L'Univers de Yuimen déménage !


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Alors? Quel est le gagant?
Le sondage s’est terminé le Lun 1 Juin 2009 18:11
Anarazel 71%  71%  [ 5 ]
Papouic 29%  29%  [ 2 ]
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 Sujet du message: Concours! "Spleen et Idéal"
MessagePosté: Lun 18 Mai 2009 21:44 
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Ici même s'ouvre un concours opposant Anarazel, le magnifique, et papouic, lepetitminablequ'onvoitpastropla-basdanslefond!

Donc nous avons décidé de comparer nos talents en écriture par une petite compétition, dont les règles sont les suivantes :

1) Tous les textes doivent êtres centrés sur le thème choisi, donc ici : "Spleen et Idéal"
2) Le concours durera une semaine, avec oubli du Mercredi (pour raisons personelles).
3) Obligation de poster un texte par jour. Nous n'écrirons pas le Mercredi, même au brouillon, pour des questions d'équité. Donc il y aura six textes.
4) Les textes postés peuvent être de n'importe quel genre. A la condition d'être rédigés en prose. Les vers sont interdits.
5) Les textes postés doivent faire au minimum une demi-page word et au maximum une page.
6) Tous les textes doivent êtres écrits durant la journée qui leur est attribuée. On ne peut pas ressortir des textes déjà écrits.


Voila! Pour nous départager, nous demandons à tous les yuiméniens qui en ont l'envie, de nous dire leur avis. Cependant, nous vous demandons d'attendre le fin de la semaine et du concours sinon on s'en sortira pas.

_________________


    "Aussi longtemps qu'il existe un endroit où il y a de l'air, du soleil et de l'herbe, on doit avoir regret de ne point y être. Surtout quand on est jeune." Boris Vian


Dernière édition par papouic le Lun 25 Mai 2009 18:11, édité 2 fois.

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 Sujet du message: Re: Concours! "Spleen et Idéal"
MessagePosté: Lun 18 Mai 2009 21:45 
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Premier texte.

Marchant sur la falaise
ou
Entrée dans le spleen


Marchant sur la falaise, vaste pente escarpée, je pense à toi et rêve tes sublimes beautés. Au bord de cette eau noire, sur la rive esseulée, je reste à l'ombre et rêve tes sublimes beautés.

Je pillerai le monde et vivrai dans les ombres, pour pallier à ce manque, ce gouffre si profond, qu'en mon cœur tu créas. Tout au fond de mon cœur, abyssal et maudit, tout au fond de ce cœur, vivent les pires démons. Écoutant tes mensonges, je perdrai toute raison et vivrai dans les ombres, qu'en mon cœur tu créas.

Mais pour toi mon amour j'aurais donné ma vie. J'aurais donné bien plus et j'aurais tout perdu.

Qu'importe, je continue.

Je ne vit que pour toi mais toi tu es partie. Je ne vois que des ombres car je n'ai plus que toi. Je ne vois que des ombres car tu ne m'éclaire pas. Aimée plus que toute autre et pourtant insensible, tu refusais mon cœur sur un plateau d'argent. Lui qui n'attendait rien, sauf peut-être ta joie. Laissé devant ta porte où il pleure son malheur, tu ne le verrait pas, même s'il chantait pour toi.

Et moi, marchant sur la falaise au bord de cette eau noire, resté seul sur la rive, je ne vis que mes rêves, tes sublimes beautés. Reprenant quelque espoir, quelques folles idées, je me lève et puis marche, je marche dans les champs. Ceux qui bordent la mer, que jamais tu ne vis et jamais ne verras. Les vastes champs de roses, où bourdonne le vent. Mais les roses ont fané, et les quelques restantes, belles roses maladives, celles-la même qui restent, sont de bien tristes fleurs. Celles-la sont bien noires, comme le fond de mon âme.

Je reprendrai mon cœur et fermerais la porte. Je fermerai la porte et pleurerai sans bruit. Je finirai ma vie, et pleurerai sans bruit.

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Dernière édition par papouic le Dim 24 Mai 2009 22:51, édité 4 fois.

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 Sujet du message: Re: Concours! "Spleen et Idéal"
MessagePosté: Lun 18 Mai 2009 22:06 
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UN. TRAIT DE FEU


Minuit.

Granites gravés, croix ancestrales, temps arrêté. Dans l'air froid d'un hiver aux blancheurs oubliées sous une voute voilée reste figée une prière ensorcelée, chant grandissant d'ages révolus, psaume envoutant de quelques élus. L'idéal...
Ici bas la hauteur règne en maîtresse sournoise, en éternité rieuse... Elle grave sa joie dans l'immortalité des morts; et son doux cri aux sonorités traîtres n'est que la prière d'endormis rongés de vers. Qui sont-ils? Nommez-les traitres vicieux, viles créatures. Nommez-les rêveurs – délaissés rêveurs. Nommez-les par leur nom : éternels déçus.

Un trait de feu soudain dans la voute envoutée, dans l'immédiat glacé. Une comète d'un age rouge, une étoiles filante : mon cœur... Lames de glaces, fils du temps, brisez-le!
Les tombes surgissent telles des rapaces aux ailes ouvertes, plumes de granites noirâtres, de marbres innocents – les croix des morts, dans l'obscurité brûlée par l'ardeur de ma flamme rageuse...

La grande alchimie du cycle solaire enfin peut commencer, s'éveiller une fois de plus, rugir de son cri aux milles facettes, aux milles semblants, espoirs centenaires, volontés brisées sans cesse répétées...
Je suis l'idéaliste sombre, le triste esprit avorté. Je suis l'agenouillé des espoirs désespérés, implorant la pitié des hommes et des grandeurs. Mon manoir est fait de sables rageurs – mon antre est basse, et chemine vers les cimes. Mais, ô tombes, je ne vise pas les nuages de vos idéaux emportés en enfer, je ne lève la tête que pour le glacier resplendissant de mon sommet – pas pour vos étoiles rieuses.
Ah! Hauteur ricanant : tu es l'idéal inaccessible, tu es le monde des airs, l'univers d'ailleurs.
Ces nuages aux éclairs trompeurs sont vos rêves à vous, immortels décédés!

Mon phénix de pierre, mon cœur brûlant – brûlé de vos images, de vos idéaux – sera l'acteur d'un jour : de l'unique jour de sa vie. Le trait de feu dans la nuit sans lune, la nuit gelée d'un hiver immortel, est le nouvel astre dominant. Il est ma vie...

Les éléments sont là, la formule à prononcer, le pentacle à tracer comme une déchirure sur le sol de l'espoir et du désespoir – sa lame est de diamant. Pour créer, il me faut quatre essences : le chant de l'idéal, les éternels déçus, l'avertissement de la terre, ma sensibilité déchirée.
Écoutez : voici venir le râle du changement, le cri de guerre de ma volonté – Je suis le porte-parole de l'amour de la terre, le tueur des mondes fuyant!

Puis les tombes sont ravalées par l'obscurité de la neige reniée.

Voici mon cœur accomplissant le cycle solaire...

Diverses explications clés & commentaires :
  • L'idéaliste est un éternel déçu selon Nietzsche (à ma sauce). L'idéal (principalement la notion d'outre-monde, dont le Christianisme est selon lui la plus grande démonstration), participe au reniement de ce monde ci-bas concret en projetant l'esprit dans le labyrinthe de la perfection; ce pour échapper aux contraintes, et à la souffrance.
  • Le départage risque d'être dur : on a visiblement pas du tout les mêmes appréciations du thème idéal, à défaut d'un concours pur style...

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 Sujet du message: Re: Concours! "Spleen et Idéal"
MessagePosté: Mar 19 Mai 2009 21:26 
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Second texte :

Mélancolie


J'ai passé les champs noirs où l'on cultive l'Ennui. Marchant sans trop rien voir, je me suis égaré. Les rues vides disparaissent dans le calme torrent de mes pensées. Ces gens là marchent sans me regarder et moi je passe, sans même les aimer.

Qu'aimer ici d'ailleurs, quand elle même est partie? Je continue mon chemin, espérant trouver l'espoir. L'infime espoir qui à l'ombre pâlit.

Mais ces mortes rues vides qui m'apparaissent si sales, si vides, ne vivent plus que dans mes rêves. Tous ils sont partis. Les amis, les amours, les inconnus croisés par hasard. Tous ils sont partis. Ne reste que l'Ennui.

Je m'emmerde. Que dire de plus?

Aucun mot ne saurait décrire ce sentiment de vide. La vie continue mais pas moi. Moi je reste au bord. Sur la rive dévastée du passé. Tous ils sont partis, ne reste que l'Ennui.

Oh terrible amis! Terrifiant amant! Resté sur la rive, assis avec lui, il rit de mon malheur et je reste avec lui. Il me parle à l'oreille des jours d'avant. Ceux que j'aimais, sans trop le savoir. Bien vite passés, ils sont maintenant loin. Loin sur l'océan.

L'océan lointain. Le grand océan. Les vastes prairies, où l'herbe est crevée. La trop vaste mer, de ma mélancolie.

Alors je me lève, le laissant assis seul. Assis sur la rive dévastée. Moi je m'en vais.

Je parcours les rues. Les vastes rues vides. Marchant sans trop rien voir, je me perds dans la tristesse de ces rues, si grandes, si seules.

Au détour du chemin, j'aperçois une silhouette. Elle se détourne et pars mais je moi je ne veux qu'elle. Car cette belle silhouette, ce rayon de lumière, bien trop vite effacé, c'est celui de l'espoir.




Un détail à ajouter, mes textes se suivent. Ils ne sont pas seulement des textes esseulés mais plutôt un enchainement. L'ensemble correspondant à une certaine vison du monde. Avec l'ensemble c'est très net (je crois).

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 Sujet du message: Re: Concours! "Spleen et Idéal"
MessagePosté: Mar 19 Mai 2009 22:12 
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DEUX. L'ART DE LA DESTINÉE


L'aube.

L'horizon d'une plaine découpée par les vents s'enflamme : ma comète arrive, char flambant d'où le cocher solaire brandit le fouet de la volonté. Des dunes surgissent des ombres, du feu enchanteur croissent des contrastes et des couleurs, des plaisirs et des plaintes.
Ici, se rencontrent la mer et la terre; et l'air en artiste divin gonfle ses poumons titanesques : l'inspiration surgit, brandit l'épée de l'esprit créateur.
Le vent, telle est mon inspiration : il vole sur les crêtes des dunes désertiques, il appelle les vagues à s'échouer, à lécher impitoyablement les œuvres passées; sa puissance creuse les steppes et assèche les lacs. Le vent est l'idéal du rêve vécu. Le vent a une mélodie qu'il crie à tout les artistes : vois, par moi, tu grandis l'existence!

Qu'elle est belle cette brise – je l'aime car elle est capricieuse, parfois tempête indomptable, de temps à autre habile danseuse. Elle façonne la terre des instants futurs : elle créé l'age à venir!
Mon cœur sur le char solaire fredonne une nouvelle litanie : inspiration, tu es la part divine en l'homme.

Mes frères – ainsi s'adresse mon cœur aux terres qu'il cultive du vent de son inspiration – brandissez l'épée, soyez la conquête! Qu'importe votre royaume. Votre volonté de créer se nomme guerre et expansion.
Sur les plus hautes cimes, mon vent souffle en rageur guerrier – il espère les ébranler. Montagnes de grandeurs, mon inspiration est encore faible – elle est jeune, mais apprend vite.

Et quel maître – et j'en ai un millier – ne serait déçu de ne voir son élève le surpasser?

Il y a un démon en moi – c'est mon amour de l'idéal. Il est ma déchirure, la déchirure du monde : d'elle sont nées les plus grandes œuvres, les magnificences aux éternels échos!
Ce damné en mon cœur éperdu tient le fouet : il cultive les bourrasques, attise mon vent, pour façonner la terre.
Je ne vise pas les étoiles : seuls les sommets m'intéressent – je brûle de les gravir.

Inspiration, je t'admire, je t'adore... et hais ta bassesse - tu fredonnes, mais je crie sous ton charme : je veux tout être – les steppes rongées, le sable façonné, la mer tourmentée !
Inspiration, par toi seule, je perpétue l'éternel défi, tête basse, regard haut : créer le monde futur. Créer la destinée de l'homme à venir.

Puis l'aube mourante laisse place au soleil naissant.

Voici mon cœur accomplissant le cycle solaire...

Diverses explications clés & commentaires :
  • L'inspiration, socle de l'imagination et du fantasme propre au genre humaine, ne saurait être sans désirs. L'inspiration permet la culture du désir, par images, par créations - elle permet à l'homme de se dépasser, de désirer le désir (Nietzsche).
  • Voyez ici la terre comme la matière brute, à façonner, le diamant à tailler. Voyez-là comme substance qui doit donner l'essence sous les assauts de l'inspiration.
  • Nieztsche disait : Ce que j'aime chez l'homme, c'est qu'il est Transition et Perdition - Moi je dis : La volonté, c'est la guerre et l'expansion (Philosophie personnelle, copyright, "L'Aube, Rouge...").

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 Sujet du message: Re: Concours! "Spleen et Idéal"
MessagePosté: Jeu 21 Mai 2009 22:24 
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TROIS. ON SÈME D'AMOUR AUX QUATRE VENTS


Zénith.

Haut dans le ciel l'étoile dominatrice resplendit, miroir aux milles reflets, espoir aux intarissables pamphlets. Les yeux emplis d'une envie humide, le cocher désireux observe la terre – et pleure.

L'orage approche, nuages terrifiants. Ce monde est un orage – ainsi chante maintenant le vent. Sous le crêpe du ciel aux tons orangés d'ors pourpres gravissent d'un même élan millénaire des cyprès verticaux, dents de la terre aimante tendues vers le ciel.
Sous les yeux rougeoyant de la comète, une rivière s'écoule, paisible marcheuse d'instants éternels. Elle ondule entre les champs qu'elle sépare tel un serpent immortel ayant rongé la terre pour former son corps; et ses anneaux de pierre mangés par des fleurs d'émeraudes et d'argent brillent comme une myriade d'yeux aux pupilles de rouge sang. Leurs regards, reflets et échos du phénix au zénith, sont tournés vers une même arche de pierre transparente qui relie les deux rives – c'est un pont de cristaux et d'améthystes qui sur l'eau tempétueuse s'élève, enchaînant ensembles les deux côtés du fleuve dormant.
Ce pont, le cocher le sait, annonce le changement. Voici : deux êtres illuminés, main dans la main s'y avancement, et leurs doigts entrelacés semblent fusionner d'amour.
Ils sont irréels, absolus : surhumains. Ils sont l'Amour – l'idéal amour.

La comète paraît un instant ne plus irradier qu'une lumière sombre, et une aura mélancolique s'abat alors comme un voile cendré sur les hauts arbres dansants dans le vent : l'inspiration soupire.
Puis d'un même élan de désespoir le ciel se déchire; une eau torrentielle se déverse sur le royaume des absolus que contemple mon cœur. Et mon cœur vit sa propre histoire; il devient double – humain et surhumain.

… Elle que j'aimais, je lui avais offertes les étoiles d'une nuit. Elle, avec qui j'avais passé d'un pas serein sur l'herbe d'une rive du Neckar, je l'avais guidée d'une main depuis le Sentier des Philosophes...
Puis je l'avais embrassée perdu dans la couleur verte d'un jardin de vie...


… Sous les yeux du cocher solaire, les deux amants de diamant s'arrêtent au centre du pont; la pluie ne semble pas les toucher, et sur eux la tristesse du monde fond pour combattre leur bonheur.
C'est les yeux humides que leurs bouches se rejoignent en un ballet de douceur et de paix...

… Puis nous étions repartis vers les cris de la cité, traversant riant le pont ensommeillé. Plusieurs heures durant les tourments du ciels ne nous avaient quittés, gardiens menaçants qui dressaient leur épines ombrageuses contre les étoiles.
Et tout avait éclaté en même temps : les rires, les éclairs, et la pluie...


… Un instant, millénaire vient de s'écouler. Le monde entier y respire encore, et jamais l'écho de celui-ci n'aura de cesse d'être chuchoté. L'eau s'embrase, et brûle le pont – les deux êtres l'ont franchi.
Il s'écroule, et les perd...

Ainsi commence le déclin du phénix.

Voici mon cœur accomplissant le cycle solaire...

Diverses explications clés & commentaires :
  • Néant.

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Dernière édition par Anarazel le Lun 25 Mai 2009 09:36, édité 4 fois.

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 Sujet du message: Re: Concours! "Spleen et Idéal"
MessagePosté: Jeu 21 Mai 2009 23:09 
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Troisième texte

Envol


C'est en marchant au bord de l'eau, sous les lourds nuages, que je me libère de mon fardeau.

L'Ennui me suit comme une ombre. Je marche pour l'oublier, mais il est là. Comment oublier un fantôme? Mais c'est en marchant au bord de l'eau, sur les débris d'un monde en ruines, sous les lourds nuages noirs, que j'espère.

Les jours s'enchainent sans laisser place à la joie. Chacun vit son malheur sans voir le reste. Je marche au milieu de ces rues en ruines, au bord de l'eau, sous les lourds nuages noirs, mais j'espère.

J'espère car je sais qu'elle est là. Je l'ai vu quelques fois, je l'ai même parfois suivi. Et même si jamais je ne l'ai rattrapé, je sais qu'elle est là. Je sais qu'elle attend. Elle.

La délicate silhouette de l'espoir.

Au milieu de ces ombres sales, de ces rues qui sillonnent un monde en ruines, de ces maisons vides, de tout ce bordel qui s'agite en tous sens sans aller nul part, je sais qu'elle est là. Et en marchant au bord de l'eau, sur ces ruines infâmes, sous ces lourds nuages noirs, je cherche un simple signe. Le moindre signe.

Je refuse l'Ennui qui me tente et m'enivre. Je le chasse, et je sais qu'il revient, mais peu importe, je le chasse encore. Je cherche un signe. Un simple signe.

Au détour de cette rue? Ou derrière cette haie? Elle est quelque part, et je cherche.

Enfin je la trouve. Enfin elle ne fuit plus. Je m'avance et l'embrasse, je me perds dans ses bras comme elle m'emmène au loin. Et les champs de l'Ennui ne m'inspirent que mépris. Les rues vides se remplissent à nouveau. Et mon cœur s'ouvre au monde, ce monde nouveau qui n'a pas changé.

Je vais avec l'espoir, où qu'il m'emmène. Je le suis, vers ces hauteurs magnifiques qui brillent au loin.

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 Sujet du message: Re: Concours! "Spleen et Idéal"
MessagePosté: Sam 23 Mai 2009 00:34 
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QUATRE. OMBRE PENDUE


Couchant.

Un vide immense, un néant noirâtre, une seule couleur : l'absolu.
Sur son char solaire le cocher a les yeux fermés, emplis des larmes salées de passés révolus. Inexorablement, il suit condamné au déclin la courbure du monde, et se perd à l'horizon de son age.
Mon cœur n'est pas, et ne fut jamais de son temps – son inspiration est l'instant suivant, toujours recherché dans les condensations de l'intensité éperdue..

Les sanglots agitent mon cœur, et la lumière solaire vacille sous les coups du tourment. Mon empire est énorme et invisible – ainsi chante maintenant le vent qui a façonné ma terre. Ce dernier n'est plus que faible brise paisible... Toute bourrasque de glace, tout ouragan d'imagination ont été ravalés par la nuit éternelle.
Mon inspiration cherchait autrefois à gravir des montagnes au nom de ses convictions et de ma volonté – mais l'amour de mon cœur l'a perdu.
Mon cœur aime l'idéal, et le rêve – mais les rêves sont faits pour êtres vécus rêves et non réalisés. Le cocher solaire relève la tête, et soupire : les rêves exaucés sont les véritables échecs...

Cependant le phénix le sait : son dominateur, c'est l'espoir. Le voici démon enfermé, prisonnier de l'intensité de sa mémoire; l'infini tout entier résonne encore en celle-ci – et pour l'éternité – comme le cri grave d'un gong immortel.

Il y a un démon en moi – c'est mon amour de l'idéal.

La comète disparaît à l'horizon de sa gloire, avalée par les ombres du cercle rougeoyant qu'est la finesses des sphères. L'atmosphère s'embrase de teintes ocres et dorées qui s'étendent parmi les nuages apaisés, les brûlants d'un dernier goût d'espoir désespéré.
Une seule litanie dans l'air – puis l'idéal est mort.

Je le sais mes frères – voici maintenant le nouveau chant de mon inspiration – personne n'échappe à l'idéal et à son courroux. L'idéal est l'étoile rieuse qui domine tout soleil. L'idéal, je l'ai connu, je l'ai vécu, et je porte sa brûlure dans mes souvenirs, la marque sanglante de son fer.

Entendez un dernier chuchotement d'une lumière décidée : la mémoire fait le temps – et le temps est la malédiction de toute conscience. Son fardeau...

Puis la lumière disparaît totalement.

Voici mon cœur accomplissant le cycle solaire...

Diverses explications clés & commentaires :
  • Il existe deux temps : le temps physique (mesuré par toute horloge), et le temps dit "condensation". C'est le temps de l'esprit, celui que mesure votre patience. Nous ne mesurons pas les secondes, nous les accumulons grâce à notre mémoire - c'est ainsi que nous vivons le présent.
  • Rêvé un rêve, c'est également le vivre : c'est s'en libérer.

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Dernière édition par Anarazel le Lun 25 Mai 2009 09:39, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Concours! "Spleen et Idéal"
MessagePosté: Sam 23 Mai 2009 01:31 
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Je sais qu'on est officielement samedi, mais je pense qu'on ne me tiendra pas rigueur d'une heure et demi.

Donc, quatrième texte:

Le « Presque »


Trainé par l'espoir, enchainé à mon rêve, je vais par les chemins, découvrant les merveilles.

Il me tire par la main, m'entrainant toujours plus loin vers les immensités glacées de merveilles sans noms. Vers ces terres fertiles où la vie n'a de sens qu'avec ce bonheur sans égal.

Puis il s'arrête, me laissant au bord d'une route pavée de splendeurs. Je marche sur la route, avançant vers ce but lointain qui n'attend que moi. Mais la route est si belle et ses splendeurs m'attirent. Je quitte le chemin, profitant de ces fleurs délicates et tendres comme ne l'est que l'amour.

Je m'enivre de plaisirs, retardant encore un peu mon exil vers les merveilleuses cimes de l'Idéal enfin à porté. Je sens presque la fraicheur de son murmure à mon oreille. Il est si proche, je le souhaite et le repousse. Je profite de la route comme elle vient elle même à moi.

Et tous ces somptueux plaisirs qui comblent mes désirs valent bien, me dis-je, la splendeur immortelle de ces pics enneigés. Sans me le dire je retarde, encore un peu, la terrible arrivée, la fin de mes plaisirs, la fin de tout malheur. La fin, enfin.

Je ne désire que l'atteindre, je ne souhaite qu'y vivre, mais j'aime la route, si belle, qui séduit par sa paresse. Je reste au bord du chemin, profitant des ombres les plus belles, oubliant mes malheurs anciens, pour ne plus penser qu'à l'enivrante odeur des plus sublimes fleurs.

L'espoir est parti mais qu'importe. Son travail était fait, il ne me sers plus. Je reste dans cet état de « Presque ». Je n'ai pas besoin de plus, la vie est trop douce.

Et je vis enfin.

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Dernière édition par papouic le Dim 24 Mai 2009 22:58, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Concours! "Spleen et Idéal"
MessagePosté: Dim 24 Mai 2009 01:23 
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Je suis encore en retard je sais [:pascontent2:] :D

cinquième texte:

Perdre goût au bonheur.


Les merveilles du mondes ne sauraient suffir à mon insatiable appétit.

Malgré toutes ces rencontres, malgré toute leur splendeur, je me lasse d'elles. Car j'aspire à plus, mais ne saurais l'atteindre.

Finalement j'ai choisi. J'ai choisi les joies simples et les petits bonheurs. J'ai choisi le plus facile. J'ai choisi.

Et je me suis trompé.

Le monde m'appelait et j'ai répondu à ce sinistre cri. Je me suis écarté, volant la pomme, mordant la vie. Profitant de tout et ne donnant rien, je vivais en roi, vivais en tyran. Le monde m'appelait et je suis tombé.

Le piège infernal a refermé ses mâchoires. L'Ennui me rappel à lui, à son médiocre souvenir.

Je plonge alors dans le gouffre amer qu'il tend devant moi.

Ces merveilles si belles n'étaient que leurres, putrides façades à un monde d'Ennui. Désormais de l'autre côté, je regrette l'espoir qui ne me sourit plus. J'ai perdu ma chance et retombe tout en bas. En bas de ce gouffre amer où la lumière ne filtre plus. Les vastes rues vides m'accueillent à nouveau.

Je tremble d'effroi dans le noir glacé de la nuit.

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 Sujet du message: Re: Concours! "Spleen et Idéal"
MessagePosté: Dim 24 Mai 2009 10:12 
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CINQ. RAYONS DECHUS


Minuit.

La flamboyante aura de la comète n'est plus : elle s'est envolée, consumée – seuls les rayons d'ombre d'un astre déchu percent les ténèbres de la nuit accomplie.
Le cocher est résolu, son visage s'est ridé des traits de la reddition macabre, ses yeux se sont vidés de toute vie – l'espoir est mort.

Mon cœur a renié l'idéal. Et il ricane, fou de s'être déchiré et libéré de lui-même. Il ne lui reste que le désespoir – l'espoir cynique...

Le désespoir est devenu son seul amant, et telle une toile d'araignées gigantesques ce dernier lui est visible partout : il le lit dans chacune des œuvres passées, sur les croix sombres qu'il soude à la vie. Il le respire dans ses rêves absolus.
Le démon, cet amour de l'idéal, s'est enchaîné lui-même au monde : il l'a renié, a renié en faire partie. Ses chaînes se nomment chair et os, conscience et esprit.

Pour créer, il me faut quatre essences – pensait-il à l'aube de sa vie :

Le chant de l'idéal – N'a-t-il cessé de le haïr et de l'aimer, et aujourd'hui fermé son esprit aux cris de son cœur?
Les éternels déçus – Il a défié le monde d'une promesse : je serais une nouvelle aube, disait-il. Maintenant, le voici le plus grand déçus, désireux d'oublier ses souvenirs.
L'avertissement de la terre – avant de parler avec sa raison, il a parler avec son coeur, préférant ainsi le feu à toute fluorescence. Seul le feu sait enflammer les terres...
Une sensibilité déchirée – lui qui se voulait pierre, n'est que triste rose fanée.

Et enfin son dernier rugissement fend la nouvelle nuit.

Voici mon cœur accomplissant le cycle solaire...

Diverses explications clés & commentaires :
  • Excuses-moi de poster le texte de hier ce matin, j'ai...pas eu le temps.



Correction sous peu

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Ecrire, c'est tuer, prier, délirer. Pour combler l'écart. Abolir l'Entre. Et n'y parvenir jamais. [Michèle Mailhot]


Dernière édition par Anarazel le Lun 25 Mai 2009 09:42, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Concours! "Spleen et Idéal"
MessagePosté: Dim 24 Mai 2009 22:49 
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Sixième et dernier texte (à l'heure s'il vous plait!) :

Recommencement


Les vastes rues vides ne vivent plus que dans mes rêves. Refrain connu.

J'ai laissé passer ma chance, refusant le bonheur pour prendre l'infinie douleur de n'être rien qu'un homme. Pas même une femme, ni même un chien, rien qu'un homme.

Je retourne à mon errance, à travers les champs où l'on cultive l'Ennui. Je passerais les dunes arides qui retiennent la mer. Je marcherais sur la plage, pleurant tout comme un gosse. Je marcherais sur la plage, pleurant tout mon malheur.

Finalement que faire? Ma chance est passée, je marche sur cette terre, incapable même de rêver. Je continue malgré tout, écoutant la plainte des vagues, étrange échos de mon malheur. Se jeter dans la mer? Nager contre le vent, vers un ailleurs inconnu qui ne sera finalement qu'un autre ici étranger.

Alors je plonge dans l'écume, pleurant tout mon malheur. Je plonge dans les vagues et nage vers le large, pleurant tout comme un gosse. Je nage vers le large, cet étrange inconnu.

Je me retourne alors, observant sur la plage, les vagues qui se brisent. Je regarde vers la plage et soudain je la vois. Elle est là sur le bord, elle s'éloigne sans bruits.

La silhouette de l'espoir, marchant sur la falaise.

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    "Aussi longtemps qu'il existe un endroit où il y a de l'air, du soleil et de l'herbe, on doit avoir regret de ne point y être. Surtout quand on est jeune." Boris Vian


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 Sujet du message: Re: Concours! "Spleen et Idéal"
MessagePosté: Dim 24 Mai 2009 22:54 
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SIX. MORT, J'AIME TE TUER


La fin des temps.

Une tombe de plus a rejoint le cimetière enneigé. Elle demeure là, à contempler les étoiles de son idéal intouchable – elle qui, méfiante, avait voulu les défier.
Le cocher dort pour l'éternité dans sa nuit de glace, en compagnie de ses frères. Son démon l'a condamné, son amour causé sa perte, lui donnant ce qui fut sa seule vie.

L'inspiration ne souffle plus : le vent a fait son dû, et l'être décédé a marqué la terre de ses bourrasques créatives. Lui aussi, à sa part de divin...

L'absolu amour soupire toujours, solitaire dormeur délaissé, impossible rêvé. Et le voyageur solaire s'en est ainsi libéré: il l'a vécu dormant, et l'a reconnu.

Et la mémoire implorante du cocher s'en est allée dans les méandres du néant s'abreuver du passé. Il n'en est plus tourmenté.

Le phénix, cette comète, ce char solaire aux éclats d'ors pourpres somnole sur la tombe de marbre du cocher, de mon cœur délaissé...

A vous maintenant d'accomplir la grande alchimie millénaire, de transformer l'inspiration en divin, de rêver l'idéal intouchable...

A vous de vivre...

Voici votre cœur accomplissant le cycle solaire...

Diverses explications clés & commentaires :
  • A l'heure également.

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Dernière édition par Anarazel le Mar 26 Mai 2009 06:15, édité 2 fois.

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 Sujet du message: Re: Concours! "Spleen et Idéal"
MessagePosté: Lun 25 Mai 2009 18:12 
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Début du sondage!!!

Merci à ceux qui voudront bien nous départager. [:kimouss:]

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    "Aussi longtemps qu'il existe un endroit où il y a de l'air, du soleil et de l'herbe, on doit avoir regret de ne point y être. Surtout quand on est jeune." Boris Vian


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 Sujet du message: Re: Concours! "Spleen et Idéal"
MessagePosté: Lun 25 Mai 2009 19:12 
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Inscription: Dim 26 Oct 2008 15:46
Messages: 13910
De très beaux textes que voilà, on voit que ça sort de l'interieur, miroir de l'âme...C'est assez rude comme concours, de mettre à l'épreuve des choses comme ça qui sont très personnelles, puisées dans ce que vous êtes, et c'est beau à la fois, comme chacun reste fidèle à ce qu'il pense, à ce qu'il est, à ce qu'il fait !

J'ai un penchant pour les écrits de Papouic, un grand penchant, parce qu'il sait me toucher en plein coeur et me faire ressentir des choses avec une finesse grandiose. Je ne sais pas pourquoi, je ne sais pas comment, je n'étais pas en mode correction, mais en mode plaisir de lire, et c'était vraiment... doux.
Un peu plus de difficulté avec tes écrits, Ana, tu le sais bien, ton style très chargé bien qu'extrêmement parlant m'empêche de ressentir : je suis trop dans le monde de l'intelecte, et c'est la raison pour laquelle je n'arrive pas à me laisser couler au fil de tes mots ! Ma foi, je dois quand même te félicité pour cette capacité à allier tous ces concepts les uns aux autres, et à ta façon de réussir à integrer aussi... naturellement, apparement, des figures de styles ! C'est assez impressionnant, et pour ça je ne peux que te dire bravo ! ^^

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