres. Je vois la sphère qui se change alors en un symbole que Lirelan interprète instannément:
(Phaïtos!!!)

Consciente de la folie que je fais, je me redresse, mon bouclier vert me semblant si fin face à un dieu. La sphère éclate alors et tels des flèches mortelles, se dirige vers nous. Un bouclier se forme en supplément du mien, tandis que je sens les fluides de Yuimen glissés dans mon corps. Sous le choc, je recule d'un pas, tellement la confrontation est puissante tandis qu'un symbole brille sur mon bouclier, un arbre simple sur fond d'un triangle.

"Yuimen.... Comment ai-je pu douter?"

Les deux prêtres claquent des doigts tandis que la situation s'apaise. Je n'ai pas le temps de voir les autres qu'une âme me regarde tristement.

"Père.... non... héramë..."

Le sentiment de détresse de Lirelan se répercute sur moi. Je tremble de tout mon corps en contemplant le dernier de celui qui m'était proche que j'espèrais en vie. Je tombe à genoux en larmes, c'est impossible, pas lui... Ainsi mon rêve était vrai, il est bien mort.

"Père... Pas toi..."

Je tremble de tout mon corps, à la limite du désespoir, sans doute sous le regard mesquin de Phaïtos. Phaïtos claque des doigts et les âmes semblent reprendre vie. Leur hurlement me rappelle la douleur qui envahit le corps au retour des comas. Phaïtos, dans un nouveau claquement de doigts, les fait retomber dans leur sommeil mortel. Phaïtos nous regarde alors, nos yeux se décroche des morts et rejoignent ceux du Dieu. D'un geste simple, il nous fait comprendre qu'on ne pourra en sauver qu'un.

Cromax propose à Phaïtos d'échanger une seconde âme contre Cheylas. La situation dégénère très vite et deux âmes disparaissent.

(Ne t'emportes pas, Lothi... Tu perdrais ton père.)
(Je n'ai plus la force, Lirelan... Je ne combattrais pas.)

Je souris tristement et me relève une nouvelle fois. Mon regard se plante dans celui du maître d'armes Sindel.

"Ne me demande pas ça, Cromax. Je ne sacrifierais pas mon père, je ne sacrifierais pas mon sang pour quelqu'un qui n'est que presque rien pour moi. C'est mon père qui me regarde..."

_________________
Image
Image
Image



Haut
 

 Sujet du message: Re: Chapitre 9 : Destination finale
MessagePosté: Sam 17 Sep 2011 16:44 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Dim 26 Oct 2008 16:27
Messages: 39606
Lelma a écrit:
Daulandil ne peut contenir l'attaque monstrueuse du Shaakt. La combat est bref, se finissant par la mort, encore une fois, de Daulandil dans un déluge d'énergie qui nous impressionne tous. la vague d'énergie passant par l'ennemi, parvient même à démolir une partie du colisée ! La poussière est partout, brûlant nos yeux. Nous ne voyons même plus l'autre groupe, soudain le sol gronde et tremble. L'arène ne bouge pas mais les gradins descendent peu à peu.

Une lueur nous aveugle, on se retrouve tous, côte à côte sur le pentacle de la dernière fois. Hagard je regarde les autres qui n'ont pas un état plus brillant que moi. Seyra se serre à moi, peu rassurée. Autour de nous des arbres brûlent, ajoutant à l'ambiance glauque. L'homme des gradins s'approche de nous, entouré par deux sortes de prêtre. Je ne suis pas du tout rassuré par leur approche. Il pointe du doigt le ciel, par réflexe je suis du regard. Le visage rouge est là, mais dans un air des plus menaçants, crocs apparents, yeux exorbités, très menaçant. L'expression change tout à coup, se tordant de douleur, il lâche un horrible gémissement grave puis explose en un vacarme assourdissant dispersant des énormes blocs de rochers dans le ciel, tombant vers nous. La tête laisse place à un ciel clair, sans nuages. Les rochers tombent mais petit à petits sont déviés d'une trajectoire normale pour tous se regrouper et s'arrêter au dessus de l'homme qui pointe toujours son doigt vers le ciel. Ils se fusionnent alors, se réduisant en une boule de feu liquide, tournant, se réduisant à une dimension à peine plus large que mon avant-bras.

Il pointe alors le doigt vers nous, la sphère devient un symbole inconnu. Je sens une force m'habiter, que j'avais perdue depuis le passage de la porte maudite des dragons.

(Le symbole de Phaïtos !)

Aakia est de nouveau liée à moi, c'est elle que je sentais... Mais serais-ce...

(Le Dieu des Morts, le Gardien des Enfers ! On est aux Enfers aussi invraisemblable que ça soit !)

(Ce qui implique, que nous soyons morts... On s'en doutait depuis un moment, mais c'est terrible !)

Choc et brûlure, un symbole m'a atteint à l'épaule gauche et a marqué la chair. Sur l'impact nous sommes tous touché, mais je remarqué que trois personnes n'ont pas été marqué, la druide, Bogast et Seyra, chacun protégé par un bouclier et un symbole différent.

(Au moins on a la confirmation directe là !)

(De quoi tu parles ?)

(J'arrête la, on est en face d'un Dieu... Capable de lire nos esprits ! Je crée un brouillage et des souvenirs, à plus tard Lelma !)

Mon épaule me brûle, j'ignore à quoi ressemble ce symbole, mais il me fait déjà mal. Les deux sortes de prêtres claquent des doigts ensemble, faisant apparaître des âmes. Je suis sous le choc. Je murmure doucement "Non... Ce n'est pas possible"

Mes poings se crispent, la douleur inonde mon esprit, c'est impossible ! Tu ne peux pas être là, ton souvenir me vient, comme une autre vie passée à tes côtés. Nayla... Que fais-tu là du mauvais côté ? Les larmes coulent et baignent mon visage, nettoyant la poussière, brûlant mes yeux. Une boule de fer en fusion prend mon ventre et le détruit. Je ne voit que toi, comment ais-je pu te laisser seule ? Que c'est-il passé ? Il y a déjà un an que je suis passé sur Yuimen, tu devais être en sécurité... J'ai été négligeant... Nonnnnn !!! Non je ne peux pas l'accepter, c'est impossible et injuste ! Pourquoiiiiii ?

Sentant ma détresse je sens une petite main prendre la mienne et la serrer.

(Père, tu as donc quelqu'un parmi ces âmes...)

(Ma Seyra... Oui... Celle que j'ai laissée de là où je viens... Je ne savais pas... C'est ma faute !)

(C'est l'humaine donc... Elle est belle...)

(Elle s'appelle Nayla, je l'ai rencontré dans mon ancienne ville. C'est un amour fou, passionnel...)

(Je comprends papa, accroches-toi, c'est terrible de perdre un être cher. Elle aurait fait une bonne maman j'en suis sûre !)

Le Dieu claque des doigts et les âmes reprennent forme, un instant fugace, un instant d'éternité où nos yeux se croisent, cherchant à comprendre ce qu'il a pu se passer. Toute la peine du monde se lit dans mes yeux, mais tout ton amour se lit dans les tiens. Je n'ai pas le temps de te dire quelque chose que déjà le Dieu t'a repris sous forme d'âme. Je suis attiré par le Dieu, le regardant dans les yeux. Il point le chiffre un de ses doigts et désigne les fantômes de manière circulaire.

Les prêtres tendent les bras, paumes face à nous. Nos armes changent, et deviennent sombres. Il est évident que nous devons faire un choix...

Cromax fait une terrible erreur en jetant Cheylas au pied du Dieu et l'échangeant contre une âme. Une terrible scène se déroule tandis que je ne peux m'empêcher de regarder le fantôme de Nayla. Finalement le Dieu les punira, en supprimant deux des âmes, que je comprends être des proches des deux. Cheylas explique alors pourquoi elle nous a trahi, Seldell est bouleversé mais la serre dans ses bras. C'est à ce moment que je sors de ma torpeur, de mon choc initial. Je vais alors avec Seldell et Cheylas.

"Tu t'es expliqué Cheylas, c'est fini, je ne t'en veux pas, tu as fait ce que tu as pu pour les tiens. Soit forte ! Seldell occupes-toi en bien !"

Puis me tournant vers Cromax. "A quoi pensais-tu ? N'as tu pas aimé cette femme elfe ? Vois ces fantômes, parmi eux il y a cette jeune humaine, elle s'appelle Nayla. Je l'aime comme jamais je n'ai aimé. Et pourtant je ne sacrifierai aucune vie pour cela, même si on a tenté de me faire du mal." Les larmes coulent toujours, mais je reste digne.

Le Shaakt fait alors l'impensable, sacrifiant la vie de sa moitié dans l'intérêt de tous. Quelle épreuve terrible. La druide n'en démordra pas, son père est parmi les âmes. Une autre personne que je ne connais pas puis le barbare qui nous accompagnait. Il était donc bel et bien mort... Pourtant un seul d'entre eux pourra s'en sortir. Je ne peux pas laisser ma Nayla.

(Lelma, un détail... Les mondes des vivants et des morts sont spécifiques à chaque monde... Ce qui implique...)

(... Je comprends ! Aakia tu es une génie !)

Oui j'ai compris, désolé Nayla mais je ne peux pas te prendre. J'espère te retrouver sur Asflhon et que tu sois en vie, tel est ce que mon coeur désire. Je prends la parole :

"Noble Phaïtos, Gardien des Enfers, mon coeur désire ardemment retrouver ma moitié, mais pourtant je dois te demander de ne pas la choisir."

Je n'en dit pas plus, très impressionné de parler à un Dieu. Je recule de quelques pas, me plaçant au milieu de mes compagnons qui semblent atterrés par l'enjeu. Comme le Shaakt j'ai préféré renoncer, mais gardant l'espoir qu'Aakia ai raison. De toute façon désormais je connais le chemin, je devrais accompagner un ami qui cherche sa femme depuis des années...

_________________
Image
Image
Image



Haut
 

 Sujet du message: Re: Chapitre 9 : Destination finale
MessagePosté: Sam 17 Sep 2011 16:45 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Dim 26 Oct 2008 16:27
Messages: 39606
Daio a écrit:
Je ne sais pas si je suis simplement inconscient ou totalement mort. Je suis dans le néant, il fait noir, je ne vois rien du tout, je suis perdu dans les ténèbres. Je me sens complètement vidé de mes forces, je ne peux même pas bouger le petit doigt pour savoir si je suis toujours en état de me déplacer. Je me mets à rire tellement je trouve ma situation désespérée. J'ai complètement réduit Daulandil a l'état de cendre, au moins mes compagnons n'auront pas à le finir.

(Ce Rana Slash était le plus beau que j'ai fais.)

J'essaye encore de dégager mon énergie comme je l'ai fais précédemment mais je suis dans l'incapacité de la concentrer. Je suis vraiment dans un état critique. Je vais sûrement perdre la vie et rejoindre le royaume de Phaïtos à tout jamais.

Soudain je ressens une douleur vive dans mon épaule gauche, la douleur se répand sur la largeur de mon articulation. Je brûle, ma chair brûle, je rouvre les yeux et pousse un hurlement de douleur. Je suis encore vivant sinon je ne verrais pas de nouveau la couleur du ciel. Puis la douleur disparaît, je regarde mon épaule et peux y voir la marque du dieu de la mort.

(Me voilà marqué par le dieu de la mort, je n'appartiens à personne moi.)

Quand je regarde autour de moi, je peux voir tout mes compagnons qui sont debout, je suis encore allongé sur le sol. Mais le lieu a changé de place, nous sommes sur le pentacle, des arbres brûlent autour de nous. Je peux voir à ma grande déception que Cheylas est aussi parmi nous.

J'essaye de me relever mais en vain, je n'ai pas encore récupéré assez de force pour me redresser. Je vois, du moins je suppose qu'il s'agit des prêtres, car mes yeux ne semblent pas vouloir tout me montrer, claquer des doigts de façon simultanée. Ma vision reste un peu flou quand une lignée de personnes fantomatiques apparaissent. Ma vue reviens progressivement et là je suis pris de stupeur.

Je resserre ma main en raclant le sol, une poignée de poussière dans la main, les larmes me montent aux yeux quand je découvre un visage que je ne pensais plus jamais revoir. Je me relève avec d'énormes difficultés, je plante mes lames qui sont toujours aussi résistantes. Je me trouve maintenant debout en appui sur mes lames, tremblant, faible mais debout.

Soudain l'étrange personnage au centre des prêtres claque des doigts à son tour et tous les fantômes redeviennent chairs. Ils hurlent tous, de souffrances ou nous appellent-ils? Je ne peux m'empêcher de hurler:

« FLORAAAAAAA »

Les yeux inondés de larmes, je ne sais pas quoi faire, je ne peux pas avancer tellement je suis faible. Puis l'homme reclaque des doigts et tous redeviennent fantômes sans faire un bruit maintenant.

« Flora, j'ai compris maintenant qui se dresse devant moi. Il s'agit de Phaïtos le dieu de la mort. Il me permet de revoir ton doux visage mais il me fait souffrir aussi car il vient de raviver le sentiment que j'avais enfermé au plus profond de moi-même, la tristesse. »

Phaïtos nous regarde, je le sens, je ne peux pas m'empêcher de croiser ses yeux. Puis il nous montre le chiffre un et désigne les fantômes.

(Il nous laisse le choix parmi l'un des fantômes, je reconnais bien là un dieu. Un être qui aime faire souffrir les mortels.)
Puis les prêtres tendent leurs bras vers nous paumes face à notre groupe. Je vois la couleur de mes lames virer vers le noir nuit.

(Il vient de transformer nos armes.)

Je regarde Flora dans les yeux, je ne peux plus me décrocher de son regard qui me rappelle tant de souvenirs, tant de tristesse, tant d'amour.

Soudain j'entends Cromax dire:

« Amis, écoutez moi. Nous devons sauver Andelys de cette mort qu’il n’a pas méritée. Nombre sont ceux et celles qui ne l’ont pas méritée, certes, mais lui, on lui a arrachée alors qu’il nous sauvait. Sans lui, nous serions certainement tous morts à l’heure qu’il est. Il est brave et vaillant. C’est un homme de cœur et d’honneur, et il mérite la vie, une seconde chance. Par sa hache, et son souvenir, comprenez-moi. »

Lothindil se trouve plus rapide que moi en disant qu'elle ne peut sacrifier la vie de son père pour un inconnu. Je la rejoins sur l'idée, je m'approche avec d'énormes problèmes, je risque de tomber à chaque instant, de Cromax et lui dis:

« Mon frère, elle a raison comment pouvons nous abandonner quelqu'un de notre famille? Regarde cette elfe noire, il s'agit de ma femme, une personne qui a su faire de moi ce que je suis aujourd'hui. Tu demandes à un être de ne pas écouter son coeur mais d'écouter son esprit, tu te rends compte de ce que tu veux. »

Je regarde Flora et prononce avec les mots drows:

« Désolé mon amour, je ne pourrais pas te sauver aujourd'hui. Je pense que tu comprendra mon geste. Laisse moi te dire:


Tu es victoire,
Tu es gloire,
Tu es espoir.

Je marche dans le désespoir,
Je cours vers toi dans le noir,
Je rampe dans la lueur de tes yeux,
Je vole pour toi dans les cieux.

Je fais parti des martyrs
Qui t'ont regardée choisir
J'ai le plaisir de t'aimer
J'ai la vie pour t'atteindre
»

Je me retourne vers Cromax et dis:

« Je viens de faire la chose la plus immonde au monde mais je le fais car je sais qu'un jour, je la reverrais. Alors Phaïtos fait disparaître ma bien-aimée, je t'en prie. »

Je m'effondre à genoux et murmure

« Je suis un monstre »

_________________
Image
Image
Image



Haut
 

 Sujet du message: Re: Chapitre 9 : Destination finale
MessagePosté: Sam 17 Sep 2011 16:45 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Dim 26 Oct 2008 16:27
Messages: 39606
GM13 a écrit:
Phaïtos sans sourciller fixe le drow un instant. Les deux prêtres claquent des doigts et dans un hurlement, l'elfe noire disparait. Les yeux du Dieu retombent sur vous. Il ne semble pas qu'il patientera éternellement, quoi que lui, ait le temps...

_________________
Image
Image
Image



Haut
 

 Sujet du message: Re: Chapitre 9 : Destination finale
MessagePosté: Sam 17 Sep 2011 16:45 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Dim 26 Oct 2008 16:27
Messages: 39606
Lillith a écrit:
Un tremblement de terre secoue tout mon corps et me pousse à rejoindre la conscience. J’ouvre mes paupières et déguste le spectacle qui s’affiche devant moi. Le bâtiment massif qu’est le Colisée s’effondre, ou plutôt, s’enfonce dans le sol. Mais bizarrement, le terrain ne s’affaisse pas pour autant…

Je prends une position assise, soutenant mon bras gauche pour ne pas faire trop souffrir mon épaule et peux contempler le spectacle. Le bâtiment disparaît dans le sol, emportant avec lui les flots de momies hurlantes. Le balcon où trônait le chef arrive au niveau du sol et laisse celui-ci et ses deux acolytes s’avancer vers nous.

Une lumière vive revient hanter mes rétines, comme lorsque le pentacle avait jeté son aura enflammée sur nous. Et décidément, cela n’est pas sans rapport puisqu’on se retrouve à nouveau sur celui-ci. Quelques arbres brûlent encore sous le joug des flammes infernales, tels des torches géantes illuminant la scène.

Les trois hommes se rapprochent et je peux maintenant les détailler. Celui en tête est blanc comme un cadavre et revêt une expression faciale si neutre qu’on aura pu le croire inanimé. Il porte une tunique noire ceinte par une cordelette de bure à laquelle sont accrochés deux crânes jaunis par le temps. Les deux autres sont visiblement des prêtres masqués, portant de longues toges. Le chef pointe alors son doigt vers le ciel, ou plutôt, vers le visage qui est dans le ciel et que je pensais être le maître des lieux. Son rictus de fureur de nous voir encore en vie se transforme en terreur. Ses traits se figent, comme pris dans l’instant de la pire des tortures, et un gémissement facilement audible parcourt les lieux.

S’en suit une détonation, une explosion immense et assourdissante. Le visage rouge n’est plus. Ce qui le composait s’est émietté et retombe en une série de météorites écarlates. J’ai peur un instant de recevoir ces rocs sur le crâne, mais ils se rassemblent étrangement vers l’hommes aux têtes de mort. Elles fondent en une seconde et fusionne entre elles, devenant une boule rouge à peine plus grande qu’une tête, lévitant juste au bout de son doigt tendu.
Les reflets changeants de ce magma sont hypnotisant, et ils remuent à chaque morceau qui rejoint la sphère parfaite. Au dessus de nous, les nuages ont un gros trou en leur centre, laissant voir le ciel bleu comme une sortie tant recherchée.

Une fois tous les blocs rassemblés, il dirige la boule et son doigt vers nous. Je sens alors une vague enivrante m’envahir. Je comprends immédiatement ce que c’est. Cela m’avait tellement manqué que la redécouverte de cette puissance courant mes veines m’apporte un bonheur immense. Je ferme les yeux et bascule la tête en arrière, laissant échapper un râle rauque de ma gorge. Je sens les fluides parcourent mon corps, lui faisant tant de bien et tant de mal à la fois. Le manque étant vraiment trop gros, et chaque pulsation de froid qui revient fait souffrir mon corps qui n’est plus habitué, mais le renforce son pouvoir, comme auparavant. Remuant mes phalanges, je fais craquer mes articulations grippées par un gel nouveau et sourit en sentant ma magie reprendre sa place en moi.

D’un coup, je sens une douleur lancinante dans l’épaule. La glace n’en est pas la cause. J’ouvre les yeux d’un coup en gémissant et porte la main à ma blessure encore fraîche. De nouveaux stigmates s’y sont rajoutés. Des traces noires brûlant encore mes chairs formant un symbole, de chaque coté de la plaie. En regardant autour de moi, je vois que les autres aussi ont reçu cette marque que nous a infligée l’homme en noir qui nous regarde toujours avec un certain dédain. Seuls Lothindil et Bogast semblent avoir été épargnés.

Les deux prêtres derrière claquent alors des doigts pour invoquer une série de fantômes inertes. Je ne comprends pas le but de ce tour de force, jusqu’à apercevoir la silhouette massive d’Andélys, disparut pendant mon incarcération. Les autres semblent être des proches de mes compagnons, un père, une femme ou autre lien fort. J’écarquille grand mes yeux et cherche activement dans le rang une présence particulière. Mais elle n’est pas là. Je ne la vois pas.

(Où est-elle ? Pourquoi n’est-elle pas là ? Elle devrait être là, au milieu de ces inconnus, tenant mon petit frère dans ses bras et me souriant…)

Le Chef claque des doigts et la ligne funeste s’agite. Tous remuent, crient, nous appellent. Quelques secondes plus tard, Il les immobilise à nouveau par son pouvoir ostensible, puis soulève son index comme pour indiquer le chiffre 1, avant de montrer d’un balayage de son bras le groupe de fantômes. Celui qui ne peut être personne d’autre que Phaitos nous propose la résurrection de l’un d’eux.

Pendant ce temps, les deux prêtres jettent des sortilèges mystérieux qui emplissent nos armes de noirceur. Mon bâton se teinte rapidement, comme si le cristal se veinait de noir, jusqu’à atteindre une opacité dans laquelle on peut perdre son regard pendant des heures. Mais ce n’est qu’un détail face à la proposition de Phaitos.

J’aurais du être désemparé, partager la peine mes compagnons qui vont devoir sacrifier leurs proches pour qu’un seul soit heureux, mais ce n’est pas le cas. Autre chose hante mon esprit. L’absence de ma mère. Cette absence qui est comme une anomalie, un oubli monstrueux ou une punition pour les causes de sa mort.

(Quelque chose cloche, je suis complètement perdu)

J’envisage de demander à Phaitos le pourquoi du comment, mais j’en suis vite dissuadé : Cromax tente un échange fort malin, mais qui échoue face à la sévérité du dieu des Morts qui refuse toute discussion. Ayant pris Cheylas, il l’a présentée comme une traîtresse qui mérite la mort et qui pourrait faire office d’échange contre un second revenant. Rien que pour avoir eu cette idée, j’ai la folle envie de me jeter sur lui pour lui montrer à quel point je l’adore, mais je me contiens vu la situation.

(Je me rattraperais plus tard)

Mais la plaisanterie a valu la perte de l’amant de Cheylas et d’un homme qui devait être le père de Cromax. Le groupe encore un peu figé s’anime bien plus. Seldell va rejoindre Cheylas pour la consoler, Lothindil et De montrent l’attachement qu’ils ont envers leurs proches, refusant la proposition de Cromax de sauver Andélys en priorité.

De finit par se sacrifier, ou plutôt, sacrifier sa bien-aimée et se lance dans une longue tirade pour faire ses louanges avant de l’abandonner à la mort à nouveau. Je commence à être heureux de ne pas avoir ma mère dans ce rang, ne pas avoir à choisir, à sacrifier ma mère ou obliger les autres à perdre les leurs…

Je me remets debout et m’approche pour aller réconforter mon amour. Il vient de perdre une nouvelle fois cet elfe vert, consumé dans des flammes maudites, ce doit être horrible. Je m’agenouille près de lui et le prends dans mes bras et loger sa tête contre ma poitrine, malgré la douleur à l’épaule lancinante.

« Tu as essayé mon amour… Tu as fait ce que tu as pu pour qu’on puisse en ramener le plus… Peut-être… Peut-être que c’est mieux, qu’il aurait souffert de revenir… »

Je tente de trouver des excuses, des mots réconfortants, mais ils me semblent si ridicules que j’ai l’impression de ne pas l’aider. Au moins, je suis là pour lui. De, par contre, est dans un sale état psychologique. Abandonner sa femme ainsi le fait brûler de culpabilité. Je tourne ma tête vers lui pour l’encourager un peu.

« Tu n’es pas un monstre De… Il faut un courage immense pour sacrifier ainsi ton couple pour qu’un autre puisse retrouver le bonheur. Tu es quelque de rare, Daïo… »

_________________
Image
Image
Image



Haut
 

Afficher les messages postés depuis:  Trier par  
Poster un nouveau sujet Répondre au sujet  [ 29 messages ]  Aller à la page 1, 2  Suivante


Qui est en ligne

Utilisateurs parcourant ce forum: Aucun utilisateur enregistré et 0 invités


Vous ne pouvez pas poster de nouveaux sujets
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets
Vous ne pouvez pas éditer vos messages
Vous ne pouvez pas supprimer vos messages

Aller à:  
Powered by phpBB © 2000, 2002, 2005, 2007 phpBB Group  

Traduction par: phpBB-fr.com
phpBB SEO

L'Univers de Yuimen © 2004 - 2016