L'Univers de Yuimen déménage !


Nouvelle adresse : https://univers.yuimen.net/




Poster un nouveau sujet Répondre au sujet  [ 6 messages ] 
Auteur Message
 Sujet du message: Le conseil des Quinze
MessagePosté: Dim 15 Jan 2012 12:56 
Hors ligne
Admin
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Sam 13 Aoû 2011 11:13
Messages: 3843
Localisation: Niort
Le conseil des Quinze


Image


L’autorité suprême à Balsinh est détenue par le conseil des Quinze. Comme son nom l’indique, quinze personnes font partie de ce conseil et ont pour mission de gérer tous les problèmes que les villageois et les industries rencontrent.

Ces 15 hommes et femmes forment un conseil hétéroclite car ils viennent de différents horizons. Ainsi il est composé de deux ingénieurs, de deux stratèges, du capitaine de la milice locale, de deux marchands, de quatre représentants du Clergé, du magicien Saraï, d’un représentant du port, d’un représentant des Balsinais et d’un représentant du couple royal.

Néanmoins, le pouvoir final de décision ne leur appartient pas car le conseil dépend avant tout du couple royal (couple régent actuellement) résidant à Tahelta. Lorsqu’une décision est prise avec au moins huit voix, il faut de suite en référer à la Royauté (Régence, actuellement).

_________________
Image


Haut
 

 Sujet du message: Re: Le conseil des 15
MessagePosté: Mer 3 Aoû 2016 12:39 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Site Internet  Profil

Inscription: Dim 16 Mai 2010 15:20
Messages: 7731
Localisation: Kendra Kâr
Mes souvenirs m’assaillirent… Combien de fois m’étais-je retrouvée gravissant ces marches, attendant devant ces portes que père sorte d’une réunion du conseil ? Une nouvelle fois depuis le début de la journée, la nostalgie s’empara de moi. Je savais que mon retour à Balsinh serait dur, que je verrais l’ombre de mes parents à chaque coin de rue. Si je laissai libre cours à mes émotions alors que l’enjeu de cette entrevue était si important, je risquai de ne pas me maîtriser. Je ravalai mes larmes pour les laisser couler plus tard dans le havre de paix qu’était le manoir.

Une fois devant le garde en faction devant le bâtiment, je fis un mouvement descendant de la tête pour le saluer avant de me relever et parler en ces termes.

- « Je sollicite une entrevue avec le conseil des 15 afin de les entretenir d’un problème qui concerne plusieurs familles de cette ville. »

Le garde entra dans le bâtiment et ce fut le moment de l’attente.

(Qu’est-ce qui se passe ?)
(Le garde est parti consulter le secrétaire du conseil pour savoir s’ils sont disponibles pour me recevoir maintenant.)
(Et si ils sont indisponibles ?)
(Le garde me communiquera une heure pour les voir plus tard dans la journée.)
(Dans la journée ? Vraiment ?)
(Le conseil est là pour écouter toutes les demandes du peuple de Balsinh, il est à leur service. Résoudre leur problème constitue une grande part de leur travail. J’ai bon espoir d’être reçu rapidement, vu le statut de mon père dans le conseil.)
(Tu n’as pas donné ton nom à l’entrée, comment le garde peut savoir que tu es la fille de Zotar ?)
(Il a été mon supérieur pendant mes premières années à l’armée et après cela, lorsque je venais récupérer père à la sortie d’une séance, il était en poste là.)

Je vis alors le garde revenir devant moi en gardant la porte ouverte derrière lui. C’était bon signe.

- « Le conseil t’attends Aenaria. La salle du conseil se trouve à quelques pas sur la gauche. Je te présente toutes mes condoléances pour la perte de ta famille et de ton promis. Si un jour, tu as besoin de ma lame, sache que je serais prêt à t’aider, comme toute la ville je pense. »

- « Merci Naurum, ça compte beaucoup pour moi. »

Il me tendit une main amicale que je serais chaleureusement en retour. Puis j’entrai dans le bâtiment et me dirigeai directement vers la grande salle où le conseil siégeait habituellement. En arrivant devant la grande porte fermant la pièce, mon cœur fit un bond dans ma poitrine car j’allais en découvrir un peu plus sur mon père. Ce conseil que j’avais tellement imaginé allait enfin me laisser entrer.

J’avais les mains qui tremblaient légèrement, marque de mon anxiété. Je réalisai alors que je portai ma bague de fiançailles, rapidement je la passai de la main gauche à la main droite, afin de cacher notre engagement. Puis prenant une profonde inspiration, j’ouvris en grand la porte et m’introduisis dans la salle.

Elle était simplement décorée : des chandeliers sur des murs recouverts de bois clair, une grande table ovale en son centre autour de laquelle se trouvait quinze sièges alliant marqueterie et coussin et quatorze conseillers, le quinzième étant malheureusement décédé.

La personne qui dirigeait le conseil me fit alors signe d’entrer dans la salle, c’était l’ambassadeur et envoyé de la famille royale. Je pris une profonde inspiration avant de commencer par les salutations d’usage.

- « Ambassadeur… »

Cérémonieusement, je fis la révérence pour Elassin, l’envoyé de la famille royale.

- « … Mon capitaine… »

Je fis un salut tout militaire envers mon ancien capitaine et formateur à l’armée. Il occupait désormais le poste de capitaine de la milice, un poste qu’il méritait amplement car c’était un grand meneur d’hommes. Je me mis ensuite en position de repos, jambes écartées, mains derrière le dos.

- « …Honorables membres du conseil des quinze, je viens vers vous aujourd’hui porteuse d’une triste nouvelle concernant certaines des grandes familles de la ville. Avez-vous remarqué un changement dernièrement dans le comportement des familles Lomindor, Vindali et Hinorin ? »

Tous se regardèrent avant que la personne siégeant la réunion ne s’adresse à moi, à savoir l’ambassadeur, la personne faisant le lien entre les décisions que prenaient la ville et l’accord de la famille royale. Il vivait toujours entre deux cynores.

- « Je parle au nom de tous mes collaborateurs en te disant à quel point nous sommes désolés pour la terrible perte qu’est celle de tes parents et de Gameleb. Comme tu as pu le voir, ton père n’a pas encore été remplacé à ce conseil et son siège va encore rester vide le temps que nous fassions tous notre deuil, toi y compris. Nous sommes tous très attristés par la situation à laquelle tu dois faire face. »

- « Merci beaucoup conseiller, vos paroles sont un véritable réconfort. C’est certainement moi la plus attristée, en une seule soirée, j’ai perdu ma mère, mon père, l’elfe que je devais épouser, mon frère et mon honneur. »

- « N’en parlons plus Aenaria, inutile de ressasser le passé. »

C’était justement le passé qui m’amenait devant ce conseil aujourd’hui. Un silence pesant s’installa alors dans cette grande salle. Tout le monde réfléchissait à ce que je venais de dire et qui n’était à mes yeux que le stricte vérité. J’avais tout perdu et je devais tout gagner de nouveau.

- « En ce qui concerne, l’état de santé des Lomindor, des Vindali et des Hinorin, tu n’es pas la première à venir nous en parler. Leur état semble se dégrader un peu plus chaque jour, les voisins ont l’impression qu’ils s’enfoncent un peu plus dans les limbes de la folie, c’est ce que l’on t’a rapporté Saraï ? »

- « En tant que maître magicien, certaines personnes sont venus vers moi pour savoir si j’étais capable d’y remédier. Ils sont sous l’emprise d’un sortilège puissant mais je suis pour le moment incapable de trouver lequel. »

- « Il se pourrait bien, honorables membres du conseil, que je puisse vous aider en cela. »

- « Alors parle Aenaria. »

- « Au cours de ma quête à travers Yuimen pour retrouver les assassins de mes parents et de Gameleb, en l’occurrence mon traitre de frère, j’ai retrouvé la trace d’Ehemdim Lomindor à Kendra Kâr. »

- « Ah, sacré Ehemdim, une fine lame comme j’en ai rarement connu. N’était-il pas censé épouser la fille des Vindali, Tamìa ? »

- « Vous avez raison capitaine, en l’apprenant le jour de ses 90 ans, il a décidé de mettre les voiles, de partir loin du Naora, car il ne concevait pas de passer sa vie avec une vipère. Ce sont ses mots, non les miens même si je ne pense pas moins. »

- « Sans vouloir insulter les Vindali, cette fille crache plus de venin qu’elle ne lance de fleurs. Je peux comprendre son geste mais cela a jeté le déshonneur sur sa famille. »

- « Il en est plus que conscient ambassadeur, se dire qu’il ne pourra peut être plus jamais mettre les pieds à Balsinh voir sur le Naora à cause de Tamìa lui a brisé le cœur mais c’était la seule solution qu’il entrevoyait pour ne pas devenir dingue auprès d’elle. »

Tous les conseillers se regardèrent comme si ils avaient une petite discussion silencieuse. J’attendis respectueusement que leurs regards se reposent sur moi.

(Ne me dis qu’ils ont tous des faera !)
(Malgré leur comportement, non. Serais-tu en train de plaider la cause d’Ehemdim par la même occasion ?)
(Ca se voit tant que ça ?)
(Comme je suis au fait de la situation, pour moi c’est flagrant mais eux vont juste penser que tu retranscris les propos d’Ehemdim. C’est ce qu’il t’avait dit ?)
(A peu de choses près, oui.)

Les conseillers reprirent leur position initiale, les yeux braqués sur moi.

- « Qu’est-ce que le jeune Lomindor vient faire dans cette histoire ? »

- « Il est également victime de cette maladie. Un voile blanc devant les yeux, une certaine promptitude à crier sur les gens, la non-reconnaissance des amis, une perte des souvenirs communs, ce sont les mêmes symptômes que j’ai pu voir en ces murs. »

- « Comment cela est-ce possible ? »

- « Maître Saraï, quels sont selon vous les dénominateurs communs entre toutes ces personnes ? »

Une expression de stupéfaction s’afficha alors sur son visage, il avait compris où je voulais en venir.

- « Tamìa, Aenarion et toi. »

- « Exactement. Afin de vous faire pleinement comprendre tout ce qui me pousse à croire que Tamìa est la responsable de la situation actuelle, il me faut revenir en arrière sur les différentes aventures que j’ai pu vivre depuis la mort de mes parents. Je le ferais bien évidemment dans les grandes lignes, me concentrant sur le plus important. »

Elassin enveloppa du regard les personnes assises à cette table pour récupérer leur accord. Tous inclinèrent légèrement la tête dans ce sens, après tout le bien être de la population devait et doit être leur principale occupation.

- « Fais-donc, tu as toute notre attention. »

- « Merci ambassadeur. Suite à mon départ de Balsinh, la piste d’Aenarion m’a mené à Kendra Kâr où j’ai retrouvé Ehemdim sous l’effet d’une méchante maladie et dont une sindel brune avait profité, cette elfe était Tamìa déguisée. »

- « Cette prêtresse ne manque vraiment pas de ressource ! »

- « Sa fourberie est encore plus grande que cela maître Saraï. Elle savait très bien que jamais Ehemdim ne coucherait avec elle si il était en pleine possession de ses moyens. Elle a utilisé cette maladie qui donnait des hallucinations pour revendiquer son droit conjugal. Il me semble inutile de vous raconter ce qu’il s’est passé par la suite. »

- « Cette histoire est tout simplement incroyable mais continue, je t’en prie. »

- « Je pourrais vous fournir des témoins de la situation, si vous en ressentez le besoin. Quoi qu’il en soit, ma quête s’est vue légèrement changé lorsque j’ai du remplir une mission pour un groupe de Kendra Kâr. Je l’ai suivi parce qu’il allait mettre un terme au règne d’une personne très influente mais d’une influence néfaste. Connaissant mon frère qui avait fait une formation d’ambassadeur mais qui de toute évidence était plus versé vers les personnes mauvaises, j’ai pensé que ce serait un bon moyen de retrouver sa trace. À part me faire des amis, je n’ai rien trouvé de probant sur Aenarion. Je suis donc rentrée à Kendra Kâr où des amis de Zotar m’ont proposé leur aide. »

- « Des amis de Zotar ? C’est vrai qu’il allait souvent à Kendra Kâr pour régler certaines affaires là-bas. Peux-tu nous en dire plus à leur sujet ? »

- « Je suis désolée ambassadeur mais j’ai juré le secret les concernant. »

- « Une telle promesse ne saurait se trahir. »

- « Merci de votre compréhension. Pour continuer, un fâcheux événement m’a vue me retrouver à Omyre en territoire orque. Tamìa a été à l’origine de mon séjour prolongé dans le camp à l’extérieur de la ville. J’ai d’ailleurs entendu sa voix alors que je me remettais difficilement d’une grave pneumonie. »

Je fis une pause dans mon récit car j’avais vu les visages d’Elassin et d’Ashar changer du tout au tout, passant de l’écoute attentive à la surprise générale. Les deux sindeldis se regardèrent

- « Aenaria, tu parles bien du camp de la déportation d’Oaxaca ? »

- « Celui-là même capitaine. »

- « Nous avons reçu une missive nous prévenant qu’un gros coup avait été porté à ce camp par deux elfes permettant la libération des prisonniers, serais-tu l’un de ces deux elfes ? »

- « Dois-je craindre de répondre par l’affirmative à cette question ambassadeur ? »

- « Détruire ce lieu qui a vu bon nombre d’elfes et d’humains devenir des esclaves de cette perfide divinité, tu ne peux recevoir que nos félicitations, n’est-ce pas mes amis ? »

Je vis tous les membres du conseil acquiescer dans un même mouvement de la tête. Un sourire de victoire s’afficha sur le visage du capitaine de la milice. Baissant légèrement le menton dans une petite révérence, je les remerciai.

- « Vos compliments me vont droit au cœur et donc oui, je suis bien l’un des elfes à l’origine de la destruction de ce camp. Mon second dans cette évasion se nomme Faerlyn, un éarion de Dehant qui a connu mon père il y a des années de cela. »

- « Si tu croises de nouveau sa route, félicite-le de notre part. Mais je t’en prie continue. »

- « Pendant ma fuite, j’ai appris que Tamìa avait récidivé auprès d’Ehemdim mais que cette fois-ci il était tombé sous son emprise. De retour dans la cité blanche, je suis allée le voir directement pour prendre de ses nouvelles, et ce fut l’horreur. Il m’avoua que Tamìa se servait de lui comme esclave mais qu’elle était partie pour régler des affaires sur le Naora. Depuis quand avez-vous remarqué l’état de ces trois familles ? »

- « Les premiers rapports les concernant remontent à quatre jours. »

- « Cela concorde avec ce qu’il m’a appris. A ce moment-là, il n’était plus lui-même. J’ai réussi à lui faire récupérer la raison par je ne sais trop quel miracle en utilisant les souvenirs que nous avions en commun à l’armée. Il semblerait que cela permette de les faire revenir à eux mais pour un laps de temps relativement court. A la suite de quoi j’ai appris que Tamìa avait prévu de s’en prendre à toutes les personnes qui m’étaient chères. Donc les Lomindor, les Vindali, les Hinorin et pour terminer le personnel du manoir. Mais grâce à Sithi, ils n’ont rien. Je pense être rentrée suffisamment rapidement pour contrecarrer ses plans. »

- « Tu as bien dit des souvenirs Aenaria ? Cela ne veut dire qu’une chose : Tamìa a du jeter un sortilège de magie noire très puissante sur toutes ces personnes. Seule une magie blanche d’égale puissance permettrait de lever ce sort mais ce n’est pas dans mes cordes. J’ai cru ressentir la présence de magie en toi Aenaria, en serais-tu capable ? »

- « Mes pouvoirs en la matière sont encore relativement limités. Cependant, je pense avoir une solution : trouver Tamìa. Elle doit être à Balsinh quelque part, attendant de faire son prochain mauvais coup. »

- « Dans ce cas, le conseil te donne les pleins pouvoir pour la traquer et la traduire devant la justice de Balsinh, nous. Cependant, tu n’as aucunement le droit de la tuer et j’insiste bien sur ce point. Je pense que les membres du conseil sont d’accord avec moi. »

De nouveau, les treize membres acquiescèrent à la décision de l’ambassadeur. Sa sagesse faisait de lui un excellent diplomate mais également un très bon gestionnaire. Je comprenais parfaitement cette décision.

- « J’imagine aisément que vous souhaitez l’interroger une fois arrêtée étant donné que c’est la seule personne pouvant mettre un terme à ce sortilège. Je ferais tout mon possible pour satisfaire votre demande. »

- « Si tu as besoin d’aide Aenaria, n’hésite pas à faire appel à mes miliciens, nombre d’entre eux sont tes anciens camarades de promotion. »

- « J’en prends bonne note capitaine. Maintenant je vais vous laisser, vous avez probablement d’autres choses à discuter. »

- « La santé de la population de Balsinh est un vaste sujet de discussion, savoir que tu peux apporter une solution soulage nos cœurs. Vas Aenaria, nous te souhaitons bonne chance. »

- « Merci à vous, honorables membres du conseil. Je vous souhaite une bonne fin de journée. »

De nouveau, je fis la révérence avant de faire un demi-tour très militaire pour sortir de la salle du conseil. Arrivée à hauteur de la porte, je saluai mon ancien instructeur et retrouvai l’air chaud de la ville qui commençait à devenir suffoquant. Sans attendre je pris la direction des rues pour trouver un peu d’ombre.

_________________


Dernière édition par Aenaria le Sam 18 Fév 2017 19:50, édité 1 fois.

Haut
 

 Sujet du message: Re: Le conseil des 15
MessagePosté: Sam 4 Fév 2017 18:25 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Site Internet  Profil

Inscription: Dim 16 Mai 2010 15:20
Messages: 7731
Localisation: Kendra Kâr
Ma foulée s’allongea encore plus afin d’obtenir une audience le plus vite possible. Mais à mesure que j’approchai de la ville, le douta m’assaillit. Comment pouvais-je révéler la trahison du maître de formation des ambassadeurs sans compromettre la guilde, mon père, Nathanael et Kellan en même temps ?

Arrivant rapidement devant les portes, les deux gardes en faction me saluèrent respectueusement, ce n’était pas les mêmes que le matin. Je n’étais pas armée, j’étais une sindel, je n’avais même pas besoin de montrer patte blanche. Je les saluai au passage avant de passer les portes.

A cette heure avancée de la journée, les rues étaient bien plus animées que dans la matinée. La relative fraîcheur du début de soirée faisait sortir les gens de chez eux. Je pris un chemin plus long afin d’éviter de croiser les Lomindor, les Vindali ou les Hinorin, un nouvel affrontement avec ces derniers ne seraient d’aucune utilité.

Quelques minutes plus tard, je me retrouvai devant l’entrée de l’un des plus beaux bâtiments de la ville. A l’entrée, un visage familier afficha une mine circonspecte en me voyant de nouveau devant lui.

- « Aenaria ? Je t’ai manqué ? »

Un léger sourire s’afficha sur mon visage l’espace de deux secondes avant de disparaître car ce qui m’amenait ici n’avait rien de drôle. Je repris mon souffle avant de parler en ces termes.

- « Naurum, les informations qui me font demander une nouvelle audience au conseil des 15 sont de la plus haute importance et elles sont dommageables à toute notre société ! »

J’avais parlé d’un ton grave, faisant bien sentir à mon ancien formateur que ce n’était pas une visite de courtoisie. Il détecta mon inquiétude et sans autre mot, me laissa entrer dans le bâtiment.

- « Inutile de t’indiquer la route. »

- « Merci. »

J’entrai et me dirigeai immédiatement sur la droite où se trouvait la salle du conseil. Mes pas furent brutalement arrêtés par deux personnes qui attendaient leur tour. J’avais presque oublié que l’après-midi le conseil recevait les plaintes de la population. Les 15 se faisaient un devoir d’écouter le peuple de Balsinh afin de satisfaire au mieux ses demandes.

Une sindel sortit alors de la salle de réunion laissant entrer les deux personnes qui attendaient devant, c’était mon jour de chance. J’avais toujours le carnet de mon frère entre les mains et je me mis à le triturer nerveusement. J’allais devoir présenter des preuves de la trahison de mon frère et surtout celle de son instructeur. Cette idée ne me plaisait guère et je me mis à faire les cent pas, tournant en rond devant la porte de la salle de réunion du conseil.

Les minutes s’égrenaient, seul le bruit de mes pas se répercutaient en écho sur les murs de marbre du couloir. Ce son ne me permettait pas de me concentrer comme je l’aurais voulu sur les propos que j’allais tenir devant les membres du conseil. J’avais beau tourner mes mots dans mon cerveau, j’avais toujours le même problème du carnet.

Mon inconscient fut quelque peu délivré lorsque la porte s’ouvrit de nouveau, laissant sortir les deux personnes me précédant et me permettant par la même occasion de rejoindre les membres les plus éminents de notre cité.

Ce fut l’ambassadeur de la famille royale qui prit la parole en premier, montrant ainsi qu’il présidait toujours la séance.

- « Aenaria Imfilem, que nous vaut le plaisir d’une seconde visite de votre part ? »

Peu importait, je devais leur apprendre la vérité au sujet de mon frère et de sa formation. M’inclinant respectueusement, je respirai profondément tout en me relevant avant de parler en ces termes.

- « Honorables membres du conseil, si je me présente de nouveau devant vous c’est que je suis porteuse de bien mauvaises nouvelles concernant notre système éducatif qui a été perverti de la plus odieuse des manières. Sachez que je ne porterai pas de telles accusations si je n’en avais pas les preuves formelles. »

Je montrai au quatorze membres le carnet de voyage de mon frère que je posai ensuite sur la table devant moi.

- « Ceci est le récit de la formation et des voyages de mon frère Aenarion. Comme vous le savez probablement, il a choisi de devenir ambassadeur afin de se battre avec des mots et non avec des armes. Malheureusement, un étrange changement s’opéra en lui durant sa formation. Un changement qui a été causé par l’un des formateurs qui a altéré son jugement lui faisant croire que le bien était mal et inversement. Il a choisi de partir dans une vendetta meurtrière contre mon père et ma mère afin de venger son mentor. »

Nerveusement, je me mis à jouer avec mon anneau de l’équilibre tout en regardant chacun des membres du conseil à la recherche de la personne d’une réaction de leur part. J’avais aussi peur d’une demande qui pourrait émaner de l’un d’entre eux. En terminant mon tour de table, mes yeux tombèrent sur les mains du capitaine de la milice et s’ouvrirent alors en grand. Un anneau de l’équilibre à son index droit !

- « Ces informations sont troublantes Aenaria, pouvons-nous juger nous même du contenu de ce carnet de voyage ? »

Par réflexe et ayant peur de me le faire enlever, je posai ma main sur le carnet de mon frère.

- « Sauf votre respect Ambassadeur, ce livret contient des informations personnelles sur des amis qui me sont chers ainsi que sur mon père et ses diverses occupations dont je connais la nature mais qui, pour des questions de vie ou de mort, doivent vous rester secrète. Afin de maintenir cet équilibre, je ne peux confier ce document à n’importe qui. »

Le capitaine de la milice se leva et se tourna vers la personne qui siégeait la séance.

- « Elassin, si vous me permettez ? »

- « Faites donc. »

Il se tourna alors dans ma direction, je savais que je pouvais lui faire confiance mais pour les apparences, je devais me montrer méfiante.

- « Aenaria, tu as lu tout ce livre ? »

- « Affirmatif capitaine. »

- « Ne serait-il pas possible, dans le but de maintenir cet équilibre dont tu as parlé entre la vie et la mort, de me montrer juste les passages qui ont retenu ton attention et qui concerne l’affaire qui t’amène devant nous ? »

Je fis mine de réfléchir mais ce temps de réflexion fut de courte durée car je savais que je pouvais me fier à lui, du moins je l’espérai très fort. Après tout, toute cette histoire partait d’une trahison, était-il possible qu’il fasse parti du complot que je venais de mettre au jour ?

- « Cela me semble judicieux et pertinent capitaine. »

Il s’avança alors dans ma direction pendant que je tournai les pages du carnet à toute vitesse afin de lui montrer les passages où Equilibrium était mentionné en même temps que le plan diabolique imaginé par Le Maître. Arrivé à ma hauteur, il prit connaissance de ces passages et le regard qu’il me lança par la suite me fit craindre le pire.

- « Ce sindel a une prose délicieuse à lire quoi qu’un peu mégalomaniaque. Quoi qu’il en soit, les propos d’Aenaria sont fondés. Aenarion parle de son formateur principal en se référant à lui par le surnom « Le Maître ». Vous qui êtes ambassadeur Elassin, cela vous parle-t-il ? »

- « Malheureusement non, il a du arriver après ma propre formation. »

- « Ce « Maître » a complètement modifié la manière de penser d’Aenarion. Il faut signaler ce retournement d’allégeance au plus vite à la famille royale afin de diligenter une enquête approfondie mais discrète sur ce personnage. »

- « Puis-je oser une question ? »

- « Saraï, vos propos sont toujours porteurs de sagesse, exprimez-vous comme bon vous semble. »

- « L’un des membres de ce conseil a-t-il déjà entendu parler de ce « Maître » ? »

Toutes les personnes présentes firent le même mouvement de la tête, négatif.

- « Elassin, depuis quand avez-vous terminé votre formation d’ambassadeur ? »

- « Cela fait un peu plus de 600 ans, pourquoi cette question ? »

- « Imaginez un peu que « Le Maître » soit devenu formateur principal juste après votre formation… »

- « Par tous les dieux… »

(Oh non !)

J’avais mis le doigt sur un problème bien plus épineux que ce que j’avais envisagé au premier abord. Si Le Maître opérait depuis six siècles, qui pouvait prédire le nombre de personnes qui avait été perverti ? Tout le monde se mura dans un profond mutisme, réfléchissant à la portée de ces révélations.

Mes parents avaient vécu pratiquement cinq siècles, mon père a pu entrer à Equilibrium qu’au bout d’un siècle de vie minimum… Mon père n’aurait pas pu le virer dès son entrée dans la guilde. Avait-il gravi tous les échelons de la guilde ou bien avait-il obtenu son rang par sa filiation comme moi ? Je devrais me renseigner à ce sujet auprès de Nathanael ou de Kellan. Cela laissait 400 ans maximum au Maître pour commettre des actes de félonie impardonnable contre notre société.

- « Maître Saraï, il semblerait que vos déductions sonnent le glas de notre système éducatif. Je pars de ce pas pour Tahelta, la protection de toute notre nation est en jeu. Capitaine, je vous confie la sécurité de notre ville mais également de ce carnet. Il ne doit pas quitter votre surveillance. »

- « Oui ambassadeur. Il sera fait selon vos désirs. »

- « Durant mon absence, continuez de recevoir la population et faites comme si il ne s’était rien passé. Si l’un d’entre vous parle de ces révélations, je le fais pendre sur la place du marché, me suis-je bien fait comprendre ? »

- « Oui ambassadeur. »

La réponse se fit à l’unisson. Elassin se leva et rejoignis la porte de la salle non sans s’arrêter devant moi.

- « Si d’ici mon retour vous avez de nouvelles informations, adressez-vous directement au capitaine de la milice. »

Je fis la révérence de la tête à l’ambassadeur qui quitta la salle d’un pas pressé. Tous les autres membres du conseil se levèrent et rejoignirent la sortie me laissant seul avec le capitaine de la milice. Lorsque nous fûmes surs d’être seul, il s’adressa à moi en ces termes.

- « Il semblerait que nous avons beaucoup de choses à nous dire Aenaria. »

- « De toute évidence. »

- « Suis-moi dans mon bureau au bâtiment de la milice. »

Nous quittâmes à notre tour la salle de réunion du conseil des 15 et retrouvâmes l’air libre.

_________________


Haut
 

 Sujet du message: Re: Le conseil des 15
MessagePosté: Mar 14 Fév 2017 21:10 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Site Internet  Profil

Inscription: Dim 16 Mai 2010 15:20
Messages: 7731
Localisation: Kendra Kâr
En arrivant devant l’entrée du conseil, Naurum me laissa directement entrer me signalant au passage non seulement qu’il était contente de me voir en un seul morceau mais également que le conseil m’attendait pour un débriefing immédiat. Je le remerciai et pris la direction de la grande salle. Je m’annonçai en frappant trois coups à la porte avant de m’autoriser le passage.

Le conseil au complet, enfin presque, siégeait et en me voyant entrer frappa en même temps dans les mains. Je ne compris pas immédiatement la raison de cette action jusqu’à ce que l’ambassadeur ne fasse signe à ses compatriotes de s’arrêter.

- « Aenaria ! Des félicitations sont à l’ordre du jour ! »

- « Avec tout le respect que je dois à ce conseil, j’ai failli y rester, tout comme l’un des membres du personnel, ce n’est pas un exploit. Sans compter que Tamìa est presque morte durant notre combat, j’ai pratiquement désobéi aux ordres de ce conseil. »

- « Oui mais tu as accompli ta mission Aenaria, pour cela tu peux être fière de toi. »

- « Certes, c’est une manière de voir les choses. J’aurais néanmoins une question, à qui dois-je ma convalescence aussi rapide et surtout sans aucune trace ? »

- « À mon meilleur guérisseur. »

Les prêtres de Gaia, évidemment. En signe de remerciement, je m’inclinai devant lui très respectueusement.

- « Je vous dois la vie et pour cela, j’ai une dette envers vous. »

Me relevant, je m’adressai à tout le conseil.

- « C’est cet elfe et ses prêtres les vrais héros de cette histoire, certainement pas moi. »

- « Ces compliments me vont droit au cœur, je les transmettrai à mes guérisseurs. »

- « Tout ceci est magnifique à entendre, mais pouvons-nous passer à ce qui nous intéresse aujourd’hui ? »

- « Avant d'entrer dans le vif du sujet, pourrais-je m'enquérir de l'avancée de l'enquête sur Le Maître ? »

- « Très bonne question. J'ai effectué un rapide aller-retour à Tahelta pour prévenir les conseillers de la famille royale qui a fait ce que nous avions prévu, lancer une enquête discrète sur ce personnage. »

- « C'est une bonne nouvelle de savoir que les conseilles de nos dirigeants ont confiance en votre jugement à vous Ambassadeur mais également à tout ce conseil. »

- « Effectivement, c'est une belle reconnaisance sachant que je me suis présenté devant eux sans aucune preuve matérielle. Avez-vous d'autres questions à ce sujet ? »

Je fis non de la tête car j'avais hâte de passer à la suite.

- « Capitaine, si vous voulez bien nous faire un rapport concis de la situation ? »

- « Avec plaisir ambassadeur. Donc, suite à ton combat explosif dirons-nous, nous avons récupéré Tamìa en très mauvais état, elle a été soignée et enfermée dans l’une de nos cellules de la milice. Et après, nous l’avons interrogé forcément et là, oh surprise, elle n’a pas parlé… »

- « Elle a tout avoué ! »

- « Je vous demande pardon ? Tamìa a vidé son sac ? »

- « Sur le fait qu’elle avait été à l’origine du sort sur sa famille et les autres familles, sur le fait qu’elle avait fait allégeance à Thimoros, sur le fait qu’elle était de mèche avec votre frère... Ton frère l’a, pour faire simple, mandaté pour te faire du mal, à toi et à toutes les personnes qui te sont chères, Ehemdim y compris. »

- « Mais elle s’est arrêtée là comme si on lui avait demandé de s’arrêter à ces informations. »

- « Etrange comme attitude… »

- « Je ne te le fais pas dire. Nous l’avons torturé quelque peu mais elle est devenue complètement hermétique à nos questions. »

- « Voilà pourquoi nous avons requis ta présence dès ton réveil. Nous pensons que tu serais capable d’appuyer là où ça fait mal, que tu détiens peut être un moyen de pression sur elle. »

(Son histoire d’amour avec ton frère ?)
(Exactement.)

- « Il se peut que j’ai de quoi faire pression sur elle effectivement. »

- « Parfait ! Tu vas venir avec moi. »

Ashar se leva de son fauteuil avec entrain en oubliant presque une chose. Il se tourna alors vers Elassin.

- « Si vous nous le permettez Ambassadeur. »

- « La question ne se pose même pas. Si Aenaria est en capacité d’en apprendre plus, qu’elle interroge notre prisonnière. Vous pouvez utiliser toutes les méthodes d’interrogatoire possible mais ne la tuez pas. »

- « Bien entendu. »

Ashar continua sa route, passa devant moi et quitta le conseil. Respectueusement, je les saluai d’un mouvement de tête avant de suivre le capitaine de la milice qui quittait déjà le bâtiment du conseil des 15.

_________________


Haut
 

 Sujet du message: Re: Le conseil des 15
MessagePosté: Mer 15 Fév 2017 22:58 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Site Internet  Profil

Inscription: Dim 16 Mai 2010 15:20
Messages: 7731
Localisation: Kendra Kâr
Ashar passa devant et entra directement dans la salle du conseil, quelqu’un était en pleine audience. Je reculai et attendis mon tour qui ne se fit pas attendre. J’avais l’impression d’être traité comme une privilégiée par le conseil dernièrement. Il était vrai que l’enquête avançait vite, très vite, me donnant presque le tournis à y repenser. Il ne fallait cependant pas que cette vitesse soit au détriment de la qualité de nos résolutions et de nos actions.

La personne qui était en pleine audience sortit de la grande salle me signalant de la tête que je pouvais entrer. Je ne me fis pas prier et retrouvai les quatorze membres assis en attente d’informations.

- « Alors Aenaria, quelles sont les nouvelles ? »

- « Ashar vous a-t-il dit quoi que ce soit ? »

- « Absolument rien, il a voulu vous laisser la primeur des nouvelles. »

- « Faisons concis alors. Tamìa a fait confirmé ce qu’elle vous avait dit et elle m’a appris deux trois petits choses qui méritent votre attention. Ashar en a eu la primeur donc ce ne sera pas une surprise pour lui. »

- « Et pourtant, vous allez être surpris ! »

- « Nous vous écoutons alors. »

- « Elle couche avec mon frère depuis cinq bonnes années et elle sait où se trouve sa base d’opération. »

- « La base opérationnelle d’Aenarion ? Je parle pour tout le monde en disant que cette information nous intéresse au plus haut point. »

- « Sa résidence principale, ce qui laisse supposer qu’il y en a d’autre, se trouve à Raynna. »

- « On parle bien de la ville qui sert de bagne à notre société ? »

- « J’en ai bien peur. Non seulement, il peut y recruter des dissidents sindeldi mais également nos prisonniers shaakts. Une question demeure : je croyais que lorsqu’on y entrait, on ne sortait de là que les pieds devant ? »

- « Si parfaitement, les murs de la ville sont gardés en permanence par des militaires aguerris. S’il y a des failles, nous avons un problème. »

- « Est-ce une impression ou bien à chaque fois que vous demandez une audience Aenaria, vous vous transformez en oiseau de mauvais augure ? »

- « Cette idée m’a traversé l’esprit effectivement. Je ne suis qu’un soldat qui applique les ordres qu’on lui donne. Je ne dis pas que je ne peux pas penser par moi-même mais lorsqu’on me donne une mission à effectuer, je la mène à bien. »

- « D’aussi bons soldats sont rares, tu aurais pu prendre la place que l’on t’avait offerte au sein de l’état-major, avec tes résultats, tu aurais rapidement grimpé les échelons. »

- « Si mes parents n’étaient pas morts, je ne dis pas mais cet évènement a tout changé. »

- « Si jamais tu changes d’avis, tu sais que nous pourrons t’accueillir à bras ouverts. »

- « Merci mais reprenons. En dehors de la crise ranaise, nous avons un autre problème sur les bras qui est également une solution. Tamìa m’a affirmé qu’elle pouvait lever la malédiction qui plane sur les différentes familles balsinaises. Elle a pratiqué le rituel dans le sous-sol de la maison de ses parents et une bonne partie des instruments nécessaires au rituel de désenvoutement s’y trouve toujours. Les deux derniers éléments sont facilement récupérables. »

- « Quel sont les éléments manquants ? »

- « Le cœur d’un animal tout juste tué ainsi que son sang. »

Et le temps s’arrêta, plus un bruit dans la salle du conseil comme si tout le monde retenait sa respiration. En faisant le tour de la table des yeux, je constatai que tout le monde affichait un visage horrifié à cause de ce que je venais de révéler.

- « C’est de la magie noire. »

- « Oui j’en ai bien peur. »

- « Il est hors de question d’approuver cela ! »

- « Quel danger y a-t-il à lui permettre de pratiquer ce rituel s’il peut permettre à nos concitoyens de retrouver leurs esprits ? »

- « Vous n’avez pas tort. Même si tuer un animal pour pratiquer un rituel est quelque chose qu’aucun de nous ne ferait, je parle de mes collègues des autres temples, si cela est le seul moyen de leur faire retrouver la raison, nous approuvons. »

- « Si vous permettez, j’aurais deux objections à formuler. »

- « Parle Aenaria, le conseil t’écoute. Aurais-tu d’autres informations concernant ce rituel ? »

- « Il existe un autre moyen de désenvouter la population de la ville, il suffit de mettre fin à l’existence de Tamìa mais je sais parfaitement que le conseil ne condamnerait pas à mort sans procès une personne aussi coupable soit-elle. »

- « Certes, mais cela nous donne une certaine latitude. Si jamais nous rencontrons un problème durant ce rituel, nous savons qu’en mettant un terme à sa vie, nous arrondirons les angles. »

- « Justement, voilà ma deuxième objection. Je dis cela sous couvert de confirmation de la part des membres de notre clergé mais les différents objets dont Tamìa a besoin pour ce rituel sont également ceux que l’on utilise pour invoquer des créatures des ténèbres dont l’allégeance va à Thimoros. »

L’ambassadeur se tourna alors vers les quatre prêtres représentant chacun un temple différent de la ville.

- « Cela est-il vrai ? »

- « Etant prêtre de Gaia, je suis le plus à même de vous confirmer ce qu’Aenaria vient de nous dire. »

- « Par Sithi… »

Un nouveau blanc dans la salle du conseil. Tout le monde digérait les paroles du prêtre de Gaia.

- « Il est hors de question de permettre à Tamìa de faire ce rituel de désenvoutement. »

- « Donc je vais à la milice et je l’égorge ! S’il-vous-plaît, soyez un peu réaliste. Si nous attendons le procès, il y a de fortes chances qu’on lui trouve des circonstances atténuantes, comme quoi elle aurait été manipulée par Aenarion. Comme nous ne l’aurons pas sous la main, nous ne pourrons pas le prouver, elle sera déclarée inapte mentalement et elle finira ses jours enfermée. C’est vraiment cela que vous voulez ? »

- « Très sincèrement non, mais quelle alternative avons-nous ? Je vous pose la question à toutes et à tous membres du conseil de Balsinh, quelle alternative ? »

Tous les membres se regardèrent d’un bout à l’autre de la table, cherchant une solution à notre épineux problème. J’en avais bien une, je n’avais plus qu’à me jeter à l’eau.

- « Puis-je proposer une alternative ? »

- « Nous t’écoutons. »

- « Nous allons laisser Tamìa faire son rituel… »

- « C’est ça ton alternative ? »

- « Je n’ai pas fini capitaine ! »

- « Pardon Aenaria, je t’en prie continue. »

- « Donc nous allons laisser Tamìa faire mais elle ne sera pas toute seule, nous allons parer à toute éventualité. »

- « Il faut nous expliquer Aenaria. »

- « J’y viens. Nous serons trois, maîtrisant trois domaines de combat différent : Saraï et sa magie d’eau, Ashar et sa maîtrise des armes et moi-même qui est le mélange entre les deux. A nous trois, je pense que nous serons capable de contrer la magie de Tamìa. »

Les deux personnes concernées se regardèrent pendant quelques secondes avant d’acquiescer d’un commun accord.

- « Je marche. »

- « Moi aussi. »

- « Alors nous allons tous croiser les doigts pour que cela fonctionne comme nous le souhaitons. Quand comptez-vous mettre votre plan à exécution ? »

- « J’ai utilisé quelques peu mes réserves magiques ce matin, j’aurais besoin de me reposer pour récupérer complètement. En fin d’après-midi, j’irai chasser avec l’un des domestiques du domaine et nous pourrons pratiquer le rituel en début de soirée. Nous n’aurons qu’à nous retrouver au coucher du soleil à la milice. »

- « Je vais mettre mes miliciens en alerte au cas où nous aurions besoin d’aide. »

- « Je vais disposer des prêtres de Gaia dans les rues pour soigner les éventuels blessés. »

- « Si jamais les choses devaient déraper, je vais me faire juge avocat et juré en vous disant cela mais vous avez le droit de vie et de mort sur notre prisonnière. Nous ne pouvons que vous souhaiter bonne chance. »

Saraï, Ashar et moi-même nous saluâmes dans un même mouvement Elassin.

- « Et maintenant, du repos Aenaria, nous avons besoin que tous les protagonistes soient au meilleur de leur forme. »

- « A vos ordres ambassadeur. »

J’englobai une dernière fois la salle du conseil du regard, saluai tous ses membres et pris la direction de la sortie avec un plan de bataille en tête. Je n’avais plus qu’à rejoindre le manoir, faire le point et me reposer.

_________________


Dernière édition par Aenaria le Lun 13 Mar 2017 18:48, édité 1 fois.

Haut
 

 Sujet du message: Re: Le conseil des 15
MessagePosté: Lun 20 Fév 2017 12:33 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Site Internet  Profil

Inscription: Dim 16 Mai 2010 15:20
Messages: 7731
Localisation: Kendra Kâr
Devant le bâtiment du conseil, Naurum me salua me laissant passer. Je courrai presque afin de rattraper Ashar et Saraï dans la grande salle de réunion. Les portes étaient ouvertes et les quatorze conseilles n’attendaient que moi. Ils étaient tous debout et une salve d’applaudissement accompagna mon entrée.

- « Ashar et Saraï viennent de nous dire que Tamìa étaient morte par votre main, félicitations ! »

Je saluai très solennellement les membres du conseil avant de me relever et de voir les applaudissements s’éteindre. Les quatorze membres s’assirent avant que je ne prenne la parole.

- « C’est une victoire collective, sans l’aide de Saraï et d’Ashar dans la cave de Tamìa, nous aurions perdu sa trace. »

- « Ne te sous-estimes pas, tes compétences à l’épée t’ont permis d’arrêter l’un des loups de Thimoros. »

- « Sans compter l’attaque magique que tu as utilisé contre Tamìa à l’extérieur de la ville. Je n’avais jamais vu ça, une attaque a pratiquement balayé cette elfe. »

- « Vos compliments me vont droit au cœur mais je ne suis pas être surdoué pour autant, j’ai l’impression que vous me mettez sur un piédestal alors que je suis juste un soldat bien entraîné. »

- « Et je suis très fier d’avoir été l’un de tes instructeurs ! Tu sais très bien tout le bien que je pense de toi. »

- « Merci capitaine. »

Un silence s’installa dans la pièce alors même que mes oreilles captèrent des bruits de pas ou plutôt de course dans le couloir derrière moi. M’écartant je laissai entrer un milicien dans la salle de réunion.

- « Quelles sont les nouvelles ? »

- « Excellentes capitaine ! Tout le monde a retrouvé la raison, nous avons été accueillis à bras ouverts par les différentes familles. »

- « Merci, retournez à votre poste ! »

- « Oui capitaine. »

Le milicien salua l’assistance avant de partir aussi vite qu’il était arrivé. Elassin embrassa la salle du regard avant de prendre la parole.

- « Il me semble que Tamìa avait tenu parole en disant que sa mort permettrait de lever le sort qu’elle avait lancé sur les différentes familles de la ville. »

- « C’est un soulagement mais par sécurité, mes prêtres iront visiter ces familles pour vérifier leur état de santé. »

- « En tant que prêtre de Gaia, vous êtes le plus à même de juger leur état de santé. Très bonne initiative. »

- « Merci. »

- « Et maintenant, quelle suite ? »

- « Nous devons attendre l’avancée de l’enquête sur Ertamiel. »

- « Vous serez tous mis au courant lorsque nous aurons un début d’information utile à son sujet. »

- « Et en ce qui concerne Raynna ? »

- « Quoi donc ? »

- « Si nous partons du principe que les informations que Tamìa nous a donné sont juste, cela veut dire que ce qui concerne Raynna et Aenarion sont justes également et qu’il se cache là-bas ! »

- « J’avais presque oublié ce détail. Raynna est une ville gardée par l’armée sindel, il vous suffit d’entrer en contact avec la personne en charge de la surveillance de cette ville et de voir avec elle ce qu’il s’y passe. »

- « Je pars immédiatement pour Raynna alors. Je vous tiendrais tous au courant de la situation. »

- « Et vous Aenaria, qu’envisagez-vous de faire ? »

- « Je pense que je vais rentrer à Kendra Kâr pour vérifier l’état de santé d’Ehemdim entre autre chose. »

Ce disant je glissai un regard vers Ashar puis vers Saraï avant que l’ambassadeur ne reprenne.

- « C’est vrai qu’il avait été touché par le sort de Tamìa. Sa mort fait qu’il est libre de toute obligation envers elle. Cependant sa traîtrise envers nos règles de vie ne sera pas sans conséquence. Il pourra revenir sur le Naora mais pas dans l’enceinte de Balsinh au risque d’être mis aux arrêts. »

Ehemdim pourra donc venir au manoir sans difficulté, la propriété se trouvant en dehors de la ville.

- « Je lui transmettrai votre jugement, il sera plus qu’heureux de pouvoir remettre les pieds sur notre beau continent. »

- « Si personne n’a rien d’autre à ajouter, je pense que nous pouvons lever cette séance exceptionnelle. Encore toutes nos félicitations Aenaria. »

Je m’inclinai respectueusement avant de quitter la salle avec Ashar sur les talons.

- « Je suppose que tu vas faire un rapport à qui je pense ? »

- « Tu as tout compris. »

- « Bien, je vais faire en sorte d’obtenir des informations que je te transmettrai au plus vite concernant Raynna. »

- « Merci capitaine, pourrais-je vous demander un service ? »

- « Bien sur ! »

- « Durant mon absence serait-il possible que vos miliciens passent régulièrement vérifier que tout se passe bien au manoir au cas où mon frère déciderait de faire son apparition ? »

- « La question ne pose même pas. Je vais demander à Kirian d’accomplir cette mission, vous étiez dans la même promotion à l’académie si ma mémoire est bonne. »

- « C’est exact, merci beaucoup. »

- « File, va vite retrouver Ehemdim pour lui donner la bonne nouvelle. »

J’allongeai le pas afin de sortir du bâtiment au plus vite. Mon passage dans les rues fut relativement rapide jusqu’à ce que je passe devant les maisons des Lomindor, des Vindali et des Hinorin. Je souris en passant devant chez eux, je ne voulais les déranger mais il me faudrait passer les voir à l’occasion pour m’enquérir de leur état de santé. Ce soir, j’avais autre chose à faire.

_________________


Haut
 

Afficher les messages postés depuis:  Trier par  
Poster un nouveau sujet Répondre au sujet  [ 6 messages ] 


Qui est en ligne

Utilisateurs parcourant ce forum: Aucun utilisateur enregistré et 0 invités


Vous ne pouvez pas poster de nouveaux sujets
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets
Vous ne pouvez pas éditer vos messages
Vous ne pouvez pas supprimer vos messages

Aller à:  
Powered by phpBB © 2000, 2002, 2005, 2007 phpBB Group  

Traduction par: phpBB-fr.com
phpBB SEO

L'Univers de Yuimen © 2004 - 2016