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 Sujet du message: Ruines de Nayssan
MessagePosté: Lun 13 Avr 2009 17:58 
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Ruines de Nayssan


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C'est à deux jours de marche au sud d'Oranan qu'on peut trouver ces anciennes ruines. Les légendes racontent qu'elles ont été bâties par les Dieux, mais il n'en est rien. Cette vieille cité est en réalité la première ville bâtie par les Hiniöns dans les anciens temps.

De Nayssan la vieille, il ne reste plus que d'antiques pierres et une vieille arche au-dessus d'une ancienne route.

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Alors il y a une règle que je veux que vous observiez pendant que vous êtes dans ma maison : Ne grandissez pas. Arrêtez, arrêtez dès cet instant. Wendy dans "hook" (petit hommage à Robin Williams)
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 Sujet du message: Re: Ruines de Nayssan
MessagePosté: Sam 4 Juil 2009 19:26 
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Encore une nuit à parcourir les plaines à l’est de la forêt, en proie à un désire certain de s’évader et de s’extraire des dangers nocturnes, ces dangers qu’ils avaient déjà rencontré la veille, il y a seulement une journée de cela, ils subissaient l’attaque d’un effraie affamé…Echappé à ses griffes avaient nécessité de trop nombreuses forces au petit lutin qui ne maitrisait pas son corps, ses puissances et ses faiblesses, tout cela restait à découvrir, ses limites et ses possibilités lutines, on l’appelait vers une voie de magie qui obligeait la dépense de beaucoup d’énergie et il ne s’en sentait pas réellement capable au fond de lui, bien au fond, un lutin ne vit rarement vers son fond et ne reste que dans les mers peu profondes de son esprit préférant reléguer les affres inconscients et troublants pour ceux qui en prêtaient plus attention, eux ça ne les intéressait pas de savoir le fond de leurs pensées, déjà que même la surface parfois ils l’oubliaient lui faisant un sort de surdité. Alors, bon gré mal gré, somnolent sous une lune d’argent et de pureté, ils s’affairèrent en direction de ces ruines qu’Hutcha avait senties ou plutôt ressenties. Un appel des ténèbres avait surgi de la terre cavalant dans l’air en de douces mélodies de mélancolie extatique et électrique, un reflue eustatique s’était opéré dans son humble esprit, remontant des souvenirs, si vite chassés, un phénomène de marée non cyclique opérait alors en lui, ne sachant ni contrôler ni le désirant. Cette montée subite s’était tue mais avait marqué la côte de son insouciance en filagramme fin lui dictant sa venue dans les ruines de Nayssan, bien qu’il ignorât encore leur nom. La lune traçait des chemins d’argent émergeant d’antiques sentiers parcourus en des temps que nulle imagination lutine ne pourrait se figurer. La route allait paisamment de collines légères en plaines mornes, offrant l’œil avisé une étendue de vision sans conteste alertant du moindre mouvement suspect ou non. Il y avait bien eu des mouvements sous cette lune, des hommes courant vers futur aussi incertain que leur passé qu’ils fuyaient, des elfes, à en croire l’allure princière, un nain bourru s’en allant accompagné d’un poney lourdement chargé, la nuit n’était que le territoire des gens en fuites, des exilés et des espions, une compagnie militaire furetait sur leur gauche à bien deux ou trois lieux, la visibilité était parfaite, des gardes Oranan certainement protégeant les campagnes des attaques orcques et gobelines par ça oui il y en avait eu, ils avaient pris bien soin d’en resté le plus éloignés possibles, cherchant quelques fermes sans défense à dévaster dans un dessein qui n’appartenait qu’à ces races vouées aux ténèbres ne le sachant jamais. Des chaumières répandaient des fumées lasses dégagées de cheminée en murmure. La nuit était encore longue et dans l’âtre les feux ne brulaient guère jusqu’au petit jour où l’homme des campagnes s’éveillait pour cette journée de terme.

« Va va et va toujours confiant en nous ! Ahahahahaah ! Le vent mon ami !! La terre ma chérie ! ahahahah. »

Hutcha grisé par la folie de la vitesse, car ça court un lapin, et PinPin était pas mal pour cela. Au petit jour après s’être perdu bien des fois, ne vouant leur vie qu’à la chance, ils arrivèrent par la route si peu empruntée au pied de la cité morte. De fait, cela avait été plus difficile qu’il n’y paraît, il avait fallu se terrer souvent, cacher PinPin encore plus souvent et le reposer alors là toutes les 10 minutes, ça file le lapin mais ça s’arrête souvent, c’est comme ça, il fallait faire avec. Hutcha fit avec ! S’adaptant à son rythme, lui racontant des histoires lutines où les jeunots jouaient à l’amour avec les jeunettes, enfin lui il n’avait qu’entendu ces chansons ne les avaient pas encore expérimenté, ça ne lui aurait pas déplu d’effaroucher une lutine, la faire rire aux éclats et la serrer près de lui pour échanger encore un mot doux ou deux et de retrouver dans ses bras complètement, il n’avait pas été naïf pour autant. Sa formation l’avait fait s’enfermer dans le grand chêne mais les rumeurs des bois circulent en liberté, personne pour retenir un rire ou une chanson, il n’y aura jamais pour arrêter ces êtres de franchir toutes les frontières des conventions et prendre les cœurs purs dans leur folle danse. Rire, chanson, danse sont les mêmes facettes d’un pas vers la liberté. Bref, la course n’eut pas été de tout repos cette nuit là encore. Et cette fois, il fallait ne s’accorder que quelques heures de sommeil à l’abri des ruines avant de partir à leur exploration car fallait le faire, fallait, un devoir le pousser à le faire ou une parole prononcée par ce maître qui lui avait inculqué des bribes de sagesse humaine. La nécessité de compléter ses savoirs ne lui venait pas, il était poussé par une autre chose qui n’arrivait à se trouver un nom dans son petit esprit vif. On s’avance sur la route, l’herbe l’a prise un peu, il semble que le passage des hominidés ne se soit pas tarit au cours des siècles, on peut encore les traces des roues de char, sûrement encore que ce lieu tenait d’auberge quand on se trouvait dans les parages et que la nuit venait sans crier gare. Le soleil s’était grassement levé, en un disque magnifique et coloré, des odeurs neuves émergeaient des jeunes pousses d’arbres et d’herbes, tout cela flairait bon le neuf en plein milieu des ruines. Les ruines ne sont que les prémices d’un futur personnel d’où l’on peut bâtir dans le respect des ancêtres. Les ombres se trouvaient facilement, la ville avait été haute et en avait gardé le caractère, tout ne s’était pas détérioré, un charme avait tenu la ville dans un état second de non vie mais pas de mort, il subsistait trop d’indices de vie, alors qu’elle disparut des siècles auparavant. Un peu dans l’écart de la rue, se dressait une tour de guet, qui protégeait les lieux du sud grondant quand cela se produisait. Les hommes avaient tenu ferme cette place forte, cela suintait des murs de la tour, peut-être encore hantée. Un crissement se faisait entendre par moment, paralysant d’effroi PinPin qui s’immobilisait, Hutcha sentait la présence des anciens vivants tout autour mais ne s’en inquiétait nullement, pourquoi faire ? La première porte se trouvait à deux mètres du sol pour pénétrer dans la tour, ils ne pourraient surement pas se le permettre…On ne pouvait y montrer que par échelle, qui pour le coup avait disparu on ne sait plus trop quand. Qui saurait le dire ? Faudrait interroger les alentours et les fermes pour trouver qui avait hérité d’une échelle antique… Mais en faisant le tour de la tour, on peut tomber sur un trou béant, qui tombe dans les cachots, les gravats formant un escalier idéal pour y pénétrer, le trou noir et béant n’exhalait plus l’odeur de mort qui y régnait cent ans durant après la fin de la ville, son abandon, son siège et son pillage. On pouvait s’y mettre sans craindre, il ne faudrait de toute manière pas dormir trop, peut-être deux ou trois heures, histoire de se remettre en train complètement.

« On va se coucher là petit PinPin »
(Enfin il est aussi grand que moi)


De nuit traversant les plaines

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 Sujet du message: Porté
MessagePosté: Dim 5 Juil 2009 19:01 
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Les matinées n’ont pas la force de réchauffer suffisamment l’air pour en chasser l’humidité fort fraiche qui règne à la fin de la nuit, alors cette dernière se prolonge encore une partie de la journée et enveloppe les pierres ancestrales d’un voile invisible et saisissant. C’est ainsi que, maussade, Hutcha s’éveilla d’un bref repos, tout de même salutaire. PinPin partit manger les herbes fraîches qui poussaient depuis belle lurette sur les terres abandonnées et décimées de Nayssan. L’herbe gouteuse et juteuse réconfortait le lapin de la perte de sa famille, il ne s’en rendait même pas compte à dire vrai, c’est une bonne herbe, bien verte, au doux parfum. Mais Hutcha, dans son coin, s’affairait à partir après une brève inspection de la tour où ils avaient dormi. Un délabrement antique en somme cette tour. Eux s’étaient couchés dans le coin près de l’éboulis qui leur permit d’entrée, un peu en dehors de la lumière qui pénètre parfois dans la tour. Le tas de gravats formait une pente douce et bien tassée par les années. Rien de ragoutant dans cette cave, des araignées tissaient des toiles qui ne capturaient rien. Au fond de la pièce, dans le coin droit, se tenait quelques morceaux de poteries cassées, des restes d’amphores, des hanses détruites, de l’autre côté, on pouvait avec moult imagination comprendre qu’il y avait eu un râtelier retenant quelques lances, il ne restait de l’ouvrage du temps que des pointes rouillées et inutilisables. Hutcha vint en soupeser une pour s’apercevoir qu’elle ne lui serait d’aucune utilité. Il avait en tête de se procurer une petite lame, pour tailler rapidement dans le vif lors de combats mineurs comme ils avaient eu à faire avec les rats et l’effraie, s’eut été fort utile en ces moments là de blesser ces bêtes de répugnance. Mais cette cave ne lui donnerait guère l’occasion de trouver son petit objet. Et puis que peut-on imaginer trouver dans un lieu vieux de plusieurs siècles abandonnés au brigand, dépouilleur de trésor et autres crève-la-faim. Rien assurément rien. Il ne fallait pas se leurrer. Puis y’avait aussi une porte sur le mur du fond. Ce qu’il en restait, c'est-à-dire une planche vermoulue de bois qui puait l’humidité et des gonds bouffés de rouilles.

(Vais essayer d’ouvrir cette porte voir s’il n’y aurait pas de quoi ramasser cette espèce de lame qui me manque)

C’était sans compter sans la force démesurée qu’un lutin de vingt centimètres pouvait dégager. Mais quand même, vu l’usure du temps, il y avait moyen de faire un trou dans la porte déjà si détériorer.

Le temps se figea étrangement, une note de cloche sibylline se fit entendre, plongeant dans un grand étonnement pierres et vivants se trouvant dans la cité. Mais le son semblait ne sortir de nulle part sur terre. Il semblait planer de partout à la fois sans pouvoir distinguer sa source. La cloche qui émit se son ne se trouvait pas en ces lieux et pourtant elle résonnait bien entre les murs de Nayssan.

(Mouais, on va dire que c’est à moitié hanté par ici et ça suffira bien comme ça pour expliquer d’où c’est que cela peut venir et si un jour on m’en parle, j’en sais rien.)

De ses petits pieds, il frappe la porte qui remue tout de même. Elle va céder se dit-il. Oui, ça ne devrait plus tarder, ajouta-t-il même. Et ça céda, on sent que le petit lutin prend de l’assurance par rapport à sa taille de microbe et la force qu’il peut en dégager. Le souci c’est qu’il est faisait encore plus sombre que sombre, la grotte d’un troll devait être même plus éclairé que ce trou. Une bouffée d’air ancienne remonta jusqu’à ces narines, d’un air si lourd et porteur de tant de vie, mélangé aussi à une odeur de pourriture organique qui s’était agglutiné au fil des ans.

« Pouahhh ! Ca pue par ici ! Tu m’étonnes que personne ne vienne se balader par ici ! Déjà avant d’ouvrir c’était coton mais là ! »

Après une microseconde d’hésitation toute lutine, il franchit le seuil, ses yeux s’habituant à la pénombre progressivement. C’est autre chose comme pièce, en fait c’était même un escalier, il n’y avait pas de pièce derrière la porte, juste un escalier qui descendait en colimaçon visiblement après avoir franchi les deux premières marches. Et encore de douter pendant cette microseconde. Y’avait quelque chose de bizarre derrière l’odeur des cavernes fétide, un air plus chaud et plus abondant faisait place. Une odeur moins désagréable. Une odeur de feu peut-être. Pas de fumée ni lumière.

(Si ça descend trop, on remonte tranquillement, sinon on se promène)

Arrivant toutefois à se décontracter, à la manière lutin, il passe ses bras derrière sa tête et sifflote un air des bois, une espèce de conjuration enfantine des ténèbres, qui n’avait jamais fonctionné mais ça permettait de tenir le coup et de dissiper les petites craintes. Les marches étaient étonnamment en très bon état et peu souillé par des débris ou des cassures. De la poussière ça oui ça s’en volait à chacun de ses pas mais rien de plus. Se fiant à sa chance, ne cherchant aucun bord pour se tenir, il continue sa descente avec en tête de voir et seulement voir. Il comptait aussi le nombre de marches. 27. Plus aucun lumière n’affleurait et l’exploration si elle devait se faire ne serait pas aisé et il ne voyait pas trop comment faire pour se trouver de la lumière. Le bâton d’églantier ne présentait guère une solution. Y’avait bien quelques phrases magiques donnant de la lumière, mais delà à ce qu’il les connaisse… De fait, il n’aurait su dire si la pièce était grande, ou petite, pleine ou vide, menaçante ou non. On n’y voyait que tchi. Il aurait du réfléchir avant de descendre mais ce n’était pas son fort. Son anneau- bracelet…Peut-être après quelque incantation inconnue à son esprit.

« Pouah ! T’as l’air bien bête ! »

Et l’odeur chaude de refluer.

« Euh là y a un truc pas clair, ça vient en vague… Une odeur douce comme ça, si calme et si réconfortante et si paisible et si bonne… »

La chaleur l’attirait, l’emmenait dans un tourbillon de sensations délicates desquelles il ne savait et ne voulait plus se séparer. Un brin de sérénité envahissant, cajoleur et porteur, tirant délicatement vers sa quiétude.

« Oh on est super bien làààà… Faut rester là comme ça »

En dodelinant de la tête, évasif et serein…Toujours est-il qu’il marchait maintenant dans la pénombre sans buter contre quelconques obstacles. Son approche se faisait dans la douceur de la sérénité éternelle, comme dans les moments où l’on fume à la pipe la bonne herbe des sous-bois. Cette herbe que l’on récolte tous ensemble près du trou aux fées où elle pousse en touffe épaisse ne souhaitant que se faire cueillir et sécher et fumer. C’était pareil, dans un état second après avoir fumé pendant une heure ou deux. Limite hallucinatoire. Il percute pourtant un objet de grande taille, le faisant tomber, reprendre quelqu’instant ces esprits et malgré tout repartir suivant comme attaché à une laisse la bonne odeur qui venait du néant. Et la pièce ne semblait pas se terminait, enfin avec ses petites pattes avec lesquelles il fallait faire cinq pas de lutin pour un pas d’homme, ça prend plus de temps. Mais les dimensions de la pièce étaient considérables. Il sentit que les murs se trouvaient plus proches de lui, empruntant un couloir vers un lieu que son imagination éteinte n’aurait su voir même un tout petit peu éveillée. Par contre, ici le sol était jonché de déchets, le faisant trébucher plus d’une fois, et à tâtons se relever pour repartir dans sa course délirante. Qu’est-ce qu’homme avait dissimulé à la vue de tous aussi profondément dans les sous sols de la tour, au creux de la terre. Si il avait eu une vision globale de la ville tant sur terraine que souterraine il aurait compris qu’il traversait par les souterrains la route et prenait un chemin de ronde creusé dans la terre qui débouchait directement dans les caves de l’ancien château où se tenait en temps de siège une garnison prête à fondre sur l’ennemi ayant parvenu à passer le premier mur d’enceinte, tout cela ne se voit plus, la partie aérienne de la ville se trouvant en lambeaux. Mais avant de survenir au niveau du château on arrivait sur la tour de guet est celle qui regardait la mer et ça devait être à peu de chose sa destination bien qu’on ne vît rien. Hutcha sautait au dessus des décombres se jouant de l’obscurité quand un pantin articulé par cette chaleureuse odeur venue d’un autre temps. Penser bien que s’il devait combattre la chose qui l’envoutait à l’heure actuelle, il serait bien en peine par ces propres forces car les émanations de puissance qu’un être averti pourrait ressentir, traduisait un personnage de qualité et pas des moindres dans la manipulation des énergies spirituelles et naturelles. A ce stade de l’avancée des choses pour le pauvre petit lutin, surnommé parfois par ces pairs nabots, le lecteur se doit de s’inquiéter sérieusement de l’issu de cette exploration forcée d’où on ne vient rien. Pris dans les griffes d’une odeur tranquillisante et inhibitrice de volonté, Hutcha n’a guère de chance de s’en sortir sans l’aide extérieure de la chance. A se figurer, un être si petit, sorti juste de sa forêt, combattre contre une monstruosité sortie des ténèbres ? Non,non,non ce n’est pas imaginable. Et pourtant la suite verra comment il s’en sortit. Planant à deux milles lieux de là, entre réalité et douces rêveries, le lutin continue sa course et comme il est descendu, cela remonte, 27 marches de nouveaux pour rejoindre le premier niveau de la cave, enfin d’une cave. L’odeur l’entraîne à droite maintenant, il enjambe une porte tombée, les restes de la porte, et brusquement les choses se font plus, l’odeur évanouit et Hutcha tiré de sa rêverie. La pièce est exsangue et éclairée par un puits de lumière et le jeu de deux trois miroirs allumant ces lieux plongés dans le silence et l’obscurité. Une table est dressée, avec un cierge éteint et un livre intacte à l’agression du temps. Ce livre Hutcha ne saura pas le lire, écrit dans une langue aujourd’hui inusitée.

« Qu’est ce que je fais là et comment j’y suis arrivé ? »

Le mystère de ce déplacement était total pour le petit lutin malicieux.

« Par Rana, protège moi et offre moi la chance de revoir le jour et sa lumière dès aujourd’hui, Zewer »
Ne sachant plus trop lequel de ces dieux prier.
Il regarde à travers le puits de lumière et ne parvient pas à voir à quoi correspond l’autre bout.

« Affronte moi et ce que tu désirais en entrant en ces lieux te sera donner. »

Bondissant de tout part, Hutcha s’affole légèrement ne voyant pas qui il aurait pu rencontrer ici hormis la mort elle-même et ses sbires fantomatiques. Le lutin se jette dans un coin pour éviter le plus de lumière possible et se cacher le temps que cette chose passe et l’oublie.

« Affronte moi et tu seras libre et riche de ce que tu désirais. »

Tétanisé, accolé au mur poisseux (Poisseux, mais je suis où !!!), ses yeux cherchaient dans cette lumière la source des sons.

« Mais...mais mais...mais euh…Moi je suis pas là pour me battre, j’allais même, j’allais même partir… »
« Affronte moi et tu seras libre de t’en retourner. »
« Et sinon… ? »
« Affronte moi et tu n’auras pas à souffrir ton éternité emmuré ici avec les anciens de Nayssan. »
« Mais euh…je ne sais pas si vous pouvez voir mais je suis tout petit moi, je fais pas de bruit, je ne mange pas grand-chose et je ne fais pas grand mal »
« Affronte moi et ta liberté te sera rendu »
« Mais jamais je ne pourrai »

La voix était calme et simple tout le long de cette échange, aucune agressivité ne se faisait ressentir dans les tons caverneux émanant de chaque pierre de cette cellule.

« Affronte-moi ! »

Une auréole enflammée surgit du néant pris sa forme définitive de disque de feu et s’élança dans le coin qui détenait le lutin. Les yeux écarquillés par l’horreur à venir, se signant de tout ce qu’il connaissait comme signe de protection des maléfices magiques du feu, tétanisé par la fin carbonisée qui l’attendait…Il bafouilla quelques mots agitant sa baguette d’églantier pour conjurer la flamme qui approchait très,très rapidement. Les mots ne traduisent que mal l’agitation qui régnait au sein de la pièce et la peur qu’Hutcha éprouvait mais tout cela était bien réel dans des proportions dix à vingts fois plus intenses que ce qui se relatent ici.

« Szargrnjzageaeoifoa »

L’anneau devint rouge de la couleur de la couronne enflammée. Un écran de protection se dessinât devant le lutin déviant l’attaque de justesse.

(Ah il sert à ça cet anneau…Il peut dévier les attaques…ouf)

Son cœur microscopique battait à tout rompre, la sueur goutait effroyablement de tous ses pores et l’aveuglait par moment. Cela l’avait drôlement affaibli tout de même, l’anneau pour se manifester et activer ses pouvoir avaient puisé directement dans l’énergie vitale du lutin, réduisant son énergie.

" Attaque moi,attaque moi,attaque moi, attaque moi… "


La voix résonnait misérablement ainsi prise dans l’étau d’une folie hystérique transformant les mots en des bouillies de sons inintelligibles, des traits de démence parcourraient les airs qui se troublaient alors.
Hutcha agita alors sa baguette misérable d’églantier cueilli il y a bien longtemps par son maître qui l’avait enchanté aux mélodies de la magie de la terre, pour que ce simple bâtonnet d’églantier soit transmetteur de magie, pour que l’apprenti puisse se servir de ce frêle bâton comme d’une défense. L’incantation de fabrication du bâton avait duré deux jours entiers où il avait du veillé sur son maître psalmodiant. Ce moment fut une de ses épreuves pour s’accomplir géomancien apprenti. Les lutins ne voient la magie que comme un sacrifice de soi, un très grand sacrifice, contre lequel la Nature octroie à sa guise, en échange, un peu de ses pouvoirs. Ce bâton fut la première étape pour Hutcha dans le maniement de la magie. La première prise de conscience que cela était bien plus puissant que lui et que jamais il n’aimerait réellement en usé.
Agitant son églantine face à lui en répétant les rituels d’émanation des forces de la terre, se forma un cercle à son tour, arborant toutes les couleurs que la terre de la forêt peut revêtir, ce cercle s’agrandit un peu, la volonté d’Hutcha totalement bandé vers la réussite de ce sort, dans un état de quasi transe, les yeux révulsés et convulsant lui-même, le cercle prit une intensité nouvelle et en sortie des milliers de dards, fruit de la réussite de son sort poudres cristallines. Les morceaux de terre projetés jaillirent en tous sens cognant sur chaque paroi, un alors fracassé le deuxième miroir du puits de lumière atténuant la lumière qui difficilement pénétrait la pièce. Et le vide d’un coup, la présence qui était palpable une seconde auparavant avait disparu. Une quiétude régnait à présent dans la pièce, le cierge s’était allumé, le livre refermé, et la lumière fusait dans tous les couloirs comme si les maîtres du château était revenu et faisait l’inspection de la bonne marche des choses en leur demeure. Sur la table apparut aussi un poignard, au manche adapté à la petite taille de la main du lutin, la lame allait en ondulant et possédait un file des plus tranchant, sur la lame encore on pouvait lire qui brillait une inscription elfique qu’il ne sut déchiffrer, le manche finement travaillé. L’épreuve n’avait pas été de réussir le sort, bien que cela, en fait, en constitua une tout de même, mais il avait fallut transcender ce corps si faible, faire taire la peur, réveiller l’anneau, et Hutcha avait beaucoup joué dans son inconscient, à tout cela. Maintenant savoir la nature de la rencontre, de l’être qui l’avait amené jusqu’ici, le pourquoi de cet affrontement éclair, on ne pourrait avancer d’hypothèses qu’erronées et fantasques. La lame devait avoir une existence magique mais ces caractéristiques ne pourraient se deviner comme ça, surement il faudrait la montrer et interroger des personnes compétentes en ce domaine.

Hutcha convulsait encore.Une voix dans le lointain se mit à parler et à le rassurer.

"Calme toi petit lutin, tu as accompli ce à quoi Zewer t'avait taché, tu as réussi plus que tu ne pourrais le savoir et le comprendre, va en paix, tu as ma bénédiction...Repose toi en ces ruines et savoures les splendeurs passées car il n'est pas dit que tu ta tâche est accomplie totalement, d'autres sorts se joueront peut-être pour toi encore ici. Repose toi Hutcha d'Ellaientharbra!"

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 Sujet du message: Remise en forme!
MessagePosté: Lun 6 Juil 2009 23:05 
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Hutcha finit par s’éveiller, s’éveiller était juste, il ne pourrait pas se rappeler les limites entre réalité et fiction. Il était de retour auprès de son sac, étendu au milieu d’un brouillard mental se demandant ce qui se passait dans les alentours. Se frottant le crâne avec sa petite main, il n’arrive pas à se souvenir exactement l’enchainement. Il y avait bien eu la table et la voix qui résonnait encore, sans pour autant comprendre le son qui revenait en vague sourde dans sa tête s’accompagnant de douleurs lancinantes. Il y avait aussi la porte qu’il réussit à faire tomber et le reste semblait si vaporeux. Rêve ou réalité, nulle possibilité de savoir…Il y avait la lumière qui s’est allumée partout, et…non c’est tout ce qui revenait pour le moment et pour l’instant, une grande fatigue l’avait pris dans ses bras, mais pourquoi ? Sa main gauche étreignant un coutelas, petit lame tordue avec des inscriptions étranges apposées. Quel est ce poignard ? Péniblement, s’appuyant sur ses jambes frêles, il se relève rajustant son pantalon et attachant le coutelas à sa ceinture et apprécia le port de cette arme adaptée à son gabarit de moucheron. Époussetant encore son habit avant de se diriger vers l’intérieur de la ville.

« PinPin je suis par là, quand je t’appelle tu viens »

Hutcha rajouta une trille musicale qui fit comprendre au lapin ce qu’il venait de dire. Une espèce de relique d’anciens temps que de pouvoir s’adresser en chantant aux animaux. Le pas lourd et l’œil grogui il avance vers le centre de la ville. Une arche incroyablement haute enjambe la route principale, une arche témoignant de la splendeur passée de la ville, des pierres blanchies par le soleil des jours d’étés arides balayés par les vents marins qui apportaient des brises salées du littoral accentuant l’érosion. Le calme était total au sein de la ville, il ne passerait personne aujourd’hui en ces lieux, personne ne foulerait le sol herbeux de l’antique Nayssan, à la splendeur perdue. Passeront encore les vents hurlants pleurant cette splendeur qui ne saurait revenir. Les âmes chagrines recherchent encore leur cité, vide en leur sein. Ces habitants qui revinrent après la mort de la ville ne trouvèrent plus leurs racines, ne trouvèrent plus leurs ancêtres, âme en peine au moment de leur mort, âme en peine dans leur mort.
Hutcha ne voulait plus visiter pour aujourd’hui les autres restes de la ville, préférant se remémorer ce qui s’est passé et comment trouver à quoi correspondait les inscriptions. Ses pas le menèrent près de la fontaine, qu’on nommait à la belle époque la fontaine des trois joyaux. Les joyaux avaient été volés pendant les pillages. Un rubis, un émeraude, un saphir…Les pluies de l’hiver avait empli la fontaine ce qui lui permit de se débarbouiller, se remettre de sa fatigue, l’eau fraîche dissipait les hardes de la douleur. La transparence de l’eau lui remit ce baume au cœur qu’il avait besoin, il regardait les ridelles sur l’étendue de la fontaine se dessiner et s’effacer.

« Mais qu’est-ce que c’est que ce truc qui brille au fond de la fontaine »


Se penchant, il voulut récupérer le morceau de cuivre qui brillait dans les profondeurs insondables, pour lui c’est ce que c’était. Il jeta son tricot sur le sol et plongea dans l’eau fraîche, tout sa lassitude partit, nagea jusqu’au fin pour récupérer l’étrange disque de métal, ces doigts avides de possession tendus vers les très très fond. La pièce récupérée ainsi que son souffle de moustique, il remit son veston et s’en retourna ragaillardi vers le lapin qui continuait de brouter des herbes tendres. La ville recelait un bijou profond qui n’avait pas disparu qui transpirait des pierres blanches, la vie ne s’étant pas entièrement rendue aux affres de la mort, des palpitations de vie un peu partout. On le sentait en marchant dans les anciennes rues, parfois un rire se faisait encore entendre, les charrettes émettaient encore des craquements en passant dans les ornières effacées depuis bien longtemps. C’était une drôle d’atmosphère. Un peu étrange. Encore une note de musique pincée sur une vieille viole.

« Hihi, on y va PinPin, hihi »

La plaisante humeur revenue après la nage dans ces eaux. Comme quoi il y avait quelque chose dans l’air et dans l’eau de cette ville. La nuit tardait à tomber et la route encore possible pendant au moins une heure. Oranan ne serait pas en vue avant deux ou trois jours, tout ce qui se gagnerait là serait pris, ne sachant pas trop comment aller se poursuivre la suite , on pouvait le dire, périple fou pour un lutin.

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 Sujet du message: Re: Ruines de Nayssan
MessagePosté: Sam 7 Jan 2012 21:26 
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Localisation: Cuilnen - Dehors.
C'était une nuit quelque peu ordinaire à première vue. Le ciel nocturne était dégagé, les étoiles flamboyantes dans la voûte céleste brillaient par milliers et la Lune, pleine, éclairait la terre de sa pâle lueur. Il n'y avait que très peu de vent mais il faisait cependant très froid car il avait neigé en journée.

À première vue donc, cette nuit était ordinaire pour le commun des mortels. Seulement, elle ne l'était pas pour Fear qui, à bout de force, luttait alors contre le sommeil qui tentait de l'empêcher d'achever ses prières. Il savait au fond de lui que rester agenouillé à même la pierre froide qui constituait le sol pendant plus de 72 heures, à prier sans s'arrêter ne serait pas une partie de plaisir mais, quelque part, il se devait de les accomplir, c'était plus qu'une obligation pour lui, c'était un véritable droit.

Plongé dans un silence total, comme à sa grande habitude, Farrell récitait, invoquait et priait, implorant la clémence de Dieu. Après tout, il n'était qu'un être Humain dans toute son imperfection et il ne se passait une seconde sans qu'il ne commette un pêché, en connaissance de cause ou non.

Trois jours donc à ne se nourrir que d'un peu de pain, que la famille du dernier Homme qu'il avait soigné lui avait offert pour le remercier, et que de quelques gorgées d'eau qu'il avait puissé lui même. Ils étaient des paysans, ils n'avaient grande chose à lui donner alors ce modeste présent qu'était cette miche de pain était quelque part le signe de leur gratitude.

D'ordinaire, Farrell n'acceptait jamais les offrandes, pensant qu'il n'était rien pour avoir l’orgueil et le toupet de les recevoir. Mais, cette fois-ci, c'était diffèrent, il savait ce qu'il l'attendait et il n'avait pas vraiment le choix. Jeûner pendant cette épreuve ne lui aurait pas été bénéfique.

Agenouillé et soumis au Seigneur, la fatigue était telle qu'il n'arrivait plus à se tenir droit. Ses paupières étaient très lourdes, son corps endoloris et ses genoux de flammes. Il tremblait, tant à cause du froid que de la fatigue, et était en proie aux assauts répétés du sommeil. Il n'en pouvait plus, mais la nuit toucherait bientôt à sa fin, sonnant alors le glas de sa souffrance, il se devait de tenir bon.

Mais malheureusement, il ne le put. La fatigue eu finalement raison et, bien malgré lui, il se laissa prendre par le sommeil et s'endormit, rompant ses prières par la même occasion. Son épreuve serait surement un échec, du moins, c'est ce qu'il pensera lorsqu'il se réveillera. Tout était allé si vite, il n'avait même pas eu le temps de se rendre compte qu'il s'endormait.

Ceci dit, ce repos n'allait peut-être pas en être un car, rejoignant le pays des songes, ses visions ne prirent pas la formes d'un rêve mais d'un atroce cauchemar. Tout était trouble, tout était flou. Il ressentait de l'angoisse, du désespoir. Mais aussi de la douleur, mentale et physique. Il entendait des cris, des pleurs mais aussi des claquements d'air et le chahut notable de la ferraille.

Une Femme était là, menottée aux poignets. Il y avait aussi des Hommes mais, il s'agissait là d'une présence hostile. Elle semblait retenue captive, quelque part. Elle avait faim mais on ne lui donnait rien à manger. Elle avait soif mais on ne lui donnait rien à boire. Elle souffrait mais on ne lui portait pas secours.

Elle était apparemment en proie aux supplices de la torture. Ces Hommes cherchaient, en apparence, à obtenir quelque chose d'elle, mais à en juger par son état, elle avait depuis longtemps refusé de le leurs donner. Tout était sombre, Fear n'arrivait pas à tout distinguer mais il ressentait cependant son environnement. Comme présent dans la scène sans être pour autant visible, il observait le visage meurtris de la jeune Femme. C'était une Elfe, une Elfe blanche même. Ses caractéristiques faciales lui étaient familières, il les avait déjà vu quelque part, mais où ?

Cherchant à s'approcher pour mieux l'observer, il entendit soudain un autre cri, mais, ce n'était pas l'Elfe. L'un des quatre Homme qui la torturait venait d’assassiner les trois autres. Ils s'étaient apparemment disputés. Pourquoi ? Farrell ressentait une sorte de pression monter en lui, de la folie peut-être. Ces Hommes étaient nerveux, ils avaient peur de quelque chose et semblaient même désespérés.

Soudain, tout s'embrouilla. Tout devint noir, tout se dispersa et bientôt, il ne voyait et ne ressentait plus rien, c'était le silence ... Mais voila, le froid l'envahit alors. Il devint de plus en plus prenant, à tel point qu'il le piquait. C'était confus, on aurait presque dit une brûlure. Il ressentait son visage se serrer, s'endolorir. Que se passait-il encore ? Fear rouvrit soudain les yeux.

Il était face contre terre, à même la pierre froide. Il s'écoula quelques secondes d'incompréhension puis il réalisa alors qu'il s'était endormis. Ce fut d'abord l'étonnement qui le gagna, puis bientôt la colère. Se redressant furieusement, il constata, en levant le regard, que les premières lueurs du soleil avaient apparus. Il serra les dents, il venait d'échouer, une fois de plus !

Fear voyait noir, il était furieux contre lui même. Sa détermination ne fut apparemment pas suffisante pour lui permettre d'en ressortir vainqueur. Mais il se calma bien vite et revint à lui. Après tout, les choses ne viennent pas seules et il retentera surement le mois prochain. Il avait déjà réussi à tenir 64 heures. La dernière fois, il avait tenu moins longtemps. Il s'était amélioré, c'était déjà ça.

Se relevant, il sentait bien que cette fatigue qu'il avait accumulé n'avait nullement était amortie par son sommeil, au contraire, ce repos n'avait fais que l'épuiser d'avantage. Ses genoux étaient tremblants, il devait à tout prix se reposer. Mais il avait dormis plus de huit heures et s'en était déjà trop pour lui, du moins le pensait-il. Se saisissant de son bâton, accoudé contre les restes d'un mur de pierres, il quitta les ruines de la salle des prières et rejoint l'arrière du temple. Il y avait là-bas une petite source d'eau pure.

S'agenouillant une fois de plus, il rapporta l'eau à son visage et le lava à plusieurs reprises. Il passa ensuite cette eau sur ses deux genoux. Ils étaient rouges et quelque peu enflés, il fallait calmer la douleur. Il savait que cette eau pure avait des capacités curatrices, surtout pour l'épiderme, alors autant en profiter. De toutes les façons, il n'avait pas la force d'utiliser ses pouvoirs de guérison.

Se soignant donc, il repensait, en silence, à son rêve ou plutôt à son cauchemar. Il conclu tout d'abord qu'il s'agissait d'un châtiment pour s'être endormis et pour avoir échoué à l'épreuve. Mais Dieu n'était que clémence et miséricorde, il ne l'infligerait pas ainsi. D'autant plus que les précédentes fois, rien de comparable ne lui était arrivé.

La punition pouvant être écartée, que pouvait signifier ce songe ? Il le reconnaissait, cette Elfe lui était familière. Mais il ne l'avait pourtant jamais vu. Non, elle lui rappelait bien quelqu'un mais pas elle directement. Ce visage ... Fear retournait ses souvenirs dans tous les sens. Il torturait sa mémoire pour que cette dernière lui fournisse la réponse et finalement, il se souvint.


" ... Richard Mirler. "

C'était un Homme, ou plutôt, un Elfe. Si l'on devait convertir son âge en calcul Humain, il aurait à ce jour plus de cinquante ans. Il se souvenait maintenant. Il lui avait prodigué des soins afin de le remettre d'une maladie peu commune qui empêchait la cicatrisation, il y a de cela quelques années. Il se souvint également qu'un de ses valets était venus jusqu'aux ruines pour le quérir et qu'il avait du faire le déplacement jusqu'à Lúinwë.

C'était un Homme très riche et très respectable qui avait fortune dans le commerce du bois. À l'origine Elfique, sa longue lignée s'était peu à peu adaptée à la société Humaine, comme pouvait l'indiquer son nom. Mais admettons, quel pouvait bien être le rapport entre cette Femme et cet Homme ? Leurs traits sont assez semblables, il s'agissait peut-être d'un membre de sa famille. Elle était jeune, peut-être sa Fille ?

Mais pourquoi aurait-il rêvé de sa Fille ? D'autant plus qu'il ne l'a jamais vu ! Si ce qu'il avait vu était bien réel, que pouvait-elle bien avoir fait pour se retrouver dans une situation pareille ? Et pourquoi son père ne faisait rien pour la récupérer ?

Il réfléchissait, toujours en silence. En réalité, les Farrell et les Mirler étaient deux anciennes familles étroitement liées. Certes, ils n'avaient pas la même vision des choses et il eut de nombreux conflits aux travers des âges entre eux mais aux dernières nouvelles, les relations étaient pour le moins amicales.

Fear était le dernier représentant de sa lignée et, l'on ne sait trop pourquoi, il se gardait bien d'entretenir le contact avec les Mirlers. Mais là, c'était diffèrent. Ce cauchemar était peut-être un message et, quoi qu'il en soit, il se devait d'aller vérifier ça, ne serait-ce que pour satisfaire le Seigneur. Une visite chez Richard Mirler pour élucider ce mystère s'imposait donc.

Mais, la route entre Lúinwë et Oranan allait être très longue. Dix jours de marche pour rejoindre Kandra-Kâr plus neuf jours de marche pour couvrir la distance qui sépare la ville de Lúinwë. Et dans l'incapacité de louer une monture, le voyage allait particulièrement fatiguant. Mais Fear avait connu pire et cela ne le dissuadait guère.

Se relevant, à l'aide de son bâton, il ne s'attarda pas d'avantage en ces ruines. Si sa vision était bien réelle, il s'agissait alors d'une situation d'urgence. Les Mirlers, et par extension cette Elfe, vénérant Dieu aussi bien que lui, il ne pouvait pas se permettre de ne pas y aller.

Il alla chercher une sorte de petit sac miteux et une gourde usée. Il remplit cette dernière d'eau puis il se dirigea vers l'arrière cours où un Pommier avait poussé en son centre, sans qu'il ne sache vraiment comment. Récupérant quelques uns de ses fruits mûrs, il les glissa dans le sac qu'il referma ensuite. L'adossant sur une de ses épaules et attachant sa gourde à sa taille, il quitta aussitôt les ruines, dans un silence toujours aussi imperturbable avant de se mettre en chemin, non sans réciter quelques prières pour s'assurer de la bonne réussite du voyage.


" Pardonnes ma faiblesse, mon Seigneur, et fais que tout se passe pour le mieux. "


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