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 Sujet du message: Grotte de la faiblesse
MessagePosté: Mar 28 Oct 2008 21:22 
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Grotte de la faiblesse


Combien de guerriers sont entrés ici? Combien, en cherchant la puissance, n'ont trouvé que la faiblesse?

Combien de mages sont entrés ici, attirés par le pouvoir mystérieux qui se trouverait en ce lieu, et n'en sont pas sortis aussi forts qu'un nouveau-né?

Nul ne le sait, les nains ont arrêté de compter, les plantes ne veulent pas le savoir.

Toujours est-il que ces faits sont réels, cette grotte est dangereuse, tous le savent. Mais tous savent aussi que, si la faiblesse en attend certains, la force en trouve d'autres. Il faudrait être fou pour tout risquer et pour entrer dans ce lieu.

Oserez-vous entrer? Oserez-vous risquer jusqu'à votre propre force?

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 Sujet du message: Re: Grotte de la faiblesse
MessagePosté: Mar 23 Juin 2009 18:33 
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La grotte est bloquée par une série de planches fixées de clous ou autres tout autour de l'entrée. Si vous voulez entrer là, il va falloir ôter ces planches.

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 Sujet du message: Re: Grotte de la faiblesse
MessagePosté: Jeu 25 Juin 2009 15:56 
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Les lourdes planches qui bloquent l’entrée de la grotte ont l’air solidement clouées entre elles. Ca et là, des bout de fils de fer rouillés serpentent dans l’enchevetrement de bois et de métal. Me tournant vers Kalar, je vois briller dans ses yeux une lueur de folie qui ne me plait guère.

« Que t’arrive-t-il ? » demandais-je à mon compagnon.

« Cette barricade de fortune ne me fait pas peur, attend que j’y lance quelques éclairs pour faire sauter tout ça ». Sur ces mots, il lève son bâton et commence à marmonner des incantations.
D’un geste vif je lui prend son bâton : « Espèce d’elfe » grognais-je « Il y a du métal partout et tu vas réussir à nous foudroyer. »

Kalar me lance un regard en coin. Je sens bien que l’envie de lancer un sort le démange. Pour rompre le silence qui s’est installé, je lui tends un tige en métal et lance :
« Tiens, fais levier sur les planches avec ça, je les ferais sauter d’un coup habile de marteau ».
Il saisit la tige à contrecoeur et je sens bien qu’il est vexé…

Vite, dis lui un truc, un truc sympa… Il est maladroit, mais il n’a pas de mauvaises intentions.

« Kalar… ? » dis-je.

Il se tourne vers moi, d’un air curieux.

Raaaaaah, qu’est ce que je pourrais dire… ? Tu as une belle barbe ? Non c’est nul, et puis il va me prendre pour une femelette. Je pourrais le complimenter sur ses pouvoirs magique… Mouais, et s’il se sent obligé de faire une démo, nous finirons carbonisés.

« euuuuuh rien… » finis-je par dire.

Kalar se remet à la tache et décolle une à une les planches qui tombent sur le sol humide de la grotte. Au bout d’un moment, nous parvenons à dégager un passage suffisament grand pour nous permettre de nous faufiler.

Je souffle un bon coup et mon compagnon laisse tomber la tige. Il se tourne vers moi et toute sa rancœur semble loin derrière, puis il s’engage dans le passage et je prend sa suite.

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 Sujet du message: Re: Grotte de la faiblesse
MessagePosté: Dim 28 Juin 2009 11:50 
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Tu suis Kalar dans la grotte, celle-ci, aussi surprenant soit-il, est lumineuse. De ses murs semblent émaner une lumière bleutée.

Vous avancez donc dans ce lieu étrange, les lumières changent, passant du bleu au vert puis au jaune et à l'orange. Vous atteignez soudain un premier croisement, un chemin vers la droite, un autre vers la gauche et votre couloir qui continue tout droit.

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 Sujet du message: Re: Grotte de la faiblesse
MessagePosté: Lun 29 Juin 2009 14:29 
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Devant les trois chemins qui nous font face, Kalar n’hésite pas une seconde :

« A droite ! On prend à droite ! ».

Je fais mine de scruter attentivement la petite galerie sur notre droite avant de lancer :

« Tu rigoles. Il faut prendre à gauche. Je le sens. »

Mon compagnon me fixe d’un air perplexe. Il n’a pas vraiment l’air convaincu. Je me lance dans un combat de regard en plongeant mes yeux dans les siens. Kalar ne lâche rien et continue à me fixer de son regard imperturbable.

Par Meno, ce petit jeu peut durer un moment.

« Prends donc le chemin de gauche » dit-il d’un ton railleur, « Je prendrais celui de droite ».

« Et si je prenais celui de droite ?! » dis-je d’un ton de défi en m’approchant de l’entrée de la galerie.

Les parois de la grotte brillent d’un orange de plus en plus fort.

Kalar lance : « Et si je prenais celui du milieu ?! »

« Bonne idée » criais-je en suivant mon compagnon qui s’est déjà lancé dans le couloir.

Je hâte le pas pour rattraper Kalar dans la galerie qui monte légèrement.

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 Sujet du message: Re: Grotte de la faiblesse
MessagePosté: Mar 30 Juin 2009 22:29 
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La galerie monte, pour redescendre brutalement juste après... Mais vraiment très brutalement... En fait, elle glisse et vous dessus vous descendez. Il ne vous a pas fallu 10 pas en effet à partir du haut de la montée pour que vous glissiez l'un aussi bien que l'autre, le long d'un tobboggan.

Celui-ci est loin d'être sombre mais toujours éclairé de cette lueur changeante, elle change d'autant plus vite que vous accelerez.

La descente semble interminable, puis d'un coup, la chute presque libre où vous attérissez sur un gigantesque tas de sable.

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 Sujet du message: Re: Grotte de la faiblesse
MessagePosté: Lun 14 Jan 2013 19:39 
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Après quelques minutes de marche dans les galeries d'Amarok, le trio canin déboucha sur une paroi presque transparente. Ziresh pouvait voir à travers elle la progression d'un tunnel très petit. La glace, de par son aspect exagérément translucide, témoignait d'une magie qui consistait à condamner cet accès. C'est alors que les deux fujoniens apposèrent leurs pattes contre la glace. Celle-ci, au lieu de fondre, sembla progressivement se réduire en une poussière de cristaux humides. Ceux-ci vinrent d'ailleurs s'écraser contre le museau du jeune bratien qui avait la sensation de renifler une neige poudreuse. En quelques secondes, la paroi avait disparu et les liykors invitèrent leur hôte à les suivre.
Les tunnels étaient dotés de la même couleur naturelle bleutée qui colorait le village souterrain. Aussi, en continuant sa progression, Ziresh ne cessait de s'émerveiller devant un tel spectacle magique. Il était bien difficile de croire qu'une si petite communauté pouvait être à l'origine d'une telle création. D'autant qu'il y avait beaucoup de glace, mais presque pas une once de roche. C'était à croire qu'ils avaient eux-mêmes forgé leur habitat. Peut-être même la montagne.

"Vous semblez être bien accoutumé au froid, maître Ziresh."

Tiré de ses pensées fantasques, le loup d'argent répondit poliment, avec une pointe d'étonnement.

"Je dois dire que j'ai eu quelques difficultés lors de mon ascension. Mais étrangement, oui, le froid me fait un peu moins défaut. J'ai entendu dire que mes grand-parents venaient des montagnes avant de venir vivre à Liykkendra. Peut-être que c'est ça..."

"Cela expliquerait votre petite taille pour un bratien et votre fourrure épaisse. Vos géniteurs ne vous ont jamais parlé de vos origines ?"

"Mon père est mort quand j'étais plus jeune et ma mère n'a jamais été vraiment présente. Elle est morte dans l'assaut des Noirs."

Un silence passa. Les deux fujoniens signèrent en passant leurs pattes sur leur cœurs pour ensuite les diriger vers le ciel. C'était un signe de condoléance et de deuil. Cependant, ils ne prononcèrent pas un mort. Sans doute était leur manière d'accorder leurs respects à leurs confrères bratiens.
Après environ une heure et trente minutes de marche, l'un des fujoniens (qui était toujours resté silencieux jusqu'ici) annonça leur arrivée à la Grotte de la Faiblesse. Et effectivement, le tunnel commençait à monter et la lumière du jour était perceptible. D'ailleurs, il semblait aussi que la tempête s'était dissipée. C'est alors qu'une question germa de nouveau dans l'esprit de Ziresh...

"Il y a une chose que je ne comprends pas... Je saisis bien que Pinga aie décidé de mettre la Hallebarde en sécurité, dans un endroit menaçant. Mais comment a-t-elle fait pour y aller? N'aurait-elle pas dû perdre sa force ?"

"La Grotte ne draine que les forces des plus envieux. Nous, frères blancs, n'envions rien. Lorsque Pinga y est allée, elle cherchait d'avantage à donner une puissance qu'à la prendre."

Sur ces mots, ils sortirent enfin du tunnel. En regardant les villages aux pieds des montagnes, Ziresh comprit qu'ils avaient légèrement descendu en altitude. Devant la petite embouchure par laquelle ils étaient arrivés, une caverne bien plus rocheuse s'était dévoilée. Cela dit, elle n'avait rien de très démesuré, comparé au village d'Amarok. Même l'entrée, qui fut manifestement condamnée autrefois, n'était constituée que de quelques planches brisées.

"Vous êtes sûrs que c'est ici?"

"Certains. Mais ne sois pas abusé par l'apparence sobre d'une telle caverne. Tu t'y casserais les crocs dans tous les sens du terme."

"Quand tu y seras, ajouta le second, gare aux flérustres. N'essaie pas de les combattre. Et si l'un d'entre eux te repère, contente toi de le regarder dans les yeux jusqu'à pouvoir t'en aller."

"Qu'est-ce que c'est...?" demanda Ziresh, complètement apeuré.

"Tu sauras les reconnaître."

Ce n'était pas vraiment pour le rassurer en tout cas... Mais le premier fujonien n'avait que trop raison. Après avoir combattu dans la grotte des traqueurs sombres lors de sa première mission et avoir exploré les mines de Lebher, Ziresh ne pouvait que trop douter de lui-même, plutôt que de l'appartenance magique de cette caverne... Le dos au mur, il put qu'avancer vers l'entrée en laissant ses compagnons. Ces derniers se contentèrent simplement de lui tapoter l'épaule en guise d'encouragement avant de "fermer" magique le tunnel avec une muraille de glace. Ils ne l'ouvriraient manifestement que lorsque Ziresh serait revenu avec la Hallebarde...

"Allez mon vieux... T'es plus si loin du but." Répéta-t-il, incertain.

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 Sujet du message: Re: Grotte de la faiblesse
MessagePosté: Lun 14 Jan 2013 23:55 
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Ziresh se tenait encore là, devant l'entrée de la grotte. Il n'y avait pourtant rien de trop décourageant, seulement des planches brisées. Mais il ne pouvait s'empêcher de trembler de peur. Il avait beau se rappeler qu'il était l'un des acteurs de la mort du Dieu Pieuvre, il était bien loin de la confiance qu'il avait acquise en sortant des Mines de Lebher. En fait, revenir dans cette vie "normale", retrouver Kâhra blessée mortellement et voir son clan aux frontières du fratricide lui donnaient le sentiment d'être impuissant. En tout cas, de ne pas être meilleur qu'un autre...
La seule chose qui le poussait à continuer, c'était cette confiance aveugle qu'on lui accordait. Son clan, comme le village d'Amarok, ils le voyaient tous comme "celui qui les sauverait". Sur quoi pouvaient-il bien fonder leurs espoirs alors qu'il n'avait menée qu'une seule mission à son terme ? Une mission où il avait été simplement manipulé, ni plus ni moins !
Ziresh jeta un œil derrière lui. Instinctivement, il posa sa patte sur la Fleur de Lys autour de son cou. Une petite vague d'espoir passa alors à travers lui. Après tout, même s'il ne croyait pas en lui-même, il ne menait pas cette mission pour son bon plaisir. Il avait décidé, seul, qu'il serait celui qui irait chercher la Hallebarde. Kâhra - Père et Mère étaient les seuls à savoir si elle était encore en vie - l'avait toujours poussé à aller jusqu'au bout. Maintenant qu'il était un aventurier, il allait démontrer à tous que son destin lui appartenait.
Enfin, il entra dans la grotte.



Les murs étaient eux aussi constitués d'une espèce de source lumineuse similaire à celle du village d'Amarok. Toutefois, dans sa progression, le loup d'argent pouvait voir différentes couleurs. Même des couleurs chaudes. Et il ne s'agissait pas de quelques torches. D'ailleurs, comment pouvait-il y avoir des torches dans une grotte abandonnée ? Il n'y avait cependant vraiment rien qui puisse témoigner de la présence d'une once de vie ici. Même d'éventuels restes d'aventuriers... Et c'était d'autant plus effrayant...
Ziresh se rappela alors les paroles de l'un de ses guides, à propos des "Flérustres". Il n'en avait pas su d'avantage sur eux, mais ils avaient l'air suffisamment dangereux pour avoir raison de nombres d'explorateurs ici. Et si ces derniers étaient anthropophages ? Ils auraient pu tout aussi bien attirer certains d'entre eux dans leur tanière : ce serait la raison pour laquelle il n'y aucune trace d'humains ou de nains ici...
Dans tous les cas, même si le doute était dominant, le loup d'argent continua sa marche. D'instinct, il s'engagea dans les boyaux sans chercher à analyser "l'architecture" du lieu. En fait, il tourna toujours à droite, comme on le lui avait appris : "Dans un labyrinthe, prends toujours la droite." Il ne savait pas si c'était une expression ou une plaisanterie, mais c'était la meilleure chose qui pouvait le guider...
C'est à alors qu'au bout d'un moment, les pierres cessèrent d'émettre leur lumière naturelle. Progressivement, la lumière devenait de plus en plus faible et ne laissait plus place qu'aux ténèbres. Même si les yeux du liykor qu'était Ziresh lui permettaient d'entrevoir dans le noir, il préféra ne pas prendre de risques et sortir la sphère de feu qu'il avait acquise dans les Mines de Lebher. De l'autre main, il dégaina son épée.

C'est alors qu'il vit... Quand la flamme de la sphère illumina le boyau, le sol fut dévoilé. A seulement une dizaine de mètres de lui gisait le cadavre d'un humain, face contre terre. Ayant cruellement besoin d'informations, le loup d'argent s'agenouilla alors pour l'examiner. Quand il l'eut retourné, il put voir que le pauvre homme avait été privé d'un bras. Même l'épaulière semblait avoir suivi puisque les sangles manquaient à la cuirasse. Il semblait encore mort récemment, puisque la décomposition n'avait pas encore vraiment commencé. Mais sans doute le froid avait-il eut un rôle dans la conservation du corps. Toutefois, il n'y avait plus rien d'autre sur lui. Pas même quelques vivres ou une arme. Peut-être avait-il été accompagné et qu'on lui aurait pris ce dont il n'avait plus besoin.
Par respect, Ziresh l'écarta de sa route et l'allongea sur le dos. Il le redressa et plaça sa main sur sa poitrine. A vrai dire, c'était la seule chose qu'il pouvait faire et il savait que l'on enverrait personne pour le sortir de là. Comme toutes les autres victimes, d'ailleurs. En tout cas, il était clair que la menace dans cette caverne ne tirait pas sa source uniquement de la malédiction...

Quelques minutes passèrent encore, durant lesquelles le loup d'argent ne fit qu'avancer dans le même boyau. C'était à croire que les autres couloirs avaient disparu. Alors qu'au départ, ceux-ci n'avaient cessé de se diviser. Mais quelque chose finit par le figer dans sa progression... Pas la malédiction, non. Un son. Presque imperceptible pour un humain, mais heureusement, son ouïe lui avait permis de le prévenir des pas lourds qui le suivaient à peut-être une centaine de mètres de lui. Mais ces derniers s'étaient arrêtés juste au moment où il avait cessé de bouger. Comme si le rôdeur avait compris qu'il risquait d'être repéré...

"Reprends ton calme, Ziresh... Ce n'est peut-être rien... Et dans le cas contraire, tu seras forcément plus rapide. Tu es un bratien après tout."

Il n'était pas vraiment convaincu, c'était certain. D'instinct, il ferma sa sphère de feu pour se baser avant tout sur sa capacité à se repérer dans le noir. Il continua alors à marcher mais en prenant une autre posture : il prit son épée dans la gueule et se mit à quatre pattes. Ainsi, en cas de course, il s'en sortirait mieux. Et si jamais un adversaire se mettait en travers de son chemin, il savait que sa mâchoire était, à la manière des liykors et des worans, bien plus développée que ses bras. Il saurait charger et utiliser son épée de la sorte.
Il distança alors son suiveur de quelques pas, très progressivement. Il essayait de ne faire aucun bruit. C'est alors que ses oreilles se dressèrent de nouveau. Il n'avait pas rêvé : quelqu'un le suivait. C'est encore une fois d'instinct qu'il entama alors une course endiablée, sans même savoir où ce tunnel allait pouvoir déboucher. C'est à ce moment qu'un cri monstrueux résonna dans tout le boyau. Comme si ce bruit était devant, derrière, au-dessus de Ziresh. Ce cri le faisait frissonner jusque dans ses propres entrailles et ne l'avaient que trop poussé à accélérer sa course. Jusqu'à ce qu'il percute une gigantesque masse velue.

Un cri lui échappa, juste avant qu'il ne se retrouve renversé sur le dos. Son épée, quant à elle, avait volé à quelques mètres de lui. Mais ce n'est qu'en reprenant ses esprits qu'il put constater un peu mieux ce qu'il venait de bousculer. Une monstruosité qui devait largement faire sa taille, vêtue de poils longs et blancs. Mais sa musculature n'était nullement celle d'un liykor blanc ou d'un ours. C'est comme si un singe se tenait au-dessus de lui. Mais en voyant son visage, il comprit qu'il s'agissait sans aucun doute de l'un de ces fameux "flérustres"...
Un visage plat, allongé, mais doté de crocs incroyablement acérés. Et surtout, de grand yeux blancs, presque cadavériques. Une face de cauchemar, comme l'avait annoncé Pinga. Fort heureusement, les conseils de son compagnon lui revinrent en mémoire. "Les regarder dans les yeux." Aussi, c'est ce qu'il fit, non sans être complètement mort de peur. La créature cessa alors de renifler et de grogner pour se figer devant Ziresh, sans oser faire quoique ce soit.

"C'est ça... Maintenant, barre-toi, que je puisse continuer..."

Pour seule réponse, un autre cri et le son des pas de son poursuivant se firent entendre de nouveau. Et le loup d'argent ne pouvait simplement pas combattre. Il se traîna en arrière pour enfin récupérer son épée, sans quitter son adversaire du regard. L'envie lui démangeait de simplement profiter de l'instant pour planter sa lance ou un carreau dans l'un des yeux vitreux du monstre, mais il était trop incertain de la réussite de cette action. Et il ne voulait clairement pas se retrouver face à un autre de ces flérustres sur ses pas. Quand il eut enfin atteint l'arme qu'il avait lâchée, il se releva pour me reculer. Le problème résidait dans le fait qu'il ne savait absolument pas quand il pourrait se retourner pour reprendre sa course. Aussi rapide qu'il était, il y avait de fortes chances pour qu'il se retrouve encerclé par d'autres de ces choses. Mais on décida pour lui.
Sous ses pieds, le sol se déroba et Ziresh se retrouva emporté malgré lui dans une glissade qui sembla lui durer une éternité. Il lui semblait se retrouver dans un toboggan de roche étonnamment glissante. Il ne put retenir un cri de peur tant la descente semblait annonciatrice d'une mort certaine. Et son cri se changea en un véritablement hurlement quand d'un coup, il se retrouva dans une chute libre. Fort heureusement, la chute se solda par une réception suffisamment bonne, sur quelque chose d'assez étonnant cependant...

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 Sujet du message: Re: Grotte de la faiblesse
MessagePosté: Mar 15 Jan 2013 02:34 
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"Du sable?" s'exclama Ziresh.

Effectivement, il était bien étonnant de trouver une telle matière en pleine montagne. Cela dit, c'est bien ce sable qui lui a sauvé la vie. Cependant, il semblait que ce ne fusse pas le cas de tout le monde... Au pied de la dune, les cadavres de deux thorkins gisaient. Il était cependant bien difficile pour le jeune loup de dire quelle pouvait être la cause de leur décès. Manifestement, ils avaient encore tout leur équipement sur eux, mais pas beaucoup plus : leurs armes et armures en somme. Mais pas de nourriture ou autres. Ils devaient être morts depuis bien plus longtemps en tout cas et il fallait croire qu'ils étaient arrivés par le même endroit que Ziresh. Peut-être qu'en plusieurs années, le tunnel s'était rebouché suite à quelques éboulements... Enfin, dans tous les cas, il avait atteint un niveau inférieur. Beaucoup plus inférieur, vue la chute. Remonter au village d'Amarok allait s'annoncer difficile, mais au moins, il devait sans doute s'approcher du but.
Car il n'y avait pas seulement du sable : la roche était taillée. Le sol, même, était composé de quelques dalles. Et surtout, il y avait une torche allumée. Restait à savoir s'il s'agissait de la présence d'aventuriers dans les parages, ou même celle de créatures intelligentes...
N'ayant pas vraiment d'autres options, Ziresh avança simplement en suivant les torches allumées. Mais en ayant quitté la salle où il avait débouché, il se retrouva face à un spectacle alarmant. Dans le couloir qu'il entreprenait, il y avait déjà au moins une dizaine de corps. Du moins, une dizaine de corps identifiables. Car le reste du sol était jonché d'os brisés et de carcasses broyées. Il n'y avait cependant aucun cadavre dont la décomposition soit récente. Des squelettes et des corps momifiés avant tout...
En continuant sur ce couloir, toujours éclairé par les torches sur les murs, le liykor finit enfin par apercevoir quelques portes. Mais surtout, tout au bout, l'on pouvait voir que le couloir se terminait par un escalier qui débouchait sur une porte massive. Terriblement massive. Il semblait évident que ce soit elle qui renferme le relique dont il avait besoin.
Quand il fut suffisamment près, il ne vit cependant aucune poignée. Pas même de serrure. En revanche, la porte était encadrée par différents éléments de décoration constitués notamment de miroirs amovibles. C'était un détail d'autant plus étonnamment que ces miroirs étaient dans un état remarquable. En fait, il n'y avait pas de poussière sur eux. Et finalement, en regardant autour de lui, Ziresh put remarquer qu'il n'y avait pas que l'encadrement de la porte qui était doté des ces miroirs : des renfoncements dans les murs, des deux côtés de l'escalier, comportaient encore ces mêmes mécanismes. Cela commençait à devenir évident : c'était une énigme pour ouvrir cette porte. Et compte tenu de ce que cette porte devait protéger, il fallait utiliser la lumière pour la résoudre.

En revenant sur le couloir, le loup d'argent conclut bien vite que la lumière ne pouvait certainement pas être tirée d'une simple flamme pour résoudre ce casse-tête. Toutefois, il considéra la distance entre les miroirs et commença à arranger les miroirs en partant du principe que la lueur prendrait sa source depuis le couloir. Chacun d'entre eux ne pouvait tourner que sur un angle particulier, la tâche fut donc un peu plus facile. Quand il eut globalement réussi à les orienter comme il le voulait, il s'engagea de nouveau dans le couloir, en regardant mieux autour de lui. Il n'eut pas beaucoup de pas à faire puisqu'au dessus de lui, il remarqua une petite fissure de laquelle jaillissait une lueur à peine perceptible. Il suivit alors son instinct et dégaina sa lance pour la planter directement dans le plafond. Après quelques petites insistances, une partie s'écroula et laissa enfin la lumière entrer dans le couloir. En revanche, un grand courant d'air entra dans le couloir et souffla toutes les torches présentes. Seule la lumière du jour permettait de voir. Et il était d'ailleurs remarquable de voir que ces constructions souterraines avaient été pensées pour laisser passer une lumière naturelle. L'ancienneté de ce lieu ne faisait plus aucun doute.

"Heureusement qu'ils ne m'ont pas guidé jusqu'ici en pleine nuit. J'aurais sans doute fini dans l'estomac d'un flérustre..."

La lumière, en tout cas, semblait remplir pleinement son rôle. Elle avait tapé en plein dans le premier miroir qui avait reflété la lumière sur plusieurs de ceux qui étaient sur l'escalier. En revanche, la porte ne s'était toujours pas ouverte.
Il ne fallut pas bien longtemps à Ziresh pour qu'il se rende compte que simplement un des miroirs avait été mal dirigé et ne bénéficiait pas de la lumière en question. Quand la correction fut donnée, il sembla que la réflexion avait décuplé l'intensité de la lumière en question. Le loup dût plisser les yeux pour réussir à voir la porte s'ouvrir à la verticale, comme si elle était soulevée. Un mécanisme bruyant s'était d'ailleurs fait entendre.
Devant le liykor se révélait enfin une salle baignée dans un halo qui tirait encore une fois sa source d'un ciel ouvert. La salle était en fait un long couloir qui se terminait sur un autel. Ce même autel était dominé par une magnifique statue de glace. Celle-ci représentant un homme et une femme entourés de trois loups de différentes tailles. Il s'agissait très certainement d'une représentation du Père et de la Mère (Yuimen et Gaïa), entourés de leurs enfants liykors. Il n'y avait que Pinga pour être à l'origine d'une telle œuvre. Mais au-delà de la magnificence de cette sculpture de glace, il y avait ce que les dieux brandissaient à deux : la Hallebarde Protectrice.

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Dernière édition par Ziresh le Mar 15 Jan 2013 06:09, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Grotte de la faiblesse
MessagePosté: Mar 15 Jan 2013 05:54 
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Tout était beau dans cette arme. Le bâton était sculpté dans une matière si belle que Ziresh était incapable de dire s'il s'agissait véritablement d'un bois (comme à l'habitude de bien des armes d'hast), ou si c'était un métal qu'il ne connaissait pas. Son extrémité, en tout cas, était bel et bien dotée d'une petite pointe d'un métal très lumineux. Presque doré. Le bâton, quant à lui, était taillé de manière à ce que les mains puissent être agrippées correctement que l'arme ne glisse involontairement. Mais le plus beau, bien entendu, était la lame. Sa droiture était remarquable et témoignait d'un travail supérieur à n'importe quel forgeron de Kendra Kâr (et pourtant, il n'avait pas à se plaindre de celui qui lui avait fait son équipement). La pointe brillait d'un tel éclat qu'elle semblait indestructible et les lames à sa base étaient décorées d'éclatantes arabesques. Même les cordons rouges, à la base de cette pointe, laissait émaner quelque chose de beau. Le jeune loup aurait pu rester longtemps ainsi, en pleine contemplation. Mais cela ne dura pas.



D'un coup, sans qu'il ne puisse l'expliquer, une grande douleur vint le mettre à genoux. Il laissa même tomber sa lance et très vite, il n'eut plus la capacité de tenir assis. Finalement sur le ventre, allongé devant l'autel, il ne put que tenter vainement d'ouvrir les yeux. La douleur l'avait tout à coup quitté, mais il était resté outrageusement faible. Ce n'était que maintenant qu'il prenait en compte les mises en garde de Pinga. Pourtant, sur toute sa progression, jamais il n'avait ressenti un tel malaise. Cette faiblesse l'avait frappé d'un coup, comme un poignard. Cela ne pouvait pas venir que de la grotte... Et il avait raison de le penser.
La tête tournée vers la droite, il avait pu voir le reste de la salle. Lui qui s'était dirigé bêtement vers l'autel n'avait pas remarqué ce que cachait le reste de cet endroit... Ce qu'il voyait alors, ce n'était pas un flérustre. C'était plus monstrueux encore. Une chose humanoïde, sans yeux, qui était comme renfoncée dans le mur. Au premier abord, il aurait pu penser qu'il s'agissait d'un cadavre momifié, comme dans une crypte. Mais lorsqu'elle décroisa les bras pour porter ses mains à son visage, il comprit que non. Cependant, ce n'est pas la simple animation de cette chose qui tétanisa Ziresh. C'était les yeux enfoncés dans chacune des mains du monstre.

"Un redoutard !" bredouilla le loup d'argent, terrifié.

Mais ce qui était d'autant plus effrayant, ce n'était pas seulement de savoir que ce monstre pouvait profiter de sa faiblesse pour le tuer. C'était la présence des cinq autres qui titubaient dans la salle. C'est alors qu'une image lui apparut, sans qu'il ne puisse l'expliquer. Le Dieu Pieuvre lui apparaissait. Successivement, sous formes de flashs, Ziresh pouvait voir de nouveau la créature qu'il avait tuée. Il n'y avait alors pas vraiment un sentiment de peur, mais plutôt celui de la colère. Cette image lui donnait une rage. Celle de vaincre, sans doute, mais surtout celle de vivre. Pourtant, sans comprendre pourquoi, s'il avait enfin réussi à bouger le bras, ce n'était pas pour se relever... C'était pour serrer la lame de la lance qu'il avait laissée tomber.
Le sang commençait à suivre le fil du tranchant de l'arme, mais pourtant, au lieu de sentir simplement la douleur que cela devait procurer, Ziresh sentit comme un "drain". Quelque chose en lui venait de disparaître, mais en contrepartie, il avait récupéré toute la force qu'il avait perdue.
D'un coup, comme s'il n'avait jamais chuté, le loup d'argent se jeta sur sa lance pour immédiatement se mettre en position de combat. Ce fut une action particulière instinctive, mais salvatrice. Car juste à ce moment, deux des redoutards avaient attaqué, raclant leurs griffes de fer contre les dalles de la "chambre".

Le cœur du jeune loup se serra quand il vit l'un d'entre eux tendre ses "yeux" vers lui. Pendant un instant, il crut que le maléfice allait être jeté de nouveau. Mais il semblait que sa propre malédiction l'avait immunisé contre tout affaiblissement physique. Il devait absolument en profiter tant qu'il le pouvait.
Plutôt que d'utiliser seulement sa lance, compte tenu du nombre d'ennemis, il dégaina son épée bâtarde pour la tenir de la main gauche. Ainsi, il saurait se défendre tout en étant encerclé. Mais surtout...

"Essayez de me voir avec ça..."

Il serra sa Fleur de Lys. Une lumière vint alors illuminer sa patte tandis ce que progressivement, son corps devenait translucide. Quand sa vision devint bleutée, comme à travers le verre d'une bouteille, il comprit qu'il était imperceptible. C'est là qu'il mena enfin son assaut. Plein d'espoir, il se jeta entièrement confiant de toutes ses compétences dans la meute qui s'opposait à lui. Il visa immédiatement les deux plus proches redoutards en portant un coup circulaire devant lui, avec sa lance. Son objectif était clairement de porter un coup fatal ou au moins de les renverser. Pourtant, à sa grande surprise, ils bloquèrent sans aucun mal son attaque... Pire : ils lui avaient arraché sa lance pour la jeter plus... à l'autre extrémité de la salle.

(Merde ! Ils peuvent me voir !)

C'était prévisible venant de créatures capables d'une magie psychique. Mais Ziresh n'était pas découragé. Au contraire, cela lui permit de prendre son épée à deux mains et de trancher horizontalement les paumes du premier de ses adversaire. Celui-ci sembla se rouler au sol, accompagnant son geste d'un hurlement de douleur (et peut-être de terreur, si ceux-ci pouvaient ressentir un quelconque sentiment). Le second, cependant, s'était préparé et avait dévié la lame grâce à ses griffes de fer. Le loup d'argent se serait bien attardé sur ce combat si les autres créatures ne s'étaient pas brusquement rapprochées de lui.
Comme si elles hoquetaient, elles balancèrent leurs bras à des rythmes saccadés, complètement irréguliers. Et c'était bien là que Ziresh y trouvait leurs forces, car même si elles étaient physiquement faibles, elles était imprévisibles. Finalement, il ne réussit à s'en défaire que grâce à un large mouvement de cape qui semblait avoir déstabilisé deux de ses ennemis les plus proches, emportant leurs compagnons en arrière. Il n'eut qu'à bousculer le dernier debout, d'un grand coup d'épaule, pour réussir à courir vers sa lance.

Quand il l'eut récupérée, il se retourna, entièrement rassuré par la récupération de son bien. Mais il ne s'attendait pas à ce que ces choses soient d'un coup aussi rapides. Car à ce moment là, ce n'est qu'à sentiments de visage que la créature avait approché sa gueule. Et ses mains jointes, au bas de sa taille, menaçaient de le transpercer de par ses griffes, tel un véritable poignard. C'est à la limite de la dernière fraction de seconde que Ziresh réussit à effectuer un saut en arrière. Toutefois, s'il avait évité un coup fatal, il ne s'en était pas sorti sans blessures : les lames étaient venues trancher son flanc gauche, l'une des seules failles de son armure. C'était à croire que ces choses voyaient bien mieux que l'on ne pouvait le penser.
C'est encore une fois d'instinct que suite à cet assaut, Ziresh contre-attaqua. Il lâcha sa lance pour attraper les mains jointes du monstre. Sa patte était bien plus grande que les maigres poignets de la chose, il n'eut aucun mal à la dominer. Et il eut encore moins de difficulté à briser ses avant-bras contre son genou. A la manière de son premier compère, le redoutard poussa un hurlement de douleur. Mais cela ne dura pas cette fois-ci. Car le loup d'argent en profita pour immédiatement, de son épée, trancher sa tête sans aucune sommation. Il n'en restait plus que quatre.

"Venez !" hurla Ziresh, comme annihilé par la rage.

Et les créatures ne se firent pas prier. Encore une fois, le maître d'armes se jeta sur lance, en plongeant cette fois-ci. Et c'est sans aucune hésitation qu'il accueillit son ennemi le plus proche en la lui plantant en pleine poitrine. La chose était cependant encore en vie, mais c'était bien la son but. Elle se débattait, sans rien pouvoir faire. C'est là qu'il la dirigea vers ses semblables. Ses proches griffes tailladèrent alors deux de ses alliés et ils finirent se blesser tous les trois. Cette mascarade se solda finalement par l'assassinat de la première victime de Ziresh, dont la tête fut transpercée par les griffes de ses frères.
Ce que le guerrier n'avait tout de même pas prévu, c'était que ces choses iraient jusqu'à chercher la pointe de sa lance avec leurs griffes. Ne pouvant la dégager du corps du monstre, il dut encore une fois l'abandonner pour aller combattre les créatures restantes au corps à corps.
Comme une bête, il chargea alors, sans vraiment à chercher de failles. Et ce fut là encore une de ses erreurs. Dominé par sa rage (et sans doute aussi sa peur), son épée fut bloquée par le premier des combattants. Le deuxième en profita alors pour venir enlacer le loup et planter ses griffes dans hanches. Un cri de douleur lui fut arraché. C'était une douleur bien pire que ce qu'il avait vécu dans la grotte des traqueurs sombres. Même dans les Mines de Lebher, il n'avait pas eu l'occasion de ressentir pareille souffrance. Mais ce n'était comparé à ce qu'il risquait de vivre à l'instant : le redoutard avait approché son visage de sa gorge, ouvrant grand la gueule. Il s'apprêtait bien à le dévorer. C'était sans compter sur la race à laquelle appartenait Ziresh.
Il se dégagea de l'emprise de lui celui auquel il faisait face d'un coup de pied, l'envoyant voltiger un peu plus loin. Avant que le dernier monstre encore valide ne vienne l'attaquer, il porta sa patte droite au visage de son bourreau et le dirigea vers le ciel. A ce moment-là, il planta ses propres crocs dans la gorge flasque de la créature, lui arrachant sans hésitations sa carotide. Les griffes se serrèrent encore dans les hanches du pauvre loup, mais cela ne dura pas. La création de Vellel venait de rendre l'âme. Quant au dernier redoutard debout, c'est certainement encore une fois la colère qui poussa le bratien à venir planter son épée sans difficulté dans son visage. Il ne restait alors plus que celui qu'il venait de jeter au sol.

Ne prenant plus vraiment d'autres risques, Ziresh se décida enfin à récupérer sa lance. Il réservait une attaque toute particulière pour le dernier monstre encore capable de le blesser. Il fit alors glisser le bâton de façon à ce que la pointe l'arme égalise la distance que pouvait prendre son épée bâtarde à bout de bras. Il croisa ensuite les lames après avoir posé le pieds droit devant lui, de sorte à garder un équilibre irréprochable. La créature était encore à dix mètres de lui.
Ses muscles se contractèrent, de sorte que ses armes semblaient trembler l'une sur l'autre. Sa respirations s'accéléra et ses poumons gonflaient tant sa poitrine qu'il donnait l'impression que buste avait doublé de volume. Le monstre n'était plus qu'à six pas.
La concentration de son Ki se fit de plus en plus intense. Celui-ci ne l'aidait pas seulement à stabiliser ses armes : il le complétait avec elle. Il n'avait plus l'impression d'être alourdi par elles. Elles étaient ses bras. A quatre pas du monstre.
Enfin, son Ki explosa. Le bas de son corps semblait être resté figé tel une statue. Mais le haut avait démontré toute la force dont Ziresh disposait. Ses bras se décroisèrent, raclant les lames à leurs extrémités. C'est alors que les deux lames vinrent cueillir les avant-bras du redoutard, cassant au passage ses ongles de fer. Celui n'était qu'à deux pas, mais il était désormais privé de toute arme.
Le monstre poussa encore une fois un cri de douleur avant de se recroqueviller sur le sol, tel un insecte se laissant mourir. Ce n'est pas par nécessité que le loup planta sa lance dans le visage infâme du dernier de ses assaillants.

Un cri demeurait cependant. Il ne s'en était pas rappelé, ni vraiment rendu compte, mais la première de ses victimes gisait encore sur le sol, devant l'autel. Ses paumes avaient été tranchées et le privaient maintenant de la vue et de ses armes.
Doucement, Ziresh s'approcha de lui. Mais ce n'était pour lui offrir immédiatement sa mort. C'était pour la Hallebarde Protectrice... Enfin, il y était arrivé. Jamais il n'aurait pensé mener une telle mission à son terme. Et pourtant ! Mais en vérité, cela ne faisait que commencer. Maintenant qu'il avait la main sur cette arme, il allait devoir trouver un moyen de sauver son village. Et puisque Pinga le désirait, il allait devoir chercher la source du mal. Même s'il haïssait les Noirs pour ce qu'ils avaient fait à Kâhra, il comprenait ce point de vue.

"J'y suis arrivé Kâhra... soupira le héros. J'y suis enfin arrivé. Je viens de trouver une relique. Tu avais finalement raison : je suis un aventurier."

Un instant, il pensa à la prendre pour tuer le dernier redoutard restant. Le pauvre lui faisait presque de la peine. Mais il n'était finalement pas sûr qu'il soit raisonnable de l'utiliser avant que Pinga aie déterminé l'authenticité de cette arme et lui aie aussi appris comment s'en servir dans sa totalité. Aussi, il planta lance dans la nuque du monstre, abrégeant ses souffrances.
Cette dernière besogne accomplie, il monta enfin sur l'autel. Ses griffes effleurèrent le manche et les cordons. Il y eut une minute d'hésitation. Et enfin, il l'empoigna.

Il avait réussi.

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Tentative d'apprentissage :

Double trancheur : Le combattant saisit ses deux lames et concentre tout son Ki pour trancher deux membres qu'il peut atteindre (à tirer au dé). Ils sont
irrémédiablement coupés, sauf face à des PJ où le tranchage de membres n'a pas lieu. Rien ne peut résister à cette attaque dévastatrice sous l'effet de cette puissante énergie qui agit elle même comme une lame (for+20%).

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 Sujet du message: Re: Grotte de la faiblesse
MessagePosté: Mer 20 Fév 2013 19:05 
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Chapitre V : La neige tombe

Au moment même où Ziresh avait posé la patte sur la Hallebarde Protectrice, il se sentit empli d'une immense satisfaction. C'était un accomplissement bien différent de la mission qu'il avait menée à Lebher. Cette fois-ci, c'était personnel. Certes, cette arme allait l'aider à soutenir son clan et toutes les choses auxquelles il tenait. Mais ce pouvoir était simplement sien. La force d'une arme unique, insufflée de lumière, capable de terrasser des créatures maudites... tout cela, juste pour lui. En possédant cette arme, il devenait un véritable héros. Jusqu'ici, le jeune liykor se voyait être l'assassin d'un dieu maléfique et porteur de la hallebarde de lumière. Ce qu'il avait rêvé devenait peu à peu réalité.
Quand enfin, il eut retiré l'arme de son "socle", la statue de glace se mit à fondre à vue d’œil. Comme si le pouvoir de la hallebarde l'avait préservée du halo de lumière dans lequel elle était plongée. Et quand elle ne fut plus qu'une flaque d'eau sur les dalles de pierre de l'antichambre, le loup d'argent put enfin discerner une ouverture tout au fond de la salle. L’œuvre d'art avait manifestement su dissimuler la chose, de façon à ce que seul le possesseur de la relique puisse sortir de la Grotte de la faiblesse. Ziresh ne put s'empêcher d'avoir une pensée pour la prêtresse Pinga, responsable d'une bonne partie de cette architecture. Après avoir combattu six redoutards et fuit plusieurs flérustres, il était incroyable de se dire qu'une prêtresse comme elle s'en était sortie aussi facilement.

"Bon... Il n'y a plus qu'à rebrousser chemin."

Sans hésiter, mais appréhendant tout de même les dangers qui risquaient de lui barrer la route, Ziresh s'engagea dans le boyau caverneux qui s'ouvrait devant lui. Mais étrangement, il n'eut pas à s'engager très longtemps dans ce chemin là. Très vite, la lumière du jour s'offrit à lui, après avoir tout de même dû gravir quelques niveaux qui s'avéraient plus élevés (ce qui était normal, puisqu'il avait chuté jusque dans l'antre des redoutards). Mais c'était comme si ce chemin l'avait directement mené dehors. En fait, il était totalement linéaire. A aucun moment il ne dût faire le choix de quel chemin il allait devoir prendre à un croisement. Il n'entendit même pas les pas ou les grognements des flérustres... C'était à croire que son arme lui avait ouvert un chemin qui repoussait les ténèbres et les créatures.

Au bout d'une vingtaine de minutes seulement, il arriva à l'entrée de la caverne. C'était bien différent de toutes les heures qu'il avait passées à traverser les boyaux avant de chuter vers son objectif. Encore une fois, il semblait clair que Pinga était responsable de cette facilité nouvelle (bien que Ziresh aurait voulu croire qu'il avait simplement su se rendre enfin confiant).
Plus loin devant l'entrée, il pouvait entrevoir dans la neige blanche la petite ouverture menant jusqu'au village d'Amarok. A l'intérieur, les deux fujoniens étaient encore là. L'un d'entre eux ne remarqua le héros que lorsqu'il fut rapproché, après une longue traversée de la poudreuse. Il fit alors un grand signe en balançant son bras.

"On est là !" perça la voix de l'un des purs dans la silence de la montagne.

"J'arrive ! Je l'ai !" répondit Ziresh en brandissant la hallebarde.

C'était une réussite, Ziresh le savait. Mais pourtant, il y avait un sentiment étrange dans l'énonciation de cette phrase. Il venait d'accomplir peut-être l'une des plus grandes missions de sa vie. Il faisait partie de la communauté des héros qui possédaient une arme qui avait sa propre histoire... Mais au sommet du Col Blanc, dans le silence hivernal cela semblait lourd. Il y avait comme un malaise.

"Ziresh !" hurla encore l'un des fujoniens. Mais malgré le silence, la distance faisait que le loup d'argent ne comprenait pas tout ce qui se disait.

Il avança encore un peu, mais cette fois-ci, les deux frères blancs foncèrent vers lui. Ce n'est qu'après quelques secondes encore qu'il entendit mieux ce qui se disait.

"Courez !" intimèrent les purs.

Mais par réflexe, bien entendu, il ne courra pas. A la place, il tourna la tête en direction de l'entrée de la Grotte de la faiblesse. Il ne s'était alors pas attendu à voir, terriblement plus près, l'une de ces masses velues qu'il avait percutée dans les tunnels. A seulement une petite dizaine de mètres de lui, un flérustre lui faisait face. Il avait seulement arrêté sa course quand le regard du bratien eut pénétré les yeux vitreux du monstre. Malheureusement, cela ne pouvait pas suffire.
Derrière l'ombre que formait son adversaire, Ziresh put voir ce qu'il dissimulait. Cinq autres de ses frères. Et ce n'est rien qu'à travers ce coup d’œil que le plus proche s'agita de nouveau, comme s'il ressuscitait. Il ne suffit que de cela pour qu'il se jette sur le porteur de la relique, la gueule ouverte, déjà prêt à la refermer sur sa gorge. Ce n'est qu'au dernier moment que son instinct de survie se révéla enfin et qu'il tendit le bras en dégageant le poignet. Son arbalète de poing décocha alors un carreau qui fila droit en plein milieu du front du flérustre. Si la mâchoire ne se referma alors pas sur le loup, le poids du colosse le fit tout de même chuter en arrière et l'emprisonna dans la neige. Même en ayant porté son arme devant lui, il se retrouva immobilisé et incapable de se dégager. En il y avait encore ces monstres qui allaient lui tomber dessus...

"Aidez-moi !" cria Ziresh à l'intention des fujoniens.

Mais ils ne furent pas aussi rapides que les géants simiesques qui étaient là. Déjà, il y en avait un qui essayait d'atteindre le visage du bratien avec ses griffes. Pour seule défense, le loup ne put qu'essayer de repousser la victime qu'il avait sur lui pour l'utiliser comme une barrière. Cela lui demanda d'utiliser une force exceptionnelle. Mais lorsqu'il dût s'armer correctement, cela lui demanda une force tout simplement colossale.
Puisqu'il ne pouvait pas utiliser des armes d'hast et que son arbalète était vide, il ne pouvait plus compter que sur son épée. Il poussa alors le corps du monstre jusqu'à pouvoir fléchir ses genoux et bloquer ainsi le poids de sa "barrière". Quand cela fut fait, sa hanche et ses bras étaient enfin suffisamment libres pour qu'il puisse dégainer sa lame. Maladroitement, il la fit alors sortir de son fourreau pour attaquer son deuxième assaillant presque au hasard. L'arme fut agitée sur trois coups alors que les griffes venaient lacérer son bras et basculer la barrière monstrueuse qu'il avait pour seule défense. Mais enfin, il réussit : l'épée bâtarde se planta dans la gorge du second flérustre... le faisant s'effondrer pour ajouter un nouvel handicap à Ziresh. Désormais, il n'était plus seulement immobilisé : il étouffait.

C'est heureusement à cet instant, justement, que les choses s'arrangèrent. Un fujonien était venu se dresser contre les derniers adversaires quand le deuxième vint à l'aide du bratien, le dégageant de ses propres victimes. En l'attrapant d'une poigne étonnamment virile mais rassurante, il le redressa et lui remit la hallebarde entre les pattes. Ziresh put voir d'ailleurs, dans son regard, un air incroyablement impressionné quand il eut touché l'arme.

"Allons-y ! Nous n'avons pas de temps à perdre ! Il pourrait bien y en avoir d'autres et nous ne sommes pas assez pour les vaincre !"

Ziresh jeta encore un coup d'oeil vers la Grotte de la faiblesse. Il n'y avait effectivement pas quatre flérustres restants, mais bien six. Aussi, le fujonien qui était allé le protéger n'était pas allé jusqu'à l'usage de sorts trop offensives. Le givre semblait avoir jailli de ses pattes pour aller ralentir l'un d'entre eux, mais il ne réussit à avoir une véritable protection que lorsqu'un sort de lumière fut lancé : un grand flash qui agressa les yeux blancs des créatures qui avaient lancé l'assaut. D'un coup alors, elles se stoppèrent net. C'était une faiblesse évidente, compte tenu du fait qu'elles vivent dans les grottes. C'était déjà un risque pour elles de sortir le jour (sans doute était-ce la raison de leur nombre, pour réussir à se défendre).

"Partons !" cria le mage responsable de ce sort.

Franchement, le loup gris n'avait aucune envie de mener ce combat à son terme. Il avait déjà récupéré l'objet de sa quête et il avait une mission qui importait bien plus que de tuer ces monstres. Aussi, il n'hésita pas cette fois-ci. Suivant enfin promptement les ordres de ses acolytes, il s'engagea dans le boyau qui menait à Amarok. Derrière lui, le mage dressa de nouveau une barrière de glace qui condamna le tunnel une bonne fois pour toute. D'ailleurs, ce village n'avait sans doute plus rien à voir avec la Grotte de la faiblesse.

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 Sujet du message: Re: Grotte de la faiblesse
MessagePosté: Lun 13 Juil 2015 16:39 
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>>04. C'est pour qui la fessée ?

Brain freeze


Deux jours de marches sous un ciel nuageux. Deux jours à épuiser ses réserves de nourriture sans que le moindre point de repère en vue. Haple avait espéré apercevoir les braises des fourneaux de Mertar, ou quoi que ce soit... Mais seule l'immaculée blancheur du manteau neigeux s'étendait devant elle...et la grisaille grandissante au-dessus de sa tête. Et tandis qu'elle montait avec résignation une nouvelle colline poudreuse, la petite maudissait son manque de discernement. Si seulement elle avait suivi l'autre voyageur, il l'aurait reconduit à la civilisation et il aurait toujours été temps de lui fausser compagnie à ce moment !

Parvenue sur la crête du col qu'elle gravissait, Haple fit halte le temps de souffler et de scruter l'horizon, sa main en visière pour amoindrir la luminosité ambiante. Elle aperçut alors, avec un soupçon d'appréhension, un front nuageux menaçant qui venait dans sa direction et recouvrirait bientôt le versant où elle se trouvait... Cherchant du regard un refuge où laisser passer la tempête, ses yeux s'arrêtèrent sur un renfoncement dans la paroi rocheuse de la montagne. Sans attendre que le mauvais temps s'abatte sur elle, l'elfe se mit en route d'un pas énergétique.

Ses efforts furent cependant vains et ayant tout juste parcouru la moitié de la distance, le blizzard se leva d'un coup. Comme contre un mur de glace, Haple forçait son passage dans le vent, épaule en avant et le visage calfeutré dans le pli de son coude pour éviter la morsure de la grêle. Et maintes fois, elle trébuchait, ployant sous le poids du souffle de glace, peinant à se relever et contrainte de ramper dans la neige. Malgré l'épreuve que cette lutte contre les éléments constituait, la voyageuse égarée parvint finalement à rejoindre l'entrée de la caverne qu'elle avait aperçue de loin, exténuée certes, mais soulagée et fière de soi.

...


Quelques minutes passèrent ainsi, allongée sur le dos au seuil de la grotte, sa respiration saccadée quittant ses poumons attrophiés en volutes de buée qui étaient aussitôt happés par les turbulences de l'air. Puis Haple roula sur le ventre et se redressa en empêchant son tambour de pivoter devant. Ses yeux se plongèrent dans l'obscurité ambiante des profondeurs de la grotte. Et s'habituant progressivement, l'elfe blanche commençait à distinguer une lueur bleutée provenant de champignons phosphorescent qui poussaient contre la paroi rocheuse. Elle aurait bien aimé rassasier son appétit naissant avec ces végétaux surprenants, mais la prudence lui intimait de s'en détourner. Et, contrairement à son habitude, la petite elfe ne tenta pas le diable et passa son chemin, laissant aussi derrière elle les hurlements du blizzard.

Dans les profondeurs de la grotte, les champignons recouvraient la majeure partie de la paroi rocheuse et du plafond, si bien qu'ils éclairaient les environs d'une lumière suffisante pour voir à deux mètres. Et, la première chose que l'enfant remarqua fut la présence de sculptures insolites... Ici, une statue de givre à taille réelle représentait une femme d'une indicible beauté... Yuia peut-être? (Non, elle tient un arc) Et ses traits fins étaient déformées par une terreur toute mortelle. (Sujet intéressant...) Plus loin, un bloc de glace avait été taillé pour donner corps à un guerrier Thorkin, un genou en terre, campé en position de défense, sa hache de guerre en travers du visage comme pour se protéger d'un assaillant. Le résultat était saisissant ; on eut dit qu'il était vivant. L'expression de combativité farouche était particulièrement réelle. (Trop réelle...). Et alors que Haple reculait, un frisson lui parcourut l'échine, comme si un glaçon lui était tombé dessus et glissait avec lenteur de sa nuque vers ses omoplates. Par réflexe, l'elfe partit à la peche d'une main par-dessus l'épaule et fut soudain saisie d'un hoquet de surprise et de douleur. Quelque chose l'avait mordue au doigt et des mâchoires gelées tenaient fermement prise, tiraillant la main de la pauvre enfant en arrière comme pour l'arracher ! Dans un sursaut de colère, celle-ci plia le torse et propulsa sa main par-dessus sa tête, envoyant son assaillant s'écraser contre la paroi d'en face. Examinant aussitôt sa main libérée de l'étau glacial, Haple s'aperçut avec effroi que sa peau avait pris une teinte bleutée, comme si le sang l'avait quitté et que sa chair avait gelée ! Dans le même temps, l'écho d'un tintement irrégulier lui fit lever la tête. Elle ne discernait rien dans la pénombre ; ceux qui l'entouraient la redoutait peut-être ? osa-t-elle penser. Mais tout espoir l'abandonna lorsque le cliquetis cristallin se transforma progressivement en fourmillement confus. Et un à un les monstres sortirent du noir.

...


Il s'agissait de créatures de toute taille au corps entièrement constitué de glace, leurs membres pareils à des stalactites pour les plus imposantes d'entre elles, leurs longues griffes acérées se tendant avec avidité vers les battements de coeur de l'enfant afollée. Les êtres de glaces les plus massifs se déplaçaient avec lenteur et restaient en retrait... Par opposition, les petits monstres, comme celui qui l'avait déjà attaqué, ne tenaient plus en place. Sautillant sur leurs jambes de glace, ils bondissaient de tous côtés, se risquant parfois à portée de l'elfe avant de reculer à couvert. Ils hésitaient donc ? Et son coeur envahi d'un feu renouvelé, l'elfe commanda son fluide de terre une nouvelle fois à l'encontre de la créature la plus proche. Ses mains tendues en avant, ses yeux plissés, elle y mit autant d'énergie mentale qu'elle osait en puiser, gardant des réserves pour une éventuelle riposte... Et celle-ci vint aussitôt ! Non seulement, son carcan de boue avait été totalement inefficace, la surface cristalline du petit monstre pas même tachétée de poussière, mais l'être de glace le plus imposant leva d'un geste lent et impérieux la stalactite massive qui lui servait de bras, ordonnant à la horde de sous-fifres de passer à l'attaque. Tombant à la renverse, celle-ci eut tout juste le temps de pousser un cri de surprise avant que le choc contre le sol de pierre ne lui coupe la respiration.

Une déferlante d'arrêtes de givre, de glaçons coupants et de crocs gelés... voilà ce qui assaillit l'enfant Hinïone. Chaque parcelle de sa peau juvénile était source de souffrance, lacérée par les griffes de ces diablotins de glace et mordue par le froid magique à leur contact. Avec désarroi, Haple comprit qu'elle rejoindrait bientôt l'exposition de sculptures de la grotte. Tiraillée de toute part, retenue au sol par les cheveux, par ses vêtements et (AIEE) par la chair de ses membres, Haple perdait tout repère. Tout sauf un... Son dos, en contact avec la pierre inerte de la caverne, lui, ne souffrait pas. Et à mesure qu'elle perdait la sensibilité de ses membres gagnés par le gel, une force centripète la ramena en elle, hors du monde qui l'agressait, loin de la souffrance, de l'espérance et autres états d'âmes passionnels. Etait-ce la force gravitationelle de la Terre elle-même ? Comme pour lui répondre, un chuchotement montant des profondeurs sembla lui murmurer : Coeur de pierre. Alors l'enfant se sentit happé par le sol, se fondant petit à petit avec la roche, emmitouflée d'une couverture de pierre dans une tentative toute maternelle d'épargner les douleurs de la vie à sa progéniture. Et Haple accueillit en paix cette descente vers le tombeau lorsque l'obscurité combla son champ de vision.

...


(Frais). Comme à travers une gaze poussiéreuse, Haple entre-apercevait une stalactite gigantesque pointée sur elle_ quelques secondes d'inconscience avait dû s'écouler. Cependant, le contact du membre de glace n'était pas aussi pénible que précédemment. Il se déplaçait lentement de son ventre, à son coeur ( ), vers sa clavicule. Et là, il s'arrêta. Puis, d'un coup sec, la pointe acérée trancha la bandoulière qui retenait le tambour de la petite. Celle-ci aurait émis une protestation, mais ses lèvres refusaient de lui obéir et une certaine torpeur envahissait son esprit. Haple sentit naître sur son corps un léger chatouillis qui progressa vers sa tête comme si un troupeau de fourmis la parcourait de part en part et … (Ho ! ) Haple en comprit l'origine. Les petits monstres de glaces enjambaient ses yeux immobiles dans une course effrénée vers... son tambour? Sans qu'elle puisse s'en assurer, la petite statue de pierre en avait la vague conviction. Une conviction qui s'affirmait à mesure que sa lucidité d'esprit lui revenait.

Oui, leur voracité semblait s'être reportée sur ce qu'elle transportait... Petit à petit, les gnomes de glace semblaient déserter leur proie initiale, jugea l'enfant à la cacophonie de cliquetis qui résonnaient derrière elle. Et, lorsque celle-là commença à s'estomper, Haple s'autorisa à tenter de bouger à nouveau. Cette fois, elle parvint à faire tourner sa nuque de quelques centimètres et sentit un craquement parcourir son épiderme rigide. D'un petit coup de cou supplémentaire, son champ de vision pivota suffisamment pour englober le coin de la grotte où les bruits de pas avaient disparu. Et clignant des yeux de manière à faire tomber le voile d'argile qui les couvrait, elle eut juste le temps de voir disparaître au détour d'un tunnel, baignant dans une vive lumière rouge, les êtres de glace qui en avaient fini avec elle. Finalement, balayée par l'épuisement, Haple ferma à nouveau les yeux... dans l'incertitude de les voir se rouvrir encore.

>>C'est l'heure de la sieste

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