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 Sujet du message: Le Tripot du Lys (Repère du Lys Noir)
MessagePosté: Sam 18 Fév 2012 21:27 
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Tripot du Lys


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Ce tripot est l'une des salles de jeu les plus fréquentées d'Exech. Cela est des plus étonnant car le bâtiment, de par son aspect extérieur n'est pas des plus accueillant. Une façade délabrée, des fenêtres recouvertes de crasse, une enseigne grinçante représentant deux dés sur laquelle à été peint à l'encre noire : "Retounai dou vou vnai !". L'atmosphère intérieure n'est pas plus engageante non plus. Les bagarres entre joueurs y sont des plus courantes et il n'est pas rare d'apercevoir un cadavre encore frais, une dague plantée dans le cou, gésir encore sur une table.

Parmi toute cette pagaille, Hirman, le tenancier, accompagné de quelques croupiers et gardes du corps, tente de maintenir l'ordre et de faire tourner l'affaire. Si l'envie vous en prend, vous pourrez commander une boisson et vous asseoir à une table pour tenter votre chance au jeu. Faites tout de même attention à vos adversaires, car ces derniers ont bien souvent la lame baladeuse ...

L'établissement s'étend sur trois niveaux. Le rez-de-chaussée fait place de salle de jeu et de taverne. Plusieurs tables y sont installées de façon chaotique. Ce sont les joueurs eux-mêmes qui décident du jeu qui est joué à la table, et bien que le tripot fournisse le matériel (dés, cartes ...), les joueurs décident également des règles.

Si vous montez les quelques marches qui mènent à l'étage, vous pourrez découvrir une demi-dizaine de chambres à coucher. Mais n'espérez pas y passer la nuit ! En effet, ces chambres sont réservées aux clients des quelques catins qu'embauche le tripot.

Enfin, le sous-sol, dont la porte est gardée par un orque à l'air belliqueux. Cette partie est en réalité le repère principal du Lys Noir, l'un des cartels dominants d'Exech. Cet étage comporte quelques chambres, une salle d'armes, une salle de réunion ainsi qu'une salle commune. Il est parfois organisé des parties dans cette dernière, mais seuls quelques élus obtiennent le droit d'y participer. Lors de ces parties privées, l'ambiance ne ressemble en rien à celle qui domine dans le reste de la maison de jeux. Aussi, n'espérez pas y apporter d'armes, on vous les confisquera à l'entrée. Il n'est pas non plus conseillé d'y tricher, car les règles sont strictes et les parties très surveillées...

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Vous pouvez ici participer à des jeux de hasard pour tenter gagner des yus. Avant de commencer à RP la partie de dés ou de cartes, demandez une intervention GMique. Le GM qui s'en occupera fera le lancé de dés (un seul par partie) et ajoutera ou débitera les yus sur votre fiche. Vous pourrez alors RP la suite la partie en fonction du résultat.

Jeux auxquels vous pouvez jouer au rez-de-chaussée :
  • Le Taxillus (Jeu de dés) :
      Le plus simple des jeux de dés. Il peut se jouer avec un nombre illimité de joueurs, minimum deux. La partie commence avec un tour de mise. Chaque joueur peut, lorsque c'est son tour, soit augmenter la mise, soit s'aligner sur la mise précédente, soit quitter la partie. Le tour de mise s'arrête lorsque tout le monde s'est aligné sur une mise. Chacun des joueurs restants lance alors autant de dés qu'il y a de participants. Celui qui fait le score le plus haut remporte la mise (en cas d'égalité, on relance les dés entre les premiers).

      Probabilités :
      - [40 / nb d'adversaires]% (arrondi à l'inférieur) de chances de remporter [100 * nb d'adversaires] % de sa mise.

  • Le Hazart (Jeu de dés) :
      Ce jeu se joue à deux contre un, avec trois dés. Chacun des joueurs annonce une mise sur son lancer de dés. La mise retenue est la plus faible des trois. Chaque joueur lance alors les trois dés. Celui qui remporte le tour est celui qui a fait le plus grand score (les tierces, c'est-à-dire trois dés égaux, sont plus fortes que toutes les autres combinaisons, si on obtient plusieurs tierces, c'est la valeur la plus grande qui remporte)

      Probabilités :
      - 24% de chances de remporter 50% de votre mise si vous jouez dans l'équipe de deux.
      - 11% de chances de remporter 200% de votre mise si vous jouez seul.

  • Le Menteur (Jeu de dés) :
      Ce jeu se joue à cinq. Chaque joueur possède deux dés et un gobelet opaque. Tous les participants mélangent leurs dés dans le gobelet puis retournent celui-ci sans regarder le résultat. Vient par la suite le tour de mise. Chacun leur tour, les participants misent des yus sur la valeur hypothétique de leurs dés. À chaque annonce, un joueur doit miser plus de yus et annoncer une valeur plus forte que son prédécesseur, abandonner la partie ou bien annoncer : "Menteur". Dans ce dernier cas, le joueur qui a misé en dernier doit montrer ses dés. Si la valeur qu'il a annoncé est inférieure ou égale à la valeur de ses dés, il remporte la partie et les gains. Sinon, c'est celui qui a annoncé le "Menteur" qui remporte.

      Probabilités :
      - 6% de chances de remporter 400% de votre mise.

Jeu auquel vous pouvez jouer au sous-sol :
  • Les Cartes (Jeu de cartes) :
      Le seul jeu de cartes connu ici. Il se joue jusqu'à 6 joueurs, minimum 2. Chaque participant se voit distribué 5 cartes. Vient ensuite trois tours de mise lors desquels les joueurs peuvent échanger tout ou une partie de leurs cartes et doivent s'aligner sur la mise la plus forte pour continuer la partie, ou bien abandonner. À la fin des trois tours, celui qui à la main la plus forte remporte la totalité des gains. Le jeu continue jusqu'à ce que tout le monde ait abandonné, par manque de moyens. Le dernier en jeu aura donc remporté toutes les mises.

        Mains possibles (en ordre croissant) :
        - Paire (deux cartes de la même valeur)
        - Double paire (deux paires différentes)
        - Brelan (trois cartes de la même valeur)
        - Carré (quatre cartes de la même valeur)
        - Suites (cinq cartes dont les valeurs se suivent)

      Probabilités (sur toute la partie) :
      - 3% de chances de gagner 800% de votre mise (Votre mise totale sur toute la partie ne peut être inférieure à 500 yus).

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 Sujet du message: Re: Le Tripot du Lys (Repère du Lys Noir)
MessagePosté: Sam 15 Sep 2012 01:04 
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Pas de doute, j'étais bien devant le Tripot du Lys. Il était comme on me l'avait décrit : Sale et délabré. De l'extérieur, la vue était pathétique. Les murs du bâtiment étaient les plus sales du quartier. Les fenêtres n'en étaient pas, puisqu'elles n'avaient jamais étaient ouvertes. L'on ne voyait point à travers car, la graisse et la poussière les avaient rendues opaque. Mais ce détail ne comptait pas ! Sachant ce qui se passait à l'étage, il valait mieux ne rien voir. L'enseigne, deux gros dés symbolisant le jeu, ne semblait pas être entretenue elle aussi. Elle était recouverte de crasse et grinçante. Dessus on avait peint en noir quelques mots, surement une menace de mort destinées au non-illettrés qui voulaient se risquer à entrer dans la maison de jeux.

*Quel charmant endroit...*

L'odeur avait changée ! Le doux arôme de l'alcool et de la sueur avait remplacé celui de dehors. Mais, il n'y avait pas que l'effluve de différant... Les gens se comportaient façon contradictoire. Dans les ruelles ils se faisaient discrets alors que là, ils s'exprimaient tous dans un brouhaha incompréhensible. Personne n'ayant remarqué mon entrée, je me permis d'observer ce lieu. L'établissement s'étendait sur trois niveaux. Je me trouvai au rez-de-chaussé, là où l'on pouvait boire et jouer aux dés comme on le voulait. Ou plutôt, comme notre bourse nous le permettait. L'ensemble des personnes présentes étant des voyous, il fallait rester extrêmement vigilant. Conseil que je suivais à la lettre. Surtout que j'étais ici en mission, et non pour me détendre... L'escalier qui menait à l'étage supportait quelques catins qui s'accoudaient à la rampe. Toutes dans diverses positions aguichante, leur regard se voulait envoûtant. J'en déduis qu'au-dessus de moi se trouvait un petit lupanar, servant principalement à calmer les joueurs que l'alcool avait trop excités.Enfin, une porte massive se trouvait au fond de la salle. Celle-ci était gardée par un orc armé et, devait sans nul doute mener au sous-sol. La cave étant le meilleur endroit pour pratiquer une arnaque, je me dirigeai donc vers celle-ci. Même si un pressentiment me disait que je ne pourrai pas y entrer.

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 Sujet du message: Re: Le Tripot du Lys (Repère du Lys Noir)
MessagePosté: Jeu 20 Sep 2012 12:58 
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Arrivé devant la porte du fond, je m'apprêtai à l'ouvrir quand l'orc m'en empêchât. Je m'arrêtai devant lui pour le fixer droit dans les yeux et, celui-ci resta stoïque. Voyant que je ne bougeai pas, il me regarda plus méchamment avant de m'adresser la parole.

"Tu dégages ou je te dégage ?"

J'allai lui répondre quand je vis un homme bien habillé ou tout du moins, mieux vêtu que les autres, venir vers nous. C'était Hirman, le tenancier du tripot. Voyant que son patron reprenait la situation en main, l'orc avait repris sa position de gardien.

"Je suis le gérant de ce lieu, puis-je vous aidez ?"

"Ouai. Je voudrais franchir cette porte mais, votre chien de garde m'en empêche."

"C'est son boulot, content d'apprendre qu'il le fait bien. Mais, pourquoi veux tu descendre à la cave ?"

"Je suis un mordu de jeux de cartes et je sais qu'il y en a en bas."

"Malheureusement, ce sont des parties privées. Seul les bons joueurs y sont acceptés. Mais, pourquoi ne pas jouer aux dés ? L'on peut y gagner beaucoup !"

"Je préfère les cartes, je fais plus confiance à mon talent qu'à la chance. Et à quoi reconnaissez vous les bons joueurs ?"

"Ils ont un Yus de bronze avec une fleur de Lys gravée dessus. Signe qu'un joueur renommé le parraine. Maintenant soit tu consommes l'un de nos services, soit tu pars. Ne m'oblige pas à détacher mon chien de garde."

La discussion était terminée. Mon interlocuteur me l'avait clairement indiqué. Je partis donc m'installer au bar, afin de réfléchir autour d'un bon verre de brol. L'arnaque était donc plus élaborée qu'elle en avait l'air ! Des rabatteurs extérieurs au Tripot s'occupaient de trouver les pigeons du Lys Noir. Je ne pouvais me permettre de jouer les naïfs en attendant que l'un d'eux me repère... Conclusion, il me fallait dérober un Yus de bronze à une future victime de ce tripot.

Après une demi-heure d'attente, un humain de mon âge pénétra dans le tripot. Il se comportait comme un habitué des lieux et, se dirigeai rapidement vers la porte du fond. L'orc le laissa y accéder sans faire d'histoire. Mon verre étant vide, j'appelai le barman pour qu'il m'en serve un autre. Lui demandant au passage des informations sur l'habitué.

"Je ne le connais pas."

Sa réponse ne satisfaisant pas, je glissai deux Yus vers lui avant de reposer ma question.

"C'est Mikaël, un fidèle de Vaylus en formation pour devenir prêtre. Il a la passion du jeu mais, pas la réussite qui va avec."

Bien, il ne me restait plus qu'à attendre qu'il ressorte de la maison de jeux pour le suivre et, lui voler son passe-droits dans une ruelle discrète.

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 Sujet du message: Re: Le Tripot du Lys (Repère du Lys Noir)
MessagePosté: Mer 21 Aoû 2013 11:54 
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Et voilà, en quelques minutes à peine, je me retrouvais une nouvelle fois face à mon destin et surtout face au lieu de débauche le plus fréquentée d'Exech, le Tripot du Lys. Endroit tristement célèbre pour ses rixes, nombreuses, qui tournaient souvent en des combats à mort à cause de clients trop alcoolisés ou trop pris dans le jeu pour vouloir se coucher ou abandonner lorsque le porte-monnaie le demandait.

Rien qu'en pensant à cela face à l'enseigne, je ne pus m'empêcher de faire non de la tête. J'allais me jeter dans la gueule du loup en entrant dans ce bâtiment, comment un de nos indics pouvait décemment se présenter dans un lieu qui était la base arrière du clan du Lys Noir. J'avais beau tourner cela dans tous les sens, je ne comprenais toujours pas cette décision de se rencontrer ici. J'allais risquer ma vie pour apprendre quelque chose qui n'aurait probablement aucun intérêt pour la suite de mes missions. Pourquoi fallait-il que cela tombe sur moi ?

La façade n'avait guère changé depuis la dernière fois que j'étais passée devant. Toujours aussi sale, l'enseigne toujours aussi branlante et toujours aussi pleine de fautes d'orthographes. Il y avait des choses dans ce monde qui ne changeait jamais et c'était peut être cela qui attirait autant de monde en ces lieux.

Une profonde inspiration d'air pure et me voilà poussant la porte. Aussitôt mes narines furent assaillies par des relents d'alcool bon marché, une odeur de sueur très prononcée, mais également celle du sang. Hirman, le tenancier, avait probablement du évacuer un corps plus ou moins frais de la salle juste avant l'ouverture. J'avalais difficilement ma salive. Rien que de penser que je devrais probablement passer plusieurs jours dans cette salle me souleva le cœur.

Je fis néanmoins bonne figure et rejoignis le bar afin de prendre un verre.

- "Une rougette s'il-vous-plaît."

Hirman qui était derrière le bar me regarda bizarrement suite à ma demande mais il finit par se tourner vers les fûts afin de me servir généreusement une pinte de la dite bière aux fruits rouges.

- "Tenez mademoiselle. Puis-je savoir ce que vous venez faire en ces lieux ?"

Oups, je n'avais pas pensé devoir justifier ma présence ici aussi vite. Je l'avais bien cherché à ainsi me pointer au bar dès mon arrivée. Allez Kat, un petit mensonge de rien du tout mais qui tienne la route et fissa, sinon tu pouvais dire adieu à ta mission.

- "Je viens d'Oranan et je visite toutes les villes d'Imiftil afin de peaufiner mes connaissances de ce monde. Mon maître m'a demandé de visiter les lieux les plus insolites de chaque ville afin d'en parler."

- "Vos connaissances sur le monde ? Vous faites quoi dans la vie ?"

- "Je suis un rat de bibliothèque, je vais prendre la suite dans la conservation de l'une d'entre elle. J'ai d'ailleurs beaucoup lu au sujet d'Exech et je trouve cette ville fascinante avec cette histoire de clans qui s'entredéchirent pour le contrôle de la cité."

- "Et que savez-vous exactement ?"

J'avais de toute évidence piqué la curiosité d'Hirman. Mes origines ynoriennes avaient complètement endormi sa méfiance à mon égard. Parfait !

- "Je sais qu'il y a quatre clans qui se disputent la suprématie de la surface et un clan qui opère en dessous de la ville, loin des regards et qui agit majoritairement dans l'ombre."

- "Effectivement, le clan des Crocs de l'ombre est le plus mystérieux qui soit dans cette ville. Et que savez-vous des quatre autres ?"

- "En réalité, peu de choses. Je sais que chaque clan contrôle une direction cardinale de la ville : au Nord avec le port c'est la Fraternité, ici à l'Est nous sommes dans une zone contrôlée par le Lys Noir, au Sud on trouve La Main Rouge et à l'Ouest la Confrérie du Crâne. Mais c'est bien là tout ce que je sais."

- "Le fait même que vous connaissiez l’existence des Crocs, me prouvent que vous en savez déjà pas mal au sujet de notre ville."

Il attrapa une pinte et se versa de la rougette, trinqua mon verre et bus une gorgée. Avais-je réussi à me faire un allié ? Pour ne pas lui déplaire, je pris ma chope et bus plusieurs gorgées de cette bière que j’appréciai tant. Hirman reposa la sienne et repartit de plus belle.

- "Savez-vous que vous vous trouvez dans le repère du Lys Noir ?"

Je feintais l’innocence avec mon expression faciale.

- "C’est vrai ? Maître sera heureux d’apprendre cela. Que pouvez-vous me dire de plus ?"

- "Notre clan est dirigé par Mandel à mon plus grand désespoir…"

Tiens, voilà une chose que je ne savais pas.

- "Votre plus grand désespoir ? Mais pourquoi donc ?"

- "Ca restera entre vous et moi, d’accord ?"

Je fis signe que oui de la tête. Aussitôt Hirman s’approcha de moi comme si il allait me divulguer un grand secret.

- "Mandel est en train de nous ruiner. Il vit au-dessus des moyens de notre clan. Le trafic d’information que nous détenons ne rapporte plus autant qu’avant."

- "Votre secret est sauf avec moi."

Il se recula ensuite et bus une nouvelle fois à sa bière. Je l’imitai ne voulant pas paraître impolie. Son regard se dirigea alors vers les tables de jeux où de nombreux clients misaient des sommes importantes d’argent, n’ayant pas forcément la garantie de récupérer leurs mises.

- "Pourquoi dit-on un tripot ?"

- "Le bâtiment comporte trois étages. Vous voyez l’escalier au fond de la salle."

Je tournai la tête dans la direction qu’il m’indiqua et ânonnai.

- "Ce n’est pas très reluisant mais certaines des filles que vous voyez dans la salle sont des prostituées pour nos clients les plus fortunés. Ils ont droit à un traitement spécial. Mais ce genre de client ne court plus les rues. Il est difficile de les attirer. Quant à l’escalier menant vers le sous-sol, cela je ne peux vous en dire plus car c’est réservé aux membres de notre clan et aux parties de jeux sans limite."

- "Je comprends très bien. Donc vos clients jouent aux cartes et aux dés. Je pense que je vais les regarder faire toute la journée et si le plaisir m’en dit, je me joindrais à eux une fois que j’aurais complètement compris les règles."

- "Faites néanmoins attention, les clients changent souvent les règles de bases en cours de partie."

- "J’essaierai de m’en souvenir, en tout cas merci beaucoup. Je vous dois combien pour la rougette ?"

- "C’est un cadeau de la maison."

- "Merci beaucoup."

- "Vous devriez rester au bar sur un tabouret, vous verrez mieux ce qu’il se passe sur les tables de jeux de cette manière."

J’acquiesçai de la tête étant tout à fait d’accord avec ce qu’il venait de me dire. Bien et maintenant on attendait que l’informateur pointe le bout de son nez. Au moins une bonne chose ressortirait de cette journée au minimum, le clan du Lys Noir allait bientôt faire faillite. Je trépignais intérieurement à l'idée de donner cette information au conseil, une information qui semblait ma foi relativement fiable. Un tenancier ou ici barman savait toujours tout sur tout car il écoutait les gens parler.

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Dernière édition par Katerine le Mer 23 Oct 2013 14:34, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Le Tripot du Lys (Repère du Lys Noir)
MessagePosté: Jeu 22 Aoû 2013 09:05 
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J’avais beau connaître le lieu de nom, je ne connaissais absolument pas la manière dont se jouait le hazart, la taxillus ou le menteur. C’était la première fois que je voyais faire et cela me permis d’apprendre, comme je devais me mettre à une table au moment où l’informateur arriverait, mieux valait ne pas paraître stupide. Je me voyais assez mal dire : bonjour messieurs, vous voulez bien m’apprendre à jouer ? Pitié, non.

L’après-midi se passa sans encombre et lorsque la nuit tomba sur la rue, la douce lumière solaire fut remplacée par la chaude clarté des bougies, rendant l’atmosphère encore plus étouffante. De nombreuses personnes arrivèrent dont des miliciens qui venaient pour boire, jouer leur prime et voir les filles aussi. Ce n’était pas un tripot pour rien…

Hirman parlait probablement des miliciens lorsqu’il parlait de personnes importantes. Après tout, les miliciens savaient beaucoup de choses sur ce qu’il se passait en ville, patrouillant dans tous les quartiers. Qui ne connaissait pas la réputation des confessions nocturnes sur l’oreiller ? Combien de ces miliciens avaient pu être drogué afin d’obtenir des informations ? Et si c’était ça, le problème financier ? Le fait que l’approvisionnement en drogue ou psychotrope soit difficile ces jours-ci ? Plus d’informations, plus de moyens de pression, et si plus de moyens de pression, plus de pouvoir.

Il me fallait découvrir si les miliciens avaient un rôle à jouer dans cette histoire et si avec un peu d’argent on pouvait s’en mettre un dans la poche afin de savoir ce qu’il se passait dans la ville. Cela devrait malheureusement attendre un peu pour moi car pour le moment, j’avais dépensé une petite fortune en yus pour m’acheter cette cape. Fort utile pour mes futures missions mais fort désagréable vu la température de la pièce.

Je regardai ces hommes miser de l’argent et en perdre le double, s’endettant, buvant jusqu’à plus soif, se battant par moment comme des chiffonniers mais finissant par faire la paix d’une simple accolade en disant que ce n’était qu’un simple malentendu. L’ambiance était à la fête alors que tout le monde repartait les poches vides. Je ne comprenais vraiment pas ce qui pouvait les mettre en joie à ce point-là.

Je finis par me tourner vers Hirman.

- « Je ne les comprends pas du tout. »

- « Vous comprendrez lorsque vous aurez joué. »

Mon estomac se manifesta alors. Je n’avais pas mangé depuis le début de l’après-midi et la faim commença à se faire ressentir.

- « Une petite faim peut être ? »

- « Ca s’entend tant que ça ? »

Je vis Hirman se tourner et partir dans une pièce attenante à salle de jeu et plus précisément qui n’était accessible que du bar de l’établissement. Il en revint 5 minutes plus tard avec un plat qui sentait bon la mer.

- « J’ai de plus en plus de mal à m’en procurer mais c’est un véritable régal et pour une demoiselle comme vous, le plat était tout trouvé. »

- « Qu’est-ce que c’est ? »

- « Une demoiselle drapée. Des crevettes simplement enveloppées dans des feuilles de thym et que l’on cuit sur la braise. »

- « Merci. Ca a l’air délicieux. »

Hirman repartit vers les clients qui venaient de se planter, littéralement, dans le bar afin de les faire déguerpir de là. Ces derniers commençaient à être fortement alcoolisés et voulaient boire de nouveau une liqueur locale très forte, une idée bien stupide selon moi, mais comment leur faire comprendre ? Ils remplissaient les poches d’Hirman et celle du clan par la même occasion, il n’allait pas dire non, quitte à les virer à coup de pied aux fesses à la fermeture de l’établissement.

Les heures passèrent ainsi, semblables les unes aux autres, sans que mon informateur mystère ne fasse une apparition. Je finis par croire que ce ne serait pas ce soir que je le rencontrerais. Au moins, cette première journée avait été fort instructive pour moi puisque j’avais appris des choses intéressantes sur le Lys Noir.

La fatigue commença peu à peu à se faire ressentir, je me mis à bailler de plus en plus souvent. Le nombre de clients diminua significativement à mesure que les miliciens allaient à l’étage avec les prostitués du lieu. Ce n’était pas les plus belles femmes de la ville, loin de là, mais elles avaient leur charme et cela devait plaire aux hommes.

Me revint alors en mémoire les propos de Bastian à mon sujet, il m’avait dit qu’il m’aimait, il m’avait embrassé et j’avais ressenti tout un tas de choses inconnues pour moi. Qu’est-ce qui lui plaisait tant que cela chez moi ? Je n’avais rien de particulier à part mes yeux qui n’étaient pas de la même couleur mais je n’étais pas la seule à posséder cette particularité anatomique dans notre clan. J’étais cultivée et forte, c’était peut être cela qu’il aimait, ma force.

Pourquoi devais-je me prendre la tête avec cela maintenant ? J’avais d’autres choses en tête en ce moment. Je me devais de rester sur mes gardes et de ne rien divulguer de ma véritable identité sinon j’étais morte.

Je vis Hirman se planter à côté de moi, il soupira puis éleva la voix afin de passer au-dessus du brouhaha général qui régnait dans la salle.

- « ON VA FERMER ! ALORS RECUPEREZ VOTRE ARGENT ET SORTEZ DE CET ETABLISSEMENT ! »

Aussitôt le bruit laissa place à un silence de mort, tous les joueurs se regardaient dans le blanc des yeux prêt à s’étriper afin de récupérer l’argent des autres ou l’argent de toutes les mises sur les tables. Une petite voix au fond de moi me dit qu’il allait y avoir des morts. D’un seul coup, les joueurs se sautèrent plus ou moins à la gorge, certains plus malins, laissèrent passer les autres par-dessus la table, récupérèrent l’argent et sortirent sans mot dire. Intelligent.

Hirman se tourna alors vers moi.

- « Alors jeune demoiselle, avez-vous appris quelque chose de cette première journée dans mon humble établissement ? »

- « Les hommes sont fous, ils miseraient leurs propres femmes s’ils le pouvaient, ils boivent jusqu’à plus soif, à part cela les jeux de dés qu’ils pratiquent sont basés sur la chance, j’ai tout bon ? »

- « Pas mal du tout. Alors vous reviendrez demain ? »

- « Je pense que je tenterais ma chance aux dés. »

- « Vous feriez mieux de partir maintenant avant que le plus gros de la troupe ne s’en aille, il risque d’y avoir du sang. »

Je fis un signe de la tête pour approuver et sortis du tripot réalisant que la journée avait été longue et que je n’aspirais plus qu’à retrouver la quiétude de mon lit.

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Dernière édition par Katerine le Mer 23 Oct 2013 14:42, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Le Tripot du Lys (Repère du Lys Noir)
MessagePosté: Mar 10 Sep 2013 19:56 
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Araksis dilapidait son argent à Exech depuis 2 mois. Il avait pris quelques habitudes au tripot du lys qui lui rappelait l’établissement de son ami à Roch Armath. Il y buvait, jouait aux dés, se battait et payait les prostituées comme en attestaient l’odeur de houblon de sa barbe, les ecchymoses sur son visage et les clins d’œil que lui adressait la seule fille joie naine du bordel.

Aujourd’hui il était tranquillement assis au bar. Ses courtes et épaisses jambes pendantes dans le vide il regardait pensivement les bulles de sa boisson remonter en frémissant le long de chemins invisibles pour éclater à la surface. Il était pensif, ses idées s’enchainaient sans ralentir sans chercher de logique particulière, le moindre lien ténu le satisfaisait et le maintenait dans son état méditatif. Il pensait la vie, sa vie, sa place dans le monde par rapport à celle des autres, il cherchait ce qui lui permettrait de se dire « Je suis un type bien » mais la réponse ne venait pas.

Le serveur le regardait en essuyant un verre avec un chiffon dont on ne se serait même pas servit pour nettoyer le sol. La soirée était calme. Le patron avait eut la générosité de remettre un peu de bois ravivant les flammes qui dissipait dans l’air une odeur de hêtre et éclairait le plancher lustrés par des milliers de pas d’une teinte rouge-brune. Les clients peu nombreux et moins bruyant qu’a l’accoutumé faisaient un brouhaha monocorde et enveloppant. L’ambiance était propice à la pensée. Il se laissa aller à un soupir, ses larges épaules se relevèrent et s’abaissèrent avec abattement que faisait-il ici ?

Tu vois mon gars … t’es parti depuis quoi … 3 ans … tu l’as ta vie de vagabond, tu l’as ta liberté, plus personne ne te dis quoi faire … mais c’est parce que plus personne te dis quoi que ce soit… Tu es sortie de la mine, t’as fait l’original hein Arak ? Encore une fois il a fallut que tu fasses de la bravade alors qu’t’vais tout c’qui faut à Roch Armath …


Ses petits yeux exprimaient une mélancolie peu habituelle.

Un claquement le tira de sa rêverie, on venait de poser un gobelet de bière à côté de lui.

« C’est la maison qui offre … »

« Merci bien … »

Il se retourna vers la salle, Ellen, la prostituée naine du bordel, lui fit un petit clin d’œil puis repris sa discussion avec un client. En deux mois elle était devenue la seule personne pour qui Araksis avait une forme d’attachement et cet attachement bien que superficiel était réciproque. Il trouvait dans les parfums lourds et voluptueux de la naine, dans la largeur généreuse de ses anches, dans son accent roulant et rocailleux et dans ses nattes enrubannées un peu de chez lui. Ellen pris l’humain par la main, le molosse qui gardait l’entrée de l’étage s’écarta du passage et ils disparurent dans les escaliers. C’était son métier, les choses étaient claires entre elle et lui et leur relation uniquement « professionnelle ». Il ne ressentait pas de jalousie, peut être un peu de souillure et de dégout quand elle l’embrassait pour quelques pièces. Elle savait faire disparaître ce genre de pensées.

Une quarantaine de minutes plus tard le client redescendit et sortit du tripot sans demander son reste, il avait eut ce qu’il voulait, l’excitation donne une forme de courage, la jouissance l’efface. Dix minutes plus tard elle réapparu, s’approcha de lui et s’assit.

« Alors Arak, tu me parais bien éteint aujourd’hui et me dis pas non, tu sais que je sais lire le cœur des mâles. »

Elle lui caressa le crâne et passa ses doigts dans sa crête. Araksis soupira …

« Si, si … ca va »

« Ah encore de la fierté mal placée. J’oubliais que tu avais suffisamment d’amis ici pour te payer le luxe de garder ton mal-être pour toi ».
Elle laissa tomber sa main sur sa cuisse.

« Tu me fait un prix ? »

« Pourquoi ? »

« … d’accord »

Il fini son gobelet et ils montèrent dans la chambre. Elle était petite, une lanterne diffusait une pénombre alanguissante, de l’encens bon marché encombrait la pièce de volutes de fumée bleutée qui fixaient dans les lourds drapés cascandant des murs une odeur captieuse. Tout était abîmé, sale, débraillé mais la présence d’Ellen harmonisait la pièce et c’était plutôt bien pour un claque comme celui-ci. La naine s’allongeât en faisant remonter sa robe haut sur ses cuisses potelées. Il s’approcha. Avec une attitude prédatrice qu’elle avait appris à jouer parfaitement elle commença à défaire une part une les boucles qui retenaient ses vêtements. Il s’allongea contre elle, noya son visage dans ses cheveux et la rapprocha fermement de lui. Elle lui rendit le service pour lequelle elle était payée. C’était sa dernière passe de la journée. On lui permit de rester dormir. La nuit fut calme.

Le lendemain elle le réveilla en tirant les draps du lit pour les changer.

« Aller debout champion, t’as encore fait des prouesses avec ton manche, mais où as-tu appris tout ca ? Vous étiez combien hier soir ? J’étais complètement folle, promet moi que tu me feras revivre ca ! C’était génial ! La prochaine fois je demanderai à une copine de venir, ca ne te dérange pas au moins ?! »


« Ca va, ca va, je les connais tes rengaines, pas à moi s’teu plait ! »

Elle sourit d’un air triomphant, sur la table de nuit était posé sa bourse allégée de ce qu’il devait pour la passe. Il ne prit même pas la peine de vérifier, il avait confiance.

« Tu sais, …y’a un groupe d’amuseurs qui cherche une escorte pour se rendre à Yarthiss ils partent demain, ils ont encore besoin de quelques hommes forts et ils payent bien ! »

La remarque fit un peu de peine à Araksis qui se mua bien vite en colère.

« Pourquoi tu me dis ca ! Tu veux qu’j’me tire ?! »

Ellen lui fit face.

« T’es un bon client mais t’es bientôt fauché comme un radis. Et donc d’aucun intérêt. Je te rappel juste à quelques réalités de la vie ! »

« Tu m’emmerdes ! J’m’en cogne de tes allusions, reste à ta place, j’te baise et tu prends mon blé, point, le reste ca te regarde pas ! »

« Reste poli rouquin ! Chui peut être pas une duchesse mais j’vais pas m’laisser insulter »

« Ca te dérange pas tant que ca pourtant quand tu te fais monter dessus par tout le quartier ! »

Elle grinça des dents et activa une petite corde qui pendait, des bruits de pas montèrent les escaliers rapidement. Trente secondes plus tard Araksis se faisait jeter nu comme un ver sur les pavés de la ruelle. Une fenêtre s’ouvrit et ses affaires vinrent le rejoindre suivi par le claquement sec des huisseries. Il se rhabilla en grognant et en injuriant la fenêtre.

« C’est pas une pute qui va m’apprendre à vivre ! Retourne pomper des elfes au lieu de croire pouvoir me dicter s’que j’dois faire catin ! »

Il s’éloigna dans les ruelles direction la place publique … en grognant.

_________________
Araksis Fareiss : J'ai deux haches. Une pour me battre et une pour ... bin pour me battre aussi.

Actuellement Araksis est en route


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 Sujet du message: Re: Le Tripot du Lys (Repère du Lys Noir)
MessagePosté: Dim 20 Oct 2013 23:26 
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En quelques minutes, j'avais mangé mon repas et me retrouvai devant un paysage familier, le Tripot du Lys. L'écriteau sur la porte annonçait que l'établissement était ouvert, j'ouvris la porte et pénétrai dans le bâtiment. Mes narines furent assaillies par l'odeur de la sueur mêlé à l'alcool et à l'odeur de la rouille... du sang avait du couler après mon départ. Hirman me fit un signe depuis l'autre côté du comptoir m'invitant de la main à le rejoindre.

Je ne me fis pas prier et m'assis sur un des tabourets.

- "Pas suffisamment dégoutée pour revenir alors !"

- "Bonjour ... Euh je n'ai pas saisi votre nom hier."

- "C'est parce que je ne vous l'ai pas donné ! Je me nomme Hirman et vous mademoiselle ?"

- "Katlyn mais tout le monde m'appelle Kat'."

- "Vous voulez boire quelque chose histoire de vous réchauffer ?"

- "La même chose que hier soir."

- "Une rougette se sera !"

Hirman se tourna et me servit mon verre. Aussitôt la porte du Tripot s'ouvrit et de nouveaux clients entrèrent afin de s'asseoir aux tables de jeu. Ils saluèrent Hirman de la main ou de la tête et lui commandèrent divers boissons pour agrémenter leurs parties de dés. La soirée ne faisait que débuter et ils allaient commencer à boire. Génial ! Au lieu de perdre du temps à discuter avec Hirman qui m'avait déjà appris beaucoup de choses, je pris mon verre et rejoignis la table où les trois hommes s'étaient installés.

- "Une femme à notre table qui n'est pas une fille de joie, voilà qui sera intéressant !"

- "Vous avez pas peur de perdre contre nous ma p'tite dame ?"

- "Vous avez déjà joué au taxillus ?"

- "Non, mais je vous ai observé hier soir déjà pour comprendre les règles. Mais si vous pouviez me faire une partie de démonstration, je serais plus que ravie de vous voir à l'oeuvre messieurs."

Flatter l'orgueil de ces mâles en chaleur fut d'une simplicité enfantine. Ils commencèrent la partie par faire une mise et ensuite lancèrent trois dés chacun gardant en mémoire le résultat de leur lancer. Celui ayant fait le score le plus important remporta la main.

- "Vous avez compris ?"

- "Je pense que oui. Donc maintenant, nous allons jouer avec 4 dés ?"

- "Belle et intelligente !"

- "Mais que cache ce bout de cuir sur votre oeil ?"

- "Une femme ne révèle jamais ses secrets ! Si nous misions ?"

Je commençais pas trop haut pour ne pas perdre rapidement tout l'argent que j'avais sur moi et les hommes firent de même. Je bus une gorgée de ma rougette et lançai les dés. Je fis un score de 18, plutôt pas mal mais le troisième homme fit un score de 21. Pas de chance, il remporta la mise et un nouveau tour commença.

Nous continuâmes ainsi pendant une bonne heure, je savais qu'être déjà présente à une table n'était pas comme ce qui était écrit dans mon ordre de mission mais je pourrais mettre ma capuche sur ma tête au moment où l'homme à la capuche arrivera. J'étais placée face à la porte du Tripot, je pourrais aisément le voir arriver.

Je gagnais à peu près une mise sur cinq mais j'avais de la chance, je n'avais pour le moment pas perdu d'argent par rapport à la somme que j'avais en entrant ici. Les hommes autour de la table buvaient de manière retenu, faisant bonne mine face à moi, ce n'était pas bon. S'ils n'étaient pas suffisamment alcoolisés, ils avaient des chances de comprendre ce que l'informateur allait me dire. C'était un risque à prendre.

Une heure passa encore pendant laquelle je continuai à jouer gagnant de manière plus régulière parce que les hommes à ma table commençaient à avoir l'esprit ailleurs. La porte du Tripot s'ouvrit sur un homme portant une capuche. C'était mon informateur. Aussitôt je me mis ma capuche sur ma tête. Les messieurs à ma table s'en inquiétèrent.

- "Pourquoi cacher ce joli minois ?"

- "Pour que vous ne me voyiez pas jubiler de bonheur à l'idée de gagner toutes les mises !"

- "Belle, intelligente et prétentieuse !"

- "On va vous faire mordre la poussière !"

Malheureusement pour eux, les dés ne furent pas avec eux pendant la demi-heure suivante puis le sort se retourna contre moi. Je fronçai les sourcils à cette idée, car je voyais le contenu de ma bourse diminuer. L'homme à la capuche s'avança vers la table et regarda notre mise suivante. Je me mis à prier en ma bonne étoile pour que je la gagne devant mon informateur mais le mauvais sort s'acharna sur moi.

- "Puis-je me joindre à vous ?"

- "Mais bien sur ! Un peu de sang frais ne nous fera pas de mal."

- "Le taxillus, vous connaissez ?"

- "Il nous a vu jouer, ne t'inquiète pas, il a du comprendre les règles."

L'informateur s'assit en face de moi et sortit de l'argent pour faire notre premier tour de mise à 5. Une fois la mise établit tout le monde lança les dés. Mon informateur gagna cette première main ce qui déplut grandement à tous les autres hommes de la table. Je lançai la nouvelle mise alors qu'un silence de mort régnait sur cette table.

- "La chance du débutant pour la mise précédente messieurs et madame. Dites messieurs, vous êtes déjà allés au serpent rouge ?"

- "Fréquenter les belles putes ?"

- "Non, jamais."

- "Moi non plus."

Une fois que tout le monde avait misé, je lançai les dés et fis un magnifique 27, ce serait dur à battre. J'avais l'impression qu'il y avait un message dans ce que l'informateur disait. Le serpent rouge.

- "Personnellement, j'y ai rencontré une femme extraordinaire qui sait faire tout un tas de choses avec ses mains."

- "Petit veinard !"

- "Mais qu'est-ce que tu fais ici avec des putes de bas étage ?"

- "Du moment qu'elles me permettent de me vider le poireau !"

- "Arrêtez un peu de nous prendre pour des objets et continuez de jouer !"

- "Cette jeune femme a raison, nous devons traiter les femmes avec respect quelque soit leur condition. Quoi qu'il en soit, hier j'ai voulu la voir et elle m'a dit qu'elle ne pouvait pas me recevoir à 19h parce qu'elle avait son client habituel du lundi soir. Je me suis retrouvé comme un con ne trouvant pas la clé pour la faire plier."

- "Dommage."

Nous continuâmes de jouer pendant quelques minutes et j'en profitai pour mettre les indices bout à bout. J'allais devoir me rendre au serpent rouge afin de trouver un lundi soir le client d'une prostituée mais laquelle. Il avait parlé du fait qu'il s'était retrouvé comme un con n'ayant pas trouvé la clé pour la faire plier. Est-ce que cette femme portait une clé sur elle en pendentif, en bijou ou en tatouage ? Si c'était le cas, j'allais avoir toutes les misères du monde à le trouver. Mais j'avais aussi l'impression qu'il ne m'avait pas tout dit.

Nous finîmes cette mise et jouâmes la suivante sans que personne ne pipe mot. Ce silence me vrillait les entrailles, je voulais connaître le reste de ses informations pour rentrer chez moi. Mais il en avait décidé autrement, il voulait faire durer la chose pour garder toute mon attention sur lui et non sur la partie. L'effet fut immédiat, je perdis ma concentration et je vis ma bourse durement bien remplie se vider à vue d'oeil. Je n'aimais pas ça du tout, ce n'était pas dans mon caractère de perdre et là, je ne pouvais rien faire contre ce jeu et surtout contre le hasard.

- "Cette partie me fait penser à un ami commerçant d'Eniod qui adore ce jeu et qui a la fâcheuse habitude de porter un chapeau à bord recourbé, soit disant parce qu'il lui porte bonheur. Il s'habille aussi tout le temps en rouge et arbore un médaillon lorsqu'il joue aux dés, allez savoir pourquoi ! Une fois, j'ai eu le malheur de toucher son médaillon, j'ai cru qu'il allait me tuer !"

- "Tout le monde à ses petites manies, je porte bien un cache-oeil !"

- "Et du coup, vous voyez deux fois moins le jeu."

- "Ou pas, regardez plutôt ce que nous venons de faire au lancer de dés ! Elle vient de nous battre."

Je venais de remporter la mise et une belle somme en plus. J'avais enfin l'information qu'il me manquait, j'allais devoir récupérer le médaillon d'un homme habillé de rouge, portant un chapeau alors qu'il se rendrait au serpent rouge lundi prochain vers 7 heures du soir afin de s'amuser avec une fille portant une clé. Je pouvais me détendre et commander une autre rougette pour continuer un peu la partie.

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Dernière édition par Katerine le Mer 23 Oct 2013 17:59, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Le Tripot du Lys (Repère du Lys Noir)
MessagePosté: Mar 22 Oct 2013 15:52 
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[:attention:] Combat qui peut être sanglant [:attention:]

L’alcool commença à faire son effet sur tous les membres de la table, j’avais chaud, l’air ambiant n’aidait pas. Je baissais finalement ma capuche pour gagner un peu de fraîcheur à chaque fois que la porte de l’établissement s’ouvrait mais cette tentative fut vaine car personne n’entrait ou ne sortait. Rester concentrée sur les parties de taxillus fut pour moi de plus en plus difficile.

Mon voisin de gauche commença doucement à s’énerver en voyant que mon voisin de droite ne faisait que gagner. C’était effectivement très étrange, il venait de gagner les 5 dernières mises, il devait être dans un moment très chanceux. Cependant son comportement ne collait pas avec quelqu’un à qui la chance souriait, forçait-il le destin dans ce sens ?

Il fallait que je fasse un peu plus attention à son prochain jet de dés pour voir si quelque chose clochait ou pas. Ce fut d’abord le tour de mon voisin de gauche qui fit un score honorable de 25, puis je fis 26, enfin un score au dessus de 25 ! Je n’en avais pas fait depuis un moment. Je fis alors attention aux mains de mon voisin de droite, il attrapa les dés que j’avais lancé, les ramenant vers lui et son tas d’argent, cassa son poignet, le faisant craquer comme à son habitude depuis 6 tours, il se plaignait de douleur. Il prit les dés de sa main droite et les lança, ils tombèrent tous sans exception sur le 6, encore un score de 30, c’était impossible de faire six fois 30 d’affilée sauf si … les dés étaient pipés !

Je le vis récupérer les dés, refaire ce mouvement avec son poignet et donner les dés à son voisin de gauche. J’avais compris sa ruse sauf que de toute évidence mon voisin de droite avait également compris son petit jeu, il se leva brutalement de sa chaise, l’envoyant dans le public qui s’était massé autour de la table. Il pointa alors du doigt mon tricheur de voisin.

- « Espèce de sale tricheur, tu utilises des dés pipés depuis tout à l’heure pour t’en mettre plein les poches ! »

- « Prouve-le ! »

- « Personnellement, je ne veux pas de problème, je vous laisse régler cela en gentleman. »

L’informateur pris son argent et sortit du tripot me laissant seule à gérer la situation… Merci ! Mon voisin de droite passa par-dessus la table et attrapa le poignet droit du tricheur pour le secouer vivement et faire tomber 5 dés de sa manche sur la table.

- « Voici ma preuve sale tricheur ! Rends-nous notre argent ! »

- « Non je l’ai gagné, on ne peut reprendre des gains ! »

- « C’est quoi cette règle à la mort moi le nœud ! »

Il venait de littéralement crier cette phrase pour se faire entendre de tout le monde dans le tripot. De toute évidence sa découverte n’avait pas plu à la salle car de nombreuses personnes vinrent se poster derrière le tricheur. Une bande de tricheur ? Ce serait une sacrée coïncidence et il fallait que je sois présente le jour où la petite bande était démasquée ! C’était bien ma veine !

Aussitôt l’homme qui avait découvert le tricheur revint à sa place et leva les mains au niveau de sa tête en signe de réddition mais pourquoi se rendre. Ma tête tourna de nouveau vers la joyeuse petite bande et je compris pourquoi, ils avaient tous sorti leurs armes. Ce fut alors un véritable mouvement de panique qui s’empara de la salle. Tout le monde sortit en courant, renversant des tables au passage.

Au final, il ne resta plus que le délateur, Hirman, ses prostituées planquées derrière le bar – mais inutile de compter sur elle pour se battre – et ma petite personne contre cette joyeuse bande de 5 arnaqueurs. Les chiffres n’étaient en notre faveur.

- « Sortez de cette établissement mademoiselle, je ne voudrais pas qu’il vous arrive quelque chose. »

Comme toute réponse, je me débarrassais de ma cape et dégainai ma dague, la prenant en position défensive.

- « Nous avons été victime d’une terrible injustice, il est hors de question pour moi de laisser mon compatriote ou même vous Hirman vous battre seuls contre ces voleurs. »

- « Vous allez y laisser votre vie ! »

- « Une femme voyageant seule doit savoir se défendre, ne vous inquiétez pas pour moi Hirman, tout ira bien. »

Je l’entendis alors venir prêt de nous, une fois à mon niveau, je le vis porter une épée dans la main droite.

- « Sortez de mon établissement avant que la milice ne débarque. »

Sérieusement, il allait tenter sa chance avec la milice alors qu’il savait pertinemment que la moitié des miliciens venaient jouer leurs soldes dans son tripot ! Je levais les yeux au ciel en secouant la tête pour finalement fixer mon regard sur Hirman qui capta mon ressentiment. Pour toute réponse, il souleva les épaules dans un signe qui voulait dire qui ne tentait rien n’avait rien.

Personne ne changea de place, c’était tellement évident que personne ne bougerait le petit doigt. Nos adversaires furent d’autant plus déterminés en se mettant en garde. Deux étaient équipés de poings métalliques, deux de dague/poignard et un seul d’une épée. Les statistiques n’étaient pas en notre faveur, il allait falloir la jouer fine et surtout utiliser le décor environnant à notre avantage pour prendre le dessus.

Celui qui avait eu la bonne idée de tricher à ma table semblait être le leader de cette petite bande, c’était même celui portant l’épée. Je me réservai le soin de lui faire mordre la poussière dans quelques minutes. Il fit alors signe à ses acolytes d’avancer vers nous, un homme portant un poignard s’avança vers moi, pendant que deux hommes se dressaient face à Hirman, le délateur se retrouvant face à un adversaire au poing métallique.

Nous avions tous nos adversaires, le combat pouvait commencer. Hirman ne se fit pas prier pour entrer dans le combat avec force violence et brutalité. Il m’empêcha ainsi de voir comment se débrouillait le deuxième homme de notre troupe. Mieux valait pour moi concentrer mon attention sur mon propre affrontement.

Mon adversaire profita de mon manque de concentration pour porter le premier son attaque, une bonne attaque horizontale circulaire destinée à me trancher le ventre. Je ne dus ma survie qu’à un saut en arrière, sauf que j’avais très mal calculé mon coup. En effet, je ne savais pas comment était le sol derrière moi et ce fut là ma première erreur. Je ne pus pas me réceptionner correctement de mon saut en arrière, mon pied droit atterrissant sur je ne savais trop quel morceau de bois, occasionnant ma chute sur le sol.

Ma tête heurta violemment le sol froid du tripot, causant l’apparition plus que probable d’une bosse à l’arrière de ma caboche. Mes idées perdirent en clarté l’espace de trois secondes, le temps pour mon adversaire de comprendre qu’il pouvait prendre l’avantage et je le vis fondre sur moi à une vitesse fulgurante, lame devant me visant de nouveau le ventre.

J’avais un quart de seconde pour réagir et ce fut la fuite, ou plutôt la roulade sur la droite afin d’esquiver son poignard. Cet dernier se planta dans un interstice du sol, son propriétaire s’acharna pour récupérer son arme pendant que je finissais de reprendre mes esprits. Je me relevai et attendis patiemment mon adversaire, je n’étais pas du genre à attaquer en traitre sauf lorsque ma vie en dépendait, pour le moment, je contrôlais encore à peu près la situation.

Petit coup d’œil sur la droite pour constater qu’Hirman et le délateur s’en sortait plutôt bien, je dirais même qu’il collait une méchante claque à leurs adversaires respectifs. Parfait. Il était temps pour moi d’en faire autant. Mon adversaire passablement énervé était de nouveau sur pied, à moi de jouer. J’avais bien envie de tester la nouvelle attaque que Bastian m’avait appris hier, pour cela je devais être rapide et attendre que mon adversaire lance la première attaque.

Malheureusement, il n’était pas décidé à faire le premier pas, j’allais devoir le motiver un peu.

- « Auriez-vous peur d’une femme ? »

J’avais dit cela avec un ton qui voulait en dire long sur le manque de masculinité de mon adversaire. Je le vis aussitôt changer de visage et se jeter sans réfléchir sur moi. Les hommes, il était si simple de les provoquer ! Il essaya de m’attaquer sur le flanc gauche, il fut simple pour moi de voir son attaque venir car il avait fait un grand mouvement vers le haut comme pour abattre ensuite son arme sur moi.

Je pus mettre ma propre dague sur la route de la sienne, l’arrêtant net dans sa course et dans un mouvement rapide, je contre-attaquai vivement lui ouvrant le ventre en deux. Il me regarda ne comprenant pas ce qu’il venait de se passer et s’écroula simplement sur le sol.

- « Hirman, je suis désolée mais j’ai sali le sol. »

J’avais dit cette phrase tout bas pour ne pas le perturber alors que ses adversaires reprenaient maintenant le dessus sur lui. Il était temps que je mette mon grain de sel dans ce combat. Je rejoignis ma position initiale et attirai l’attention d’un des deux adversaires du tenancier en sifflant. La réaction de celui portant le poing métallique fut immédiate, il se tourna vers moi et vint à ma rencontre.

Il chercha rapidement son compatriote du regard pour le trouver les tripes à l’air sur le sol du tripot. Il orienta de nouveau son regard vers moi avec un feu brûlant au fond des yeux, il avait la haine. Il se battait avec ses poings, ses mouvements n’étaient donc pas du tout prévisible, j’allais avoir du mal à le battre si je n’étais pas attentive.

Il se lança alors à l’assaut en faisant un coup de pied circulaire dans le but d’atteindre mon ventre mais il visa mieux que je ne l’aurais cru et tapa violemment mes dents. Il enchaîna immédiatement avec un coup de pied sauté dans le ventre et me fit aussitôt décoller du sol, mon corps vola quelques secondes avant d’atterrir lourdement sur le sol au fond de la pièce, loin du combat. J’étais complètement sonnée, ayant à moitié perdue connaissance.

J’étais hors d’état de nuire pour quelques secondes voir quelques minutes qui seraient probablement fatales pour mes compatriotes de combat. Me relever était une torture pour moi tellement mon corps me hurlait de rester au sol pour tenter de récupérer un minimum de force. Je ne concevais pas d’abandonner aussi facilement, même affaibli je me battrais jusqu’au bout.

Avec grande peine mais énormément de volonté, je réussis à me relever tant bien que mal. J’avais encore le souffle court du à la compression de ma cage thoracique lors du choc avec le sol. Tout en récupérant ma respiration et mon calme, j’analysai la situation. Hirman était de nouveau aux prises avec deux adversaires et le délateur était encore en combat singulier mais un peu plus loin que quelques minutes auparavant. En y regardant de plus près, je constatai qu’Hirman avait des mouvements plus lents, il commençait à fatiguer et il arborait des estafilades sur le visage et les avant-bras.

Le chef se délectait du spectacle sans faire attention à ma petite personne. Parfait, j’allais utiliser cela à mon avantage. Il y avait quelque chose à tenter. Je m’accroupis et me déplaçai rapidement et le plus furtivement possible vers le corps du pauvre bougre que j’avais ouvert en deux. Je récupérai son arme, elle semblait plus aiguisée que la mienne, heureusement que je n’avais pas été touché !

Je me décalai de nouveau sur la gauche pour me poster près de ma cape que j'avais ôté au début du combat. Je ne voulais pas la récupérer mais me poster un peu plus près de l’autre trublion qui m’avait envoyé valser à l’autre bout de la pièce. Je devais tenter quelque chose que j’avais vu Yavin réaliser à l’entraînement, un lancer. Prenant ma dague par la lame dans ma main droite, je me concentrai sur l’action que j’allais tenter. Je calmai les battements de mon cœur qui s’étaient soudainement emballés face à cette tentative que l’on pourrait qualifier de désespéré.

Je respirai le plus doucement du monde, et je pus presque sentir un flux d’adrénaline parcourir mon corps. Je canalisai cette nouvelle énergie dans mon bras droit, bandai mes muscles et inspirai profondément avant de lancer de toutes mes forces ma dague clanique vers l’homme qui avait voulu me mettre à terre.

Mon bras était orienté vers lui, ma main dirigée vers son abdomen mais malheureusement pour moi, lors de mon lancer, mon corps avait heurté une table, le bruit alerta l’homme que je visais qui eut tout juste le temps de se détourner de la trajectoire de mon arme. Dans sa hâte, il appuya sur le torse de son voisin de combat pour lui faire éviter la lame. Finalement mon arme termina sa course dans le flanc droit de l’homme qui affrontait le délateur. Sous l’effet de la surprise, il perdit sa garde et l’homme qui venait de prendre une arme dans le corps en profita pour asséner un dernier puissant uppercut achevant le délateur.

Au final, il ne restait plus qu’Hirman et moi pour nous battre contre trois hommes dont un qui n’avait encore pas transpiré une seconde. Je m’approchai d’Hirman pour lui prêter main forte.

- « Un peu d’aide ? »

- « Vous êtes plus résistante que je ne l’aurais cru ! »

- « Je cache bien mon jeu ! Nous n’avons pas fini. »

Nous nous mîmes en garde et juste par un mouvement de la tête, nous entrâmes dans le combat comme un seul homme. J’avais toujours l’homme équipé d’un poing métallique devant moi et Hirman s’occupait de l’homme à la dague. J’avais un compte à régler avec mon adversaire, il était hors de question pour moi de le laisser me battre de nouveau.

Je feintai un coup vers le bas de la main droite, forçant mon adversaire à ouvrir sa garde et du poing gauche, je lui décochai un magnifique uppercut dans la mâchoire. Ce fut son tour d’être sonné et de tomber au sol, sauf qu’en cours de route, je m’étais probablement démise une ou deux phalanges.

Ma main gauche était inutilisable pour la fin du combat, je dus réprimer un immense cri de douleur pour ne pas alerter les autres combattants de mon léger pépin physique. Je me rapprochais d’Hirman pour lui prêter main forte et mettre un terme à ce combat. C’était sans compter sur la volonté du tenancier de bien faire et tuer lui aussi un des attaquants. Alors que son adversaire tentait une contre-attaque, il ouvrit sa défense et Hirman s’y engouffra de toute sa force, l’embrochant comme un poulet.

Il retira sa lame et se tourna vers moi pour savoir si tout allait bien. Je lui fis un signe positif de la tête pour lui répondre même si mon regard disait tout autre chose, j’avais mal à la main et le souffle toujours court. Il regarda autour de lui et constata qu’il n’y avait plus que le tricheur debout.

- « Il semblerait que c’est entre toi et moi. »

- « Et la jeune demoiselle à tes côtés ? »

- « Laisse-la en dehors de ça ! »

- « Je me ferais un plaisir de lui passer sur le corps une fois notre joute terminée. Dommage, tu vas perdre, tu es diminué physiquement alors que je suis en pleine possession de mes moyens. »

Il avait raison, nous avions déjà combattu vaillamment pour rester debout, nous avions perdu le délateur, du moins j’espérais qu’il soit juste KO et pas mort. Mon dernier adversaire était KO également, sauf s’il récupérait ses esprits. Hirman voulant démontrer le contraire au tricheur se lança sans réfléchir dans le combat, son adversaire l’avait vu venir de loin. Il put parer son attaquer sans le moindre problème, je n’étais qu’une spectatrice cherchant un moyen d’aider du mieux possible l’aubergiste.

En regardant autour de moi, je remarquai le bazar environnant dans cette grande salle : des tables, des chaises, des dés, des verres, pleins d’objets que je pouvais lancer pour faire diversion et permettre à Hirman de battre le tricheur. Je rangeai mon nouveau poignard à ma ceinture et pris dans ma main droite le premier verre qui passa sous ma main.

Je le lançai directement vers le dernier adversaire debout mais mon tir ne fut pas précis pour un yu et il atterrit contre le mur derrière lui. Cela suffit pour détourner son attention quelques secondes, Hirman en profita pour porter la première attaque faisant couler le sang. Je pris un autre verre et rejoignis l’autre côté de la pièce pour ne pas l’habituer à voir venir des projectiles de sa droite.

Mon deuxième projectile atteignit également le mur, détournant de nouveau l’attention de l’ennemi du moment et de nouveau Hirman en profita pour le couper. J’entendis alors un mouvement au niveau de mes pieds. En regardant à cet endroit, je constatai que l’homme qui avait reçu ma dague était toujours vivant. Je récupérai ma dague clanique et l’égorgeai pour mettre un terme à ses souffrances.

Relevant la tête, je constatai qu’Hirman n’en menait pas large, je devais intervenir directement. Je devais me porter à leur hauteur, il était plus que temps pour nous de mettre un terme à ce combat. Par mesure de prudence, je fis un petit détour par la gauche afin de planter ma dague dans le cœur de l’homme au poing métallique, histoire qu’il ne fasse plus de dommage.

Je rejoignis enfin Hirman pour me battre à ses côtés, notre adversaire était maintenant en sous-nombre. En me voyant arriver, il tenta de m’attaquer en traitre mais j’avais prévu dans ma tête qu’il fasse quelque chose dans le genre. J’eus le temps de mettre ma dague sur la route de son épée, l’arrêtant. Hirman en profita et planta sa lame dans le ventre du tricheur.

- « Ca c’est pour avoir cru que tu pourrais l’emporter aussi facilement face à une femme et pour avoir cru t’en tirer face à moi ! »

Comme pour faire durer le plaisir, il tourna son épée dans le ventre du tricheur pour qu’il souffre un maximum avant que le sang ne lui monte à la bouche. Hirman retira son épée de ce corps sans vie qui finit par s’écrouler. C’était terminé, nous avions vaincu.


(((HRP : Tentative d’apprentissage spontanée de la CCSA lancer)))

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Dernière édition par Katerine le Mer 23 Oct 2013 18:25, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Le Tripot du Lys (Repère du Lys Noir)
MessagePosté: Mer 23 Oct 2013 11:57 
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L’adrénaline dut au combat s’arrêta de couler dans mes veines et le contre coup fut violent. Je me sentis soudainement très mal, j’eus tout juste le temps de me détourner pour vomir. Je sentis une main condescendante se poser sur mon dos.

- « Je savais bien qu’à un moment vous craqueriez. »

J’eus du mal à reprendre mon souffle après mon reflux gastrique fort peu élégant. Je me relevais pour lui faire face.

- « Ce n’est pas ce que vous croyez Hirman, j’ai affreusement mal au dos et à la main gauche. La douleur est maintenant plus forte que tout à l’heure. »

- « Je peux peut être faire quelque chose pour soulager la douleur de votre main. Donnez-la moi et faites moi confiance. »

- « D’accord. »

J’étais quelque peu réticente à l’idée qu’il me remette les phalanges en place mais je n’avais pas le choix, il fallait que cela soit fait rapidement. Il prit délicatement mes doigts déplacés dans sa main et posa sa main de telle manière à les remettre dans le bon alignement. J’attendais qu’il tire d’un coup mais à la place il reprit la parole.

- « Si vous n’aviez pas été là, je serais probablement mort à l’heure qu’il est. J’ai une dette envers vous. »

- « Je saurais m’en souvenir en tant voulu... »

Il profita d’avoir détourné mon attention pour tirer sur mes doigts. Je fermai la bouche et serrai les dents très fort pour étouffer le cri de douleur qui avait envie de sortir. Les larmes me montèrent aux yeux, ma respiration se saccada, la douleur était toujours présente mais moins forte qu’avant. Hirman lâcha ma main, j’en profitai pour tenter de plier mes articulations qui répondirent immédiatement. Je ne forçai pas trop dans le doute mais constatai que cet aubergiste possédait plus de ressources que je ne l’aurais cru.

- « Je vous offre votre prochain verre, venez vous poser quelques minutes. L’alcool fera passer la douleur. »

J’avais surtout envie de rentrer chez moi mais de toute évidence Hirman voulait parler, allais-je en apprendre plus sur son clan ?

- « Les filles, montez dans vos chambres à l’étage, tout va bien. »

Aussitôt, je vis une petite dizaine de femmes très légèrement vêtues se diriger vers l’escalier menant à l’étage. Nous allions être seuls pour discuter. Je m’installais sur un tabouret du bar et Hirman nous servit deux verres de rougette.

- « A cette brillante victoire ! »

- « A notre victoire ! »

Nous trinquâmes avant de boire une gorgée de cette bière fruitée que j’appréciai tant. Le regard d’Hirman changea sensiblement passant à la mélancolie.

- « Si seulement des personnes comme vous faisaient parti de mon clan, nous n’en serions pas là. Cette histoire de clan est en train d’avoir raison de ma santé et Mandel n’est qu’un abruti qui pense qu’à s’en mettre pleins les poches. »

- « Vous allez l’air d’avoir énormément de ressentiment à l’égard de votre chef, c’est inhabituel ou bien c’est généralisé ? »

- « Est-ce que je suis le seul à penser ainsi ? Non, loin de là. Mandel a des œillères, il ne voit pas à quel point nous sommes désunis et en attente d’une réaction de sa part. Mais j’ai l’impression que pour lui tout va bien dans le meilleur des mondes… »

- « Mais il faut cultiver son jardin. »

- « Vous avez dit quelque chose ? »

- « Non, juste une phrase que mon maître me répétait souvent provenant d’un de ses livres préférés. »

- « Oh… Enfin, tout ça pour dire que je m’attends à ce qu’on me dise que le clan va imploser d’un jour à l’autre, pour moi c’est inévitable. »

- « Et bien, si on m’avait dit qu’en poussant la porte de votre établissement je serais sur le point de voir disparaître un des cinq clans d’Exech, je ne l’aurais pas cru. »

- « Et pourtant ! »

Il leva sa chopine et but d’une traite le contenu de son verre avant de reposer bruyamment le conteneur sur le bar. Il avait le regard triste, c’était compréhensible, voir ainsi son propre clan péricliter ne devait pas être chose facile. J’avais envie de lui poser une question dont la réponse pourrait avoir de lourdes conséquences pour le futur mais j’avais peur de faire sauter ma couverture. Qui ne tentait rien, n’avait rien.

- « Que se passerait-il si un membre d’un autre clan venait vous demander de travailler pour lui et de le tenir informé de ce qu’il se passe au Lys Noir ? »

- « Si cette personne me permet de garder mon établissement ouvert, je serais capable de virer mon chef du sous-sol ! Cela fait bien longtemps qu’il ne me verse plus rien pour garder mon établissement ouvert. Heureusement que je connais bon nombre de miliciens, cela me permet d’éviter les ennuis. »

Je n’en revenais pas, je venais de trouver un moyen de faire pression sur un autre clan et peut être de le voir disparaître définitivement à travers les informations d’Hirman. Je devais contenir ma joie le plus possible. Voir disparaître un des clans d’Exech pour moi cela relevait de l’utopie, la ville avait toujours fonctionné avec les quatre clans du dessus. Le mien n’était arrivé que plus tardivement. Bousculer cet équilibre allait entraîner des guerres de territoires inévitables, il fallait qu’une passation de pouvoir s’opère le plus pacifiquement du monde.

Si un tel événement devait arriver, je voudrais être aux premières loges pour assister au spectacle voir même y participer. J’aurais bien le temps de faire quelque chose de cette information plus tard, le tout était pour moi d’entretenir ma relation avec Hirman d’une manière ou d’une autre. Je m’étais faite passer pour une future bibliothécaire en formation qui faisait un séjour à Exech. Un bon mensonge et le tour serait joué.

- « Hirman, ce n’est pas que votre présence m’importune, mais je vais devoir rentrer. »

- « Je vous vois demain ? »

- « Non, Hirman, je vais devoir partir vers Tulorim, y parfaire mes connaissances avant de rentrer à Oranan. Ce n’est pas un au revoir mais plutôt un adieu. »

- « Oh… Vous êtes une personne qui écoute sans juger, c’est rare de nos jours. J’espère que nos routes pourront se croiser de nouveau dans un futur proche. »

Il passa sa main par dessus le comptoir et je la serrai chaleureusement en réponse.

- « Je l’espère aussi. Bonne nuit Hirman. »

- « Bonne nuit Katlyn. »

J’avais accompli ma mission, il était temps pour moi de quitter les lieux. Je récupérai ma cape que je remis immédiatement sur mes épaules, vérifiai la présence de ma dague clanique à ma ceinture mais également la présence de mon trophée de guerre et pris la direction de la sortie. Tournant la tête une dernière fois, je vis Hirman atterré derrière son comptoir face au bazar environnant.

En ouvrant la porte, l’air frais frappa mon visage et me rappela douloureusement à l’ordre. Mon corps me faisait atrocement mal, rentrer aux catacombes seraient difficiles mais je n’avais pas le choix. Au pire, je pourrais toujours m’échouer à l’auberge de la ville pour dormir, j’avais quelques yus sur moi.

Chassant cette idée de ma tête, je me mis en route pour ma véritable maison avec le sentiment du devoir accompli.

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 Sujet du message: Re: Le Tripot du Lys (Repère du Lys Noir)
MessagePosté: Lun 5 Juin 2017 23:14 
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Purée, y’en a marre. C’est encore moi qui suis de corvée au tripot ce soir. Toute la soirée, j’ai dû supporter dans l’ombre les rires gras des clients qui faisaient rouler les dés d’une main en tripotant les serveuses de l’autre, assister à l’écart aux bagarres souvent meurtrières de l’endroit entre mauvais perdant et tricheur patenté. J’y aurais bien donné quelques coups de dagues, dans ces rixes. Mais c’est pas mon taf. Non, ça c’est celui des gardes du corps de Hirman, le patron de la maison. Et puis là, maintenant que tout le monde s’est cassé, que le calme est enfin revenu, je rentre en piste, tout seul comme un abruti, alors que le tenancier et ses sbires s’envoient le fond d’un fût au fond du gosier. Je leur envoie un regard noir. Faut dire qu’avec mes yeux, c’est difficile de regarder les gens autrement qu’avec noirceur. Et je souffle.

Merde, y’a encore du sang partout, des pots cassés et même trois corps, dont un qu’est même pas mort. C’est de celui-là que j’m’occupe en premier, d’ailleurs. Je sors ma dague et, furieusement, la fais glisser sous sa gorge porcine pour lui arracher un dernier couinement. Son regard est presque reconnaissant, putain. J’en ai rien à foutre de lui avoir amené la paix, et abrégé ses souffrances, je voulais juste le crever parce que j’ai la rage d’être là, encore, traité comme un moins que rien par ces fripouilles pas plus malines en groupe qu’une meute de porcs.

Un sacré bordel, ouais. J’essuie ma lame sur la tronche grasse de ma victime, parait que ça retarde la rouille, puis j’le traîne par les pattes jusqu’à l’extérieur. Puis j’le traine encore dans la ruelle voisine, bien sombre comme il faut. Et comme tous les soirs, là où je m’attends à le poser sur le tas de cadavres de la veille, j’me rends compte qu’il n’y a plus rien. Je ne m’en étonne plus. Il y a tellement de tordus dans cette foutue ville, et tellement de possibilités de vouloir récupérer un cadavre frais. Un boucher peu scrupuleux en recherche d’approvisionnement pas cher pour son étal du marché le lendemain, une saloperie de nécrophile précieux qui aime quand la chair n’est pas encore complètement pourrie, un foutu nécromancien préparant un sale coup, un collectionneur d’organes puant le formol rance qui aurait pété un de ces bocaux dans la journée, ou n’importe quel autre cinglé. Qu’est-ce que j’en ai à foutre, de toute façon. Mon travail, c’est de les amener là. Ce qu’ils deviennent après, je m’en branle comme de ma première pignole. Même que c’est le cas de le dire.

J’entasse proprement les deux autres par-dessus. Encore heureux qu’ils se barrent pas entre deux trajets. J’ai aucune envie de me retrouver face à un de ces dérangés du bulbe. Forcément, ça pisse le sang partout, et on voit clairement les trainées partant du bâtiment, mais qu’ils aillent se faire voir s’ils s’imaginent que je vais laver ça. Je suis pas une putain de femme de ménage, merde. Et puis, ça doit les arranger, presque. Ça fait reluire la réputation de l’établissement, dont je lis la putain d’enseigne en rentrant : « Retournai dou dou vnai ! ». Putains d’analphabètes.

C’est toujours le bordel à l’intérieur, mais ça tout le monde s’en fout. Les gueuses du service s’en occuperont demain. Au moins ça ne sentira pas la charogne. C’est le principal. Et ces connards qui se pintent toujours la tronche. Ils n’espèrent pas que je reste pour les regarder, au cas où l’un d’eux fend la tronche d’un autre, quand même ? Croisant mon regard, Hirman m’apostrophe de sa voix grasse.

« Qu’est-ce tu r’garde, gamin ? T’veux pas que j’t’offre une chopine au moins ? Allez, dégage de là. »

Foutu connard. Il ne mérite même pas que je lui réponde. J’suis pas débile, je ne vais pas l’attaquer alors qu’il entouré de ses gorilles. Chacun d’entre eux séparé pourrait me faire avaler mes propres couilles avant que j’aie eu le temps de crever, alors tous ensembles… Je lui rétorquerais bien que le « gamin » est plus âgé que lui, mais il comprendrait pas, cette foutue outre à vin. Alors je me fais pas prier : je volte et quitte l’établissement. Ouais, j’ai les boules. Mais ce soir, c’est pas eux qui vont en faire les frais.

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Dark Hood


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