L'Univers de Yuimen déménage !


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 Sujet du message: Re: La Citadelle des Profondeurs: La Salle d'Esprit
MessagePosté: Dim 1 Nov 2009 06:25 
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Inscription: Jeu 18 Déc 2008 03:51
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(Alors dites-moi, qu’attendez-vous de nous ?)

Question très simple, prononcée distinctement d’une voix assez forte pour être bien entendue, un peu tremblante, mais insuffisamment pour empêcher une nette compréhension. Et pourtant, aucune réponse n’est venue.
Au lieu d’une voix, c’est le grincement d’une porte à ma gauche que j’entends à présent, elle s’est ouverte en fait, pour faire place à sept autres aventuriers.
De ce nouvel arrivage, j’en reconnais trois, tous du vaisseau pirate. Tout d’abord, la rouquine qui n’avait d’yeux que pour un blond à demi-vêtu dont son absence laisse supposer qu’il n’a pas survécu, et puis la pirate sans pitié aux yeux en amandes et le troisième, Pragatt, capitaine sans scrupule et irrespectueux envers son équipage qu’il a abandonné sans se soucier de leur sort.

(Un, deux, trois, ...vingt-cinq, vingt-six, vingt-sept avec moi !)

Nous sommes vingt-sept aventuriers, disparates, mais tout de même nombreux. Pourquoi a-t-il besoin de tous ces gens ?
C’est à ce moment qu’un bruit sourd me sort de mes réflexions : les portes se sont refermées et nous sommes maintenant prisonniers dans cette immense pièce. La cage vient de se refermer et comme des bêtes stupides, nous y sommes entrés de pleins grés.

« Ainsi vous y êtes parvenus… Et pourtant je ne vois que peur et colère dans vos regards et dans vos cœurs. Peur, colère et ignorance… »

C’est ainsi qu’il commence un long discours sur un ton affable où il tente de nous expliquer, appuyées par des images qui prennent forment dans nos têtes, les causes de nos mésaventures et surtout de nous convaincre qu’il n’est pas le responsable de nos malheurs. Il nous signale enfin qu’il était le manipulé et non le manipulateur. Pour terminer, les traîtres qu’il appelle plutôt ses compagnons puisqu’ils n’étaient traîtres qu’envers ceux qui l’ont capturé, se dévoilent.
Chacun leur tour, ils se présentent, mais je ne suis que peu attentif aux bavardages des autres. J’attends fébrilement de connaître l’identité de celui ou celle que ce chat a introduit sur l’Échangeur. Sans quitter des yeux Hallena et Ruméus à tour de rôle, je me demande qui des deux va prendre la parole.
Et c’est là qu’avec stupeur, je vois Shrez s'adresser à nous avec la même hargne non contenue qui le caractérise depuis le tout début de l’aventure.

« Vous n’arrêtez pas de menacer, de maudire le nom du Marionnettiste, alors qu’il est celui qui nous sauvera tous, celui qui m’a moi-même sauvé ! Mathis, t’es insupportable, mais ton esprit logique est clair et net : tu dois comprendre tout ça ! Ruméus, ta prudence t’honore autant que ton courage, mais c’est la peur qui te guide désormais. Quitte-là et redevient le fier soldat que tu étais ! »

(Esprit clair et net. Hum… je me suis mépris à son égard, son cerveau est peut-être plus gros qu’un pois après tout !).

C’est sur un ton calme que je lui réponds :

«Curieusement, je ne doute pas de ta sincérité, tu as un sale caractère, mais… »

J’hésite un peu, mais je poursuis tout de même.

« ...mais tu es droit et aucune fourberie ne t’habite. »

Ces derniers mots ont difficilement émergé de ma bouche, raclant les parois de ma gorge comme s’ils refusaient de sortir. Je n’éprouve aucune sympathie pour cet individu au crâne rasé qui passe le plus clair de son temps à râler et à se battre, mais je me dois d’être honnête, il n’est pas sournois, il est plutôt du genre à foncer tête baissée.

« Pour ton maître c’est différent, il nous a déjà menti, de force certes, mais menti tout de même. Mets-toi à notre place, qu’est-ce qui nous prouve que ce n’est pas encore le cas aujourd’hui ! »

C’est bien la première fois que je parle ainsi à Shrez, aucune animosité, ni arrogance ne se ressent dans mes paroles, un inconnu aurait pu croire que je m’entretiens avec un grand ami. Je le regarde et j'attends patiemment sans le bousculer. Je lui laisse le temps de réfléchir à tout ça. Je fais de même de mon côté, je ne sais plus qui croire, ni que faire.

(Désolé père, mais cet homme, cet animal plutôt, enfin cette chose est plus douée que toi pour raconter des histoires. Alors que je savais pertinemment que tes contes étaient inventés de toutes pièces, je ne sais que penser des paroles de ce nécromant ?)

Croit-il que nous allons boire ses paroles sans lui demander plus d’explications ? Pense-t-il que nous sommes assez stupides pour accepter de l’aider sans lui poser davantage de questions ? Je n'affirme pas qu’il nous a raconté que des mensonges, j’aimerais juste qu’il nous apporte des éléments plus concrets nous permettant de croire à son innocence. Qui peut m’assurer qu’il est le bien et que ses geôliers sont le mal ? Et si voulant bien faire, je libérais le malin?

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Dernière édition par Mathis le Dim 3 Jan 2010 17:25, édité 6 fois.

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 Sujet du message: Re: La Citadelle des Profondeurs: La Salle d'Esprit
MessagePosté: Dim 1 Nov 2009 09:41 
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Mérové gémissait tout bas devant l’état de Rosie. Il ne savait, en tant qu’ours, que faire pour lui redonner la raison qu’elle venait de perdre subitement. D’ailleurs, il ne comprenait pas ce qu’il lui arrivait. Était-il vraiment possible de craindre une chose au point d’en devenir si faible que les muscles refusent d’écouter ? Son jeune visage était si troublé et perdu que même l’animal craignit de la voir s’effondrer d’un instant à l’autre.
Soudainement, plusieurs claquements sonores retentirent et résonnèrent avec une puissance telle que Rosie en sursauta, la faisant même sortir de cet état de paralysie qui l’avait prise, sans pour autant effacer l’angoisse qui l’étreignait toujours. Ce son, c’était les imposantes portes de métal qui s’étaient refermées sur eux les emprisonnant dans cette arène irréelle. C’est les yeux rond, que la jeune fille remarqua l’invraisemblance du lieu dans lequel elle se trouvait et c’est avec encore plus d’inquiétude qu’elle constata la présence de certain de ces pirates qui les avaient assaillit lorsqu’ils étaient tous encore à la surface sur leur navire. Il y avait bien d’autre aventurier, mais elle n’aurait jamais sut dire qui ils étaient par le fait qu’elle ne les avait jamais vu. De toute façon, pour l’instant, ce n’était qu’un menu détail sur lequel la semi-elfe ne crut pas réellement utile de s’attarder alors qu’un être aux grands et sombres pouvoirs se trouvait parmi eux. Elle brulait de comprendre enfin ce qu’ils étaient venus faire ici, pourquoi tant de gens avaient dû mourir.

Elle n’eut plus à attendre bien longtemps puisqu’une voix retentit enfin. La voix vint se répercuter contre les parois résonnant puissamment jusqu’à venir rebondir à l’intérieur du crâne de la jeune fille. Étrangement, elle avait aussi l’impression, alors qu’il était si loin, de voir celui qui s’adressait à elle comme s’il avait été à ses côté. L’image était floue comme elle était claire et Rosie n’y comprit rien à rien. Elle écouta malgré tout et avec crainte, les paroles du marionnettiste et au fur et à mesure que les mots franchissait ses lèvres la demi-elfe sentait ses jambes devenir molles.

( Il ne nous voulait pas de mal, il avait besoin de nous ? Alors pourquoi tous ces secrets ? )

Puis l’humanoïde s’arrêta l’espace de quelques secondes fermant ses yeux aux pupilles verticales pour les ouvrir enfin sur des images qui défilèrent dans l’esprit de Rosie au fil du récit qui leur était compté. Elle revit toute l’aventure passé qu’elle avait vécu, mais expliqué autrement, raconté sous le regard du prisonnier de la citadelle. La jeune fille avait si longtemps crut que le marionnettiste était le coupable que sur le coup elle avait peine à croire à ce qu’il racontait et pourtant, il était si convaincant. Il n’y avait pas à douter qu’il était effectivement enfermé en ces lieux, même que ces fils qui parsemaient son corps, pouvait très bien être des liens le retenant contre son gré.

Puis…


« …Compagnons, rejoignez-moi, et expliquez aux vôtres… »

Rosie se crispa à ces mots.

( Quoi ? Que veut-il dire? )

Pour répondre à sa question un premier individu se démarqua chez les aventuriers, et s’adressa à ses compagnons de voyage en commençant par :

« Je suis le traite que vous cherchiez… »

Ces premiers mots résonnèrent dans l’esprit de la jeune fille.

( Il y avait bel et bien un traite alors. )

Prise d’une nouvelle inquiétude elle dévisagea un à un ceux qu’elle avait pourtant lavé de tout doute alors qu’autour, chaque traite s’avançaient et se dévoilaient au grand jour. C’était sûr que le traite était l’un d’eux et non pas l’assassin. Le marionnettiste l’avait en quelque sorte dit. Ce pourrait-il que ce soit Anarazel? Ou bien Ruméus? Hallena pourrait tout aussi bien l’être. Et qu’en est-il de Mathis? À moins que ce soit… S’a y était vraiment, s’en était trop, Rosie senti t ses jambes céder une fois pour toute. Elle se laissa tomber à genoux, les yeux posés sur…

« Vous n’arrêtez pas de menacer, de maudire le nom du Marionnettiste, alors qu’il est celui qui nous sauvera tous, celui qui m’a moi-même sauvé !... »

( Shrez. )

Un nœud vint se formé dans la gorge de Rosie qui se sentait étrangement trahis. Il s’adressait aux autres hommes qui avaient fait partie de l’équipage de l’Échangeur avec une voix aussi rude qu’il en avait toujours eu l’habitude, pourtant cette fois, la jeune fille s’en trouvait beaucoup plus affectée. Des tas de questions dont elle n’arrivait pas à trouver la réponse s’entremêlaient dans son cerveau et lui déchirait le cœur.

« Rosie… »

À entendre le drow prononcé son nom, celle-ci sentit un frisson la parcourir. Elle plongea dans le regard profond qu’il venait de posé sur elle alors que les mots qui franchirent ses lèvres se firent plus doux et moins sec.

« On n’est pas pareils, mais je crois qu’on peut se comprendre. Je t’apprécie beaucoup, et je serais triste de devoir t’abandonner… »

( Alors ne m’abandonne pas je t’en supplie. )

Elle ne sut le lui dire, mais ses grands yeux verts le traduisaient amplement. Un dernier aventurier se démasqua, cependant la semi-elfe ne fixait plus que l’elfe à la peau sombre, comme si elle était sûre qu’il allait se volatiliser d’un instant à l’autre. La dernière chose qu’elle souhaitait voir arriver. Elle finit tout de même par baisser les yeux sur ses mains pendant que Mathis s’adressait au sois disant traite.

« Curieusement, je ne doute pas de ta sincérité, tu as un sale caractère, mais… tu es droit et aucune fourberie ne t’habite. »

A ces derniers mot, la fille en rouge ne put que ressentir un léger soulagement, aussi petit peut-il être.

( Oui… c’est vrai. il n’est pas mauvais. )

« Pour ton maître, c’est différent, il nous a déjà menti de force certes, mais menti tout de même. Mets-toi à notre place, qu’est-ce qui nous prouve que ce n’est pas encore le cas aujourd’hui ? »

Mathis avait raison. Qu’est ce qui prouvait l’innocence du prisonnier, que Shrez lui-même n’avait pas été manipulé? Qu’arriverait-il si par malheur, plutôt que de venir en aide à un être en détresse, ils libéraient un monstre qui n’attendait que cet instant pour refaire surface. Si c’était une réelle mission de secours, pourquoi avait-il fallut qu’il y ait autant de secret?

« Shrez… »

Commença la semi-elfe d’une voix faible.

« Si les intentions était bonne, pourquoi ne nous avoir rien dit avant? »

Rosie serra les dents, les yeux toujours posés sur ses poings serrés contre ses cuisses, les yeux humides : Elle repensait à l’attaque des pirates et à la mort de l’assassin.

« Les choses se seraient passés autrement. »

Ce n’était pas de la colère qui l’envahissaient mais bien une détresse incommensurable.

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Rosie Skufita
Une Coureuse des plaines semi-elfique accompagnée par l'ours Mérové
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Lvl 12


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 Sujet du message: Re: La Citadelle des Profondeurs: La Salle d'Esprit
MessagePosté: Dim 1 Nov 2009 12:28 
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Inscription: Mar 23 Déc 2008 19:03
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D'autres portes s'ouvraient et de nouveaux aventuriers pénétraient dans cette étrange salle où logeait apparemment le Marionnettiste et ses fabuleux dons des ténèbres... Dans quel pétrin m'étais-je encore fourré ? Ma vie était-elle en danger ? Il n'y avait aucun doute là-dessus, ce monstre de la nature était prêt à déchaîner ses puissants pouvoirs pour nous réduire en cendres... Pauvres de nous ! Notre perte était si proche que j'avais l'impression de la toucher de mes doigts bleutés, de la caresser, de voir en elle une douce brise assassine sur le point de lacérer nos corps tuméfiés. J'exerçais une nouvelle pression sur Santias qui dormait toujours, espérant peut-être le réveiller pour voir ses yeux une dernière fois avant d'être emporté vers le Royaume de Phaïtos. Ses poils, tout comme mes vêtements de basse facture commençaient à sécher, laissant les fibres du tissus libérer l'humidité qui me donnait des frissons. Je me rendis même compte que j'étais en train de sangloter, était-ce la peur ou le froid ? Ce devait certainement être un complot entre ces deux terribles démons qui cherchaient à me faire sombrer dans un puits sans fond.

(Qui sont toutes ces personnes ? Les aventuriers des autres navires ?)

De son côté, Léonid avait l'air de vouloir régler son compte au Marionnettiste, seul bien entendu car il était clair que je ne le suivrai pas... Oui, d'habitude je frappais et réfléchissais après, mais cette fois-ci, la situation était bien différente, nous étions face à face avec un monstre sorti de nulle part, une espèce de chat protégé par des tiges étranges qui flottaient tout autour de lui. Alors, bien que j'aie certains penchants suicidaires, je n'étais pas non plus prêt à perdre ma vie aussi facilement, surtout après ce que j'avais vécu récemment ! Hé oui, mes mots avaient dépassé mes pensées, étriper cette chose informe nous serait certainement impossible... Après tout, nous n'étions que de simples mortels et lui devait être une sorte de divinité tribale aux pouvoirs dévastateurs. Non, je préférais attendre sa réponse comme la plupart des personnes qui se trouvaient en ce lieu. Notre surprise était telle que nous voulions des réponses à nos multiples questions qui avaient commencé à naître dès notre départ de Kendra Kâr. Chacun y allait de sa petite voix fébrile, ébranlée par ce qui s'élevait devant nous, par cette environnement si mystique et terrifiant.

(Ah ! Mais qu'est-ce donc ?!)

Sursautant en m'apercevant que les portes se refermèrent dans un claquement assourdissant, je vis notre adversaire les mains en l'air. Cet être avait certainement dû lancer un sortilège pour nous emprisonner dans sa demeure car bien entendu il n'y avait pas de chemin retour étant donné qu'aucune poignée ou serrure ne permettait de les ouvrir. Nous étions condamnés, cet endroit sordide serait sans nul doute notre tombeau pour l'éternité et ce satané Marionnettiste tirerait les ficelles de nos corps en putréfaction. Comment pouvait-il être aussi immoral et écœurant, nous ne lui avions rien fait après tout, la seule chose que nous cherchions était un trésor, un coffre rempli de pièces d'or et de reliques inestimables ! Tout ce que nous avions trouvé pour l'instant n'était que mort et désarroi... Ah oui ! J'avais oublié cette arme étrange qui avait la capacité de s'immiscer dans mon esprit pour je ne savais quelle raison... Peut-être était-ce un mouchard une espèce de magie qui permettait de lire dans nos pensées et de donner à celui qui les avait forgées une longueur d'avance sur le moindre de nos mouvements. Cette situation commençait à me courir sur le haricot ! Jamais personne n'avait osé violer mes plus intimes pensées, mon moi profond et ce n'était pas aujourd'hui que ça allait commencer !

Pourtant, tout s'enchaina rapidement, délaissant le monde abominable dans lequel je me trouvais, le visage de cette obscure personne pénétra mon esprit. Apparemment, il n'avait pas besoin de l'arme pour venir nous rendre visite de cette manière aussi effroyable. Sa voix était grave, sereine et semblait même un peu chaleureuse... Enfin, ce n'était pas non plus flagrant, néanmoins une personne animée de mauvaises pensées ne nous aurait pas parlé sur ce ton si détaché... Il constatait, comprenait même que nous soyons fâchés contre lui après toutes ces péripéties qu'il avait mis en travers de notre chemin. Je l'écoutais, fixais son visage dans le vague car je ne le voyais pas réellement, seule une projection magique apparaissait dans mon esprit. Il nous expliquait ses motivations, tentait d'apaiser notre rancœur pourtant si fraîche. Bref ! Tout ce qu'il cherchait à faire c'était se dédouaner de tous les crimes commis depuis notre départ du port ! Je n'allais tout de même pas me laisser embobiner par cette étrange créature ! Mais, là encore, je ne pus résister à ses paroles puissantes, il nous fit voyager dans le temps, nous propulsant vers le début de notre aventure et commenta les événements foncièrement mauvais qui nous avaient fait perdre tout notre équipage. Non, ce n'était pas lui non plus qui nous avait propulsés aussi loin dans les profondeurs sous-marines. D'après ses dires, il n'avait pas la puissance requise pour nous conduire en ce lieu... Mais, cela ne me disait rien qui vaille, une personne susceptible de violer nos songes pouvait très bien ensorceler nos navires et nous amener dans cette geôle. Au fond de moi, je doutais, je ne savais plus à quel Dieu me vouer, tant de réponses compliquées à des questions qui me paraissaient si simples au fond. Tout ce que je voulais savoir pour l'instant était la raison de tout ce cirque, pourquoi avait-il besoin de nous ? Sa libération ? Que gagnerions-nous en échange ? De l'argent ? Gloire éternelle ? Immortalité ? Non ! Le prix de sa vie devait valoir beaucoup plus, je sentais déjà que nous allions devoir négocier avec lui pendant un certain temps ! J'espérais tout de même qu'il n'allait pas croire que j'avais risqué ma personne pour le libérer sans rien recevoir, j'étais naïf certes, mais pas imbécile !

Il poursuivit son discours, ses paroles devinrent plus sombres, macabres, il se mit à parler des morts recensés et fit une révélation qui faillit arrêter mon cœur déjà fracturé. Eleth serait donc mort avec l'équipage du Vaisseau-lune ! Cette bestiole cauchemardesque l'avait sacrifié pour que l'on puisse le rejoindre et le libérer ! Alors là, il allait voir qui était Dôraliës, j'étais prêt à déchaîner toute ma haine et ma rage contre cette créature informe et morbide ! Eleth était si aimable, il partageait en partie mes principes, vénérait la nature et la vie qui l'entouraient et ce monstre lui avait tout volé... Je n'arrivais pas à le croire... Et encore ! Cela n'était rien car d'autres avaient dû subir cette sombre magie, chaque bateau avait perdu un être cher... Qu'espérait-il de nous après ça ? Il les avait jetés à l'abattoir ! Je lui ferai regretter toute cette machination foi de Dôraliës ! Mais là, il demanda à ses «compagnons» de nous parler, de nous expliquer certaines choses qui nous étaient encore méconnues... Tout d'abord, ce fut un humain aux cheveux gris qui se révéla à un des groupes, puis ce fut le tour d'une rouquine à une main, ensuite un elfe noir se mit à parler et la chose la plus intense fut Maelan qui s'avança, le traître à notre navire celui qui nous avait mis des bâtons dans les roues depuis le début de l'aventure.
«Oh !» sifflai-je.

Maelan était donc le traître... Mais alors que faisait Fein à fouiner de partout sur le Vaisseau-lune ? Il ne devait pas être très clair, en attendant de comprendre ses motivations, j'écoutais Maelan qui tenta même de me réconcilier avec le Blanc-bec... Qu'il était naïf ! Jamais je ne me lierais avec cette vipère monstrueuse, avec ce charlatan, avec cet assassin envoyé par la Reine pour tous nous détruire ! Ah l'infâme ! Toutefois, je ne pus attendre et regarder Maelan parler, souffrir au fond de son cœur de nous avoir trahis... Enfin c'était un bien grand mot car pour l'instant il n'avait pas tenté de me tuer et avait même fait preuve de courage pour nous aider dans nos péripéties. Mais, tout ceci expliquait bien des choses, j'avais fait de mon mieux pour tirer les vers du nez à cet elfe aux tatouages étranges, pourtant à chaque fois il éludait mes questions, préférant se cacher derrière sa peur de tout nous dire. Je ne savais trop quoi penser de la situation, les événements s'enchaînaient trop rapidement pour mon esprit qui fonctionnait au ralenti. En tout cas, je ne pouvais le laisser face à nous, ceci devait lui être insupportable à en croire par son tempérament habituel :
«Écoute Maelan, nous ne sommes pas là pour te juger, tu n'as rien fait pour nous ralentir dans notre quête, tu ne nous as pas faits souffrir, d'autres plus perfides ont été bien plus détestables. Je sais que mon principal objectif au cours de notre voyage a été de rechercher le traître à notre navire, mais, je ne pensais pas qu'un traître était une personne qui nous aiderait dans l'aventure... Maintenant, en ce qui concerne Eleth, malgré le fait que ce soit dur à avaler, nous devons le laisser reposer en paix. Il n'est plus de ce monde... Par contre, nous avons tous besoin de savoir quel est notre rôle ici. Tu dois nous expliquer... Dans tous les cas, je doute quand même que nous ayons le choix...»

Bref ! J'espérais quand même qu'il n'était pas si sot au point de croire que je le laisserais s'en sortir aussi facilement s'il tentait quoique ce soit contre nous. J'étais prêt à dégainer ma dague au moindre mouvement brusque, ceci déclencherait certainement une mêlée chaotique, néanmoins, je n'avais pas envie de me voir soumis à une créature créée des mains de Thimoros !

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Maître musicien pour vous servir...


Dernière édition par Dôraliës le Mer 4 Nov 2009 13:01, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: La Citadelle des Profondeurs: La Salle d'Esprit
MessagePosté: Dim 1 Nov 2009 14:32 
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Inscription: Ven 24 Avr 2009 21:44
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Localisation: Derrière toi, près à t'arracher le coeur ou à te parler poliment... C'est selon.
Je regarde sans broncher le nécromancien lever ses bras vers le plafond de cette salle immense ou du moins je l'imagine car on ne le voit pas vraiment. Je ne bouge donc pas mais attends avec crainte un puissant sortilège de magie noire que je sais ne pas pouvoir éviter ou encaisser mais c'est dans un sursaut que j'entends la porte derrière moi se fermer subitement. Pris au piège, nous nous sommes tous fait avoir comme des jeunes chevreaux devant un loup particulièrement cruel et c'est avec une certaine crainte que je regarde le marionnettiste dans l'attente de son châtiment. Le fait que l'on soit au moins vingt fois plus nombreux que lui ne compte pas pour moi car il a déjà fait une démonstration de ses pouvoirs sur notre navire et je sais à quel point ils sont puissants. De plus, il est sur son terrain en pleine forme alors que nous même sommes dans un endroit inconnu, pour la plupart fatigué et ébranlé mentalement.

(On fait une bonne brochette de héros tiens!)

L'homme en noir se lance alors dans un long discours alors que je m'attends plus à un sortilège bien placé, étonné et surpris je l'écoute avec attention. Fort est de constater qu'il n'a pas vraiment tort au début car j'admets être terrifié et complètement ignorant des tenants et aboutissants de cette chasse aux trésors qui n'en est peut être pas une. Pour un coup seulement je dois avouer que ma peur dépasse largement ma colère envers cet homme qui nous a mené en bateau dans tous les sens du terme et qui est responsable de la mort de Torald et de nombreuses autres personnes très certainement. Son ton n'annonce pas notre mort et ses paroles non plus ce qui m'étonne énormément, je suis complètement perdu car il semble que ce ne soit pas lui le responsable de nos malheurs bien au contraire.

(C'est quoi ce bordel! J'y comprends rien moi...).

La suite n'est qu'un résumé de ce qui nous est arrivé, à notre bateau et aux autres tandis que l'on apprend que notre véritable ennemi est celui qui retient prisonnier notre marionnettiste. Du moins si on croit tous ce que l'homme noir nous dit car si moi je n'ai pas de problème pour le croire après tous ce qui s'est passé d'étrange dans cette aventure, les autres aventuriers auront surement quelques problèmes à le croire. Je suis bien placé pour savoir que les apparences peuvent être trompeuses en tant que serviteur de la mort et du chaos. Celui que l'on doit aider apparemment demande à ces alliés de se révéler et je ne suis qu'à peine surpris de voir Raek s'expliquer. J'ôte le masque que j'ai remis avant d'entrer dans cette salle et le garde dans ma main qui n'est pas prise par mon arme et tente de rassurer le mage aux cheveux blancs.

Tu n'as pas besoin de t'expliquer pour moi. Je crois cet homme et je te crois toi car je suis bien placé pour savoir que les apparences peuvent être trompeuses. Seulement j'aimerais savoir comment tu as pu rencontrer ce nécromancien, comment il a pu se rendre sur le pont du navire alors qu'ils est soit disant prisonnier et qu'est ce que l'on doit faire maintenant? Et puis où est notre capitaine si celui ci n'est pas le traitre?

Oui je suis près à aider ce prisonnier mais il reste des zones d'ombres dans cette aventure qui pourraient pousser les autres aventuriers à ne pas croire le nécromancien et ces zones que l'on doit éclaircir avant de faire quoi que ce soit. Je me tourne vers Aalys et attends sa réaction avec une certaine appréhension car je crois savoir qu'elle va faire partie des sceptiques ou même de ceux qui ne croiront pas du tout aux dires de l'homme en noir. Seulement je ferais tout pour qu'elle rejoigne mon point de vue car ce serait douloureux pour moi de devoir me séparer de cette jolie demoiselle des montagnes.

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Les dieux sombres sont tout puissants


Antariasi, serviteur des dieux sombres écrasé comme son pendant rolisitique papier.

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 Sujet du message: Re: La Citadelle des Profondeurs: La Salle d'Esprit
MessagePosté: Lun 2 Nov 2009 12:58 
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Localisation: Quête 26 - Cellule n°5
A peine avons-nous fait quelques pas sinistres que la silhouette ténébreuse du Marionnettiste s'agite. Au moment où ce dernier lève ses bras, je perçois une perturbation dans l'énergie magique qui nous entoure, comme s'il avait jeté dans un bassin un caillou et que nous étions pris dans les remous, ce qui me fait frissonner dans ma coquille de métal. Retentissent alors les claquements métalliques et secs des énormes portes de la pièce, perturbant avec fracas le silence de mort qui s'était installé. Je ne peux m'empêcher de sursauter, et m'immobilise soudainement. Aux aguets, je scrute le vaste amphithéâtre qui semble être la destination finale de notre quête. Je remarque du coin de l'oeil qu'en périphérie de la salle gigantesque, à proximité des portes désormais fermées, d'autres personnes sont entrées. Sans grande surprise, il me semble reconnaître quelques visages aperçus sur le port de Kendra-Kâr. On est tous dans le même bateau après tout (enfin, au sens figuré)! Sans grande surprise non plus, j'ai la désagréable sensation d'être pris au piège...

Et je n'aime pas ça, mais alors pas du tout. De sales souvenirs, comme par exemple la captivité d'un siècle, menacent de resurgir. La fureur et la détermination à me venger que j'éprouve n'en sont que décuplées, car désormais, au-delà de ma vie, ma liberté est mise dans la balance, et pour la préserver, je suis prêt à tout. Essayez donc de remettre en cage un ancien prisonnier, et vous verrez qu'il préfèrera mourir que de retourner pourrir en geôle. Et si cette ordure de Marionnettiste essaye de me capturer, je ne reculerai devant rien, absolument rien, pour me protéger. Si je ne perds pas l'esprit avant... Le silence pesant de la salle n'est perturbé que par les chuchotis apaisants d'Aurore dans mon esprit, qui s'efforce de me calmer. Elle sait à quel point la blessure infligée par ma captivité a laissé de profondes marques, blessure à peine refermée et pleine de pus qui menace d'exploser dans un foudroiement de folle douleur au moindre faux mouvement. Le souffle court, figé, je fixe notre commanditaire.

Faisant enfin voler en éclats ce silence qui semblait nous écraser, le Marionnettiste prend la parole. Envahissant aussi bien nos oreilles que nos esprits, la voix sombre de l'anciennement nommé "Visage" résonne avec force dans l'amphithéâtre, tandis que son immonde face s'impose à nouveau devant nos yeux. Je retiens un haut-le-coeur devant ce nouveau viol mental, et m'efforce de me concentrer sur ses paroles, conscient du caractère capital des informations qui nous sont révélées.

Enfin, "capital"... Au fur et à mesure de son discours qui nous fait revivre tous les évènements éprouvants de cette maudite quête, mon esprit critique s'insurge. Est-ce que ce foutu nécromancien nous prendrait tous pour des abrutis?! Croit-il réellement que les failles monumentales de son discours nous échapperaient?! Encore une insulte que le salaud nous lance au visage... Et quand je pense qu'il ose mentionner Eleth et Ergoth... Je n'en crois tout simplement pas mes oreilles! C'est alors que le plus stupéfiant entre en scène: les traîtres se dévoilent! Bouche bée, je vois Maelan (oui, Maelan! Qui aurait pu soupçonner cet elfe si discret et émotif?) se placer devant Léonid et moi, pour nous empêcher d'aller plus loin. Interloqué, je l'écoute nous débiter un discours haché peu compréhensible sur son cas. Il faut croire que son émotivité lui joue encore des tours, même lorsqu'il avoue être le complice de notre bourreau!

Car le discours du Marionnettiste n'en m'a en rien convaincu de son innocence, ou du fait qu'il n'est qu'une pauvre victime prisonnière de ce lieu. Alors, ne tenant plus devant cet ultime affront, je pointe un doigt accusateur sur Maelan, et la voix chargée d'amertume, je m'adresse violemment à l'elfe, ignorant l'intervention bien plus raisonnée de Dôraliës avant moi:

" Vous n'avez pas le droit de parler d'Eleth!! Si ce vaillant elfe est mort, c'est à cause de vous et de votre petit copain! "
Je marque une brève pause avant d'élever la voix, afin que l'autre dégénéré volant puisse aussi m'entendre:

" Vous nous prenez pour des imbéciles? Le Marionnettiste serait prisonnier de ce lieu?! Alors comment a-t-il fait pour aller sur un autre bateau pour soit-disant porter assistance?
Le Marionnettiste ne serait ni responsable de la création des masques, ni de la force qui nous a attirés ici?! Alors pourquoi dit-il que c'est lui qui nous a fait venir ici?! Ce sont uniquement grâce à eux que nous sommes parvenus dans ce piège! Et dans ce cas, QUI serait responsable?
On aurait obligé le Marionnettiste à nous envoyer un rêve terrifiant? Dans ce cas, QUI encore? Son geôlier?! Sa tentative d'évasion serait éventée alors?!
Enfin il est capable d'infiltrer sur tous les navire un complice, de concentrer une magie phénoménale dans cette salle, mais incapable de s'échapper? Incapable de sauver les équipages?
Et puis s'il est prisonnier ici, pourquoi nous a-t-il enfermés avec lui?! S'il a pu actionner les portes, pourquoi ne peut-il pas s'échapper?!

Vous rendez-vous compte de toute l'absurdité de ce que vous essayez de nous faire gober?!
"

Je suis tellement furieux que je me retiens avec peine de planter Vengeance dans le ventre de ce complice inconscient.

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 Sujet du message: Re: La Citadelle des Profondeurs: La Salle d'Esprit
MessagePosté: Lun 2 Nov 2009 20:21 
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Malgré tout le courage que je fais en sorte d’afficher, force m’est de reconnaître que je n’en mène pas large dans cette salle aux proportions démesurées à l’intérieur de laquelle j’ai l’impression de n’être qu’une inoffensive fourmi, et l’impression écrasante d’avoir des centaines de regards inquisiteurs et condamnateurs braqués sur moi ne fait que renforcer cette suffocante sensation d’oppression, comme si la main même de notre persécuteur était resserrée autour de mon cou, prête à le tordre à la manière de celui d’une vulgaire volaille. Il faut dire que le monstre en gravitation sur lequel mes yeux se posent pour se river à chaque fois sur lui de manière obsessive a une telle présence qu’il me paraît évident qu’aucun d’entre nous n’en mène large (pour preuve, Gleol n’a pas pipé mot depuis le début), et si je ne m’efforçais pas de me donner une contenance en continuant à marcher pour m’occuper les pensées sur quelque chose de simple et de mécanique, je crois que je pourrais bien flancher à la manière de cette jeune femme brune que j’aperçois du coin de l’œil, effondrée sur le sol, sa grande lance avachie à la manière un étendard brisé dont les ressemblances avec ma propre mise ne manquent pas de frapper mon imagination comme un funeste présage.
Un moment, une pensée me vient à l’idée, « Qu’est-ce que j’ai fait à Zewen pour mériter ça ? », pensée remplie d’amertume féroce et teintée de désespoir que j’écarte aussi sec pour son aspect peu constructif, mais qui reflète bien le désarroi dans lequel je suis plongé : un jeune Oranien marchant aux côtés d’un aldryde en armure géante au sein d’une pièce gigantesque pour faire face à un serviteur d’Oaxaca surpuissant… la scène est à ce point pathétiquement grotesque que si je n’étais pas à ce point glacé par la crainte, je pourrais bien me laisser aller à ricaner nerveusement en réaction à toutes les tensions auxquelles je suis soumis et qui ne font sans doute que servir les desseins de manipulation de celui qu’on nomme décidément à juste titre le Marionnettiste. A bout de forces aussi bien mentalement que physiquement, c’est littéralement en un baroud d’honneur plus symbolique qu’autre chose que je m’achemine avec autant de droiture que possible, et sans ce cher et vaillant Silmeï à mes côtés, je ne sais pas si je serais capable de m’adonner à une telle démonstration d’esbroufe.

Au passage, il y aurait sans doute beaucoup à faire si nous parvenions à nous entendre avec toutes ces autres personnes qui ont fait leur apparition plus ou moins en même temps que l’escouade du Vaisseau-Lune (quelle théâtralité glauque chez cet être des ténèbres qui tire les ficelles depuis le début), mais il ne me vient même pas à l’esprit de m’arrêter pour essayer d’entrer en contact avec eux pour la simple et bonne raison que je suis excédé : tel un cavalier en pleine charge, mon énergie est dirigée vers cette silhouette sombre et imposante au centre de la pièce, et me détourner de cet objectif ne ferait à mon sens que dilapider mes forces en vain puisque le critique dramatique de la situation ne se prête guère à se concerter pour un plan d’action. Ainsi, à part m’en tenir à mon intention de base qui est de faire payer ce monstre pour ses crimes, je n’ai pas vraiment d’autre idée, aussi continue-je d’avancer avec une angoisse sourde au cœur, flanqué de mon camarade cryomancien qui ne desserre pas les dents non plus, manifestement aussi concentré que moi sur notre objectif.
Cependant, lorsque notre ennemi lève les mains, c’est d’un commun accord que nous observons tous deux un arrêt, sur nos gardes, et de mon côté, je me tiens mon arme brandie en une défense sans doute dérisoire devant ce dont ce cruel sorcier doit être capable dans le registre des prodiges maléfiques. Or, contrairement à ce à quoi je m’attendais, ce n’est pas une déferlante de ténèbres, une armée de morts-vivants ou une vague de décrépitude qui survient, mais la fermeture simultanée de toutes les énormes portes par lesquelles nous sommes passés, prodige non moins saisissant qui manque sur le coup de faire s’arrêter mon cœur de battre face à un tumulte aussi grandiose. Et nous n’avons pas le temps de nous remettre de nos émotions que le Marionnettiste dont l’hideux faciès félin est toujours imprimé sur nos yeux comme une marque impie prend la parole pour un discours qui, je le prévois dès son commencement même, est d’une capacité de conviction saisissante.

En effet, autant dans le choix des mots ou des intonations de sa voix que dans le sujet qu’il aborde, il fait montre de précautions oratoires et d’éléments persuasifs renforcés par la magie dont il fait usage et qui retrace dans nos esprits mêmes le déroulement de nos péripéties, depuis le départ du port jusqu’à notre entrée dans cette salle en passant par l’immersion de notre bateau… tout cela se déroule en une invraisemblable cavalcade d’images qui me laisse littéralement pantelant face à un tel afflux : revivre tout cela, c’est trop, et alors que les visions aussi bien que les mots défilent dans ma tête, je ne peux que rester les yeux exorbités, à moitié incapable de saisir le sens de telles manifestations, ayant déjà suffisamment de mal à ne pas me laisser aller à me boucher les oreilles et hurler pour endiguer une pareille violation de la partie mentale de mon être que j’aurais cru jusqu’ici inviolable et qui se retrouve présentement pénétrée incroyablement aisément par ce pratiquant des arts obscurs de malheur.
Quoi qu’il en soit, lorsque ce supplice de verbiage étourdissant s’achève enfin, ce que je retire d’un tel afflux d’informations est qu’il ne s’agit là que de foutaises ! Oui, des foutaises, des calembredaines, des âneries, des sottises, du pipeautage, des mensonges, des menteries, des craques et des absurdités ! Ce salaud, cet immonde adepte du subterfuge, il voudrait nous faire croire qu’il est parfaitement étranger aux déboires qui nous sont arrivés, ou plutôt, ignominie infâme, nous faire avaler qu’il a été notre allié plutôt que notre ennemi, comme s’il pouvait être un tant soit peu crédible qu’il puisse se décharger aussi simplement des preuves accablantes qui pèsent contre lui ! Un être aussi puissant que lui, avoir besoin de l’aide de nous qui ne sommes littéralement que des grouillots en comparaison de la puissance qu’il est capable de déployer ? Pour exemple, citons simplement sa capacité à s’immiscer dans les pensées d’autrui, pouvoir considérable s’il en est, ainsi que la maestria toute en simplicité avec laquelle il a manié à distance les colossaux ventaux qui servent d’accès à ce lieu duquel nous sommes maintenant prisonniers : si avec tout ça il n’est pas capable de faire quoi que ce soit pour se libérer et a besoin d’aventuriers de petit calibre comme nous, je n’y comprends plus rien !

Toutes ces objections, je m’apprête à les prononcer après avoir fusillé du regard Maelan qui ne se rend pas compte de l’impudence de ses paroles maladroites et teintées d’hypocrisie (volontaire ou non), mais je n’ai pas le temps de dire quoi que ce soit que, comme en d’autres occasions, Silmeï s’est déjà fait la voix de la raison, même si, en l’occurrence, la raison est sans doute trop fougueuse : tonnant, vociférant et crachant, le petit être se fend d’un réquisitoire assassin à l’adresse du meurtrier, certes pas très ordonné, mais diablement convaincant. C’est de tout son cœur qu’il cingle l’assistance de paroles empreintes d’une rage phénoménale qui ne provient au fond que de la tendance naturelle à vouloir bien faire que j’ai pu lui constater, et alors qu’il accuse sans réserve l’odieux criminel, je ne peux que l’approuver de mon silence.
Quand le discours de l’aldryde prend fin, celui-ci est littéralement écumant de fureur, et même si sa carapace de métal le masque à nos regards, il est aisément perceptible par le ton de sa voix autant que par l’attitude qu’il revêt qu’il s’en faut de peu pour qu’il ne se laisse aller à des écarts regrettables à l’égard du pauvre archer tout tremblant. D’ailleurs, il me vient à l’esprit que la timidité de ce bougre d’elfe pourrait fort bien n’être que simagrées, et durant quelques secondes, je le fixe d’un œil noir alors que mon pouce droit se promène doucereusement contre la hampe lisse de mon yari à l’idée que ce crétin mériterait bien d’être sévèrement rossé pour son inconscience. Toutefois, étrangement, contrairement à ce à quoi on aurait pu s’attendre, en fin de compte, une atmosphère de tension aussi considérable ne se retrouve pas à imprégner mon cerveau qui se barde à l’inverse contre de pareilles émanations, me parant d’une dignité aussi froide que possible étant donné les circonstances : au fond, si Maelan est contre nous, qu’importe ? L’important est que nous avons juste devant nous l’homme, ou plutôt l’humanoïde à abattre, l’ennemi public numéro un, et que c’est vers lui que nous devons concentrer tous nos efforts de destruction afin d’accomplir notre devoir de justice, peu importe ce que la réalisation de cet acte juste peut nous coûter.

« Garde ton sang-froid, Silmeï. » Enoncé-je d’une voix étranglée par l’émotion mais bien audible, posant une main ferme et franche sur l’épaule de l’armure, ne pouvant qu’espérer que son porteur ressentira ce toucher amical. « Garde à l’esprit qui est notre véritable ennemi, celui qui ne mérite pas de vivre. »

Ceci dit, j’exécute un demi-tour d’une raideur digne d’un soldat accomplissant son devoir, concluant mon mouvement en me campant bien droit et en faisant claquer le manche de Bushido contre le sol face au terrible nécromancien dont la présence semble menacer de m’engloutir. Le poing si crispé autour de mon arme que mes jointures en blanchissent, je récite mentalement les préceptes de sagesse et d’intégrité Ranaïques, priant avec toute la ferveur du monde la Déesse des Vents de bien vouloir m’accorder son soutien en ces heures plus sombres que jamais, me raccrochant presque avec acharnement à la présence évanescente de l’Empreinte et celle vibrante de l’Ongle. Un moment, je suis pris d’un douloureux haut-le-cœur que je combats aussi bravement que possible, appelant à moi tout mon courage et toutes les forces qu’il me reste pour prendre la parole d’une voix aussi puissante et vibrante de conviction que possible afin de m’exprimer avec rigueur et conviction :

« Fourbe, manipulateur et cruel, ce n’est pas pour rien qu’on vous nomme le Marionnettiste ! » Clamé-je avec vindicte à l’adresse de l’intéressé. « Vous pourriez avoir la décence de montrer votre vrai visage, mais il est évident que tout votre être n’est que masques. » Le regard indéfectible, le ton sombre, je conclus : « Par Rana, quoi qu’il arrive, je ne permettrai pas qu’un être tel que vous perpétue ses forfaits. Que ceux qui vivent pour l’honneur, la justice et la liberté me suivent ! »

Et la lance brandie, à grands pas, résolu, je viens à sa rencontre.

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Léonid Archevent, fier Soldat niveau 11 d'Oranan et fervent adorateur de Rana. En ce moment en train de batailler follement en compagnie d'une vingtaine d'autres aventuriers dans une gigantesque salle contre une humanoïde reptilienne géante au service d'Oaxaca, conclusion d'une rocambolesque quête.

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Dernière édition par Léonid Archevent le Mer 2 Déc 2009 05:41, édité 2 fois.

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 Sujet du message: Re: La Citadelle des Profondeurs: La Salle d'Esprit
MessagePosté: Lun 2 Nov 2009 23:58 
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Très peu de temps après mon arrivée, la silhouette sombre au milieu de la salle bougea enfin, levant ses mains vers le plafond mystérieux … mais ce n'était pas pour entamer le conflit. Non, il voulait seulement nous enfermer un peu plus, comme on cadenasse un coffre dans une salle condamnée d'une maison sans issue.
Je remarquais cependant que les portes de ce coté ci étaient identiques à celle inviolable de la salle précédente.
L'atmosphère se fit plus tendue, si tant est que cela puisse être possible face à un être dont émanait tant de puissance et dont la démonstration de sa force n'avait eu pour but jusque là que de réduire le nombre de ceux qu'ils arriveraient à lui. Il me faisait penser à un serpent qui prendrait le temps d'observer un rat paralysé par le venin, comme pour lire en lui la peur ou l'étincelle de survie, le mouvement inutile d'un être condamné à mourir, sauf que le serpent n'était pas aussi cruel … à la différence de moi ou celui en face. J'étais pour la première à la place du rat qu'on domine littéralement, et je sentais remonter une boule acide dans ma gorge, une once de plaisir amer en imaginant un être aussi puissant réduit en cendre par la force de la bonne vingtaines d'êtres insignifiants qu'on était.

Mais avant d'en finir, il allait falloir subir à nouveau son intrusion. Sa voix ténébreuse résonnait à la fois dans l'immense pièce et dans mon esprit, l'écho d'une présence forcée qui alimentait une haine déjà à son paroxysme. Et quel ne fut pas ma surprise de l'entendre s'étonner d'une voix courtoise à m'en donner la nausée de ne voir chez nous que peur, colère et ignorance. S'attendait-il à passer les prochaines minutes en aimable compagnie, alors que nous venions pas de passer deux jours à subir ordres et attaques d'un ennemi invisible qui se jouait de nous.
Mais la surprise première n'était que les prémices d'une réelle consternation qui grandissait au fur et à mesure de son récit manipulateur. Sa magie me faisait revivre les événements des derniers jours, comme des images mouvantes du passé mais différent d'un souvenir, je revoyais les scènes à travers un œil nouveau, plus objectif, plus froid et minutieux, sans l'altération en bien ou mal de sentiments personnels ; mais il était évident qu'en ne luttant pas contre la marrée de mots et d'images que cet être déversé en nous, nous deviendrions vite ni plus ni moins qu'un corps creux à qui l'on a remplacé la pensée.
Mais cela allait si vite qu'il me fallut tout ce qu'il me restait de force et de concentration pour déloger les mensonges de la réalité, et de saisir les nouvelles données dans leur intégralité. Il ne faisait aucun doute maintenant que notre présence n'était pas superflue, mais je doutais dès le départ qu'il puisse un jour remporter de ma part quoi que ce soit d'autre qu'une lame qui glisserait lentement le long de sa gorge.

Tout n'était que contradictions et insultes. Il avouait avoir été obligé par on ne qui de nous faire parvenir un message à travers un rêve … soit, mais j'avais encore le souvenir de son rire machiavélique, tellement naturel et inconcevable avec le fait de mettre en danger ses "amis" et "sauveurs". Je sentais encore le goût et l'odeur de la bile qui m'était remonté en entendant ce mot, cette doucereuse hypocrisie dite avec tant une telle aisance que j'applaudirais si mes mains n'étaient si crispées.
Il avouait nous avoir fait venir ici, mais il n'était au final ni l'initiateur du courant qui avait mené les bateaux jusqu'ici, ni celui qui avait créé et fourni les masques ; mais alors qui ? Son maître qui l'avait emprisonné ici, celui là même qui si on croit son récit, aurait était l'instigateur de la vague de violence incommensurable sur le port … Il aurait aussi amené nos bateaux jusqu'à sa citadelle en veillant bien sur à ce qu'un maximum de survivant puissent atteindre ses abords et abattent plus facilement les gardiens de la forteresse, et tout cela pour qu'on arrive à bon port et aide celui qu'il emprisonnait. Sans oublier que le seul équipage absent de cette salle était aussi le seul qui appartenait à son maître ; les ennemis arrivaient à destination tandis que ses alliés finissaient corps et âme dans l'océan ? Il nous livrait un discours forgé sur "pas ma faute" mais était-il assez naïf pour nous imaginer tomber dans son énième piège la tête en avant, nous lever et d'une voix unique lui offrir notre aide, sans savoir pourquoi il était là, qui il était, de qui il était ou avait été le serviteur et ce qu'il avait pu faire pour être emprisonné ici, dans une salle dont il avait prouvé qu'il contrôlait les portes et dont il connaissait chaque recoin et chaque passage.

Et heureusement pour moi, mêmes les plus écœurants et navrants mensonges avait une fin. C'est ainsi que d'une manière théâtrale il demanda à ses pions de se dévoiler … chacun leur tour. Peu m'importait les autres autour de moi, j'avais baissé mon regard vers Leena et attendis ; espérant intérieurement ne pas voir Glenor faire un pas en avant et m'apercevoir qu'un guérisseur pouvait tromper sa foi, et je découvris à cette seconde que je ne m'étais pas imaginé le capitaine dans ce rôle étrange de traitre/non traitre.
Lorsqu'elle ouvrit la bouche, prononçant un "et oui" comme l'aurait fait enfant dévoilant la solution de sa devinette, je trouvais une réponse à l'une des attitudes étranges qui je lui attribuais. Elle nous avait dictait le silence et l'attente dans le tunnel car elle craignait qu'on égorge son compagnon sans qu'elle ne puisse rien faire contre.
Quand elle se tut, je ne pus plus longtemps m'en tenir au silence ou continuer à réfléchir sur les engrenages qui commençaient à prendre forme en créant de nouvelles entités encore plus floues.

- A d'autre ! Connaître la destination et le but ne fait pas de toi une experte du parcours. T'étais aussi peu sûre que nous de pas finir en charpie sur le port, vu que c'est soi-disant pas du ressort de ton maitre, t'étais pas censée non plus être au courant du nombre de masque et t'as préféré te cacher avec l'elfe pour pas risquer de prendre la place inattendue de celui qui était de trop … et tant qu'on y est, j'y crois pas un instant à toute cette histoire de nombre. Rien ni personne ne pouvait deviner à l'avance le nombre d'aventuriers sur chaque navire, il ne pouvait pas savoir que chacun de ses pions allait prendre une place de plus que prévu et donc risquer de crever. (et vu à quel point ça semble le désoler, il n'avait cas se pointer à l'intérieur de l'esprit de chaque capitaine et leur dire, stop merci le compte est bon.) , et tu n'étais pas plus au courant de ce qui allait nous arriver quand le bateau a coulé, ni quand on a été attaqué … le cadavre pourrissant sur le pont du Rubis pourrait être le tien à la place de l'elfe, ça s'est joué à quelques centimètre non ?
Ta confiance aveugle envers ce type c'est très joli à voir et je la respecterais si j'étais certaine que tu ne sois pas encore la victime d'un de ses sorts d'illusion.
Mais tu surestime votre force de persuasion si tu penses qu'on va gentiment courber l'échine et vous aider … va nous falloir plus que des mensonges ou des demi-vérités.
De ce que j'en comprends, ton maître est devenu le prisonnier du sien … qui est justement le maître des lieux. Déjà, vous partez avec un handicap : Qu'est-ce qui vous fait croire qu'on va aider un suppôt de la salope noire juste comme ça, parce qu'il sort sa carte "pas ma faute, venez m'aider"
Les seuls trésors qu'il doit être capable de donner c'est la mort et le chaos.

Alors avant de parler d'aide ou de libération … j'aimerais savoir pourquoi il est là et qui est réellement derrière tout ça. Et faudrait penser à plus nous prendre pour des imbéciles ! Ton patron a trop joué avec des fils et a oublié qu'on est moins docile qu'un bout de chiffon.

Mes derniers mots furent plus difficiles à énoncer, non à cause d'un manque de conviction mais plutôt un état d'aridité avancée de ma gorge. C'était finalement un étrange sentiment qui avait motivé mes paroles, la colère n'était pas plus présente en moi qu'après un échec personnel, la rage que je ressentais à l'instar de tout ce qu'il représentait était bien plus proche qu'une simple colère passagère et incontrôlée. Je bataillais à chaque seconde pour contrôler le ton de ma voix, les traits de mon visage et l'intensité de mon regard. Derrière la jouissance qui se répandait en moi à la simple évocation de sa mort ou sa souffrance se dessinait de plus en plus une volonté de comprendre, savoir et agir en tout état de cause … comme si cela pouvait au final devenir la situation dont je tirerais le plus profit comme l'avait si bien dit la rouquine, tuer par choix et en sachant pourquoi.
Ses questions avait fait mouche, et il était dommage qu'elle n'en sache rien ; mais ce n'était surement pas ce à quoi elle s'attendait. Le profit variait pour chacun, l'argent, le pouvoir, l'honneur … ou un simple pas de plus franchi dans l'acceptation de ce qu'on est. Une forme de vie sans état d'âme. Du genre qu'on aimerait dans son camp sans se l'avouer.

((Pourquoi je suis là ? Autant demander à un lapin fuyant un aigle pourquoi il s'est retrouvé la patte coincée dans un piège dissimulé.))


(correction sous peu)

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Madoka


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 Sujet du message: Re: La Citadelle des Profondeurs: La Salle d'Esprit
MessagePosté: Mer 4 Nov 2009 01:10 
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Mathis et Rosie :

Hallena n’a pas prononcé un mot depuis la révélation de la ‘trahison’ de Shrez. Elle ne semble pas particulièrement tendue… Ou tout du moins pas plus que ne l’exige la position délicate dans laquelle vous vous trouvez. Elle écoute juste la conversation, attentive et observatrice, jetant quelques œillades au Marionnettiste immobile…
Ruméus, lui, parait un peu plus nerveux, et ses phalanges blanchissent sous la pression qu’il exerce sur ses armes… Apparemment, il ne lui faudrait pas grand-chose pour tenter d’abattre le drow… ou le Marionnettiste.
Mais le plus étrange reste encore et toujours Anarazel. Il semble totalement décontracté… Même si son regard de rubis fixe avec intensité le centre de la pièce, dont il s’approche petit à petit, descendant les paliers, sans arme à la main, calmement.

Mais Shrez ne lui prête pas attention lorsqu’il vous répond, s’adressant d’abord à Mathis.

« Ce qui te le prouve ? Si tu as confiance en moi, moi j’ai confiance en lui, et je sais qu’il ne ment pas. Je te l’affirme même ! Jusqu’où va ta confiance, humain ? »

Son ton, bien que plus calme qu’à l’accoutumée, est quelque peu dédaigneux… Il n’apprécie visiblement pas l’esprit versatile des humains à qui il a pu avoir à faire… Mais lorsqu’il se tourne vers Rosie, son ton et son regard changent à nouveau, s’adoucissant, tout en restant lui-même…

« Il ne pouvait pas… Vous seriez venus jusqu’ici s’il vous avait prévenu qu’il s’agissait de libérer un nécromant ? Vous auriez fuit, fait demi-tour… C’était sa seule chance, et il y était contraint… Oui, ça aurait été autrement, les choses ne se seraient pas passées, et il serait toujours ici à espérer une libération qui n’arrive pas, depuis des siècles !! »

Sur la fin de sa phrase, son ton a un peu haussé… Visiblement, il est indigné de la position de celui qu’il considère comme son compagnon…


Dôraliës, Silmeï et Léonid :

Le nain ne réagit pas, depuis son entrée dans la salle… à part une exclamation usuelle dans sa bouche, il n’a fait que scruter les recoins de la salle, avec une admiration certaine dans le regard. Presque comme si la présence du Marionnettiste était totalement secondaire.
Fein non plus ne réagit pas, bien qu’il observe tant Maelan que Dôraliës avec un air suspicieux et hautain… comme à son habitude.
C’est Aëlwinn qui, reprenant du poil de la bête, est la plus prompte à réagir à la colère de Léonid et de Silmeï. D’une voix claire, elle apostrophe les deux aventuriers partis au suicide avec une once de colère dans son regard vert, alors que Maelan semble s’être replié sur lui-même comme une huitre, apparemment impressionné par la hargne de l’aldryde et de son compagnon humain envers le Marionnettiste immobile.

« Léonid ! Vous qui avez su vous montrer la voie de la sagesse pendant toute cette pénible mésaventure, je ne vous reconnais pas ! Vous vous laissez guider par votre haine, et votre colère vous aveugle. Oui, mon cœur réclame vengeance autant que le votre, mais je veux avant tout connaître la vérité. Qui peut se gausser la détenir, dans cette assemblée ? Certainement pas nous… Cette fois, je suis de l’avis de notre ami elfe bleu : il faut en savoir plus, et non répandre une fois de plus le sang inutilement… »

Elle reporte alors son attention sur le ‘traître’ prostré et apeuré, et lui parle d’une voix douce, mais autoritaire, comme si la Capitaine du Vaisseau-Lune retrouvait sa prestance d’antan…

« Maelan, n’ayez crainte… Nous voulons des explications, et vous allez nous les donner. »

Hésitant, l’elfe au visage marqué jette un œil à chaque membre de l’équipée, et se lance dans un discours hésitant.

« Je… je suis désolé… Je vais vous expliquer ce que je sais, je vous le promets… Je… l’être que vous voyez là devant vous n’est pas rongé par la cruauté que vous lui accordez. Il est… vraiment prisonnier de ce lieu, et la raison pour laquelle vous êtes présents… pour laquelle nous sommes tous présents, c’est pour lui rendre sa liberté. Il a été enfermé ici par une force démoniaque de… d’Oaxaca et… et… le seul moyen de le libérer est de s’unir, et d’unir ces armes que l’on a reçue, mais… mais j’ignore les détails de cette union, lui saura vous expliquer, je vous le jure… Ne l’attaquez pas, par pitié… »

Grande absence cependant à ce discours : la Cornue semble avoir déserté la compagnie des elfes pour se rendre près de l’équipage pirate, son coffre à la main…


Madoka et Antariasi :

Raek regarde Antariasi avec sévérité, mais consent visiblement à répondre à ses questions.

« Je n’ai jamais rencontré le Marionnettiste qu’au cours de nos longues conversations mentales, depuis fort longtemps… C’est son pouvoir, et vous avez déjà pu le tâter, sa seule voie vers une liberté illusoire… C’est la première fois que je le vois réellement, dans sa prison éternelle. Je répondrai aux autres questions par une seule réponse : Jerth Longargent était le Marionnettiste, ou plutôt il lui avait prêté son corps, le temps d’un voyage, avec son consentement, afin qu’il puisse nous mener jusqu’ici. C’est sous la forme de Jerth que, dissimulé sous une cape, il nous a aidé sur le pont… Et le corps de notre capitaine git désormais aux pieds de sa fille, là-bas… »

D’un doigt tendu, il indique la position où se trouve Jena, toujours prostrée et sanglotant dans ses mains.

Leena, elle, semble outrée des paroles de Madoka, et s’apprête à lui répondre avec hargne :

« Le Marionnettiste n’est pas un serviteur d’O… »

Mais elle se fait brutalement interrompre par une étrange créature munie de cornes, en directe provenance de l’équipage elfe. Sa stature et son habillement riche désignent son grade de capitaine d’un navire, à n’en pas douter, et c’est d’une voix corrosive et tentatrice qu’elle s’adresse à toi, un coffre scellé à la main…

« Rudes paroles prononcées ici par une si jeune femme. Peut-être ne te considère-t-on pas comme tu devrais l’être, Ynorienne. Regarde autour de toi, ne vois-tu pas des aventuriers tous munis d’une lame noire et dangereuse ? Pourquoi as-tu été délaissée, jeune femme ? Par manque de reconnaissance, par avidité de tes compagnons ? Vois ce que je t’apporte, aujourd’hui. »

Ce disant, elle ouvre à la volée le coffre qu’elle tient en main, et qui contient une arme de très bonne facture : un poignard à lame courbe, dont l’acier est entièrement noir, et semble particulièrement tranchant… Lorsque tu vois l’arme, une étrange sensation s’empare de toi, et tu entends dans ton esprit un murmure insidieux :

« Madoka… »

C’est l’arme qui te parle, et qui semble réclamer un nom en retour… Un nom qui te correspondrait, intimement…

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 Sujet du message: Re: La Citadelle des Profondeurs: La Salle d'Esprit
MessagePosté: Jeu 5 Nov 2009 08:43 
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Mérovée s’était couché lançant des regards tristes et inquiets tout autour de lui, le museau appuyé contre ses pattes de devant. À genoux à ses côté, Rosie avait levé les yeux vers l’elfe à la peau sombre qui répondait à l’interrogation de cette dernière.

« Il ne pouvait pas… Vous seriez venus jusqu’ici s’il vous avait prévenu qu’il s’agissait de libérer un nécromant ? Vous auriez fuit, fait demi-tour… C’était sa seule chance, et il y était contraint… »

Rosie fronça les sourcils.

« Oui, ça aurait été autrement, les choses ne se seraient pas passées, et il serait toujours ici à espérer une libération qui n’arrive pas, depuis des siècles !! »

« Non Shrez! »

Soudainement envahis par une énergie nouvelle, la semi-elfe se leva d’un bond, rapidement imitée par Mérovée qui se remit sur ses pattes en moins temps qu’il ne le fallait pour le dire prêt à suivre la jeune fille en rouge partout.

« Ce qui aurait changé c’est qu’il y aurait eu moins de morts! Voilà tout! »

Offusqué, elle s’approcha du drow et leva la tête pour être bien sûre qu’il la regardait bien dans les yeux. Elle n’arrivait pas à croire qu’il puisse penser de tels choses à propos d’eux, mais surtout à propos d’elel. Sa respiration s’accéléra, entrainée par un élan de colère et de panique.

« Je serais venu moi! Qu’est ce que tu crois? Que nos seules motivations dans la vie sont l’or et l’argent? Qu’on est incapable de venir en aide aux gens que l’on ne connait pas? Pour moi, qu’il soit nécromant ne change rien. Non rien. La seule chose qui m’empêche maintenant de l’aider, c’est tous ces mensonges et ces secrets qui me laissent croire qu’il a quelque chose à cacher. Il… comment…je… »

La demi-elfe s’arrêta, consciente qu’elle allait céder à la panique assez rapidement. Elle se sentait dépassée par les évènements. Elle avait confiance en Shrez ou du moins, elle voulait avoir confiance en lui. Mais en même temps, elle avait du mal à croire tout ce que le marionnettiste avait dit. Elle ne savait plus quoi penser, elle ne savait plus quoi faire, elle ne savait plus quoi croire et cela l’angoissait au plus haut point. Son cœur battait désormais si fort qu’elle avait l’impression qu’on pouvait l’entendre à des kilomètres à la ronde. Elle posa sa main contre son cœur avec l’intention de le calmer tout en continuant, le regard fuyant.

« Tout cela me donne juste l’impression qu’il n’y a pas seulement le fait qu’il soit nécromant qui l’a encouragé à rien nous révéler. Qu’il y a quelque chose d’autre dans cette histoire qui nous aurait vraiment dissuadés de venir. Dis le moi Shrez. Qui est-il pour s’être fait enfermé ici. »

Ces dernières phrases avaient été dites avec calme et douceur. Enfin, Rosie reprenait un peu ses moyens. Malgré cela, elle ne remarqua tout de même pas que son ours, lui, angoissait de plus en plus. Parce que lui, il suivait des yeux la progression de cet étrange personnage qui n’à apparemment aucun nez, vers le centre des lieux.

_________________
Rosie Skufita
Une Coureuse des plaines semi-elfique accompagnée par l'ours Mérové
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Lvl 12


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 Sujet du message: Re: La Citadelle des Profondeurs: La Salle d'Esprit
MessagePosté: Ven 6 Nov 2009 06:33 
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Pauvre Rosie, l’annonce de la soi-disant traîtrise de Shrez l’a réellement bouleversée, elle semble désespérée et au bord des larmes. La détresse qui se lit dans ses magnifiques yeux d'émeraude est si intense qu’elle pourrait faire fondre la pire des brutes, Shrez y compris. Elle baisse enfin les yeux pour regarder ses poings. Le reste de la scène n’en demeure pas moins soutenu, mais se passe désormais en Shrez et Rosie, moi et les autres compagnons de routes ne sommes plus que des spectateurs :

« Si les intentions était bonnes, pourquoi ne nous avoir rien dit avant !

(Bien joué, petite!)

En effet, lorsque nos intentions sont bonnes, on les dévoile ouvertement, sans prétexte et sans crainte. Toujours le regard baissé, Rosie semble s’accorder quelques instants pour se ressaisir puis elle rajoute :
« Les choses se seraient passés autrement. »

(Ça aussi, c’est vrai !)

Décidément, elle est remplie de sagesse, notre petite Rosie ! Si j’avais su que le but de cette aventure était la délivrance d’un nécromant au lieu d’une chasse au trésor, je ne me serais jamais engagé sur l’échangeur, et donc je n’aurais pas eu à affronter les pirates, ni le poisson à pattes et je ne serais pas dans cette salle et effectivement, pour reprendre ses propres mots, les choses se seraient passées autrement.

La réponse du Drow ne se fait pas attendre longtemps, fidèle à son tempérament impulsif, ce dernier brise l’intimité créée entre lui et Rosie pour me rétorquer vivement, mais sans hargne toutefois.

« Ce qui te le prouve ? Si tu as confiance en moi, moi j’ai confiance en lui, et je sais qu’il ne ment pas. Je te l’affirme même ! Jusqu’où va ta confiance, humain ? »

Et bien voilà, ma première impression était bien la bonne, des gros bras, beaucoup de courage, mais un petit pois à la place du cerveau. Je le regarde, j’ouvre ma bouche et je m’élance pour lui donner la réplique. J’allais lui rétorquer que j’avais foi en sa sincérité certes, que je le croyais honnête lorsqu’il affirmait qu’il avait une confiance aveugle en cet être sorcier, mais que je n’avais pas la même opinion de son jugement et j’étais persuadé qu’il pouvait facilement se faire berner par quelqu’un de plus rusé que lui et que ce nécromant dont il avait une si grande confiance pouvait fort bien s’être joué de lui. J’aurais terminé en lui disant que c’était mon esprit logique, clair et net qui m’amenait à faire de telles conclusions.
J’allais lui dire tout ça, mais je n’en fais rien, puisque déjà il ne m’écoute plus. En effet, aussitôt qu’il en a eu terminé avec moi, il s’est tourné vers Rosie, et là encore une fois on a assisté à une transformation, subtile bien sûr, mais bien visible à nos yeux, compagnons qui le côtoient depuis le quai. Lorsque ses yeux croisent ceux de la jeune demi-elfe, la brute devient un agneau. C’est donc avec une voix ferme, mais plus douce qu’il lui répond :

« Il ne pouvait pas… Vous seriez venus jusqu’ici s’il vous avait prévenu qu’il s’agissait de libérer un nécromant ? Vous auriez fui, fait demi-tour… C’était sa seule chance, et il y était contraint… Oui, ça aurait été autrement, les choses ne se seraient pas passées, et il serait toujours ici à espérer une libération qui n’arrive pas, depuis des siècles !! »

Cette fois, il a tout à fait raison, j’aurais fui ou fait demi-tour. Non, encore mieux, l’idée d’aller le sauver ne m’aurait même pas effleuré l’esprit et tout aurait été aussi bien ainsi. Je ne le connais en rien cet homme-animal et surtout je ne lui dois rien. Je n’aurais eu aucune raison valable pour lui porter secours. Alors que maintenant c’est différent, je devrais probablement l’aider si je veux que ma vie soit sauve. Chose certaine, je devrai en savoir plus, les informations qu’il nous a données jusqu’à présent s’avèrent grandement insuffisantes.
À l’écoute des paroles de l’elfe gris, Rosie relève les yeux pour mieux le fixer, puis les sourcils froncés, l’air déterminé, la jeune fille déplorée a complètement disparu pour faire place à une femme courageuse.

« Non Shrez! »

Comme si ce cri l’avait libérée du manque d’assurance qui l’habitait encore, elle se remet rapidement sur pied et poursuit enhardie :

« Je serais venu moi ! Qu’est-ce que tu crois ? Que nos seules motivations dans la vie sont l’or et l’argent ?...

(Oui, précisément t’as tout compris, l’or et l’argent font parties de mes principales motivations)

Je l’apprécie beaucoup cette tendre et douce Rosie, mais je n’ai pas sa droiture, ni sa naïveté, je ne l’aurais jamais suivi.
Elle continue encore sa lancée et son éloquence est surprenante. Cette petit bout de fille encapuchonnée qui m'arrive à peine à l'épaule est forte et courageuse et beaucoup plus qu’elle ne peut le soupçonner.
Je me désintéresse quelques instants de leur conversation pour observer Hallena. Celle-ci, toujours aussi calme et silencieuse n’est pas pour autant passive, elle jette régulièrement des coups d’oeil à cet être qui nous tient prisonniers. Sans bruit -je ne veux pas interrompre Rosie dans son discours- je m’approche d’Hallena, lui désigne du menton l’individu responsable de nos songes et lui chuchote :

« Et toi, que penses-tu de tout ça ?

J’ai assez confiance en l’instinct de cette femme archer et je voudrais bien savoir l’impression que lui ont laissée tous ces discours.
J’ai à peine le temps de prononcer cette petite phrase que j’entends Rosie terminer l’exposé de son raisonnement.

« Tout cela me donne juste l’impression qu’il n’y a pas seulement le fait qu’il soit nécromant qui l’a encouragé à rien nous révéler. Qu’il y a quelque chose d’autres dans cette histoire qui nous aurait vraiment dissuadés de venir. Dis-le moi Shrez. Qui est-il pour s’être fait enfermé ici ?

Pour une fois, je partage son opinion. C’est ce qui me chicote moi aussi: j’aimerais connaître les raisons qui ont justifié l’emprisonnement de ce sorcier.
Sans quitter Hallena et son aigle des yeux, j’attends patiemment la suite des évènements.

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Dernière édition par Mathis le Dim 3 Jan 2010 17:42, édité 3 fois.

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MessagePosté: Ven 6 Nov 2009 20:11 
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Mais, alors que mes paroles furent plutôt sympathiques pour une fois, Silmeï rejeta toute sa colère au visage de Maelan qui ne savait vraiment plus où se mettre. De son côté Léonid commençait à se diriger vers le Marionnettiste, certainement dans le but de le transformer en nourriture pour corbeaux... Mais rien, personne ne bougeait le petit doigt pour aller l'aider. Le nain habituellement le premier à partir au combat restait stoïque et distant, Fein lui nous observait moi et Maelan de son regard rempli de bêtise. Il continuait de me suspecter le bougre ! Mais, alors ? Non ! Il n'avait donc pas tenter de me faire passer pour le traître au navire pour se dédouaner, il me suspecter bel et bien ! Je n'en revenais pas, moi qui étais si aimable... Enfin, peut-être pas avec lui, certes. Mais, en même temps il l'avait bien cherché et ce que je venais de comprendre ne faisait que me conforter dans cette idée ! Je finirai par le tuer de toute façon, une personne comme ça ne mérite pas de vivre... Néanmoins, Léonid s'impatienta et cria sa haine et sa rage à l'être flottant qui attendait certainement que nous reprenions nos esprits après tout ce que nous venions de découvrir. Mais, dans tous les cas, nous ne pouvions rien faire pour l'instant étant donné que nous ne connaissions pas nos buts en ce lieu !

(Mais, ne veulent-ils pas savoir pourquoi ils sont venus ici ?)

De son côté, Aëlwinn qui reprenait quelques couleurs nous fit part de toute sa sagesse et de sa tempérance. Elle non plus ne voulait pas accabler le pauvre Maelan qui n'était déjà pas dans son assiette, nous devions faire preuve d'un peu de sympathie afin de le ménager. La Capitaine estropiée apostropha l'Humain qui était déjà parti pour s'occuper seul de ce monstre terrible. Ma peur commençait à s'estomper, seule une lassitude angoissante s'éprenait de mon cœur et le faisait sombrer dans une obscurité déroutante. J'en avais assez de toutes ces cachoteries, après tout nous avions risqué notre vie plus d'une fois pourquoi au final ? Arriver dans un lieu où nous allions peut-être finir prisonniers... Non c'en était trop !
«Calmez-vous, cette chose nous cache des choses évidemment, il incarne tout de même le mal... Mais, s'il avait vraiment voulu nous tuer il aurait eu le temps de le faire au lieu de nous laisser discuter comme nous sommes en train de le faire.»

De son côté Maelan se mit à parler timidement, nous expliquant enfin notre but en ce lieu mystique : nous allions devoir libérer le Marionnettiste de cette terrifiante geôle... Hé bien ! J'espérais sincèrement qu'il avait bien calculé son coup car je ne voyais pas vraiment comment nous pourrions le sortir de là alors que nous étions nous même prisonniers à ses côtés... Et si une créature aussi puissante n'était pas arrivée à s'échapper de cet amphithéâtre, nous serions bien en peine de le sortir de ce pétrin... Enfin, pour l'instant il nous restait encore à connaître les détails de sa stratégie, de toute façon nous n'avions pas le choix, nous ne savions pas comment nous échapper de ce lieu...
«Bien ! Au moins on sait pourquoi nous sommes là, nous avons déjà progressé. Maintenant nous savons aussi que tuer notre ennemi signerait notre arrêt de mort car il est le seul à connaître le moyen de sortir d'ici. Alors, vous ne m'en voulez pas si j'accepte d'aider ce Marionnettiste, je n'ai pas envie de finir ma vie en ce lieu.»

Je me tournai vers Maelan et lui tendis une main, continuant à plaquer Santias contre moi pour ne pas qu'il se rompe les os sur le sol :
«Je te suis, j'espère que nous pouvons faire confiance à ce monstre, je ne désire vraiment pas qu'il me plante un couteau entre les épaules dès que j'aurais le dos tourné.»

_________________

Maître musicien pour vous servir...


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 Sujet du message: Re: La Citadelle des Profondeurs: La Salle d'Esprit
MessagePosté: Sam 7 Nov 2009 00:52 
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L'indignation et la colère sont nos ennemis les plus intimes. Ils révèlent à autrui ce que l'on a de plus profond en nous, nos repères les plus solides, nos peurs, nos vérités cachées, ce sur quoi nous nous construisons et basons notre vie … et la fidélité de Leena pour son maître ou celui qui lui commande ce dévouement sans faille allait peut être devenir la première marche qui me mènerait au savoir. Son emportement était presque un ravissement en lui même, mettant un nom là où il n'y avait qu'un adjectif.
Mais il fallait le reconnaître, tout ici n'était fait que pour tester mes limites, les mystères, les mensonges ou demi-vérités cachées dans un emballage de dissimulation. Cela faisait maintenant trop longtemps que je tournais en rond, à ne pas savoir qui était celui derrière tout ça, ni pourquoi, ou le plus important, quand tout cela prendra fin.
La nouvelle venue, bien qu'ayant interrompue les préliminaires à des réponses que j'attendais plus que tout, me laissa interdite. Son physique était aussi attirant que menaçant. Ses yeux me toisaient d'une hauteur qui n'avait d'égal que le perfectionnement de ses vêtements. Le luxe apparent de ces derniers ne faisait assurément pas d'elle une intrigante séduite par l'argent, venue se perdre sur le pont d'un navire. Son maintien, son aura donnait autant de controverse à son statut de meneur que Pragatt' celui de chef d'une bande de pirate. Et dans ma tête résonnait une question presque frivole compte-tenu des circonstances : qu'est-ce qu'elle était ? Un croisement d'elfe à en donner la nausée au plus purs d'entre eux, une création de magie noire comme l'était les femmes-poissons que nous avions croisées à notre arrivée. Hormis ses cornes et ses doigts acérés, elle ressemblait à une humaine mais trois navires seulement à ma connaissance avaient à leur bord des humains et je connaissais deux des capitaines, et au vu des réactions des membres de l'aigle elle n'en faisait pas partie, et j'aurais eu tout le mal du monde à concevoir qu'une femme aux traits démoniaques puisse gouverner un navire Kendran. Il ne restait que le bateau elfe dont elle venait a priori de quitter l'équipage, ou cet étrange navire noir, amarré juste à coté du notre.
C'est à cette idée que mon esprit reprit le dessus sur l'envoutant personnage face à moi, mais elle restait l'un des rares mystères de cette épreuve qui garderait une trace en moi, à l'instar de la puissante magie qui véhiculait dans les veines boisée du rubis sanglant.

Elle était comme une plante sauvage venimeuse qu'on ne peut s'empêcher de manipuler pour en savourait le parfum … et sa voix était le parfum de cette fleur.
Une voix qui tourmente et sollicite l'intérêt à la fois dont l'autorité émanait d'un pouvoir plus que d'un charisme naturel.
Ses premiers mots pourtant cultivèrent une sorte de méfiance à son égard. Elle jouait avec les mots, tantôt juges, tantôt conciliateur et entremetteur, elle ne tarda pas à y semer un soupçon de questions et de remise en question.
Peu importait la considération des autres en fin de compte, mais la dame venait de soulever un point d'observation qui m'avait jusque là échappé. Mon regard parcourut l'assemblée, pointant vers les armes possédées plutôt que les visages et il fallut le reconnaître … elle avait raison.
Elle qui semblait choisir ses mots pour atteindre un but précis, pourquoi me révéler leur dangerosité ? Et quel rapport avec moi ? Etait-ce un moyen de me mettre en garde ou alors …

Je laissai échapper un soupir qui fut pourtant bien moins insolent que le voulais, le mépris envers ses dernières paroles concernant la reconnaissance ou l'avidité venait de perdre face au ton impérial et au doute qui bien malgré moi prenait naissance.
- Je ne fonctionne pas à la reconnaissance, alors gardez vos … parvins-je à murmurer de manière à peine plus audible que le sifflement d'un serpent, avant qu'elle n'ouvre le coffre dont je n'avais jusque là pas prêté attention.

Quelque chose s'en échappa, immatérielle mais dont l'emprise sur mon être était presque totale. Je luttais pour aborder ce fait nouveau avec logique, cherchant la trace d'un complot, d'une intrigue tout juste bonne à nous noyer à se jouer de nous. Si cet être était en fait la commandante du navire noir, dont le maître était … était … et comment est-ce possible ? Ce poignard, mon nom ? … le hasard, rien n'est écrit, elle sait …
Plus je luttais et plus l'emprise se resserrait autour de moi, comme une marée engloutit centimètre par centimètre des plages entières, emportant dans son courant le moindre élément.
Mais elle m'avait déjà, et elle le savait. Je la sentais, une onde qui parcourait mon corps et mon esprit, faisant le tour du propriétaire avec euphorie comme le nouvel acquéreur d'une maison. Et cela n'avait rien d'apaisant ou de fortifiant, juste entêtant, une sensation hypnotique qui ne demandait qu'à être contrôler à son tour.
Le bon sens aurait voulu que je lutte à en perdre la tête, mais pendant une seconde j'avais laissé ma propre avidité prendre le dessus, l'ambition de posséder et contrôler une telle beauté maudite. Je lui donnai un nom … Menimienai* … en silence, d'esprit à esprit, à l'abri du regard et du jugement des autres.
Ma main n'était plus qu'à quelques millimètres de la garde, lorsque je relevai mon visage vers la femme.

- Encore une fois, on finit par obéir sans un retour. Pourquoi, si vous faites parti de l'équipage auquel je pense, être-vous ici, parmi nous ? N'êtes-vous pas censé être sous les ordres de celui qui retient cette chose prisonnière ? Est-ce que vous pensez une seconde que je vais vous aider sans savoir pourquoi ?

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 Sujet du message: Re: La Citadelle des Profondeurs: La Salle d'Esprit
MessagePosté: Sam 7 Nov 2009 13:34 
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Fier comme un paon de ma dernière apostrophe, j’avançais avec vigueur vers le centre de la salle immense où j’étais toujours seul. Cependant, derrière plusieurs des autres portes, j’entendais des genres de rouages, symboles d’antiques machineries qui permettaient sans doute à ces satanées portes de s’ouvrir. Bientôt, je ne serais plus seul face à ce démon tentaculaire. Bientôt nous pourrions peut-être affronter cet être qui n’avait fait que semer la mort et la désolation dans nos rangs depuis le début de cette trop longue aventure. J’avais rêvé de guerre, de combats, d’héroïsme et de souffrance mais désormais je comprenais le vrai sens de ces choses et je ne les désirais plus.

Mais qu’étais mon désir face à une mort qui semblait tellement imminente ? Une quelconque futilité auquel il ne fallait plus accorder d’importance. Aujourd’hui, l’important était de purifier le monde d’un enfant des enfers et faire resplendir la grandeur de ma déesse haut dans les cieux.

Mais pourtant, son visage face à mes cris et mon jet de violence inouï ne le fit qu’à peine tressaillir. Il semblait impassible comme s’il me dédaignait moi et ma colère aveugle, comme s’il ne me considérait pas assez fin pour entendre raison face à ses arguments valables. Peut-être même avais je moi-même perdu la raison car un tel emportement ne me ressemblait plus et je ne fonctionnais qu’avec une logique vengeresse. Cet être était peut-être mauvais, mais je ne cherchais plus à le juger dans la sagesse de ma déesse mais je réclamais simplement une vengeance sanglante et barbare qui s’opposait à toutes mes saintes croyances… Comment avais je pu laisser mon esprit dériver jusque là ?
Comment avais je pu dériver jusqu’au porte de la déraison et du laisser-aller ?


(Reprends-toi, Erfandir ! Ne laisse plus la haine pénétrer ton cœur si facilement… Gaïa ne peut plus tolérer de pareil écart de la part de ses plus fidèles serviteurs. Il faut agir avec parcimonie et raison, et ne pas laisser la fougue prendre le dessus sur la réflexion.)

Tandis que mes résolutions intérieures était prises et que je posais un regard nouveau, non plus haineux mais sévère, sur le nécromant, celui-ci finit par reprendre, comme s’il m’avait tout ce temps attendu :

« Je ne sers pas Phaïtos, ni même Thimoros…Et je n’ai moi-même jamais porté la main sur aucun de vous…Elles ne m’appartiennent pas, et ne m’ont jamais appartenues. »

A ces paroles, mon premier réflexe fut de jeter un coup d’œil sur Ferveur, inquiet de savoir à qui ces armes appartenait réellement ou si le nécromant mentait, tentant un dernier tour de passe passe avec mon esprit déjà éprouvé.

Cependant, j’avais cru déceler une pointe de sincérité et de lassitude dans sa voix, comme s’il savait que je me trompais et qu’il face à une montagne qu’il faudrait escalader pour nous convaincre. Rude ascension l’attendait, il en faudrait plus pour m’amadouer. Oaxcaca ne servait aucun des dieux sombres et était bien plus vile, les paroles de cet homme pouvait être un poison à l’allure d’antidote. Pourtant je ne savais que répondre à tant d’implacables paroles car elles étaient plutôt sensées et réfléchies et ne semblaient souffrir aucune contradiction.


( Ne jamais nous avoir touchés ? Et que faites vous de Torald et de Jerth ? Je veux bien vous croire pour les bestioles à notre arrivée à la citadelle, mais que faites vous de nos deux compagnons ? Sont-ils morts en vain ? Peut-être oserez-vous dire que ce n’est pas votre magie qui blessa Aalys et qui mis fin à l’existence d’un ami ? Vous êtes ridicule de croire me faire gober ça nécromant. C’est impossible, complètement impossible pour moi de croire une telle chose.)

Comme pour me rassurer d’un doute qui s’immisçait malgré moi dans mon esprit, mes mains se serrèrent sur ma crosse et Ferveur. J’avais décidé de garder cette arme, quel que fut son origine, il me faudrait l’utiliser avant la fin, j’en étais intimement persuadé. Même si les paroles à ce sujet de mon grand ami le marionnettiste étaient plutôt énigmatiques…

Mais, en laissant le bénéfice du doute à cet homme, si lui ne nous avait pas attaqué, qui donc était derrière tout ça ? S’il était acteur d’actes bons, que faisions-nous ici ? Si toutes ses paroles étaient vraies, que faire désormais ? Quel était mon rôle dans cette immensité irréelle ? Voilà la seule question qu’il me fallait désormais poser. Et c’est ainsi que j’entamai d’une voix plus conciliante mais toujours empreinte d’une certaine animosité, je n’avais aucune confiance en lui :


« Alors qu’attendez vous de n… »

C’est alors que je m’interrompis, surpris de ma bêtise à des questions aussi franches et évidentes. Je ne ferais que tomber dans le sombre jeu psychique de cet être qui avait déjà tout préparé pour m’emberlificoter encore plus dans les méandres de son esprit tortueux. Mais ce n’était pas tout, un grand bruit avait attiré mon attention ailleurs, celle du nécromant aussi d’ailleurs. D’autres portes que celle dont je sortais venait de s’ouvrir avec fracas, et des hommes et des femmes en armes sortaient tous de ces différentes entrées.

Au plus loin de moi, je vois des elfes apparaître ainsi qu’un humain et une étrange créature métallique. J’en entends un apostropher le nécromant tandis que d’autres s’avancent, pareil à moi, vindicatif vers lui. Il semble être des aventuriers semblables à moi. Serait ce les occupants du bateau elfique ? Serait là le but de cette aventure ? Nous regrouper tous en ces lieux, tous les participants des différents bateaux ? Serions-nous donc tous les pantins de cet être ? Ainsi c’était son but, nous regrouper…

De la porte à côté, je pus voir apparaître sortir une étrange compagnie d’hommes et de bêtes. Un homme blond, à côté d’un gaillard casqué et d’un Shaakt énervé. Ceux là tenait aussi compagnie à deux femmes chacune accompagnée d’un animal de compagnie. L’une d’un aigle, l’autre d’un ours. Etrange apparition dans les profondeurs de océans mais de quoi fallait il être désormais surpris après tout ce que nous avions vécu. Tout était possible pour la magie du marionnettiste, nous n’y pouvions rien. Mais surtout, à leur côté, je vis un être que j’avais vu s’embarquer sur l’Echangeur, la chose que j’avais juré de juger dans la foi de Gaïa, l’ignoble que j’avais vu tuer un enfant dans la folie générale du port de Kendra-Kar… Mais ne fallait-il pas faire preuve de clémence dans ce mouvement de folie générale ? Ne serait s’opposer à Gaïa que de décider de châtier tout les pécheurs dans le sang et la guerre ?

Il y avait donc les participants de l’échangeur et du vaisseau-lune si mes déductions étaient bonnes, et je risquais de ne pas voir de participant du vaisseau noir vu son état actuel. Il manquait donc les pirates, les nains, et ma propre équipe, les Kendrans. Peut-être servions nous d’uniques représentants du navire avec ma partenaire mais cela ne me rassurait guère.

C’est alors que je vis un nain parmi les elfes, chose plutôt inexplicable et étrange au vu de leur relation, et je renonçai dès lors à voir l’arrivée d’une équipe naine. Je me concentrais donc sur les deux portes ouvertes vers lesquelles je me rapprochais doucement. De l’une, je vis avec stupeur sortir mon ancienne équipe accompagné de pirates. Raek, Aalys et Antariasi nous rejoignait avec deux femmes, un nain et un boiteux. Cela semblait terriblement inquiétant mais il ne fallait pas s’en offusquer. Nous étions ici dans un même but, comprendre !

Je fis un rapide geste à Jena de la tête pour essayer de lui signifier que j’allais aller rejoindre notre bout d’équipe, pour que l’union face la force. J’espérais que ma compagne ne serait pas trop déstabilisée par la mort d’un être aussi cher qu’un père… Je ne pouvais que la comprendre après avoir perdu Darek. Il était ignoble de voir partir les gens que l’on aime sans pouvoir rien y faire et de voir que nous, dans notre incompétence, nous restions vivants…

Tandis que je passais devant la porte ouverte qui me séparait du reste des participants de l’Aigle, je vis que les deux absents finissaient d’arriver. En effet, Logan et Angharad sortait tous deux d’une sorte de bouche d’égout et commençait à parvenir dans cette immense salle. Ainsi donc, nous étions de nouveau au complet…


( Je n’avais plus envie de me battre à vos côtés amis, mais je m’en excuse, j’avais besoin de vous. Ici, vous êtes les seuls en qui je peux placer ma confiance. Il nous faut nous unir dans cette nouvelle épreuve inconnue qui va nous attendre. Seul, je ne pourrais y arriver, mes forces me quittent, j’en ai assez de me battre pour tant de futilités…)

Mais alors que j’avais réussi à monter les deux marches qui me séparaient de mes compagnons et qu’il ne me restait plus qu’à marcher vers eux, la voix titanesque du nécromant retentit de manière dévastatrice, annonçant le début d’une fin prochaine tandis que les portes gigantesques se ferment sur les pauvres aventuriers. Mais quelle fin, bonne ou mauvaise, ça je n’en savais rien !

«… Il faut que vous compreniez que je ne suis pas responsable de tout le mal qui a été fait depuis le départ de Kendra Kâr n’est pas de mon fait. Remontons dans le temps, si vous le voulez bien… »

( C’est ce que j’attendais, expliquez nous donc toutes ces incohérences… Mais soyez convaincant, je ne me contenterais pas d’une morne histoire où vous seriez la grande victime. Seule la vérité pourra parvenir à briser mon armure de haine, nécromant. Car elle est toujours présente, soyez en assuré !)

Et sur ces mots, je vois dans mon esprit les douloureux moments de mon aventure se fixer pour ainsi redécouvrir nos erreurs et les expliquer… Il me fallait comprendre désormais et faire le deuil de mon incompétence…


«Je ne suis en rien responsable de l’attaque de l’Aigle des Océans par les squelettes venus de la mer. Je manie bien les arts sombres de la nécromancie, beaucoup l’ont deviné, mais ce n’étaient pas mes squelettes qui massacraient l’équipage Kendrans. J’ai pris de gros risques ce soir là en me dévoilant, mais si je l’ai fait, ça n’était que pour affaiblir les morts-vivants qui vous attaquaient…

Et enfin, je n’étais pas non plus responsable de cette décharge de haine sur le port de Kendra Kâr, cette rage meurtrière qui vous a tous absorbé… Compagnons, rejoignez-moi, et expliquez aux vôtres… »


( Ainsi soit-il…)

Et de chaque camp, je pus voir un être s’avancer et se tourner vers ses compagnons. Je plaignais cet homme qui devait vivre un grand moment de solitude désormais. Cependant, je fixais mon attention vers mon groupe pour enfin comprendre et je vis avec une surprise non feinte que parmi nous aussi il y en avait un… Ce n’était donc pas Jerth, il avait juste été le pantin du nécromant, lui permettant de venir ici… Ainsi donc, c’était Raek le beau parleur, l’électromancien de talent qui me fascinait tant par sa maitrise et son calme. L’un de ceux à qui j’avais depuis quelques temps déjà offert ma confiance. Ainsi donc, lui était le traître tant cherché…

Ce marionnettiste se jouait de nous, comment croire toutes ces bonnes paroles après tant de mal ? La mort de Torald aurait été un accident ? Raek aurait été un traître depuis le départ ? Ce nécromant aurait été là pour nous aider le soir de l’attaque ? Et derrière tout ça, il y aurait eu un geôlier ? Un être plus puissant encore que celui qui réclamait notre aide, quelqu’un capable de l’enfermer et le tenir prisonnier de ces lieux ? Trop de suppositions qui accablaient mon esprit de questionnement incessant, j’en avais marre de devoir me fier à des hypothèses et à juger en ne connaissant que la moitié des événements. Je désirais la vérité, simplement la pure vérité, voilà tout.


( Il faut donc aller la chercher là où elle se trouve… Raek, tu va devoir parler plus qu’à l’accoutumé !)

Et sur ce, je me dirige prestement vers mes compagnons qui commencent à discuter. Je vois le visage d’Antariasi qui semble compréhensif à la situation actuelle de Raek. Lui ne me voit pas arriver, je suis dans un angle mort. Je ne peux que surprendre ses dernières paroles tandis que je finis le trajet pour rejoindre mon groupe.

« C’est la première fois que je le vois réellement, dans sa prison éternelle. Je répondrai aux autres questions par une seule réponse : Jerth Longargent était le Marionnettiste, ou plutôt il lui avait prêté son corps, le temps d’un voyage, avec son consentement, afin qu’il puisse nous mener jusqu’ici. C’est sous la forme de Jerth que, dissimulé sous une cape, il nous a aidés sur le pont… Et le corps de notre capitaine git désormais aux pieds de sa fille, là-bas… »

Une certitude que j’avais déjà, cela ne me servait pas à grand-chose de ressasser ce que je savais déjà. Arrivant à hauteur, je posais la main sur l’épaule de l’électromancien et m’adressa tant à lui qu’à mes autres compagnons, signalant mon retour. Il faut dire que j’avais forcé le côté triomphal de mon retour :

« Compagnons, il est bon de vous retrouver. La route a été éprouvante pour Jena et moi pour parvenir jusqu’ici… Mais ce n’est pas le plus important, il nous faut désormais mettre fin à tout cela. De quelle manière je ne le sais pas… Je n’ai aucune confiance en ce nécromant, il n’a fait que tromperie et mensonge jusqu’à lors. Cependant, ce soir là, le soir de l’attaque, j’ai senti votre magie me protéger Raek, et depuis je vous ai accordé ma confiance. Si vous pensez qu’il est digne de votre confiance, je veux bien faire un effort et essayer de comprendre… Mais il me faut plus d’explication, qu’attends il de nous ? »

Je me mis aux côtés de mon équipe, remarquant le début d’une discussion houleuse parmi les pirates…

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MessagePosté: Sam 7 Nov 2009 13:57 
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Tout en parlant, je m’étais décalée le plus possible pour que Logan se rendit compte par lui-même de l’obstacle qui nous empêchait de sortir enfin de ces eaux croupies, ainsi que pour lui laisser le champ libre. Identique à lui-même, le fier marin kendran n’hésita pas une seconde et se propulsa, épaule en avant, afin de déloger la grille rouillée qui m’avait résistée. Quelque peu jalouse devant la facilité apparente avec laquelle il était parvenu à nous frayer un chemin vers la pièce suivante, je le vis se hisser hors de la canalisation sitôt après, comme dans un unique et même mouvement fluide. Malgré tout, ce ridicule et absurde sentiment d’envie s’en alla aussi vite qu’il était venu et je suivis mon compagnon, trop heureuse de quitter le milieu souillé et nauséabond des égouts, avant d’accepter de bonne grâce l’aide qu’il me proposait pour m’en extraire.

« Merci. », expression simple d’une gratitude réelle accompagnée d’un sourire encore masqué.

Nous nous retrouvions enfin à l’« air libre » ce qui représentait pour moi une sorte de délivrance tout en m’inspirant une crainte instinctive envers celui que nous devions combattre mais je n’eus pas le temps de m’appesantir sur ces considérations, tout au plus celui d’enlever à mon tour le masque enturbanné. En effet, Logan, apparemment complètement insensible au prodige que représentait cette citadelle, me reprit la main pour m’entraîner vers la seule issue possible de cette petite pièce sans grand intérêt dans laquelle nous venions de pénétrer. Puisant un certain réconfort dans la présence de cet homme que je connaissais à peine, je le suivis d’un pas nerveux, redoutant ce que nous trouverions derrière l’immense porte à double battant qui s’ouvrait sur une salle ronde à l’architecture générale rappelant à mes yeux celle d’une arène mais dont les proportions et la composition défiaient l’imagination. Une fois le seuil franchis, ce fut avec un soulagement non feint que je notai rapidement la présence du reste des aventuriers qui s’étaient engagés sur le bâtiment de guerre de la ville blanche ainsi que celle des autres équipées en lice pour cette « course aux enfers ». Puis, après un deuxième coup d’œil englobant cette immense pièce qui semblait avoir été bâtie par et pour des géants, je ne retins qu’une seule et unique chose. Le Marionnettiste était là, silhouette cauchemardesque et indistincte à cette distance, et pourtant il nous dominait, nous écrasait de son aura de magie puissante qui le nimbait d’une lueur sombre. Sans nul doute possible, nous étions arrivés à la destination finale de toute cette histoire insensée, lieu dans lequel j’espérais bien obtenir les raisons de toute cette folie ainsi que d’y trouver son dénouement.

Le maître des lieux ne tarda pas à agir et, tandis que je sentais une vague d’énergie émaner de lui, plusieurs claquements sinistres et secs dans notre dos me firent sursauter et me retourner un bref instant. Les portes venaient de se refermer sur nous, tel le clapet d’un piège à rats. Un long moment, le cœur battant à se rompre, seul mouvement que je pouvais ressentir dans le silence pesant qui s’ensuivit, je me demandai de nouveau pour quelles sombres raisons cet être avait besoin de nous et si tel était bien le cas, ou si nous n’étions pour lui que de simples jouets qu’il aimât regarder souffrir tandis que nous nous débattions pour survivre à son jeu sadique, un jeu inhumain et imposant pour satisfaire un égo qui devait être démesuré. Puis il se décida enfin, sa voix froide et désincarnée prenant soudain corps dans cette immense salle tandis qu’elle se fixait également dans nos esprits, et il nous parla d’un ton neutre et sentencieux, comme un professeur avec ses élèves brillants, certes, mais lents à comprendre. Il souhaitait s’expliquer, se dédouaner de toutes les horreurs dont le corps tailladé de Jerth Longargent, gisant sous nos yeux, était la preuve de leur cruauté, et nous força à revivre les pires moments de cette aventure, pas à pas.

J’en restais pétrifiée de saisissement, tant par la douleur de revoir ces évènements que par l’audace de cet être sombre et sournois qui se dressait devant nous. Il se disait, ni plus ni moins, prisonnier ici, dans cette citadelle dont il prétendait ne rien contrôlait alors qu’il venait d’en faire la démonstration inverse avec la fermeture des immenses portes en fer, et que nous devions le sauver. Lui ! La personne par qui nous avions perdu tant d’hommes de valeur et tant souffert !… Il demanda alors à chaque « traître » de révéler son identité et de passer à leur tour à leur mea culpa vis-à-vis de leurs compagnons de route et je ne fus que très peu surprise de voir Raek se détacher de notre groupe pour nous faire face.

(Ainsi, c’est bien lui…) pensai-je avec un pincement de cœur et une expression clairement déçue peinte sur mon visage.

Je ne pouvais nier le fait que j’avais fait confiance à cette homme taciturne qui me rappelait tant Ash pour qui j’avais une si grande estime. Aussi, même si je savais qu’il était fort possible qu’il fût effectivement ce traître, malgré la mort atroce de notre capitaine, j’avais encore espéré que ce ne fût pas le cas. Encore en cet instant, je ne le croyais pas réellement capable de participer à une machination pouvant mener un homme à perdre la raison au point de le conduire à se donner une telle mort. Je n’écoutai aucun des autres, ne les connaissant pas et pourtant n’accordant qu’une faible valeur à leur parole du fait de leur lien avec le Marionnettiste. Non, je me repassais les réactions de l’électromancien, cherchant une faille dans son comportement, une erreur, un simple indice de duplicité qui apparaîtrait évident à la lumière de ce que je venais d’apprendre mais rien ne venait contredire ce qu’il venait de nous dire. A chaque fois que nous avions eu besoin de son aide, il nous l’avait apportée à sa manière… Même lors du combat sur le pont de navire de guerre kendran, dont la raison de son attitude purement défensive était aussi limpide que de l’eau de roche maintenant.

J’avais obtenu une partie des explications dont j’avais besoin, sans même avoir à les demander, mais il m’était trop difficile pour le moment de croire un être si noir sur parole. Pas lui, pas cet être qui savait si bien manipuler son monde… Et pourtant, ceux qui nous faisaient à présent face semblaient lui accorder une confiance totale.

(Et si le Marionnettiste nous a dis la vérité ?…) me demandai-je tandis que la graine d’un doute raisonnable germait en moi.

Nageant en pleine confusion et tout en me mâchouillant l’intérieur des lèvres, je restais un long moment à observer et à écouter les réactions de chacun. Les questions fusaient de toutes parts et, même si je n’en saisissais pas tout le sens pour ceux qui se trouvaient les plus éloignés de moi, je voyais bien que, tout comme moi, la majorité des aventuriers remettait en doute la véracité des dires du nécromancien, voir la rejetait en bloc, et cherchait à soustraire, à lui ou ses compagnons, les réponses aux interrogations soulevaient par les révélations qu’ils avaient bien voulues nous dévoiler. Mais si nous ne pouvions les croire avant, pourquoi croirions-nous leurs nouvelles réponses ? Tout s’enchaînait si rapidement ces dernières minutes que je ne pris conscience qu’à ce moment-là de l’apparence étrange de deux d’entre nous, une espèce d’armure métallique ailée qui prenait véhément à partie le traître de son propre bateau ainsi qu’une femme cornue à l’air hautain qui se rapprocha du groupe formé par l’équipage du navire pirate comme si tout ce qui se déroulait là était sans importance. Cependant les explications que l’homme aux cheveux blancs consentait à apporter aux questions d’Antariasi ramenèrent mon attention sur lui et firent vaciller la flamme du doute en moi.

(Il ne l’a jamais vu et connais ses pouvoirs, cette capacité à prendre possession du corps de quelqu’un… Et il ne met pas l’intégrité du Marionnettiste en doute ?… A-t-il seulement conscience qu’il pourrait être complètement sous la coupe de ce nécromant ?… Oui… Surement…)

Je ne pouvais envisager qu’un mage tel que Raek ait pu se laisser aveugler aussi facilement que je venais de le penser, surtout avec la distance qui les séparait mais les contacts répétés auraient pu le faire… Peut-être… Comme ils ont pu faire naître naturellement cette foi en un être inconnu. Le jeune guérisseur s’était également approché et je lui répondis d’un signe de tête accompagné d’un faible sourire à son commentaire de retrouvailles. Je ne doutais pas qu’il fût sincère mais je gardais une petite amertume vis-à-vis du fait que chacun ait continué sa route sans se retourner contrairement à ce qui avait été dit mais l’heure n’était pas à ses considérations. Aussi, quand Erfandir finit de lui assurer qu’il ferait un effort pour comprendre le Marionnettiste, j’enchaînais moi aussi avec une série de questions. Même si je n’arrivais toujours pas à me décider si je faisais encore confiance à l’électromancien ou non, il en bénéficiait certainement bien plus que son compagnon ténébreux.

« Erfandir a raison Raek, si tout ceci est vrai et que vous souhaitez notre aide, il va falloir nous en dire plus. Quel est notre intérêt ? Que rapportera la libération d’un être dont nous ne connaissons rien à part sa duplicité ?… Et connaissez-vous le « Maître » qu’il sert ?… Enfin, quel est votre plan ? D’après ce que j’ai compris, ce « Maître » sait pertinemment ce qui se trame ici, comment comptez-vous y parvenir malgré tout ? »

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"Ne crains pas d'avancer lentement,
Crains seulement de t'arrêter."

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Angharad Larmanya, Humaine, Magicienne Niv.9


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 Sujet du message: Re: La Citadelle des Profondeurs: La Salle d'Esprit
MessagePosté: Sam 7 Nov 2009 16:35 
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Mon bras armé de Vengeance, furieusement braqué sur Maelan, tremble sans que je puisse l'en empêcher. Non pas trembler de peur comme cet elfe qui me dévisage avec un air terrifié, non pas tressauter d'excitation, mais trembler d'une ire et d'une panique rentrées qui se déchaînent à l'intérieur de ma pauvre tête, menaçant de me faire perdre définitivement le contrôle tout à fait relatif que j'exerce encore sur moi. Affublé comme je suis, une mimique neutre plaquée sur le visage, mon bras prolongé d'une dague à l'éclat sombre meurtrier, agité de soubresauts, je dois donner l'impression d'être sur le point de commettre un meurtre. Et honnêtement, je ne sais pas moi même ce que je risque de faire dans les minutes qui suivent. Je n'arrive plus à rassembler mes idées; mon esprit s'agite comme un oiseau furieux mis en cage, qui froisse un peu plus ses ailes à chaque nouveau choc, la douleur le rendant encore plus fou et hargneux. Reste à savoir quand mes pensées se briseront contre mon crâne déjà couvert de plumes ensanglantées. Inexorablement, cette partie de moi qui arrive à garder un point de vue extérieur me sent sombrer dans une nouvelle folie, folie qui pourrait bien me coûter la vie cette fois. Nom d'une foutue Aldryde, je suis à nouveau enfermé. Sous l'océan. Avec un puissant mage noir qui probablement veut avoir ma peau. Qu'à cela ne tienne, s'il veut m'avoir, il devra affronter ma détermination insensée... Je suis tellement perturbé que c'est à peine si je me souviens des questions posées au traître, questions pourtant mettant en évidence le double (voire triple, quadruple, quintuple...) jeu du Marionnettiste.

Soudain, alors que je suis sur le point d'être englouti par ma panique vengeresse, ces tumultueux flots qui me brusquent en tous sens, mais m'attirent lentement vers le fond -que dis-je, vers un abîme effrayant probablement sans fond, car a-t-on déjà vu des limites à la folie?-, une main familière surgit et me sort la tête hors des suffocants flots. Je sursaute légèrement, ressentant une pression étrange sans pour autant identifier un contact, avant de me rappeler que je porte l'armure. Les paroles de Léonid me parviennent alors, en une onde de raison qui me ramène un peu sur Yuimen. Je tourne brièvement la tête vers lui, tandis qu'il invective ce menteur chronique qui nous a tous attirés ici -pour le libérer, vraiment? Laissez-moi rire. Mon esprit est peut-être en équilibre entre la raison et la folie à cet instant, et pourtant je n'ai aucun mal à percer à jour ses mensonges-. Les tremblements ne me quittent pas, cependant, je laisse progressivement retomber mon bras. Dans l'état où je suis, le sens de ses paroles m'échappe, cependant je saisis parfaitement son intention, aussi suis-je sur le point de lui emboîter le pas, histoire d'en finir avec l'autre "chat" perché, lorsque Aëlwinn nous interpelle.

Je m'immobilise et me retourne en sa direction, frappé de constater que telle une reine déchue, la noblesse est de retour sur ses traits fatigués, et que l'étincelle de puissance à nouveau brille dans son regard. Ce dernier est d'ailleurs sévère, et après nous avoir vertement rappelé à la modération, Léonid et moi (roh, on ne faisait que marcher en direction de notre hôte. Avec de très claires intentions de meurtre, certes, mais on aurait très bien pu vouloir lui serrer la main, qu'en savait-elle après tout?), elle se retourne vers Maelan, pour le rassurer et l'inciter à nous donner les réponses que nous voulons, les réponses à mes questions. Les paroles de la capitaine, et les quelques mots de Léonid ne m'ont pas ramené à la raison, loin de là, cependant ils me permettent de retrouver un certain contrôle. Disons que l'envie folle de l'ouvrir Maelan de bas en haut semble me passer.

J'actionne donc mon armure pour me porter à nouveau à côté du traître tremblant, et j'écoute ce qu'il bégaie.

Bon. L'envie de l'ouvrir de bas en haut est revenue en fait. Je pousse un râle furieux, et attrape par les épaules l'elfe, le pommeau de ma lame plaqué sur son bras, lui aboyant dessus:

" Vous vous fichez encore de nous?!! Vous appelez cela une réponse?! Qu'est-ce que c'est que cette mascarade avec les armes, encore? Et toutes mes autres questions, alors?! Quand bien même votre pote serait prisonnier, pourquoi le libérer?? Pourquoi? Pourquoi? " hurlé-je finalement, ponctuant chaque interrogation d'une secousse de plus en plus violente.

Excédé, je repousse violemment cet affabulateur même pas fichu d'inventer des mensonges plausibles, avant de reprendre le contrôle de ma voix. Je fixe le traître, mon regard à moitié fou dissimulé par mon masque de fer, avant de pointer lentement à nouveau mon arme contre lui. Puis, d'une voix froide au calme suspect, je lui dis:

" Maelan, je ne réponds plus de moi. Répondez à nos questions ou je jure que je vous tuerai. "

Ah, le Marionnettiste m'a enfermé. Eh bien il s'en mordra les doigts.

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