Alors qu’Aliéron reposait ses mains sur l’œuf gigantesque, la lumière s’intensifia, provoquant un mouvement de recul de la part de Hina, visiblement surprise.
«
Qu’est-ce que… Qu’est-ce que tu as fait ?! » demanda-t-elle dans un mélange de curiosité et d’appréhension.
A l’intérieur de son esprit, le guerrier pouvait sentir un sentiment de satisfaction de la part de la Déesse. De satisfaction et de curiosité. Sans pour autant que celle-ci n’émette le moindre son, la moindre remarque. Et, sous les yeux ébahis de la fille Kobayashi, lorsque l’aventurier somma intérieurement à l’œuf de s’ouvrir… Celui-ci s’exécuta. La coquille face à Aliéron se fissura de haut en bas, progressivement, émettant un raie de lumière intense, jusqu’à ce qu’un liquide gluant et transparent n’en coule à ses pieds. Puis… plus rien. La lumière s’en fut, le flot visqueux s’arrêta. Jusqu’à ce que, après quelques secondes sans mouvement, l’œuf ne s’ouvre complètement en deux, inondant de l’étrange liquide le guerrier qui, même s’il désirait s’écarter, s’en trouverait incapable, comme si son corps se tenait prêt à intervenir depuis sa position. Et c’est ce qu’il se passa. Car une silhouette s’écroula en même temps que la coquille, mais avant qu’elle ne touche le sol, le corps d’Aliéron réagit et la rattrapa délicatement dans ses bras.
C’était
une femme à la peau sombre affublée de deux énormes cornes et de quelques profondes cicatrices. Elle était entièrement nue, mais son corps était parsemé ci et là d’écailles, couvrant notamment avec pudeur ses parties les plus intimes. Autre fait notable, une longue queue écailleuse partait de son dos, battant faiblement l’air. Si ses yeux étaient clos, sa poitrine se gonflait et se rétractait au rythme de sa respiration, rassurant le guerrier sur son état de santé.
De son côté, Hina, avait immédiatement dégainé ses sabres, arborant une position défensive.
«
Ecarte-toi, » intima-t-elle au Yuiménien. «
On ne sait pas ce que c’est, elle peut être dangereuse. »
Mais avant qu’il ne puisse réagir, les paupières de la créature qu’il tenait encore dans ses bras s’ouvrirent, lentement, jusqu’à ce que ses yeux rouges ne se posent dans les siens et qu’un petit sourire n’étire ses lèvres. Quelques mots d’une langue inconnue ressemblant plus à un sifflement qu’à un réel langage s’échappèrent de ses lèvres. Mais Aliéron les comprit instantanément, étrangement.
«
Nous sommes arrivés ? » demandait-elle.