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 Sujet du message: La Grotte du Charnier
MessagePosté: Sam 1 Oct 2011 12:00 
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La Grotte du Charnier.


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Au départ de la porte de métal grinçant sur des gonds usés et rouillés, mais encore robustes, on devine un sol en pente, rocailleux, moins net que celui du couloir. Les murs sont de roche non taillée, sculptée ou bâtie. C’est bien dans une grotte souterraine naturelle que le curieux arrive ici. L’air est lourd, humide, nauséabond. Une brume épaisse aux volutes verdâtres et au parfum macabre respirant la mort et l’infection s’accroche à votre odorat, agressive, nauséeuse, irrésistiblement répugnante. Le plafond inégal est marqué de quelques stalactites sombres, et anfractuosités plus obscures encore que les ténèbres de la salle naturelle. Il culmine à près de trois mètres au-dessus de ce sol en pente. Sol qui, horreur indicible, est recouvert d’un agglomérat inepte de corps morts entremêlés, squelettes charnus, cadavres putrescents, squelettes anciens. Des membres isolés ou joints à un ou plusieurs corps jonchent le sol, et se mêlent à la boue séchée faite de sang et de chairs moisies.

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Vision d’horreur dans l’absolu, c’est un charnier immense qui se présente ici. Car la grotte, immense, tant qu’on ne peut en voir le fond, en est entièrement recouverte. Une large faille, crevasse de près de deux mètres de long, tranche la grotte en son centre, en formant le point le plus bas, avant que le sol rocailleux et parsemé de morts ne remonte en se perdant dans la brume et les ténèbres.

Un silence de mort pèse sur les lieux…

Gruush, sur le seuil, s’est immobilisé, et observe, silencieux, ce morbide spectacle.

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 Sujet du message: Re: La Grotte du Charnier
MessagePosté: Sam 8 Oct 2011 09:41 
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A peine avais-je posé les pieds sur le sol que déjà je sentais une légère pente m’entraînant un peu plus dans les profondeurs de cet endroit. Une constatation était de mise, cette pièce n’avait pas été retravaillée comme les couloirs. En d’autres termes, des gens avaient taillé la roche et puis rien. Ce lieu avait certainement du être abandonné il y a des années de cela.

A chaque fois que mes pieds se posaient sur le sol une légère douleur se faisait sentir dans mes jambes. Plus j’avançais, plus j’avais l’impression de m’enfoncer dans une espèce de grotte ou de caverne sinistre. Mon nez fut rapidement agressé par une odeur nauséabonde, une odeur indescriptible, une odeur de mort…

(Mais qu’est-ce que j’ai fait aux dieux de Yuimen pour mériter ça ?)

Le plafond semblait être très haut car Gruush n’avait aucun problème pour se mouvoir dans cette pente. Mes yeux se baladaient des murs au plafond, du plafond au mur, puis descendirent vers le sol et ce fut le comble de l’horreur pour moi. Des dizaines de corps, des milliers d’os étaient entrelacés. Des bouts de chair putréfiés, du sang et de la terre formaient une espèce de glaise morbide sous nos pieds. Comble de l’horreur, j’étais en face d’un charnier, ou même d’une fosse contenant les cadavres de toutes les personnes qui étaient mortes avant nous. Cela ne présageait rien de bon pour nous pour la suite. Je n’avais aucune idée de ce qu’il se passait dans le couloir que j’avais quitté il y a de cela quelques minutes, j’avais maintenant peur pour mes compatriotes.

Revenant sur le spectacle ahurissant qui s’offrait à moi, je pris deux minutes pour bien observer mon entourage. La grotte où nous étions semblait ne pas connaître de fond, cela voudrait-il dire que la brume qui recouvre le sol est faite de la putréfaction de tous ces corps en décomposition depuis des années ? Cette idée germa petit à petit dans ma tête pour finalement s’y imposer. Il n’y avait rien d’autre pour nous ici hormis la mort, mieux valait rebrousser chemin et revenir avec d’autres personnes qui seraient capables de me croire sur paroles.

(S’il me voit arriver en sang, ils vont penser que je délire…)

Le silence de cette pièce devenait fort pesant, même Gruush était immobile devant ce triste spectacle, qui ne le serait pas ?

- « Gruush, nous ferions mieux de rebrousser chemin. Cet endroit ne me dit rien qui vaille… »

Des frissons me parcouraient l’échine mais je ne saurais dire s’ils étaient dus à mes nombreuses micro-blessures ou bien si c’était l’horreur du spectacle devant nous. Je n’avais pas vraiment envie de m’éterniser ici, il n’y avait rien pour nous ici à part des cadavres trop anciens pour nous servir. Je ne savais pas si Gruush était cannibale mais même lui serait suffisamment raisonnable pour ne pas y toucher.

Je pris alors la route en sens inverse prenant soin de bien regarder ou je mettais les pieds cette fois.

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Léandre - Shaakt - Soldat



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 Sujet du message: Re: La Grotte du Charnier
MessagePosté: Dim 9 Oct 2011 19:13 
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Léandre parvint assez rapidement à son point de départ, à cette lourde porte cloutée qui était restée ouverte. Et ce fut lorsqu'il en passa le seuil qu’un grognement rauque, profond et lointain remonta des ténèbres de la grotte, inquiétant et terrible. Même Gruush sembla mal à l’aise, avant de répondre par un autre grognement, nettement plus perceptible comme appartenant à la race des Garzoks sans langue, lui.

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 Sujet du message: Re: La Grotte du Charnier
MessagePosté: Dim 16 Oct 2011 10:47 
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Localisation: Quête 26 : Le Bagne Maudit
Je fus plus long pour la route du retour, étant trop préoccupé par l’endroit où je posais mes pieds. Ce sol me faisait froid dans le dos et savoir que je retournais vers la porte qui m’avait infligé des dizaines de blessures. Je ne savais lequel était le pire, je préférais de loin partir de cette pièce qui ressemblait à un temple de Phaïstos chez moi…

(Je m’en souviens que trop bien de ce temple…)

Je vis rapidement l’entrée de la pièce, la délivrance allait bientôt arriver pour moi et pour Gruush qui me suivait de près. La brume n’avait pas disparue depuis que j’avais ouvert cette porte et continuait d’habiller le sol. J’arrivais enfin devant la porte et au moment où mon esprit me dit que j’allais pouvoir souffler et sortir de cette petite pièce des horreurs, un grognement provenant des profondeurs de la grotte me figea sur place. J’avais envie de trouver un trou de souris pour m’y planquer. Cet endroit était vraiment inquiétant et me faisait flipper au plus haut point.

Je me retournais vivement, la main sur le pommeau de mon épée, histoire d’être prêt à parer une attaque. Je vis alors l’expression sur le visage de Gruush, je n’étais pas le seul à être mal à l’aise ou devrais-je dire terrifié ! Je vis un étrange rictus apparaître sur le visage de mon « nouvel ami » qui grogna à son tour en réponse à celui qui était venu des profondeurs de cet… indescriptible endroit. J’avais des frissons qui me parcouraient tout le corps, mon courage commençait à s’effilocher petit à petit.

- « Gruush, ne restons pas là. »

Je passais alors le pas de la porte et me retrouvais de nouveau dans le couloir.

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Léandre - Shaakt - Soldat



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 Sujet du message: Re: La Grotte du Charnier
MessagePosté: Sam 17 Déc 2011 15:58 
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Lorsqu’Aro pénétra dans la grotte du charnier, au sol toujours parsemé de corps agglomérés horriblement, et exhalant cette puanteur macabre presque palplable, visible en tout cas, puisque cette vapeur verte nauséabonde formait un brouillard épais dans l’endroit, elle put entendre un raclement sourd, droit devant elle.

Horreur sans nom, c’était Gruush. Ou ce qui restait de lui, en tout cas. Il rampait sur le sol, laissant une longue traînée rouge derrière lui. De sang. Il fuyait vainement vers une liberté qu’il ne retrouverait pas. Fuir, alors qu’il n’avait rien montré de froussard, auprès de Léandre. Mais ça s’exoliquait assez aisément : l’orque albinos avait été tranché en deux, à hauteur des hanches. Ses jambes, nul ne savait où elles étaient, perdues dans ce tas de macchabées collants. Et c’est sur eux que, plein de désarrois, et inapte à la parole du fait de sa langue tranchée, il rampait en s’aidant de ses bras musclés. Il fuyait.

Mais… que fuyait-il ? Rien qui ne s’offrit à la vue de l’aldryrde. Non. En revanche, elle put entendre un grognement sourd, terrible, plus loin dans la grotte. Un grognement tellement sombre et immense qu’il ne laissait que trop présager de la taille de la chose qui l’avait produit : immense.

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 Sujet du message: Re: La Grotte du Charnier
MessagePosté: Mar 27 Déc 2011 18:30 
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Mais tout de suite, plus ne puis-je garder l’œil sur lui : monstre de Géant, stature colossale qui n’est point sans rappeler la démesure titanesque de trois arbustes cumulés dans la hauteur – ce qui n’est pas peu dire, je vous prie de le croire, lorsque l’on connaît les arbustes de Bäl ! – et pourtant tout entier est-il avalé dans la nuit aux opaques ténèbres.

(Pour quoi faire, d’abord, nom d’un Oudio en culotte courte ?!)

Mon cœur ne balance point une seconde en ce qu’il convient de faire : agir, et immédiatement m’assurer que les ombres qui l’enveloppent désormais hors de ma vue, par-delà le seuil qu’il franchit pour (c’est sûr !) échapper à mes yeux scrutateurs, ne sont point sa vêture propre, ou la vêture que lui fit un maître par trop noir…

...

Ce nonobstant – las ! nonobstant la profonde témérité qui hardiment me ferait avancer à découvert de ses yeux et des autres ; nonobstant la profonde lumière qui m’agit au plus profond de mon cœur, celle qui me somme incessamment de courir au-devant du danger pour sitôt évincer les Princes obscurs, si abscons au regard de ma Reine ; nonobstant l’ineffable et aiguë brûlure qui m’étreint l’encéphale tout bouillonnant d’appétence au savoir – ce nonobstant, alors, point ne voyez ci-bas mon divin corps délier ses muscles d’Akrilla au faîte de sa splendeur pour s’offrir à l’aventure ! Car ayez en conscience la funeste présence qui se donne à entendre : détournée de sa mission première (Gaïa me pardonne) mon attention est appelée par un grondement sourd, pour le moins résonnant...

(Ca, c’est du gospel pur !)

… et bien avant que d’avoir franchi les espaces infinis qui me séparent de ma proie – moi traqueuse, chasseuse, et fauve ! – je me tourne vers l’abysse sans fond qui se pare de noirceurs innommables.

Quelle bêtise n’ai-je point faite là, ô vous qui êtes mes aimés ! Soyez témoins de l’horreur suprême : pis que les geôles sans issues aux lucarnes ensanglantées ; pis que la croix ointe naguère d’une pourpre hématie, et d’organes, et de fange ; pis encore, même, que de ne point voir discriminée ma haute naissance et que de porter même tunique hideuse que les petites gens qui sont là ! – pis que tout cela, je vous en conjure, oyez comme l’horreur ici l’emporte ! Sous mes yeux auparavant tournés au-delà de la porte, et qui de fait de l’avaient point vus, c’est une moitié d’être qui réclame secours !

(Non, non, pas au sens figuré, non…)

En effet, voici là demi-homme – ou demi-démon, tant sa peau et son allure s’éloignent du commun aldrydoïde, tégument aux vertes irisations, œil et bouche comme antres de néant, et entrelacs singuliers parcourant son derme – qui s’aide de ses bras, seuls membres qui se voient encore siens, sur le sol aux diluviennes poussières et aux excavations… toutes osseuses ! Là est donc une crypte sans âge où furent mis mille guerriers, dépérissant dans la nuit sans espoir, avec à la vue d’eux la seule putrescence de leur peau, et leur propre agonie dans un requiem aux accents de torture… Et dessus, voilà que le temps et la mort auraient déposé un humus jusqu’alors inconnu, tout entier de grande purulence, de sombres coagulations, et d’une cendre qui n’est amène que pour la mort. Et la créature elle-même dût livrer tels matériaux, car béante est la blessure qui lui fit dire adieu aux jambes jadis siennes. Et le voilà rampant, pour un salut que d’emblée je sais illusoire – car nul ne saurait, pas même moi qui suis dotée des plus grandes vertus, rendre une vie retranchée de moitié. Que faire dès lors, pour qui fit le serment de toujours faire éclore et vie, et liberté, en tout lieu qui pût être ? Point ne puis-je même m’avancer au-devant de lui, sans risquer pour vaine tentative de me révéler à celui qui émit le grondement, terrible s’il en est !

Car lui point ne s’offre à mon œil, mais certainement doit-il augurer funèbres représailles en paiement d’avoir été en vie ! Enfant des morts, et au-delà même de l’épouvante l’imaginé-je, mes sens en faisant l’origine de ces balafres dont s’épanchèrent flots de sang, de ces écartèlements sonores qui firent le torchis, de l’abandon de ces âmes qui sans attendre s’en furent rejoindre Phaïtos ! Pis que le néant se voit là l’ennemi qu’il me faudra combattre, et que pourtant point ne sais-je voir outre la noirceur sans fin qui lui est une mante – ennemi, et combattre, parfaitement, car si point n’est-ce là dans l’espoir de sauver ce qui oncques ne pourra l’être, je me fais sous vos yeux chantre de vengeance pour qui se vit naître dans le sein de Gaïa… Haute commisération dans l’œil, c’est une promesse à celui qui au-delà des ordonnancements de ma déesse fut étreint de souffrances sans nom.

Alors voilà qu’en mon corps se déverse farouche fureur dans de larges mesures, appelant tout de suite en mon cœur les effusions sauvages d’une magie que je puis maîtriser. Mais gare ! Avant toute chose, des remparts seront de bon augure : point ne veux-je être détruite pour fait d’inconscience, aussi sans plus tarder me mets-je ci en quête d’un renfoncement qui saurait prémunir les attaques d’un monstre – et pour mon bonheur, si ce n’est en cela blasphémer, comme le sol sont les murs de cette infâme prison, et les os peut-être me feront sage abri quand viendra l’heure de faire front pour ma vie.

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 Sujet du message: Re: La Grotte du Charnier
MessagePosté: Mer 28 Déc 2011 14:43 
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Cahidrice n’eut guère plus longtemps le temps de partir en quête d’une cachette. Le sol alentours était plein d’anfractuosités où elle pourrait se loger discrètement, mais aucune n’assurerait complètement sa sécurité, ou une absence totale de détection. Elle eut juste l’occasion de se glisser dans l’une d’elle, ne laissant dépasser que son visage et ses cheveux dorés maculés de matière fécale séchée et malodorante (mais pas tant que l’odeur de putrescence avancée de la grotte).

Et puis, horreur sans nom, elle vit l’origine du grondement. Mais pas tout de suite. Ce qu’elle aperçut d’abord, ce fut Gruush qui se soulevait de terre, dans l’air vicié de l’endroit. Un craquement sinistre s’ensuivit, sans doute celui de ses côtes broyées par une force monumentale. La force d’une main énorme, gigantesque, qui le tenaillait comme une pince. Elle était accrochée au bout d’un bras non moins monumental qui était lui-même rattaché à un corps pouvant passer pour l’Horreur incarnée. Muni de plusieurs paires de bras, jambes, de toutes tailles et aspect, un être de chair difforme se tenait là, immense, et sa bouche non moins impressionnante, et dotée de dents tranchantes, qui vinrent croquer sans lui laisser la moindre chance de survie l’un des bras du demi-orque, lui arrachant le peu de vie qui lui restait, et faisant gicler son sang jusqu’à la cachette d’Aro, et sur ses bajoues déjà ensanglantées, sans doute, par les membres inférieurs engloutis peu avant.

Puis, le monstre immonde envoya valser le corps inerte et désarticulé. Ce qu’il en restait, du moins. Feu-Gruush retomba mollement sur le sol, et son sang se répandit alors que l’horreur grognait à nouveau son appétit retrouvé, sa soif de sang inextinguible.

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 Sujet du message: Re: La Grotte du Charnier
MessagePosté: Jeu 29 Déc 2011 10:50 
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Plutôt que de lumière me vêts d’ombre une fois,
Et pourvois à la grâce de celle qui croit.
Au repentir sacré mêlée la rédemption
Pour que plus sûrement s’attache l’horion,
En nocturne journée veux-je épouser ta gloire ;
Ô Gaïa, un regard sur cette sombre histoire !



*


Ô, Horreur parmi les horreurs, ignominie parmi les ignominies, putrescent enfant qui se vit anoblir tel un joyau parmi les putrescents, comment eusses-tu pu naître hors de cet asile qui ne s’offre qu’aux plus hauts fléaux ? Jamais n’eus-tu dans le cœur le doux nom de Gaïa, et même : jamais son giron n’eût-il osé t’abriter ! Gare pour les reines qui se donnent à ta vue ! Car las ! tu t’en rassasierais d’une maigre lampée – elles qui, d’un funeste horion quoique faible à tes yeux, sauraient en pareille tragédie seulement perdre la vie. Point d’honneur à qui tue sans mériter de vaincre par la gloire d’un juste combat – et point d’honneur certes non plus à elle, elle qui sans doute ne fit point assez d’offrandes à sa déesse et Mère, et Reine de surcroît, elle qui ne mit point assez l’âme dans ses prières, ses litanies et autres jaculatoires oraisons, elle encore qui ne se réclama pas d’assez de pâquerettes sur le divin autel !

Ainsi voyez, lecteurs, comme la lutte sanglante qui s’annonce ici-bas se promet d’ores et déjà être la joute de deux cœurs sans vertu ! Moi-même ai-je dû offenser mon aimée Gaïa, en effet, pour qu’elle érige sur ce mien chemin une telle bête terrible ! Quels furent donc ces fardeaux que je lui fis porter ? Quels blasphèmes sombres glissèrent de ma bouche pour qu’un mal si grand se dressât devant moi ? Quelle misérable fidèle ai-je donc dû être, si la fortune voulut que l’égide de Lumière se fendît de la sorte ! Mille fois déjà ai-je hurlé aux pourparlers, et myriades de diverses fautes me poussèrent au repentir. Mais en cet obscur antre de mort, ma mémoire défaille : point n’ai-je à l’esprit de si fourbe tort qui put m’attirer foudres de telle acharnée violence !

Car voilà qui est ennemi né d’un esprit méconnaissant la tempérance, et absolument fils de ténèbres – pari que je tiendrais en mettant à défaut ma lactescente gorge de pur albâtre sur le fil d’une dague affutée ! Effroyable engeance, elle qui point ne s’inquiète de mesures : une outrancière stature, mais également une physionomie qui eût écœuré Gaïa elle-même si elle n’avait eu l’âme éprise de la plus haute mansuétude, voilà un monstre de quelques trente fois ma taille qui s’avance au-devant de moi – dans les sanglots longs des articulations craquantes du gisant par moitié vivant, lui qu’il étripe et qu’il dévore d’un unique claquement de mâchoires ! (Pauvre… demie-chose !) Et me voilà pleurant au regard de sa panse : elle se targue de mille et une proies abîmées dans ses profondeurs, au diapason des cadavres qui l’ornent encore – horreur à l’encéphale engourdi, qui le laissa sans mot dire s’étaler de son long sur celui qui eût pu encore s’offrir comme repas, mais qui en lieu de denrée s’affiche désormais sur son flanc en funèbre blason…

Point ne veux-je en ce jour connaître tel sort, et moins encore m’instruire des cruels chemins qui sont les voies d’un ventre ! Mais alors, est-ce dire en ce lieu ne point guerroyer ? Pour n’être pas avalée sur-le-champ, embrasser la fuite ? Pour connaître d’autres aubes, peut-être, outrepasser ce seuil qui seul me gardera de la traque que ce Titan me donnerait ? De ma maigre cachette, étiques côtelettes à peine affleurant de terre, j’avise alertée que deux bras seuls ne suffisent pas à pareil monstre : six compté-je de mains, qui trouveront sans peine sur mon petit corps frêle de quoi repaître la large gueule de leur maître ! Heureuse la fange qui honore le blé de ma chevelure, par trop emprunte de lumière sans ces ornements mordorés, car elle dissimule à sa vue cette splendeur inouïe dont me firent don les dieux. Heureux les morts ici ensevelis : vengeance pour eux, par la flamberge sacrée qu’est cette Akrilla dans la main de Gaïa ! Car tout de suite, je sais en mon esprit appeler aux châtiments de lumière – peut-être l’algie donnée pour venger tous ces morts serait pour moi œuvre de piété, et ainsi regagnerais-je l’heureuse flamme qui naguère brûlait dans le sein de Gaïa ! Que d’or se parent mes iris, flamboyantes gemmes offertes à sa divine orfèvrerie, et qu’un brasier entier consume mes entrailles, afin que la nébuleuse colombe toute faite d’azurs prenne son envol enfin, et joigne à tire d’ailes les frondaisons superbes qui sont écheveaux de magie ! Grande force doit être mienne en cette heure si sombre, au nom de la haute Lumière !

Oyez l’orémus sacré qui en mille circonvolutions de paroles dorées se déploie en mon cœur – et sans tarder, joignez-vous-y donc, afin que secret bien longtemps demeure mon refuge, et que ma vie de telle sorte soit gardée longues minutes encore…






((Soutien du ciel lvl8 | Prière à Gaïa))

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Dernière édition par Cahidrice Aro le Lun 30 Avr 2012 10:40, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: La Grotte du Charnier
MessagePosté: Ven 6 Jan 2012 14:20 
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Cahidrice Aro : Jet de magie : réussite.

Pendant que la princesse aldryde lançait son sortilège de lumière visant à croitre sa puissance magique, ses suppliques envers la déesse lumineuse ne furent pas vaines, et la réponse de celle-ci ne tarda pas, sous la forme d’un trait de lumière aussi subit qu’éphémère, qui fit comme un flash lumineux, à l’arrière de la bête, à hauteur approximative de la fosse profonde d’où semblait sortir le brouillard vert pestilentiel.

La réaction de l’énorme créature ne se fit pas attendre. Il n’avait rien remarqué de la présence de la petite demoiselle ailée, et se retourna lourdement vers la source de cette lumière soudaine, poussant un nouveau grognement inepte d’incompréhension. Il n’en serra pas moins ses six poings, tournant autant qu’il le pouvait sa grosse tête difforme, à droite, à gauche. Il était sur ses gardes, et les bras attachés à son crâne remuaient dans tous les sens, comme des antennes.

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 Sujet du message: Re: La Grotte du Charnier
MessagePosté: Mar 10 Jan 2012 22:38 
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Ô toi, Lumière divine qui s’épand comme de mille étoiles jointes en une harmonie parfaite, voilà que je te prie, et voilà que tu m’entends ! Déesse des déesses, Grande Mère et chamarré joyau dont le faste oncques n’aura d’égal en aucun lieu du vaste Cosmos ! Pareille miséricorde ne devait s’éveiller que dans les sombres geôles d’un donjon par trop étreint des velléités noires ! Ainsi ne fis-je point d’indigentes offrandes, ainsi furent en nombre sur l’autel sacré les myriades colorées des fleurs et des gemmes !

Car voyez, lecteurs qui m’êtes de tels aimés, comme tout de suite notre chœur en un juste trait à touché l’âme de Gaïa. Sitôt m’en vais-je vous remercier, et aussi me verriez-vous vous embrasser dans mes bras d’une vénusté sans frein, si n'était cette odeur et des sangs et des fanges elle seule une algie à vos sens délicats. Là ! Là est l’union sacrée qui réjouit notre Mère, et là furent vos voix qui m’aidèrent en ce lieu ! Oyez ! Quel astre superbe se fit sous mes yeux, immédiat lorsqu’Elle eut ouï nos incantations menées en farouche homélie : quelle ne fut point ma surprise, de voir soudain jaillir sans que je n’y fisse rien un Trait de lumière plus vaillant qu’aucun que j’engendrai jamais ! Et pour cause ! Le voilà agissant mieux que je ne l’eusse espéré en moi-même, car point n’avais-je encore en l’idée d’agir de la sorte – Gaïa m’agit dans l’esprit, pour ma cause propre, mais également pour cette gloire éternelle que je porte en son nom. Alors, terrible pour le monstre, le Trait se vit comme celui d’une baliste puissante – mais pas moins n’était-il pour cette Akrilla à la beauté sans nom un tabard qui celait sans médire son indicible éclat. De son propre chef fendit-il les espaces obscurs jusque derrière la bête, et tout de suite, voilà l’ennemi qui se détourne ! N’est-ce pas là le souhait le plus cher que nous eussions pu formuler ? Grandiose est cette Reine, Reine parmi les reines, et priée par elles encore ! Gaïa aux yeux pers, tu déchiras de cette juste flèche les ténèbres qui me faisaient vêture !

Et lors, ci-est le plus puissant prodige ! Car voilà que cette clarté aveugle me révéla ce qu’auparavant point n’avais-je vu : une fosse profonde, de quelques pieds géants à peine séparé de mon humble retraite. Vertes en sont les âcres vapeurs, mais noires les abysses, elles qui savent tant et tant mordre dans la chair encore vive – création des Malins, pour sûr, que le néant frémissant qui se repaît des âmes fourvoyées dans l’ombre…

(Fichtre poil de grenouille !)

Et tous savez comme moi combien rares ils se font, alors gare avec pareils jurons !

Mais tout de même… L’ombre pour l’ombre, et ainsi une nouvelle aube pour les âmes offertes aux doigts d’or et de rose ! Comble des espoirs que de jouir d’un piège si facile ! (Wow ! Aro, commence pas à t’emballer comme ça, d’accord ?) Pourtant, voyez comme ces morbides exhalaisons l’appellent – « Petit monstre, petit monstre, nous sommes ta maison… » - entendez ces timbres d’outre-tombe. Il suffirait qu’il s’avançât de peu, quelques pieds, disais-je, quand bien même fussent-ils ceux de Géants des Terres Enormes ! Et alors au bord de ce gouffre incessamment noyé dans les plus sombres nuits, voilà que fond sur lui l’Akrilla sans ombre de pitié…

...

(Hé, quoi ? Il a dévoré le demi… chose, c’est pas un gars sympathique !)

Mais comment se pût-il qu’il avançât encore ? Le voilà agité, dans le corps et l’esprit, et le moindre ressors d’une ou d’autre part le fera à nouveau retourner vers l’entrée ! Aussi, point de mouvement, toujours tapie sous mon logis osseux, point n’avancé-je un cil. Et nonobstant ceci, tout bouillonnant mon cœur frémit-il d’impatience, d’apprendre présentement comment tous ses désirs ici-même faire entendre : comment forte lumière, toute entière animée à agir la bête, lui fît croire un instant qu’une image fût une autre, le néant une âme, et l’âme le néant. N’entendez-vous ainsi que moi la douce voix d’un vieux Lutin qui naguère m’enseigna les arts des phaïnomanciens ? Péperci Foldelune, sont-ce là ses précieux conseils qui résonnent en mon cœur ? Large est le lit des rivières divines, large le lit des instances magiques – cataractes d’or pur, voilà que je les sens, tièdes et roulantes sous une houle fauve, vagues diamantines qui s’éveillent et s’endorment à l’appel du cor ! Et voilà que mes veines tout entières s’embrasent, tandis que dans les rets de pourpre cardinalice s’entremêlent myriades d’entrelacs aux miels sans pareils – résurgences amènes me sont-ils à l’esprit, qui s’émeut à son tour aux caresses des fluides. Tendue me vois-je ci, hors de mon propre corps pour d’un œil profane en savoir les rouages, bandée dans les muscles tout autant que dans l’âme. Ne faut-il pas cela pour se faire démiurge, et ainsi que les dieux inciter une image en un lieu qui ne la connaît pas ? Souffle divin, certes, celui qui saurait se scinder en deux êtres – un chacun se connaissant pour son rôle et son temps, pour l’un l’éphémère et pour l’autre la vie. Souffle divin, certes, que celui d’Illusion

Et toutefois, point ne me voyez que dans ce seul effort, car appelant en moi aux galopants renforts, d’une plus physique quête préludé-je l’essor : car alors aux-devants des abîmes dévorants, la bête, enfant d’horreur, n’aura pas l’ignorance de s’y jeter vivant. Aussi devrai-je l’aider, mais point avant que de m’être mis en main le tranchant fil d’une lame aiguisée. A quoi bon les leçons, et à quoi bon Cérahe, encore, si ce n’est d’avoir eu en mémoire par longues digressions les assises éternelles d’un savoir médical ? N’en sais-je pas plus que quiconque où sont les ligaments, et encore mieux qu’un autre tailler en plein dedans ? Mettre genoux en terre, alors, n’est plus si malaisé si l’arme alors trouvée n’est point trop émoussée.

L’œil rivé sur l'ennemi, pourtant que mes tâtons se fissent en silence, et aussi dans la plus immense de toutes les défiances. Je crains qu'il ne me vendent, et pourtant plus que tout me sont-ils nécessaires. Que Gaïa dans la quête m'instiguât une cachette ! Sinon que pour les yeux, les cadavres alentours bientôt ne me seront plus méconnus, car me voilà cherchant, et cherchant à nouveau, de quoi couper au vif – en espérant qu’un os, par le plus grand hasard, se fût autour de moi divisé en éclisses aux arrêtes saillantes…







((Apprentissage de Illusion de groupe | Observation tactile des alentours))

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 Sujet du message: Re: La Grotte du Charnier
MessagePosté: Jeu 12 Jan 2012 10:53 
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Aro : Jet d’attaque magique : réussite critique ! (temps d’utilisation du sort doublé)


La magie perla une fois encore des petites mains de l’aldryde, pour se répandre dans la grotte du charnier et sur son immonde gardien qui, cherchant une cible à frapper, la trouva bientôt, sur sa droite, à au moins deux mètres de la position de la princesse maculée de matière fécale. Furieux, alors qu’elle tâtonnait les alentours, il se précipita vers sa cible et tenta de l’écraser d’un rude coup de pied… qui ne fit rien à l’illusion qu’il attaquait. Ne comprenant pas que l’image qu’il avait tenté de broyé avait survécu, il se baissa vers elle comme pour la saisir dans son immense main.

Les recherches de Cahidrice furent en revanche infructueuses. Les os, au lieu de s’écailler, semblaient plutôt se solidariser entre eux, figés dans cette gangue de boue mêlant terre et sang séché. Elle ne trouva rien. Et une autre mauvaise nouvelle tomba : quelqu’un (ou quelque chose) venait de refermer la lourde porte métallique qui formait l’entrée de cette grotte du charnier aux vapeurs nauséabondes.

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 Sujet du message: Re: La Grotte du Charnier
MessagePosté: Ven 20 Jan 2012 22:22 
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(HAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA !)

Point en d’autres lieux qu’en mon encéphale aux circonvolutions divines ne puis-je hurler le désespoir qui m’étreint céans, car toujours dans l’œil ai-je l’infâme créature de peu ragoûtante constitution, et point ne faudrait qu’il s’enquît de mon impromptue visite. Le voilà en proie – et en cela je ne puis que remercier ma Mère et ma Déesse – à cet éphémère fantasme qui naquit en mon esprit et par la force dont me fit présent la céleste Gaïa.

Evanescente comme follet courant dans les marais, voilà une ombre qui sert mes desseins – mais point éternellement, de cela seulement pouvons-nous être sûrs. Vivant espoir, l’illusion est un souffle de l’âme : ses traits zéphyriens ont quelque chose de ma semblance, du moins de celle de cette Princesse qui était naguère étoile du jour dans les Palais d’Yscambielle la Grande, d’Yscambielle la pure… Point ici ne demanderai-je où sont les neiges d’antan, pas plus que ne parlerai de ces ubi sunt, qui dans le vieux langage des Aldrydes désignent la quête d’un passé glorieux qui ne refait surface qu’en réminiscences fugaces… (Pourquoi pas ici, hein, vous vous demandez. MAIS PARCE QUE C’EST PAS LE MOMENNNT !!!)

Pas plus que de raison ne me pencherai-je donc sur ce minois parfait, mutin comme nul ne le saurait être mieux, aux pures courbes et à l’harmonie parfaite, tant dans la chevelure aux ors pareils à ceux du soleil, que dans la vêture, qui, rose, vivra ce que vivent les roses : l’espace d’un matin. Non, point ne le ferai-je, si ce n’est pour délivrer à la science de mes aimés lecteurs l’emprise magistrale que cette illusion maligne étend sur l’esprit de ce monstre sans plus de réflexion que de chonkra en bagne. Le voilà qui tonne, gronde, s’émeut dans tous ses membres pour écraser cette vivante duplique de celle qui, seule, il devrait avoir en haine. Quel plaisir serait-ce de le voir s’acharner toujours sur ces atours de sylphe, qui disparaît et reparaît à l’envi, quel plaisir serait-ce de s’amuser de sa piètre raison, à donner tout entière aux corbeaux des Enfers, si je n’avais en tête plus d’une angoisse à durement réprimer.

Car point n’hurlé-je en vaine ostentation de craintes qui ne soient immenses (à par quand je vois, ahem, une coccinelle. Mais ça c’est une autre histoire, d’accord ?) et en ce caverneux gîte de tous les maux des frères, et Phaïtos, et Thimoros joints en une même attaque, ne voilà point d’arme qui me fût salut ! Nulle goutte écarlate ne perle de ma peau, elle qui pourtant promène tous ses charmes, et sa douceur, et sa finesse encore ! sur monts d’ossements qui ne promettent pas une seule défense, ardemment cherchée, et désirée de moi.

Et point n’est-ce là le dernier des soucis qui me sont un cortège ! Non point, car si téméraires sont ces mains, courageux sont ces doigts qui, bardés de grande vénusté, s’échinèrent à caresser les os décharnés et les fanges séchées, ils n'en révèlent pas moins ma geôle nouvelle faite tout entière de cet effrayant argile – car voilà, ô lecteurs qui ne savez me venir en aide en ces lieux d’infamie, que la porte qui pouvait encore m’être une chance de m’enfuir, vient de me condamner : ou me battre, ou mourir. Oyez, après coup, ce glas qui retentit pour moi : le malheur me poursuit, et quiconque fut celui qui m’ôta tout salut, certainement agit-il sur ordre des Ténèbres.

Alors point le sang, mais les larmes peut-être, roulent de désespoir, à la vue de la cage qui, peu à peu, se referme sur moi…

...

...

(WOW ?! Quelles… stalactites, par mes foies !

… quoi ? Vous ne saviez pas que les Aldrydes avaient plusieurs foies ? Ne prenez pas cet air suspicieux : on laisse ça avec les coccinelles, vous voulez bien ? J’ai d’autres chonkras sur la planche à fouetter.)



D’un maigre Trait de Lumière, j’aurais tôt fait de me faire un coutel de bien bel ouvrage avec ces langues de pierre jaillissant par milliers de la voûte – que dis-je, un coutel ? Une lame à deux mains, oui, dont oncques saurai me servir, mais soit. Point n’est épée à Princesse ce qu’est verre vide à Hobbit, comme on a pourtant licence de le dire ; j’en ferai mon affaire. Reste à conduire cette succube éthérée vers la fosse maudite, pour que l’y suivît son chevalier servant, or, là faillit mon adresse ô combien chantée. Et si point ne le peut l'illusion parfaite, ce sera mon rôle, à moi, que d’attirer le monstre dans cette fosse obscure qui se dessine au loin, et mon rôle encore que de lâcher sur lui les pointes aiguës. Dans la gorge, ou bien dans le talon, pour que l’ennemi de Gaïa sache que les fidèles de la Haute Lumière ne conçoivent point de terreur à l’idée des démons tapis dans l'ombre.

Alors me voilà plus encore enveloppée du giron des ténèbres, avançant, sans renoncer aux plus grandes précautions. Que le silence le plus total me fût une mante, que la lenteur, et l’invisible, me fissent chausses et chaperon, pour qu’au plus vite j’atteignisse la fosse, sein d’où naissent communément ces âcres vapeurs au vert morbide, et mon intérêt éveillé par le soin de ma vie.

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Dernière édition par Cahidrice Aro le Lun 30 Avr 2012 10:47, édité 4 fois.

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 Sujet du message: Re: La Grotte du Charnier
MessagePosté: Sam 21 Jan 2012 13:51 
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Aro n’eut aucun problème à atteindre la grande fosse de plus de deux mètres de large. Le monstre hideux était toujours en train de s’acharner inutilement sur l’illusion qu’elle avait créée, à coup de poings, de pieds et de grognements rudes et puissants. Mais rien n’y faisait, bien sûr. S’il possédait de nombreux bras, la créature n’en possédait pas tant de cervelle…

Arrivée au bord du gouffre, elle put voir l’ignoble essence de cette pièce. Car de la fosse profonde, on n’en voyait pas le fond, ténébreux abîme qui se perdait dans le ventre du monde. Pourtant, le long des parois acérées, embrochés comme sur des pieux, mille nouveaux cadavres pourrissaient, le corps transpercé d’arrêtes rocheuses et de stalagmites. C’est du fond ce cette crevasse que montait, nauséabond, ce brouillard vert, gaz d’échappement de la putrescence de ces corps bannis qui, et Aro le remarqua non sans horreur semblaient bouger encore. Comme si un résidu de vie les habitait encore, sans qu’ils n’aient plus nulle force, ou nul esprit. Mains qui se crispaient, jambes qui remuaient lentement, têtes qui dodelinaient macabrement… Cela semblait se confirmer : la mort n’était pas une libération.

Et de l’autre côté de la fosse terrible, le même décor que derrière elle : des corps amoncelés et agglutinés dans un condensé d’os, de boue et de sang séchés, qui formaient le sol. Seule différence, la porte (car il y en avait une) était toute faite d’or, et semblait reluire… Seul chose saine et digne d’admiration dans cette antichambre de l’enfer. Elle était décorée de fleurons élégants et fins, pas même altérés par le temps. Elle était close, bien entendu, et encore loin dans le brouillard pour en distinguer tous les détails.

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 Sujet du message: Re: La Grotte du Charnier
MessagePosté: Jeu 2 Fév 2012 22:05 
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Ô grandes forces centrifuges, et centripètes tout à la fois, puissances suprêmes nées dans le giron abyssal d'âmes ô combien enténébrées, qui dans les desseins de l’industrieux Zewen n’êtes qu’instruments de la gloire finale de la Très-Haute Lumière, voilà votre ombre qui s’agite, et tout auprès ? le Champion de la Déesse-Mère.

Rien ne m’eut jamais été donné avoir qui fût plus en lien avec l’abomination, avec l’infamie, avec l’horreur la plus absolue, que ce qui gît dans les tréfonds de cet abyme dont les vapeurs ne sont que relents de putréfaction vivace… (Ah oui ? Ca vous étonne ? Vous allez voir ce que vous allez voir, par l’haleine de Phaïtos au petit-matin !!) Car voilà que de roides hampes, éteules mortes de roses depuis longtemps étiolées et étranglées de ronces, épieux aigus aux pointes sans merci, crocs de la terre déchirée par la mort – voilà que ces armes invoquées d’un autre âge, et faites pour les Géants de toutes les grandes gens, se maculent de sang, et de chairs,… et de viscères encore. Non point de chaleur en ces corps putrescents, non point de souffle, aucunement, ni même une esquisse qui pût dire quand, ou des heures, ou des années jadis, ils ont joué de l’âme dans une ultime valse.

Pourtant… Et pourtant, une brise céans semble encore envoler quelque chevelure, d’un pouce, mais soit, sur la rêche étoffe d’un haillon de bagnard ; une lueur, peut-être aussi, dans ces yeux trop tôt endormis, noircis, et polis par la mort ; un cliquetis funeste – rêverie macabre de celle qui croit voir un tabard ou un heaume, mirage d’une vie perdue, sur qui se fit dépouiller tout comme elle… Car me voilà, ô lecteurs qui perdez tout sens commun devant pareils spectres, en proie à des hantises qui ne veulent céder à ma raison – elle escadron, montée en cavalerie, et qui charge, et qui, marée belliqueuse aux splendides atours, se brise sur les éperons de ces visions funestes.

Voici qui mérite grande expiation. Que Gaïa, dans sa mansuétude trismégiste, m’arme ici-bas pour vaincre sans attendre les démons obscènes qui, par terribles nuits où ils perdirent leur âme, se jouèrent ainsi des…

...

...

(Wow...)

Alors ainsi se mettent en regard, et l'effroi, et la beauté – apanage de Lumière par mille fois sanctifiée. Sous mes yeux ébahis – et sous les vôtres par agissement de cette logorrhée divine qui enfièvre vos sens – s’érige ainsi qu’un miracle la permanence du Bien par ces temps de malheurs. Comment œuvre de perfection, si pure, et si noble, se fût arrogé un maître qui versât dans l’ignominie ? (Hein ? C’est vrai ça, comment ? Hm ?) Voilà éthérée et céleste splendeur, seulement imputable, et en cela je ne puis me fourvoyer, aux talents farouchement liés au sceau de Gaïa. Haut et large listel, tout d’or paré – ou bien de San-Divyna ? – et délicatement ciselé de volutes insondables, une porte s’offre à moi par-delà les brumes morbides…

… quelle sottise mienne serait de ne point laisser mon hôte en affaire avec mon illusion tenace, pour m’approcher un peu et discerner au mieux les détails amènes qui promettent, qui sait ? la liberté, peut-être.

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Dernière édition par Cahidrice Aro le Jeu 17 Mai 2012 13:25, édité 2 fois.

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 Sujet du message: Re: La Grotte du Charnier
MessagePosté: Mer 8 Fév 2012 14:15 
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Le monstre en était toujours à tenter vainement d’écraser une illusion immobile, stupide qu’il était de ne pas se rendre compte du subterfuge. Cela laissa tout le temps à la princesse aldryde d’atteindre la porte, qui ne comportait ni poignée ni serrure. Juste des décorations répétitives, bien qu’élégantes et finement créées. L’aura lumineuse de la porte semblait tenir à l’écart de ses alentours directs la nauséabonde brume verte, comme un appel à la pureté. Elle n’attendait qu’à être ouverte… Mais… Son secret était encore entier.

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