Perchée sur les impressionnantes falaises noires du nord de L’Atha Ust, Caix Imoros domine de ses lugubres tours la mer, la plaine et la forêt environnante. Nul voyageur ne pourrait rester indifférent face à l’aspect à la fois étrange et inquiétant de cette cité. En effet, tous les bâtiments arborent des murs aux angles surprenants, bien souvent penchés et biscornus, découpant le ciel éternellement pluvieux de leur sombre silhouette de marbre noir. Ces édifices à l’architecture chaotique, tenant debout presque par magie (si ce n’est réellement le cas), se retrouvent d’ailleurs partout au travers la région, abritant monstres, nécromants solitaires et guildes occultes.

L’intérieur même de la capitale n’échappe pas à la règle, les voleurs et assassins agissant presque en toute impunité. La ville, déjà dangereuse, l’est certainement beaucoup plus pour les étrangers, haïs de la communauté elfique noire qui domine ce lieu. L’accès à la vaste cité souterraine leur est d’ailleurs strictement interdit.

En effet, une ville parallèle s’étend profondément outre terre, beaucoup plus imposante que celle de la surface, mais aussi plus riche et sécurisée. Ce domaine est celui des prêtresses de la déesse araignée, véritables maîtresses de la ville dont le joug tyrannique et cruel n’est plus à démontrer. La doyenne et ses six grandes prêtresses appliquent depuis des temps immémoriaux une théocratie des plus violentes sur la région, tuant les rebelles à tour de bras et écrasant le bas peuple de lourds impôts même si maintenant, elles sont soumises à la dame noire Oaxaca.

Toutefois, même si la cruauté règne, la ville est plutôt prospère et peu de misère est à déplorer. Cela est sans nul doute dû au commerce très lucratif des esclaves mais aussi des épices rares cultivées dans les contrées avoisinantes. Le port, aménagé en contrebas des falaises dans une vaste crique, voit d’ailleurs son activité monter en flèche depuis quelques décennies.