Je me retrouve seul face à un village. C'est quoi se bordel, y a deux secondes j'étais en train de crever dans les buissons. La neige tombe, je vois de la fumée s'échapper des chaumières apportant une succulente odeur de ragoût. Au loin, une calèche se dirige vers les maisons, les reflets doré qu'elle dégage est en parfaite harmonie avec la neige qui recouvre la plaine. Ma vue se trouble et je suis happé en direction du village.
Cette fois, je suis au milieu de la rue principale, la calèche est arrêtée devant une maison. Un mec empaqueté dans un manteau de fourrure avec une longue chevelure blonde, sûrement un noble, descend de sa voiture et se dirige vers la maison d'en face. Mais je reconnais cet endroit, c'est mon village. À ce moment-là, un jeune surgit de nulle part et me passe à coté en se dirigeant vers la calèche. Une goutte de sueur perle le long de mon visage. Le garçon, enfin moi, se faufile dans la calèche. Putain, je suis trop con, deux gardes se poste devant la porte et au moment où je ressorts un des gardes m'empoigne et je laisse tomber une sphère de verre qui se brise au sol. Je tente de me dégager, mais le second garde me place sa dague sous la gorge.
"Tu vas avoir des problèmes gamin."
A ce moment-là, moi qui était resté au même endroit, je me retrouve dans une maison. Devant moi, le chef du village, le visage grave. L'ambiance est tendue. Je suis assis dans un coin avec les deux gardes, mon père et mon petit-frère sont devant la porte. Mon père me jette un coup d'oeil et redirige son attention vers le chef du village, alors que mon petit-frère était plus intéressé pas le noble adossé à la cheminée. Mon père prend le premier la parole en direction du chef :
"Qu'est ce qu'il a encore fait ?"
Il prend son temps pour répondre :
"Ton fils a volé et brisé un objet de grande valeur à ce seigneur."
"Et alors, tape lui sur les doigts en c'est réglé."
"C'est que le seigneur demande réparation."
"Je vois, mais je n'ai pas un Yu en poche, c'est pour ça qu'il a volé, le petit, on n'a rien pour l'hiver. Mais bon, je suis près a donné ce que je peux en excuse."
Mon père se tourne vers le seigneur mais celui-ci se contente de le fixer. Et le chef du village reprend :
"Il ne désire pas un objet, il veut qu'il soit pendu."
"Quoi, Loric, arrête tes conneries tu ne vas pas laisser faire ça ?"
"Je suis désolé, mais il ne me laisse pas trop le choix."
"Porte la main sur mon fils et je te tue !"
Le noble qui observait la scène affiche maintenant un sourire narquois. Il se dirige vers Loric est dit :
"J'ai une meilleure solution pour régler ce problème et infligé une bonne punition au voleur qui vous sert de fils. Puisque vous voulez tellement le sauver, c'est vous qui serez pendu à sa place et..."
"Très bien."
Cette fois c'est de la jouissance qu'affiche le visage du noble.
"... votre second fils."
Mon père surpris attrape mon petit-frère
"Loric, putain c'est n'importe quoi, ce type est fou, fais quelque chose."
Loric baisse les yeux
"Emparez-vous d'eux et préparé la potence."
Le seigneur jubile, mon père se fait traîner dehors accompagner par mon petit-frère en pleure. Et moi je reste tétanisé dans mon coin. J'étais vraiment une couille molle à l'époque.
Là, je me retrouve dans une salle circulaire baignant dans un halo de lumière, un socle placé au milieu où sont gravés des runes complexes. Fais chier, ce n'est pas fini se bordel. Tout à coup, un éclair blanc m'ébloui et sur le socle se tient une femme. Elle est d'une beauté indescriptible, je ne saurais même pas dire la couleur de ses cheveux. Elle me regarde, je la soutiens mais difficilement, car j'éprouve une immense quiétude en observant ses yeux, mais je ressens aussi, au plus profond de moi, que sa colère doit être quelque chose de terrible.
"Nakune, repose ton âme en ma présence. C'est ici que commence la paix pour toi."
Je continus à la regarder, mais cette fois avec appréhension.
"Vous êtes qui ?"
"Je suis Gaia, Déesse de la lumière et de la connaissance. Je t'es fais venir dans un but bien précis."
"Ouais génial, vous m'avez cassé les couilles une heure avec mon passé avant de venir ici. Pourquoi ?"
"Je suis là pour t'aider, tu as vécu des choses difficiles, tu es plein de haine et de regret. Sache que ton père et ton petit-frère ne t'en veulent pas mais qu'ils sont tristes de voir ce que tu es devenu."
Je réprime un sourire :
"Arrête de déblatérer tes conneries sur le pardon et l'expiation, garde ça pour des paysans. T'en que je n'aurais pas buté l'enculer de noble qui m'a fait ça je saurais sans pitié et je m'occuperais de toutes les personnes qui me gênent."
Gaia me sourit tendrement alors que je tente de réprimer l'envie de lui mettre des baffes.
"Ta vengeance n'a plus lieu d'être, car des héros se sont déjà occupés de se démon et démantelé ses plans."
Je reste ébahit de ce que je viens d'entendre, se fils de pute est mort et moi je suis là, à parler avec un Dieu, c'est n'importe quoi. Peu à peu cette confusion laisse place à de la colère pendant que l'autre continu à sourire.
"Comme je les dis je m'occuperais de tous ceux qui me barre la route. Je traquerais et tuerais tes soi-disant héros."
Je laisse échapper un rire puis je reprends mon sérieux. Je ressent la peine de Gaia et étrangement ressentir cette émotion émaner me fait plaisir. Je ne sais pas ce que j'ai, mais je suis heureux. La pièce s'assombrit et un sourire crispé s'affiche sur mon visage. Je plonge peu à peu dans les ténèbres et Gaia a disparue. Je suis dans le noir complet, jubilant intérieurement d'avoir réussi à fermer la gueule d'un dieu. Puis un rire se fait entendre, un rire maléfique qui me glace le sang, suivie d'une voie grave qui me dit :
"Il est tant de se réveiller."
Je me retrouve allonger dans un lit couvert de sueur.
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Ce qui vient au monde pour ne rien troubler ne mérite ni égards ni patience.
Dernière édition par Nakune le Ven 8 Avr 2011 22:24, édité 1 fois.
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