La mort et la terreur ne se ressentent jamais autant que dans les ruines, ce n'est pas à vous que je vais l'apprendre, Maître. Les pierres, au-delà de la statue bicéphale, rompaient l'ancienne harmonie s'écroulant à chaque vestige de mur, d'ornement ou protection. La lumière restait extrêmement faible malgré la lune pourtant avancée. Plus aucun arbre ne m'entourait sur le chemin qui me mènerait au Temps, mais la lumière ne guidait pourtant pas mes pas. Les conteurs parlent souvent de cette lumière qui, à l'instant final, oriente le champion du bien pour vaincre les ténèbres qu'il s'apprête à affronter. Il faut croire que je ne suis pas le champion du bien ; mais personne ne mettra en doute que je suis votre champion. Comme si j'étais malvenu en ces lieux immémoriaux, j'entendis de légers éboulements rompre le silence divin qui marquaient l'oubli du lieu aux yeux des vivants ; seulement, ce ne fut pas des gravats que je vis là où ils devaient se trouver.
À la place, une large brume d'un bleu sombre qui dominait la place. Elle s'élevait à une vingtaine de mètres en un large voile plus compact surmonté d'un épais ovale luisant, réfléchissant les maigres rayons lunaires. Vous vous en doutez, tout cela mimait une silhouette. Les trois gardiens de pierre m'avaient mené à un gardien de chair. Elle se retourna et mes poils de se dresser. D'un maître d'arme, l'homme d'un autre temps avait tout l'air. Le crâne chauve, un tatouage symbolique remontait de sa mâchoire jusqu'au haut de son front. Deux yeux luisants d'un rouge tempétueux illuminaient son dur visage carré. Une épaisse armure de plate couvrait entièrement son corps jusqu'à d'horribles gantelets cloutés. D'une de ses mains protégées il tenait une sublime épée à une main. Le pommeau en cuir ficelé de rouge s'ornait à son cul d'une lourde boule de fer. La lame droite s'amenuisait petit à petit, de façon équilibrée, sur une pointe finement forgée à deux bras du point d'appui. Il attendait, m'observant. Le message était clair, pour vous servir je devais l'affronter.
La distance jouait encore en ma faveur et sa posture passive semblait même indiquer qu'il n'avait pas peur, qu'il patientait depuis une éternité pour cette première attaque. Je saisis dans mon carquois une de mes flèches fétiches. Aux plumes dorées, cadeau de l'équipage qui m'avait tant et tant appris sur la vie en mer, elles glissaient entre les doigts comme enduite d'une huile grasse et odorante. À sa pointe se profilait un triple crochet suivi d'un bec long et effilé. Le métal utilisé m'était inconnu et scintillait faiblement dans une teinte ocre. Viser, encocher, tirer. Croirais-je cela utile, je me serais mis, dans l'intervalle de quelques secondes, à prier.
(((Si c'est trop sombre, j'utilise Tir Instinctif + Tir précis, sinon je n'utilise que Tir précis. J'utilise une de mes flèches enchantées. Si tu peux m'indiquer HRP s'il y a des endroits que je peux escalader pour être peu susceptible à un assaut frontal, merci !)))
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